El Marco Modérateur

3219 votes

  • Death Note tome 1

    Tsugumi Ōba , Takeshi Obata

    9/10 Un manga détonnant où se brassent le roman à énigme, le suspense et le fantastique. Un duel à distance épique entre deux limiers, un dieu de la mort matérialisé avec juste ce qu’il faut pour le rendre inquiétant, un livre magique aux multiples facettes et à l’emploi déconcertant, pour ce premier ouvrage de la série. Je serai assurément au rendez-vous des suivants.

    28/06/2015 à 17:18 3

  • Death Note tome 2

    Tsugumi Ōba , Takeshi Obata

    9/10 Une série toujours aussi prenante. Même si l’effet de surprise s’est nécessairement émoussé, ce Death Note continue d’hypnotiser. Une réalisation particulièrement intelligente, des dessins secs et captivants, et une histoire addictive.

    29/07/2015 à 09:04 2

  • Death Note tome 3

    Tsugumi Ōba , Takeshi Obata

    9/10 J’ai un peu perdu le fil de l’histoire, puisque j’avais lu le précédent tome il y a déjà pas mal de temps, mais j’ai retrouvé avec délectation cet univers, notamment ses personnages (Light/Kira, le curieux L, et le monstre Ryuuku). C’est toujours aussi bien dessiné et scénaristiquement original et malicieux, avec toujours cette touche d’humour décalé chez la créature (qui, d’entrée de jeu, s’époumone à chercher les caméras de surveillance tout en mourant d’envie de manger des pommes). La partie de cache-cache entre Light et L devient sacrément piquante. L’opus se conclue sur l’existence de cette jeune fille et d’un « second Kira » qui relance sans peine le suspense et l’intérêt de la série. Vraiment bluffant de complexité et d’intelligence, même s’il faut absolument suivre le fil de l’intrigue sur tous les tomes pour en saisir la saveur.

    25/04/2020 à 16:39 1

  • Death Note tome 5

    Tsugumi Ōba , Takeshi Obata

    7/10 Un autre volume prenant de cette série addictive. Une bien étrange cohabitation entre Light et L, avec l’enquête qui se poursuit au sein de l’entreprise. Des traits toujours aussi particuliers et un scénario à la fois prenant et halluciné. Je regrette quelques longueurs néanmoins, dans les dialogues ou les analyses de L.

    30/11/2016 à 18:30 1

  • Death Note tome 6

    Tsugumi Ōba , Takeshi Obata

    8/10 Toujours aussi prenant et efficace. Un opus qui vient intelligemment clore l’histoire entamée sur les tomes 4 et 5, avec une réussite scénaristique et esthétique constante.

    15/01/2017 à 19:51 1

  • Pour venger pépère

    A.D.G.

    8/10 Si l’intrigue ne constitue pas, en soi, une extase, le traitement qui en est fait par A.D.G. est remarquable. Frédéric Dard télescope Michel Audiard et Antoine Blondin. De grands moments de rire, avec des jeux de mots bien sentis et des situations cocasses. Dans le même temps, c’est aussi le roman des amitiés et des amours mortes entre Pascal Delcroix, avocat, qui s’en va mener sa vendetta contre les assassins de son grand-père, son « pépère ». Des instants singuliers d’émotion, de nostalgie, et les marques d’inclination pour une certaine époque révolue.

    12/02/2017 à 08:42 6

  • Duelle

    Barbara Abel

    8/10 Lucy a tout pour mener une vie heureuse : un mari, deux enfants, et des jours paisibles. Un jour, une émission de téléréalité lui propose de rencontrer une personne qui la cherche ardemment.

    A partir d'un thème qui est un classique du cinéma et de la littérature policière, Barbara Abel a tissé une intrigue très prenante, et qui réserve bien des surprises. Les personnages sont très intelligemment rendus, le scénario brillamment imaginé avec un lot intéressant de rebondissements, et l'écriture de l'auteur un régal. Jouant habilement sur un suspense qui va crescendo, Barbara Abel réalise un excellent roman à suspense qui manipule autant les clichés que le lecteur, avec de fines réflexions sur les thèmes de l'enfance et de la famille, thèmes également présents dans L'instinct maternel.

    Duelle est donc un roman qui se dévore jusqu'aux dernières pages.

    07/06/2009 à 21:50 4

  • Je sais pas

    Barbara Abel

    8/10 Ça commence pourtant bien, cette sortie en forêt, encadrée par cinq accompagnateurs encadrants des enfants de maternelle. Parmi eux, Emma. Parmi les adultes, Mylène. Sauf que rien ne va se passer comme prévu : Emma va d’abord disparaître, avant que ça ne soit le tour de Mylène. Et ça n’est encore que le début d’une série d’engrenages mis en mouvement…
    J’ai bien aimé ce roman, même si je dois avouer que le résumé de la quatrième de couverture est à mon sens complètement raté : il donne l’impression que l’ensemble de l’ouvrage va se résumer à cette disparition d’Emma dans les bois alors que celle-ci, dans le livre, est assez vite conclue, mais pour déboucher sur d’autres voies. Du Barbara Abel, j’en ai déjà lu deux, « Duelle » et « L’Instinct maternel », et convaincu par ce troisième opus, il va falloir que je m’en prenne d’autres. On se doute rapidement, notamment en raison du tout premier chapitre, que l’on va avoir droit à un « domestic thriller », et celui-ci est réussi : l’adultère de Camille, mère d’Emma et épouse de Patrick, consommé avec Etienne, peut paraître de prime abord classique, mais quelques rebondissements ultérieurs viennent créer des rouages supplémentaires qui s’emboîtent vraiment bien. Au programme : un diabète de type 1, une grotte, des chenilles, des SMS compromettants, des liens familiaux qui ne sauraient être divulgâchés ici pour préserver le suspense, et une intéressante mécanique de la part de l’écrivaine, s’achevant sur une thérapie en guise d’épilogue, dix ans après les faits. Une écriture solide, mettant à nu les contradictions, les sentiments, les psychologies et les passés des protagonistes, avec ce qu’il faut de crédibilité. Peut-être quelques clichés et des twists que l’on pourrait presque deviner (ou du moins, quand on les lit, on n’est pas tant surpris que ça), mais un scénario solide, une plume délicieuse et un opus qui se dévore d’un bout à l’autre, qui donnerait ma foi un excellent support pour un téléfilm.

    15/02/2024 à 19:29 4

  • L'Instinct maternel

    Barbara Abel

    9/10 Jeanne et Richard avaient tout pour réussir leur mariage. Pourtant, le temps, leurs sentiments réciproques et des vents contraires les ont progressivement éloignés l’un de l’autre. S’ils semblent heureux, ça n’est qu’en apparence. Richard finit par annoncer à sa femme qu’il va la quitter. Dans un accès de fureur, Jeanne tue Richard dans ce qui ressemble à un banal accident. Mais même de sa tombe, Richard poursuit son travail de destruction : sans héritier mâle, Jeanne ne peut hériter de la fortune de son défunt mari. Pour toucher ce patrimoine, elle se rapproche de Suzanna, la maîtresse de Richard enceinte de ce dernier, et met en place un plan diabolique pour capter la fortune.

    Prix du roman policier du Festival de Cognac en 2002, ce livre de Barbara Abel mérite amplement les éloges reçus. Avec une écriture soignée, le lecteur suit la lente descente aux enfers de la jeune portugaise, faite prisonnière par cette veuve noire mue autant par la soif de vengeance que l’appât du gain. Tout se fait lentement, par paliers successifs, avec une rare ingéniosité autant qu’avec un réalisme qui fait froid dans le dos. Tous les personnages sont croqués avec intelligence, dans leurs névroses comme dans leurs errements. Suzanna, en victime recluse, est bouleversante de sincérité, tandis que l’on s’étonnera d’éprouver des sentiments ambivalents pour Jeanne, à la fois abjecte de cruauté et parfois touchante dans son aliénation.

    Une œuvre infernale, qui prend aux tripes en même temps qu’elle interroge sur les démences humaines, avec des moments particulièrement forts, comme ce vingt-cinquième chapitre où se déploie toute l’envergure de la folie de la geôlière.

    12/03/2014 à 18:12 1

  • Les Fêlures

    Barbara Abel

    9/10 Roxane Leprince et Martin Jouanneaux, jeunes amoureux, avaient décidé d’en finir avec un double suicide. Une double injection de morphine afin de quitter une scène qui ne voulait pas d’eux. Malheureusement, Roxane survit. Incompréhension de la part de leurs deux familles qui ne comprennent pas la radicalité de ce geste. Suspicion de la part des Jouanneaux. Garance, la sœur de Roxane, autant que les deux policiers chargés des premières investigations, ont également du mal à interpréter un tel acte. Alors il va falloir pénétrer l’intimité de ces deux amants pour déchiffrer leur geste. Quitte à découvrir de sinistres fissures dans les diverses versions des faits…

    Barbara Abel nous a habitués à l’excellence, depuis son premier ouvrage L’Instinct maternel à Et les vivants autour en passant par Je sais pas ou encore Derrière la haine. Ici, reprenant le thème des bienaimés cherchant à fuir un microcosme qui les a déçus voire maltraités, l’écrivaine nous convie au lent décorticage de relations humaines à la fois fortes et imprévisibles. Les divers personnages qui peuplent voire hantent ce roman sont tous remarquables, excellement bien campés, et d’une rare justesse psychologique. Odile, la mère du défunt, est une génitrice castratrice, patronne acérée et maman étouffante. Martin, son fils, assez fragile et manipulable, qui a cru pouvoir retrouver une forme d’autonomie psychologique dans des velléités littéraires mais demeure sous le joug de sa procréatrice. Garance, l’aînée de Roxane, compose une jeune femme à la fois forte et fragile, consommatrice sexuelle d’hommes et incapable de s’attacher sentimentalement à l’un d’eux. Il y a également la mère de Roxane et de Garance, comédienne ratée, alcoolique et fumeuse invétérée, qui leur a fait vivre un enfer et qui est depuis décédée. Hervé Blache et Mathieu Cherel, les deux policiers en charge d’une investigation qui pourrait vite avorter si la thèse du double suicide est avérée. Mais est-ce réellement le cas ? Au gré de ce récit choral de toute beauté, haletant et sans le moindre temps mort, Barbara Abel nous entraîne vers des flashbacks et autres chemins de traverse qui constituent autant de sentiers boueux, de voies incertaines et de ruelles fallacieuses au terme desquelles la vérité émergera. Un dénouement puissant et marquant, qui est d’autant plus réussi qu’il est à l’image de l’ensemble du récit : réaliste, d’ailleurs si crédible qu’il fait froid dans le dos.

    Un roman époustouflant de tact et de vraisemblance, jouant habilement la partition des faux-semblants sur une portée qui devait pourtant être celle des évidences. Car c’est tout le génie de Barbara Abel : au-delà de sa plume extraordinaire, elle met en lumière ces fêlures qui craquellent le vernis des apparences humaines et d’où sourdent les petites lâchetés, les sombres désillusions, les amours éconduites et autres émotions viciées.

    06/09/2022 à 06:55 6

  • Écouter le noir

    Ouvrage collectif

    8/10 De manière globale, j’ai apprécié ce recueil. Dans le détail : un inattendu et très bon récit de la part de Laurent Scalese (le côté fantastique et superpouvoirs m’a surpris puis séduit), idem pour celui de Cédric Sire (bien tourné avec ce romancier au retour triomphal confronté à un geôlier acharné à vouloir connaître son fameux secret d’écriture), de mesdames Abel et Griebel (qui ouvre d’ailleurs le bal : hautement symbolique avec la fuite de ces deux ados et le drame qui va survenir), le fameux « hum » de Sonja Delzongle (j’avais entendu parler de ce phénomène, j’ai adoré le traitement de l’écrivaine). Maud Mayeras m’a vraiment secoué avec son récit, quelque part entre « Shining » et « La Loi du talion », fort et marquant. Sophie Loubière a habilement joué sur les codes de l’adultère et de la vengeance dans son texte que j’ai trouvé classique mais efficace. Même mention pour celui de François-Xavier Dillard, avec son histoire de morceau inédit et maudit de Tchaïkovski, ou encore celui de R. J. Ellory, bien troussé mais un peu attendu dans son final. Le texte de Romain Puértolas est bien marrant, marquant une sorte de bulle cocasse au sein de l’ouvrage même si la chute est un peu prévisible. Après, la nouvelle de Jérôme Camut et de Nathalie Hug, un peu trop SF à mon goût de béotien en la matière, m’a laissé assez froid : il est bon, certes, mais ça n’est juste pas du tout ma came. Enfin, la nouvelle de Nicolas Lebel m’a déçu : le côté métaphorique de ce chantier m’est apparu, certes, mais ça manquait selon moi de mordant, d’acide ou de noirceur. Bref, pour résumer, un très bon spicilège, hétérogène dans les thèmes comme dans les qualités des nouvelles présentées, mais l’ensemble m’a beaucoup plu.

    20/03/2024 à 18:49 3

  • La Protéine du Diable

    Thomas Abercorn

    2/10 Martin Keogh est ingénieur dans une immense entreprise spécialisée dans le domaine des Organismes Génétiquement Modifiés. Dans le vol reliant Londres à New York dans lequel il a pris place, des passagers décèdent de façon violente suite au repas ingéré dans l’avion : du saumon semble être à l’origine de cette catastrophe sanitaire. Martin Keogh dérobe l’une des portions du poisson incriminé : ce sera pour lui le début d’une traque menée par des hommes prêts à tout pour taire le secret d’un saumon aux propriétés mortelles.

    L’idée de base était intéressante et le roman se présentait bien : dès les premières pages, le lecteur assiste au drame de l’intoxication alimentaire. Malheureusement, la suite du récit ne tient pas ses promesses. Les personnages n’ont aucune profondeur, l’intrigue est très poussive et tourne très rapidement en rond, les rebondissements sont quasi inexistants, et le livre est accablé de longueurs parfaitement inutiles. Par ailleurs, La Protéine du diable n’évite que peu de clichés, avec notamment un Martin Keogh seul face à un véritable empire commercial et qui parvient néanmoins à survivre à des attentats ourdis par des tueurs professionnels, quand il n’en tue pas une demi-douzaine de ses propres mains. Il y a bien quelques réflexions intéressantes sur le milieu des OGM et du capitalisme, mettant en valeur le métier de biologiste de Thomas Abercorn, mais ces rares instants ne sauvent pas son livre de l’ennui le plus profond.

    Pour conclure, La Protéine du diable est une vraie déception, sans suspense ni saveur, qui sera oublié aussitôt le livre achevé.

    18/03/2008 à 15:12

  • La mécanique des sectes

    Jean-Marie Abgrall

    9/10 Découpé en treize chapitres (sectes et manipulations mentales, les sectes d'hier à aujourd'hui, le gourou, l'organisation sectaire, le recrutement, la persuasion coercitive, le conditionnement, les techniques psychiques de conditionnement, les techniques physiques de conditionnement, la scientologie, les pathologies mentales du gourou et des adeptes, les pathologies induites par la manipulation sectaire, le traitement des pathologies), ce documentaire remarquable fait à mon avis le tour des questions que l'on peut se poser sur ce thème. Particulièrement bien documenté (nombreuses citations d'autres ouvrages ainsi que de gourous et d'adeptes), c'est vraiment un ouvrage de fond très bien fait : riche, vivant, loin des clichés, et bien dense.

    08/11/2009 à 10:15

  • Psycho Killer

    Keith Ablow

    9/10 Un thriller surpruissant, dur et violent, avec une intrigue vraiment forte !

    08/01/2006 à 19:58

  • Psychopathe

    Keith Ablow

    9/10 Jonah Wrens est un assassin psychopathe, complètement différent de tous les autres. Il parcourt les routes et tue ses victimes après qu'elles se sont confiées à lui. Il les confesse, devient leur ami très provisoire, et pleure parfois au moment où la lame de son couteau les égorge. Rapidement, les équipes du FBI se mettent en relation avec le docteur Frank Clevenger pour qu'il les aide à le capturer. Entre les deux hommes, tous deux psychiatres, cela va être une étonnante partie de poker menteur au cours de laquelle ces deux individus vont mettre à nu leurs failles les plus intimes.

    Quatrième ouvrage de Keith Ablow à être traduit en français, ce thriller met en scène pour la troisième fois consécutive le docteur Clevenger, personnage d'une rare originalité, à la fois brillant dans ses déductions et brisé dans ses sentiments et relations aux autres. Comme dans Psycho Killer et Compulsion, l'accent est indéniablement mis sur la psychologie des protagonistes, et cette nouvelle traque offre au lecteur un tueur en série particulièrement original, tout à la fois émouvant et diabolique. L'intrigue est particulièrement bien exploitée, la langue de l'auteur très agréable, et l'on parvient au bout de ces quatre-cents pages essoufflé, non pas par les scènes d'action – qui sont inexistantes –, mais par l'impressionnante maîtrise de Keith Ablow à décrire les traumas de ses personnages et à les rendre à la fois complexes et si humains.

    A n'en pas douter, Psychopathe est le genre de thriller psychologique qui fera date.

    03/06/2009 à 14:15 1

  • La Fin des Romanov

    Benoît Abtey, Jean-Baptiste Dusséaux, Mayalen Goust

    6/10 1917, en Russie. Alors que la guerre meurtrit le pays et que les communistes commencent à agiter les foules, Ania et Volodia s’aiment. Elle est fille du tsar, il est soldat, et ce dernier connaît déjà l’homme que l’on connaîtra mondialement plus tard sous le sobriquet de « Staline ». Une romance sur fond de conflit armé, les soubresauts de la révolution, les harangues de Lénine, bref, tous les éléments constitutifs de l’époque et des combats de l’époque, avec la toute dernière planche présentant un dilemme insoutenable. Si le graphisme m’a plutôt plu, j’ai eu du mal à me passionner pour l’intrigue qui, par-delà certains faits réels, m’a surtout paru enquiller les clichés (l’anachronisme du Café Pouchkine est-il voulu ?). Bref, rien de palpitant à mes yeux, mais ça se laisse lire.

    24/08/2020 à 08:20 2

  • Opération cyclope

    Claude d' Abzac

    9/10 En ce lendemain de Seconde Guerre mondiale, à Lignac, petit village du Limousin, un soldat marocain est découvert mort. Ce dernier était affecté à la surveillance d’un camp de prisonniers allemands. Le contre-espionnage dépêche sur place le colonel Lanvaux pour faire la lumière sur cet assassinat.

    Premier ouvrage de la série consacrée au colonel Lanvaux, cet opus séduit immédiatement. Historienne de formation, l'auteur maîtrise indéniablement son sujet, et c’est avec avidité que le lecteur se nourrira de l’ambiance et des informations présentes. Dans ce climat lourd de combats non terminés, de rancœurs vivaces et de desseins politiques obscurs, on se passionne tout autant pour l’intrigue que pour la peinture de cette époque. Le colonel Lanvaux est un personnage saisissant, alcoolique et parfois déchet humain, hanté par la disparition de sa femme et de sa fille, néanmoins apprécié par le général de Gaulle et fin limier. Le scénario est sacrément habile, mêlant affaires de cœur et arcanes politiques, et c’est avec ravissement que l’on se laisse égarer parmi les fausses pistes.

    Remarquable roman policier, aussi prenant qu’instructif, il annonce de la plus belle des manières une série que l’on suivra de près, alors qu’est sortie sa suite, en avril dernier : Le Réseau constellation.

    10/06/2013 à 20:27

  • Contamination tome 1

    Ao Acato

    7/10 Yokobashiri, presque 90000 habitants. Le docteur Tamaki intervient pour sauver un jeune malade, en détresse respiratoire, quand les événements s’enchaînent : et si une impitoyable maladie, venue du fond des âges ou d’un lointain pays, et particulièrement mortelle, était de retour ? J’ai bien aimé ce premier opus. Des dessins réussis, une ambiance qui prend le temps d’être plantée, et quand les premiers cas de contagions apparaissent, on se doute que quelque chose de dramatique, voire tragique, est en route. Tamaki, en doctoresse têtue et peu portée sur sa propre carrière, correspond en quelque sorte à ce que le lectorat peut attendre dans ce type de littérature. Un ouvrage simple mais efficace, malheureusement douloureusement dans l’air du temps.

    24/04/2020 à 08:48 2

  • Eanna

    Gianluca Acciarino, Thomas Mosdi

    6/10 Enfin un peu d’allant avec l’entame de ce troisième tome et une incursion militaire et sanglante dans le temple. L’intrigue reprend également un peu d’énergie mais demeure un peu attendue voire téléphonée avec la vengeance d’Eanna qui va châtier ceux qui l’ont déchue, sexuellement exploitée puis abandonnée dans le désert.

    29/11/2023 à 17:02 2

  • L'Assassinat du Père Noël

    Eric Adam, Didier Convard, Paul

    5/10 Une BD qui ne m’a pas trop convaincu. Je me souvenais vaguement de l’histoire (lu le roman il y a fort longtemps et vu son adaptation cinématographique de 1941). Mais ici, l’histoire perd de son sel et surtout de sa magie, avec ce détective-avocat qui débarque de nulle part, voit tout, sait tout, et boucle l’enquête trop simplement à mon goût. En outre, l’esthétique de la bande dessinée me laisse assez froid : c’est certes assez joli et sympathique, mais les personnages dont la forme du visage varie d’une case à l’autre, les ombres mal négociées, l’absence de mouvement et, cerise sur le gâteau, une statue qui change d’expression et de posture, ça ne passe pas.

    27/05/2016 à 17:39