Coco Lamartre

139 votes

  • La Veille de presque tout

    Víctor Del Árbol

    8/10 Ce que j’adore chez Del Àrbol, c’est l’ambiance, l’atmosphère. C’est gris, toujours teinté de cette tâche du fascisme espagnol, de la dictature d’un pays latino ou pas qui colle, qui ne s’efface pas. Il y a toujours un personnage pour la rappeler. Encore là quelle histoire ! Ce roman est beau !

    10/08/2023 à 17:40 8

  • Le Dévouement du suspect X

    Keigo Higashino

    10/10 Quand les mathématiques rencontrent la physique, quand la logique est défiée et poussée dans ses retranchements, quand Ishigami le Dharma rencontre Yukawa le Karma, on a un chef d’œuvre ! Ishigami le mathématicien de génie vivait replié dans sa tanière semblable à la graine de lotus au fond de l'étang. Yasuko, belle comme un lotus, lui a fait entrevoir le soleil. Comme la graine, il s'est frayé un chemin, son dharma, pour sortir de son marécage vers la lumière. Mais l'unalome vers le nirvana est long, tortueux. Il faut son génie pour écarter les pièges du parcours et préserver le magnifique lotus à tout prix. L'ami Yukawa, physicien hors paire, s'interroge, veille, observe, comprend, démontre. Les chemins sont noirs et chacun doit réaliser son karma même aux prix de son âme. On ne peut ôter la vie sans en payer le prix.

    16/07/2020 à 19:23 8

  • Ne me cherche pas demain

    Adrian McKinty

    9/10 Bon, ben, je suis mauvaise juge parce que j’aime Sean Duffy malgré ses addictions. De ses sortes d’amour qu’on voue aux héros de roman à travers n’importe qu’elle siècle. J’aime traverser l’Ulster, ses paisibles campagnes loin de Belfast où tout semble si calme. J’aime le talent de l’auteur quand même ! Il est sympa, en plus, il répond sur Twitter (pardon X)…

    10/08/2023 à 17:30 8

  • Buveurs de vent

    Franck Bouysse

    6/10 Moi, une afficionada de Bouysse, je vais faire baisser sa moyenne !!! Et oui, ça arrive, un peu comme pour le Michelin. Quand on est en haut, c'est dur d'y rester. Le style, la forme est là. C'est toujours un régal de mots, de procédés d'écriture formidables mais un roman ne se résume pas à cela. J'étais habituée à avoir le beurre et l'argent du beurre mais là, je reste sur ma faim.
    Un western banal avec un vilain méchant qui dirige une ville avec à sa botte une brigade de lèche-bottes. Une fratrie sympathique : un sauvageon, un intello, un "attardé" et une fille délurée, rien de bien extraordinaire. Un père de famille résigné avec une femme bigote. Un grand-pa' attachant à la Stumpy. Un gars sorti de nulle part, le lonesome cow-boy attendu, en fait, un marin échoué, qui va essayer de secouer le cocotier. La caricature du shériff corrompu... Et puis, un final cousu de fil blanc ! Le coup de la valise comme le nez au milieu de la figure ! On n'aura pas eu "The Magnificent seven" mais ils auront au moins fini dans la dignité.
    "Né d'une femme inconnu" et "Glaise" sont des chefs d’œuvre, "Buveurs de vent" est un bon roman. En fait, j'en attendais trop, un vrai repas gastronomique, j'ai eu un menu "brasserie".
    J'attends mieux l'année prochaine.

    07/11/2020 à 18:31 7

  • Impact

    Olivier Norek

    10/10 Plus qu’un roman, c’est un plaidoyer pour un combat d’aujourd’hui. Le titre est terriblement bien choisi : impact sur le lecteur par la forces du discours, on ne peut sortir indemne de cette lecture, Impact subit par notre maison mère dont nous ne sommes que les locataires, Impact sur l’entre deux mondes dans lequel nous sommes, celui d’avant et celui d’après que nous laisserons. Et c’est vrai, elle s’en fout la nature, la Terre, puisque le Sapiens court son extinction, elle sera toujours là, elle, et la grande histoire de l’évolution continuera sans nous… On rêve d’un Solal ! Bravo Monsieur Norek !

    30/04/2022 à 18:59 7

  • Le Grand Soir

    Gwenaël Bulteau

    7/10 On peut dire que G. Bulteau a le don de nous mettre dans l’ambiance ! On s’y croirait à l’aube de ce Grand Soir promis et avorté. Un arrière-goût de « C’est toujours les mêmes qui gagnent et manipulent »…
    J’ai ressenti un peu de la plume et des combats de Zola. Cette condition humaine d’esclaves, corvéables et affamées. Deux combats mêlés : les prolétaires et les femmes ! Des sous-hommes et encore en-dessous les femmes…
    J’aurais aimé qu’il creuse un peu plus au scalpel les quatre personnages féminins. Il me manque encore quelque chose pour être rassasiée comme dans La République des Faibles. C’est peut-être la fin où il nous laisse toujours avec des interrogations…

    10/09/2023 à 16:56 7

  • Le Nouveau

    Keigo Higashino

    8/10 Et bien, moi, je l’aime bien le petit nouveau. Ce n’est pas encore le grand amour comme avec Kusanagi et Yukawa mais ça viendra, je le sens. Il est peut-être trop jeune encore. Il a besoin de mûrir encore. Par contre, quelle maestria pour résoudre cette affaire complexe. Ce n’est pas le meilleur de mon cher Higashino mais de peu…

    06/08/2023 à 20:14 7

  • On était des loups

    Sandrine Collette

    10/10 Ce court roman m’a scotchée sur mon canapé, rivée, clouée. Je n’ai pas de mots. J’ai très rarement lu un récit aussi intense. Comme John Steed, il m’a prise aux tripes, le ventre noué en permanence.
    Heureusement qu’il était court, c’était presque insoutenable. La peur, l’angoisse, tout au long des pages pour ce petit bonhomme.
    Quelle maîtrise de la part de Sandrine Collette ! Bravo Madame !

    15/11/2023 à 20:29 7

  • Un café maison

    Keigo Higashino

    10/10 Ce "café maison" est un délice, un grand cru, un arabica unique, certainement pas un mélange fait de tout venant. Non, il provient de la même plantation, de la même terre. Il est subtil, un peu boisé avec une agréable note fleurie, long en bouche mais sans accroché, sans tanin. Peut-être est-ce un maragogype au gros grain désaltérant, un sigri fruité, un yirgacheffe aux notes de jasmin ? Il a muri très longtemps, a été torréfié très lentement par la gracieuse Ayané. Elle a attendu patiemment pour qu'il obtienne sa robe de moine. La belle mante religieuse raffinée, aux longues jambes, aux doigts de fée, a voulu de tout son coeur que Yoshitaka, son mari, le filtre goutte à goutte. "Elle avait cessé de le sauver" pour qu'il boive la tasse jusqu'au marc. Le café avait la couleur d'une veuve noire. Le sympathique inspecteur Kusanagi est tombée sous son charme. Yukawa, le scientifique, va découvrir que pour un bon café, il faut aussi une bonne eau.

    21/07/2020 à 15:05 7

  • Une Soirée de toute cruauté

    Karo Hämäläinen

    1/10 Je crois n'avoir rien lu d'aussi mauvais ! J'ai tenu à le lire jusqu'au bout (en sautant des phrases inutiles), en espérant trouver un truc mais rien... Je me demande comment le comité de lecture d'Actes noirs a pu laisser passer ce roman. Peut-être parce-que l'auteur avait eu un prix avec un précédent bouquin en Finlande ? La quatrième de couverture vend bien l'affaire. Chapeau à celui ou celle qui a écrit l'accroche ! Il ou elle n'a pas dû lire le bouquin et s'en est tenu-e aux synthèses des lecteurs. On peut lire page 259 : "J'ai du mal à concevoir qu'on puisse supporter Agathie Christie. Ses livres sont une interminable Tea party, et le cours des évènements n'a pas d'autre but que de susciter des soupçons, tour à tour, à l'encontre des personnages." Et bien, ce livre est juste l'histoire d'une interminable (seul point commun) soulographie party, dans un appartement de luxe londonien entre vieux amis finlandais qui tourne mal. C'en est même ridicule. Il n'y a absolument aucune intensité, aucun mystère, aucun suspense... et absolument aucun soupçon suscité. Les personnages sont des caricatures inintéressantes. Aucun n'attire un brin de sympathie. L'auteur se répète à longueur de phrases et de chapitres, du remplissage. Pour couronner le tout, c'est mal écrit ! Le style, le vocabulaire sont médiocres. J'espère que la critique d'une des reines du crime n'est que de l'ironie ou, alors, il croit que son intrigue atteint le niveau de la Britannique ! Il n'a ni l'art ni la manière de la dame. Hämäläinen est spécialiste d'économie et passionné par la Bourse même ses explications sur les marchés, les transactions, les escroqueries par le banquier sont incompréhensibles. En fait, le crime réside juste dans l'ennui mortel qui achève le lecteur !

    03/08/2020 à 11:20 7

  • 1794

    Niklas Natt och Dag

    5/10 Une déception ! Je crois que j'avais trop adoré 1793... J'attendais une suite à la hauteur sinon encore meilleure. Mais là, les bras m'en tombent. Il n'y a pas un chapitre voire une page sans beuverie, sans crasse. J'avais l'impression de sillonner Stockholm, de long en large et en travers, avec le Guide du saoulard en poche (en plus, ce ne sont pas les meilleures adresses). Ce n'est que beuveries de taverne en taverne, dans des bouges immondes comme les logements. Tout sent mauvais. On peut ajouter au tableau les femmes et les enfants maltraités, exploités, prostitués. Vient s'ajouter à tout ceci, les fous dont le sort n'est guère enviable. Les personnages que j'avais pourtant aimé m'ont laissée de glace mis à part les deux bouts de choux. Je me demande comment cette nation suédoise a pu survivre et arriver en si bonne forme au XXIème siècle sans être complétement dégénérée aprés tout ça ! Bon, c'est vrai qu'on n'est pas à Sandham. Quel dommage, surtout que ça démarrait plutôt bien ! Enfin, on souhaite à la nouvelle année 1795, joie, bonheur et santé !

    07/03/2022 à 19:24 6

  • En mémoire de la forêt

    Charles T. Powers

    8/10 Une immersion dans la Pologne post-soviétique, c’est ce que je retiens de ce roman inclassable. Polar, pas vraiment, il n’y a pas d’enquête puisque le meurtre et sa résolution sont noyés dans le reste. Roman noir, non plus, il n’y a pas vraiment une ambiance angoissante et mortelle. Roman historique, pourquoi pas ?
    Pourtant, je l’ai beaucoup aimé malgré la lenteur du récit. La véritable intrigue, c’est la disparition des stèles liés aux peuples juifs. La lecture m’a fait réaliser, pour la première fois, le sentiment de vide, le trou béant laissé par le génocide, l’oubli ou plutôt l’effacement des mémoires collectives…

    09/09/2023 à 10:43 6

  • Juste après la vague

    Sandrine Collette

    9/10 C'est cornélien de mettre une note à Sandrine Collette. Son style me déroute, ses redondances mais j'aime ses romans. Impossible à refermer.
    L'apocalypse attendu, la catastrophe, le déluge et l'arche de Noé, sans animaux à sauver et sans ceux que l'on a abandonnés. Que le père a abandonnés, qu'il a choisis contre la mère, pour sauver les autres. "Le choix de Sophie", c'est lui qui l'a fait sans SS tout puissant à l'entrée du camp. Trois petits bouchons flottants au sommet d'un ilot perdu au milieu d'un océan démonté. Des petits débrouillards et adorables, poussés par une détermination sans borne et une envie de vivre sans faille. Ils vont partir, tenter le tout pour le tout et ils auront bien raison. La mère aussi qui veut retrouver toute sa portée, courageuse jusqu'au bout face à la passivité du père, à son impardonnable choix ! L'espoir, l'amour plus fort que tout...
    Ces petits bouts d'homme et de femme resteront dans ma mémoire. Sandrine Collette a ce don rare de susciter de grandes émotions.

    07/11/2020 à 20:17 6

  • L'Ange de Munich

    Fabiano Massimi

    7/10 Je ne vais pas y aller par 4 chemins. J’aurais aimé mettre 6,5 : 7 est trop fort mais 6 trop faible quand même. Ainsi, je suis bienveillante, c’est la mode pour les notations.
    Alors, j’ai lu un ersatz de Philip Kerr mais sans sa verve, son talent de conteur et sans l’impétueux, tonitruant, borderline et inoubliable Bernie Gunther. Sieg Sauer manque de hargne, il est un peu fade surtout quand on vient juste de sortir des pages où sévit l’ignoble Sadorski. Au fil du récit, il prend un peu d’envergure, sa place mais un peu tard. Son ami Mutti a plus de chien. Je regrette aussi les indices lâchées sur le chemin bien trop prévisibles.
    C’est vrai pour l’auteur, pour sa défense, c’est son premier du genre. Le sujet est épineux. Il oscille entre mythe et réalité. Il a géré.
    Malgré tout, ça se lit très bien et vite. On peut le féliciter pour sa recherche historique.

    15/09/2023 à 15:54 6

  • La Boule Bleue

    Dorothy B. Hughes

    10/10 Un pur délice, un véritable cocktail à l'Américaine avec le juste dosage : suspense, rebondissements, crimes, poursuites, chantage, enlèvements... On plonge dans le New-York huppé des années 40. Le décor est planté de belles gonzesses, stars d’Hollywood, de la mode ou femme de banquier jusqu'au bout des ongles vernis, emballées dans des robes fourreaux, perchées sur des escarpins, pomponnées dés le matin, élégantes, raffinées. Des gars, en sweater en début de soirée pour un cocktail ou smoking le soir pour un dîner sur Madison, on suit le protocole. Mais tout ce monde s'emballe, les filles, les flics, le FBI, les escrocs tueurs sans scrupule. Pas un temps de pause ! L'écriture subtile est à déguster avec un "Old fashioned on the rocks" ! Une grande dame du crime, minutieuse mais avec un brin de fantaisie !

    24/07/2020 à 13:37 6

  • La République des faibles

    Gwenaël Bulteau

    7/10 Quel plaisir de plonger et de découvrir le Lyon de fin de XIXème siècle dans ces quartiers crasseux de prolétaires et miséreux, dans ce monde underground bien pourri à travers ce polar !
    Mais, il y a des « mais »…
    Je m’étonne qu’il n’y ait aucune allusion aux Canuts, les révoltés qui ont marqué l’histoire sociale de la capitale des Gaules. Pourtant, dans la trame, la lutte des classes, le conflit social sont bien là. Le contexte historique est bien présent et l’ambiance comme le décor sont bien plantés : la défaite de Sedan, la Commune, l’affaire Dreyfus… bien profondément installées dans la tête des Français. En même temps, c’est dans les manuels (en tout cas, les pas si anciens).
    Et puis, j’aurais aimé que l’auteur creuse un peu plus sur les méthodes d’investigation de l’époque, on est dans la ville où enseignait Alexandre Lacassagne. On est dans les balbutiements de la police scientifique. Plus de détails sur la criminologie n’auraient pas gâché.
    Enfin, j’aurais aimé une fin plus aboutie, moins bâclée. On laisse tous ces flics en plan. D’ailleurs, je les ai bien aimés, pas tous, bien sûr. J’ai bien apprécié leurs méthodes d’interrogatoire. J’espère ne choquer personne… Est-que certains ont pensé à Valentin Verne dans sa cage ?
    Autre point mais ça, c’est pour l’éditeur : qu’est-ce que c’est que cette première de couverture ? On n’est pas à Lyon mais à Birmingham avec les Shelby brothers et leur casquette post 14-18.
    Vous allez me dire : «Mais pourquoi est-ce qu’elle a mis 7/10 ? » Tout simplement parce que j’ai vraiment pris plaisir à lire ce polar très noir, parce que l’histoire m’a plu, parce que le style est fluide, parce que j’aimerais retrouver cette brigade dans d’autres aventures mais ce n’est pas ce que l’auteur a en perspective à moins que je me trompe.

    14/08/2023 à 11:18 6

  • Le Serpent majuscule

    Pierre Lemaitre

    8/10 Oh !!! Qu’est-ce que j’ai ri ! Ça m’a fait un bien fou que cette œuvre de jeunesse. On n’imagine même pas les ravages que peut provoquer Alzheimer au sein des familles. C’est terrible !

    30/03/2022 à 15:31 6

  • Les Miracles du Bazar Namiya

    Keigo Higashino

    10/10 Comme j’ai longtemps hésité à le lire, il m’attendait sur la pile. Je voyais bien cette jolie couverture mais regarder dessous, non ! Puis le déclic ! Après tout, tu es une vraie fanatique de ses polars, pourquoi serais-tu déçue ? Tu penses qu’il n’est pas capable d’exceller dans le fantastique, se lancer dans le bizarre (ce n’est pas de moi), Keigo ? J’aurai vraiment été complète stupide de le laisser prendre la poussière. Impossible à lâcher ! Que d’intrigues, de bonheur, de hasard, de réconciliations, de réponses… Un chef d’œuvre, tout simplement !

    06/08/2023 à 20:22 6

  • Les Ombres de Katyn

    Philip Kerr

    9/10 C'est toujours un réel plaisir de retrouver ce cher Bernie même dans sa panoplie du côté obscur de la Force ! On l'aime toujours parce qu'il reste un type bien, un détective hors paire qui flirte avec l'histoire et la fiction. Dans la forêt sombre de Katyn, il va jouer serré, déterrer les taupes, lever les lièvres, débusquer les rats et faire comme il peut avec ce qu'il a : son flair ! Les salauds, les pourris, les assassins, les traîtres n'ont pas de frontières...

    06/04/2021 à 19:29 6

  • Les Promises

    Jean-Christophe Grangé

    3/10 Vachement déçu alors que le thème s’annonçait très prometteur ! Raté, c’est mon bilan. Raté, c’est trop long. Raté à cause des passages ennuyeux. Raté, ça part dans tous les sens. Raté, on est loin du style Grangé. Raté à cause de la description permanente de la junk food de Minna. Raté avec la description trop longue des us et coutumes des tziganes. Raté avec des passages et des péripéties inutiles… La liste est longue. J’ai au moins ri avec la chute, cette histoire farfelue sur les Reichleiters et la moustache du führer. Il manquait plus que JC nous mette qu’il s’agissait de Chaplin déguisé en dictateur pour encore repartir à la quête du tueur.
    C’est vraiment lui qui l’a écrit ? J’ai des doutes.
    Quand on veut jouer dans la cour de feu Philip Kerr on s’applique !

    07/10/2023 à 14:40 6