Coco Lamartre

139 votes

  • 1793

    Niklas Natt och Dag

    10/10 Quand j'ai lu la première de couverture, j'ai cru que Niklas Nacht Och Dag 1793 était le titre. Il est vrai que je n'y connais absolument rien en suédois. Passons parce-que Niklas a écrit un chef d’œuvre loin, très loin de Sandham, le Biarritz suédois, ses sandales et son sable blanc. Sacrée documentation à l'appui, une tâche d'historien.
    Je l'ai dévoré jusqu'à la nausée, à l’écœurement. La misère du peuple consommable, les guerres en toile de fond, la faim, les maladies, les odeurs nauséabondes, la fange, la perversité jusqu'à l'horreur des nantis, une monarchie vacillante, le décor de rêve est planté pour un polar dans ce sale vieux Stockholm. On poursuit dans les rues et à travers la Suède miséreuse, un binôme d'enquêteurs improbables mais attachants. L'avocat éclairé, érudit, un homme des Lumières, souffreteux, presque à l'article de la mort mais assoiffé de justice, est épaulé par un vieux cuir, un vieux choufe, blanchi sous le harnais de l'armée, des guerres, boucheries incessantes. Ce dernier n'a rien à perdre juste à regagner sa dignité. Il y a un peu du sergent Bowen en lui (Trois mille chevaux vapeur). Je les aime bien.
    En tout cas, tout cela fait un sacré cocktail ! J'ai eu du mal à décrocher et surtout je l'ai gardé en bouche un moment avant de passer à autre chose.
    J'attends la prochaine année, 1794, mais elle est en avril...

    07/11/2020 à 19:18 11

  • 1794

    Niklas Natt och Dag

    5/10 Une déception ! Je crois que j'avais trop adoré 1793... J'attendais une suite à la hauteur sinon encore meilleure. Mais là, les bras m'en tombent. Il n'y a pas un chapitre voire une page sans beuverie, sans crasse. J'avais l'impression de sillonner Stockholm, de long en large et en travers, avec le Guide du saoulard en poche (en plus, ce ne sont pas les meilleures adresses). Ce n'est que beuveries de taverne en taverne, dans des bouges immondes comme les logements. Tout sent mauvais. On peut ajouter au tableau les femmes et les enfants maltraités, exploités, prostitués. Vient s'ajouter à tout ceci, les fous dont le sort n'est guère enviable. Les personnages que j'avais pourtant aimé m'ont laissée de glace mis à part les deux bouts de choux. Je me demande comment cette nation suédoise a pu survivre et arriver en si bonne forme au XXIème siècle sans être complétement dégénérée aprés tout ça ! Bon, c'est vrai qu'on n'est pas à Sandham. Quel dommage, surtout que ça démarrait plutôt bien ! Enfin, on souhaite à la nouvelle année 1795, joie, bonheur et santé !

    07/03/2022 à 19:24 6

  • ADN

    Yrsa Sigurdardóttir

    6/10 Mon premier Yrsa Sigurdardottir, premier essai assez concluant. Il m’a manqué une ambiance plus islandaise. Je n’ai pas voyagé dans Reykjavik et en Islande comme avec le roi Indridason. Les personnages ne sont pas très attachants mais c’est la première fois que ce binôme est mis en scène. Il faudra que  « Succion » soit plus convaincant.

    22/06/2020 à 22:24 4

  • Animal

    Sandrine Collette

    8/10 Nin et Nun, Mara et Matthieu, quatre êtres aux destins liés. Nin et Nun comme le yang et le yin d'une fratrie, arrachés à la forêt et aux prédateurs par Mara pour sauver leur petite vie qui vaut moins que celle d'un animal. Deux petits d'homme sacrifiés. Malgré lui, Matthieu, fou amoureux inconditionnel, rendra Lior emportée par la foule à Nun qui va lui voler. Pourtant, elle avait trouvé la paix de l'âme. Deux chasseurs que les animaux réuniront pourtant. Après ça, fini la soif de sang et de vengeance... Un roman initiatique où les animaux détiennent la clé. Sommes-nous si bêtes pour ne pas les comprendre ? Sandrine Collette nous livre une belle réponse. Mon premier et pas mon dernier.

    11/09/2020 à 17:23 9

  • Atmore Alabama

    Alexandre Civico

    7/10 Un roman noir très court, peut-être trop à mon goût mais très bien écrit. Très joli style, agréable sans fioritures. J’aurais aimé en savoir plus l’histoire et les évènements qui ont bouleversé la vie du héros. Trop de questions en suspens mais après tout, l’imagination du lecteur est là pour boucher les pages blanches des interrogations.

    06/08/2023 à 20:03 3

  • Au revoir là-haut

    Pierre Lemaitre

    10/10 Une merveille !

    23/06/2020 à 16:15 4

  • Avalanche hôtel

    Niko Tackian

    6/10 Ça se lit très vite mais avec une vague impression de déjà lu. Est-ce que Tackian s’en est rendu compte ? Est-ce que c’est fait exprès pour ce court roman ? Un hommage à ses confrères barbus ? Encore qu’André m’évoque carrément la créature du Dr Frankenstein. Normal, c’est le bon décor, le bon endroit… Bon, je sais, Mary Shelley n’était pas barbue ! J’avais vraiment l’impression de lire un pot-pourri. Pourtant, je l’ai quand même bien aimé, c’est pas faux !

    11/08/2023 à 22:55 3

  • Back up

    Paul Colize

    10/10 Et puis, il y a eu Back up... il est toujours là, inoubliable. Comme cela a été difficile de commencer la cure de désintox et ce n'est pas fini. Une salade de tutti fruitti, délicieuse qui explose, qui balance des grandes balles de feu de toutes les couleurs. Lectrice Sous Dépendance, voilà, ce que je suis devenue. L'été était encore plus bleu, les étoiles étaient bleues dans un ciel de satin blanc. On prend une dose de cheval, on traverse le rock, on twiste, on s'emballe, toute une histoire qui défile. On peindrait tout en rouge en laissant le noir. J'avoue, j'ai vraiment de la sympathie pour le Diable quand il s'appelle Paul Colize. Je ne voulais pas que ça s'arrête...

    11/09/2020 à 18:15 10

  • Blood & Sugar

    Laura Shepherd-Robinson

    10/10 Que dire de ce roman ?
    Qu’il est juste formidablement bon. Que l’écriture est juste.
    Que les personnages même les plus odieux ne sont pas forcément complètement détestables, qu’ils sont tous dans leur dure et violente époque, dans leur grandeur ou misère, qu’ils sont mus par leur instinct de survie, que le « quoiqu’il en coûte » est leur credo pour remplir la colonne « profits » du livre de compte et que la colonne « pertes » reste la plus vierge possible.
    Que le héros en est un véritable ainsi que son défunt ami, qu’il est droit, honnête, pugnace, qu’il est sans failles devant la tâche surhumaine dont il a hérité.
    Que si Miss Sheperd-Robinson avait été Française, ce roman aurait certainement pu avoir comme décor le port français de Nantes, des navires négriers français et les Antilles françaises.
    Ce roman est aussi un terrible miroir, il nous met face à nos contradictions, nos arrangements avec la moral, nos compromissions… ! Et oui, sommes-nous si différents de ces hommes d’un autre siècle qui pour des plaisir sucrés, pour un café bien noir, un rhum ambré, un chocolat bien brun et de leurs prix négociés, très loin de la vieille Europe, au plus bas, étaient prêts à tout ?
    Que les drames et les horreurs qui défilent tout au long des pages pourraient très bien se jouer de nos jours, dans un autre roman.

    19/08/2023 à 19:51 9

  • Bloody Paris

    Tito Topin

    7/10 Sympathique intrigue, un peu old style classique, bien menée. Emballé, c'est pesé. La fin offre une ouverture aux lecteurs pour imaginer la suite comme souvent dans les nouvelles. Petit bémol : Bloody Paris ou plutôt Bloody family, Paris ne montre guère son nez, dommage. Les dessins collent bien aux texte, rappelant ce bon vieux magasine "Détectives" ou les pulps américains. Bravo à Vincent Gravé !

    24/08/2020 à 20:01 2

  • Brouillages

    Jón Hallur Stefánsson

    7/10 Je voulais mettre 6,5/10 mais j’arrondis au point supérieur. Bienveillance ! Ce n’est pas mal, c’est bien écrit mais il manque quelque chose à mon goût, du suspense sûrement. C’est trop lent au début, la fin me semble bâcler. Aucun des personnages n’est attachant si ce n’est Valdimar, le flic et Marteinn, le fils du type à l’article de la mort, parce qu’il est paumé, le pauvre gamin. Les pères sont tous exécrables, d’ailleurs. Tous sont assez antipathiques notamment le comateux et l’alcoolique. Les mères sont larguées, dépressives et névrosées ; on le serait à moins avec de pareils conjoints. C’est le point fort du roman tous ces liens familiaux complexes et destructeurs. Quelques fausses pistes semées, c’est vrai que la découverte du véritable « méchant » est bien ficelée. Je ne sais pas, je n’arrive pas à trancher, à trouver ce qui aurait pu en faire un grand polar islandais. Il y avait matière.

    23/07/2020 à 17:36 2

  • Buveurs de vent

    Franck Bouysse

    6/10 Moi, une afficionada de Bouysse, je vais faire baisser sa moyenne !!! Et oui, ça arrive, un peu comme pour le Michelin. Quand on est en haut, c'est dur d'y rester. Le style, la forme est là. C'est toujours un régal de mots, de procédés d'écriture formidables mais un roman ne se résume pas à cela. J'étais habituée à avoir le beurre et l'argent du beurre mais là, je reste sur ma faim.
    Un western banal avec un vilain méchant qui dirige une ville avec à sa botte une brigade de lèche-bottes. Une fratrie sympathique : un sauvageon, un intello, un "attardé" et une fille délurée, rien de bien extraordinaire. Un père de famille résigné avec une femme bigote. Un grand-pa' attachant à la Stumpy. Un gars sorti de nulle part, le lonesome cow-boy attendu, en fait, un marin échoué, qui va essayer de secouer le cocotier. La caricature du shériff corrompu... Et puis, un final cousu de fil blanc ! Le coup de la valise comme le nez au milieu de la figure ! On n'aura pas eu "The Magnificent seven" mais ils auront au moins fini dans la dignité.
    "Né d'une femme inconnu" et "Glaise" sont des chefs d’œuvre, "Buveurs de vent" est un bon roman. En fait, j'en attendais trop, un vrai repas gastronomique, j'ai eu un menu "brasserie".
    J'attends mieux l'année prochaine.

    07/11/2020 à 18:31 7

  • Cat 215

    Antonin Varenne

    9/10 Un petit tour en Guyane dans la touffeur amazonienne, 90% d'humidité, ça rampe, ça grince, ça grouille, ça rouille sur pattes, sur essieux... C'est plein de sales types à la peau tannée, tatouée. C'est plein de garimpeiros sans foi mais assoiffés, imbibés et blindés. Les machines trinquent, les hommes dégustent. Il y a comme un air de "Salaire de la peur", une atmosphère à la "Sertao" à Lavilliers. On est dedans. C'est rapide, bien mené, tout l'art de la nouvelle. C'est Varenne et le récit d'aventure. Rideau vert !

    06/04/2021 à 19:51 5

  • Ce que savait la nuit

    Arnaldur Indridason

    9/10 J’ai aimé cette rencontre avec Konrad, le passé qui le ronge comme Erlendur, l’intrigue, les liens avec le nazisme... Pourtant, j’ai l’impression qu’Eric Boury n’a pas été aussi performant dans la traduction que d’habitude: que de lourdeurs !!!

    17/06/2020 à 22:17 5

  • Celui qui n'était pas un meurtrier

    Michael Hjorth, Hans Rosenfeldt

    8/10 Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’aucun des personnages n’est sympathique. Ils ont tous quelque chose de désagréable, de psychorigide, sûrs d’être le ou la meilleure ou complètement tourmentés… sauf peut-être Torkel, le chef, et encore. La palme revient à Sebastian Bergman, le protagoniste ! Ce type est une horreur ! Mais j’ai retrouvé l’ambiance de la série « Bron » que j’adore avec la drôle de Saga. Je me dis qu’après tout, on n’est pas obligés d’apprécier les héros pour rentrer dans l’intrigue bien ficelée et pour ne pas laisser ce polar au coin de la table. On ne le lâche pas.
    Pour terminer à propos de Bergman, je me suis juste dit à la fin, à la dernière page : « Bienfait pour ta gueule ! On verra comment tu vas t’en sortir ! » J’aurais presque ri. J’entendais presque la petite musique des « Tontons flingueurs »… Ravie de ma lecture !

    18/08/2023 à 15:07 8

  • Chère petite

    Romy Hausmann

    8/10 Pour une fois, depuis quelque temps, je n’ai pas été déçue par les annonces dithyrambiques sur ce roman, un véritable page-turner. Il n’y a pas d’incohérences, tout s’imbrique parfaitement. Le lecteur s’élance sur plusieurs pistes au fur et à mesure. Le dénouement est vraiment inattendu.

    03/01/2024 à 13:42 4

  • City of Windows

    Robert Pobi

    6/10 C'est vrai, ça se lit vite, l'écriture est efficace sans fioritures. Roman à suspense, on ne peut pas lui ôter, avec un type genre super-héros des neurones (dans le genre, je préfère Yukawa, désolée pour les Américains) et une cinglée super-vilaine de la gâchette. Malheureusement, j'avais déjà senti le truc venir, trop cousu de fil blanc, ou petits cailloux laissés ça et là... Un bon moment mais ça n'a pas fait mouche !

    08/04/2021 à 20:14 8

  • Cold granite

    Stuart MacBride

    7/10 Il était dans ma PAL, j’ai finalement bien fait de lui faire prendre l’air. Au début, j’y sentais mal parti, un peu surfait. Et bien non ! Au bout du compte, je ne me suis pas ennuyée du tout. Par contre, l’éditeur pourrait faire gaffe quand il met « traduit de l’anglais (Etats-Unis) », quelle bourde !

    01/04/2022 à 16:16 2

  • Crimes au musée

    Ouvrage collectif

    6/10 Des petites nouvelles mais d'un niveau très inégal, parfois décevant.

    06/04/2021 à 15:08 2

  • Dagon

    Howard Phillips Lovecraft

    10/10 L’univers de Lovecraft, son talent, son Mythos envoûtant, les visions cauchemardesques, la peur, l’angoisse, tout est condensé, réuni dans cette très courte nouvelle fantastique. Un maître absolu du genre !

    28/06/2020 à 17:19