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7/10 En bref, une nouvelle excursion dans l'univers de Franck Bouysse. C'est noir, c'est glauque, c'est violent... Mais à la fois tellement poétique et cruellement beau.
Il faut toujours un petit temps d'adaptation lorsqu'on ouvre un roman de Franck Bouysse. Un moment pour replonger dans son écriture particulière, son style très littéraire, ses ambiances sombres.
Et, à chaque fois, la magie opère et l'on vit cette histoire avec les personnages, jusqu'à la fin inéluctable.
Il est assez difficile de situer précisément ce récit dans le temps, ce qui m'a un peu perturbé au départ... Entre des conditions de vie précaires qui pourraient faire penser au XIXe siècle et de la présence d'une centrale électrique qui apporte une touche de modernité, les repères sont faussés et permettent à cette histoire d'être intemporelle.
Comme d'habitude avec l'auteur, l'accent est mis sur les personnages et leurs relations, les discordes familiales, mais aussi les jeux de pouvoir et l'esprit de vengeance. Forcément, l'intrigue n'est pas toute rose, bien au contraire. Le lecteur navigue dans la violence, la cruauté et la noirceur de l'âme humaine, tout en trouvant, parfois, quelques lueurs d'amour, d'amitié ou tout du moins d'honneur et d'honnêteté.
J'ai seulement eu un peu de mal à cerner un des personnages centraux de l'intrigue, le "méchant", justement un peu trop manichéen pour être réellement crédible...17/04/2024 à 10:18 Riz-Deux-ZzZ (500 votes, 6.9/10 de moyenne) 2
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6/10 Déçu par ce roman : les personnages sont des caricatures et prévisibles à l'extrême, ce qui leur enlève leur crédibilité. L'auteur semble avoir clairement changé de style par rapport aux précédents, à croire qu'il cherche à conquérir un autre lectorat : il risque de perdre des fans en cours de route. J'ai cru assez longtemps dans un premier temps avoir en main un roman pas trop mauvais, mais le dernier tiers est complètement raté.
Circonstances atténuantes cependant : j'ai écouté ce livre, et le chargement a dû mal se passer, car les 10 premiers chapitres se sont retrouvés ...à la fin.09/09/2021 à 18:43 gamille67 (2431 votes, 7.3/10 de moyenne) 4
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8/10 Sandrine Collette et Franck Bouysse sont deux écrivains comparables. Outre leur indéniable talent, leurs histoires se veulent ancrées dans des espaces temps indéfinis. Cela en fait des œuvres atemporelles que l’on peut comparer aux contes et fables classiques.
Buveurs de vent n’échappe pas à cette règle. Quatre jeunes de la même famille vivent leur jeunesse dans leur vallée enclavée, où la seule activité économique est rythmée par un barrage électrique et où le patron y règne en despote.
Tous prénommés par leur mère selon les saintes écritures, Marc, passionné de littérature, Matthieu, amoureux de la nature, Mabel, jeune fille à la beauté troublante aussi bien pour ses frères que pour le village, et Luc, le simplet de la famille, voient leur jeunesse et leur innocence basculée après la mort de deux gardes forestiers.
Véritable poésie sur la vie et la liberté, Buveurs de vent constitue un magnifique moment de lecture qui procure de véritables instants d’émotion, de plaisir et d’espoir. Moins fort que Né d’aucune femme, chef d’œuvre pour ma part, ce livre n’en est pas moins un livre aussi envoûtant que lumineux.02/01/2021 à 10:36 JohnSteed (631 votes, 7.7/10 de moyenne) 5
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6/10 Moi, une afficionada de Bouysse, je vais faire baisser sa moyenne !!! Et oui, ça arrive, un peu comme pour le Michelin. Quand on est en haut, c'est dur d'y rester. Le style, la forme est là. C'est toujours un régal de mots, de procédés d'écriture formidables mais un roman ne se résume pas à cela. J'étais habituée à avoir le beurre et l'argent du beurre mais là, je reste sur ma faim.
Un western banal avec un vilain méchant qui dirige une ville avec à sa botte une brigade de lèche-bottes. Une fratrie sympathique : un sauvageon, un intello, un "attardé" et une fille délurée, rien de bien extraordinaire. Un père de famille résigné avec une femme bigote. Un grand-pa' attachant à la Stumpy. Un gars sorti de nulle part, le lonesome cow-boy attendu, en fait, un marin échoué, qui va essayer de secouer le cocotier. La caricature du shériff corrompu... Et puis, un final cousu de fil blanc ! Le coup de la valise comme le nez au milieu de la figure ! On n'aura pas eu "The Magnificent seven" mais ils auront au moins fini dans la dignité.
"Né d'une femme inconnu" et "Glaise" sont des chefs d’œuvre, "Buveurs de vent" est un bon roman. En fait, j'en attendais trop, un vrai repas gastronomique, j'ai eu un menu "brasserie".
J'attends mieux l'année prochaine.07/11/2020 à 18:31 Coco Lamartre (139 votes, 7.9/10 de moyenne) 7
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8/10 La sortie du Franck Bouysse de l’année est toujours attendue. Un événement pour les amoureux du beau langage, des histoires bien noires et bien sordides, de la belle nature et ses grands espaces. J’avais donc hâte de retrouver cette plume exceptionnelle avec Buveurs de vent, toute disposée à me laisser porter au fil de ces 400 pages. Comme à l’accoutumée j’y ai trouvé des personnages attachants ou répugnants, avec une empathie acquise d’avance.
Tout aurait dû être parfait si ce n’est la fin … non qu’elle déplaise à la lectrice de fiction que je suis, mais tout simplement abrupte, tronquée, sans vraiment solder les comptes des protagonistes comme si le développement de l’épilogue qui s’annonçait grandiose n’aurait rien apporté à l’histoire. Soit, mais une fin plus fouillée, élaborée, aurait permis à nos émotions de s’éteindre autrement que brutalement avec le mot « fin ».
Dans une petite vallée, un barrage, une carrière et une micro-société dominée par un propriétaire entouré de ses sbires qui ne cherchent qu’à en découdre avec les villageois, un bar et ses habitués. Puis une famille, un patriarche amputé, une mère bigote, un père qui a démissionné devant son épouse et une fratrie de quatre jeunes, otages de cette vallée. Leurs destins vont basculer sous nos yeux. Une chronique villageoise, moins intimiste que Né d’aucune femme plus proche dans son esprit des précédents romans de Franck Bouysse, Plateau ou Glaise par exemple.
Ne vous méprenez pas, Buveurs de vent est bien un Bouysse pur jus, avec son ambiance, ses jeunesses malmenées, ses ados pleins de promesses, ses nantis méprisants, ses dominants et ses dominés, ses personnes « différentes » pleines de charme, ses familles aux générations mal assumées, sa ruralité … un vrai Bouysse !
A lire malgré ma réserve, j’y ai pris un vrai plaisir de lectrice de noir !
20/09/2020 à 09:50 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 5
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9/10 Ce roman m'a transportée dans un univers des sens, où la rivière constitue la ponctuation de chaque vie et le passage obligé, quasi christique ou baptismal de tout être vivant aux alentours du Gour Noir.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si on parle de vie qui coule dans cet endroit, et les cordes jetées du pont comme autant de points de "suspensions" contribuent à immobiliser le temps. L'alpha et l'oméga de l'histoire passent par la fluidité de l'élement source.
Les jeux de lumière sont fascinants qu'il s'agisse des descriptions de l'aube, des reflets dans l'onde, des ciels qu'on imagine ou de la clarté des chemins pour se rendre d'un lieu à un autre. Avec la statue de ce Général qui observe les allers et venues dans le village, même si l'essentiel se tient ailleurs.
La valse douce de cette lumière m'a fait penser à la chaleur estivale de Glaise du même auteur, également à une jolie phrase image de Plateau, (je crois), qui m'avait marquée, quelque chose comme "une éclaircie sur une rivière qui divisait la vallée telle une fermeture éclair"
"C'est un mystère nouveau, qu'une ombre ne soit pas la réplique exacte de ce qui la fabrique, qu'elle change tout le temps, qu'elle rende vivant ce qui ne l'est pas et un peu moins ce qui l'est déjà". Tout est là.
Alors évidement, j'ai aimé ce personnage rebelle et mystérieux de Mabel / Jean , qui sait se détacher des siens alors même qu'elle est toute emprise d'eux, la folie de Martha (sa tristesse, surtout ...) m'a interpellée dans , finalement, la similitude avec tant de personnes rurales qui existent "pour de vrai", les frères Marc et Mathieu, épris des vérités cachées dans les langages de la nature et de la littérature , Luc l'enfant différent possède la saveur des rêves, Elie l'aïeul tutélaire ... Les personnages de Franck Bouysse ne laissent jamais indifférents, qu'ils soient reptiles ou terriens, Lynch, Renoir, Salles , Snake et Double, Gobbo qui saura révéler ses failles et sa superbe insulaire, Martin , etc. Même Joyce l'infâme, incarnation du Mal qu'on imagine sans peine en personnage de Barbe Bleue dans un autre conte, concentré de tyrannie et d’égoïsme, avec les suppôts à sang froid dont il s'entoure, donne à l'ensemble une obscurité apocalyptique. Paradoxalement, c'est de lui que l'apogée cathartique de la vallée jaillira, vaste purification par la voix des eaux (encore elles....).
Il fallait bien ce quatuor sublime pour mettre un peu de distance avec Rose du majestueux "Né d'aucune femme".
Buveurs de vent ne relate ni une ode à la féminité ni une incitation à la rebellion , les personnages féminins sont simplement ceux de la vraie vie, Julie Blanche, la femme de Joyce, Martha, Mabel, le souvenir flamboyant de Gobbo. Ces figures m'ont émue dans leur simplicité à vivre , à incarner, donner chair à qui elles sont.
Ce roman qui place la nature au premier rang (le moment où un des personnages se repait d'un poisson venu se coller à lui est d'une étonnante sensualité) est une fois de plus une réussite et un plaisir qui se propage à diffusion lente.21/08/2020 à 13:48 clemence (339 votes, 7.7/10 de moyenne) 8