schamak

104 votes

  • Des noeuds d'acier

    Sandrine Collette

    5/10 Pas franchement convaincu par ce "Captivity thriller" (vendu et primé en tant que roman policier, je me demande encore pourquoi), une espèce de "Misery" chez les ploucs (en nettement moins effrayant). Pas franchement en empathie avec le personnage non plus ; personnage auquel je n'ai d'ailleurs pas trop cru. L'auteure n'est pas parvenue à me faire frémir avec ces deux vieux géoliers. La thématique, pourtant intéressante, (l'esclavagisme et la domestication de l'humain et son ensauvagement) n'est pas tellement poussé au final. Pourtant, il aurait été intéressant d'illustrer la perte progressive de repères de raison et une mutation bestiale mais en définitive, la victime n'évolue pas tellement durant ces 18 mois d'enfermement et de maltraitance. Cela tourne un peu en rond et j'ai tourné les pages sans véritablement me défaire de cet ennui poli. La plume, elle, n'est pas désagréable, mais assez anecdotique, rien qui ne marque l'esprit ou la rétine. Après, c'est le premier roman et il date un peu.
    En bref, mon premier Collette, pas le dernier, mais une déception.

    21/01/2023 à 15:01 4

  • Sauf

    Hervé Commère

    2/10 Je précise, bien que cela coule de source, que cela n'engage que moi. Personne d'autre.

    Ce livre - encensé partout - est une vaste blague.
    Une mascarade.

    Incongruité de l’histoire.
    Personnages sans épaisseur (le héros quelle fadeur !).
    Absence de crédibilité (pour captiver je suis pas contre un brin d’exagération et quelques grosses ficelles, pas pour le n’importe quoi !)
    Problème de temporalité (très difficile de situer l’action)
    Écriture plate (ok pour la simplicité mais un peu de trouvaille stylistique aurait été appréciable)

    Les 50 dernières pages, c'est d'un grotesque, d'une telle débilité !

    Grosse perplexité.

    28/04/2018 à 19:16 7

  • La Blonde en Béton

    Michael Connelly

    8/10 Mon second Connelly, mais mon premier Harry Bosch.
    Une franche réussite.
    L'auteur coche toutes les cases du très bon roman policier. C'est du classique, mais dans le bon sens du terme, loin de la surenchère et des twists en mille-feuilles. Suspense, fausses pistes, documentation et scènes de plaidoirie réalistes, avec en outre des personnages très bien campés, y compris les secondaires (l'avocate Chandler, sacré bout de femme). Et la construction, nickel, comme l'écriture.
    Harry Bosch fait un flic solide, mais vulnérable (et amoureux), pas encore trop rongé par le cynisme. Blasé, mais Il lui reste encore un peu de foi et d'idéalisme. Pour combien de temps ? La Blonde en Béton n'est que sa 3ème enquête, je crois.
    Du bon boulot, donc avec en plus une résonance sur l'actualité (George Floyd). Un roman super efficace. J'en attendais pas plus, mais pas moins non plus de la part d'un type considéré comme une référence dans le genre. Une réputation non usurpée.

    A bientôt, Michael.
    A bientôt, Harry.

    29/07/2020 à 00:41 5

  • Au lieu-dit Noir-Etang...

    Thomas H. Cook

    7/10 Un roman sombre, "old school" dans sa forme (rien de péjoratif, au contraire), très bien écrit à l'image de ceux qu'écrit Robert Goddard, en plus mélancolique et plus profond, peut-être. Un suspense subtilement distillé et une dénouement qui renforce la noirceur de ce récit où le romantisme est intimement liée au tragique.

    Une bonne lecture.

    Prix Edgar-Allan Poe en 1997.

    02/02/2020 à 23:34 6

  • Les Feuilles mortes

    Thomas H. Cook

    7/10 J'ai pensé à "JAKE" l'excellent roman de Bryan Reardon.
    C'est un vrai roman à suspense (pour le coup, il se lit très vite et ne contient aucun temps mort), mais également fin dans ses observations avec ses personnages complexes et son dénouement est très cruel.
    Moins profond et intrigant que "Sur les hauteurs du 'Mont Crève-Coeur', mais pas déçu non plus.
    Je relirai cet auteur à la plume précise et mélancolique tout en restant captivante.

    25/07/2021 à 02:12 4

  • Mémoire assassine

    Thomas H. Cook

    6/10 Chez Thomas H. Cook, la famille est un éternel terreau avec ses faux-semblant, ses non-dits, ses désirs, ses rancoeurs, ses rêves.
    Ici, une thématique et un questionnement : celui de l’hérédité de la violence.
    Comme toujours, l’écriture est de temps en temps déroutante, empreinte de brume, de mystère et d’introspection, rien de spectaculaire dans l’action, rien de graphique dans la violence où souvent le romantisme plane sur l’horreur des actes.
    Cook n’aime rien tant que creuser les âmes et les failles de ses personnages pour y déceler les parts d’ombre. C’est le plus souvent subtil, parfois exagérément alambiqué, mais ça a le mérite de ne pas tomber dans le convenu.
    Le lecteur naviguera ainsi dans cet espèce de nuage cotonneux, en proie aux doutes, à l’image du personnage principal, Stevie, qui, dans sa quête de vérité verra le vernis de sa propre vie craqueler.
    Des facilités, oui, et des raccourcis un peu déroutants, un final un peu rapide, entacheront cette lecture qui demeure agréable, mais moins convaincante que les opus précédents.
    J'en relirai d'autres

    20/08/2023 à 14:09 2

  • Je serai le dernier homme...

    David Coulon

    2/10 Ecriture hachée agaçante, répétitive, artificielle.
    Intrigue poussive, incohérente.
    Dialogues et réactions peu crédibles.
    Personnage principal ? Le roi de la pleurniche. A baffer.
    Le dénouement se passe de commentaires.

    Que l'auteur me pardonne, mais voilà.

    18/07/2020 à 21:51 2

  • Meurtres à Willow Pond

    Ned Crabb

    5/10 Franchement surestimé.
    Je m'attendais à un humour et des dialogues plus féroces (peut-être est-ce dû à la traduction ?). Des longueurs et des répétitions sur les mobiles des différentes personnages (le plus truculent reste de loin Gene, la vieille tante ersatz de Tatie Danielle, assassinée, Brad n'est pas mal dans sa complexité également et Tom,la flic, est intéressante, mais pas assez développée) histoire d'épaissir le livre. Le suspens, lui, est plutôt tiède. Ca manque vraiment de tension.

    Se lit sans trop d'effort, mais c'est loin d'être indispensable.

    23/06/2016 à 00:06 2

  • Le Chanteur de gospel

    Harry Crews

    6/10 Burlesque, survolté et habité, c'est clairement un roman atypique.
    L'intrigue est un prétexte (ni passionnante, ni ennuyeuse) à une galerie de personnages originaux.
    L'écriture coule bien, ça se lit vite.

    25/04/2017 à 20:52 3

  • Cataract City

    Craig Davidson

    8/10 Une écriture riche, foisonnante, détaillée et visuelle. L'auteur s'attache à beaucoup décrire les corps et à ses douleurs, les peaux...(ce n'est pas étonnant que l'auteur sous un pseudo ait aussi écrit des romans horrifiques) qu'on retrouve aussi chez Stephen King. Les longues scènes dans la forêt au début (que je craignais d'être longue et fastidieuse) sont les plus réussies (celles des courses et combat de chiens sont très bien aussi). Des personnages bien charpentés avec une vraie densité, la relation entre les deux amis est belle, faite de non-dits (dommage que la seule confrontation entre les deux n'en est as vraiment une). Les 50 dernières pages m'ont peut-être moins enthousiasmés, mais c'est un détail. Un sombre roman sur la fatalité.

    23/10/2016 à 20:38 3

  • La Vérité sur l'affaire Harry Quebert

    Joël Dicker

    4/10 Un "page turner" plutôt efficace (on s'empresse de connaître la fin, en ce sens, c'est réussi), mais pauvrement écrit notamment les dialogues d'une grande mièvrerie. Les personnages ont peu de densité et d'épaisseur psychologique. La relation amoureuse est en outre peu crédible. Enfin, l'auteur commet l'erreur de citer les parties du fameux chef-d'oeuvre écrit par le héros ; en effet devant la qualité et la banalité de ces passages, on a dû mal à croire que le roman ait pu marqué sa génération. En revanche, les passages sur la création artistique, sans être d'une grande profondeur, ne sont pas dénués d'intérêt.
    Très surestimé donc.

    03/02/2016 à 16:15 2

  • La Cour des mirages

    Benjamin Dierstein

    7/10 Une lecture forte, très, souvent éprouvante où le style haché, répétitif, parfois (souvent ?) horripilant vous fait hésiter à poursuivre, mais pas le choix, le rythme nerveux voire enfiévré par moments, vous empoigne par le col et vous entraine dans ces 800 pages que j’ai avalées sans rechigner ou presque. Les deux personnages principaux de flic sont au bout du rouleau et du précipice, contraints à l’illégalité pour chasser des ordures de la pire espèce, deux flics psychologiquement détruits en plein hors piste, même aux confins de la démence.
    Tous les autres policiers sont en retrait, et les salauds, nombreux, ressemblent à des robots, des zombies. J’ai contenu deux-trois poussées de rage et des envies de vendetta. Comme quoi, l’auteur a réussi son coup même si j’ai quelques réserves sur la forme très Ellroyienne (sans être certain s’il y avait moyen de faire autrement, sensation bizarre que je ne peux expliquer).
    Tout ceci, c’est de la fiction, certes, mais qui sonne abominablement, effroyablement réaliste, à vous dégouter de l’être humain.
    Tout est noir, abject, immonde, pourri jusqu’au trognon dans toutes les corporations (politique, et police) et ses combines merdiques, bref, un livre sans espoir doublé d’un uppercut dans la tronche et dans l’estomac. L’auteur ne nous ménage en rien, mais ne se paluche pas exagérément dans les détails scabreux ; pas la peine, c’est suffisamment pénible comme ça.
    Mais c'est un roman réussi, je ne regrette pas ma lecture ni ne conteste le talent de l’auteur (faut un minimum de savoir faire - et quel p***** de travail de documentation, juste colossal !), mais, n'étant pas habitué à ce genre de livres, je ne suis pas prêt de recommencer l’expérience de sitôt.

    11/12/2022 à 20:23 6

  • Le Grand Nulle Part

    James Ellroy

    8/10 Mon premier Ellroy, assurément pas mon dernier.
    Mais ça se mérite !
    Pléthore de personnages (tout sauf manichéens), d'interactions (de trahisons en rédemptions), de sous-intrigues, faut rester concentré sous peine de perdre le fil et de se mélanger les pinceaux. Mais la construction est redoutable, les dialogues exceptionnels !
    Mais quelle densité et quelle constance dans le style !
    Aussi rare que puissant !

    30/07/2018 à 13:32 9

  • Les Loups à leur porte

    Jérémy Fel

    3/10 Une idée et une construction intéressantes hélas plombées par une écriture très plate (les dialogues sont particulièrement ratés) et des longueurs inutiles. Après les 100 premières pages, le soufflé retombe brutalement et l'auteur épaissit son livre et étire son récit artificiellement. Pas facile également de se retrouver dans cette galerie de personnages dont la psychologie n'est pas toujours aboutie ou crédible. Un sentiment de rafistolage de nouvelles pour crée un lien que je trouvé forcé. Sinon, assez peu de réflexion sur ce déferlement de violence (même si j'en conviens que la violence n'a pas toujours une raison rationnelle), un sentiment de gratuité. En gros, l'auteur choque pour le plaisir de choquer. Bref, c'est pas terrible tout ça dans l'ensemble, mais l'auteur a clairement un potentiel ! (je répète les 100 premières pages sont plutôt réussies, comme si tout son souffle était parti dedans, après l'auteur suffoque et finalement s'étouffe).

    29/10/2016 à 12:25 1

  • Nous allons mourir ce soir

    Gillian Flynn

    3/10 Comme beaucoup, je me suis fait avoir avec ce texte court, cette nouvelle qui ressemble davantage à la rédaction d'un écrivain en herbe doué. En 60 pages, y'avait quand même moyen de faire quelque chose de plus (sur)prenant (seules quelques pages y parviennent). En outre, l'héroïne est particulièrement manipulable (pour une arnaqueuse, ça la fiche mal). Tel est pris qui croyait prendre voilà comment on peut résumer ce texte. L'humour noir de Flynn est distillé, mais bon, bah, pas de quoi se réveiller la nuit dans l'ensemble.

    20/12/2016 à 20:23 2

  • Chien 51

    Laurent Gaudé

    3/10 Que Laurent Gaudé, auteur que j’affectionne et à qui on doit “Le soleil des Scorta”, “La mort du roi Tsongor”, “Eldorado” et surtout mon préféré “La porte des enfers”, s’essaye au roman policier et à la SF, tout cela avait tout pour me plaire. Je me demandais comment il allait s’en sortir et aborder ce double genre. J’étais intrigué, alléché même.
    288 pages plus tard, c’est la douche glacée.
    Bien plus qu’une déception, ce roman est une très mauvaise surprise. Peut-être que les plus néophytes y trouveront de quoi les satisfaire, mais je doute que les aficionados du polar et de l'anticipation y trouvent vraiment leurs comptes.
    Autant le dire : Gaudé s’est raté. Sur toute la ligne.
    Raté à bâtir une intrigue qui soit vraiment captivante.
    Raté à créer des personnages forts (certains personnages secondaires s’insèrent dans l’intrigue, mais n’apportent pas grand chose). Cela manque d’incarnation, ce qui fait qu’on n’est guère touché par ce qui (leur) arrive. A ce titre, la pseudo romance entre les deux flics est aussi rapide que surfaite.
    Raté même dans ce qui fait d’ordinaire la grande force de l’auteur : l’écriture (les dialogues sont empesés et théâtraux).
    Le style est lourd, sans saveur, et ici le lyrisme qui d'ordinaire caractérise la patte Gaudé sonne faux. La première partie est la description assez longuette (et guère passionnante) de ce nouveau monde. La conduite de l’enquête n’est guère plus enthousiasmante. Gaudé scrute notre monde actuel, ses dérives (ultra concurrence, totalitarisme, soulèvement de la population…), ses enjeux (crise climatique) pour en tirer une dystopie sans guère d’ambition et de souffle malgré une idée séduisante et quelques trouvailles originales. Ses efforts pour créer - avec maladresse - de la tension (la dernière phrase qui clôture chaque chapitre est très lourde) m’ont paru trop voyants et d’une grandiloquence vaine. Tout ça sent le forceps et ça pèse des tonnes. Certains passages (je pense à la scène à l’hôpital avec Zem et Salia après l’agression de cette dernière ou la longue tirade de Zem page 259-262) frisent le ridicule.
    Ce livre manque de tout. D’audace, de force, d’émotion ; tout ce qui doit faire une lecture marquante. C’est à se demander si l’auteur lui-même était convaincu par son histoire. De la première à la dernière page, je ne me suis jamais intéressé par ce que je lisais, tant tout cela m’a semblé scolaire dans la narration, plan-plan, poussif dans le procédé, forcé dans les effets et les intentions.
    Je répète, j’ai beaucoup aimé les opus précédent de l’auteur. Laurent Gaudé a maintes fois prouvé son talent et sa flamboyante capacité à produire le meilleur.
    Avec “Chien 51”, il vient désormais de commettre le pire.

    02/09/2023 à 18:53 3

  • Juste une ombre

    Karine Giebel

    2/10 Le style est une catastrophe. La psychologie des personnages taillée à la machette.
    Pas pu dépasser la 50ème page.

    28/03/2016 à 21:22 1

  • Le Secret d'Edwin Strafford

    Robert Goddard

    6/10 Le livre se lit très vite (750 pages quand même). J'ai trouvé le roman très bon pendant 500 pages et paradoxalement, le reste m'a semblé moins passionnant, abusivement bavard. Tous les protagonistes ou presque ne sont guère sympathiques. L'intrigue est pas mal, même si parfois on ne comprend plus trop les motifs ou on se demande si c'est pas un peu exagéré, inutilement compliqué voire tiré par les cheveux. Cela reste très plaisant (en dépit de longueurs, l'auteur se perd trop souvent dans les descriptions pas follement passionnantes), mais j'ai été déçu malgré tout car j'ai préféré "Par un matin d'automne" et "Heather Mallender a disparu".

    21/08/2016 à 01:57 4

  • La Maison où je suis mort autrefois

    Keigo Higashino

    7/10 Une réussite.
    Ecriture simple, rebondissements bien dosés, intrigue captivante.
    On peut faire un thriller efficace et surprenant sans recourir au gore et à la surenchère (qui servent souvent à masquer bien des défauts).
    J'ai acheté deux autres romans de cet auteur.

    24/12/2017 à 17:01 5

  • Le Dévouement du suspect X

    Keigo Higashino

    8/10 Un genre de Colombo au Japon, qui, bien qu'on connaisse d'emblée le nom de l'assassin, réserve son lot de surprises et conserve son pouvoir attractif.
    Après "La maison où je suis mort autrefois", l'auteur Keigo Higashino signe un autre roman efficace, aussi remarquable que captivant où le rythme ne faiblit pas (après faut accepter certains raccourcis, rien de grave), et où les personnages - deux amis et génies, un physicien, et un mathématicien - s'affrontent dans ce subtil jeu de chat et de souris en éprouvant leur intelligence. Tout ça dans le respect de la pure tradition nippone (humilité, respect, courtoisie). Des bémols ? Pas vraiment. Un traitement que certains jugeront trop balisé et un style, sobre avec zéro déchet (mais qui colle à la culture) sans fulgurance formelle. Cela va à l'essentiel.
    Pas d'action, de poursuite, de sang, rien que du cortex, du neurones, du cérébral. Et c'est diablement brillant et même émouvant.
    Conséquence directe : achat de deux autres opus.

    18/01/2019 à 13:41 11