Riz-Deux-ZzZ

473 votes

  • Inexorable

    Claire Favan

    7/10 En bref, un roman noir percutant sur la famille et l'injustice... Un quasi-coup de cœur malgré un dénouement qui ne m'a pas convaincu.

    Si vous connaissez un peu les romans de Claire Favan, vous savez que ses thèmes de prédilection sont notamment la famille et l'aide à l'enfance. Celui-ci ne fait pas exception puisque Milo va connaître, dès son plus jeune âge, des expériences difficiles. Incarcération du père, haine et ressentiments de la mère, quelle belle ambiance pour évoluer et grandir sereinement, n'est-ce pas ?

    Claire Favan montre ici les conséquences psychologiques que peuvent provoquer ces événements sur un jeune enfant, mais, plus important et plus révoltant encore, le cruel manque de considération, de professionnalisme de l'équipe éducative face à des problèmes de comportement. C'est un profond sentiment d'injustice qui m'a pris dès le départ et qui m'a tenu sur les 3/4 du roman tant certaines réactions m'ont semblé cruellement arbitraire et parfois abusive, sous couvert d'une "mauvaise réputation".

    Le coup de cœur pointait le bout de son nez, notamment, car l'auteure a su rythmer son récit et introduire un certain suspense grâce à une enquête policière. Malheureusement, le dénouement n'a pas réussi à être à la hauteur pour moi... J'ai trouvé qu'il était totalement à l'opposé du message du roman et de sa préface (par le fils de l'auteure, sur la différence et la discrimination) : j'ai eu l'impression que, finalement, on donnait raison aux personnes qui jugent sans chercher à comprendre, que l'on justifie ce "délit de faciès"... C'est une déception face à l'importance du sujet et à l'impuissance d'un enfant à gérer ses émotions, le désœuvrement d'une mère.

    27/04/2023 à 10:09 3

  • Il reste la poussière

    Sandrine Collette

    9/10 En bref, un roman noir aux confins de la Patagonie du XIXe siècle. Des sujets forts, de la tension psychologique et une ambiance oppressante.

    Sandrine Collette n'a plus rien à prouver quant à son talent à écrire des romans noirs, souvent très noirs même. Ce titre ne déroge pas à la règle avec un décor et une ambiance pesants à souhait. L'auteure nous embarque en Patagonie, aux côtés des gauchos, ces fermiers qui gèrent leurs troupeaux sur leurs chevaux, sur une terre aride et désolée.

    La précarité de l'époque ainsi que les difficultés des conditions de vie sont parfaitement retranscrites : la pauvreté, l'aridité des sols et la dureté du travail dépeintes à chaque page nous font ressentir une certaine pesanteur dans la lecture, nous imprègnent profondément.
    De plus, l'auteure aborde le sujet des relations familiales et notamment de la rivalité fraternelle. Encore une fois, le thème est maîtrisé grâce à l'alternance des points de vue de chaque personnage ainsi qu'à des événements qui vont faire basculer l'entente déjà fragile de la fratrie.

    L'évolution de l'intrigue est très intéressante, notamment dans la deuxième partie dans laquelle un élément perturbateur va remettre en question tout l'équilibre : les tensions vont s'accentuer, la méfiance va s'installer et la violence sous-jacente finalement exploser.

    27/04/2023 à 09:51 3

  • Fin de ronde

    Stephen King

    9/10 En bref, une trilogie à la sauce King que j'ai pris plaisir à découvrir !

    Je suis ravie d'avoir pu lire et terminer cette trilogie dans un temps relativement raisonnable (j'ai lu le tome 1 en avril 2021) afin d'oublier le moins de détails possibles et de garder cet attachement aux personnages qui est un des points forts de ces histoires.

    Je garde un avis un peu plus mitigé pour le tome 2 "Carnets noirs", clairement un tome de transition et qui n'est pas forcément indispensable à mon sens... (mon avis est à retrouver dans les slides suivantes)
    "Fin de ronde" reprend donc l'histoire de base que l'on découvre dans "Mr Mercedes", avec l'équipe au complet. J'ai beaucoup aimé retrouver tous ces personnages qui se complètent et s'entraident dans une ambiance chaleureuse malgré les événements et les problèmes de chacun.

    Un tome donc qui conclut parfaitement cette saga, même si le dénouement n'est pas celui que j'espérais... Pour continuer à suivre les protagonistes, rendez-vous dans "L'outsider" et la nouvelle "Si ça saigne".

    27/04/2023 à 09:41 2

  • Glaise

    Franck Bouysse

    9/10 En bref, un roman rural noir, sans grande lueur d'espoir... Franck Bouysse montre encore une fois son talent à dépeindre des scènes de vie dans tout ce qu'elles ont de plus sombre et de plus cru.

    Le créneau de l'auteur, c'est le roman noir, assurément. Avec Glaise, Franck Bouysse nous montre la précarité, la rudesse et la violence des conditions de vie des paysans au début du XXe siècle, tout en gardant une certaine poésie dans sa plume avec de nombreux passages métaphoriques ou tout simplement descriptif. L'auteur n'épargne cependant ni ses personnages ni ses lecteurs avec certaines scènes crues et violentes (violences conjugales, viols, maltraitance animale, etc.).

    Si on ne peut que s'attendrir de la relation presque paternelle entre Joseph et Léonard, Villette est une abomination totale et, malgré certaines circonstances qui pourraient expliquer son caractère, il est très compliqué de passer outre ses actions odieuses.
    Le meilleur développement psychologique est fait sur les femmes de ce roman : elles ont toutes une évolution intéressante dans leur comportement, face aux différents changements apportés par la guerre, aux responsabilités du foyer qui leur retombaient sur les épaules.

    Juste un point sur l'histoire globale : il faut être prêt(e) à devoir interpréter les éléments que l'auteur nous donne et à rester sur sa faim en lisant le dénouement. L'ambiance lourde et pesante est présente tout au long du roman, mais elle s'accentue jusqu'aux derniers chapitres où tout s'enchaîne pour les protagonistes et où certaines révélations surprenantes explosent.

    13/03/2023 à 11:17 3

  • Douve

    Victor Guilbert

    8/10 En bref, un huis clos au cœur d'un village isolé. Victor Guilbert maîtrise parfaitement son ambiance et crée un personnage récurrent au lourd passé : un polar brillant !

    Ce roman a eu un assez beau succès à sa sortie et je comprends désormais pourquoi : entre roman d'atmosphère, quête identitaire et polar rural, l'auteur nous livre une histoire qui reste en mémoire longtemps.
    Que ce soit Douve, ce village isolé de tout et de tous, voie sans issue, ses habitants peu avenants ou le passé obscur du personnage principal : tout est là pour que le lecteur plonge dans ce récit captivant.

    Victor Guilbert arrive parfaitement à nous décrire Douve comme un protagoniste à part entière : ses années glorieuses, puis sa déchéance ainsi que ses réminiscences dans les mémoires de chacun... Le mystère est opaque, presque poisseux, à l'image des forêts qui entoure le village et qui semblent vouloir tout engloutir pour enfin oublier.

    Si vous recherchez un polar pur et dur, passez votre chemin, vous ne trouverez sans doute pas votre compte dans l'enquête pour meurtre qui nous amène ici, mais qui n'est finalement qu'un prétexte pour Hugo de revenir sur ses origines, et essayer de comprendre les rouages de ses souvenirs qui l'obsèdent.
    Le suspense est à son comble du début à la fin, notamment grâce à une mise en abîme parfaitement ancrée dans l'intrigue globale. Les révélations sont nombreuses et surprenantes, même si les derniers chapitres sont un peu trop condensés pour moi : j'aurai pu me contenter de quelques rebondissements en moins pour qu'une certaine crédibilité soit respectée au maximum.

    13/03/2023 à 11:11 1

  • La Villa rouge

    David Ellis, James Patterson

    7/10 En bref, un thriller rythmé par des temporalités différentes et un mystère autour d'une villa maudite. Une bonne lecture malgré quelques défauts typiques des U.S.A. avec de l'action et des rebondissements crescendo...

    Le roman est découpé en plusieurs parties, correspondant à une époque différente. Si l'alternance des temporalités est devenue très classique dans les thrillers maintenant, c'est particulièrement intéressant de pouvoir suivre chaque époque de façon distincte ici pour ne pas tout mélanger. En effet, on tourne autour des mêmes protagonistes et, surtout, autour de la villa rouge, maudite depuis des générations.

    J'ai eu un peu de mal au départ, car le travail de développement des personnages est bizarrement amené... La première partie paraît très manichéenne avec le méchant et les gentils flics, mais l'on se rend bien compte que quelque chose cloche. Finalement, le duo d'auteurs redresse habilement la barre en apportant des nuances dans l'évolution de l'intrigue.

    Cette malédiction qui plane autour de ce manoir m'a beaucoup plu, j'ai aimé découvrir petit à petit tous les liens entre secrets de famille, amitiés adolescentes et problèmes psychologiques. Rien de bien nouveau puisqu'on tourne autour du sujet de l'hérédité du mal, maintes fois utilisé, mais l'ensemble est captivant avec une dose de suspense qui tient le lecteur en haleine.
    J'ai seulement un petit bémol sur le dénouement, mais c'est tout à fait personnel : cette avalanche de révélations et de retournements de situation me semblent un peu too much, une sorte de mode hollywoodienne qui ne fonctionne pas vraiment avec moi.

    13/03/2023 à 11:01 2

  • Du Bruit dans la nuit

    Linwood Barclay

    8/10 En bref, un thriller efficace à l'ambiance qui frôle le surnaturel... Linwood Barclay se surpasse dans cette intrigue aux révélations multiples !

    Je n'ai pas forcément de très bons souvenirs avec mes lectures de l'auteur : certaines ont été bonnes, sans plus, ce genre de thrillers qu'on lit vit et que l'on oublie tout aussi rapidement... J'ai donc été agréablement surprise par ce titre dans lequel il s'est surpassé ! Un vrai page-turner avec des ingrédients captivants.

    L'auteur crée, dès le départ, une ambiance assez oppressante avec le stress post-traumatique de son héros et des événements qui vont petit à petit nous faire sombrer dans un univers un peu paranormal. Et c'est là que tient tout le mystère : qui est derrière ces bruits dans la nuit ? Les fantômes peuvent-ils vraiment resurgir du passé ?

    Paul, le personnage principal, est tellement perturbé qu'il en devient attachant : sa descente aux enfers est bien retranscrite, on ressent réellement son mal-être grandissant, sa paranoïa qui se développe et cette détresse qu'il n'arrive pas à exprimer à son entourage.

    Le brio de cette histoire tient cependant essentiellement sur la dernière partie, où les révélations fracassantes s'enchaînent et où le lecteur est balancé dans une vague d'action et d'aveux surprenants ! J'ai été scotché par ce dénouement épatant auquel je ne m'attendais absolument pas. Une réelle bonne surprise qui me donne envie de creuser un peu plus dans la bibliographie de Linwood Barclay pour trouver ces petites pépites que je ne connais pas encore.

    13/03/2023 à 10:54 2

  • La Faussaire

    Patricia Delahaie

    7/10 En bref, un premier roman plutôt bien maîtrisé, inspiré de faits réels. Cependant, les personnages me sont restés antipathiques et quelques questions sont en suspens...

    J'aime beaucoup les romans inspirés de faits divers, cela permet de découvrir des affaires, sous un prisme différent de celui de la presse. Ici, Patricia Delahaie aborde les relations de manipulation, le caractère de pervers narcissique. Le parti-pris le plus surprenant étant de mettre en position de force la femme, en positon de victime l'homme. Certes, les chiffres des violences conjugales (physiques comme psychologiques) sont accablants pour le sexe masculin, mais il est aussi important de rappeler que certaines femmes peuvent être coupables.

    Néanmoins, certains détails n'ont pas réussi à me convaincre. Tout d'abord, je n'ai malheureusement pas pu m'attacher aux personnages décrits, que ce soit à Paul, malgré sa personnalité, ni à Camille ou même à Céleste, sa fille. Il est compliqué de juger une relation d'emprise lorsqu'on n'y est pas soi-même confronté, mais le comportement du médecin exemplaire qui va aussi loin pour une femme qu'il a croisé sur le bord de la route me laisse perplexe...

    Malgré tout, Patricia Delahaie contrôle le rythme de l'histoire grâce à des transitions temporelles multiples, ainsi qu'à de nombreux points de vue sur les rapports du couple adultère. J'aurai apprécié que l'auteure exploite à fond son sujet, notamment concernant le personnage de Céleste, qui paraît déconnecté de la réalité tout au long du roman sans que l'on ait réellement d'explications. Certains aspects psychologiques sont mis de côté, me laissant sur ma faim.

    13/03/2023 à 10:42 3

  • Sur un arbre perché

    Gérard Saryan

    6/10 En bref, un thriller lancé sur les chapeaux de roue... Quite à subir quelques surenchères et perdre en crédibilité. Cependant, Gérard Saryan aborde des thèmes très intéressants sur les relations familiales.

    J'ai beaucoup aimé les premiers chapitres, sur la disparition du petit Dimitri et, surtout, sur la culpabilité et la pression mises sur les épaules d'Alice, la belle-mère. C'est assez rare que les intrigues sur les kidnappings soient portées par un beau-parent : c'est un point de vue pourtant très intéressant, notamment lorsqu'on aborde la place de la personne dans le noyau de la famille, avec des responsabilités de parent à part entière, tout en gardant ce sentiment de "pièce rapportée" qui ne s'intègre jamais vraiment...

    Malheureusement, Gérard Saryan a choisi d'écrire un thriller d'action, qui va à mille à l'heure : un point qui n'aura pas réussi à me convaincre, d'autant plus quand le personnage qui mène l'enquête n'a aucune compétence ni aucune autorité judiciaire, mais arrive tout de même à trouver des indices et à entrer dans des univers inaccessibles a priori. C'est ce qui m'a fait décroché de l'intrigue, le manque de crédibilité a totalement détruit le sentiment d'empathie que j'avais commencé à nouer envers Alice.

    D'autant plus que l'auteur multiplie les lieux et les points de vue, mêlant plusieurs enquêtes avec kidnappeur en série qui me plaisait beaucoup, mais qui n'a pas été exploité à son maximum... Je pense qu'il aurait fallu se concentrer sur une intrigue à la fois, ou alors créer un "vrai" polar avec une enquête mise en avant et traitée en totalité.
    Cette première rencontre avec Gérard Saryan n'est pas forcément aussi plaisante que je l'attendais, j'espère pouvoir me faire un deuxième avis dans le futur.

    13/03/2023 à 10:35 1

  • Le Bureau des affaires occultes

    Eric Fouassier

    5/10 En bref, un polar historique étayé, laissant malheureusement les intrigues de côté... Ce premier tome n'est qu'une introduction aux promesses du résumé.

    Le lecteur plonge dans une enquête ancrée dans un contexte historique lourd (la monarchie de Juillet) avec un travail de recherche maîtrisé et très appréciable. J'ai d'ailleurs été agréablement surprise par les nombreuses références de l'auteur, notamment au niveau scientifique, avec les recherches de Joseph Pelletier ou encore celles de Mesmer.
    Malheureusement, j'ai assez vite déchanté en voyant que ce contexte historique prenait beaucoup plus de place que l'enquête et les intrigues du départ. J'aime les polars historiques, mais surtout les polars donc je cherche quand même de l'investigation.

    Les deux petites histoires qui se mêlent dont celle qui permet d'en apprendre plus sur le personnage principal récurrent, Valentin Verne, ne sont finalement que peu exploitées, car le lecteur doit attendre le dernier quart du roman pour enfin avoir des réponses et entrapercevoir le potentiel promis. Et c'est seulement à ce moment-là que le titre prend son sens, que l'histoire démarre réellement. Une première partie qui pose les bases, mais qui ne suffit pas à apprécier sa lecture car le sentiment d'inachevé est vraiment trop fort.

    Si vous voulez tenter cette lecture : ayez les deux tomes en votre possession, car certaines révélations finales de ce premier opus vous donneront envie d'en savoir plus rapidement. C'est d'ailleurs le paradoxe : ai-je vraiment envie de lire la suite alors que je me suis ennuyée sur les 3/4 de celui-ci ?!

    05/02/2023 à 11:12 4

  • À vif

    René Manzor

    9/10 En bref, un thriller à l'intrigue plutôt classique dans son déroulement, mais René Manzor mise tout sur ses personnages et les faux-semblants... J'en ressors bouche bée !

    Je découvre l'auteur avec ce titre et ce ne sera certainement pas le dernier tellement j'ai été emportée dans cette histoire ! René Manzor a une plume très fluide et rythmée, c'est souvent le cas des auteurs qui sont également réalisateurs à l'écran et cela se ressent immédiatement.

    Pour les lecteurs qui ont l'habitude des thrillers avec tueur en série et/ou avec disparition d'enfants, l'intrigue paraîtra sans doute basique dans son déroulement... Selon moi, cette histoire est vraiment portée par les deux personnages principaux, notamment par Novak, à la personnalité atypique. Le cliché du mec brisé par son métier n'est pas évité, mais ce n'est que le point de départ d'un développement psychologique très intéressant et qui va être déterminant dans le dénouement.

    L'auteur s'amuse avec le lecteur, n'hésitant pas à le perdre dans les fausses pistes et dans les faux-semblants de chacun, jusqu'au final qui m'a totalement bluffé ! Certains indices peuvent mettre la puce à l'oreille, mais vous n'êtes sûrement pas prêts à découvrir ce que René Manzor vous prépare.

    05/02/2023 à 11:08 7

  • Les Fêlures

    Barbara Abel

    7/10 En bref, un roman noir aux multiples facettes, où l'énigme de départ n'est que la conséquence de vies gâchées... Des thèmes forts, du suspense jusqu'à la moitié du récit, mais une fin qui traîne un peu en longueur.

    Barbara Abel s'attaque à des sujets difficiles dans ce roman : suicide, relations toxiques, familles dysfonctionnelles... Il est également question de culpabilité, de remords et d'amour filial et passionnel, un savant mélange psychologique que l'auteure manie avec brio. Un roman que tout le monde n'appréhendera pas de la même façon selon son propre vécue, mais qui s'avère être une énigme prenante, à la limite du crime parfait, où la patience du lecteur est mise à rude épreuve.

    Entre les différents points de vue et les nombreux flash-back, les révélations sont nombreuses et toujours surprenantes. L'auteure nous fait bien comprendre que les apparences sont trompeuses, et qu'elle n'a pas fini de nous mener en bateau jusqu'à la révélation finale.
    Là où le bât blesse, c'est que j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages, ce qui leur a porté préjudice tout au long de ma lecture puisque l'empathie manquait réellement... Mis à part peut-être Martin à certains moments, aucun n'a réussi à m'émouvoir.

    La première moitié du roman m'a vraiment happé, puis j'ai ressenti quelques longueurs, une impression de tourner en rond dans la partie du présent. Heureusement que les retours dans le passé apportent le rythme et alimente notre curiosité tout au long du récit. Néanmoins, je reste sceptique sur le dernier chapitre, loin d'être indispensable selon moi.

    05/02/2023 à 11:05 3

  • Un Pied au paradis

    Michele Foletti

    7/10 En bref, un roman graphique à l'intrigue typique des romans américains où l'ambiance est bien retranscrite malgré des dessins parfois rudimentaires...

    Le roman graphique n'est pas mon genre de prédilection, je suis assez novice dans les termes spécifiques du genre... Je ne vais donc pas trop m'attarder là-dessus, seulement pour parler des traits du dessinateur qui ne m'ont pas forcément plu plus que ça, je les ai trouvé un peu grossiers, notamment pour les personnages. Cependant, on ressent tout de même l'ambiance générale du Midwest dans les années 50 : la vie rurale, la précarité des fermiers, les croyances et la religion. Les couleurs sont très vives, dans les tons verts et jaunes pour la journée et violets pour les scènes obscures, ce qui permet de bien se situer.

    Je n'ai pas lu l'œuvre originale de Ron Rash donc je ne pourrai pas comparer, mais j'ai beaucoup apprécié cette version, avec une construction qui tient vraiment du roman, différentes parties correspondant aux points de vue des personnages, des phrases de narration intercalées entre les bandes pour étoffer l'histoire et apporter un développement supplémentaire aux protagonistes.

    L'intrigue en elle-même m'a beaucoup plu également, mêlant une histoire de mœurs banale et des faits historiques tels que l'essor des compagnies d'électricité et l'expropriation de centaines d'habitants. D'autres thèmes sont également abordés, de façons un peu moins précises comme la guerre de Corée ou encore les liens familiaux et l'exode rural.
    Je suis seulement un peu frustrée du final, qui laisse quelques questions en suspens... Volonté de Michele Foletti ou de Ron Rash dans son roman ?

    05/02/2023 à 10:58

  • Un oeil bleu pâle

    Louis Bayard

    5/10 En bref, un polar historique intéressant, à l'ambiance particulière, mais les longueurs et les digressions de l'auteur plombent la lecture...

    Le récit est dominé par le personnage principal, Gus Landor, inspecteur à la retraite, et entrecoupé de quelques échanges épistolaires avec un élève officier qu'il va découvrir lors de son enquête : Edgar Allan Poe.
    A de nombreuses reprises, le narrateur s'adresse directement au lecteur, je sais que ça ne plaît pas à tout le monde et ça m'a moi-même dérangé au départ.

    L'intrigue se passe en huis clos, dans le camp militaire de West Point, aux Etats-Unis, ce qui est assez rare pour l'époque victorienne. Cependant, on ressent tout de même une atmosphère sombre, presque gothique avec ses scènes nocturnes et des allusions aux satanisme à cause du procédé du meurtrier.

    Si l'on découvre très rapidement la première victime, le récit m'a tout de même semblé très long à certains passages, notamment à cause de digressions sans grand rapport avec l'enquête et qui n'intéresseront pas forcément le lecteur... D'autant plus qu'ensuite, l'élève Poe arrive et nous abreuve de ses discours poétiques et de ses envolées lyriques.
    J'ai trouvé que le rythme de la lecture s'en ressentait vraiment et qu'il était parfois compliqué de retrouver le fil des indices à travers le bla-bla des deux personnages.

    Néanmoins, les 100 dernières pages se concentrent réellement sur l'histoire de base et l'intérêt revient immédiatement. J'ai été assez surprise par ce dénouement et certaines révélations, cependant, je pense que l'effet aurait été décuplé si l'auteur était allé droit au but, avec peut-être 200 pages de moins...

    05/02/2023 à 10:54 1

  • La Saignée

    Cédric Sire

    5/10 En bref, une petite déception pour ce nouveau roman d'un des grands-maîtres du thriller français... Une intrigue qui ne m'enchantait pas de base, des personnages antipathiques et un dénouement que j'avais deviné ; seule la plume addictive m'a fait tenir bon !

    J'ai adoré les thrillers de l'auteur que j'ai pu lire et je partais donc assez confiante dans celui-ci malgré une thématique qui ne m'intéresse pas particulièrement : le darknet. Néanmoins, je sais que l'écriture ainsi que la construction des romans de Cédric Sire m'emportent systématiquement.
    C'est d'ailleurs le seul point fort pour moi dans cette lecture, ce petit détail qui fait que mon appréciation n'est pas aussi mauvaise que ce qu'elle aurait pu être : la facilité à tourner les pages.

    Parce que, à part ça, rien n'a su me convaincre... Ni les personnages imbuvables à souhait et aux mœurs plus que douteuses, ni l'enquête en elle-même que j'ai trouvé beaucoup trop évidente, sans parler de la violence gratuite qu'elle soit physique ou psychologique.
    En effet, dans les 100 premières pages, des suppositions tournaient déjà dans ma tête. J'ai eu beau espérer tout le long que ce ne soit finalement pas ça et croiser les doigts pour que l'auteur arrive à me surprendre en beauté, j'avais quasiment tout deviné, la dernière révélation choc ne remonte pas vraiment le niveau.

    Si je dois retirer quelque chose de cette lecture, c'est bien la conclusion qu'il ne faut jamais donner une confiance aveugle à un auteur.

    05/02/2023 à 10:51 2

  • Pour rien au monde

    Ken Follett

    8/10 En bref, une intrigue de politique très facile à lire ! Ken Follett vulgarise avec brio des relations internationales qui me semblaient, au départ, très floues et nous montre ce que la quête de pouvoir peut engendrer : effrayant.

    Je suis agréablement surprise par cette lecture. Les romans politiques et d'espionnage ne sont pas vraiment ma tasse de thé, mais Ken Follett a réussi à rendre son roman (de quasi 800 pages quand même !) assez fluide et très accessible : pas besoin d'être un expert en relations géopolitiques pour comprendre ce qu'il se passe, la vulgarisation des échanges entre USA et Asie est très claire.

    J'ai beaucoup aimé les personnages, très humains malgré leurs hautes fonctions, avec des vies de famille et des problèmes personnels, comme tout le monde. Mention spéciale pour avoir inséré énormément de personnages féminins dans un milieu et dans un genre littéraire qui restent très masculins en temps normal. Les différentes petites "amourettes" ne m'ont pas dérangé non plus, cela permet vraiment de rendre l'ensemble crédible et toujours plus populaire, dans le sens où l'on ne se cantonne pas à une intrigue purement technique.

    Pour le dénouement, je suis assez satisfaite : c'est une fin ouverte et assez pessimiste, mais je pense que le but de l'auteur était surtout de montrer l'escalade des différents pays et comment une guerre d'ego se transforme en guerre nucléaire, laissant la version post-apo aux auteurs de SF.

    05/02/2023 à 10:45 1

  • Qui meurt à Noël ?

    Angelina Delcroix

    5/10 En bref, un thriller en huis clos qui ne m'a pas totalement convaincue... Tout est là pour créer une ambiance, mais des défauts gâchent un peu l'ensemble.

    Je crois bien que c'est mon premier thriller de Noël : l'auteure nous immerge dans une librairie un 17 décembre et va nous plonger petit à petit dans l'horreur jusqu'au jour J.

    Angelina Delcroix a tous les codes du thriller, cependant, certains détails dans cette histoire ruinent sa crédibilité. En effet, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages, même si certains sont tout de même sympathiques ou atypiques.
    La famille de l'héroïne, Alice, crée immédiatement un malaise, que ce soit dans leurs relations ou même dans leurs personnalités propres. Entre la sœur borderline et la mère culpabilisatrice au possible, il est difficile de s'y faire une place.

    Je pense qu'il y a, avant tout, un gros problème de développement dans ce roman. Beaucoup de thèmes sont abordés dans ces 300 pages, mais elles ne suffisent pas à approfondir ce qui est intéressant : la maladie psychiatrique par exemple, sans parler des difficultés à gérer cela pour les "aidants", qui doivent tenir à bout de bras un être humain à la dérive. C'est dommage, car la psychologie d'Alice est survolée, elle devient agaçante et pleurnicharde alors qu'en réalité, elle souffre autant voire plus que sa sœur de cette situation.

    Concernant l'intrigue, encore une fois, il y a du potentiel avec plusieurs scènes angoissantes, mais qui n'aboutissent pas totalement. Idem pour le dénouement qui est beaucoup trop rapide et posé là sans aucun indice antérieur pour que le lecteur se sente inclus. Quant au final, je serais ravie d'en parler avec celleux qui ont lu le roman !

    26/01/2023 à 15:48 2

  • Samedi 14 novembre

    Vincent Villeminot

    10/10 En bref, un roman classé jeunesse, mais qui peut se lire à tout âge. Le thème des attentats est dur mais particulièrement bien exploité dans si peu de pages.

    J'aime beaucoup le travail de Vincent Villeminot et j'ai tendance à lui faire confiance les yeux fermés. Ici, il sort de sa "zone de confort" du fantastique jeunesse pour nous livrer sa vision d'un drame humain qui restera dans toutes les mémoires : les attentats du 13 novembre 2015, à Paris.

    J'ai particulièrement apprécié le parti pris de l'auteur de ne pas parler des attentats mais de l'après, les heures et les jours qui ont suivi ce massacre, ce moment de flottement où l'on espère que ce n'est qu'un cauchemar, que ça ne peut pas nous arriver à nous.
    Avec différents points de vue, on découvre alors la douleur des victimes "collatérales" : les blessés, les familles endeuillés, les voisins des lieux des fusillades, des soignants qui ont dû gérer un plan blanc sans précédent, mais aussi celui d'un des terroristes.

    Ce court roman de moins de 250 pages est avant tout une leçon de vie et d'humanité face à une situation si violente. On y parle de tristesse, de deuil, de vengeance, mais aussi d'incompréhension, de doutes et d'amour. C'est vraiment une de mes lectures les plus marquantes de l'année par la profondeur du récit et la multitude d'émotions que l'on traverse à travers ces lignes.

    26/01/2023 à 15:44 1

  • L'ogre

    Jean Dardi

    7/10 En bref, un polar intéressant. Le commissaire Dell'Orso ne plaira pas à tout le monde, le ton de l'auteur non plus, mais l'intrigue est bien menée et captivante.

    Je découvre Dell'Orso, personnage récurrent de l'auteur, avec ce titre. Ce n'est pas très judicieux de commencer une saga en plein milieu, mais c'était l'intrigue qui me donnait le plus envie parmi celles republiées en poche aux éditions Inceptio, à l'occasion de la sortie du dernier tome "Gio". J'ai donc débarqué dans la vie assez chaotique d'un flic brisé par ses précédentes enquêtes et malmené par sa bipolarité : ce tome-ci me semble finalement assez soft par rapport à ce que l'auteur laisse entendre, Dell'Orso s'est isolé pour remonter la pente, il est conscient du gouffre dans lequel il est tombé.

    Si le ton cynique et désabusé de la narration peut laisser perplexe au départ, j'ai tout de suite accroché aux descriptions du décor planté par Jean Dardi. La vallée de l'Ubaye, au pied des Alpes, ses petits villages où tout le monde se connaît, mais où les petits secrets de chacun sont bien gardés... Une ambiance que j'adore, qui ajoute une dimension particulière avec tous ces non-dits et ces inimitiés centenaires. L'auteur met même en avant des légendes régionales, frôlant à plusieurs reprises le paranormal, pour épaissir le mystère de ces disparitions d'enfants.

    L'enquête est lente mais vraiment captivante, les indices sont distillés au compte-goutte et tout peut être remis en cause à tout moment tandis que l'évolution du héros le rend attachant même sans connaître en détail son passé. Les révélations sont maîtrisées malgré une intrigue qui s'avèrera plutôt classique pour les connaisseurs. J'ai cependant passé un agréable moment de lecture .

    26/01/2023 à 15:40 1

  • Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle

    Stuart Turton

    7/10 En bref, c'est une bonne lecture ! Exigeante, mais très intéressante et bien menée. Le talent de l'auteur, pour la narration et les intrigues à tiroirs est indéniable, mais il faut être bien concentré pour se lancer dans son roman.

    Le pari de Stuart Turton était risqué : tenir une intrigue sur presque 600 pages, avec une boucle temporelle, de nombreux personnages et un mystère à élucider... Et bien, bravo à lui, car c'est maîtrisé avec brio.
    Comprendre les 100 premières pages et réussir à assimiler la multitude d'informations que l'on nous déverse au fur et à mesure n'est pas simple mais ce roman vaut le coup d'être lu et apprécié à sa juste valeur. Il y a un travail considérable, que ce soit sur la diversité des personnages ou sur la cohérence de l'intrigue. D'ailleurs, j'ai sans doute laissé passer certains détails, des indices qui auraient pu mettre la puce à l'oreille au plus assidu des lecteurs, mais en refermant le roman, pour moi, ça fonctionne et c'est le principal.

    Il y a cependant un petit bémol, ce qui fait que ce n'est pas un coup de cœur. C'est peut-être dû au grand nombre de personnages que l'on rencontre, ou bien tout simplement au déroulé de l'histoire, mais il y a très peu de moments où l'on peut s'attacher aux protagonistes : le chassé-croisé dans les couloirs du manoir ainsi que la méfiance du héros envers tout le monde laisse le lecteur en guise de spectateur, sans l'inclure totalement.
    Je ne nie pas le développement psychologique, ni les réflexions sur les faux-semblants de chacun, néanmoins il manque une certaine dose d'émotion pour arriver à s'identifier à l'un ou l'autre.

    26/01/2023 à 15:29 2