7/10 En bref, un thriller entre huis clos, secrets de famille, ésotérisme et surnaturel... C. J. Tudor nous livre un bon roman d'ambiance malgré quelques longueurs en milieu de récit.

J'avais beaucoup aimé "La disparition d'Annie Thorne" de l'auteure et j'ai été très surprise de trouver une atmosphère totalement différente ici. On retrouve bien les codes du roman d'ambiance avec ce petit village isolé, ses habitants qui se connaissent tous et ses mystères qui planent au-dessus d'eux... Mais C. J. Tudor amène une dimension plus noire avec le thème de la religion. Le récit devient vite oppressant grâce à des histoires du passé, dont des disparitions de jeunes filles.

J'ai malheureusement ressenti une perte d'intérêt vers le milieu du roman. On tourne un peu en rond, les personnages vont et viennent dans le village sans qu'il n'y aient d'indices qui puissent faire avancer l'intrigue. Cet essoufflement donne l'impression qu'il y a une centaine de pages en trop...
Néanmoins, l'auteure repart sur les chapeaux de roues dans une dernière partie où les révélations vont s'enchaîner. Le lecteur peut enfin rassembler toutes les pièces du puzzle et être scotché par le dénouement.

Le titre et le résumé font écho à la chasse aux sorcières, période sombre de l'Histoire qui avait attiré mon attention sur ce roman et que j'attendais de retrouver avec impatience. Finalement, ce sujet est très peu abordé et n'a quasiment aucun rôle à jouer dans l'intrigue. Je ressors déçue sur ce point, car on aurait pu avoir quelque chose de vraiment très intéressant en alliant cette période avec les faits qui se déroulent au présent.

21/12/2023 à 10:47 Riz-Deux-ZzZ (500 votes, 6.9/10 de moyenne) 3

9/10 Jacqueline – surnommée Jack – Brooks accepte un poste de révérend par intérim dans la bourgade de Chapel Croft après un drame professionnel. Accompagnée de son adolescente de fille Flo, elle ignore encore que ce village est durablement marqué par la figure des « Incandescentes », huit personnes brûlées durant les années 1550, également appelées les « Martyrs du Sussex », dont on reproduit le calvaire avec de petites figurines faites de brindilles. Y a-t-il un lien avec la disparition inexpliquée de deux ados, Merry et Joy, en mai 1990 ?

C. J. Tudor nous avait déjà régalés avec ses excellents thrillers qu’étaient L'Homme craie, La Disparition d'Annie Thorne et L'Ombre des autres, et c’est avec une joie indicible que nous avons entamé ces Incandescentes, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bonheur a de nouveau été au rendez-vous. On y retrouve la plume si caractéristique de l’écrivaine, jubilatoire, ciselée, agrémentée de nombreux traits d’humour, notamment lors de réparties croustillantes. S’appuyant sur un pitch alléchant, elle multiplie les personnages dans cette campagne anglaise où de multiples drames sont survenus et affleurent encore : de jeunes filles évaporées, un révérend également disparu dans le même temps, le prédécesseur de Jack retrouvé pendu, le mari de notre héroïne assassiné, d’étranges apparitions surnaturelles, des cercueils retrouvés par hasard, un jeune type handicapé par sa dystonie, etc. Les fausses pistes s’enchaînent et les révélations se font particulièrement nombreuses, notamment dans les cinquante dernières pages. C. J. Tudor tisse une ambiance si spécifique aux traditionnels whodunits et introduit alors son inénarrable talent de conteuse pour nous gratifier de rebondissements très réussis, sans jamais verser dans le sordide.

Un pur délice littéraire, d’un bout à l’autre et sans le moindre temps mort, confirmant sans peine l’immense habileté de C. J. Tudor à confectionner des intrigues solides et des récits d’une rare efficacité. Entre ses doigts, le lecteur devient à son tour une marionnette, et cette soumission est un régal.

07/11/2023 à 06:54 El Marco (3455 votes, 7.2/10 de moyenne) 6