Dany33

535 votes

  • Sous la ville

    Sylvain Forge

    8/10 Comme dans ces précédents romans, Sylvain Forge nous entraîne dans une énigme au contexte très documenté. Il quitte Vichy et Nantes pour installer l’action à Clermont-Ferrand qu’il connaît particulièrement bien pour y avoir passé son enfance. Il quitte les rats pour les chats car c’est bien d’une enquête sur leur disparition qu’il est question, parallèlement à une autre intrigue autour d’une fraternité étudiante, menées toutes deux par un fils de harki aux troubles relations et une coéquipière en rupture conjugale. Ces deux enquêtes très denses nous ferons approcher la nuit et les sous-sols auvergnats pour notre plaisir de s’y perdre. L’auteur confirme par ce roman un vrai talent de conteur et il est difficile d’en dire plus au risque de spolier. Ne boudons pas cette galerie de personnages attachants et déroutants !

    31/07/2016 à 18:14 3

  • Sous les pavés, la jungle

    Simone Gélin

    7/10 Un duo de personnages attachants, un peu à la façon de Hervé Commère et ses petits délinquants, repentis ou pas, que le présent violent va percuter. Deux « frères » vont partager leurs destinées après leur rencontre en prison qui a forgé leurs chaînes. Milo, le vertueux va enquêter sur l'histoire de sa grand-mère Léa, ce qui va donner à l'auteure l'occasion d'évoquer Mai 1968 à Bordeaux, les pavés … Kévin va vivre d'expédients à Calais, la jungle … La chronique documentée sur les événements de 68 est intéressante alors que la vie des migrants à Calais n'est que survolée : ce n'est pas le sujet du roman, malgré le titre.
    Pas un polar car l'enquêteur arrive dans les tous derniers chapitres, pas un thriller car l'angoisse ne touche que quelques pages, un roman gris foncé où je regrette que le lecteur soit détaché de la narration, plutôt spectateur. Agréable moment de lecture cependant car l'auteur y pratique un style fluide avec une belle plume.

    12/04/2018 à 16:33 1

  • Sous surveillance

    Dorothée Lizion

    7/10 Une bonne intrigue avec des super héros et une surdouée, Valène, assez crédible. Rythme soutenu jusqu'à la fin ... un peu bâclée. Dommage !
    Mérite cependant d'être lu : c'est tout de même un coup de cœur de Franck Thilliez et on peut l'en remercier car ce roman est lauréat du prix du polar VSD 2014 et une découverte de cette auteure.
    Ne boudez pas ce plaisir !

    01/07/2015 à 16:48 1

  • Stasi Child

    David Young

    8/10 Un premier roman très documenté, noir très foncé, déroule son action à Berlin-Est en 1975, du temps de la RDA. Une ambiance plombée qui nous entraîne aux côtés de Müller, première femme aux responsabilités à la criminelle de Berlin-Est et ses collègues au double jeu. Pourquoi cette jeune fille retrouvée assassinée aurait-elle eu envie de revenir à l’Est alors que d’évidence elle avait réussi à franchir le mur antifasciste ? Pourquoi Karin Müller aurait-elle à rendre compte à la Stasi alors qu’elle dépend de la police criminelle locale ? Pourquoi son mari fait-il l’objet d’une interpellation musclée en son absence ? Pression psychologique ou faits réels pendant sa traversée du « désert » baltique ? Des personnages attachants qui ont tous leur jardin secret, victimes ou complices du système. Autant de questions qui interpellent le lecteur et qui font de cet auteur dont on sait très peu de choses hormis qu’il est journaliste occidental, un écrivain à suivre puisqu’il indique que ce premier roman est le premier d’une série et que d’autre part il va faire l’objet d’une adaptation pour la télévision. Intrigue captivante dans un décors d’enfer quasi monochrome … j’aime beaucoup !
    L’ambiance m’a fait penser à « cet instant-là » de Douglas Kennedy qui situait aussi son action dans le Berlin du mur.

    07/10/2016 à 15:53 9

  • Sur le ciel effondré

    Colin Niel

    10/10
    C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert ce quatrième tome de la série guyanaise de Colin Niel, avec son héro récurrent le Capitaine Anato. Certes lorsque l’on parle d’une série, il est bien d’avoir fait connaissance avec ses protagonistes en ayant lu les précédents épisodes. Cependant ici, l’intrigue ne pâtit pas si vous choisissez de découvrir la Guyane avec ce volume. Car c’est bien de ce personnage central dont il est question, ce bout de France oublié et malmené par la métropole.
    Angélique, une native récemment revenue de Paris après un acte de bravoure qui lui coûté la moitié du visage, va s’acharner à retrouver le fils de celui dont elle est secrètement amoureuse. Non, point de romance au cours de ces 500 pages, mais une vaste embrouille foncière liée à l’exploitation de l’or et à la spoliation des Amérindiens.
    L’ambiance y est moite, tantôt alcoolisée, tantôt empreinte de chamanisme et de médecine traditionnelle, intrigante. Les jeunes y sont encore plus laissés pour compte que les adultes, otages d’un système éducatif défaillant faute de moyens, forcés pour la plupart à vivre d’expédients, de combines. La Guyane, ce département français où tout n’est pas technologie aérospatiale, prise en étau entre le Suriname et le Brésil a bien de la peine à décliner notre devise républicaine. Sous la plume talentueuse de Colin Niel, la Guyane sait nous émouvoir, nous intriguer, nous surprendre … nous intéresser !
    Une lecture plaisir, dépaysante et … envoûtante !

    05/06/2019 à 15:34 6

  • Sur le toit de l'enfer

    Ilaria Tuti

    9/10 Sans doute le portrait de femme flic le plus original depuis Cécile Sanchez de Ghislain Gilberti. Le lecteur très vite se rend compte qu’elle a de réels problèmes en plus de son âge frisant celui de la retraite, cependant elle ne voit pas sa mission derrière un bureau et génère un grand respect autour d’elle et une grande curiosité de son nouvel adjoint Marini, qu’elle malmène à souhait. Dans la montagne du nord-est de l’Italie, région natale de l’auteure et personnage à part entière de l’intrigue, Teresa va devoir convaincre de la présence d’un tueur en série où d’autres voient un crime crapuleux ou un acte de résistance écologique.
    Même si le lecteur se doute du mobile et de l’auteur des crimes, la sociologie de ce microcosme va influer sur le déroulement de l’enquête. Et en plus de tout ça … des enfants ont été malmenés par le passé et d’autres le sont aujourd’hui.
    L’histoire rejoindra-t-elle le présent ? Le diabète et les troubles profonds de la mémoire de Teresa entacheront-ils son raisonnement ? Marini saura-t-il mettre son intuition au service de l’enquête ?
    Beau suspense et dénouement inattendu … premier volet d’une trilogie annoncée réussi.

    19/09/2018 à 11:04 5

  • Surface

    Olivier Norek

    9/10 Après Entre deux mondes, magistral roman sociétal en 2017, on attendait Olivier Norek : Coste ou pas Coste en 2019 ?
    C’est un dépaysement que nous offre l’auteur, dans une région qu’il connaît bien puisqu’il y a passé son enfance. C’est sans doute pour cette raison que son évocation des lieux est particulièrement sensible.
    Avalone, englouti pour la construction d’un barrage a gardé ses secrets tout comme le capitaine Noémie Chastain, écartée de son habituel lieu de travail, suite à une blessure par balle, qui a elle aussi englouti une moitié de son visage, révélant un étrange parallèle avec le village disparu. Tout aurait dû être paisible, la surface du lac apaisant les troubles refoulés depuis vingt cinq années. Tout aurait dû permettre à Noémie de mener sa mission d’évaluation mais semble-t-il les secrets crèvent la surface …
    Bien loin des cités qu’il a décrites dans sa trilogie « Coste », bien loin de l’émotion qu’il nous a transmise dans Entre deux mondes, tout aussi prenant, après un prologue dérangeant, nous suivons sans relâche Noémie et sa nouvelle équipe. Une plongée sous la surface à mi-parcours de l’intrigue, commence comme une respiration zen et salutaire, pour se transformer en cauchemar pour les claustrophobes.
    Très documenté, ce thriller nous ouvre de nouveaux horizons avec Olivier Norek qui au passage, pour notre plus grand plaisir élimine quelques uns de ses potes et confrères. J’ai beaucoup aimé, apprécié ce changement d’ambiance et de personnages.

    25/05/2019 à 15:00 7

  • Surtensions

    Olivier Norek

    9/10 C’est bien là l’état dans lequel l’auteur laisse son lecteur une fois ce roman refermé. Grosse impression ! J’avais commencé « Code 93 » et enchaîné sur « Territoires » pour être aux taquets pour la parution de celui-ci et je ne regrette pas : ce troisième opus est effectivement très riche en sensations et très documenté. Bien sur qui mieux qu’un flic pour parler des flics et de leur hiérarchie, des traques, flags et autres autopsies.
    Une intrigue très prenante au-delà du palpitant car le lecteur est touché au plus profond de ses valeurs, un rythme soutenu, des personnages hors du commun et l’on retrouve ce très particulier Victor Coste et son équipe. Le prologue est déjà un premier coup porté aux fidèles de la série. Cette fois nous quittons un peu les cités mais cependant restons dans le 93 et dans la sphère judiciaire. Quant aux méfaits commis, l’auteur élargit la palette : la drogue passe au second plan après les séquestrations, arnaques aux scellés, pédophilie etc. Quelques supplices que ne renierait pas Claire Favan font toucher la dure réalité de la vie carcérale.
    On comprend pourquoi Victor a des états d’âme, les mêmes que Verhoeven dans la trilogie de Pierre Lemaitre, mais on espère que le psy lui permettra de se relever pour un quatrième épisode …

    04/04/2016 à 15:11 9

  • Survivre

    Vincent Hauuy

    9/10 D’abord : petit lexique …
    La collapsologie s'inscrit dans l'idée que l'homme impacte son environnement durablement et négativement, et propage le concept d'urgence écologique, lié notamment au réchauffement climatique et à l'effondrement de la biodiversité (source Wikipédia)
    Les survivalistes se préparent en apprenant des techniques de survie et des rudiments de notions médicales, en stockant de la nourriture et des armes, en construisant des abris antiatomiques, ou en apprenant à se nourrir en milieu sauvage ou hostile.(source Wikipédia)
    ***
    Florian est survivaliste, il vit son deuil en auto-suffisance, dans les Alpes, en bonne intelligence avec une communauté écolo voisine. Il est capable de vivre en situation extrême comme Mike Horn.
    Son frère, Pierrick est journaliste. Il disparaît alors qu’il a annoncé partir pour le Canada pour traiter d’un sujet sur la libération d’un virus mortel, par le dégel du permafrost.
    Sa cœur Claire, Ministre de l’Intérieur fait alors appel à Florian pour infiltrer en tant que coach, une émission de téléréalité qui a tout d’un Koh Lanta hyper branché, dans un environnement artificiel, peuplé de drones, de complices et attaqué de belliqueux paramilitaires non prévus au scénario !
    Nous sommes en 2035 et il semble bien que l’humanité ait perdu la partie, à force d’arrogance, face à la nature …
    Florian va se retrouver partagé entre l’envie de sauver Zoé, sa candidate qui a fait l’objet d’un traitement très spécial du cerveau suite à un coma profond, et celle de chercher à localiser et sauver son frère.
    Stop, je n’en dirai pas plus car il faut se laisser porter par cette intrigue très réaliste, dérangeante et trépidante, qui emprunte à notre présent des éléments qu’elle détourne (du moins on peut l’espérer) à son profit pour s’installer dans un futur proche et qui nous porte à coup sûr à nous questionner sur nos rapports à la vraie vie, la vie naturelle, sur nos priorités et … nos erreurs !
    C’est bluffant de réalisme il faut le dire, un vrai coup de maître pour Vincent Hauuy qui n’avait sans doute pas prévu de convoquer le Coronavirus pour la sortie de son thriller. Une narration chronologique efficace et précise y mêle des rapports intra-personnels touchants avec des personnages attachants et souvent ambigus, et des moyens dignes d’une superproduction hollywoodienne. Un excellent moment de lecture pendant un confinement qui nous met bien dans l’ambiance, qui a particulièrement touchée mon attachement au respect de la nature, de la terre et des ses habitants de tous ordres ! Prêts pour quelques efforts pour ne pas en arriver là ?

    19/03/2020 à 09:10 5

  • Tempête Yonna

    Cyril Herry

    9/10 Un huis clos provoqué par une tempête, sur fond de conflit social bloquant les espoirs de secours, alors on pense notamment à La Vallée de Bernard Minier ou à Neige écarlate de Anne Waddington. Ajoutez ici que la micro-société ainsi constituée va devoir mettre en œuvre les préceptes du survivalisme pour tenter de passer outre cet épisode. Beaucoup de morts, violentes le plus souvent. Les touristes égarés dans ce monde rustre et qui regrettent leur smartphone, se trouvent bien décalés. Une certaine surenchère entretenue par les ragots et autres bassesses, ne sont cependant pas l’apanage de la campagne. Deux « leaders charismatiques » ou pas, respectables jusqu’à un certain point vont prendre la tête des opérations de sauvetage. Une ambiguïté du fait que le nom de la tempête est aussi celui d’un personnage important du roman. Ainsi, toute une galerie de personnages, reflétant à merveille notre société va se livrer à ses excès.
    Nous avons entre les mains un roman noir, avec les codes du genre et l’ambiance lourde. Une intrigue finement éprouvante, psychologique et sanglante, mais aussi une réflexion métaphorique sur l’humanité et ses limites à se surpasser au profit du collectif, dans l’adversité. Aura-t-elle la force de surmonter ses difficultés existentielles pour survivre aux catastrophes climatiques qui se profilent ?
    L’auteur est sans nul doute inspiré de son mode de vie pour l’intrigue et les personnages et pour l’écriture, de ses (presque) voisins Franck Bouysse ou Sébastien Vidal. Si vous aimez leurs évocations bucoliques, vous aimerez la plume de Cyril Herry. Un bon moment de lecture mais n’y cherchez pas le divertissement car vous y trouverez la réflexion

    05/08/2021 à 09:44 3

  • Tension extrême

    Sylvain Forge

    9/10 Vous ne regarderez plus le distributeur de café de la même façon …
    Ce roman peut-être lu sans connaissance particulière des précédentes publications de Sylvain Forge, même si nous y retrouvons pour la troisième fois Isabelle, transfuge du 36, arrivée à Nantes avec « la trace du silure » en 2014, puis « un parfum de soufre » en 2015. Elle va traquer un cyber terroriste, une menace qui pèse sur la ville de Nantes et ses habitants.
    Fiction ? Non et c’est bien là le problème. Dans notre monde hyper connecté, personne n’est à l’abri d’un détournement d’objet par malveillance ! Certes le sujet a déjà été traité dans des jeux vidéo, des films et des romans mais cette fois la réalité est bien présente dans notre quotidien. Et cela va bien au-delà des dangers de l’internet pour nos ados.
    Point de départ : les morts de deux hommes d’affaires jumeaux, suspectes et simultanées, révèlent une énorme menace capable de détruire toutes les interconnections nécessaires à notre vie, dès lors que notre civilisation est maintenant tributaire des nouvelles technologies. Une traque somme toute classique, par des flics presque « ordinaires » avec leurs problèmes domestiques … mais ce que nous décrit l’auteur ce sont les moyens nécessaires et obligatoirement coordonnés pour tenter d’aboutir. Pas étonnant quand on sait qu’il est lui-même professionnellement impliqué dans la cyber-sécurité !
    Plusieurs niveaux de lecture donc pour ce prix du quai des orfèvres 2018. Plus « local » que l’écologique « pire que le mal » et tout autant documenté et passionnant … à lire ces presque 400 pages sans modération et rapidement pour vous préserver du mal ou au moins le tenter. Flippant !

    18/11/2017 à 16:49 9

  • Terminus Elicius

    Karine Giebel

    7/10 C’est ce roman qui manquait à ma collection maintenant complète de cet auteure.
    Un trio : Jeanne, le flic Esposito et l’assassin Elicius. Mais quel rôle joue donc Jeanne : victime ou complice ! Cette jeune femme, meurtrie par une disparition dont nous allons découvrir le contexte par touches, au cours du roman, au physique qu’elle rend volontairement ingrat, va être guidée jusqu’à la folie. La folie justement, l’auteure dans cette première publication, ouvre la porte aux autres ouvrages qu’elle a commis par la suite et fait déjà preuve d’une grande maîtrise de la manipulation.
    Les paysages sont sublimes et les meurtres odieux. Tout pour plaire le lecteur addict … A ne pas rater !

    27/11/2016 à 17:39 5

  • Territoires

    Olivier Norek

    9/10 J'ai enchaîné sur « code 93 » ce deuxième épisode de la saga Victor Coste. C'est une plongée en banlieue, en état de guérilla urbaine. On voit l'auteur qui connaît ses dossiers. Pour ma part ayant traité de ces sujets pendant un long moment de ma vie professionnelle, j'ai tout de même été surprise par la violence et le désespoir de cette jeunesse qui regarde vers les petits caïds dans l'espoir de se faire recruter. Comment Madame le Maire va-t-elle se sortir de la fournaise ?
    Comme pour le précédent volume, j'ai aimé la justesse du ton face aux paradoxes de ces personnages, la pertinence de l'intrigue et le réalisme de l'environnement politico-policier … Chez Olivier Norek, pas de guerre des polices c'est la guerre contre la bêtise. Bravo à Monsieur Jacques pour sa sortie optimiste et que dire de l'adresse du Maire … rue Nicolas Lebel !
    Une pensée particulière pour le groupe qui entoure Coste : ils prennent de l'épaisseur et nous promettent de bons moments à venir.
    Maintenant, ensemble attendons « surtensions » …

    09/02/2016 à 17:37 5

  • Thérapie

    Sebastian Fitzek

    8/10 Sonnée, je suis sonnée après cette lecture.
    On plonge dans la schizophrénie sans parachute, 300 pages de malaise.
    Mais qui est Ana ? Mais qu'à fait Josy ? Il faut attendre les derniers chapitres pour avoir la clef.
    Ce premier roman de Sebastian Fitzek est aussi le premier thriller allemand que je lis. Comme chez les grands il y a le prologue et l'épilogue ...heureusement : ça remet les idées en place ! En plus ça devrait faire un super scénario de film.
    Je continue à piocher dans ma PAL mais je vais ajouter rapidement un autre roman de cet auteur pour voir s'il tient ses promesses !

    01/07/2015 à 17:03 6

  • Thérianthrope

    Michael Fenris

    9/10 Une fable moderne me direz-vous en voyant la couverture … ça ressemble au petit chaperon rouge, certes ! L’auteur prend beaucoup de libertés avec le conte et nous entraîne dans une aventure originale, de nos jours avec les portables, l’ADN , les 4x4 et les hélicoptères. Ca c’est pour le décors …
    Petit tour sur le dictionnaire cependant … thérianthrope selon wiki, puisque word ne connait pas :
    La thérianthropie ou zooanthropie est la transformation d'un être humain en animal, de façon complète ou partielle, aussi bien que la transformation inverse dans le cadre mythologique et spirituel concerné.
    Plus loin Michael Fenris parle de lycanthropie (source wiki toujours) désigne la transformation d'un homme en loup.
    Et bien voilà le contexte est posé … laissez faire votre imagination et vous aurez quelques heures de bonne littérature policière, avec suspense entretenu et juste une pincée de fantastique, histoire de ne pas décourager les hyper-rationnels dont je fais partie !
    D’abord l’action se déroule en ville, aux US à Denver (Colorado) où une jeune femme est retrouvée assassinée et alors la politique se taille la route dans l’enquête qui va révéler un tueur en série. On connait très vite son identité, son ambigüité intrigue et il nous entraîne ensuite à Rock Hill, l’Amérique profonde abandonnée des pouvoirs centraux, où le sheriff courre après les moyens supplémentaires et sa population se sent bien isolée. Des sagas familiales aux secrets malmenées par les méfaits du tueur, des jeux dangereux d’adolescents, une petite romance, une guerre des polices car le FBI veut s’en mêler … dans un contexte nord-américain certes mais terriblement universel avec un final qui tient bien ses promesses et qui garde son suspense jusqu’aux toutes dernières pages.

    06/01/2019 à 14:30 4

  • Tijuana Straits

    Kem Nunn

    6/10 Ceci n'est pas un polar ni un thriller. L'action se passe sans grand suspens à la frontière très surveillée entre le Mexique et les Etats-Unis. L'histoire raconte les difficultés que connaissent les migrants qui rêvent d'Amérique et fuient l'extrême pauvreté en plaçant leur confiance entre les mains de gangs mafieux, sur fond de pollution environnementale. Fahey, ancien surfeur va y rencontrer Magdalena avocate, refugiée malgré elle alors que sa vie est en jeu au Mexique.
    Un roman d'ambiance qui justifie quelques longueurs aux yeux des lecteurs qui y cherchent de l'action. L'action il y en a cependant.
    Je suis partagée dans mon appréciation.

    01/07/2015 à 11:30

  • Torrents

    Christian Carayon

    8/10 François, dessinateur de vocation, a tout perdu quand sa compagne Emilie a disparu en 1979. D’autres disparitions, par la suite, perturbent le microcosme campagnard où vit sa famille, avec en prime la découverte de restes humains dans le torrent. François va revenir dans son village natal car il ne croit pas en la culpabilité de son père, soupçonné d’être « le dépeceur ». L’enquête qu’il va mener avec l’aide de Camus, ancien flic, va l’entraîner à révéler les secrets de famille, ceux que le père a enfouis quand il a changé de région, après la seconde guerre mondiale et les exactions commises au nom de « l’épuration sauvage ». Ce père va passer de la position de notable à celle de proscrit … et s’il était innocent ? Comment François va-t-il pouvoir passer du doute au mensonge pour préserver le peu d’honneur qu’il reste à sa famille ?
    Ce sont bien ces questions que se pose le lecteur au cours de cette double enquête. On sent très bien la patte de l’historien quand François est obligé de rouvrir les vieux dossiers.
    Des chapitres courts et rythmés, trois narrateurs, contribuent à impliquer le lecteur dans la quête de la vérité avec un suspense final bien mené.
    C’est le quatrième roman de Christian Carayon … auteur à suivre notamment pour l’ambiance campagnarde qui n’est pas sans rappeler celle de Franck Bouysse, attirante et étouffante à la fois où le silence est une valeur partagée, complice de la religion du secret.

    28/10/2018 à 11:29 8

  • Tout le monde aime Bruce Willis

    Dominique Maisons

    8/10
    … Ou l’histoire jubilatoire et noire d’une starlette qui ne supporte pas trop sa vie dorée à L.A L.A Land, au point de tenter l’irréparable. Le premier tiers du roman nous immerge dans le strass et le glamour puis … virage radical et nous nous égarons dans un nid de coucous !
    La narration à la première personne, pas toujours la même d’ailleurs, donne un cachet très personnel aux descriptions des milieux Hollywoodien, psychiatrique et des cartels mexicains. Elle est rendue encore plus dérangeante par l’actualité liée aux scandales d’Harvey Weinstein et autres praticiens du harcèlement.
    Une petite incursion aux confins de la frontière métallique entre les US et le Mexique, qui du coup fait penser au « Crotales » de Jean-Luc Bizien, nous arrache à notre zone de confort. L’exploitation de la pauvreté chez les candidats à l’émigration a aussi une résonance malsaine. Ne boudons pas non plus le personnage de Gordon, mercenaire qui apporte une certaine dose de sérénité dans ce monde de brutes.
    Oui c’est bien LA et son univers impitoyable qui permet à l’auteur d’écrire un pamphlet contre ce microcosme à paillettes, suppôt des politiques friqués et ripoux, avec le ton léger et l’humour grinçant qui le rend méchamment efficace et une bonne dose d’humanisme pour ne pas dire de féminisme.
    J’ai beaucoup aimé la découverte surprenante de cet auteur (7 romans dont 5 thrillers au compteur) .

    15/06/2018 à 17:06 6

  • Toutes blessent, la dernière tue

    Karine Giebel

    9/10 « Vulnerant omnes, ultima necat.
    Toutes les heures m’ont blessée, la dernière me tuera. »

    Toute classification de ce thriller serait inexacte … disons qu’il s’agit d’une étonnante histoire d’amour, cruelle et haletante, en milieu hostile. Mais au-delà de cela, ces 740 pages sont surtout un manifeste contre l’esclavage moderne, qu’il soit domestique ou sexuel. Tama est à l’image de ces toutes jeunes enfants déracinées, confiées à des familles métropolitaines sans scrupules et soumises à l’exploitation la plus ignoble, celle qui frappe des faibles vendues par leurs familles, elles aussi victimes du mensonge … Ne nous leurrons pas … cet asservissement frappe à côté de chez nous et ne sommes-nous pas complices du fait de ne pas vouloir voir ?
    Quelques rares moments de répit au cours des errances de Tama peuvent laisser espérer une issue positive, c’est cependant bien une aventure humaine, cruelle et haletante que nous allons vivre avec les petits braqueurs ratés, les voitures de luxe et les trafics en tous genres.
    Karine Giébel met tout son talent de conteuse au service du suspense qui entoure cette intrigue, sur deux tableaux, deux temporalités différentes mais imbriquées qui permettent au lecteur de découvrir le passé de Tama. Avec ce récit aussi fort que Meurtres pour rédemption, sans aucun doute Tama restera au panthéon de ses personnages emblématiques, au même titre de Marianne.

    11/11/2018 à 16:21 13

  • Toxique

    Niko Tackian

    8/10 Le petit dernier de Niko Tackian est un vrai polar noir foncé ! Le style est différent de celui de ses deux précédents opus. En effet, alors que le fantastique était en filigrane des deux romans précédents, tout en trouvant une explication rationnelle au dénouement, l’auteur cette fois renoue avec un « certain » classicisme… pas de dépaysement notable puisqu’il nous situe l’action autour du 36 avec des personnages certes attachants mais borderline et bien meurtris comme il se doit dans un thriller à la française. Ne boudez pas cependant cette lecture, le style de l’auteur y est toujours efficace et son Tomar est Kurde (Tackian est d’origine Arménienne et il nous explique l’analogie historique) et pratique la boxe (comme lui). L’intrigue interpelle fortement le lecteur, car elle touche des jeunes enfants et le personnage « toxique » est tout de même un modèle du genre. Enfin l’auteur et son imagination débridée nous réservent de très bonnes surprises au travers des rêves récurrents de son héros justicier.
    Une plongée dans l’univers désenchanté d’un nouveau flic du paysage romanesque français que nous aurons sans doute la chance de croiser lors d’une prochaine enquête puisqu’il s’affiche comme le premier d’une série ? Heureux lecteurs nous sommes !

    06/01/2017 à 16:38 6