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9/10 Un huis clos provoqué par une tempête, sur fond de conflit social bloquant les espoirs de secours, alors on pense notamment à La Vallée de Bernard Minier ou à Neige écarlate de Anne Waddington. Ajoutez ici que la micro-société ainsi constituée va devoir mettre en œuvre les préceptes du survivalisme pour tenter de passer outre cet épisode. Beaucoup de morts, violentes le plus souvent. Les touristes égarés dans ce monde rustre et qui regrettent leur smartphone, se trouvent bien décalés. Une certaine surenchère entretenue par les ragots et autres bassesses, ne sont cependant pas l’apanage de la campagne. Deux « leaders charismatiques » ou pas, respectables jusqu’à un certain point vont prendre la tête des opérations de sauvetage. Une ambiguïté du fait que le nom de la tempête est aussi celui d’un personnage important du roman. Ainsi, toute une galerie de personnages, reflétant à merveille notre société va se livrer à ses excès.
Nous avons entre les mains un roman noir, avec les codes du genre et l’ambiance lourde. Une intrigue finement éprouvante, psychologique et sanglante, mais aussi une réflexion métaphorique sur l’humanité et ses limites à se surpasser au profit du collectif, dans l’adversité. Aura-t-elle la force de surmonter ses difficultés existentielles pour survivre aux catastrophes climatiques qui se profilent ?
L’auteur est sans nul doute inspiré de son mode de vie pour l’intrigue et les personnages et pour l’écriture, de ses (presque) voisins Franck Bouysse ou Sébastien Vidal. Si vous aimez leurs évocations bucoliques, vous aimerez la plume de Cyril Herry. Un bon moment de lecture mais n’y cherchez pas le divertissement car vous y trouverez la réflexion
05/08/2021 à 09:44 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 3