Dany33

535 votes

  • Le temps est assassin

    Michel Bussi

    8/10 Un nouveau Bussi est toujours un événement … et le lecteur s’attend à être surpris, retourné, ému.
    De nos jours Clo entraîne sa famille en vacances sur les lieux du crash automobile qui a coûté, il y a vingt-sept ans, la vie à ses parents et son grand frère. Difficile pour elle de faire partager ses émotions d’autant que des révélations, les plus fantasques les unes que les autres, vont la pousser à envisager un meurtre alors que l’affaire avait été classée bien vite comme accident.
    Habitué des îles, après La Réunion, c’est dans le décor somptueux de la Corse du Nord qu’il nous balade comme il sait si bien le faire, de fausses pistes en fausses pistes et les deux époques se mêlent au fil des pages. Il a eu la riche idée d’introduire une carte des lieux, comme c’était le cas pour « ne lâche pas ma main ».
    Une vie insulaire est rude, et les clichés ont la peau dure, autant pour les Corses que pour les métropolitains.
    J’ai été surprise d’éprouver un trop plein d’hypothèses vers les deux-tiers de l’intrigue. Certes il s’agit de la marque Bussi mais parfois « trop c’est trop » et puis hop … ça passe et le lecteur replonge de plus belle dans l’intrigue jusqu’au dénouement mené tambour battant.
    Je vais passer une semaine en septembre sur les lieux du roman (pur hasard mais heureux n’est-il pas ?), j’irai sans aucun doute vérifier sur pièce … je devrai d’ailleurs loger près du cimetière, alors j’y rencontrerai peut-être Valentine …
    Très bon moment de lecture, bon suspense pour l’été !

    16/05/2016 à 15:27 3

  • Cortèges

    Olivier Sourisse

    8/10 Entre fantastique et thriller, ce premier roman est prometteur, construit en trois volets. le premier, violent à souhait dans une ville de San Francisco, située entre Absurdie et Exopotamie, où le meilleur côtoie le pire et où Mike est poursuivi par la malchance et les cadavres, accompagné par Janet, son cancer et Rosalie, une nouvelle drogue. le deuxième volet pourrait faire espérer le retour à une normalité qui n'aura qu'un temps car dans le troisième, notre héros est rattrapé par son passé. le lecteur est bousculé entre hallucinations et réalité où les cortèges sont constitués de figures des défunts qui hantent les nuits de Mike.
    Un style tout à fait original, même si quelques répétitions surprennent, avec une énigme ambigüe où les animaux domestiques ressemblent aux « chers disparus » et soulagent heureusement les maux de Mike, entouré de personnages complètement barrés. Tout est fait pour que le lecteur soit perdu et se mette en quête de rationalité … une belle claque en vérité !
    Quel dur métier que celui d'auteur … c'est celui de Mike ! J'espère pour notre auteur qu'il ne s'agit pas d'une autobiographie …

    12/05/2016 à 16:46 3

  • Le Testament des Siècles

    Henri Loevenbruck

    7/10 Après sa trilogie bretonne « la Moïra » classée fantasy, voici donc qu’Henri Loevenbruck se lance en 2003 dans le thriller avec une sorte de Da Vinci code captivant, malgré quelques longueurs bien vite pardonnées. Assez loin de ce que nous lirons de lui par la suite avec la série des Mac Kenzie et du petit dernier (pour le moment) « Nous vivions juste de liberté ».Il est cependant tout à fait honorable ce roman d’aventures mené tambour battant, fait de bons sentiments dans un monde de brutes.

    07/05/2016 à 15:13 2

  • Les Ravagé(e)s

    Louise Mey

    6/10 Imaginez un moment que les victimes de viols et d’actes de barbarie soient les hommes … Imaginez maintenant que ceux-ci craignent de rentrer tard le soir … Les rapports sociaux hommes-femmes s’inversent même dans les entreprises et la police en est une. Par ailleurs, ces deux jeunes femmes qui viennent porter plainte pour harcèlement sexuel dans l’entreprise sont rattrapées par la disparition d’une loi et un vide juridique qui en découle les spolie d’une poursuite bien légitime.
    Le prologue est volontairement ambigu et nous en découvrons le contexte assez tôt dans le courant du roman nous plonge dans le vif du sujet : les violences et actes de barbarie sexuelles !
    Le fond de l’intrigue est prenant, la vision du féminisme y est renouvelée. Une enquête documentée (les chiffres effrayants cités sont bien réels) dans une police malheureusement imaginée par l’auteure, qui nous dit en préambule la part de fiction qu’elle y a mise dans l’organisation. Cependant pas mal de clichés : la mère célibataire, alcoolique et enquêtrice, le rôle du Préfet, les soirées au bar du coin, le légiste complètement barré … il n’en demeure pas moins quelques personnages attachants pour ce premier roman prometteur.

    02/05/2016 à 11:50 4

  • Pour l'Eternité

    Peter James

    8/10 Ce roman est le dixième de la série « Roy Grace », cependant il peut se lire sans avoir suivi l’historique de ce flic au passé mouvementé. C’est tambour battant que nous l’accompagnons ainsi que ses collègues dans cette traque du harceleur de Red, jeune femme malencontreusement passée par un site en ligne pour rencontrer son âme sœur. Le lecteur ressent bien le rythme très scénarisé de cette intrigue, l’auteur y est rompu de par ses activités de cinéaste et de scénariste de télévision. Dans une Angleterre balnéaire et un peu chic, le harceleur aux multiples facettes nous surprend par son ingéniosité. Lorsque l’on sait que l’enquête est inspirée de faits et de personnages réels, nous en sommes encore plus horrifiés d’autant que par la narration, nous passons un long moment dans la peau et les pensées de ce psychopathe… bel hommage à ceux qui luttent contre les violences faites aux femmes. Au-delà du récit extrêmement bien documenté, le lecteur retiendra la difficulté quotidienne des policiers à gérer leur vie privée et les deuils dont leurs équipes sont affectées. Une ode à la fraternité dans l’adversité !
    Que dire sans spolier la fin … il y aura sans doute un tome 11 et merci Monsieur James pour ce bon moment de lecture et sa suite …

    25/04/2016 à 10:46 2

  • Treize Marches

    Kazuaki Takano

    9/10 Ce roman est une véritable révélation : à la fois thriller très bien mené et aussi témoignage du système judiciaire Japonais où la peine de mort par pendaison est encore appliquée. Le paradoxe exposé est le suivant : un condamné à mort peut voir sa peine réduite à dix-sept ans d’incarcération s’il plaide coupable et s’il demande le pardon des familles des victimes. Mais alors, qu’advient-il si le suspect est amnésique ? Incapable de reconnaître son meurtre et de faire acte de rédemption, il devra être pendu même si quelques flashes laissent penser qu’il a été manipulé et n’a pas participé au meurtre … à moins que nos deux héros, Mikami délinquant en liberté conditionnelle et Nangô gardien de prison et défenseur d’une justice éducative (par opposition à la justice rétributive, vengeresse), ne trouvent de nouvelles preuves susceptibles de lui fournir des circonstances atténuantes, voire de l’innocenter ! Une encore plus large manipulation se révélera au lecteur qui doutera et révisera son « jugement » tout au long de cette enquête. Au-delà de cette intrigue, c’est un plaidoyer contre la peine de mort que nous livre l’auteur qui nous illustre également le calvaire vécu par les exécuteurs de ces sentences d’un autre âge, dans une ambiance baignée de traditions où le code d’honneur est encore très présent, dans un pays symbole de modernité.
    Treize marches c’est le nombre de celles qui mènent à la potence et aussi le nombre de sceaux que doit recueillir « la proposition d’exécution » avant d’aboutir au grand plongeon.
    En commençant un roman traduit du japonais, j’ai toujours quelques craintes au sujet des personnages dont les noms exotiques peuvent s’avérer difficiles à mémoriser. Ici ce n’est pas le cas car très vite on entre dans l’histoire et on sélectionne les quelques protagonistes qui vont nous tenir en haleine au long de ces 350 pages. Les quelques maladresses de traduction sont vite oubliées au bénéfice de l’action et de ses personnages très attachants, dans un monde de brutes.

    22/04/2016 à 17:04 12

  • Dernière escale

    Sandra Martineau

    8/10 J’avais découvert cette auteure dans le recueil « irradié » où sa nouvelle m’avait particulièrement touchée. Ici, elle nous mène en bateau, en croisière plus exactement en Méditerranée mais pas une croisière qui s’amuse. Un couple devrait essayer de « recoller les morceaux » mais c’est sans compte sur les remords, les secrets, les extravagances et autres débordements d’un ancien footeux à la dérive. C’est bien à un numéro de manipulation de lecteur que nous sommes conviés et malmenés jusqu’à la toute dernière page. Ouf l’honneur est sauf … ou pas et c’est bien un goût amer qui nous reste en refermant ce roman.
    La narration tantôt à la première personne quand il s’agit de Richard, ou plus impersonnelle quand elle s’attache aux faits coule agréablement au fil des retournements de situation.

    18/04/2016 à 17:20 3

  • J'entends le bruit des ailes qui tombent

    Gipsy Paladini

    8/10 Sordide cette chasse au tueur de bébés … même le sale caractère du flic pervers et macho a des difficultés à nous faire sourire. Il est toujours aussi antipathique cet Al Seriani mais … c’est le meilleur enquêteur nous dit son chef alors, même en arrêt maladie il se mêle de ce qui ne devrait pas. Avec brio l’auteure nous attire dans une ambiance glauque en 1969 aux Etats-Unis où un émule de Gilles de Rais sévit. Des personnages secondaires qui valent le détour, un rythme soutenu et une narration efficace au vocabulaire cru, font de cet ouvrage le digne successeur de « Sang pour Sang » qui ne peut laisser le lecteur indifférent. A quand la suite ?

    18/04/2016 à 16:58 4

  • Comme une ombre dans la ville

    Nicolas Zeimet

    8/10 Et bien voilà, je me suis fait avoir ! J’ai suivi les méandres de cette histoire (qui pourrait être sous-titrée « a Frenchman in Frisco » nous dit Jérôme) en me demandant quelques fois ce que je faisais à lire cette romance à la Kennedy et bing : la claque ! Même si je m’y attendais un peu eu égards aux commentaires lus sur ce roman, tout de même … Trois volets, trois personnages qui, au-delà de leurs histoires personnelles, commentent les événements sordides qui se passent dans un quartier de San Francisco où il n’est pas bon de jogger seule. Une découverte de cet auteur avec ce troisième roman qui augure bien d’une carrière dans le thriller de haut vol.
    J’ai aimé et j’ai douté beaucoup … mais j’ai beaucoup aimé douter !

    11/04/2016 à 10:45 7

  • Le Festin du serpent

    Ghislain Gilberti

    9/10 La traque d’un sérial killer percute la lutte anti-terroriste pour porter une énorme claque au lecteur. Deux enquêtes incroyables aux mains de deux enquêteurs aux caractères particulièrement fouillés nous emportent de façon envoûtante et à très grande vitesse au long de ce thriller de plus de 500 pages où l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Très réaliste et incroyablement actuel ce roman extrêmement bien documenté fait de ce presque quarantenaire un auteur très prometteur. Ces héros apparaissent dans les romans suivants « le baptême des ténèbres » et « le bal des ardentes » que je vais m’empresser de lire …..

    09/04/2016 à 16:46 5

  • Le Syndrome du pire

    Christoffer Carlsson

    7/10 Une découverte dans le cadre du programme des lecteurs "polars pourpres" en partenariat avec "J'ai lu", merci à eux pour cette découverte.
    Un polar nordique et pourtant assez différent de ceux du « genre ». Certes un flic alcoolo, fumeur etc … mais bien plus. En fait Léo Junker est placé sur la touche par sa hiérarchie pour cause de « bavure ». Il cherche à mettre un point final à cette « erreur » semble-il alors qu’un meurtre est commis dans l’appartement juste en dessous du sien … s’en suit une immersion dans son présent douloureux et son passé de mauvais garçon de « banlieue ». Des retours-arrières qui nous font toucher du doigt cette dure réalité, la lutte pour la survie, qui n’est pas que Suédoise. Au centre une amitié trahie et une terrible vengeance.
    Un rythme enlevé sauf sur la fin du roman où on a d’avantage l’impression de se trainer, peut-être est-ce dû à la traduction qui est quelques fois (un peu) défaillante. Encore que là c’est mon humble avis de lectrice qui ne lit pas le suédois … et n’a pas compris le titre qui n’a rien à voir avec le syndrome de Stockholm !
    Ce roman est annoncé comme le premier d’une série ayant pour personnage principal Léo. Sans doute sera-t-il en quête de la solution de la bavure dont on l’accuse. J’irai sans doute y voir de plus près …

    06/04/2016 à 10:00 3

  • Surtensions

    Olivier Norek

    9/10 C’est bien là l’état dans lequel l’auteur laisse son lecteur une fois ce roman refermé. Grosse impression ! J’avais commencé « Code 93 » et enchaîné sur « Territoires » pour être aux taquets pour la parution de celui-ci et je ne regrette pas : ce troisième opus est effectivement très riche en sensations et très documenté. Bien sur qui mieux qu’un flic pour parler des flics et de leur hiérarchie, des traques, flags et autres autopsies.
    Une intrigue très prenante au-delà du palpitant car le lecteur est touché au plus profond de ses valeurs, un rythme soutenu, des personnages hors du commun et l’on retrouve ce très particulier Victor Coste et son équipe. Le prologue est déjà un premier coup porté aux fidèles de la série. Cette fois nous quittons un peu les cités mais cependant restons dans le 93 et dans la sphère judiciaire. Quant aux méfaits commis, l’auteur élargit la palette : la drogue passe au second plan après les séquestrations, arnaques aux scellés, pédophilie etc. Quelques supplices que ne renierait pas Claire Favan font toucher la dure réalité de la vie carcérale.
    On comprend pourquoi Victor a des états d’âme, les mêmes que Verhoeven dans la trilogie de Pierre Lemaitre, mais on espère que le psy lui permettra de se relever pour un quatrième épisode …

    04/04/2016 à 15:11 9

  • Un Souffle une ombre

    Christian Carayon

    7/10 Et si le meurtre parfait existait … si plus exactement le massacre parfait existait et ne pouvait pas être résolu … et que dire des erreurs judiciaires ou des enquêtes bâclées ? Ce thriller « rural » pourrait être sous-titré « je n’ai pas peur dans la vie, j’ai peur de la vie » car c’est bien l’épouvantable devise du narrateur. Plus de trente ans après les faits, un historien sous couvert d’une recherche « académique » décide d’élucider le massacre de quatre adolescents qui avaient son âge et fréquentaient le même lycée que lui. Pour se rapprocher des lieux il va jusqu’à racheter l’ancienne maison familiale. L’auteur a le chic pour nous plomber l’ambiance qui est tout sauf bucolique et le narrateur ira jusqu’à sacrifier sa quiétude familiale sur l’autel de la vérité !
    Le rythme est soutenu et les rares moments de pause nous permettent d’appréhender les paysages, les coutumes locales, l’intransigeance ou la douleur des « survivants ».
    J’ai beaucoup aimé la richesse des personnages et leurs ombres.
    Il s’agit là d’un troisième roman (à raison d’une production tous les deux ans), déjà primé pour son tout premier polar historique « le diable sur les épaules » (2012) l’auteur ici abandonne l’entre deux guerres pour installer son action dans le contexte de la désertification de nos campagnes de cette fin du XXème siècle. Un roman riche qui ne vous laissera pas indifférent.

    01/04/2016 à 17:15 6

  • Retour de flammes

    John Lawton

    7/10 C’est le deuxième thriller d’espionnage paru en France de cet auteur sur sept commis, édité en Grande Bretagne en 1996. L’action se passe en pleine guerre froide, entre la visite officielle de Khrouchtchev, le conflit chypriote et l’attaque alliée de l’Egypte pour le contrôle du canal de Suez. Une intrigue nous replonge dans un passé proche où un flic de Scotland Yard va enquêter sur la disparition d’un espion en bout de course, dans le monde interlope des agents doubles. Aucune de toutes les trahisons possibles ne nous est épargnée, dans la grande tradition du genre laissant la part belle à l’intérêt supérieur … oui mais lequel ? sous la menace latente de la bombe atomique.
    Plus de 600 pages captivantes, pour faire connaissance (si le lecteur n’a pas lu au préalable le précédent roman « Black Out » par ailleurs pas nécessaire à la compréhension de cet opus) avec Troy, immigré russe, frère d’un politicien ambitieux, aux temps où les Britanniques se cherchent entre travaillistes et conservateurs et avec la nostalgie de « l’ancien empire ». Tous les personnages ont un problème aigu avec l’alcool mais on nous explique qu’il s’agit là de dommages collatéraux de la seconde guerre mondiale. Intrigue bien menée où l’on se perd parfois, même si l’auteur ou son éditeur ont eu la bonne idée de mettre en début de volume la liste des personnages principaux.
    Les méthodes d’investigation sont bien éloignées de celles des polices scientifiques de nos jours et cela donne un petit côté désuet bien agréable à cette histoire où les gentils sont parfois bien méchants et réciproquement.

    27/03/2016 à 16:04 2

  • Austerlitz 10.5

    Anne-Laure Beatrix, François-Xavier Dillard

    9/10 Une présentation originale mêle l’intrigue aux collections exposées au Louvre. Un pari pour les auteurs qui nous font ainsi parcourir les couloirs et passages secrets, découvrir les maîtres des vestiges antiques inconnus ou plus classiques et oubliés, les regarder sous un angle moins académique, leurs sujets ayant toujours un rapport significatif avec l’action du roman.
    La crue centennale de la Seine a ravagé Paris, cruellement touché sa population et engendré des trafics incroyables et souterrains, au nom de la culture et de l’ambition personnelle de ceux qui fréquentent les antichambres du pouvoir.
    Un flic malchanceux se trouve happé par cette tourmente et tente d’arrêter les agissements d’un tueur en série, par ailleurs narrateur épisodique.
    On retrouve la minutie de la construction des intrigues de François-Xavier Dillard (un vrai jeu d’enfants et Fais-le pour Maman) qui sème le doute chez le lecteur et le secoue émotionnellement tant le réalisme des situations est provocant.
    Que dire de plus sans spolier … l’exercice à quatre mains, s’il a ravi les auteurs, a sans doute ajouté de la difficulté et rendu crédible le tout, pour notre plus grand plaisir.
    Même si l’auteur assure qu’il s’agit d’un pur hasard, je ne peux m’empêcher de penser à Mallock et son « principe de parcimonie » qui lui aussi fait disparaître la Joconde et submerger Paris par une crue centennale … mais c’est bien une autre histoire, autrement traitée. Simplement disons que cette menace n’a jamais été aussi préoccupante. La version que nous en lire Austerlitz dans ses prologues (Scène de déluge et jours 3 à 8) est tout simplement grandiose mais ça c’est la patte Dillard !

    23/03/2016 à 16:09 6

  • Le Loup peint

    Jacques Saussey

    9/10 J’ai enchaîné ce roman de Jacques Saussey juste après « la pieuvre »… Rien à voir avec le précédent. De nouveaux personnages : un duo improbable de flics raillés sous les noms de Laurel et Hardy. Une géographie différente à la voierie elle aussi improbable et un ton qui mêle d’avantage l’humour que par le passé. Les références à son « panthéon » littéraire font sourire aux moments les plus tendus de l’intrigue. Sachez que « le loup peint » est un chien en voie d’extinction qui fait l’objet de trafic et que l’intrigue est bâtie autour d’un vétérinaire victime ou auteur d’un accident de la route. Il en demeure après le dénouement que le désastre écologique est en route … ça fait frémir tout comme le « Pendémia » de Franck Thilliez.
    Ce roman m’a plu et il est bien plus abouti que ceux que j’ai lus de cet auteur.

    20/03/2016 à 14:15 3

  • La Pieuvre

    Jacques Saussey

    8/10 C’est le deuxième roman que je lis de cet auteur. On y retrouve les protagonistes de « colère noire » qui vivent maintenant en couple mais Lisa va, pour des raisons familiales, retrouver sa mère pendant que Daniel va de son côté enquêter couvert par sa hiérarchie, sur la mort, vingt ans auparavant, du père de sa compagne. Ce qui surprend dans cette intrigue, au demeurant captivante, c’est le pari de l’auteur sur la construction du récit. Lisa et Daniel vont faire surgir le « même » passé avec force de retour-arrières, mais chacun dans sa chronologie et cela ne les rend pas synchrones. Un peu obscur mon commentaire ? Je ne peux pas tout dire sous peine de spolier … Cependant sachez que« la pieuvre » n’y est pas le personnage principal mais le contexte historique par lequel tout est rendu possible … même le mal !
    J’ai aimé ce moment de lecture et je vous le recommande.

    20/03/2016 à 13:59 3

  • De force

    Karine Giebel

    9/10 Dans ce nouveau roman, l’auteure abandonne le huis clos pour une situation certes peu commune mais dans un environnement plus vaste et une certaine variation sur le thème de la lutte des classes. Le prologue ambigu incite le lecteur à le garder en mémoire pour le cas où un indice lui révèlerait la solution. Espoir vain car ce serait sans compter sur l’art de Giébel de leurrer son lecteur, de le prendre en flagrant délit de légitime élucidation … Un énorme secret de famille va avoir des difficultés à émerger et il faudra aller jusqu’à l’ultime page (522) pour connaître le dénouement. Difficile d’en dire plus sans spolier cependant plus fort à mon sens que « Satan était un ange » un vrai tour « de force » de l’une de mes auteures préférées. Une note d’optimisme en toute dernière page …

    11/03/2016 à 16:12 5

  • La nuit n'est jamais complète

    Niko Tackian

    9/10 Le deuxième roman de cet auteur plus coutumier des plateaux TV, ce qui explique que cette intrigue est certes psychologique mais aussi très visuelle est tout simplement bluffant de réalisme. Plusieurs volets dans le déroulement de cet opus : un véritable naufrage « routier », une aventure au milieu de nulle-part glauque à souhait, qui se dénoue aux derniers chapitres, une catastrophe environnementale, des relations père-fille touchantes, du mystère à la limite du paranormal. Ce que j’apprécie chez cet auteur c’est que ce qui s’apparente au fantastique trouve son explication rationnelle en fin de compte. Du sang et des squelettes, des visions d’apocalypse, des frayeurs au fond des tripes, des trahisons et de l’amitié et au bout du compte un rappel à nos mémoires pour les catastrophes minières qui ont endeuillé l’humanité.
    Un très bon thriller captif jusqu’au bout, à lire de nuit et d’une seule traite !

    10/03/2016 à 14:29 9

  • Trois jours et une vie

    Pierre Lemaitre

    8/10 La vie d’Antoine va tragiquement prendre un mauvais tour en 1999. Un accident suivi d’une catastrophe naturelle puisque l’auteur nous entraine dans la grande tempête de cette fin d’année et ses conséquences en milieu rural.
    Ce que l’on pourrait, malgré la gravité de faits, qualifier d’erreur de jeunesse, va poursuivre le narrateur tout au long de sa vie, au point de perturber sa vie sociale et on le comprend. Douze années plus tard un nouvel épisode « joyeux et imbibé » va avoir de nouvelles conséquences fâcheuses pour Antoine.
    Jusqu’au dernier chapitre ce roman vous tient en haleine et l’ultime révélation confirme que l’auteur est un roi du suspense et du retournement de situation.
    J’ai lu ce nouveau livre de Pierre Lemaître avec beaucoup de plaisir. Il ne nous fait pas partager l’enquête de l’intérieur comme dans sa trilogie Verhoeven. Il se rapprocherait d’avantage de « cadres noirs » car il s’attache à la psychologie du narrateur et nous tremblons avec lui, même si sa culpabilité n’est pas à prouver. Un grand roman noir dans une ambiance grise …

    08/03/2016 à 11:27 11