Ironheart

839 votes

  • Ces Orages-là

    Sandrine Collette

    7/10 La belle plume de Sandrine Collette, qui, avec sa sensualité exacerbée, nous fait ressentir jusqu'au fond des tripes les émotions des personnages et l'atmosphère des lieux qui les entourent. Mais pour la première fois, elle utile un procédé stylistique original qui consiste à ne pas toujours terminer ses phrases, à les laisser en suspension sur un "qui" ou un tiret comme si elle confiait au lecteur le soin de le faire à sa place. D'ailleurs, cela pourrait en agacer certains qui.
    Moi, grande admiratrice de l'auteure, j'ai bu ses paroles mais ce court roman ne m'a pas pleinement remplie. Il est minimaliste dans son intrigue et pour tout dire, il ne s'y passe pas grand chose tant l'accent est mis sur les souffrances intérieures de Clémence, la nouvelle "héroïne" malmenée de Sandrine. On sait que sa relation de trois ans avec Thomas l'a détruite et on le comprend lors d'une scène de torture psychologique absolument éprouvante. Mais Thomas reste un fantôme et son histoire avec Clémence, le quotidien de leur couple est tout juste ébauché pour notre plus grande frustration. L'attachant Gabriel est aussi trop peu mis en avant.
    Après les époustouflants "Les larmes noires sur la terre", "Juste après la vague" et "Et toujours les forêts" pour lesquels j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps , son dernier titre qui emprunte une nouvelle fois au champ lexical de la nature m'a nettement moins remuée et je ne suis pas sûre qu'il réconcilie avec l'auteure ceux qui, déjà, n'accrochaient pas à son style et à son univers. Un livre qui va probablement encore plus diviser les lecteurs...

    08/03/2021 à 19:01 7

  • Les Passagers

    John Marrs

    9/10 J'avais adoré le premier roman de John Marrs, une de mes meilleures lectures de 2018 et je me suis également régalée avec Les Passagers.
    L'auteur a une imagination débordante et ses scénarios diaboliques, flirtant avec la science-fiction toute relative (car les voitures autonomes sont pour bientôt), nous régalent de bout en bout. Immédiatement captivés, nous sommes pris au piège par les incessants rebondissements et les trouvailles de cet écrivain talentueux qui ne nous laisse pas une seconde de répit. Impossible de s'ennuyer au fil des pages qui rappellent, comme Ericdesh, la série Black Mirror.
    J'ai apprécié les petits clins d'oeil à "Mariez vos ADN", l'ingénieuse société de son premier ouvrage : "Ames soeurs".
    Et outre l'aspect divertissant de ce livre, il soulève quand même pas mal d'interrogations concernant les voitures autonomes, de celles auxquelles nous n'aurions jamais pensé...

    27/02/2021 à 19:21 7

  • Le Crépuscule et l'Aube

    Ken Follett

    9/10 Mon dieu mais que c'est bon de retrouver les Piliers de la Terre ! Car oui, le Crépuscule et l'Aube reprend à deux mille pour cent les ingrédients et la trame qui ont fait le succès de la saga la plus connue de Ken Follett. Et que dire des personnages qui sont des copies conformes absolues ?

    Edgar, jeune "ingénieur" talentueux, pétri de bonté, est l'alter ego de Jack. Son truc, ce n'est pas vraiment les cathédrales, encore qu'il touche sa bille dans les églisounettes. Non, son crédo est plutôt aquatique : canaux, bateaux et ponts. Et forcément, j'en suis tombée amoureuse comme j'étais tombée amoureuse de Jack.
    Le prieur Aldred, sosie moral du prieur Philip : altruisme, érudition et bienveillance. Je suis aussi tombée amoureuse d'Aldred. Je sais, c'est mal, parce que c'est un moine mais bon, dans le livre, sachez qu'il n'est pas complètement contre les choses de l'amour même si, malheureusement, il préfère les hommes.
    Ragna, belle jeune femme noble au caractère bien trempé, qui subit avec courage la violence et l'injustice de son temps et qui ne peut que nous rappeler Aliéna, pugnace et indomptable, la chérie de Jack.
    Et enfin, le gros méchant indispensable dont le rôle est dévolu à l'Evêque Wynstan. Aussi manipulateur et abject que son successeur l'Evêque Walleran Bigod, on prend toujours autant de plaisir à détester ce genre d'affreuse pourriture. Alors lui, je n'en suis pas tombée amoureuse mais j'ai beaucoup aimé le traitement que lui inflige l'auteur, hé hé...

    Mais rassurez-vous parce que même si les deux sagas sont similaires, elles sont quand même différentes. Enfin, vous comprenez ce que je veux dire.
    Et puis des trahisons, des meurtres, des magouilles, des amours impossibles, ce n'est que du bonheur. Quant à toutes ces histoires de pierres, de carrières, de bois, d'incendie et de sabotages (et vas-y que je recommence encore une fois ce pu****de chantier !), on en redemande.
    Enfin quel plaisir de se plonger dans la genèse de la ville de Kingsbridge, de son monastère, de son pont et de son Saint Aldophus. Je pense que Ken Follett s'est amusé comme un petit fou à l'idée de nous proposer un "Piliers de la Terre bis" avec des petits détails amusants identiques dans les deux romans comme l'arnaque à la relique sacrée.
    Si je devais émettre une critique, elle concernerait les dialogues amoureux. J'ai ricané comme une hyène devant certaines répliques ridicules qui cassent toute l'ambiance sensuelle de certaines scènes. Et c'est une constante que je retrouve dans tous les livres de l'auteur. C'est pas son truc, c'est pas son truc, que voulez-vous, on ne peut pas être bon partout !

    Bref, une belle plongée historique dans le Haut Moyen Age, rarement traité dans les romans. Obscure, entre l'Antiquité et le Moyen Age, cette période laisse un peu les historiens sans ressources comme le mentionne l'écrivain dans sa postface.
    Alors n'aie pas peur, oh lecteur des temps modernes, de te lancer dans ce gros pavé hautement moyenâgeux, donc, car c'est trop trop fastoche à lire. Ca se boit comme du petit lait ou plutôt pour rester dans le thème, comme une bonne bière monastique.

    27/02/2021 à 18:56 7

  • Le Singe d'Harlow

    Ludovic Lancien

    8/10 Oui le scénario est ultra-complexe mais c'est ça qui est bon ! J'adore quand tout est alambiqué et que ça s'éclaircit à la fin. Et avec Le Singe d'Harlow, j'ai été servie. Un récit qui me rappelle les meilleurs romans de jean-Christophe Grangé, avec leur trame tortueuse et leurs crimes sordides.
    Si vous voulez un super thriller bien corsé, alors n'hésitez pas à vous plonger dans les méandres de l'esprit torturé de ce tout jeune auteur prometteur et de son bon gros et captivant Singe d'Harlow.

    20/02/2021 à 10:25 6

  • L'Homme craie

    C. J. Tudor

    8/10 Rholala, cette étrange et délicieuse sensation de lire un Stephen King de la belle époque ! Avec sa petite ville et ses habitants bien croqués, sa bande de pré-ados, ses animaux domestiques, son pasteur, ses vélos et ses fêtes foraines, sans oublier, bien sûr, le cadavre dans les bois, on s'y croirait ! Et mes 18 ans me reviennent dans le museau tel un boomerang nostalgique...
    C.J.Tudor en tant que fille spirituelle britannique du maître nous régale de bout en bout avec son histoire d'homme craie qui oscille en permanence entre 1986 et 2016. En plus qu'est-ce que c'est bien écrit ! Des scènes flippantes mais pas trop, des rebondissements, des fausses pistes et un excellent scénario, riche et passionnant.
    J'ai adoré le récit, l'ambiance intimiste propice aux mystères et l'immersion totale dans les secrets des personnages et des dessins tracés à la craie. Et quelle fin ! Surprenante et touchante. Bravo.

    20/02/2021 à 10:08 9

  • Une chance sur un milliard

    Gilles Legardinier

    8/10 Une chance sur un milliard que vous n'aimiez pas ce roman peut-être ?
    Parce que Gilles a encore frappé fort et il se paye même le luxe de nous faire marrer comme des nigauds avec une histoire pourtant tragique à la base.
    Et c'est une fois de plus avec un sourire niais aux lèvres et de nombreux éclats de rire que j'ai suivi les péripéties d'Adrien et de son comparse Nico. De nombreux dialogues et scènes hilarants même si on pourra reprocher à l'auteur d'en avoir recyclés certains provenant de ses romans précédents.
    J'ai adoré Adrien et son humour, son côté Amélie Poulain qui se révèle alors que la vie lui fait un sale coup.
    Si vous ne connaissez pas encore l'univers de Gilles, foncez ! Et comme d'habitude, ne faites pas l'impasse sur les remerciements dans lesquels il nous raconte les cadeaux les plus étonnants qu'il a reçus ou les dédicaces les plus surprenantes qu'on lui a demandées.

    07/02/2021 à 15:24 7

  • Le Jour des cendres

    Jean-Christophe Grangé

    6/10 Une déception en ce qui me concerne. Le thème me semblait passionnant, le cadre et l'atmosphère propices à une ambiance sombre et mystérieuse. Et en fait, pas du tout ! J'ai l'impression que ce roman a été écrit trop vite, bâclé. Il y avait moyen de nous faire mijoter, de chouchouter le suspense, de nous retourner le cerveau comme l'auteur sait si bien le faire. Et en fait, pas du tout.
    Je n'ai pas eu l'impression de lire du Grangé : pas de démesure, pas de scènes outrancières (mais à la limite, on ne va pas s'en plaindre), pas d'angoisse mais surtout pas d'intrigue tarabiscotée aux nombreux rebondissements. Le jour des cendres est calme, linéaire et classique. Pas d'ennui, une lecture agréable mais prévisible, courte (trop) et vite oubliable.

    07/02/2021 à 14:58 5

  • La Première Empreinte

    Xavier-Marie Bonnot

    7/10 Une très belle écriture, savoureux mélange de poésie élégante et de langage fleuri provençal.
    Il y a quelques longueurs, c'est vrai, mais l'enquête policière sur fond de préhistoire et de grottes sous-marine est réussie.
    Un bon polar comme on les aime, avec un scénario complexe et torturé comme on les aime également.
    Et c'est très agréable de flâner dans les calanques marseillaises, à une époque où il n'y avait pas d'internet et de téléphone portable.

    07/02/2021 à 14:50 3

  • Côté jardin

    Alain Monnier

    8/10 Ce court roman, singulier et cynique, mérite vraiment d'être lu car il ne ressemble à aucun autre.
    Dans la première partie de l'histoire, classique, nous faisons connaissance avec Jacques, héros malheureux, qui apprend qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau. Seule une opération risquée au faible taux de réussite lui permettra de guérir. C'est particulièrement terrible pour Jacques qui venait juste de tomber fou amoureux, pour la première fois de sa vie, de la belle Françoise...
    Puis on attaque la deuxième partie, hyper originale dans le fond et novatrice dans la forme. Car le récit devient une suite de monologues, déclamés par une succession de personnages plus ou moins étranges. Loin d'être ennuyeux, le procédé rend la lecture rythmée, touchante mais surtout caustique et parfois amusante. Ce qui est absolument terrible car la situation est abominable et pourtant, le lecteur, affreusement mal à l'aise, sourit à de nombreuses reprises et en a honte. On a de l'empathie pour Jacques mais le pathos est jugulé par le cynisme des personnages et l'incongruité de la situation. Le contraste entre la réalité, l'état de Jacques et les commentaires parfois déplacés des autres personnages est époustouflant.
    Une affreuse histoire donc, un cauchemar éveillé plein de rebondissements tragiques. L'ultime, dans les dernières lignes, est celui qui donne son titre au roman. C'est le plus inattendu et probablement le plus cruel.

    07/02/2021 à 14:31 2

  • Retour à Whitechapel

    Michel Moatti

    8/10 Roman remarquable à tous points de vue.
    La reconstitution historique de ce Londres du XIXème siècle est éblouissante et j'ai eu le coeur serré face à la misère noire et aux abominables conditions de travail de nombre de ses habitants.
    La construction du récit est singulière car à la façon d'un patchwork multicolore, elle mélange témoignages d'époque, lettres, photos, rapports d'autopsie, articles de journaux, publications scientifiques, scènes romancées et faits supposés.
    Ce livre, lent, n'est pas un page turner mais l'alternance des chapitres consacrés aux meurtres de l'Eventreur en 1888 et ceux, plus récents, se déroulant pendant le Blitz de 1941 est parfaitement maîtrisée et génère un rythme propice au suspense et au questionnement.
    Rares sont les thrillers littéraires et élégants et là, on tient vraiment un ouvrage d'une grande classe, doté d'une écriture précise, visuelle mais toute en pudeur. Sans compter qu'il offre un hommage touchant aux victimes de Jack l'Eventreur en leur rendant leur humanité : des prostituées, pas vraiment, mais plutôt des femmes dans le dénuement le plus total, prêtes à tout pour survivre dans une société victorienne cruelle et machiste.
    La théorie sur laquelle débouchent les recherches de l'auteur est très intéressante et convaincante. Il ne faut surtout pas faire l'impasse sur la postface du roman, absolument passionnante.

    09/01/2021 à 15:14 13

  • Le village des ténèbres

    David Coulon

    8/10 Super efficace, bien flippant et totalement addictif ! En somme, tout ce qu'on recherche dans un bon thriller.
    J'ai été ferrée dès les premières pages par cette mystérieuse histoire de disparition qui tourne au vrai cauchemar (c'est violent, vous êtes prévenus !) pour tous les protagonistes.
    L'ambiance devient très rapidement pesante, sombrissime et le scénario réserve quelques trouvailles intéressantes auxquelles on peut adhérer à fond, comme je l'ai fait, ou pas du tout si on est allergique aux théories du complot ou trucs du même genre.
    Les chapitres sont ultra courts et l'histoire file à cent à l'heure. David Coulon a savamment découpé son récit pour nous entraîner dans un tourbillon de folie !

    23/12/2020 à 16:55 9

  • Les Limbes

    Olivier Bal

    6/10 Un thriller fantastique et horrifique qui se lit facilement mais qui ne m'a pas totalement convaincue.
    L'écriture est visuelle, limite cinématographique mais pas toujours très soignée avec ses nombreuses répétitions et son style un peu pauvre.
    Quant aux personnages, ils sont trop peu caractérisés pour s'y attacher. Ceci est bien dommage pour un roman de type "survival".
    Cette histoire de limbes avait pourtant du potentiel mais les choix scénaristiques de l'auteur n'ont pas été à mon goût. J'ai eu du mal à articuler la première partie du livre, intéressante avec ses expériences scientifiques sur les rêves, à la seconde en mode "créature maléfique qui met le waï", et pas qu'un peu, dans notre bas monde.

    23/12/2020 à 16:44 3

  • Le Jardin

    Hye-Young Pyun

    6/10 Ce court polar coréen, très alléchant sur le papier, s'avère au final un peu décevant.
    On ne ressent pas vraiment d'empathie pour Oghi, le "héros", pourtant paralysé, muet et défiguré suite à un accident de voiture. Et si les divers aspects de l'enfermement (mental, physique et géographique) sont bien décrits, ils ne suffisent pas à nous procurer une sensation d'angoisse et d'oppression. La faute à une écriture assez froide et dénuée d'émotion. Trop de pathos, c'est parfois lourd mais pas de pathos du tout, ce n'est pas terrible non plus !
    Et puis surtout, le déroulé s'avère très prévisible, aucune surprise dans le comportement de la belle-mère, dans le passé d'Oghi et dans le dénouement.
    La seule chose que j'ai beaucoup aimé, c'est la subtile relation affective des trois personnages principaux "au jardin".
    Mais au final, si la lecture en est agréable, ce roman n'a rien à voir avec Misery de Stephen King auquel il est comparé et qui, sur un thème un peu similaire, nous prenait aux tripes.
    Je me permets de vous conseiller plutôt, sur un thème similaire, Côté jardin d'Alain Monnier.

    23/12/2020 à 16:23 4

  • Régression

    Fabrice Papillon

    8/10 Fabrice Papillon applique, avec talent, la même recette que lors de son premier roman, Le dernier hyver, et ça fonctionne vraiment bien.
    Sa marque de fabrique ? Une singulière alchimie entre thriller sanglant ( avec meurtres sacrificiels bien corsés), histoire, sciences, mythologie et philosophie.
    Avec aussi la grosse touche d'écologie qui va bien.
    Dans ce voyage dans le temps mémorable, les personnages charismatiques historiques défilent, avec leur lot d'anecdotes réelles croustillantes et l'on voit se croiser, au fil des pages Homère, Jésus, Nietzsche ou encore Rabelais.
    On apprend une foultitudes de choses étonnantes et une fois le livre refermé, on se jette sur internet pour en savoir plus, par exemple, sur la triste destinée de la Vénus Hottentote ou les récentes découvertes sur le tombeau du Christ.
    Et la partie contemporaine est toute aussi réussie avec du suspense et une belle brochette d'enquêteurs attachants et à la personnalité bien dessinée.
    Seule la fin est un peu décevante, trop abrupte après ce tourbillon d'informations.
    Mais Régression est un roman bien écrit, absolument captivant et intelligent : c'est la triple régalade pour les amateurs d'histoire, de sciences et de thrillers intenses !

    06/12/2020 à 13:44 7

  • Le Sablier des cendres

    Jeanne Sélène

    6/10 Un très (trop) court roman fantastique à l'intrigue alléchante et au départ mystérieux.
    Jeanne Sélène écrit merveilleusement bien mais le choix de son personnage principal pose problème. C'est une véritable ordure, n'ayons pas peur des mots, et rien dans le récit, qui alterne passé et présent, ne m'a permis de trouver des circonstances atténuantes à son comportement.
    Dès lors, compte tenu du faible attachement qu'il suscite, il n'est pas très agréable de suivre ses mésaventures (qu'il crève, charogne ! o)) et la fin, pourtant maligne, laisse un goût d'autant plus amer.
    Les autres personnages sont inexistants et j'ai trouvé que l'ensemble manquait d'épaisseur et d'émotion. Dommage pour une dystopie.

    06/12/2020 à 13:19 2

  • Le Coma des Mortels

    Maxime Chattam

    8/10 Si je m'étais arrêtée aux mauvaises critiques, je n'aurais jamais lu ce roman et quel dommage ! Je me serais privée d'un super moment de lecture inclassable, un oxymore à lui tout seul puisque c'est du "feel good noir".
    Je me suis juste éclatée devant les péripéties de Pierre et pourtant, il n'y a pas de quoi rire tant sa vie est cauchemardesque. Mais oui, Maxime Chattam fait preuve d'humour caustique, sait être drôle et il nous le prouve dans cet ouvrage, un OVNI dans sa bibliographie. On sent qu'il s'est lâché, qu'il s'est fait plaisir, qu'il est sorti de sa zone de confort et franchement, c'est très réussi ! Les personnages loufoques et les trouvailles délirantes (comme les appels téléphoniques au hasard ou le côté anti Amélie Poulain) me rappellent un peu le style de Fred Vargas et pour moi, c'est un sacré compliment !
    J'ai adoré les deux tiers du livre, j'ai jubilé lors des scènes au zoo et j'ai surkiffé les personnages féminins comme Tess ou Ophélie. Certaines passages sont un peu lourds et ennuyants, il est vrai. Quant à l'intrigue, à la limite, elle importe peu et heureusement car c'est là où le bât blesse : le dénouement m'a semblé en dessous du reste et en fait, je crois que je n'ai pas tout compris...
    J'ai écouté ce roman dans sa version audio et l'interprétation de Damien Ferrette est juste délectable, un vrai bijou qui a probablement influencé positivement la perception que j'ai eue de cette histoire.

    06/12/2020 à 07:39 7

  • Dans la neige

    Danya Kukafka

    5/10 "Dans la neige" ou comment le meurtre de Lucinda, une adolescente de 15 ans est le prétexte pour un roman introspectif à trois voix : celle de Cameron, amoureux transi qui passait son temps à l'observer, celle de Jade, qui la jalousait terriblement et celle de Russ, l'inspecteur chargé de l'enquête.
    Danya Kukafka, malgré son jeune âge, possède une très jolie plume, élégante et poétique. Mais, à mon goût, le fond n'est pas à la hauteur de la forme et
    j'ai poussé de nombreux soupirs d'ennui devant les états d'âme (interminables ?) des trois personnages principaux. L'enquête, minimaliste, ne ravira pas les amateurs du genre et le suspense n'est pas franchement au rendez-vous. Mais là n'est pas le but de ce roman que certains trouveront probablement "magnifique" mais qui ne m'a ni touchée ni complètement séduite malgré, et c'est un paradoxe, l'accent mis sur les ressentis et les émotions.
    De ma lecture, je retiendrai juste cette phrase : " Et puis, comme par miracle, la neige : la plus belle façon pour le ciel de pleurer un être humain".

    06/12/2020 à 07:27 3

  • Les Désarrois de Ned Allen

    Douglas Kennedy

    7/10 Une mise en place interminable qui aboutit finalement à un honnête polar financier.
    J'ai trouvé que les désarrois de Ned étaient quand même très "supportables" en comparaison de la descente aux enfers rencontrée par d'autres personnages principaux masculins de Douglas Kennedy comme Harry de La femme du Vème ou Nicolas de Cul-de-sac. Je dois être sadique car j'ai été un peu déçue de ce point de vue ! o)
    Pas le meilleur roman de l'écrivain donc, pas le plus touchant ni le plus excitant mais l'auteur sait y faire pour nous maintenir intéressés jusqu'au bout.

    06/12/2020 à 07:12 1

  • Le Loup peint

    Jacques Saussey

    7/10 Un roman sanglant et violent qui ne peut pas laisser indifférent.
    On sait que Jacques aime bien malmener ses lecteurs, les secouer et les faire passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.
    Bref, un style toujours percutant, un scénario toujours diabolique et un suspense toujours présent.
    Mais je regrette un peu l'absence de crédibilité de ce style de thriller et surtout ce curieux mélange que nous propose l'auteur, pas forcément très savoureux ni très équilibré, de vengeance personnelle et de terrorisme bactériologique.

    23/10/2020 à 10:54 7

  • Abysses

    Frank Schätzing

    8/10 Roman monstrueux de par sa taille et de par la richesse des thèmes abordés. Les amateurs d'écologie, de géologie, de biologie marine et plus généralement de sciences seront aux anges car l'ouvrage regorge d'explications scientifiques. Les aspects philosophiques ne sont pas en reste et le lecteur s'interroge souvent face aux problématiques évoquées par Frank Schätzing dans ce livre érudit et passionnant mais hélas fort peu connu.
    Effectivement, pas mal de passages "techniques" sont un peu longs et durs à digérer mais leur nécessité me semble incontestable pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire époustouflante contée par l'auteur.
    Certaines scènes (attaques de baleines, tsunami notamment) sont stupéfiantes et ce roman ferait une série formidable : entre le terrifiant scénario catastrophe puissance mille, impeccablement maîtrisé, les décors (Norvège, Pôle Nord...) et les personnages variés et charismatiques, il y a de quoi captiver plus d'un spectateur.
    Et contrairement à d'autres lecteurs, j'ai adoré la fin !
    Pour moi, Abysses est, malgré ses longueurs peu attrayantes, un incontournable du genre.

    23/10/2020 à 10:33 9