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6/10 Pendant 300 pages, j’ai été très intéressé, et même captivé par l’intrigue originale et mystérieuse à souhait.
L’auteure construit progressivement, méthodiquement, habilement son puzzle d’autant que l’écriture, hybride, moderne, mais enlevée m’a séduit. Bref, je passais un très bon moment à lire ce roman (qui se lit comme un roman policier, mais plus ambitieux).
Et puis, sur les 100 dernières pages, tout se précipite, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose, sauf que dans ce présent cas, je n’ai pas pu me départir de cette impression que l’auteur, impatiente, voulait se débarrasser de son histoire.
La psychologie des personnages - deux femmes, Mila et Camille et un homme Abel - est assez fouillée, mais dans ce triangle amoureux, Camille est clairement le maillon faible tant j’ai eu du mal à croire à sa souffrance.
Une fois le livre reposé et le soufflé retombé, je reste mitigé. Si je ne regrette en rien ma lecture qui m’a vraiment happé (le fond comme la forme) pendant les 3/4 du livre (même lorsque j’ai compris les tenants et aboutissants), mais je n’ai pas pu m’empêcher de penser qu’en dépit de la thématique intelligemment abordée (l’Art comme moyen de guérison après un traumatisme), il était difficile de comprendre et finalement de croire à cette histoire et aux motivations de ses protagonistes. Derrière le côté un peu baroque qui se dégage de ce roman audacieux dans son approche, il demeure au final et malgré tout quelque chose de factice, quelque chose qui sonne - volontairement ? - faux.
En ce sens, avec ses interprétations multiples et cette impression d’esbroufe, le titre “Artifices” est très bien choisi.04/02/2023 à 21:54 schamak (112 votes, 6.2/10 de moyenne) 2
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8/10 Il y a du Fred Vargas dans l'écriture et les personnages de Claire Berest. C'est amusant, loufoque et touchant. Et d'ailleurs, le point de départ est très "Vargassien" : "Qui a fait rentrer par effraction un cheval à Beaubourg, et pourquoi " ?
Joli scénario mais largement prévisible pour qui est habitué. Là n'est pas l'essentiel car ce livre vaut surtout pour ses quatre "héros" : Abel, le flic mystérieux et émouvant, qui donne du Doliprane à ses 94 orchidées et se croit couvert de poux, Elsa, la voisine du dessus, un peu trop envahissante, Camille, la collègue amoureuse d'une drôlerie infinie et Mila, l'artiste outrageusement provocatrice.
Les réflexions sur l'art sont intéressantes et j'ai pris énormément de plaisir à suivre les délires de la performeuse Mila et à découvrir ou redécouvrir certaines oeuvres ou "curiosités" artistiques.
Un roman inclassable qui peut-être assez clivant comme tout ce qui sort de l'ordinaire mais que j'ai beaucoup apprécié.06/03/2022 à 09:30 Ironheart (842 votes, 7.4/10 de moyenne) 5