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Les Géants
6/10 J'ai apprécié ce roman sur la Côte Basque, qui met en scène deux familles qui essaient de joindre les deux bouts et surtout de faire bloc en préservant l'amitié et la solidarité.
L'une d'entre elles va devoir faire face à un secret de famille qui éclate avec la sortie de prison du grand-père. On s'attache vraiment aux personnages, notamment ces jeunes liés par l'amitié depuis l'enfance, et pour certains par l'amour depuis peu, sans oser le révéler au grand frère et meilleur ami.
Des gens ordinaires qui font bloc face aux coups durs de la vie, des jeunes qui se battent pour réaliser leurs rêves, jusqu'à un final digne d'un western moderne, avec course au trésor et flinguage tous azimuts.
Un roman assez captivant et inter-générationnel qui met en avant les valeurs d'amitié, de fidélité, de solidarité et de résistance, dans une ambiance de plage et de surf particulièrement dépaysante.
Une lecture qui fait du bien !02/08/2015 à 12:38 7
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Le Village
8/10 Un thriller haut de gamme qui mêle traque, survie, aventures, évènements historiques, dans un récit d'une extraordinaire efficacité, riche en rebondissements et en surprises.
Les personnages sont parfaitement campés, parfois en proie à des dilemmes moraux, des drames ou des émotions que le lecteur, en totale empathie, ressent également, et d'ailleurs d'autant plus fortement que son imagination et son ressenti sont sollicités avec brio par l'absence de pathos et la retenue remarquable dont sait faire preuve l'auteur dans ses descriptions.
À l'aide de son écriture simple et directe, fluide et très visuelle, Dan Smith nous immerge dès les premières pages dans un récit aussi original qu'addictif, tendu et mouvementé, riche en surprises, en suspense mais aussi en moments d'humanité au sein d'une époque et d'un environnement hostiles qui en manquent cruellement.
Une réussite totale pour ce roman puissant, mené d'une main de maître jusqu'à la dernière ligne.27/05/2015 à 07:24 7
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Fleur de cimetière
7/10 Un thriller psychologique qui possède une construction et un suspense d'une redoutable efficacité. On s'attache à ce père au fur et à mesure car il est hors de question pour lui de rester les bras ballants et d'accepter que sa fille soit oubliée et que tout ne continue pas à être fait pour trouver la vérité, explorer et vérifier toutes les pistes. Pour lui, elle ne peut pas être morte, par conséquent il ferait tout pour la retrouver.
Un polar très addictif.28/02/2015 à 12:12 2
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Les Chiens de Belfast
6/10 Première enquête de Karl Kane, privé à Belfast, personnage attachant et bourru, spécialiste en réparties cinglantes, en butte avec les autorités - et particulièrement la police - dont il soupçonne la corruption, ce qui va d'ailleurs lui être démontré ici à un niveau encore jamais vu.
Un roman rythmé, qui alterne les points de vue à l'aide de courts chapitres, traversé d'éclairs de violence brutale mais aussi éclairé par l'humour noir et les dialogues savoureux de Sam Millar.
Du pur hard-boiled version irlandaise qui, malgré quelques petites imperfections au niveau de l'intrigue vers la fin, tient le lecteur en haleine et possède une saveur autrement plus authentique que tant de pâles copies formatées et fabriquées à la chaîne qui envahissent les librairies.10/02/2015 à 06:52 5
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Chambre 507
J. C. Hutchins, Jordan Weisman
5/10 Un "petit" thriller divertissant, plutôt fun et bien troussé, avec des personnages intéressants et dont le principal intérêt vient de son flirt très léger avec le surnaturel. Dommage que le potentiel initial de l'intrigue ne soit pas plus exploitée. Si sa fin ouverte (les auteurs avaient peut-être prévu d'en faire une série ?) fera grincer des dents les lecteurs trop rationnels mais ne constitue pas en soi un problème ; ce qui est plus gênant et frustrant vient en revanche du fait qu'un grande partie des questions que l'intrigue avait soulevée sur le passé familial du héros ne trouve au final aucune réponse. Pas inoubliable (loin de là), pas indispensable, mais pas mauvais non plus et assez rafraîchissant.
06/01/2015 à 07:42 3
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Les Mensonges
8/10 Une belle découverte. Roman intimiste, tout en subtilités et en émotions, avec une belle écriture fluide et des personnages attachants aux fêlures et tourments très finement dépeints.
Là où "Les Apparences" de Gillian Flynn m'avait laissé de glace avec sa mécanique trop carrée et bien huilée, le roman de Karen Perry aura su me toucher jusqu'à sa toute fin grâce à une véritable épaisseur romanesque et une dissection minutieuse des failles et imperfections du quotidien d'un couple qui vire lentement mais sûrement vers la tragédie. Une réussite.02/01/2015 à 20:25 2
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Je suis Pilgrim
7/10 Un gros thriller d'espionnage globalement divertissant. Toutefois, on n'échappe pas à quelques longueurs souvent inévitables avec ce genre de gros pavés - celui-ci aurait incontestablement mérité un bon dégraissage - ni à quelques rebondissements et résolutions d'énigme frisant parfois le grotesque. Assez agaçant, tout comme l'est cette vision réductrice - et fausse - des Etats-Unis en tant que sauveurs du monde - alors qu'ils n'en sont que les gendarmes auto-proclamés et les impérialistes les plus agressifs - et qui s'accompagne ici d'un mépris à peine voilé pour à peu près tous les autres pays. Voilà pour les défauts. Cependant, Terry Hayes parvient à emporter le morceau grâce à son talent évident de conteur et son astucieux parti-pris d'épaissir son personnage principal à l'aide d'amples flashbacks sur son parcours atypique au sein du monde complexe et plutôt fascinant du renseignement américain. Au final, pour peu qu'on ait du temps devant soi et qu'on le prenne pour ce qu'il est - c'est-à-dire un pur divertissement - ce roman se démarque sans peine de la production industrielle et standardisée de thrillers US qui envahissent les tables des libraires et se lit avec un certain plaisir. Même si, une fois la dernière page tournée, on est quand même soulagé de l'avoir terminé.
05/12/2014 à 06:55 9
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Les Apparences
7/10 Un roman long à démarrer, dont le premier rebondissement intéressant n'intervient qu'au bout de 200 pages. À partir de là, et encore plus une fois commencée la seconde partie, le récit devient enfin un page-turner qu'on dévore facilement pour une raison principale : savoir comment tout cela va se terminer. Cependant, j'avais déjà plus ou moins anticipé le principal retournement de situation de la seconde partie, et si le récit ne manque pas de machiavélisme et d'intérêt, je n'ai pas été au final totalement convaincu. La fin est sans éclat, là où on espérait un dernier rebondissement vraiment bluffant, et j'ai donc terminé ces Apparences en étant à vrai dire globalement un peu déçu, par rapport au thriller plein de rebondissements et à la tension insoutenable que je m'imaginais lire.
11/10/2014 à 15:31 3
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La Maison des chagrins
8/10 La Maison des chagrins est vraiment un fabuleux et magnifique roman noir, porté par une écriture puissante, élégante et racée, ainsi que des personnages qui crèvent le papier, et dont l'auteur dissèque la psychologie complexe sous les yeux ébahis du lecteur.
L'intrigue, en apparence simple, se révèle être en réalité un véritable monument de construction virtuose, en ne dévoilant son ampleur, sa profondeur et ses multiples intrications que petit à petit, comme les pièces disparates d'un grand puzzle que le lecteur assemblerait naturellement en suivant le récit captivant de Del Arbol, mais qui, au fil des rebondissements et des retournements de situation, laisserait transparaître au final un tableau d'ensemble vertigineux et terrifiant, radicalement différent de l'image que l'on croyait recomposer initialement.
Magistral, éblouissant, passionnant, glaçant et souvent poignant, La Maison des chagrins est comme une gigantesque et diabolique boîte de Pandore que plusieurs personnes auraient ouverte au nom de la vengeance, croyant ainsi pouvoir apaiser la souffrance qui les ronge, celle du deuil impossible de leur enfant ou de l'être qu'ils aimaient, mais dont ils auront à supporter en retour l'incroyable cruauté de la vérité, laquelle les obligera en plus à regarder dans le miroir l'insoutenable reflet de leur véritable personnalité.
Victor Del Arbol s'impose comme l'un des très grands auteurs de romans noirs, à suivre de près.
Et sa Maison des chagrins fait partie de ces grands romans qui cloueront le bec, en les ridiculisant, de tous ceux qui oseront encore affirmer aujourd'hui que le polar n'est pas tout à fait de la littérature...19/09/2014 à 08:58 10
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Ils vivent la nuit
9/10 Une très belle fresque sur l'Amérique de la Prohibition, avec ses trafics, sa corruption, ses gangsters et leurs organisations, qui n'avaient déjà rien à envier à ceux de la drogue et de ses cartels qui s'installera un peu plus tard. En suivant l'apprentissage puis l'essor de Joe Coughlin, dont les origines irlandaises ainsi qu'un père commissaire de police ne le prédestinaient pourtant pas particulièrement à embrasser à cette époque la vie hors-la-loi, Dennis Lehane dresse avec le talent qu'on lui connait le portrait aussi complexe que fascinant d'un homme qui souhaite vivre comme bon lui semble et refuse les règles que lui impose la société, un homme en quête de libertés, d'aventures et de richesses, mais aussi et surtout en quête d'amour. Et c'est à travers ce personnage éblouissant de Joe Coughlin que Lehane parvient à s'émanciper du simple roman de gangsters pour offrir à ses lecteurs un roman noir aussi ambitieux que réussi. Avec une narration d'une fluidité exemplaire, il déroule un récit parfaitement maîtrisé, puissamment visuel et même étonnamment cinématographique - peut-être trop, diront certains. En effet, il n'y a pas une seule scène dans Ils vivent la nuit que l'on n'imagine pas aisément retranscrite à l'écran.
Tout comme il n'y a pas un seul chapitre de cet excellent roman noir dont on ne se délecte pas...13/09/2014 à 17:35 6
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Pur
3/10 Personnellement, il ne me reste aucune sensation de Pur, plusieurs mois après l'avoir lu, et seuls me restent en tête la pauvreté de son intrigue, le grotesque de son final, le vide absolu de ses personnages-Playmobil, sans parler du message vomitif qui sous-tend le roman, comme quoi les Français sont de méchants névrosés, racistes et xénophobes, le même message culpabilisant qui nous est asséné à longueur de temps par les médias, certaines politiciens et autres officines communautaires spécialisées dans le marché lucratif de la victimisation.
En réalité, Pur n'est qu'une grossière caricature de la société française, écrite par un auteur aveuglé par l'idéologie gauchiste, et incapable de la moindre analyse objective.
Au sujet de ces fameuses "gated communities", mieux vaut lire cent fois l'excellent Utopia, de Ahmed Khaled Towfik, qui lui avait eu l'ouverture d'esprit d'analyser que ce phénomène de la multiplication de ces "communautés/lotissements fermés et surveillés" étaient en fait une conséquence logique de l'effondrement de la classe moyenne dans une société.
Bref, un roman vide, creux et grotesque, des personnages inexistants divisés entre méchants et gentils, une intrigue poussive qui se termine par un bain se sang ridicule, autrement dit une solution bien facile pour Chainas de tenter de clore son misérable roman.
Peut-être serait-il préférable pour tous que Chainas, désormais à l'aise dans la traduction de romans anglo-saxons, se décide à s'y consacrer pleinement et définitivement, plutôt que de nous infliger des romans aux allures de tracts pour le NPA, Le CRIF ou la Licra...21/08/2014 à 15:45 2
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Hollywood Zero
6/10 Un bon petit polar. Dominique Forma crée des personnages hauts en couleurs et, dans ce roman, se sert de son expérience personnelle - il a vécu plus d'une quinzaine d'années aux USA et à Los Angeles, où il a cumulé les expériences dans le cinéma jusqu'à devenir réalisateur de films - pour nous montrer l'envers du décor hollywoodien.
Petites frappes, grosses arnaques, femme (vraiment) fatale, un Los Angeles bien loin des couchers de soleil magnifiques que l'on a l'habitude de voir, avec ses quartiers glauques et sa faune interlope forment le décor et l'ambiance de cet Hollywood Zero.
Les dialogues sont vifs, les losers nombreux et le récit rythmé, on passe un bon moment de lecture avec ce roman qui a en plus le mérite de nous montrer l'autre face d'Hollywood et de Los Angeles.17/08/2014 à 13:56 3
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Aux animaux la guerre
9/10 Ce roman noir et âpre est excellent, captivant et décrit sans fards la triste réalité qui ronge notre société, la fermetures des usines, le chômage, la pauvreté, et les innombrables drames du quotidien que cela engendre.
À l'aide d'une construction polyphonique impeccable où chaque chapitre est consacré à un personnage, porté par une superbe écriture, parfaitement maîtrisée et évocatrice, et des personnages forts et puissamment campés, d'autant plus crédibles qu'il s'agit de gens simples confrontés au chômage, à la misère, au désespoir, à la tentation de boire pour oublier ou de s'embarquer dans des coups risqués et des trafics illicites de plus en plus gros pour se sortir de la merde, Nicolas Mathieu signe avec Aux animaux la guerre un beau et très grand roman noir qui fera date, parce qu'il aura réussi à écrire et décrire, sans jugement aucun, la déliquescence actuelle de notre société.
Incontestablement l'une de ces quelques très grandes révélations françaises de l'année à ne pas manquer.03/08/2014 à 18:02 8
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Purgatoire des innocents
3/10 À moins de ne jamais avoir lu de vrais bons polars, je ne comprends pas qu'on puisse aimer cette espèce de sous-thriller bas de gamme et aussi pauvre qu'une série Z. C'est vulgaire, fade, racoleur et ennuyeux. Pourtant, à la base le pitch est intéressant et quelques rares rebondissements (dont la fin surtout) sont réussis, mais complètement gâchés par tout le reste, tout ce "torture porn" vulgaire et racoleur censé représenter le suspense ou les moments de "grande tension" du livre, tout ça monté en pudding indigeste sur 600 pages. Les personnages sont transparents, caricaturaux, lus et vus des milliers de fois, comme ceux d'un pauvre téléfilm. L'écriture est basique, inexistante et l'on s'énerve et s'épuise à tourner tout ce papier inutile pour savoir la fin. Si seulement Giebel avait dégraissé son livre de la moitié des pages, j'aurais été plus indulgent et le résultat aurait pu être efficace, sans toutes ces longueurs et répétitions qui noircissent des tonnes de papier pour rien. Non, décidément, je ne comprends pas toutes ces louanges, commentaires dithyrambiques et notes maximales pour un produit aussi creux, pauvre en véritables sentiments et émotions à l'intérieur, mais tellement artificiel, bouffi par du remplissage. Je sais que les gros pavés se vendent malheureusement mieux qu'un polar mince car le lecteur a l'impression d'en avoir "pour son argent" - ce qui déjà est profondément stupide - mais je ne comprends qu'on puisse aimer, se contenter de si peu, là où pourtant sur le marché et pour le même prix sont publiés de nombreux et très bons auteurs, même nouveaux, avec de vrais romans, de vrais polars de qualité, même dans la catégorie des thrillers... non, j ne comprends pas, désolé.
20/07/2014 à 17:34 1
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La Faux soyeuse
9/10 "La Faux soyeuse" est un miracle. Un double choc. Celui du récit, et celui du talent de plume d'Eric Maravélias. Un récit puissant, saisissant et fascinant sur l'arrivée de l'héroïne en France au tout début des années 1980. La déchéance de Frank Varon et de tout ce qu'il aimait, sa femme, ses amis, la fille dont il avait toujours été secrètement amoureux depuis l'adolescence, dans la dope. Avec une écriture parfaite, des dialogues qui sonnent toujours juste, Eric Maravélias balance une claque monumentale, d'une noirceur totale, à la gueule du lecteur pour qu'il apprenne et comprenne à quel point l'héroïne est la pire des saloperies.
Une lecture salutaire, notamment pour les jeunes.19/07/2014 à 18:27 3
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Le Loup
7/10 John Katzenbach nous revient cette année avec ce nouveau thriller psychologique surprenant et efficace. Dans une intrigue où il revisite à sa manière (très spéciale) le conte du Petit Chaperon rouge, trois jeunes femmes rousses et vulnérables sont les proies d'un mystérieux écrivain psychopathe qui compte écrire le thriller qui sera l'oeuvre de sa vie... tout en le mettant en pratique en même temps.
Dès lors, le lecteur se retrouve aussi manipulé que les trois victimes par Katzenbach qui multiplie rebondissements et surprises tout au long de cette traque haletante. Mais il ne s'agit pas uniquement d'un jeu "du chat et de la souris", car l'auteur nous livre en parallèle les agissements de ce tueur diabolique, et à travers eux on se retrouve confronté à une personnalité déviante et criminelle assez fascinante. Aussi, lorsque les trois victimes décident de ne plus se laisser faire et de se retourner contre le pervers pour le tromper et le démasquer, les réactions de celui-ci sont aussi captivantes que la chasse à l'homme elle-même. Un thriller bien construit et maîtrisé, difficile à lâcher jusqu'à la toute dernière page. À dévorer !10/06/2014 à 09:23 4
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Par la grande porte
7/10 Un très bon polar, qui nous change des éternels thrillers à serial-killers, et nous réserve malgré tout bien des surprises ! Peuplé de personnages "croquignolesques", hauts en couleurs, troubles et ambigus à la fois, et doté d'une intrigue qui se révèle moins simple et basique qu'au premier abord et qui tient en haleine jusqu'à un dénouement surprenant, ce thriller addictif met en scène un anti-héros qui joue de malchance mais qui toutefois a l'air d'avoir plus d'un tour dans son sac... Très bien écrit par un auteur qui manie parfaitement ironie, cynisme et humour noir, et qui fait mouche dans les dialogues percutants et savoureux comme dans certaines situations décalées !
Bref, du tout bon, un polar surprenant et captivant, un parfait divertissement. Punchy !10/06/2014 à 06:54 1
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Boulevard
8/10 Un roman noir à la fois poignant et dérangeant, de par l'envers du décor hollywoodien qu'il dévoile. Ces gamin(e)s, ces jeunes adolescent(e)s venus s'échouer à Hollywood pour fuir le plus souvent le cauchemar qu'il vivait chez eux et rejoindre ce qu'ils s'imaginent être la ville des rêves, des stars et des paillettes, où ils trouveront forcément leur place et leur part du rêve américain.
Fuir un père incestueux, des parents alcooliques ou la misère pour se retrouver, une fois arrivé, face à une réalité qui n'offre aucune autre perspective d'avenir que de vivre dans la rue en mendiant, en volant et/ou en tapinant. La faim, le froid, la violence omniprésente de la rue et des maquereaux, enchaîner les passes pour pouvoir se payer une nuit au motel et de quoi manger, le Sida, se faire violer par un maquereau, Casey, 13 ans, va vivre tout ça à Hollywood. Heureusement, entre eux, ces jeunes sont soudés et forment une communauté, essaient de s'entraider, des amitiés se créent et parviennent à surmonter les drames et la vie au quotidien.
Parallèlement, un ponte de Los Angeles vient d'être retrouvé assassiné dans une chambre du Château Marmont, et la police est sur les dents : il s'agissait d'un des meilleurs amis du maire et Jimmy qui va être chargé de l'affaire subit une forte pression de sa hiérarchie. Lui, la quarantaine, dont le fils devenu toxicomane à 15 ans a fui dans la rue, est aussi hanté par toutes les horreurs qu'il a pu voir au cours de son métier.
Entre son enquête et sa vie, on suit donc aussi en parallèle le parcours de la jeune Casey, et l'auteur trouve le ton juste pour accrocher le lecteur, réaliste et sans pathos ni voyeurisme. On s'attache évidemment aux personnages, on vit et on souffre avec eux et, même s'il ne s'agit pas d'un thriller, la tension narrative qu'arrive à créer l'auteur tout au long du récit est une réussite. Quant au fond, malheureusement Bill Guttentag n'invente rien, lui qui a réalisé déjà plusieurs documentaires pour la télévision. La vérité qu'il dévoile est suffisamment glauque comme ça. Un très bon roman noir à conseiller, doublé d'une lecture salutaire.07/06/2014 à 14:05 2
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Les âmes perdues de Dutch Island
8/10 Le livre idéal pour découvrir l'univers unique, sombre et tourmenté, de John Connolly. Si ici l'intrigue est un peu plus linéaire que dans une enquête de Charlie Parker, on y retrouve avec bonheur un concentré des atmosphères noires, fantastiques et poétiques développées par l'auteur irlandais. Avec une construction implacable, des personnages bien campés - dont une belle brochette de "méchants" très méchants - et un décor naturel exploité à merveille, le suspense est d'une redoutable efficacité et ne cesse de monter en puissance. Connolly a un don pour mêler une touche de surnaturel à son intrigue sans pour autant tomber ni dans le fantastique facile qui lui permettrait de balayer toute rationalité, ni dans le ridicule comme tant d'autres auteurs qui s'essaient à ce mélange. Au contraire, ce cocktail subtil fonctionne une fois encore à merveille dans ce thriller glaçant et oppressant. Une réussite.
29/05/2014 à 18:58 9
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Le passé est une terre étrangère
7/10 Une spirale de déchéance remarquablement décrite et totalement crédible, des sentiments humains sondés et décrits avec une grande justesse, Carofiglio signe ici un roman noir fort et subtil à la fois, dont la mécanique implacable captive le lecteur, tout en le questionnant sur ses propres choix si celui-ci avait été à la place de Giorgio. Envoûtant.
27/05/2014 à 19:40 4
