athanagor Modérateur

289 votes

  • Les Fantômes de Kiev

    Cédric Bannel

    9/10 2nd opus de la série mettant en scène Edgar van Scana, cette histoire est imprégnée de l'actualité autour de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
    C'est technique juste comme il faut pour comprendre non seulement que le sujet est complexe mais à la fois aussi pour bien se rendre compte qu'on est très très loin de tout connaître en matiere d'espionnage.
    (D'ailleurs, il est à un moment donné que la France était parmi les meilleurs en espionnage, devant même les services secrets israéliens sauf qu'au contraire de ces derniers, nous ne communiquons pas sur nos victoires.)

    La France se retrouve en bonne place (pour ne pas dire complètement piégée) au sein de ce conflit et doit donc se sortir de cette ornière internationale. S'il s'avère que c'est vrai - et je n'en doute que très peu - c'est un truc dingue que nos dirigeants ont validé en croyant bien agir !
    Le Kremlin en veut à la France et va le lui faire payer. On découvre l'avance technologique de certains pays européens sur la Russie qui se défend ou attaque, elle, avec un patriotisme tout aussi puissant et dévastateur que nos armes de pointe.
    D'un agent secret infiltré tué à un complot plus que menaçant avançant masqué, on découvre que le réseau russe n'est pas si tentaculaire (donc d'autant plus plausible), car on sait d'où tout part.
    Il y a plusieurs histoires dans l'histoire et tout s'imbrique de manière "classique". Ce qui l'est moins, c'est ce qu'on y apprend, c'est le fond des histoires. C'est passionnant et flippant comme tout roman d'espionnage qui se respecte.
    Énorme coup de coeur pour les dizaines de pages des chapitres 70 et 77 de la partie 2, qui ne font pas avancer l'intrigue mais décrivent par le détail les vies ukrainiennes dans le premier et russes dans le 2nd, visuellement et quotidiennement ! Effroyable ! Glaçant !

    Cet Edgar est un James Bond des temps modernes ; c'est un plaisir de le voir manœuvrer loin de ses bases, toujours à l'aise avec ses techniques de la DGSE bien éprouvées. Il ne semble pas si infaillible que ça, ce qui pourrait donner une ou plusieurs suites aux aventures "légendaires" de ce "héros". Tout comme James Bond, il a de la chance. En tous cas, il sait la provoquer.

    Cédric Bannel m'avait déjà bluffé sur sa parfaite connaissance de l'Afghanistan. Il continue à me faire découvrir avec la même force d'écriture l'espionnage en son cœur, en Russie et Ukraine cette fois-ci.
    S'ils cherchent toujours quelqu'un pour prendre la suite du bureau des légendes, cet auteur me parait être l'homme ideal !

    Un secret 9/10 dans mon échelle de goût d'espion en herbe !

    09/08/2023 à 17:46 6

  • Que ta volonté soit faite

    Maxime Chattam

    9/10 J'avais arrêté de Chattamer.
    Depuis plusieurs années.
    Je m'ennuyais vite. Trop vite.
    Et là, j'ai repris. J'ai osé parce que ça faisait longtemps et je voulais me rappeler des belles choses, de mes premières amours avec la trilogie du Mal.
    Et quel plaisir de retrouver M. Chattam dans cet état ! Cette histoire est très très noire, sombre, violente. J'ai souvent été extrêmement gêné et c'est probablement pour ça que j'ai aimé l'originalité de l'intrigue et son final surprenant.
    Le style "histoire racontée" est plein d'audace et je me suis laissé embarquer. J'ai dévoré les chapitres rythmés et qui s'étalent sur plusieurs décennies.
    Et je peux conclure de cette reprise que c'était le moment idéal et je vais pouvoir re-Chattamer car j'ai de nouveau envie !
    Ici, on est vraiment au plus proche des personnages, limite dans leur tête, on connait leurs secrets les plus inavouables, ceux qui sont à peine confessés. Chaque personnages a son importance.
    La ville est également un des grands personnages très bien travaillé de ce roman rapide et efficace.
    Une réussite !

    18/05/2015 à 21:36 6

  • Rêver

    Franck Thilliez

    10/10 Le meilleur !
    J'aime énormément Franck Thilliez. Je peux dire qu'avec Polars Pourpres​, on l'a connu et aimé avant beaucoup d'autres. Mais c'est avec Rêver qu'il vient de me faire prendre conscience qu'il est devenu un géant du frisson car à chaque livre, il récidive !
    Il arrive à traiter les sujets scientifiques, sociétaux, techniques, technologiques comme personne. Et là, avec la narcolepsie, les troubles du sommeil, on frise le sublime dans... l'horreur !
    Une histoire mêlée, des chapitres entremêlés, des personnages troublants et troublés, des rebondissements de génie... Haletant !
    Et, cerise sur le gâteau, généralement lorsqu'une histoire est bonne, on regrette le traitement que l'auteur nous offre sur la fin. Et bien une fois n'est pas coutume, Franck Thilliez a concocté une fin qui est juste parfaite ! En plus, avec cette histoire de code, de chapitres alternés et différents de l'ordre chronologique habituel, il le fait avec force et on se laisse embarqué.
    Pas sûr que mes simples mots arrivent à vous convaincre mais je vous le dis, je vous le hurle : s'il ne faut en lire qu'un cet été, c'est Rêver !
    À l'année prochaine, Monsieur Franck Thilliez ! Mes nuits seront toujours trop longues d'ici là, mais je vous attendrai encore !!

    15/07/2016 à 15:23 6

  • Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu'un

    Benjamin Stevenson

    7/10 Tous les codes du roman policier sont là et respectés. Avec une narration humoristique qui détonne.
    L'auteur a respecté son deal de départ : jouer franc-jeu.
    Il parle très souvent au lecteur que nous sommes et j'ai pu y retrouver du Moerell et de l'Edika (référence de fan de Fluide Glacial, déso) dans cette manière d'écrire ; et ca fait du bien. Pour la référence citée sur la 4e de couverture avec la série Netflix dans laquelle joue Daniel Craig (à couteaux tirés), je la trouve très juste, même si le rythme n'est pas aussi enlevé que son cousin télévisuel.

    On retouve les caractéristiques d'un Whodunit, un bon roman à énigmes et à tiroirs.
    L'histoire ? Je ne vais pas la décrire car le titre est aussi explicite que la BD intitulée "C'est le jardinier qui a fait le coup". On se retrouve comme dans un bon Colombo sous acide où tout le monde sait qui a tué, et on va donc se focaliser uniquement sur le "comment et pourquoi". Mais avec la maniere en plus, ce qui fera la différence.

    Je me rends compte que jamais je n'ai fait autant de références à d'autres oeuvres pour tenter de décrire une de mes lectures. Comme si je voulais à tout prix faire entrer ce titre dans une case. Alors que peut-être qu'il a, à lui seul, une seule case ! Son originalité est son ton unique. Je m'en souviendrai comme tel. En tous cas, plus que son histoire. Et je pense que c'est justement ce qui était recherché. En ça, il est reussi !

    Rien à ajouter, si ce n'est la position de ce drôle de livre sur mon échelle de goût : un bon 7/10 sur l'échelle du frais et de l'original.

    21/07/2023 à 16:09 6

  • Un Animal sauvage

    Joël Dicker

    9/10 Si tu lis mes avis (force à toi !), tu peux facilement lister les rares écrivains dont je ne loupe aucune sortie d'un seul de leurs livres. Tu sais donc que Joël Dicker en fait partie. Et cette fois-ci encore, je n'ai pas été déçu.

    Pour une fois, on ne parle pas de meurtre sanglant ou de situation sordide d'une noirceur troublante. J'ai lu ici un roman à suspense, avec des mystères, des secrets, des non-dits, de l'amour, de l'amitié, des trahisons, des réconciliations ; la vraie vie en somme.

    Joël Dicker joue avec le temps. Il imbrique, il rythme, il ralentit. Il joue avec juste 7 minutes, qu'il étire pour mieux nous les faire vivre.
    Ce sont ces 7 minutes qui sont la colonne vertébrale de cette histoire. De ces histoires, plutôt. A partir d'un seul braquage qui doit donc durer 7 minutes pour réussir, Joël Dicker nous place au cœur d'une histoire courte et passionnante à multiples étages comme il en a pris l'habitude.
    Le temps se mêle et se démêle sans nous faire perdre le fil de l'histoire principale. Toutes les situations se répondent. C'est remarquable ! C'est ultra addictif alors qu'au final, on pourrait penser qu'il ne se passe rien. Sauf que !
    Sauf que Joël Dicker répond directement aux questions qu'il VA poser. Il joue avec le temps, je te le dis ; notre temps de lecteur.

    On passe de la légèreté à l'angoisse sans s'en rendre compte. C'est vraiment sauvage et les humains sont ici décrits à la perfection : personne n'est tout blanc, personne n'est tout noir. Les personnages secondaires impactent les premiers rôles, et inversement.
    2 couples au centre. L'un admire l'autre. L'autre envie l'un. Les vies se croisent. Les apparences explosent. Chaque événement à son importance. Chaque micro détail peut ébranler l'édifice fragile d'une vie bien rangée, et on ne les voit arriver qu'après.

    Ce roman est court par rapport à ses précédents, et il se lit très très vite.
    L'action n'est pas présente à chaque page, mais les excellents dialogues donnent un dynamisme assez troublant : ils permettent de se rendre compte que ce ne sont pas les personnages qui bougent, c'est l'environnement dans lequel on croyait jusqu'alors qu'ils évoluaient.
    On est tour à tour dans la tête des personnages, ou un objet dans la pièce ; on est le vrai spectateur de cette histoire qui nous happe.

    J'ai tourné les pages sans pouvoir m'arrêter et ça faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à me plonger dans une histoire.
    Les ayatollah de la littérature classique, qui aiment détester le succès populaire, ne s'y retrouveront pas. Par principe, et parce que Dicker nous a fait du Dicker, et c'est tant pis pour eux. Ceux qui cherchent les bonnes histoires parfaitement racontées en auront pour leur rythme cardiaque. Tant mieux pour eux.

    C'est un sauvage 9/10 dans mon échelle de goût.
    Rendez-vous à la prochaine histoire !

    12/03/2024 à 01:26 6

  • Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès

    Romain Puértolas

    9/10 J'adore ces titres qui accrochent. Romain Puértolas aussi. Après un envoûtant L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea (c'est pas moi qui fait des avis trop longs, c'est les auteurs que je lis qui m'obligent, Votre Honneur !) il m'envoute de nouveau avec l'affaire du siècle. En tous cas, du mien. Pas sûr que je vive une affaire aussi dingue que celle de Xavier Dupont de Ligonnès (ah si, peut-être Daval, mais bon, comme elle est "terminée", c'est moins fantasmagorique sur le long terme). Et ce roman sous forme d'enquête imbriquée à un procès tient toute sa promesse. C'est de la fiction mais ça sonne vrai !

    Pour parler du fond, que ferais-tu, toi, si tu pensais voir ce type ? Tu réagirais tout de suite ou après ?
    Franchement, déjà, est-ce que tu n'aurais pas un peu peur de te tromper (aéroport de Glasgow, hein ! La honte intersidérale du journalisme) ? Tu interviendrais comment, à quelle réactivité, avec l'aide de quelqu'un, seul ?
    Et bien Romain Puértolas, lui, obsédé par cette affaire, s'est posé la question qui me taraude maintenant, voire m'obsède, à cause de lui ; car si on attend tous la réponse à la question "mais qu'est-il devenu", lui, se demande "et si c'était moi qui le retrouvais".
    Je trouve cet angle génial.
    Et en plus, c'est drôle.
    Du Puértolas dans le texte.

    A lire car c'est avant tout une très bonne enquête et la manière de la penser, de la construire, est très intelligente. Et autre avantage de le lire maintenant, c'est que lorsqu'il sera retrouvé pour de vrai, ça aura moins de saveur. Même si perso, à mon avis (oui, tu t'en fiches mais tant pis (tu es arrivé là dans mon avis, (c'était un piège, en fait (tout ça pour ça)))) je suis sûr qu'il est mort ; donc ce livre, tu pourras le lire quand tu veux : il aura toujours la même saveur.

    Un 9/10 dans mon échelle de goût, tant sur la forme que sur le fond. L'exercice est brillamment réussi !

    PS : mais sans rire, si on le retrouve, nommons-le Ministre de l'économie. Parce que s'il est retrouvé demain, il aura tenu quand même 13 ans avec 30 balles en poche, retirés dans ce distributeur à Roquebrune-sur-Argens. Alors la vraie question serait : Rat ou Génie de la finance ? J'ai mon idée. Mais en fait, j'ai plein d'idées sur cette histoire. Comme toi, j'en suis sûr. Et comme romain Puértolas, cet auteur très... malin.

    27/04/2024 à 02:04 5

  • Derniers mètres jusqu'au cimetière

    Antti Tuomainen

    7/10 Humour noir omniprésent pour un livre court, rapide et bien construit quoiqu'un peu trop linéaire à mon goût.
    Il apprend qu'il va mourir dans les jours qui viennent car victime d'un empoisonnement. Il va l'annoncer à sa femme qu'il découvre couchant avec l'un de leurs employés. Ils avaient monté ensemble un belle société qui vend des champignons. Les affaires marchent bien mais sa prochaine mort et la vengeance qui l'animent lui font prendre des décisions radicales, soudaines aux conséquences inattendues, surtout avec l'arrivée de concurrents plutôt louches. Ce sont d'ailleurs ces derniers qui donnent un ton décalé à cette histoire, et qui en fait son charme.
    Clairement pas le polar de l'année, mais un très bon moment à qui cherche un roman à énigmes sympa pour passer un bon moment.

    08/06/2019 à 11:34 5

  • Indécence manifeste

    David Lagercrantz

    6/10 Assez bon livre, mais pas assez de nouveautés, rebondissements, pour être mieux classé dans mon échelle de goût !
    Pourtant Turing était un terreau parfait ! Dommage quand même car il méritait mieux. D'ailleurs, le film biographique sur ce héros qui a changé le cours de l'histoire est bien plus passionnant à suivre. Mais les 2 sont malgré tout plutôt complémentaires puisqu'ils ne traitent pas les mêmes événements de sa vie.

    21/11/2017 à 21:52 5

  • L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea

    Romain Puértolas

    9/10 Fluide, simple, efficace et tendre. Au départ, une idée surréaliste basique d'un indien dont on pourrait croire qu'il n'a pas de chance, et tout s'enchaîne à un rythme soutenu mais parfait pour ce qui devait durer 10 pages : l'armoire dans laquelle notre héros se cache bouge, donc il dit "hohé ! Il y a quelqu'un dedans". Et hop ! Les monteurs Ikea ouvrent le meuble, le voit, et tout le monde se marre de cette situation cocasse et puis voilà.
    Mais non, l'idée de génie de cet excellent feel-good est de poursuivre dans la loufoquerie, à chaque étape de son voyage, en arrivant à le rendre réaliste ! Car oui, j'y ai cru ! Je l'ai voulu et j'y ai pris du plaisir.

    30/04/2023 à 10:33 5

  • L'Inconnue de la Seine

    Guillaume Musso

    8/10 Quel raconteur d'histoires ! Personne ne peut dire le contraire : tu commences Musso et tu es happé immédiatement.
    Il ne sera probablement pas un auteur étudié à l'école pour ses allitérations sonnantes, ses métonymies subtiles, ses synecdoques savoureuses ou antiphrases éclairantes, mais pour sa construction de récit, il est indéniablement redoutable !
    Et je critique, je critique, mais j'ai aussi l'honnêté de dire que je ne lui arriverai jamais à l'épaisseur de sa plante de pied en quelque figure de style que ce soit.

    Maintenant que j'ai dit ça, je précise un énorme point noir sur certains passages : il sait qu'il a de très très nombreux lecteurs et donc il en profite pour faire passer des messages. Il semble s'être fait plaisir. Et ça m'a gêné. Il défonce la maire de Paris à chaque chapitre durant la première partie ! Paris est ici décrite comme sale, peu accueillante, délabrée, à l'abandon. Délaissée par les touristes avertis. Je ne vis pas à Paris, mais j'ai trouvé ça puérile et un peu gratuit. Limite... politique. C'est peut être vrai, mais il y avait d'autres moyens de faire passer ce sentiment sur cette ville. Avec des figures de style par exem.. ho wait!

    Hormis ça, l'histoire va vite. Parfois, un peu trop. Trop facile, même. Les situations s'enchaînent bien mais sont un peu trop expéditives. Il laisse le plausible de côté. Il ne s'embarrasse pas des agissements de ses propres personnages et les fait emprunter les chemins qui arrangent son rythme. Un peu comme un jeu vidéo aux cinématiques calibrées avec des conversations qui se terminent sèchement puisque les concepteurs savent que plus serait superflu. Par exemple, il vire une stagiaire en 2 lignes sans ménagement dès sa première apparition mais comme sa présence est utile (et ça se sent venir 3 livres à l'avance !), il la fait réapparaître aux besoins de notre héroïne, puis disparaître soudainement. Tel le trombone Word dans la suite Office 95 (ok boomer !) Des tonnes de questions sur le pourquoi d'une telle situation ne trouveront jamais aucune réponse. D'aucuns diront qu'il faut se laisser porter par l'histoire mais là, même moi qui d'habitude y arrive bien, j'ai été chagriné.

    Pour le reste (oui, parce qu'il y a un gros reste et que là, j'avoue que je n'ai pas bien vendu l'affaire), c'est du tout bon !
    Les questions sont très bonnes. Les pistes suivies le sont toutes autant. Les personnages, bien que de surface très longtemps, sont attachants car troublants. Tous !
    D'ailleurs, ce qui est agréable, c'est qu'ils ne sont pas nombreux donc on maîtrise les ramifications qui servent l'épaisseur de l'histoire.
    Il part sur du fantastique pour basculer vers le réel. Et ça, j'aime ! Pas de faux-semblant ou de porte dérobée fantastique et trop facile. Un peu à la Thilliez (c'est un compliment, mais notez quand même bien le "un peu", sans quoi, je vous aurais autorisé à m'envoyer des cailloux)
    L'univers - que je ne devoilerai évidemment pas ici car il fait tout le charme de l'histoire lors de son devoilement - est bien traité et on apprend des choses.

    Encore un bon Musso, maître es story-telling, auquel j'attribue un festif 8/10 dans mon échelle de goût car l'histoire m'a vraiment captivé, pile calquée sur le calendrier de Noël, donc dans mon actualité !

    27/12/2021 à 15:57 5

  • La Cité des Jarres

    Arnaldur Indridason

    7/10 Mon premier Indridason. J'ai commencé par celui qui était le plus connu et le plus apprécié.
    L'ambiance nordique, une vraie enquête, plutôt noire, avec des histoires de famille classiques mais bien amenées sur le sujet des maladies héréditaires... tout ça a fait que je n'ai pas été déçu, mais pas totalement convaincu non plus ; je ne vais pas me faire toute la série comme j'en ai parfois pris l'habitude lors d'un méga coup de coeur sur une série, mais j'y reviendrais sûrement.

    26/02/2017 à 10:33 5

  • La Disparition de Stéphanie Mailer

    Joël Dicker

    9/10 600 pages en 12h sur 3 jours.
    3e livre de Joël Dicker avalé cette année pour moi. Oui, je rattrape mon retard ; mais avec un plaisir absolu ! 3 titres et 3 histoires fabuleuses. En ce qui concerne cette disparition de Stéphanie Mailer, c'est un jeu de construction à peine imaginable. Tout se croise, se décroise, s'enchaîne, rebrousse chemin, avance, accélère, tatonne. Les personnages de cette petite ville des Hamptons ont chacun leur place bien définie dans cet univers impitoyable des petites villes américaines où tout le monde se connaît et a un secret sur l'autre.
    Le terreau de Dicker est bel et bien le même que ses autres livres comme on le lit souvent mais j'aurais tendance à dire : et alors, tant que l'histoire est bonne ? Et cette histoire l'est carrément ! J'ai pris rellement autant de plaisir qu'avec Harry Quebert et cette même trame policière, ce même style assez unique où les changements de temps et de narrateurs s'enchaînent sans que cela ne nuise à la lecture. Et cette sensation de copie n'est pas un défaut selon moi, bien au contraire.
    En résumé, la chanson d'un bon polar s'applique parfaitement à Joël Dicker : C'est lui. C'est lui. C'est lui. C'est lui. C'est lui. Ah non, en fait c'était lui.
    L'enquête avance à petits pas mais les pistes sont creusées efficacement. Seul regret minuscule : j'avais deviné très tôt "ce qui est visible et que personne n'a vu". Mais finalement, peu importe, toutes les pistes étaient importantes à creuser pour comprendre le final grandiose.
    Quel plaisir ! Il écrit des pavés mais Dicker devient pour moi une valeur sûre comme véritable raconteur d'histoires.

    17/08/2019 à 00:54 5

  • La Fille du train

    Paula Hawkins

    7/10 L'intrigue commence très très bien avec des scènes de voyeurisme que nous avons tous osé vivre depuis notre wagon : on imagine les vies de ceux qu'on croise rapidement au gré de notre voyage, eux chez eux et nous dans notre train. Ça augurait d'un excellent livre et d'un bon moment durant lequel on se serait esclaffer régulièrement "rololo, j'aurai tellement aimé avoir eu l'idée de cette histoire".
    Au final, ce premier sentiment sur l'intrigue retombe pour finir totalement à plat par un dénouement très "vaudeville".
    Mais on est quand même tenu en haleine par une construction narative très maligne qui nous fait dire "rololo, j'aurai tellement pas pu écrire une histoire comme ça".
    Bref, intéressant sur la forme, moins sur le fond, ce livre se lit très vite et reste trop classique à mon goût pour m'arracher un "rololo" de plus.

    17/09/2016 à 09:50 5

  • Lontano

    Jean-Christophe Grangé

    8/10 Revoilà le Grangé que j'aime !
    Une histoire très bien ficelée, avec une recherche de l'immortalité côté "gentils" et côté "méchants", mais chacun à leur manière. Je n'en dis pas plus sans quoi ce serait du spoiler trop marqué ! On joue ensemble avec l'ADN, la finance, l'Afrique et on flirte avec les lois de tous les pays évoqués (sans les visiter longuement, mais j'y reviendrai à la fin de ce commentaire) ! Bref, un mélange des genres parfaitement maitrisé par celui qui m'a fait aimé le thriller.
    La famille Morvan qu'on découvre ici est juste parfaite et totalement à mon goût car non manichéenne. Je la suivrai avec plaisir dans la suite qui se profile.
    Détail "amusant" : Grangé a eu l'habitude de nous faire voyager et découvrir par les détails des contrées lointaines dans chacun de ses livres. Et bien pas dans cet opus ; mais je me rassure sur ce point : le voyage a l'air d'être de la partie dans la suite !
    Donc au final, on peut le dire : Grangé est toujours bien présent et encore une fois au top !

    18/04/2016 à 13:04 5

  • Pandemia

    Franck Thilliez

    10/10 Ça faisait très longtemps que je n'avais pas mis un 10/10 sur Polars Pourpres ! Mais c'est réfléchi et assumé !
    Quel plaisir de plonger dans toutes ces horreurs, ces angoisses, ces diffusions de virus bactériologiques et informatiques ! La trilogie (si ce n'est la pentalogie Sharko/Hennebelle !) entamée avec Atom[ka] et [Angor] se termine en apothéose ! Le meilleur de la série et de très loin alors que les 2 autres étaient déjà excellents. C'est dire !
    Les thèmes sont très précis et bien utilisés. Pas d'étalage de connaissances à outrance, car tout est là pour servir l'intrigue et non pas pour que l'auteur nous prouve qu'il peut écrire une thèse en micro-bactériologie.
    Le Darkenet (ou l'un des Darkenets pour être précis) est un sujet central du roman. Encore un des éléments moteur très bien amené dans cette histoire dont je conseille vivement de lire les 2 titres auxquels de nombreuses références sont faites dans cette conclusion.
    Nul doute que ces milliers de pages qui constituent cette "saga" vont intéresser la télé pour en faire une série qui pourrait être atrocement géniale !

    14/07/2015 à 15:06 5

  • Quand sort la recluse

    Fred Vargas

    8/10 Mon 2e Vargas après un déceptif Pars vite et reviens tard lu il y a 18 ans. Et 18 ans, c'est la majorité, on a grandi, on a appris à lire, à ne pas rester sur une mauvaise impression donc suite à une chronique passionnée et dithyrambique d'un copain, je me suis dit qu'il était temps de redonner sa chance à cette auteur que j'avais définitivement mise de côté dans ma PAL.
    Après 9h de lecture, j'ai terminé Quand sort la recluse, la dernière aventure en date du commissaire Adamsberg.
    Et c'est là que je me dis qu'il y a 18 ans, je ne savais vraiment pas lire. Car le style, l'histoire, le rythme... Tout est fait pour me plaire ici !
    Ca démarre sur 3 enquêtes dont 2 torchées en 1 chapitre chacune. Et la 3e n'était qu'embrionnaire et perdue dans des scènes lentes installant seulement le décor au départ ; mais c'est pourtant cette histoire qui va déclencher cette irrésistible envie de tourner les pages et enchaîner les chapitres bien équilibrés.
    Fred Vargas est de celles qui vont nous raconter une histoire. Mais une vraie ! Pas une enquête toute bête avec des personnages manichéens dont on saura rapidement s'ils font partie des gentils ou des méchants. Non, une histoire nette, fluide mais difficile, sur un sujet original et bien traité. Surtout quand on sait que son plaisir n'est pas d'être en phase avec la réalité mais en phase avec la réalité qu'elle crée. Tout semble plausible ici.
    L'histoire maîtresse est portée par des petites bêtes au départ presque inoffensives et qui, à chaque fois qu'un pas en avant est fait sur une possible explication, se voit stoppée nette car la piste est mauvaise ou impossible.
    D'habitude, je n'aime pas les histoires avec trop de personnages. Et la brigade, les suspects, les victimes et l'entourage d'Adamsberg en regorgent ! Au final, je n'ai rien perdu en compréhension, bien au contraire.
    J'ai trouvé que les pistes et avancées dans l'intrigue étaient très rapides et je me suis surpris plusieurs fois à me dire que ça allait trop vite par rapport au nombre de pages restantes. Mais non ! Car l'astuce de Fred Vargas est justement de nous faire croire qu'on avance et puis non, c'est juste pour servir l'aspect ténu de cette enquête sur une dizaine de meurtres quasi-parfaits. Tout semble s'enchaîner facilement mais l'intrigue est vraiment tordue et intelligente. Seul petits regrets : d'un côté, Adamsberg fait ses plus grandes avancées grâce à d'autres personnes ; ce sont elles qui lui posent les questions que lui-même, en tant que commissaire, devrait se poser. Et de l'autre côté, trop de liens avec la propre enfance d'Adamsberg qui laisseraient penser, à tord, que cette enquête hors-norme est celle de sa vie et que personne d'autre n'aurait pu arriver à tout découvrir.
    Quoiqu'il en soit, j'y reviendrai, c'est certain car les touches d'humour de cette brigade ne m'avaient pas autant marqué à l'epoque. Mais bon, j'étais jeune (en tous cas, une majorité de plus que maintenant) et probablement, en terme de lectures, étais-je un peu... reclu.
    Voici un excellent 8/10 dans mon échelle de goût. Et une furieuse envie d'en entamer un autre. Et dans l'ordre pour comprendre les attitudes, bulles de proto-pensées et autres tourments d'Adamsberg.

    05/04/2020 à 11:03 5

  • Satan était un ange

    Karine Giebel

    8/10 Un avocat apprend qu'il a une tumeur au cerveau et refuse les quelques mois de surcis que lui offraient les médecins.
    Il s'enfuit vers nulle part, sans réfléchir, innove sans s'en rendre compte jusqu'à prendre un auto-stoppeur ; et tout va basculer petit à petit vers un roadtrip que ni l'un ni l'autre n'ont voulu aussi noir.
    L'écriture de Karine Giebel que je découvre avec ce titre est sèche, directe, hachée... Et tout autant humaine, visuelle, réaliste. 5h à couper le souffle, à la croisée des chemins (sans jamais s'en inspirer !) entre Breaking Bad pour la rencontre entre 2 personnages que tout oppose, Ne le dis à personne pour la traque, la fuite en avant, la vitesse, Comme une tombe pour l'originalité de l'approche, et La chambre des morts pour les doutes humains et profonds des personnages qu'on voudrait aider ; ces scénarios bien différents me permettent juste de décrire la manière dont j'ai vécu cette lecture, et pris énormément de plaisir à ne jamais vouloir m'arrêter, de peur, une fois n'est pas coutume, de ralentir les personnages ou même les abandonner !
    Une belle claque. Qui, je l'espère, m'en amènera d'autres !

    09/05/2020 à 11:31 5

  • Sharko

    Franck Thilliez

    9/10 Excellent ! Du très haut vol pour ce Thilliez de la saga Sharko/Hennebelle.
    Il se lit moins indépendamment des autres car beaucoup de références sont faites au tome précédent, mais ça se joue uniquement sur les personnages eux-mêmes, pas sur l'intrigue.
    Thilliez ose - et c'est sa marque de fabrique - abimer ses personnages, les maltraiter. C'est encore plus jouissif ici ! On veut qu'ils s'en sortent. Et on ne voit pas comment, jusqu'à la fin qui montre la nature, bonne ou mauvaise d'ailleurs, de chacun de ses "héros". Le circuit du sang, déjà touché du doigt dans d'autres tomes, est passé encore plus à la moulinette. C'est vraiment vraiment bon !
    Rythmé, horrible, vif, à vif... C'est LE livre de l'été, comme chaque été.

    18/06/2017 à 13:48 5

  • Arctic-Nation

    Juan Diaz Canales, Juanjo Guarnido

    8/10 Les dessins sont moins sombres que dans le premier opus de la série, l'histoire, elle, l'est encore plus ! Le racisme est super bien traité dans l'histoire. J'ai adoré l'arrivée de Weekly, le journaliste, qui amène une touche amusante au personnage de Blacksad.

    27/05/2007 à 14:51 2

  • Au bonheur des ogres

    Daniel Pennac

    9/10 1er livre de ma vie que je lis 2 fois. A 20 ans d'écart. Toujours excellent. Le souvenir du plaisir ressenti la première fois (j'avais oublié les détails de l'histoire) a été confirmé. Une tranche de vie tournée sous forme de polar (attention quand même : on est bien loin du Thriller gore ou des mécaniques du Who Done It à l'anglaise !) où s'entremêlent satyre sociale, sociétale et familiale. Le rythme est porté par les questions professionnelles et personnelles de Benjamin Malaussène - le grand frère d'une fratrie déjantée - et la survenance de plusieurs meurtres dans le Grand Magasin où notre "héros" travaille en tant que "bouc émissaire".
    Une famille explosée, recomposée, des personnages attachants, une écriture juste (ho ! c'est du Pennac quand même !) avec du sérieux et de l'humour savamment dosés : voici réunis ici tous les ingrédients d'une lecture qui passionnera tout le monde avec la découverte de la famille Malaussène dont on peut vite devenir fan !

    11/02/2018 à 10:44 4