athanagor Modérateur

289 votes

  • Surface

    Olivier Norek

    9/10 Il est des livres que vous démarrez et immédiatement vous savez qu'ils vont vous plaire. C'est la magie de certains livres. Cela dépend du temps, de l'ambiance dans laquelle vous vous trouvez au moment de lire les premières pages, des livres précédemment fermés si vous les avez aimés ou pas... Mais parfois, même avec ces circonstances, vous vous dites "quoiqu'il arrive, ce livre aurait été parfait". Et bien c'est précisément ce qu'il m'est arrivé avec cet auteur, Olivier Norek, que je découvre par ce titre "Surface".

    Suite à un très grave accident lors de sa dernière intervention, Noémie Chastain va se battre contre ses séquelles extérieures et intérieures. Ça démarre très fort et ça continue tout autant jusqu'au bout !
    C'est hyper humain. On souffre, on ment, on avance, on aime, on déteste tout avec elle. On devient elle. On aimerait être elle.

    Je ne dévoilerai rien de l'histoire, rien des rebondissements, car ce serait dommage que vous ne viviez pas la même aventure que moi !
    Si vous avez 6h devant vous, que vous voulez du dépaysement des grandes villes, une enquête très solide, alors plongez en surface. (Facile, mais trop tentant)

    Un excellent 9/10 dans mon échelle de goût ! Ravi d'avoir lu du Norek et ainsi avoir avancé dans ma quête de 2020 intitulée "à la découverte d'auteurs ultra-connus"

    01/08/2020 à 19:00 8

  • L'Anomalie

    Hervé Le Tellier

    9/10 Il y a vraiment de tout dans ce livre, dans cette histoire. Science, philosophie, amour, haine, religion, fiction, histoire vraie...
    7h passées avec cette anomalie qui a fait apparaître la nature humaine chez des personnages aussi différents que communs.
    Il fait réfléchir tout en divertissant.
    C'est humain, c'est intriguant, c'est clair, c'est profond.
    C'est mystérieux. C'est stimulant.
    Une simulation qui me restera en tête pendant encore longtemps. Et comme c'est ce que je recherche en toute lecture, si vous êtes comme moi (ou si vous êtes moi ! comprendront cette phrase ceux qui liront le livre), je vous le conseille vivement.

    23/05/2021 à 10:05 7

  • L'évangile selon Satan

    Patrick Graham

    8/10 Prix Polars Pourpres 2007, j'ai l'impression que ce livre ornait ma pile à lire depuis toujours !
    Et je regrette une chose : ne pas l'avoir ouvert avant car même s'il flirte avec le surnaturel via l'hypnose d'une medium et donc bien loin de mes goûts habituels, il n'en demeure pas moins une excellente enquête où les personnages sont non seulement maltraités mais également parfaitement décrits pour ne jamais tomber dans le manichéisme.
    Situation parfaite pour avoir peur, pour être surpris, pour ne pas vouloir lâcher cette longue histoire qui nous fait voyager dans le temps, du début du christianisme à nos jours, en passant par le moyen-âge sans jamais se perdre.
    Les complots au Vatican sont un classique de ce genre de romans ésotériques, mais ici, c'est super puissant et très bien écrit en chapitres courts voire haletants !
    Un excellent 8/10 dans mon échelle de goût, sur un thème et un traitement qui, je le répète, ne sont pas mes préférés. Les fans d'horreur et de complots en auront donc clairement pour leur compte !

    11/11/2020 à 11:41 7

  • La Fille qui rendait coup pour coup

    David Lagercrantz

    8/10 Très bon. Toujours un ton en dessous de la mythologie (les 3 premiers, par l'auteur originel) mais l'univers suit bien son court et on prend du plaisir (sadique) à vivre avec Lisbeth Salander et tous les autres personnages habituels et bien marqués.
    J'ai senti plus que dans le précédent opus que l'intérêt de l'auteur se portait quasi exclusivement sur Salander, mais ça semble normal au regard de son potentiel par rapport aux autres. Et il le fait super bien : la prison lui va très bien et l'ambiance transpire parfaitement pour nous plonger dans cette nouvelle enquête sur des expériences avec des jumeaux. Sujet souvent traité et souvent lu, mais avec l'orientation de la série, ça prend une saveur toute particulière.
    Bref, j'ai passé un bon moment ! Et je serai là encore pour le tome 6 !!

    21/11/2017 à 21:37 7

  • Le Manuscrit de Birkenau

    José Rodrigues dos Santos

    8/10 Dans cette suite directe du magicien d'Auschwitz, les portes des camps de concentrations sont fermées, blindées, non seulement par des barbelés mais aussi par la folie de quelques hommes ; et nous sommes bloqués à l'intérieur, au cœur de l'enfer. L'enfer, le vrai, celui que seul l'homme peut créer car même le diable n'est pas aussi sadique sur la durée.

    JR Dos Santos a rendu réelle la... réalité. Cette atrocité des camps de concentration. Le "travail" d'anéantissement des allemands, tout comme celui de certains prisonniers eux-mêmes.
    C'est abominable alors que, comme le dit l'auteur, c'est forcément plus faible que ce qu'ont vécu ceux qui sont allés au bout de ces souffrances, autrement dit jusqu'à la mort.
    Je suis bouleversé. J'ai appris à l'école, comme tout le monde, ce qu'a été la 2nde guerre mondiale. Mais jamais on ne nous raconte l'histoire de cette manière (et dans un sens, tant mieux, car on y revient avec notre propre moyen, et c'est forcément plus puissant).

    JR Dos Santos, dans ce roman historique, ce témoignage indirect, nous donne à réfléchir à quel point certains prisonniers ont réussit à faire de la douleur une raison de vivre, juste pour témoigner. Sans ces quelques rescapés, quels qu'aient été leurs "travaux" dans les camps, comment aurions pu nous obliger à nous souvenir ? Comment garder conscience de ce qu'il s'est passé réellement ?

    J'ai terminé ce livre la veille d'écrire cet avis. 24h après l'avoir refermé. Ca ne m'arrive que très rarement mais là, j'ai eu vraiment besoin de ce temps. Je suis choqué. Pas tant de découvrir cette survie, mais plus de... l'avoir observée !
    Cette manière de nous raconter l'enfer de l'humanité apporte plus qu'une suite de faits. On mélange les personnages réels avec de la fiction mais c'est plus que certain que ces situations sont arrivées : amour, amitié, entraide, accomplissement de son devoir, trahison, révolte, assassinat,...

    Les survivants disent que la vraie honte, la grande honte, c'est de vouloir encore vivre.
    Avec ce genre de livre-mémoire, je pense au contraire que c'est leur plus grand héritage : celui du devoir de mémoire. Sans leur rage de vivre, coûte que coûte, en voyant même leur propre entourage mourir sous leurs yeux, ou pire (oui, c'est possible dans certaines situations décrites dans le livre) nous n'aurions peut-être pas su autant de choses. Je ne dis pas qu'on sait tout car je pense que, malgré ce niveau d'abomination, les tortionnaires ne sont jamais à bout d'imagination)

    N'oublions jamais ! Surtout nous qui ne l'avons pas vécu.
    N'oublions jamais ! Pour ne surtout pas le vivre.
    N'oublions jamais ! En le partageant en masse sans refaire l'Histoire.

    12/12/2021 à 17:56 7

  • Le Passager sans visage

    Nicolas Beuglet

    8/10 Ça commence comme un Thilliez qui va maltraiter l'un de ses héros. On sent bien qu'on va souffrir car Nicolas Beuglet nous a attaché à Grace Campbell et il ne l'a déjà pas épargnée jusqu'alors. Il lui est arrivé des malheurs personnels, on le sait déjà. Et quand on découvre ici qu'elle va enquêter sur elle-même on sait qu'elle est blessée, abîmée et on va (vouloir !) découvrir pourquoi. Et tout ça, sans savoir qu'on va avoir mal avec elle à ce point.
    On va immédiatement entrer dans le vif du sujet sur le mystère non dévoilé sur son mal-être personnel qui a pourtant servi de moyen de pression dans l'épisode 1 (oui, franchement, quand les histoires sont aussi liées, la franchise d'un éditeur devrait être d'oser les appeler épisode et mettre un numéro comme il le ferait sur une saga familiale, par exemple ! Mais je vais en reparler plus loin)

    Dans la ligne directe de son enquête terminée, elle veut tout de suite reprendre sa vie en main pour la comprendre et donc nous faire découvrir par la même occasion ce qu'elle cache dans sa pièce secrète et qu'elle même ne sait pas expliquer car sa mémoire lui a fait défaut pour la protéger.

    Ça va aller vite donc je vais le décrire vite !

    On va s'engouffrer dans les méandres d'un réseau d'enlèvement d'enfants pour l'élargir de manière atroce vers de la pure pedocriminalité. Sectes, mythes, influenceurs, politiques, économie...
    Car elle est là l'horreur ! On découvre que tout est maîtrisé par un réseau sur-puissant, protégé et haut placé. Très haut placé, même !
    Et comble de l'atrocité, je suis tombé sur une vraie info, pile pendant ma lecture, qui annonçait le verdict du procès contre un magistrat chargé des affaires sur les enfants et pourtant apprécié : 1 an (1 an ???) de prison pour avoir cherché à faire entrer sa fille de 12 ans dans un tel réseau de détraqués sexuels ! La réalité qui dépasse la fiction !!

    Nicolas Beuglet dont je viens d'enchainer 2 titres à la suite, nous prouve que ça y est, le thriller français a bel et bien ses références et d'excellents représentants !
    Par contre, ne lisez surtout pas ce livre sans avoir lu l'épisode précédent de la vie de Grace Campbell !! C'est non seulement la suite directe, mais là où vous aurez lu tranquillement les 2/3 du livre, voilà que tout va basculer autour de la suite d'une partie de l'intrigue du 1er titre de la saga !
    Frustrant car lire celui-là avant le 1er gâchera à coup sûr le plaisir de découvrir la 1ere enquête pourtant fort bien pensée et originale.
    Et la fin de ce tome, même s'il y a une fin, laisse présager d'une suite directe également.
    Un complot mondial aussi tentaculaire ne peut se traiter en seulement quelques centaines de pages.

    Alors perso, je vous conseille vivement cette "saga" mais ayez conscience que les tomes sont très liés entre eux !! Voire même totalement dépendants, et dans un ordre bien précis.

    Attention aussi quand même, cette histoire vous fera voir les contes pour enfants légèrement différemment. Limite avec un certain dégout voire une crainte, et ce même si vous les avez déjà vus édulcorés sous forme de Disney !
    Ces histoires ouvrent quoiqu'il en soit à des grandes réflexions, tant sociétales, qu'économiques ou encore politiques.

    Un nouveau 8/10 dans mon échelle de goût, car placé au même niveau que Le dernier message, évoluant pourtant sur 2 terrains de jeu au dénouement liés mais totalement différents.

    20/02/2022 à 14:51 7

  • M Le bord de l'abîme

    Bernard Minier

    8/10 C'est moi qui écris ce commentaire. Ou peut-être pas.
    L'intelligence artificielle en est à ses balbutiements pour certains et bien avancée pour d'autres. Bernard Minier joue de cette dualité très actuelle en montrant un Hong-Kong en avance, voire très en avance, limite loin devant tous les autres. Il prend le parti que tout est déjà là et les dérives de ce qui guidera probablement nos vies, nos choix ou même nos avis l'est aussi.
    L'intérêt de ce thriller hyper rythmé réside dans le fait que ce sont encore les humains qui maîtrisent cette technologie qui fascine autant qu'elle inquiète. Et c'est justement l'humanité ou l'inhumanité qui transpire de chaque personnage qui m'a beaucoup plu. L'auteur ne tombe donc pas dans la facilité en accentuant le récit sur des personnages d'os et de sang. Beaucoup de sang.
    Le choc des cultures est très bien étudié. Hong-Kong est même un acteur à part entière positionné tel un monstre entre la nature et les hommes : tantôt écrasant ses habitants et à la fois soumise aux caprices de la nature. Les descriptions sont nombreuses, mais cela permet surtout une immersion parfaite dans cette enclave qui semble pouvoir un jour devenir le centre du prochain monde.
    L'histoire, l'écriture et le rythme en font un excellent thriller très actuel, surfant sur la grande thématique du moment : l'intelligence humainement artificielle. Et la façon de traiter le sujet est très habile.
    Je le conseille à ceux qui connaissent le sujet et également à ceux qui n'y connaissent rien. A tout le monde, quoi !

    10/05/2019 à 18:33 7

  • Origines

    Franck Thilliez

    8/10 Ça, c'est une belle nouvelle ! Tout y est : installation directe, intrigue rapide, questionnement permanent et qui restera en tête longtemps après avoir terminé l'histoire.
    Le bug de l'an 2000 aurait pu être biologique. Rien qu'avec ça, je pourrais lire des histoires sur ce sujet sans cesse.
    30/40 minutes de lecture. Soit un épisode d'une série. C'est rien et il restera dans votre esprit longuement. Promis !

    18/08/2019 à 12:58 7

  • Qui a tué l'homme-homard ?

    J.M. Erre

    9/10 Pour que la recette d'un excellent roman policier drolatique soit réussie, il faut d'un côté tous les ingrédients d'une bonne intrigue, intégrés avec de l'autre côté tous les bons ingrédients d'une bonne comédie.
    Mais pour que ça prenne, il faut surtout s'appeler JM Erre. J'en suis au 3e titre de lui et il est en passe de devenir mon auteur-hilarant-à-lire-tous-les-2-ans-puisqu-il-sort-un-livre-tous-les-2-ans préféré.
    Côté intrigue, il s'inspire comme dans Le mystère Sherlock des meilleurs polars dont on sent qu'il en a lu un paquet pour maîtriser aussi bien le rythme (qu'il ne manque d'ailleurs pas de nous expliquer au fil de l'histoire comme pour mieux nous embarquer).
    Côté humour, la galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres est une merveille qu'il fait évoluer dans un village de 400 âmes, tranquille mais qui a connu son premier meurtre non résolu il y a plusieurs dizaines d'années.
    Tout (ré)démarre avec un nouveau meurtre, sur le modèle du premier qui était quasi-oublié.
    Et c'est là que le spectacle commence.
    Tout a été fait en matière de style d'enquêteur ? Qu'à cela ne tienne, mettons une tétraplégique dont seul le majeur fonctionne à la tête de l'équipe de recherche.
    Tout a été fait en matière de victimes d'un serial Killer ? Qu'à cela ne tienne, on va trucider des monstres de cirque.
    Tout a été fait en terme d'adjoint de commissaire ? Qu'à cela ne tienne, mettons-lui un stagiaire bienveillant.
    Tout a été fait en matière de narration ? Qu'à cela ne tienne, on va faire écrire un blog, un premier polar et parler directement au lecteur dans le même livre.
    Tout est parfaitement huilé, et, sans rire, hilarant !
    L'humour noir travaillé et ciselé comme j'aime fait mouche, principalement autour du handicap de la narratrice. Et cela ne tombe jamais du mauvais côté malgré un fil bien tendu et duquel l'auteur ne tombe jamais du mauvais côté .
    A tous ceux qui veulent lire un très bon polar à enigmes et se marrer, arrêtez-vous là : les vannes fusent et claquent à chaque paragraphe sans que l'enquête ne piétine. Les twists sont omniprésents et originaux. Tout y est pour passer du bon temps.
    Bref, "avec JM Erre, je me marre" (oui, bon, je vais laisser l'humour aux pros et je me contenterai de rester un simple lecteur admiratif et jaloux !)

    02/08/2019 à 23:02 7

  • Toutes blessent, la dernière tue

    Karine Giebel

    10/10 En France, l'esclavage a été aboli en 1848.

    Si Tama avait su lire, avait su le sens du mot aboli, avait compris qu'elle était esclave, elle aurait bien ri dès son arrivée dans cette famille sans humanité.
    Et si elle avait ri, elle aurait sûrement eu une punition, des châtiments corporels et psychologiques hors-normes.

    Nous faisant témoins de ces atrocités, le premier tiers est détestable pour le lecteur que j'ai été.
    Pas sur le plan de l'écriture, ni du rythme - au contraire - mais bel et bien sur le fond. L'histoire de cette petite fille qui s'adresse à nous comme si on lisait son journal trop intime, sans pouvoir rien n'y faire, m'a donné envie de lui dire que ses rêves de fuite devaient se concrétiser. J'aurais voulu entrer dans le livre, l'aider, je regrettais même de le refermer en me disant que si je la laissais là, j'étais moi-même coupable de la laisser dans cette situation. C'est la 2e fois de ma vie de lecteur que ça m'arrive !
    Puissance 1000 !
    Une réussite du genre.

    Ce n'est pas la seule histoire de démarrage car ces premiers chapitres ultra-courts s'alternent avec une autre intrigue, plus lente, plus sèche, plus mystérieuse.

    Le second tiers est plus abominable. Encore plus gênant, si tant est que ça puisse l'être.
    On veut maintenant détourner le regard. Presque s'arrêter.
    Mais non, on continue encore car on veut l'aider, on veut qu'elle s'en sorte. C'est inhumain. C'est réel. C'est en France. C'est aujourd'hui.

    Le dernier tiers nous fait enfin comprendre les 2 histoires imbriquées.
    Sans réelle surprise.
    Juste des réponses. Les 2/3 du livre avaient réussi à nous plonger dans une horreur indicible, à vomir. Je n'ai jamais ressenti ça. Je trouve à peine les mots pour décrire ma lecture. Cette plongée dans l'enfer.
    Ce n'est pas inventé, c'est vrai. Tout est vrai. On veut tuer nous-mêmes. On craint de découvrir qu'un jour une personne qu'on a croisée a infligé tout ça a un être humain, de découvrir quelqu'un qui l'a subi.

    Penser que certains tortionnaires ont peut-être lu ce livre est insoutenable de potentialité vu le nombre de lecteurs de Karine Giebel. Un vrai échantillon représentatif de la société doit sûrement contenir de tels sous-humains.

    Âmes sensibles, lisez vraiment autre chose. En 40 ans de lectures, je n'ai jamais lu un livre où les personnages souffraient autant. Jamais ! En 20 ans de thrillers non plus. Jamais !

    J'enchaîne toujours un livre après avoir tourné la dernière page d'une histoire. Là, je vais laisser tranquille ces personnages que j'ai accompagné pendant 10 heures. Je passerai à autre chose plus tard. Pour eux. Pour moi.

    Un dérisoire 10/10 pour la puissance de ce récit réaliste qui m'a retourné le bide et l'esprit.

    25/07/2021 à 18:54 7

  • Grasse carcasse

    Manu Larcenet

    9/10 Comme pour toute œuvre qui marque son époque, il faut déjà adhérer au concept et c'est le cas ici, mais seulement après quelques pages. Donc un conseil : ne vous arrêtez pas à ce style si particulier du noir et blanc, du sombre et du sordide. Tout s'explique au fur et à mesure de l'avancée dans cette œuvre magistrale.
    On retrouve ici le style des meilleures séries telle mindhunter, des plus purs polars noirs tels le dahlia noir ou Shutter Island, des plus beaux films d'enquêtes face au suspect déjà arrêté genre Usual Suspect ou Garde à vue. Chef d'oeuvre !

    16/02/2019 à 12:37 3

  • L'apocalypse selon Saint Jacky

    Manu Larcenet

    9/10 La suite magistralement orchestrée de l'enquête débutée dans les locaux de la police. Un personnage central toujours aussi perturbé et perturbant. Les questions s'enchaînent ; mais pas forcément les réponses. Génial (adj. qui touche au génie) !

    16/02/2019 à 12:39 3

  • L'Espion français

    Cédric Bannel

    9/10 Voilà un livre de très haut-vol !
    Une scène d'intro anthologique. Une enquête à la frontière des réseaux terroristes qui va nous faire voyager entre Paris et l'Afghanistan. Des personnages abîmés où qu'ils se trouvent sur la planète. Des enlèvements crapuleux ou sordides qui servent de prétexte à n'importe qui. Tout y passe et de manière on ne peut plus naturelle dans ces territoires où la corruption est aussi présente que les grains de sable dans le désert.

    De Paris et sa DGSE, avec ses espions noirs, ceux qui ont une vie à côté. À l'Afghanistan avec ses islamistes rigoristes qui veulent faire passer leur message au milieu d'une population qui ne demande qu'à vivre.

    On n'entre pas ici dans une enquête sur du terrorisme, mais on vit avec, il est partout autour. Cela rend cette enquête très réaliste.

    C'est la 4e enquête de ce Qomaandaan Afghan, Oussama Kandar, et si chaque personnage a sa part d'ombre, sans exception, c'est toujours ce pays magnifique qui fait office de personnage principal.

    Tout s'enchaîne très vite et avance à bon rythme. Chaque chapitre est horodaté et donne une impression de quasi-temps réel.
    Pour arriver sur une fin qui va se dérouler en plusieurs temps. C'est d'ailleurs aussi ça qui m'a rendu cette histoire très "agréable" car quitter ce pays trop vite aurait été encore plus... brutal que tout le reste.

    Durant ces 9h en Afghanistan, avec autant de détails, sur la vie (et la mort ?) sur place, ainsi que dans les arcanes de l'espionnage à la française me font dire que Cédric Bannel est un écrivain tres très bien renseigné.
    Vivement la suite, Qomaandaan !

    Un très dépaysant 9/10 dans mon échelle de goût, en matière de polars d'espionnage.

    14/08/2021 à 19:52 6

  • L'Ombre qui tue

    Alain Dodier, Pierre Makyo

    7/10 Histoire très bien ficelée, une ambiance des plus prenantes : l'histoire du Projet de Fin d'Etude pour futurs détectives qui tourne à la véritable enquête suite au meurtre du professeur lui-même, c'est un régal d'humour et d'ambiance à la Mary Higgins Clark ! J'adore !

    27/05/2007 à 15:54 3

  • La Faille

    Franck Thilliez

    9/10 Un incip in media res comme je les aime !
    Un pré-générique de folie ! Une planque, une course poursuite, des fêlures, on se demande juste si on va être en apnée comme ca jusqu'au bout !
    Et on respire quand, nous, alors ?? Et bien c'est là toute l'intrigue.
    Merci encore Franck Thilliez, c'est moche ce que tu fais subir à tes personnages et tes lecteurs !

    Si ça demarre aussi vite, aussi intensément, c'est pour trancher encore plus avec le sujet de fond de ce titre : la mort. Celle qu'on touche du doigt tout juste après la vie ; limite l'entre-deux. Tout y est donc plus tranquille, plus figé, plus définitif. Enfin... tout devrait l'être, car avec Franck Thilliez, on court même avec la mort.
    Sous de faux-airs des films Destination finale où la mort veut rattraper ceux qui tentent de lui échapper, ce titre fait référence à l'art, à la science, aux neurosciences, à la psychiatrie, aux cerveaux, aux croyances, à la mythologie, et le tout de manière tres réaliste comme à chaque fois, et toujours de manière chirurgicale, propre et nette.

    Toujours sans pitié avec ses personnages auxquels on s'attache depuis les 12 tomes précédents de cette saga, j'ai trouvé le rôle de Lucie plus en retrait par rapport à celui de Sharko. Ce n'est plus tant un binôme dans cet opus, c'est un couple de flics. Peut-être que Lucie aura sa propre enquête d'ici peu car là, je le sens mal pour elle si elle ne devient que la mère, l'épouse et la coéquipière flic d'un autre flic tête brûlée. Même si certaines scènes montrent heureusement qu'ils restent les enfants-de-papier chéris de mon auteur préféré.

    Le premier tiers du livre installe lentement mais sûrement le thème des expériences de mort imminente (EMI, pour les intimes) mais impossible de s'ennuyer tellement tout s'enchaîne rapidement. Les 2 tiers finaux creusent le sujet de manière ultra-efficace jusqu'au dénouement final d'autant plus dingue qu'il est étayé de vraies découvertes qui vont nous porter dans les prochaines années vers des questions humaines et éthiques aussi fondamentales que celles de l'intelligence artificielle. Le cerveau et l'intelligence artificielle vont bien nous occuper, aussi, en attendant, divertissons-nous avec un Thilliez qui nous permet d'encore espérer que ce monde restera imaginaire.

    Sur mon échelle de goût, La faille est bien installée sur l'échelon d'un 9/10 sur lequel beaucoup d'autres titres de Franck Thilliez sont déjà bien positionnés.

    25/07/2023 à 19:22 6

  • La Mort leur va si bien

    Peter James

    6/10 Grosse déception par rapport à Comme une tombe, le tome précédent de cette saga Roy Grace.
    L'histoire était bien trop banale pour m'emporter et le début dure pas loin de la moitié du livre. Les descriptions d'introduction de chaque chapitre sont sans intérêt et parfois interminables. Quel dommage car la seconde moitié est rapide et enfin gore comme le sujet des snuffs movies l'y "autorise".
    Au final, Roy Grace est un personnage tout à fait intéressant et c'est ce qui fera que le tome 3 restera malgré cette déception dans ma PAL.

    01/05/2018 à 18:24 6

  • La tête la première

    Manu Larcenet

    9/10 On sombre avec Mancini. On s'attache. Il s'attache. Les personnages sont tous là, tous torturés, avec leur propre vie, leurs propres dérivés. Et malgré cette atmosphère glauque, noire et sombre, on est content de savoir que l'histoire va encore durer 1 album au moins !

    16/02/2019 à 12:41 3

  • Labyrinthes

    Franck Thilliez

    10/10 Ras-le-bol de Franck Thilliez.
    Chaque année il écrit un livre.
    Chaque année je le dévore.
    Chaque année, je me casse la tête à trouver de nouveaux mots pour dire à quel point il m'a littéralement emporté dans ses histoires épouvantables.

    Il croit quoi ce monsieur ? Tout recordman de Prix Polars Pourpres qu'il est, on est de simples lecteurs, nous ! On n'a pas une imagination si débordante qu'on peut trouver de nouveaux qualificatifs chaque année pour décrire le plaisir qu'on a eu de le lire. Non mais ho ! Du respect pour ceux qui ne savent que lire.
    Certains auteurs mettraient une vie à trouver autant d'idées que lui en 1 seul livre. Mais qu'à cela ne tienne. Il n'a aucun remord vis-à-vis de ses autres camarades auteurs car lui, il excelle dans des récits imbriqués ; comme si son oeuvre était une immense toile tissée qu'il a imaginée depuis la première ligne de son premier roman.

    Et puis alors bonjour l'auteur machiavélique : on dit que le manuscrit inachevé est top ? Paf ! Il écrit une suite encore meilleure. Comble de bêtises de lecteurs assidus, on ose dire qu'on a bien aimé aussi la suite, alors je vous le donne en mille, il écrit un troisième volet.
    Comme si ses idées horriblissimes et tordues sur un seul personnage ignoble ne tenaient pas en 1 seul livre. Comme si une seule fin n'était pas suffisante.
    Genre.
    Et là, ce troisième volet, il faiblit ?

    Même pas !

    Môssieur Thilliez, il trouve encore le moyen d'étendre l'histoire et l'univers en se réinventant. Encore !
    Celui-ci, comme les 2 autres de cette "série", on pourrait le lire indépendamment, mais ce serait perdre un peu du goût de chaque ingrédient disséminé savoureusement par Franck "master of thrillers" Thilliez. Les personnages secondaires d'un livre se retrouvent dans le suivant, en pleine lumière (noire). Chaque vie (et/ou mort) est expliquée, remontée, détaillée... liée.
    Ici, on va alterner entre des chapitres courts et longs avec à chaque fois l'histoire d'un des protagonistes qui va frustrer le lecteur à chaque dernier mot pour mieux y revenir 2 chapitres plus loin. Très fort ! Et ça se tient. A la perfection. Tant durant ce livre qu'avec les précédents. Terrifiant !

    En bref, un 10/10 dans mon échelle de goût.
    Et c'est tout. Ça mérite pas plus sans quoi mon cerveau risque de bouillir comme celui de chacun de ses malheureux personnages.
    Je ne sais pas quoi dire sur cet auteur.
    Ah si : Ras-le-bol de Franck Thilliez. Un livre chaque année, c'est vraiment trop peu.

    16/07/2022 à 14:51 6

  • Le Grand Voyage

    Franck Thilliez

    8/10 Tres bonne nouvelle ! En quelques pages, l'angoisse monte et ne redescend jamais ! Sur un bateau de croisière à l'arrêt, les passagers sont parqués et s'interrogent sur leur sort personnel et commun.
    Cette trentaine de pages pourrait servir de pré-générique à un thriller plus conséquent. La matière est là et... Pandemia aussi !!

    30/05/2015 à 15:21 6

  • Le Magicien d'Auschwitz

    José Rodrigues dos Santos

    8/10 JR Dos Santos, après un magistral diptyque sur la vie méconnue et passionnante de Kalouste Gulbenkian, nous embarque comme spectateur d'autres vies dont les histoires s'intègrent dans la grande Histoire.
    On va suivre de près la vie d'un magicien juif - Herbert Levin, dit Levini - au temps de la toute puissance des nazis régnant en maître sur l'Europe de l'ouest au début de la 2nde guerre mondiale. Et en parallèle, celle d'un soldat portugais enrôlé dans l'armée nazi par le jeu des hasards amoureux.

    A chaque ligne de la première partie, on se demande non pas si mais quand Nivelli va se faire démasquer en tant que juif. On le sent, on le sait, on doute, on se sécurise, on souffle, on s'arrête, on respire, on s'inquiète de nouveau... C'est une remarquable mise en abyme de ce que les juifs ont dû vivre pendant des années (et continuent à vivre dans encore de trop nombreux endroits du monde).

    Comme souvent dans ses livres, JR Dos Santos nous inonde d'informations en provenance de ses recherches, parfois de manieres assez lourdes avec les mêmes mécanismes que ceux savamment appliqués dans sa saga Norohna : un héros qui sait tout, et attend les relances de son interlocuteur ébloui par tant de connaissances dans tous les domaines, même ceux parfois très éloignés du sien. Et un autre très benet qui ne se rend compte de rien des horreurs que lui-même vit pourtant au plus près.

    Mais comme toujours, ça passe très bien !
    On apprend des choses.
    Il met encore ici parfaitement en pratique sa fameuse maxime : "la fiction est plus puissante que le journalisme pour raconter la vérité."
    J'ai donc beaucoup appris sur les rapports (de folie !) qu'entretenaient les nazis avec la magie, l'occultisme ou encore leurs délires de descendance avec les Atlantes, forcément ancêtres des aryiens puisque rien ne prouve le contraire. On est dans une jolie forme de complotisme à l'ancienne, qui sert leurs propres intérêts sordides.

    Le récit se partage en 2 lieux, mais un seul temps : l'un avec la famille Levin, l'autre avec un soldat portugais sur le champ de bataille et dans les camps de concentration en fin de seconde guerre mondiale.
    Les 2 histoires sont d'une force rare. On vit les atrocités de toute part.
    Je n'ai jamais lu de livre de guerre et j'ai ressenti ce que chacun devait probablement vivre selon le côté d'où il était placé. Puissants "témoignages".
    Auschwitz, Birkenau, les camps dans leur horreur crue, mais, comme on vit avec la famille Levin (mari, femme et 1 enfant), à la limite de "La vie est belle" quand le père rassure comme il le peut les siens. Jusqu'au moment des illusions perdues, les explications de pourquoi il n'y a pas eu de révoltes possibles, l'organisation interne... Horreurs illisibles, qu'on veut lire pour ne surtout pas oublier. Le temps qui passe, c'est la vérité qui s'enfuit. La lecture de ce genre de récit permet de ralentir cet oubli qui finira par arriver car ainsi est faite la nature humaine.

    J'entame la suite car oui, la "mauvaise" (car on sait que ça va être encore pire) surprise après 400 pages, c'est que c'est aussi un diptyque.

    Un 8/10 dans mon échelle de goût pour ce premier tome. Et je précise une fois encore que ce n'est pas une note que je donne comme un prof à mes lectures, donc à leur auteur, mais bien un positionnement dans ma bibliothèque personnelle ! Car un récit comme celui-là doit être lu, enseigné, partagé, rappelé, quelle que soit la manière de l'écrire et ne mérite donc aucun jugement sur sa qualité intrinsèque, propre à chaque lecteur selon ses connaissances, croyances et avis sur l'Histoire.

    01/11/2021 à 11:02 6