JohnSteed

554 votes

  • Cry Father

    Benjamin Whitmer

    7/10 Patterson Wells est un personnage en souffrance. Depuis la disparition de son fils, il fuit le monde et surtout ceux qui l’aiment, son ex-femme, ses amis. Il se réfugie dans sa douleur et dans l’alcool et les bagarres. Patterson veut se faire mal, s’infliger la responsabilité de la mort de son fils, la justice n’ayant pu décider la culpabilité du médecin.

    Sa rencontre avec Junior, le fils de son ami Henry ne va que renforcer cette déchéance, lui qui touche dans les affaires de drogue.
    Ce duo va s’auto entraîner dans la violence la plus extrême, jusqu’à la mort.

    Un roman âpre et dur dans lequel la plume de Benjamin Whitmer décrit avec subtilité mais sans faire dans la dentelle les sentiments de culpabilité extrême et d’auto-destruction que s’inflige son personnage.

    Un polar à la désespérance profonde réservé à un public amateur des âmes torturées.

    22/08/2022 à 14:30 4

  • Alabama 1963

    Ludovic Manchette, Christian Niemiec

    8/10 Bud, détective bougon et alcoolique au grand cœur, enquête sur le meurtre de jeunes filles noires, à la demande des familles et sur la pression de sa femme de manage afro-américaine, Adela. Car dans ce pays à cette époque, la police n’a cure de l’assassinat des personnes qui n’ont pas une peau blanche.

    Roman bluffant tant le sujet de la ségrégation est maitrisé et la tension sociale sous-jacente comme l’ambiance magnifiquement retranscrites ici. Mais c’est ce couple improbable Bud et Adela, formant un duo de détectives aussi perspicace, que complémentaire et attachant qui m’a le plus séduit.

    17/08/2022 à 13:53 10

  • Ce qu'il faut expier

    Olle Lonnaeus

    8/10 Konrad Jonsson, journaliste en fin de cycle, suite à un drame qui l’a profondément affecté, doit retourner, après plusieurs années d’absence, à Tomelilla, ville où il a grandi. Ses parents adoptifs y ont été exécutés de plusieurs balles dans la tête.

    Les soupçons se portent sur Konrad et son frère adoptif, Karl, leurs parents ayant gagné dernièrement une grosse somme à la loterie nationale.
    L’enquête va prendre une autre tournure quand peu de jours après, un vieil homme tue, en situation de légitime défense, deux jeunes réfugiés qui voulaient le voler ; l’arme retrouvée aurait également servie à l’assassinat des deux parents.

    Alors que la lumière doit être faite sur cette affaire, Konrad retrouve ses anciens camarades d’école. Les souvenirs ressurgissent et il se rend compte du changement profond des mentalités de la petite cité provinciale : l’extrémisme y est de plus en plus présent, et s’affiche sans plus aucun état d’âme.

    Cette situation affecte Konrad, lui fils d’une mère d’origine polonaise l’ayant abandonné alors qu’il n’avait que 7 ans. Il souhaite plus que tout faire la lumière sur sa disparition.

    Plus qu’une enquête d’un meurtre, Olle Lonnaeus dénonce dans son livre le changement de la société suédoise. Bien évidemment, la comparaison avec le maître Henning Mankell vient immédiatement à l’esprit à la lecture de ce livre. Et l’auteur adresse un clin d’œil à son comparse, voire mentor, dans cet ouvrage qui m’a agréablement charmé par son atmosphère, son ambiance et ce personnage, Konrad, à la fois torturé, meurtri mais rempli de bienveillance.

    Si vous adorez l’œuvre d’Henning Mankell, lisez Ce qu’il faut expier, vous ne serez pas déçu.

    17/08/2022 à 11:46 3

  • La Police des fleurs, des arbres et des forêts

    Romain Puértolas

    9/10 Si j’ai souri tout au long de la lecture de ce livre, j’ai carrément ri en le refermant. Ri parce que je n’ai pas vu arriver ce twist final. Quitte à passer pour un âne, j’avoue, j’ai été complétement berné par cette histoire hors du commun, cette enquête loufoque et ces personnages hauts en couleur.

    Le cadre de l’enquête apporte un réel plaisir, ce village typiquement rural des années 60 où tout le monde se connaît et qui ne s’encombre d’aucun principe. C’est bucolique, frais et distrayant.

    Le ton est léger, chaque phrase vaut son pesant de cacahuètes. L’évolution de l’enquête se dévoile par l’échange de correspondances entre le jeune et talentueux inspecteur et madame le procureur qui sont remplis de commentaires décalés et donc drôles.

    Je découvre par là même l’auteur qui cependant, comme je le constate, a déjà beaucoup écrit, et dont l’œuvre est connue et appréciée. Un auteur dont, avec certitude et envie, je lirai d’autres de ses livres.

    16/08/2022 à 12:40 11

  • Sanction

    Pierre Tré-Hardy

    8/10 2036. Le monde est sur le point de connaître une avancée fulgurante. Après avoir découvert le vaccin contre le cancer, développé une langue mondiale, supprimé l’élevage des animaux, interdit toute exploitation d’énergie fossile, l’heure est au développement de l’énergie propre et inépuisable : celle venue du centre de la Terre, du noyau terrestre. Cette prouesse scientifique et technologique est due à la multinationale Few Corp. D’ailleurs, les chercheurs vont obtenir à la fois le Prix Nobel de la Paix et le Prix Nobel de Physique.

    Alors que les cérémonies se préparent, les assassinats de l’équipe de chercheurs ont lieu de manière très étrange. On découvre également que les femmes du monde entier avortent, qu’il n’y a plus de grossesse,…bref que l’espèce humaine est en danger. Que se passe-t-il ? Et pourquoi Few Corp. tient-elle à avoir dans son équipe le petit Albert, enfant autiste d’à peine 9 ans ?

    Dans ce roman de science-fiction, Pierre Tré-Hardy propose une lecture aussi palpitante qu’intense. Pas le temps pour le lecteur de s’ennuyer car les chapitres sont courts, s’enchainent et multiplient les protagonistes. Et tant mieux car on veut absolument tout comprendre de ce monde qui n’est pas si éloigné de notre présent et de notre situation. A peine 15 ans. Et c’en est effrayant !

    11/08/2022 à 17:13 6

  • Les Hommes de proie

    Edward Bunker

    8/10 Qui mieux qu’Edward Bunker sait écrire sur les taulards. Lui qui, avant d’être publié, a fait quelques séjours en prison. Alors prendre comme personnages principaux des prisonniers semble une évidence pour l’auteur américain. Et pour le lecteur, c’est un réel plaisir. D’autant que Edward Bunker possède une très belle plume.

    Avec Les hommes de proie, l’auteur nous offre trois types qui, à peine sortis de taule, montent une combine, une grosse affaire au moindre risque. La recette ? Braquer des truands, des trafiquants de came. Eux ne risquent pas d’appeler les flics. C’est ce que Troy, son pote Diesel et le déjanté Mad Dog mettent au point.
    Un polar sombre que l’écriture de Bunker sublime et rend si vrai que l’on vit les scènes. Un livre incontournable. Comme toute l’œuvre de l’Américain.

    10/08/2022 à 16:00 4

  • Fantômes

    Christian Kiefer

    8/10 1945. Ray Takahashi, soldat américain, revient dans sa ville natale retrouver ses proches. Mais celui-ci constate que sa famille n’habite plus dans leur habitation. Il s’adresse à Mrs Wilson, la propriétaire, qui le chasse manu militari. Depuis, on ne trouvera plus trace de Ray.

    1969. De retour du Vietnam, John Frazier se réfugie chez sa grand-mère. Alors qu’il tente d’exhorter les démons de la guerre, il va être rattrapé par les secrets de sa famille quand sa tante sollicite son aide pour aller rendre visite à Kimiko Takahashi.

    On découvre la vie de cette famille japonaise venue s’installer dans la ferme des Wilson Californie dans les années 1930 et les incidences de l’attaque de Pearl Harbor. Car, sous le prétexte de les « protéger », les Nippo-américains furent internés dans des camps de fortune.

    Découvert avec Les animaux, Christian Kiefer confirme avec son deuxième opus toute la sensibilité et la luminosité de son écriture. Se penchant sur une page obscure de l’histoire américaine, l’auteur livre avec Fantômes un beau roman où se mêlent rédemption et devoir de mémoire. Ecrit comme une autobiographie, Fantômes est à la fois passionnant et bouleversant. Il confirme le talent de Christian Kiefer dont je ne manquerai pas de suivre ses prochaines publications.

    10/08/2022 à 14:06 1

  • Maléfices

    Pierre Boileau, Thomas Narcejac

    6/10 François Rauchelle mène une vie paisible, en tant que vétérinaire, à Beauvoir-sur-Mer, petite localité de Vendée en bord d’océan. Paisible mais avec dévouement pour son métier et avec respect pour la femme qui partage sa vie, Eliane.

    Mais sa vie va basculer le jour où il rencontre la troublante Myriam, venu soigner son animal de compagnie, un guépard. Myriam vient d’Afrique. Partie en laissant derrière elle des doutes sur la mort intrigante de son mari. Installée sur l’île de Noirmoutier, elle vit une vie de bohème, peignant des toiles pour une future exposition dans une galerie à Paris.

    Les deux amants vivent leur passion au rythme de la marée et de l’accès au passage du Gois ; une passion dévorante emprunte de doutes, et de mystères. Surtout depuis qu’Eliane s’est jeté dans le puits sans qu’elle en ait conscience… François est persuadé que Myriam est derrière tout ça, elle et ses pratiques d’ensorcellement…

    Une lecture plaisante d’un livre qui s’étend un peu trop longuement : une intrigue qui aurait pu être plus courte et aurait mis encore plus en valeur un final déroutant.

    09/08/2022 à 15:10 1

  • Hortense

    Jacques Expert

    7/10 Je découvre petit à petit l’œuvre de Jacques Expert. Avec toujours un sentiment mitigé, à l’issue de mes quelques lectures. Happé par une intrigue originale et prenante, séduit par le style confession-rapport d’enquête contribuant à la véracité de l’histoire mais déçu par une conclusion bâclée et incohérente.

    Hortense n’échappe pas à ce verdict. L’histoire de cette petite fille de 2 ans enlevée à sa mère, Sophie, par Sylvain, son père biologique, a tout pour séduire et toucher les plus sensibles des lecteurs. En vain, la police enquête, mais Hortense est introuvable. Sophie se démène pour la retrouver et va jusqu’à recruter un détective privé.

    Près de 20 ans plus tard, au hasard d’une rencontre, Sophie rencontre une jeune fille qui ressemble étrangement à sa fille : elle se prénomme Emmanuelle. Sophie fait connaissance avec elle, et tous les éléments de sa vie lui prouvent qu’il ne peut s’agir que d’Hortense…

    Jacques Expert en fin écrivain nous fait découvrir page après page la vie de Sophie et nous distille une intrigue des plus stressantes. Jusqu’au final, aussi peu plausible que délirant. Dommage. Encore une fois.

    09/08/2022 à 14:28 3

  • Qui voit son sang

    Élisa Vix

    9/10 Rose, atteinte de leucémie, ne voit son espoir de guérison que par une greffe de moëlle osseuse. Les médecins se tournent vers son père, David. Navigateur passionné, ce dernier accoste en Martinique où sa fille vit depuis 2 ans avec Lancelot qu’elle a rencontré dans l’île.

    Mais les résultats sont sans appel : il n’est pas le père biologique de Rose. David fuit par bateau, laissant seule Rose avec un seul papier plié, une carte marine du Finistère indiquant par une croix rouge l’île d’Ouessant avec pour légende « là où tout a commencé ».

    Lancelot, comme un preux chevalier, va se lancer à la quête de réponses sur les origines de Rose et trouver ainsi un membre de famille qui pourrait sauver sa fiancée. Ainsi, loin de son île natale, il va tenter de percer les différents mystères qui s’étalent sur plusieurs décennies.

    Elisa Vix, qui est ici au paroxysme de son talent, va plonger le lecteur dans les différentes vies des acteurs de ce drame. L’auteure offre ainsi, comme à son habitude, une histoire captivante, rempli d’émotion, de mystères et d’exotisme. Il faut avoir le pied marin et être bien accroché pour affronter les turpitudes de ce livre attachant. Un vrai régal !

    08/08/2022 à 13:48 11

  • Robe de marié

    Pierre Lemaitre

    9/10 Difficile de trop détailler l’histoire sous peine de divulgâcher l’intrigue. Mais j’ai dévoré ce livre au suspense tendu. Un rythme soutenu et une lecture prenante grâce aux personnages aussi malicieux que pervers.

    Pierre Lemaître nous plonge dans la pure folie humaine grâce à son style narratif taillé au scalpel. J’ai tourné les pages aussi vite que possible et essayer de comprendre comment il allait traiter les protagonistes. Et je n’ai pas été déçu, loin de là. Une histoire à rendre parano !

    08/08/2022 à 13:25 5

  • Nous avons toujours vécu au château

    Shirley Jackson

    7/10 Mary Katherine Blackwood, alias Merricat, jeune fille de 18 ans, nous présente sa vie dans cette prestigieuse demeure familiale au sommet de la colline du village, qualifiée de château par les habitants. Des habitants hostiles pour Merricat, qui s’en méfie. Pour éviter toute mauvaise surprise ou rencontre malveillante, elle s’est forgé une panoplie de rituels : suivre toujours le même parcours, au même horaire, cacher des objets les plus divers aux endroits les plus insolites (jardins, arbres, rivière,…), choisir des mots qui ne doivent pas être entendus dans la journée pour assurer protection à sa jeune sœur, Constance, son oncle malade Julian et son chat.

    Comme on le constate, Merricat vit dans son monde, s’isole dans une dimension dont les limites se trouvent à la frontière de la maison. Dans lequel on découvre qu’un terrible drame y a sévi…

    Un roman inclassable pour lequel il est difficile d’émettre un avis tranché. Une atmosphère emprunte de mystère, de malveillance et d’innocence. A la fois un livre troublant, subtil et onirique. Inclassable, je vous dis.

    04/08/2022 à 14:39 5

  • Les Aveux

    John Wainwright

    7/10 Herbert Grantley, pharmacien établi à Rogate-on-Sands, cité balnéaire d’Angleterre, vient se constituer prisonnier auprès de la police locale. Il vient confesser l’assassinat par empoisonnement de sa femme. Il explique à l’inspecteur de police Lyle, ses motivations : le désamour pour son épouse, victime de l’usure d’une vie monotone.

    Les aveux sonne comme un roman psychologique où le lecteur voit au fil des pages l’accusation mise à mal de façon très subtile par un policier aussi perspicace que manipulateur.

    John Wainwright, que j’ai découvert par Une confession, ayant fait l’objet d’une réédition par la maison d’édition Sonatines confirme ici le plaisir d’être porté par une histoire aussi charmante que troublante.

    03/08/2022 à 17:46 6

  • Le Démon

    Ken Bruen

    7/10 Jack Taylor doit faire face à son démon. Non pas à son alcoolisme notoire dû à son cocktail préféré, mélange de Xanax, de Jameson, et de Guiness. Non, il doit affronter le démon au sens propre. Il a rencontré un drôle de type à l'aéroport, là où il devait partir pour les States. Mais bon, il a été refoulé. Persona non grata. Et voilà que surgit de nulle part ce Karl qui le connaît par cœur, un lugubre personnage qui sème des morts de façon diabolique, il va sans dire. Et toutes les personnes que Jack côtoie sont amenées à subir les affres de Satan...

    Une drôle d'histoire que nous offre ici Ken Bruen. C'est à la fois drôle, plein d'ironie, et d'une souffrance sourde. Une sorte d'introspection, une crise existentielle.
    Un roman à part dans les enquêtes de Jack Taylor mais une lecture plaisante sur le devenir de l'Irlande par un auteur qui démontre le talent et l'amour de sa terre natale.

    03/08/2022 à 13:16 3

  • Sang d'encre au 36

    Hervé Jourdain

    9/10 Plongée passionnante dans les couloirs du 36 quai des Orfèvres, mythique adresse de la police judiciaire de Paris. On suit avec intérêt l’enquête sur les assassinats d’un conseiller d’éducation d’un collège de Seine Saint Denis, puis d’un professeur de lettres,… et essaie de décrypter les revendications du tueur où l’ombre de Simenon plane mystérieusement.

    Les policiers parisiens vont d’arrache-pied tenter de trouver l’identité de ce tueur en série en trouvant le lien entre les morts et le célèbre auteur belge.

    Hervé Jourdain offre plus qu’une enquête originale sur un tueur en série. C’est la vie même des enquêteurs du 36 qu’il propose de partager, entre réflexions personnelles, dévouement à leur métier et décryptage subtil de la rigueur dont ils doivent faire preuve. Un roman addictif et captivant.

    02/08/2022 à 10:19 2

  • Hématome

    Maud Mayeras

    9/10 Il y a des lectures marquantes pour différentes raisons : intrigue bien ficelée, dénouement inattendu, rythme effréné, personnages attachants, écriture percutante, … A la fermeture de cet Hématome, je ne peux constater qu’il cumule tous ces critères.

    Comme Emma, j’ai découvert au fil des pages cette histoire, sa vie qu’elle recolle bout par petit bout au fil des souvenirs qui la réveillent à grands coups de poings. Ce livre fait mail page après page, au fur et à mesure que l’horreur prend forme. On voit se dresser dans les dernières pages l’effroi, on caresse l’espoir que l’ignominie va prendre fin quand surgit un épilogue plus que déroutant.

    Avec son premier livre, Maud Mayeras signe un roman noir envoûtant marquant et inoubliable. Un roman choc !

    12/07/2022 à 12:03 6

  • Seuls les vivants

    Lou Berney

    7/10 Oklahoma city. Capitale fédérale de l’Etat d’Oklahoma. Eté 1986. Cette ville a connu deux tragédies qui ont laissé des marques. Dans Seuls les vivants, Lou Berney a décidé de s’en inspirer et de rendre un vibrant hommage à sa ville et à ses habitants.

    Fin de soirée, les salariés d’un cinéma sont tous exécutés lors d’un cambriolage. Tous ? Non, seul Wyatt est épargné.
    Lors de la Foire annuelle, la ravissante Genevieve, à peine 20 ans, disparaît, laissant sa sœur Julianna seule avec ses questions.

    25 ans plus tard, Wyatt, devenu détective privé à Vegas, revient dans sa ville natale, le temps d’une enquête pour harcèlement de la propriétaire d’un bar concert. Et les souvenirs dramatiques ressurgissent avec cette même interrogation : pourquoi a-t-il été le seul épargné ? Pourquoi lui, est-il encore en vie ?
    Julianna est devenue infirmière hospitalière. Elle n’a pas cessé de chercher la trace de sa sœur qu’elle espère encore en vie.

    Seuls les vivants est un livre âpre et pesant où les deux principaux protagonistes sont à la quête de réponses, en proie à leurs questions existentielles et de la nécessité de survivre face à ces événements tragiques.

    Si j’ai beaucoup apprécié l’écriture subtile emprunte de finesse et de retenue de Lou Berney et des deux personnages torturés, j’ai été toutefois moins conquis par une histoire qui n’avance pas beaucoup, qui tourne en rond et qui manque de rythme (même si ces caractéristiques siéent au genre du livre).

    11/07/2022 à 10:58 5

  • Huit crimes parfaits

    Peter Swanson

    7/10 Malcolm Kershaw est libraire à Boston. Il détient avec un autre investisseur une des dernières librairies indépendantes qu’il gère avec 2 salariés.
    Un jour, il est contacté par une agente du FBI pour l’aider à résoudre différents meurtres qui se sont inspirés d’une liste créée par Malcom sur son blog : les huit crimes parfaits dans la littérature policière.

    J’ai pris un vrai plaisir à découvrir ce libraire, sa solitude, le drame de sa vie, ses analyses des livres, ses listes de livres, son implication dans l’enquête… Ma première plongée dans l’œuvre de Peter Swanson et pas la dernière tant j’ai été séduit par l’écriture et le style, aussi simple que fluide. Une histoire dont j’aurai aimé un autre final qui dénote par rapport à l’ensemble du livre. Dommage.

    04/07/2022 à 12:59 3

  • L'Horizon d'une nuit

    Camilla Grebe

    9/10 Connaît-on vraiment les gens qu’on aime ? Ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ? Vastes questions que Camilla Grebe développe dans L’horizon d’une nuit.
    Roman chorale, ce livre apporte les versions des membres de cette famille recomposée suédoise suite à la disparition de la fille, Yasmin puis du meurtre du père, Samir.

    Dans cette famille, il y a la mère, Maria qui élève son fils, Vincent, atteint du syndrome de Down (Trisomie 21). Elle vit le parfait amour, notamment depuis qu’elle a fait la rencontre de Samir, ce médecin d’origine marocaine venu de France avec sa fille Yasmin, pour se reconstruire et fuir l’accident qui a tué sa femme et sa fille cadette.

    Une nuit, Maria reçoit un appel de Samir. Les bottes de Yasmin ont été retrouvées près d’une falaise, avec une lettre d’adieu. Yasmin est introuvable, et la police mène ses recherches. Les inspecteurs trouvent beaucoup d’éléments qui accusent Samir d’avoir tué sa fille….

    Encore une fois, j’ai été très séduit par cette auteure. Un livre que j’ai dévoré, tant la trame est parfaitement construite, une écriture simple, fluide et une histoire attachante et bluffante. Ce fut un réel plaisir de me plonger dans cette horizon le temps de plusieurs nuits. A vous de savoir désormais si l’on connaît vraiment les gens qu’on aime !

    30/06/2022 à 17:30 5

  • Dernier tour lancé

    Antonin Varenne

    9/10 Ce livre transpire la rage : la rage de vaincre, la rage contre le système, contre la société et l’hypocrisie. Antonin Varenne s’est lâché, son écriture est incisive, taillée dans l’arme la plus difficile à manier mais la plus percutante. Le mot est recherché, le verbe est assassin. Pourtant entre les lignes, le lecteur ressent de l’amour… Un roman puissant, hypnotique, et attachant.

    Pas utile d’être un fan voire un amateur de course de moto GP pour rentrer dans l’histoire. Ici on pénètre dans la folie des protagonistes, de celles et ceux qui se cherchent, qui vont au bout d’eux-mêmes, quand bien même personne ne sait véritablement où se trouve cette limite…
    Julien Perrault, le plus grand espoir des pilotes GP français. Sa dernière course l’a cloué dans un hôpital psy, le corps meurtri, rafistolé mais la tête ailleurs : restée sur le circuit du Mans, où est mort ou resté paraplégique deux pilotes dans un accident. Non tenu responsable, Julien n’a qu’une obsession : remonter sur selle. Aidé par sa psy et son pote un peu cinglé, mais surtout par son père, qui ne sait ni lire ni écrire, mais qui est… simplement son père qui l’a élevé en graine de champion.

    Antonin Varenne va nous faire vivre (au sens premier du terme) les coulisses des écuries, des sponsors, des médias,.. qu’il n’épargne pas. Il dénonce et démontre les ravages du système et de la course aveugle que tous les protagonistes suivent comme des moutons…

    Un puissant livre dont on tourne les pages aussi vite que la moto n°5 de Julien sur le circuit du Mans.

    30/06/2022 à 13:23 4