Cry Father

10 votes

  • 7/10 Mon avis se rapproche assez de celui de Clémence. Ce roman vaut plus pour les relations entre les protagonistes et la profondeur du personnage principal – Patterson Wells, obligé de continuer à écrire à son fils décédé pour trouver un semblant de paix intérieure – que pour son intrigue, quasiment inexistante. Même bémol que gamille67 quant à la violence. OK, ce monde est rude, violent... mais certaines scènes s'apparentent à de la violence gratuite. La plume de l'auteur de Pike est toujours là, et je lirai à l'occasion Évasion ou Les Dynamiteurs, qui semblent plus aboutis.

    26/10/2023 à 14:38 Hoel (1141 votes, 7.6/10 de moyenne) 5

  • 7/10 Patterson Wells est un personnage en souffrance. Depuis la disparition de son fils, il fuit le monde et surtout ceux qui l’aiment, son ex-femme, ses amis. Il se réfugie dans sa douleur et dans l’alcool et les bagarres. Patterson veut se faire mal, s’infliger la responsabilité de la mort de son fils, la justice n’ayant pu décider la culpabilité du médecin.

    Sa rencontre avec Junior, le fils de son ami Henry ne va que renforcer cette déchéance, lui qui touche dans les affaires de drogue.
    Ce duo va s’auto entraîner dans la violence la plus extrême, jusqu’à la mort.

    Un roman âpre et dur dans lequel la plume de Benjamin Whitmer décrit avec subtilité mais sans faire dans la dentelle les sentiments de culpabilité extrême et d’auto-destruction que s’inflige son personnage.

    Un polar à la désespérance profonde réservé à un public amateur des âmes torturées.

    22/08/2022 à 14:30 JohnSteed (545 votes, 7.7/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Moins marquant que l'excellent PIKE, il est toutefois plus dense et plus ambitieux. Plus complaisant aussi par moment. J'ai déploré quelques longueurs.
    C'est un roman très noir, sans concession, assez désespéré même. Heureusement la toute fin laisse filtrer une part d'humanité pour ces personnages torturés.
    En tout cas, ça donne envie de suivre cet auteur pour un troisième opus.

    24/05/2016 à 08:28 schamak (103 votes, 6.1/10 de moyenne) 5

  • 5/10 Je ne suis pas du tout convaincue par ce second roman de Benjamin Whitmer. Autant j'avais apprécié Pike, autant je suis déçue avec Cry father. Les relations entre les personnages sont beaucoup trop complexes. Le style est franchement bon et très personnel, mais je n'ai pas accroché à l'intrigue.

    13/03/2016 à 18:55 Ssarlotte (514 votes, 7.1/10 de moyenne) 2

  • 6/10 Des personnages défoncés, meurtris et peu sympathiques, une histoire plutôt déjantée et du coup peu limpide, de la violence parfois gratuite, un cocktail de misère et de souffrance, on peut ne pas aimer.

    27/02/2016 à 16:58 gamille67 (2287 votes, 7.3/10 de moyenne) 2

  • 8/10 « L'essentiel de ce que tu as en tête, c'est que ta vie peut s'interrompre à tout instant » (page 265), alors qu'en plus rien ne semble le retenir, Patterson se perd dans des brouillards d'alcool, de cocaïne et de violence. En dehors de ces instants-là, seul la vue du massif des Blanca semble apaiser ses souffrances, mettre un baume sur ses plaies. Solitaire, la vie l'a abandonné le jour où il a du se résoudre à enterrer son fils Justin. Dans ce Colorado sauvage, la bagarre et une force invisible le poussent vers un gouffre sans fonds, où une main tendue l’entraîne dans ce dérapage inexorable. Junior contemple le monde, un monde putride comme l'orbite de son œil vide. Il a choisi pour exister de s'exclure du système, prouver à lui même et à son père que « rien s’arrête, jamais. Et rien ne se soigne parce qu'il n'y a rien à soigner » (page 315). Ensemble, ils vont chercher une raison à leur déchéance, descendant chaque jour plus bas dans les affres du morbide, dans des zones mortifères. Des virées comme des rails de coke qu'on aligne jusqu'à l'extinction finale, des bagarres comme autant de gueules de bois toujours plus douloureuses, laissant une nouvelle scarification à leur détresse. Junior et Patterson n'ont rien de commun, seul l'amertume d'une vie qui ne leur appartient plus, qui ne leur ressemble pas va les souder dans un rodéo dangereux. Une cavalcade où plus personnes ne comptera pour eux, une descente sur fond d'invective de Brother Joe, de complots politiques et d'Amérique en plein marasme.

    Benjamin Whitmer se complaît dans une escalade de violence, de drogue et d'alcool comme autant de cachets pour soulager les maux, d'anti-dépresseur pour oublier l'indicible douleur de la vie. Une écriture répétitive et lente qui s'infuse, s'insinue dans les veines pour troubler les sens et accepter cette férocité gratuite. Une fausse lenteur pour une existence indigne, pour accentuer ces questionnements infinis d'enfants abandonnés par des pères alcooliques, sur les problèmes relationnels. Des êtres paumés, erratiques, victime de leur vie et dont l'unique résistance se limite à survivre sans espoir d'un lendemain parce qu'« il n'est pas nécessaire d’être particulièrement malheureux pour se tirer une balle (...). Une vie ordinaire, c'est largement assez » (page 190).

    19/01/2016 à 10:50 LittleWing (21 votes, 7.8/10 de moyenne) 7

  • 8/10 Avec ce deuxième roman, Benjamin Whitmer nous décris une Amérique pas très reluisante où les laissés pour compte, ceux dont on ne parle jamais sont pour une fois dans la lumière.
    une montée en puissance dans la noirceur par rapport à Pike.

    14/11/2015 à 08:42 janjak (466 votes, 7.9/10 de moyenne) 7

  • 8/10 L'épaisseur et la densité du roman me restent en tête plus que l'histoire en tant que telle. Support au style même, on évolue dans une chronique qui n'est pas sans rappeler les chefs d’œuvre du "nature writing". Un livre parfaitement écrit.

    12/10/2015 à 12:18 clemence (339 votes, 7.7/10 de moyenne) 9

  • 8/10 L'écriture de Benjamin Whitmer reste constante, des phrases courtes et promptes, des dialogues expéditifs. L'univers dans lequel évoluent les personnages est toujours aussi sombre et brutal. Ce qui manquait dans Pike, est ici présent, le personnage de Patterson est humain (aussi bon que mauvais mais sensible), il souffre la perte de son fils et ce mélange de violence et d'émotion font de Cry Father un livre épatant. Foncez !

    03/10/2015 à 15:17 Emil (455 votes, 7.3/10 de moyenne) 8

  • 8/10 Après avoir exploré les relations père/fille dans Pike, Benjamin Whitmer se penche sur les relations père/fils avec Cry Father. Moins violent mais tout aussi pesant, ce second roman confirme l'auteur dans cette nouvelle génération du roman noir américain avec Woodrell ou Ron Rash pour ne citer que ceux qui me viennent à l'esprit. C'est du bon, du très bon même.

    29/06/2015 à 19:47 Walter (126 votes, 7.4/10 de moyenne) 8