Les Aveux

(The Tenth Interview)

6 votes

  • 9/10 Rogate-on-Sands, une ville balnéaire sans histoire de quatre cent mille âmes. Herbert Grantley y travaille comme pharmacien, mais s’il se rend au commissariat, c’est pour une tout autre raison : il vient avouer le meurtre par empoisonnement de son épouse, Norah, un an plus tôt. Tout y est clair, circonstancié, transparent : il a bel et bien tué sa femme. Cependant, sous le velours de cette confession trop propre et spontanée, l’inspecteur-chef Lyle comprend qu’il y a quelque chose qui cloche.

    De John Wainwright, on a déjà beaucoup aimé, entre autres, les excellents Bois de justice et Une Confession. L’auteur, expert des dialogues qui claquent, des atmosphères chargées de suspicion et de textes à la fois forts et minimalistes, nous offre un roman du même acabit. Ses mots sont simples, accessibles, sans véritables envolées littéraires, mais le charme opère, un peu à la manière de ce qu’écrivait Georges Simenon : sa plume a beau être élémentaire, elle recèle un puissant venin. On apprend lentement à connaître ce brave Herbert, si calme, si posé, amateur de musique classique et de littérature, jouissant de son temps libre dans un petit bureau dont il refuse l’accès à son épouse. Dans le même temps, il dévoile la lente désagrégation de son couple dont il rend en partie responsable Norah. Cette femme, aimée trop vite et trop tôt, fréquente des milieux féministes, n’apprécie que la musique futile, s’avère être une mère sans instinct protecteur, se montre trop liée à ses parents, a des appétits de rupture sans avoir le courage d’aller au bout de ses velléités. Trop heureux de pouvoir vivre seul dans son petit confort égoïste et débonnaire après ce mariage qui n’a été qu’une erreur, Herbert a mûri l’idée de se débarrasser de sa conjointe en optant pour l’aconit. Mais tout ceci est-il aussi authentique qu’il ne le dit ? D’une manière particulièrement fine et crédible, John Wainwright lève le voile sur une terrible mystification. Deux cent vingt pages seulement, mais quel régal ! Des réparties remarquables de vraisemblance, un récit en apparence commun mais qui va révéler une duperie assourdissante, et un excellent rebondissement qui vient pimenter un texte d’une magnifique tenue. On se souviendra longtemps de ces échanges et de cette ambiance qui rappelleront nécessairement le film Garde à vue (normal, il s’agit d’une adaptation d’A table ! du même auteur), ainsi que de la virtuosité de l’ensemble.

    Un roman exceptionnel de maestria, où les apparences peuvent dissimuler de terribles artifices.

    10/05/2023 à 06:57 El Marco (3219 votes, 7.2/10 de moyenne) 7

  • 7/10 Herbert Grantley, pharmacien établi à Rogate-on-Sands, cité balnéaire d’Angleterre, vient se constituer prisonnier auprès de la police locale. Il vient confesser l’assassinat par empoisonnement de sa femme. Il explique à l’inspecteur de police Lyle, ses motivations : le désamour pour son épouse, victime de l’usure d’une vie monotone.

    Les aveux sonne comme un roman psychologique où le lecteur voit au fil des pages l’accusation mise à mal de façon très subtile par un policier aussi perspicace que manipulateur.

    John Wainwright, que j’ai découvert par Une confession, ayant fait l’objet d’une réédition par la maison d’édition Sonatines confirme ici le plaisir d’être porté par une histoire aussi charmante que troublante.

    03/08/2022 à 17:46 JohnSteed (552 votes, 7.7/10 de moyenne) 6

  • 7/10 Une lecture agréable et facile, un beau duel entre un flic et un homme s'accusant de meurtre. L'histoire nous plonge dans l'intimité d'une famille et l'issue fatale qui en débouchera tout en nous réservant une révélation finale. "Une confession" fera partie de mes prochaines lectures.

    06/08/2021 à 06:33 Grolandrouge (1484 votes, 6.6/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Un roman qui date des années 80 et qui mérite une réédition. Un face à face brillant entre un inspecteur de police et un homme qui prétend avoir empoisonné son épouse. L'auteur a également écrit le roman A Table!, adapté au cinéma par le film Garde à vue : même ambiance, même genre de duel.
    Court, mais sans temps mort.

    21/05/2021 à 18:47 gamille67 (2296 votes, 7.3/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Lu d’une traite ! J’avais adoré « les confessions », si celui-ci est peut être un peu moins bon, je me suis quand même régalée, le genre de petit polar que j’adore ! Ambiance très intimiste, aux côtés de l’inspecteur nous découvrons la vie de cet homme qui se livre et qui avoue le meurtre de son épouse un an plus tôt. Mais pourquoi diable aurait-il tué sa femme ? Il semblait mener une vie ordinaire, pharmacien sans histoire, père d’une fille fraîchement mariée. Le mobile enfin la multitude de mobiles nous est dévoilée au fur et à mesure qu’Herbert se confesse. Le doute plane malgré tout, j’ai savouré chaque page en me demandant quelle était la part de vérité dans ce récit, que tout ne pouvait pas être aussi simple. La fin est à la hauteur, saisissante. L’auteur est comparé à Simenon, je pense que ses romans plairaient à certains d’entre vous ici !

    11/04/2021 à 20:18 Emil (455 votes, 7.3/10 de moyenne) 9

  • 7/10 herbert grantley ,notable d une petite ville anglaise vient avouer le meurtre de sa femme.l inspecteur lyle loin de prendre pour argent comptant ses dires,essaie de dénouer l écheveau de ses déclarations en le le faisant parler de sa vie avec sa femme et sa fille norah.c est fort bien construit et écrit,sans violence ,presque avec délicatesse jusque la découverte de la vérité surprenante.l arme du policier est juste la réflexion ,le bons sens.inférieur et moins abouti qu "une confession",ca reste néanmoins un bon moment de lecture so british...

    07/01/2021 à 16:20 barberouge (340 votes, 7.1/10 de moyenne) 7