QuoiLire

342 votes

  • Avec tes yeux

    Cédric Sire

    8/10 Si l'on doit découvrir Sire Cédric, il n'y a qu'un seul livre à prendre : Avec tes yeux, son plus grand succès à ce jour. Personnellement, j'en ai eu écho sur les réseaux sociaux et de collègues, amateurs du genre, qui me l'ont chaudement recommandé.

    La première chose que l'on remarque à la lecture de ce roman est la fluidité du récit, avec une écriture impeccable, formidablement structurée. Les yeux glissent littéralement sur les pages au point où l'on a du mal à s'arrêter du fait des relances de l'histoire. Celle-ci est décomposée en plusieurs axes dont l'auteur relate alternativement l'avancement en petite chapitres et ne cesse de les relancer à la fin de chacun d'eux.

    L'auteur a su savamment les différents ingrédients qui font le succès de ce genre de livre : des personnages bien charpentés, qui ont une âme, un passé, des atouts mais également des faiblesses; un psychopathe original, de scènes un peu plus dures, légèrement gore sans pour autant soulever l'estomac du lecteur ou l'empêcher de poursuivre sa lecture, et deci-delà une pointe d'humour.

    Le seul reproche que je suis formulé à Sire Cédric est d'avoir été atteint du syndrome du Jean-Christophe Grangé : un très bon livre, une bonne histoire, du suspense mais un final décevant. Une grosse erreur dans les dernière pages m'a laissé sur un sentiment de déception alors que c'était un sans faute jusque-là (lire la fin de cette critique pour en connaître la raison, mais attention, cela divulgue le final de l'histoire).

    En résumé, un thriller classique d'un auteur original (chercher sur Internet sa photo, Sire Cédric a un look de Francis Lalanne en version beau gosse) qui méritent tous deux d'être découverts.

    P. S : Attention la suite de cette critique divulgue certains éléments du livre.

    La raison de ma déception en fin de livre provient du fait que le seul témoin capable de reconnaître le meurtrier est laissé seul(e) à l'hôpital sans protection policière. Il est évident que le psychopathe fera tout pour supprimer cet élément gênant. Dans d'autres livres, la police profitera justement de cette situation pour faire du témoin une chèvre et capturer le tueur.

    06/08/2017 à 20:56 4

  • Billy Summers

    Stephen King

    7/10 Stephen King ne cesse de surprendre ses fans mais également d'étonner le monde de la littérature. Alors qu'il a le titre du Maître de l'Horreur, l'auteur nous fournit un polar (certes il avait écrit la trilogie Mr Mercedes mais elle est d'un autre ordre). Certains d'iront que ce gros livre ne fut pas écrit par lui seul, mais qu'il fut aidé par son fils, Joel Hill, œuvrant dans ce domaine littéraire.

    Dans tous les cas, si association il y a bien, de cette association est issu un très bon roman qui se déroule en trois actes : l'attente du crime, la cache et la poursuite. Si la partie de l'attente du crime est un peu lente, l'auteur dépeint avec un peu d'acidité une nouvelle fois le mode de vie américain. Cette partie m'a fait penser à au Désert des tartares de Dino Buzatti.

    La suite ressemble beaucoup plus à Stephen King, à l'analyse de ses personnages, à les mettre  dans des situations imprévues à les pousser à leur extrêmement. Même si la cache se tient dans un quasi huis-clos, il n'en est pas moins intense. Non seulement plusieurs éléments rappellent un autre roman du même auteur, Shining, mais l'auteur joue volontiers avec ce parallèle en mentionnant l'hôtel de ce livre.

    La dernière partie est plus rythmée mais est un peu convenue, petit point négatif à ce livre dont la conclusion aurait mérité un meilleur twist.

    Un roman qui permettra aux fans de Stephen King de découvrir un autre aspect de leur auteur favori, et à ceux qui ne le connaissent pas de le découvrir sans sombrer dans l'horreur.

    24/10/2022 à 20:51 4

  • Bondrée

    Andrée A. Michaud

    3/10 Après Mirror Lake et Lazy Bird, Bondrée constitue le troisième volet de la trilogie américaine écrite par Andrée A. Michaud. Nul besoin d’avoir lu les opus précédents pour s’y retrouver, puisque les lieux et les personnages diffèrent d’un livre à l’autre.

    Mais mon expérience des livres d’Andrée A. Michaud ira-t-elle à lire les deux autres livres de cette trilogie ?

    Je ne le pense pas car si l’histoire policière est intéressante au départ, le genre littéraire ne me convient pas. Je dis bien qu’il ne me convient pas et non pas que le style littéraire n’est pas bien. Andrée A. Michaud a tendance à utiliser des phrases alambiquées, de celles qui n’en finissent pas, qui commencent par un sujet et qui de fil en aiguille vont vers un deuxième voire troisième sujet. Je trouve que cela alourdit l’histoire et en plus la ralentit.

    Par conséquent au tiers du livre j’ai suivi l’un des commandements du lecteur : j’ai arrêté la lecture de ce livre. Je n’arrivais pas à m’imprégner de l’atmosphère de la ville de Bondrée et encore moins de trouver le début d’une intrigue ou l’ambiance lynchienne promise.

    Peut-être y reviendrais-je un peu plus tard ?

    30/12/2016 à 21:34 4

  • Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils

    Jacques Expert

    8/10 Jacques Expert offre un roman très original. Nous avons bien affaire à un roman policier mais nous connaissons d'entrée le meurtrier et nous n'allons pas suivre l'enquête.

    Alors allez vous me dire que reste-t-il ? La psychologie du meurtrier et celle de la famille de la victime.

    Et contrairement à ce que cela peut paraître, ce n'est pas aussi intéressant et mou que cela pourrait laisser paraître. Alors que d'habitude je ne suis pas attiré et encore moins conquis par un thriller psychologique, j'ai été particulièrement séduit par Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils. On est à la fois touché par la détresse des parents de la victime, et écœuré par l'attitude du meurtrier (je ne vous dis pas pourquoi pour ne pas divulguer le roman).

    Bien entendu, à son habitude, Jacques Expert laisse une petite surprise pour la fin du roman, même si les lecteurs avertis de ce genre de littérature la devineront facilement.

    Nulle question de remettre en question les qualités littéraires de Jacques Expert. L'écriture est impeccable et intelligente pour équilibrer fluidité et phrasé typique d'alcooliques.

    En conclusion, nous avons ici un roman policier constituant un excellent intermède entre des thrillers de plus grandes ampleurs.

    18/03/2018 à 21:19 4

  • Chimaeris

    Eric Tourville

    8/10 Les fans de Stephen King devraient apprécier ce livre d'Eric Trouville.

    Tout d'abord, cela commence calmement, certains diront un peu trop, mais l'auteur pose calmement l’ambiance, les personnages tout en subtilité.

    Et puis vient l'enquête où les policiers ne savent pas vers quoi ils se dirigent. L'auteur aura également une tendance à ce pourvoir vers certaines hypothèses allant au fantastique (la sorcellerie proche du Salem du maître de l'horreur) ou la science-fiction (aliens avec une tendance à la X-Files). Mais encore une fois, l'auteur a eu la bonne idée de ne pas sombrer dans la facilité, d'envisager différentes possibilités scientifiques et de n'en garder qu'une aux frontières de ces genres (style Stranger Things).

    Donc un roman prenant, qui tient en haleine, qui donne un petit coup adrénaline sur la fin; addictif.

    04/08/2021 à 18:43 4

  • Conte de fées

    Stephen King

    5/10 Je suis un fan du Stephen King de la première  heure, de celle où l'auteur nous faisait vibrer avec une horreur survenant dans le quotidien de chacun : une personne qui prend en otage son romancier favori, une famille sous la menace d'un chien.  Les fois où je n'ai pas pu finir un de ses livres étaient autour de la fantasy avec La tour sombre.

    Avec Conte de fées, le maitre de l'horreur s'immisce une nouvelle fois dans ce genre littéraire, et malheureusement ce n'est pas le meilleur de lui même qu'il nous offre. Certes l'histoire est originale, agréable à lire dans laquelle il joue énormément avec les classiques des contes, et pas uniquement de fées, mais il n'y a guère de fantaisies (sans faire de mauvais jeu de mots) dans le récit.  Il y a également quelques répétitions, sans grand intérêt (la compréhension du langage ou sur l'écriture de l'autre monde ), qui ralentissent la lecture de ce très gros roman.

    Au final, ce serait presque la première partie dans le monde réel qui serait la plus prenante et qui aurait méritée une meilleure exploitation. Elle est pleine d'humanité et on aurait pu espérer un revirement de l'attitude du jeune homme en découvrant le trésor du vieil homme et son origine.

    Chez Stephen King, la bonté des héros est à réserver aux fans du maître.

    04/05/2023 à 18:32 4

  • Coupable

    Jacques-Olivier Bosco

    9/10 Troisième livre de Jacques-Olivier Bosco que je lis, le second de la série des Anne-Elisabeth Lartéguy, et une nouvelle fois une grande claque. Un aller-retour pour un amateur de roman policier un peu noir.

    Comme à chaque fois, le rythme est effréné où l’auteur laisse à peine respirer son lecteur avec des flash-back expliquant la jeunesse et les origines de la violence de l’héroïne. De rapides trêves qui s’intercalent entre courses poursuite, meurtres, bastons et enquêtes suivies par les plus hautes sphères policières et politiques.

    Si l’intrigue n’est pas l’élément le plus travaillé, l’introduction progressive des indices permettant de découvrir l’identité du meurtrier assez facilement, cela ne constitue pas un handicap à la lecture. Au contraire cela laisse un peu plus d’oxygène pour nos neurones respirer.

    Bref, tout comme la moto de l’héroïne dévore la route en faisant brûler la gomme des pneus, j’ai tracé tout le long des 400 pages en à peine 2 jours.

    Enfin, un point supplémentaire pour la superbe couverture qui résume à elle seule tout le livre : une femme fatale à la fois élégante mais dangereuse, armée, qui n’hésite pas à se mouiller… ou tout du moins à marcher dans le sang qu’elle a répandu.

    A propos de femme fatale, est-ce que « fatale » ne pourrait pas être le titre du troisième tome ? A suivre.

    03/04/2018 à 20:55 4

  • Cyanure

    Laurent Loison

    8/10 Après avoir lu La disparue de la cabine n°2 de Ruth Ware, la lecture de Cyanure de Laurent Loison est un véritable changement, mais agréable changement.

    Les deux auteurs ne jouent pas dans la même catégorie. Mais attention, ce n'est pas forcément celui qui bénéficie d'une moindre politique de publicité qui est le moins talentueux. En effet, Laurent Loison nous offre un roman d'un dynamisme incroyable. A peine débuté, et pan un meurtre de grande envergure; patientez quelques pages et vous aurez votre second lot de mort. et ne croyez pas que vous allez vous reposer de sitôt, il vous faudra attendre la dernière page pour souffler (et encore, voir ma remarque de fin de critique).

    L'autre bon point de Laurent Loison est de faire adopter à ces personnages un langage proche de ce que cela pourrait être dans la réalité. La gouaille parisienne mélangée à l'argot des banlieues donne un réalisme profond qui projette encore plus le lecteur dans l'histoire.

    Si vous êtes fidèle lecteur de cet auteur, vous aurez plaisir à retrouver les héros de Chrade son précédent roman qui lui a valu reconnaissance dans le monde de la littérature policière. Hauts en couleur et à forts caractères, ils sont attachants même s'ils sont un tantinet caricaturaux (le flic qui perd des proches et sombre dans l'alcool).

    Roman parfait ? Presque car un très gros point négatif vient avec la version numérique. Sachez que pour profiter de la fin, les versions papier présentent un code unique, ce qui n'est pas le cas pour la version numérique. Mais vous pouvez en acquérir un sur le site www.lafindecyanure-lelivre.com moyennant la "modique" somme de 2,50€. Malheureusement, je n'ai trouvé nulle part sur les sites vendant la version numérique la mention de ce surcoût.

    Et puis on voit que ce n'est que le second roman de Laurent Loison car il ne joue pas assez avec son lecteur. L'histoire est un peu trop linéaire, l'auteur ne met pas assez de fausses pistes pour son lecteur cherche, cogite, ou tout simplement se fasse surprendre par l'issue de l'histoire. Ici, tous les éléments, ou presque, contribuent à la résolution de l'énigme.

    04/03/2018 à 20:53 4

  • Duplicata

    Franco Mannara

    8/10 J'avoue que depuis le début de l'année, je n'avais pas encore rencontré un roman qui me mette une petite claque, qui m'ait captivé dans une histoire lancée sur les chapeaux de roue de la première à la dernière page. C'est chose faite avec Duplicata de Franco Mannara un thriller politico-technologico-futuriste.

    Autant vous avertir, si vous avez l'audace d'ouvrir ce livre, vous serez comme moi certainement happé par l'histoire au point de dévorer ce pavè de presque 500 pages en moins de 48 heures. Véritable roman sous amphétamine, le héro nous fait penser à un Jason Bourne, personnage pris dans l'engrenage d'un complot dont il est le principal pion. S'en suit une fuite face aux forces de l'ordre et une course à la quête de la vérité afin de le disculper des charges dont on l'accuse.

    Le contexte actuel du coronavirus qui donne certainement au Paris pestiféré une dimension particulière ou bien fait réfléchir sur sa possible origine (sans pour autant sombrer dans des théories conspirationniste).

    Autre bon point pour l'auteur est de faire intervenir des technologies nouvelles ou futuristes sans sombrer dans des détails techniques afin d'apporter véracité ou pour ancrer son roman dans la réalité. Bien au contraire, quelques mots sont lâchés (hacker, darknet, théorie des ondes) sans plus d'explication, le lecteur en comprendra la teneur pour comprendre l'orientation de l'histoire et ne sera pas freiné dans sa lecture.

    Vous l'aurez compris, l'écriture est parfaitement maîtrisée pour ce genre de page-turn. C'est fluide, prenant, sans aucune relâche avec l'alternance entre les victimes, les bandits, les politiques, ...  qui relance en permanence l'histoire avec un nouvel élément.

    Un très grand roman et un auteur à suivre.

    15/04/2020 à 20:18 4

  • Dust

    Sonja Delzongle

    7/10 Ce thriller de Sonja Delzongle est déstabilisant à plus d'un titre. Tout d'abord elle nous transporte dans un monde qui, pour la plupart d'entre nous, nous est inconnu, le Kenya bien loin des zones touristiques et des safaris. Là on se retrouve confronter à la misère, à la violence à laquelle recourt nombre de kényans pour survivre, aux croyances mystiques.  Ensuite, en nous confrontant à des crimes particulièrement originaux puisque l'on ne trouve qu'une croix de sang au sol et nul corps. Je ne vous en dis pas plus afin que vous fassiez travailler vos petites cellules grises. Et enfin, les méthodes d'investigation propres, ou devrais-je dire réduites, de ce pays.

    Malheureusement le roman est très mal équilibré. Le premier tiers est très prenant, nous plongeant dans l’ambiance totalement dépaysante de l'Afrique et dans la découverte des meurtres. Par contre, tel un soufflet au fromage qui aurait trop attendu d'être mangé, la tension et le rythme retombent. L'auteure consacre cette partie à la présentation du calvaire vécu par les yellow men, albinos d'Afrique, et l'enquête est délaissée au profil des relations sentimentales de l'héroïne profileuse Hanah Baxter. Heureusement, sur le dernier tiers on retrouve les qualités de l'auteure pour terminer la chasse.

    Dernier point négatif et non des moindres pour nous autres amateurs d'enquête policière désireux de se substituer aux enquêteurs du roman, est la divulgation du meurtrier beaucoup trop tôt dans le roman, à la fin du premier tiers. Est-ce  une volonté de l'auteure despérant faire monter la tension du lecteur face au déroulé de l'enquête.

    22/03/2020 à 21:06 4

  • Empire des chimères

    Antoine Chainas

    2/10 Ce roman est un roman clivant : ou bien vous allez l'adorer ou bien vous allez le trouver mauvais. D'ailleurs les notations sur les sites marchands ou les critiques sur les blogs reflètent bien ce point. Cela vient essentiellement de la lenteur du roman : si les personnages sont bien construits et en peu de détails révèlent bien leur physique, leur caractère et leur passé. Mais les personnages seuls ne font pas d'un livre un bon roman.

    Si l'idée de départ est originale et rapidement posée dans l'histoire, elle ne s'étoffe pas au fil de pages. Si l'auteur charme bien son lecteur au point où celui n'a qu'une envie d'en savoir plus, la déception de ce dernier ne fait que croître car rien ne se passe, rien n'évolue, et les liens entre ces univers parallèles sont si ténus qu'au final il est en droit de se demander si finalement il n'y a pas deux histoires indépendants dans ce livre. Si l'auteur voulait "brouiller dans leurs esprits la frontière entre fiction et «vraie vie»" comme l'annonce la quatrième de couverture, cela est réussi mais on en saisit pas l'intérêt.

    Quand au style, il faut bien l'avouer, il est lourd. Certaines phrases font leur poids au point où parfois elles en deviennent incompréhensibles et obligent le lecteur à revenir en ailleurs (quand il en a le courage). Même un lecteur rapide comme moi se verra englué dans le récit à l'image des personnages du roman dans leur petit village.

    Quelques points positifs tout de même.

    La lenteur du roman aura un effet soporifique sur votre lecture, les presque 700 pages passent lentement, le roman vous fera du profit. Usé comme le personnage du roman avec qui je partage le même prénom, après plus de 15 jours j'ai décidé de passer à la vitesse supérieure pour terminer les 100 dernières pages en recourant à la lecture rapide . et je crois ne pas avoir raté grand chose.

    Et puis le vocabulaire. Si le style est le cours, la phrase est riche, riche de mots inhabituels qui feront progresser votre vocabulaire si tant est que le dictionnaire qui est prêt de vous les connaissent (ce qui n'est pas le cas du dictionnaire fourni sur les liseuses Kobo).

    Un roman que je déconseille aux amateurs de page-turners aux intrigues tarabiscotées.

    10/08/2019 à 07:41 4

  • En lettres de feu

    Marcus Sakey

    8/10 Nous avions laissé Nick Cooper le héros de la série des Brillants tout juste revenu des morts tel un Phénix. On serait tenté de penser que Markus Sakey va être plus tendre avec son personnage principal et le cantonner dans des tâches beaucoup plus politiques. Que nenni, parce que cela ne colle pas avec le caractère du personnage ni à celle de l'auteur qui veut un grand final pour sa série. Le lecteur est donc rapidement replongé dans l'histoire et embarqué dans une nouvelle aventure qui va filer à 100 à l'heure une fois de plus. Quand bien même la fluidité de l'écriture n'est pas totalement présente, la narration trouve rapidement son rythme qui ne baissera pas avant la 4ème de couverture.

    Si le tome 2 annonçait les prémices d'une guerre civile, le tome 3 sombre pleinement dedans

    Mais l'action et la science-fiction ne sont pas les uniques composantes de cet excellent thriller : l'auteur amène le lecteur à s'interroger sur la différence, sur le pouvoir, les rouages de la politique, l'égo-centrisme et les risques des découvertes scientifiques. mais je vous rassure ces interrogations n'entraînent pas de longues digressions philosophiques mais interpellent le lecteur dans le contexte terroriste actuel.

    Une très bonne série, mélange de thriller, science-fiction, anticipation, espionnage, aux lectures multiples niveaux qui ravira j'en suis sûr nombre d'entre vous.
    (quoilire.wordpress.com/2017/06/05/markus-sakey-le-brillants-n3-en-lettres-de-feu/)

    05/06/2017 à 20:40 4

  • Horrora borealis

    Nicolas Feuz

    9/10 Ce roman est un peu perturbant au départ. On croit que les pages ont été mal collées tant l'histoire semble décousue ou sans rapport au cours des premiers chapitres, mais heureusement, on comprend rapidement que l'une des histoires est un flashback dans lequel l'auteur va donner petit à petit les éléments sur les origines et la solution à la situation présente.

    Tout comme avec ses personnages, Nicolas Feuz déstabilise ses lecteurs en posant la grosse partie de l'histoire en Laponie, univers de neige, de glace et de nuit. Si cette ambiance serait propice au calme et aux ambiances cocooning familiales, c'est également source de difficultés particulières tant dans la vie quotidienne que dans les techniques d'investigation de la police locale.

    Une fois découvert l'origine du trouble de la sœur, le roman ne révèle plus guère de surprise par la suite. Si la fin est de ce fait un peu convenue, il n'empêche que l'auteur arrive à garder l'attention de son lecteur jusqu'au bout.

    Malgré un roman relativement court, l'auteur prend cependant la peine de poser des personnages aux personnalités fort bien construites, et à adopter une rythmique de lecteur soutenue.

    Ce roman est la révélation d'un nouvel auteur de roman policier à suspense que l'on ne manquera pas de suivre les prochaines publications.

    27/12/2019 à 20:45 4

  • Hôtel du Grand Cerf

    Franz Bartelt

    6/10 Hôtel du Grand Cerf n'est certainement pas le roman policier de l'année. Il s'inscrit dans une version old-school, dans la lignée un peu démodée des enquêtes à la Agatha Christie. Les indices sont très, très menus et ne permettent pas de trouver le coupable. Aussi faut-il faire tourner ses petites cellules grises et ne pas s'attendre à de pics de tension avec les courses-poursuite ou les séances de malversation des victimes.Mais il ne faut pas lire ce roman au premier degré, il faut y avoir le second voire le troisième degré. En plus de faire un roman critique sur les Ardennes et ses habitants qui peuvent paraître bourrus et rétrogrades, il le fait avec drôlerie et dérision, et de temps en temps d'humour noir. On se délecte de la description et de l'attitude de l'inspecteur qui nous fait invariablement penser à un Colombo mais irrévérencieux.Si sur l'aspect policier le roman ne restera pas dans les annales, le lecteur passera un bon moment avec Hôtel du Grand Cerf et découvrira une région française méconnue.

    23/02/2019 à 20:10 4

  • Inexorable

    Claire Favan

    9/10 Je ne comprends pas pourquoi la presse ne parle pas de ce roman?

    A l'image du héros de son roman Claire Favan est mise à l'écart, à l'écart de la presse qui ne voit pas dans son dernier roman l'émergence d'une nouvelle grande romancière. Car avec Inexorable, Claire Favan passe un cap.

    En s'affranchissant du genre policier, tout du moins dans la première partie du livre, elle montre ses qualités de romancière.

    On sent que l'auteure a mis dans ce roman beaucoup du sien, il y a beaucoup plus de sensibilité. Inexorable est beaucoup plus intimiste que les précédents romans de Claire Favan, la sensibilité des personnages est communiquée au lecteur, la psychologie de ses personnages est affinée, tout en subtilité, complexité et évolutivité.

    Son fils ayant subi une forme d'exclusion, on la sent particulièrement concernée par le sujet et donc investie dans ce roman. Claire Favan ne se contente pas de nous contenter une histoire mais également fait passer un message.

    De plus, l'écriture est d'une parfaite fluidité. Happé par le roman, le lecteur aura du mal à le lâcher, comme moi où après 2 petits jours la dernière page était tournée.

    11/11/2018 à 21:19 4

  • Juste une ombre

    Karine Giebel

    8/10 Karine Giebel nous offre un très grand thriller psychologique. Alors que je ne suis pas adepte de ce genre de romans, je suis littéralement tombé sous le charme de la narration, de l'intrigue, de toute l'ingéniosité du harceleur pour faire tomber sa proie.

    Pour ce qui est de l'intrigue, les amateurs d'énigmes policières trouveront l'identité du harceleur assez facilement. Cependant je les rassure car l'intérêt du livre et son suspense du livre ne tournent pas autour de ce point mais bien plus sur la montée du plan machiavélique. Nous sommes les témoins d'un jeu du chat et de la souris particulièrement pernicieux où nous suivons la dégradation mentale de la victime, ses interrogations, sa lutte désespérée.

    Et contrairement au Purgatoire des Innocents point de descriptions gores, de sévices minutieusement détaillés, l'auteure sait faire vibrer son lecteur d'une autre façon beaucoup plus intelligente.

    Je ne m'éterniserai pas sur les qualités d'écriture de Karine Giebel qui sont toujours aussi impeccables pour ce genre de romans : précis, direct, où les actions et petits rebondissements arrivent régulièrement pour tenir le lecteur en haleine.

    Un roman qui vous teindra aux tripes !

    10/10/2016 à 21:48 4

  • L'Empathie

    Antoine Renand

    4/10 Je ne sais que penser de ce premier livre d'Antoine Renand.

    Dans un premier temps, j'ai été happé par l'histoire, de cet homme lézar qui, pour commettre ses méfaits, entre chez ses victimes en grimpant le long des parois des maisons et forçant les fenêtres si besoin.

    Qui plus est, bien qu'il laisse derrière lui de nombreux indices qui devraient permettre de l'identifier, il est inconnu des fichiers. L'enquête semble complexe et longue.

    Malheureusement pour moi qui ne suis pas très adepte des thrillers psychologiques, le roman tombe très rapidement dans l'analyse psychologique des violeurs. Et un peu comme un avocat qui défend un e personne ayant commis les pires atrocités, cette partie est plutôt dérangeante. Même s'il est prouvé scientifiquement que des circonstances vécues durant l'enfance influent sur le comportement adulte,  on en sait pas comment prendre cette partie du roman : n'est-on pas devant une excuse "scientifique" faisant fit du libre arbitre ?

    Cela est d'autant plus dérangeant avec la description très détaillée et à répétition des violences infligées. Au final, on éprouve un certain malaise à lire L'empathie et une sensation de voyeurisme de ces situations dramatiques.

    Sinon le style d'Antoine Renand est déjà bien maîtrisé et tient en haleine le lecteur malgré quelques erreurs de débutant comme des personnes un peu cliché, quelques répétitions et une fin en queue de poisson.

    Un auteur à confirmer à la lecture de son prochain roman.

    10/06/2023 à 17:28 4

  • L'Étoile jaune de l'inspecteur Sadorski

    Romain Slocombe

    8/10 Romain Slocombe est en train de se forger une très forte réputation d'écrivain français de romans noirs.

    Certes le contexte historique dans lequel se positionne le roman est difficile, Paris en pleine seconde guerre mondiale, mais ce second tome est encore plus dérageant. L'auteur nous entraîne en pleine politique anti-juifs, la mise en place des étoiles jaunes, et de l'organisation de la rafle du vel'd'hiv. Alors on est loin de la pesanteur des bas fond d'une ville, mais le lecteur qui comme moi n'a pas connu cette période, va se prendre un véritable claque en découvrant l'étendue et le jusqu'au-boutisme de l'administration française dans le suivi des directives anti-sémites du IIIè Reich et de sa propagande.

    On a beau en avoir eu connaissance lors de nos cours d'histoire, on est glacé devant le zèle dont font preuve certains policiers ou les tortures auxquelles ils recourent.

    La puissance du roman provient également du personnage principal Léon Sadorski : parfois violent, enquêteur méticuleux, complexe, ambivalent, à aucun moment nous n'arrivons à déterminer son penchant vis-à-vis des mesures anti-juifs : d'un côté il recueille la fille de ses voisins arrêtés, et de l'autre il participe activement aux arrestations de la rafle. Seule la dernière phrase du roman lève cette ambiguïté planant sur les deux premiers tomes.

    Je vous recommande donc vivement ce livre, et tout particulièrement la version audio où Antoine Tomé donne littéralement vie au roman.

    07/08/2018 à 21:30 4

  • L'Heure des fous

    Nicolas Lebel

    8/10 Voici le premier roman de Nicolas Lebel de sa série du Capitaine Mehrlicht, série que je parcours de manière totalement désordonnée puisque j'ai commencé avec le dernier tome Dans la brume écarlate avant de lire celui du milieu Sans pitié ni remords. Autant vous dire que vous pouvez les lire dans n'importe quelle ordre, je n'ai pas constaté de spoiler, cependant pour suivre l'évolution des personnages, il est préférable d'aborder la série dans l'ordre.

    Dans L'heure des fous, Nicolas Lebel plante ses personnages haut en couleur, tous avec leur personnalité bien trempée, les particularités, les forces mais surtout leurs défauts. J'apprécie particulièrement le personnage principal du Capitaine Mehrlicht qui part ses réflexions à la Audiart, sa culture et son irascibilité le rend à la fois attachant et détestable.

    L'histoire est très originale qui fait que résoudre l'énigme plus vite que les enquêteurs est très difficile voire impossible. Cela devrait mettre au défi les lecteurs enquêteurs. Je ne sais pas d'ailleurs si le lien historique est totalement inventé ou inspiré de faits réels, l'auteur ne donne pas de détails sur ce point dans les remerciements.

    Enfin, nul besoin de préciser que Nicolas Lebel maîtrise tous les techniques d'un bon écrivain de roman policier : une écriture fluide, des petits cliffhangers en fin de chapitre pour maintenir son lecteur en haleine, de l'humour. Par contre, avoir déjà cette maîtrise pour ce premier roman, c'est exceptionnel et annonciateur de ses futurs succès et prix littéraires.

    Bref, un roman très agréable à lire qui donne envie de connaître les autres épisodes de la série Mehrlicht.

    27/07/2023 à 07:48 4

  • L'Hypnotiseur

    Lars Kepler

    3/10 Si j’avais été immédiatement séduit pas la quatrième de couverture de L’hypnotiseur de Lars Kepler, ma déconvenue en a été d’autant plus rapide.

    En effet, ce livre se traine en longueur et grand bien aurait été fait aux lecteurs si une bonne centaine de pages avait été ôtée et ainsi supprimer les nombreuses répétitions, interrogations inutiles des personnages, flashback qui rompt la maigre lancée narrative de ce livre.

    Pour un roman psychologique, la création des personnages est plus que superficielle au point où le lecteur ne manquera pas d’être surpris devant si peu de sentiments et de réactions du héros principal et de sa femme face à la disparition de leur fils.

    Et je ne vous parle pas du suspense qui vole aussi haut que les pâquerettes, aucune surprise de dernière minute ne récompense le lecteur qui a eu le courage de lire l’intégralité de ce pavé.

    Enfin, je n’ai réellement lu ce livre, je l’ai écouté. Bien que la diction du lecteur soit parfaite, est-ce son intonation ou le rythme du livre, mais plusieurs j’ai du revenir en arrière ayant perdu le fil de l’histoire. J’irais même jusqu’à dire qu’il convient d’éviter d’écouter ce livre tout en conduisant, une quiétude, voire légère léthargie va vous gagner au fur et à mesure des pages.

    09/03/2017 à 21:19 4