QuoiLire

345 votes

  • Promesse

    Jussi Adler-Olsen

    5/10 Est-ce le rythme de production des livres que Jussi Adler-Olsen s’est imposé face au succès de ces premiers livres ?, mais Promesse n’atteint pas le niveau de ces prédécesseurs.

    Il faut bien l’avouer, cette nouvelle aventure de Carl Mørck m’a un peu déçu.

    Déjà dans le rythme, la première partie du livre est très lente et j’ai eu du mal à accrocher à l’histoire. De nombreuses répétitions sont faites (si vous le lisez, comptez le nombre de fois où est fait mention la volumétrie des papiers), nombre de personnages sont mis en place et un peu comme le héros principal, on se demande bien si on a affaire à une enquête policière ou pas.

    Heureusement, l’humour nous fait ternir le pavé de 500 pages entre les mains. Les incompréhensions par Assad des expressions sont toujours hilarantes, et i faut souligner que la traduction a su conserver ou transposer en français cet humour.

    Dans la seconde partie, l’enquête avance mais si l’on devine la solution dans les grands axes dès les premières pages.

    Le modèle du livre reste fidèle au modèle de l’auteur : quelques fausses-pistes, un parallèle entre passé et présent, pour un dénouement au quart de tour; avec une écriture toujours aussi fluide.

    Si vous deviez découvrir cet auteur, je vous recommanderais de prendre les volumes de la série dans l’ordre et de réserver ce Promesse pour plus tard.

    15/03/2016 à 19:49 2

  • Revival

    Stephen King

    5/10 Je ne m’étalerai pas sur les qualités narratives de Stephen King, ce petit auteur n’a plus de preuves à faire dans ce domaine. Aussi m’attarderai-je sur la structure du livre qui diffère quelque peu de ce que l’auteur nous a habitué. Le récit se déroule sur 50 ans, en trois parties également échelonnées dans le temps, et fait intervenir l’électricité comme fil rouge.

    Dans un premier temps, le livre s’articule autour de la vie d’une bourgade dans les années 60. Cela n’est pas sans nous rappeler 22/11/63 (voir la chronique sur ce livre). On pourrait alors penser à un nouveau livre « historique » de Stephen King, mais l’auteur profite plutôt de sa précédente écriture pour asseoir l’histoire à une époque qui lui semble chère. Puis il projette ses héros au milieu des années 80 où l’ancien prêtre devient prévaricateur. On pense alors aux bienfaits non-désintéressés du tenancier de Bazaar…. mais ce serait trop facile.

    Ensuite, c’est le suspense s’installe pas à pas, et le lecteur s’interroge sur ce que peut être le dénouement : que nous réserve le maître du suspense ? Sans vous dévoiler le final de ce livre, que l’on devine assez facilement, je tenais à souligner le fait que Stephen King prend un malin plaisir à semer de petits indices deci-delà pour rendre hommage aux auteurs qui ont inspiré son œuvre globalement et plus particulièrement ce livre. A titre d’exemple, faites attention aux noms des personnages, des patients, et vous retrouverez des écrivains célèbres.

    Au final, un Stephen King qui se lit tranquillement, sans réelle surprise, et qui est plus un hommage aux classiques de la littérature d’horreur qu’un livre à suspense qui a fait le succès de cet auteur dans les années 70.

    15/03/2016 à 19:45

  • RN 86

    Jean-Bernard Pouy

    5/10 Jean-Bernard Pouy navigue entre investigation et introspection du héro. Un roman original au rythme méridional.

    29/09/2020 à 19:54

  • Rouge armé

    Maxime Gillio

    5/10 En fait je ne sais pas comment noter ce roman, car à mon avis il s'agit plus d'un roman que d'un roman policier.

    Si Maxime Gillio adopte pour son roman un schéma classique de l'enquête, ici journalistique, dans le temps présent, et une narration du temps passé, un peu comme dans les romans de Camilla Lackberg, on s'attend à ce que les deux récits se rejoignent dans le dénouement final. Mais ici, rien, les deux narrations se font mais n'apportent aucune explication, aucun rebondissement au récit.

    Nous sommes donc en présence d'un très bon roman historiques présentant les représailles et les mouvements ethniques au lendemain de la seconde guerre mondiale, ainsi que l'histoire de la Rote Armee Fraktion et de ses actions terroristes dans les années 70.

    Et donc on se demande ce qui peut lier la journaliste, la femme qu'elle interviewe et ces deux périodes historiques. Je prends le risque de divulguer la fin du roman, mais il n'y a rien.

    Si les personnages sont forts et imposent leur caractère, ils sont un peu caricaturaux et entraînent le lecteur dans des histoires périphériques qui ne sont que de pure perte de temps (e.g. la période de sevrage de la journaliste).

    Bref, je suis très mitigé sur le caractère policier du roman, de la mise en forme; mais reste convaincu que c'est un très bon roman historique.

    10/02/2019 à 20:37 2

  • Seul à savoir

    Patrick Bauwen

    5/10 Si Le jour du chien de Patrick Bauwen se passe en France, il faut savoir que ce n'est pas à l'habitude de l'auteur. Comme dans Seul à savoir, l'histoire se déroule aux Etats-Unis, un univers que l'auteur aime et connaît bien. Attention, ici, l'auteur envoie du lourd avec les principaux clichés de la société américaine : police, FBI, armée, spring break et coûts exorbitants des soins. Ce cliché va jusqu'au début de l'histoire qui semble inspiré des films d'horreur américains dans laquelle la fille va désespéramment dans la forêt sombre alors qu'on l'a averti que si elle y allait, elle y serait trucidée. Ici, c'est sur l'usage de l'Internet : la fille se laisse convenir par un inconnu rencontré sur Facebook d'ouvrir une PJ qu'il lui envoie par mail. Même ma mère ne fait pas cela (enfin si mais quand c'est une copine qui lui expédie ces sottises par mail).

    Ce qui est plus drôle ce sont les explications de certaines technologies aujourd'hui communément utilisées de nos jours : explications sur ce que sont les réseaux sociaux, un iPad et des GPS intégrés. De même, il est drôle de voir l'auteur employé une solution technique qui n'est même pas encore au point sur les dernières versions des smartphones (lecture de l'empreinte sur l'écran). Comme quoi il est difficile de faire un roman technologique et de le pérenniser dans le temps.

    Si l'on omet ces facilités et ces quelques détails, le lecteur y trouvera une histoire très rythmée, une intrigue haletante qui va se transformer en une course poursuite infernale. Mais, l'auteur sait laisser son lecteur respirer périodiquement avec de fréquents flashbacks expliquant les relations entre l'héroïne et le Dr Nathan Chess qu'elle recherche. Il dévoile ainsi au compte gouttes la psychologie et le passé de ses personnages. Dans les deux cas, l'auteur mettra des pièges, de faux indices, des rebondissements.

    Au final, Seul à savoir est un bon roman avec lequel on passe un excellent moment même s'il manque un peu d'originalité.

    23/01/2018 à 20:30 3

  • Si tous les dieux nous abandonnent

    Patrick Delperdange

    5/10 Dans ce roman court, on suit un épisode de la vie de 3 personnes pour qui la vie n'est qu'une succession de malheurs, mauvais choix et violence. On pourrait dire de ces gens qu'ils attirent la poisse ou qu'ils la cherche.

    On est donc bien en présence d'un roman noir, au fin fond d'une campagne où ils ne se passent "normalement" rien, où les gens vivent entre eux, s'espionnent et nourrissent des remords ou de la haine les uns envers les autres, souvent pour des raisons qu'ils ignorent. L'ambiance est lourde, sombre pesante, et bien que l'action se déroule à la campagne, l'enfermement et l'oppression dominent.

    Si l'histoire reste assez basique et classique d'une série noire, le charme de ce livre provient essentiellement du phrasé de l'auteur qui emploie des styles et des phrasés propres à chaque personnage et à leur caractère.

    Un roman noir, sans grande surprise, mais plaisant.

    05/04/2020 à 21:46 1

  • Signe de vie

    José Rodrigues dos Santos

    5/10 J.R. dos Santos ne déroge pas à ses principes : fournir annuellement un gros pavé (presque 700 pages pour Signe de vie) mêlant aventure et intellect.

    Cette fois-ci on abandonne les religions et la théologie (quoi que comme dit l’adage : chassez le naturel, il revient au galop) pour une approche beaucoup plus scientifique : l’origine de la vie. Aussi les deux premiers tiers du roman prend la forme d’échanges entre scientifiques et, ou, personnes cultivées sur les possibles origines de la vie et les théories permettant d’expliquer les signes de vie extra-terrestres. Si cette partie est très intéressante et que la vulgarisation des théories et concepts scientifiques parfaitement réalisée, il n’en est pas moins lassant que cela s’étire sur les 400 premières pages du roman. Par conséquent, il faudra attendre le dernier tiers du roman pour avoir un peu d’actions en propulsant le roman dans l’espace, ce qui paradoxalement donne une grande bouffée d’air au lecteur.

    L’écriture, et donc la traduction, est toujours aussi impeccable et d’une grande fluidité; ce qui n’est pas chose aisée pour l’exposition des théories scientifiques. Aussi ne faut-il pas se laisser impressionner par l’épaisseur du livre, les pages défileront; quitte à ce que le lecteur lassé par la partie théorique la saute, quitte à y revenir un peu plus tard. Le scenario est habillement construit même si celui-ci est un peu trop linéaire à mon goût, sans grande surprise, même dans le final.

    Le lecteur habitué aux romans de J.R. dos Santos retrouvera avec grande joie le héros favori de l’auteur, Tomás Noronha, de le voir plonger dans cette aventure et de suivre sa vie. On est cependant toujours un peu surpris de voir l’homme de connaissances en histoire et en cryptanalyse, être également à l’aise et aux faits des théories d’astronomie et de physique.

    Le principal intérêt que j’ai vu à lire ce roman est la partie sur la préparation des hommes de l’espace. Bien que celle-ci soit partielle dans le contexte du livre, c’est avec plaisir que nous découvrons les protocoles, entraînements et autres modalités auxquels doivent se soumettre ces aventuriers de l’espace avant d’intégrer une mission. L’auteur dévoile avec grand humour certains aspects « techniques » sur les commodités sur lesquelles nous nous sommes toujours interrogé.

    Enfin, nous ne pouvons que faire un rapprochement au dernier Dan Brown, Origine, qui traite sensiblement du même sujet : l’origine de la vie. Contrairement à ce dernier, Signe de vie est bien meilleur à de nombreux points de vue : la présentation des concepts scientifiques est bien plus accessibles et facilement illustrées pour leur compréhension, sans que l’on est l’impression lire une encyclopédie. L’aspect science-fiction est réduite à l’essentielle donnant à la fois plus de réalisme à l’histoire et facilitant le lecteur à se projeter dans celle-ci.

    En conclusion, si ce n’est pas le thriller de l’été par son manque de suspense et de son poids difficile à trimballer sur les plages, Signe de vie est intéressant par l’aspect scientifique sur les origines de la vie qu’il nous présente.

    09/05/2018 à 09:32 3

  • Soleil de nuit

    Jo Nesbo

    5/10 Comme si l’auteur voulait marquer fermement son éloignement avec son personnage mythique, Harry Hole, Joe Nesbo positionne son récit en plein Nord, au-delà du cercle arctique, là où la vie se fait rare mais où le soleil est permanent en été. La vie est autrement rythmée, beaucoup plus calmement, marquée par la nature. Et le roman suit ce rythme.Cela nous permet de découvrir les habitants de ces régions, leurs coutumes, l’empreinte de la religion et des différentes confréries.

    Aussi cher lecteur, si vous êtes habitués aux romans vifs et relevés de Jo Nesob dans les bas fonds d’Oslo, vous serez dépaysés ou déçus. En effet, le Soleil de nuit n’est pas un Jo Nesbo comme les autres. Beaucoup plus calme, beaucoup plus tourné vers les relations humaines, l’auteur prend le temps de développer la psychologie des personnages et les relations affectives de ses personnages. Par moment, le récit prend des allures de roman Harlequin.

    Au final, Jo Nesbo nous livre un roman noir à l’eau de rose. Original de la part de Jo Nesbo, mais avouons-le, on préfère tout de même les Harry Hole

    07/06/2016 à 21:45 2

  • Spinoza encule Hegel

    Jean-Bernard Pouy

    5/10 Jean-Bernard Pouy est un auteur de roman noir, policier, à part. Son style est inimitable, ses histoires sont à la fois noires, populaires avec un brin d'humour. Ce n'est pas sans raison qu'il créa la regrettée maison d'édition Baleine et un héros que j'affectionne particulièrement, Gabriel Lecouvreur alias Le Poulpe.

    Spinoza encule Hegel est son premier roman qu'il présente comme une oeuvre courte visant à expliquer les manifestations de Mai 68 (son côté arnar ressort un peu) sans sombrer dans la dissertation d'histoire.

    Le moins que l'on puisse dire c'est que sur ce dernier point, c'est très réussi. Par contre de là à comprendre qu'il s'agit de cette période de l'histoire, il est préférable d'être au courant et de bien maîtriser cet épisode.

    J'avoue que la plume de l'auteur est dans le présent roman un peu trop brut, titi parisien,  à mon goût et ne facilite pas la projection du lecteur dans l'histoire.

    Un roman historique à plus d'un titre.

    30/05/2023 à 21:08 2

  • Terminus Elicius

    Karine Giebel

    5/10 Que ce soient les amateurs de romans policiers ou les habitués de Karine Giebel, ce roman va les déstabiliser.

    Terminus Elicius n'est pas un roman policier à proprement parler. Certes il y a des meurtres, une enquête pour découvrir l'auteur de ces faits tragiques, mais ce n'est pas le point central du roman. Donc que les habitués de Karine Giebel ne s'attendent pas à une profusion de détails sanguinolents,de tensions dans l'investigation.

    Non, ici, l'auteure cherche à exploiter la petite histoire parallèle à l'affaire : le criminel installe un échange épistolaire avec une policière réservée et proche de l'enquête, lui confessant ses crimes, mais la charmant par la même occasion. S'engage alors une guerre psychologique pour la policière : que faire face un homme qui lui témoigne sa confiance, son amour, mais qui en même temps enlève des vies.

    Pour ce premier roman, Karine Giebel fait appel à ses connaissances : Marseille, la côte méditerranéenne, le train jusqu'à Miramas. Sans aucun problème le lecteur est rapidement projeté dans l'univers du roman, et se laisse embarquer dans cette correspondance ben loin de ses habitudes littéraires.

    Mais si le tueur charme la policière; Karine Giebel n'a pas eu le même effet sur moi. Si le style et le rythme sont plutôt maîtrisés pour un premier roman ce n'est pas au niveau des derniers romans comme dans Meurtres pour rédemption. De plus, les personnages et le mobile du crime sont un peu trop caricaturaux, ce qui gâche quelque peu le plaisir de la lecture.

    Si vous décidiez de le lire, je vous conseille de trouver la dernière édition qui inclut une nouvelle où les personnages croisent ceux de Terminus Elicius. Ce "crossover" est particulièrement savoureux.

    03/05/2018 à 21:55 3

  • Tout cela je te le donnerai

    Dolores Redondo

    5/10 Je suis très mitigé à propos de ce roman, roman que je n'ai toujours pas terminé et dont je ne suis arrivé qu'à la moitié après une semaine.

    L'histoire est attrayante, de par l'analyse fine d'une aristocratie espagnole certes démodée et dépassée, mais persistante dans les mentalités; mais l'enquête nous faisant découvrir se monde est menée à une lenteur extrême.

    Le rythme est d'ailleurs le gros problème que j'ai avec ce livre. L'auteure passe à mon avis trop de temps à décrire les paysages, les actions parfois futiles des personnages, voir fait dire à ses personnages ce qu'ils ont vécu et que nous avons découvert dans les pages précédentes.

    Les personnages sont admirables de profondeur et de complexité. Tant les vivants que les morts se révèlent au fur et à mesure des pages, montrent un autre visage qui ne correspond pas à leur première apparence.

    Un roman que je dois terminer... mais après avoir repris un peu de vitalité auprès d'autres thrillers plus rythmés.

    06/09/2020 à 22:03 1

  • Trois jours et une vie

    Pierre Lemaitre

    5/10 Trois jours et une vie est loin du roman à suspense comme Au revoir, là-haut ! auquel nous a habitué Pierre Lemaitre.

    Ici, l'auteur change de style et nous offre un roman psychologique. En suivant le jeune meurtrier, sa gestion du meurtre, ses réactions, ses craintes d'être démasqué, Pierre Lemaitre nous fait une démonstration de ce que peut être une vie avec une épée de Damoclès perpétuellement suspendue au-dessus de votre tête.

    La bonne intelligence tant de l'auteur que du roman est de ne pas se cantonner à faire cette analyse sur la période du meurtre et de l'enquête les mois suivants, mais sur différentes époques d'une dizaine d'années d'écart. On voit alors l'évolution des émotions, les nouveaux faits qui peuvent condamner le héro du roman. Même s'il y a des points communs, l'histoire se renouvelle et change.

    J'ai découvert ce livre dans sa forme audio. La voix de Philippe Torretonn se prête parfaitement à la lecture de ce livre : ni trop rapide ni trop lente, elle ne joue mais suggère le jeu sous-entendu par le livre et laisse donc au lecteur l'imagination de la scène ou de la représentation des personnages, comme il le ferait en le lisant lui-même.

    Enfin sachez que ce livre va être adapté sur grand écran par Nicolas Boukhrief avec au casting composé de Charles Berling, Sandrine Bonnaire ou encore un certain Philippe Torreton.

    22/05/2019 à 20:48 2

  • X

    J. J. Connolly

    5/10 Certes certains media ont encensé ce livre en le présentant comme un témoignage des us et coutumes des gros bonnets du deal de stupéfiants. Alors oui, on partage la vie, ou plutôt les mésaventures de certains d’entre eux, mais on ne peut pas dire que l’on apprenne grand chose dans leurs trucs et astuces pour véhiculer, cacher ou refourguer de la came. Car en fin de compte à quoi se résume la vie d’un caïd de la drogue : faire son travail en étant connu des gens de son milieu mais pas des policiers, et étendre son empire pour gagner plus.

    On trouvera cependant un certain plaisir à lire ce X ne serait-ce que par son humour bien anglais qui nous fait penser à The snap ou The full monty. On se contentera donc des quiproquos, rebondissements, mésaventures et autres péripéties que l’auteur a le plaisir à faire subir à ses personnages.

    Donc si je ne vous ai pas convaincu de lire X peut-être vous laisserez vous tenter par le visionnage du film inspiré du livre : Layer Cake avec Daniel Craig/ Soit dit en passant le film est sorti en 2004, soit près de 11 ans avant le livre en français.

    20/05/2016 à 22:01 2

  • Chimères

    Laurent Loison

    4/10 J’avoue avoir été un peu surpris par ce troisième roman de Laurent Loison. D'une part parce qu'il est uniquement disponible en version numérique, et d'autre part parce que contrairement à la majorité des avis que l'on peut trouve sur les groupes de lecture ou en commentaires sur les sites marchands, je n'ai pas aimé ce livre autant que les précédents.

    Est-ce la collaboration de l'auteur avec 14 blogueuses dans la rédaction de ce roman ? est-ce le thème de la violence faite aux femmes dont j'ai l'impression qu'en plus d'être d'actualité, elle devient incontournable dans les thrillers ?, ce que je peux vous dire c'est que ce livre ne décrochera pas le prix Staunch Book Prize créée par Bridget Lawless.

    Au niveau de la rédaction, j'ai surtout été perturbé par le style très relâché employé. Par moments, on a l'impression d'avoir carrément l'auteur qui vous fait lecture de son roman et ajoutant deci delà des commentaires sur ce livre même.

    Du point de vue de l'histoire, il y a beaucoup de répétitions et un grand d'inventivité permettant au lecteur de ne pas deviner la fin. L'histoire est tellement rectiligne et avec si peu d'éléments d'enquêtes qu'il ne reste qu'une alternative possible que les amateurs de thriller trouveront immanquablement.

    Bref, je me dis que si j'ai lu ce livre, à défaut d'y avoir pris du plaisir, au moins j'ai fait une bonne action puisque pour chaque livre acheté 1€ est reversé à l'association CFCV.

    18/01/2019 à 18:10 3

  • Chine, retiens ton souffle

    Qiu Xiaolong

    4/10 Il y a des livres que l'on a du mal à classer et à dire s'ils sont bons ou mauvais. Chine, retiens ton souffle de Xiaolong Qiu fait partie de ces livres.

    Tout d'abord, il est clairement un livre policier, un whodunit traditionnel, du genre old school, dans la lignée des reines du crime anglaises telle Agatha Christie. Aussi, il ne faut pas s'attendre à un roman palpitant, plein de rebondissements et de suspense. Bien au contraire, comme le peuple de l’empire du milieu, tout est en retenue, en douceur et philosophie. L'inspecteur Chen est le digne héritier d'Hercule Poireau en faisant travailler ses petites cellules grises pour résoudre les énigmes.

    Mais c'est surtout le fait que l'enquête passe pratiquement au second plan tant le mode de vie des chinois, leurs us et coutumes, leur vie, leur société, la politique, son économie, la pollution et la corruption sont présentés ou dénoncés. C'est un véritable récit de voyage à Shanghai que nous découvrons au fil des pages. Je n'ai pas été vérifié si tous les lieux, magasins ou échoppes mentionnés dans le livre existent vraiment, mais on pourrait presque se servir de ce livre comme guide touristique.

    Si la composition des personnages apparaît un peu simpliste, les annotations et références faites par des personnages secondaires à de précédentes affaires font penser qu'elle se dévoile et s'étoffe au fur et à mesure des enquêtes et des livres

    Si c'est dépaysant et séduisant dans la présentation de ce peuple lointain, cela entretien la confusion des genres et décevra les amateurs de romans policiers aux intrigues alambiqués et enquêtes rondement menées.

    21/01/2019 à 21:59 2

  • Désaxé

    Lars Kepler

    4/10 Malheureusement je retrouve dans Désaxé les mêmes défauts que dans L'hypnotiseur : un livre d'une grandeur lenteur au point de m'endormir après une trentaine de pages lues; ce qui est fort dommage car cela change totalement dans les cent dernières pages et l'on y prend un véritable plaisir.

    Ce roman a exactement la même structure que les autres livres de la série des Dr Erik Maria Bark : une enquête dans laquelle aucun élément ne permet au lecteur de trouver le criminel, une investigation avec l'intervention de d'hypnose (qui fonctionne à coup sûr) mais qui n'apporte pas vraiment grand chose à l'enquête, et un dénouement de dernière minute accompagné d'actions.

    Vous aurez donc compris que ce roman est avant tout un roman policier à tendance psychologique, où le véritable plaisir du lecteur réside dans le suivi des personnages de la série, leur implication dans les enquêtes. D'ailleurs la clé de l'enquête de cette enquête réside dans le passé de Dr Erik Maria Bark et donc des romans précédents.

    Un roman classique sans grande surprise qui ravira avant tout les fans de Lars.

    26/01/2020 à 21:31 3

  • Il

    Derek Van Arman

    4/10 Il est une très grosse déception.

    Si le début de ce roman est intéressant en abordant la psychologie des tueurs en série, d'aborder un aspect théorique et professionnel tel qu'abordé par le FBI. De plus,  l'histoire débute bien avec un meurtrier qui connaît ses victimes sur le bout des doigts et sait passer ses forfaits inaperçus.

    Mais une fois dépassé les cent premières pages, on s'embête à lire ce livre (et j'emploie une formule polie). S'ensuivent de nombreuses, très nombreuses répétitions, des descriptions des éléments de la vie courante sans aucun intérêt, et une flopée de personnages dans laquelle on se noie. Qui plus est, un des gros défauts de Derek Van Arman est de ne pas explicitement indiqué de quel personnage il parle , le lecteur flotte alors pendant quelques instants dans l'incertitude à chercher de qui il s'agit.

    L'histoire s'enlise dans une enquête dans une enquête poussive sans grande originalité.... et arrivé à mi-livre, je cède en le refermant définitivement.

    Au final, si le travail des enquêteurs du FBI est plus fidèle à la réalité dans ce livre, on préfère les romans qui prennent des libertés sur cette véracité.

    12/04/2020 à 20:34 1

  • Je suis l'abysse

    Donato Carrisi

    4/10 Je me souviendrais toujours du premier livre de Donato Carrisi (L'écorchée) que j'ai lu, j'avais été séduit son rythme, son originalité, la force de ses personnages et des rebondissements dans l'intrigue.

    S'il y a toujours le rythme dans ce livre a contrario je suis quelque peu déçu des personnages un peu trop caricaturaux, du manque d'originalité avec une tendance actuelle de tous les auteurs de romans policier à recourir à la maltraitance infantile. Mais c'est surtout dans le peu, pour ne pas dire l'absence, de surprises que recèle ce livre qui m'a fortement déçu. L'histoire, bien que plaisante à lire, est assez linéaire et ne surprend pas le lecteur.

    30/03/2022 à 21:08 3

  • L'Empathie

    Antoine Renand

    4/10 Je ne sais que penser de ce premier livre d'Antoine Renand.

    Dans un premier temps, j'ai été happé par l'histoire, de cet homme lézar qui, pour commettre ses méfaits, entre chez ses victimes en grimpant le long des parois des maisons et forçant les fenêtres si besoin.

    Qui plus est, bien qu'il laisse derrière lui de nombreux indices qui devraient permettre de l'identifier, il est inconnu des fichiers. L'enquête semble complexe et longue.

    Malheureusement pour moi qui ne suis pas très adepte des thrillers psychologiques, le roman tombe très rapidement dans l'analyse psychologique des violeurs. Et un peu comme un avocat qui défend un e personne ayant commis les pires atrocités, cette partie est plutôt dérangeante. Même s'il est prouvé scientifiquement que des circonstances vécues durant l'enfance influent sur le comportement adulte,  on en sait pas comment prendre cette partie du roman : n'est-on pas devant une excuse "scientifique" faisant fit du libre arbitre ?

    Cela est d'autant plus dérangeant avec la description très détaillée et à répétition des violences infligées. Au final, on éprouve un certain malaise à lire L'empathie et une sensation de voyeurisme de ces situations dramatiques.

    Sinon le style d'Antoine Renand est déjà bien maîtrisé et tient en haleine le lecteur malgré quelques erreurs de débutant comme des personnes un peu cliché, quelques répétitions et une fin en queue de poisson.

    Un auteur à confirmer à la lecture de son prochain roman.

    10/06/2023 à 17:28 4

  • L'Illusion

    Maxime Chattam

    4/10 Au début on ne peut s'empêcher de penser à Shining de Stephen King : un homme trouve un emploi dans une station de ski désertée l'été pour maintenir le site avec une dizaine d'autres personnes. On le sait psychologiquement fragile suite à une rupture sentimentale récente. Cette allusion au maître de l'horreur n'est pas une première, puisque son roman Le signal était un hommage de Maxime Chattam à son confrère américain.


    Mais par la suite, là où la tension monte chez l'américain, L'illusion s'enlise.Les personnages ne progresse presque pas une fois leur présentation faite, les clichés sont nombreux, les allusions aux classiques de l'horreur un peu trop convenus.


    Les amateurs du genre devineront rapidement le dénouement du roman qui au final se révèle sans grande surprise.


    Bref L'illusion porte bien son nom

    07/03/2021 à 10:39 7