Tout cela je te le donnerai

(Todo esto te daré)

4 votes

  • 9/10 Happé dés les premières lignes, cette sombre histoire de famille est très prenante. Dans un style différent de la trilogie du Baztàn qui faisait la part belle à un brin de fantastique, ici tout est terre à terre. Des personnages très divers et réalistes, de vieilles histoire, des braises qui couvent depuis des années au sein d'une famille d'aristocrates galiciens, tout conduit à d'inévitables affrontements sur fond de changements de mœurs, de déchéance morale et financière, le tout dans une région rurale ou le respect de l'ordre des choses, pourtant désuet et dépassé est toujours vivace. Critique sociale, familiale et religieuse, écrite dans un style très lisse, avec son lot de surprises et rebondissements, de moments de tension en traits d'humour, on suit l'enquête menée avec beaucoup de curiosité. Belle réussite !

    12/08/2024 à 11:24 Surcouf (400 votes, 7.3/10 de moyenne) 6

  • 5/10 Je suis très mitigé à propos de ce roman, roman que je n'ai toujours pas terminé et dont je ne suis arrivé qu'à la moitié après une semaine.

    L'histoire est attrayante, de par l'analyse fine d'une aristocratie espagnole certes démodée et dépassée, mais persistante dans les mentalités; mais l'enquête nous faisant découvrir se monde est menée à une lenteur extrême.

    Le rythme est d'ailleurs le gros problème que j'ai avec ce livre. L'auteure passe à mon avis trop de temps à décrire les paysages, les actions parfois futiles des personnages, voir fait dire à ses personnages ce qu'ils ont vécu et que nous avons découvert dans les pages précédentes.

    Les personnages sont admirables de profondeur et de complexité. Tant les vivants que les morts se révèlent au fur et à mesure des pages, montrent un autre visage qui ne correspond pas à leur première apparence.

    Un roman que je dois terminer... mais après avoir repris un peu de vitalité auprès d'autres thrillers plus rythmés.

    06/09/2020 à 22:03 QuoiLire (361 votes, 6.7/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Manuel Ortigosa est un écrivain dont les ouvrages sont, à chaque fois, d’immenses succès. Mais quand un matin, deux officiers de la garde civile viennent toquer à sa porte, ce n’est pas pour lui annoncer une bonne nouvelle : son mari, Alvaro Muniz de Davila, vient de décéder dans un accident de voiture. Passée la stupeur, Manuel apprend beaucoup d’informations sur feu son compagnon, comme le fait qu’il appartenait à une famille très conservatrice, une lignée reconnue de nobles galiciens. A mesure qu’il se pose des questions, le veuf se rend compte que bien des secrets semblent encore dissimulés, et que les causes de la mort de son homme ne sont probablement pas si accidentelles que ça.

    Après les remarqués Le Gardien invisible, De Chair et d’os et Une Offrande à la tempête, Dolores Redondo nous est revenue avec ce livre très réussi. D’entrée de jeu, la plume de l’écrivaine séduit : des personnages denses et humains, croqués avec tact et humanité, et poignants d’émotions. On se plaît à faire la connaissance de Manuel, auteur à succès et époux éploré d’un homme qui avait de multiples zones d’ombre. C’est également un régal de plonger dans des décors si typiques de la Galice, dépeints avec talent par Dolores Redondo. Dans le même temps, cette dernière dépeint avec vitriol cette branche de l’aristocratie, cruelle, campée sur ses privilèges et propriétés. On y découvrira notamment des secrets de famille, des tensions larvées, des antagonismes tenaces et des joutes pour le pouvoir. Deux individus retiennent notamment l’attention, à savoir le père et la mère du disparu, le premier étant un monstre de férocité, la seconde une châtelaine castratrice. Si Dolores Redondo amorce son récit par deux citations d’Agatha Christie (pol|Le Secret des Chimneys] et La Maison biscornue), ce n’est pas un hasard, car ce roman ressemble, à certains égards, à un whodunit à l’anglaise, tandis que la tension croît jusqu’à un final en plusieurs étapes.

    Malgré l’épaisseur de l’ouvrage (pas loin de sept cents pages), l’histoire se dévore littéralement. Aucun effet superflu, pas de scène mémorable à la manière hollywoodienne : un suspense très habilement bâti, avec de justes réflexions sur le couple, la famille, le libre-arbitre et la tolérance.

    14/04/2020 à 22:59 El Marco (3431 votes, 7.2/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Dolores Redondo nous avait précédemment embarqués dans sa trilogie du Batzan aux confins du Pays Basque espagnol. Là, elle nous enjoint à la suivre en pays de Galice situé au Nord-Ouest de l’état ibérique à la frontière lusitanienne, non loin de Saint Jacques de Compostelle. Car la Galice présente une histoire monarchique, noble par l’entité représentée par le royaume suève, ce qui aura son importance dans le présent récit. C’est avec délectation que l’on retrouve l’écriture de cet auteur capable d’aimanter notre esprit dans un ouvrage consistant.

    22/05/2018 à 18:03 chouchou (603 votes, 7.6/10 de moyenne) 6