QuoiLire

342 votes

  • La Panse

    Léo Henry

    5/10 C'est un avis en demi-teinte que je vais donner.

    La première moitié du livre est très bien. Le positionnement du livre dans le quartier "parisien" de La Défense (proche de chez moi) est sans conteste un plus qui m'a permis de facilement me projeter dans l'histoire. Le personnage es particulièrement bien travaillé, l'histoire plongeant le personnage dans une sorte de secte, sa psychologie est forcément bien présentée et son évolution tout en subtilité. On le suite sombrer au fur et à mesure de sa descente dans les bas daçon du quartier des affaires. Bien entendu, tout comme le personnage principal, le lecteur se pose perpétuellement la question de ce qu'il est advenu de sa sœur, est-elle morte, a-t-elle été psychologiquement retourné ?

    Malheureusement, l'auteur rompt ce rythme et l'avancée du personnage dans son enquête en décidant d'adopter une nouvelle optique à son roman, un mélange de symbolique, de science-fiction, d'ésotérisme, de surnaturel qui fait penser à l'univers de David Lynch. Mais n'est pas n'importe qui celui qui maîtrise ce genre, et Léo Henry n'est pas de cette élite. La conséquence de cela est que son lecteur est perdu dans le final et laissé avec plein d'interrogations.

    Un livre à lire par curiosité et originalité, un auteur à surveiller.

    23/06/2017 à 22:05 1

  • Le Rituel de l'ombre

    Eric Giacometti, Jacques Ravenne

    3/10 Autant le dire tout de suite, je suis plutôt déçu de ce livre. J’avais tant attendu de la part de ce duo d’écrivains que je ne sais pas par quoi commencer.

    Je ne pense pas que l’on puisse classer ce livre dans la catégorie des policiers tant l’intrigue est faible et l’enquête inexistante, encore moins dans le genre des thrillers par la quasi-totale absence d’actions et de suspense.

    En fait, ce roman est plus une mise en situation d’une introduction à la franc-maçonnerie et ce sera le seul point positif de ce livre. Les auteurs, eux-mêmes francs-maçons, introduisent facilement cette « société parallèle », gomment les préjugés et les fausses idées, et rajoutent quelques petites anecdotes sur celle-ci.

    Ce qui est dommage puisque leur écriture fluide rend plaisante cette présentation de la franc-maçonnerie qui aurait eu tôt fait d’être rébarbative

    Mais pour parfaire mon avis et me rendre compte si c’est un loupé épisodique ou bien un duo d’écrivains au genre littéraire qui ne me convient pas du tout.

    A suivre.

    20/06/2017 à 20:28 1

  • En lettres de feu

    Marcus Sakey

    8/10 Nous avions laissé Nick Cooper le héros de la série des Brillants tout juste revenu des morts tel un Phénix. On serait tenté de penser que Markus Sakey va être plus tendre avec son personnage principal et le cantonner dans des tâches beaucoup plus politiques. Que nenni, parce que cela ne colle pas avec le caractère du personnage ni à celle de l'auteur qui veut un grand final pour sa série. Le lecteur est donc rapidement replongé dans l'histoire et embarqué dans une nouvelle aventure qui va filer à 100 à l'heure une fois de plus. Quand bien même la fluidité de l'écriture n'est pas totalement présente, la narration trouve rapidement son rythme qui ne baissera pas avant la 4ème de couverture.

    Si le tome 2 annonçait les prémices d'une guerre civile, le tome 3 sombre pleinement dedans

    Mais l'action et la science-fiction ne sont pas les uniques composantes de cet excellent thriller : l'auteur amène le lecteur à s'interroger sur la différence, sur le pouvoir, les rouages de la politique, l'égo-centrisme et les risques des découvertes scientifiques. mais je vous rassure ces interrogations n'entraînent pas de longues digressions philosophiques mais interpellent le lecteur dans le contexte terroriste actuel.

    Une très bonne série, mélange de thriller, science-fiction, anticipation, espionnage, aux lectures multiples niveaux qui ravira j'en suis sûr nombre d'entre vous.
    (quoilire.wordpress.com/2017/06/05/markus-sakey-le-brillants-n3-en-lettres-de-feu/)

    05/06/2017 à 20:40 4

  • Sharko

    Franck Thilliez

    9/10 Je me rappelle de la note de l’auteur sur Facebook demandant à ses fans ce qui pourrait arriver de pire à Sharko et Hennebelle. J’avais alors presque deviner le ptich de ce roman en répondant que Sharko et Hennebelle devaient enquêter pour se disculper d’un meurtre qui leur avait été injustement mais diaboliquement attribué.Ici, Sharko et Hennebelle vont devoir enquêter sur leur crime et tout faire pour ne pas être découverts.

    Une nouvelle fois Franck Thilliez n’épargnent pas ses héros, ne leur laissent pas le temps de souffler entre deux romans, et encore moins au sein d’une nouvelle aventure. Mais ce qui me surprend toujours et me plaît le plus chez Franck Thilliez est la perpétuelle recherche d’univers dans lesquels plongés ses héros, tout en restant scientifiquement exact. Comme vous pourrez le lire en épilogue, les éléments médicaux et anthropologiques mentionnés dans le livre sont véridiques.

    Autant vous dire que l’histoire est fouillée, torturée, pleine de rebondissements, aux multiples ramifications qui tiendront en haleine le lecteur avec une écriture toujours aussi efficace, fluide et captivante. Sans faire de mauvais jeu de mots, sachez qu’il y a quelques passages crus mais on est loin d’un roman gore.

    Mais, je tire un carton jaune à Franck Thilliez. En grands amateurs de romans policiers, les fans de Franck Thilliez auront remarqué un certain relâchement de l’auteur sur l’aspect enquête. En effet, le bornage du téléphone est totalement oubliée alors que c’est la base même d’une enquête, et on a failli passer à côté de l’analyse d’empreinte sur un élément touché par « le grand méchant ».

    En dehors de ces deux petites défauts, Sharko est un très bon cru, un roman policier presque parfait et qui nous fait dire qu’il faut attendre encore un an avant de connaître la suite des aventures de Lucie et Sharko…… ça va être dur.

    21/05/2017 à 22:03 6

  • Ragdoll

    Daniel Cole

    8/10 Daniel Cole met le paquet dès le début du livre qui commence sur les chapeaux de roue. En faisant débuter son histoire par la découverte d'une poupée de chiffon humaine (ragdoll en anglais) à l'aide de parties de plusieurs corps, le lecteur se trouve tout de suite propulser dans un univers proche de "7". Mais pour ne pas baisser le rythme, à peine l'enquête est-elle initiée, que le serial killer lance un défit aux policiers en leur donnant la liste de 6 personnes avec les dates auxquelles elles seront exécutées.

    Je n'en dévoilerai pas plus mais je peux rassurer les futurs lecteurs, la tension et le rythme du roman ne faiblissent pas au fil des pages, cela va même en augmentant lors de la course poursuite finale du roman pour le lecteur, et en empirant pour les personnages.

    Personnages qui ne sont pas délaissés par leur auteur : ils sont bien construits, les surnoms habilement trouvés, leur psychologie complexe et développée au fur et à mesure de l'aventure. Les lecteurs devront avoir une bonne mémoire car ce livre introduit de nombreux personnages principaux et secondaires, et il devra jongler avec les sauts narratifs pour se rappeler à qui il a à faire.

    Enfin l'écriture est extrêmement fluide et on ne peut que féliciter Nathalie Beunat pour son excellent travail de traduction qui fait de ce livre un très bon turn-page.

    Alors pourquoi avec tant d'éloges n'ai-je mis que 4/5 pour l'histoire alors qu'il semblerait que nous soyons en présence d'un très très bon thriller et sans doute du succès littéraire des plages cet été.

    Deux choses expliquent ce déclassement du firmament des thrillers. La première provient du fait que j'ai un esprit très cartésien et que je ne comprends pas comment le tueur a pu mettre en œuvre ces méfaits (réfléchissez pour le premier sur la liste pour introduire l'élément qui tuera le personnage). La seconde, qui est à mon sens une faute grave d'écriture dans ce genre de littérature, est de ne pas donner au lecteur les éléments qui lui permettront d'identifier le meurtrier comme à ses personnages du roman.

    11/05/2017 à 20:19 7

  • Les Elues

    Maggie Mitchell

    8/10 Ce livre déstabilisera bon nombre d'amateurs de thrillers; certains adoreront alors que d'autres n'accrocheront pas.

    L'originalité de ce livre n'est pas de relater l'enquête sur la poursuite du kidnappeur, mais la vie postérieure à cet épisode traumatisant pour les deux jeunes filles de 12 ans. Une expérience d'autant troublante que l'on apprend au travers de flashbacks que les filles n'ont subit aucun supplice, aucune agression et qu'elles avaient une certaine liberté qui leur aurait permis de s'échapper à leur kidnappeur. Une des grandes questions de ce livre est donc : comment cet homme a convaincu deux jeunes filles de leur suivre et que comptait-il faire avec elles ?

    Bien sur l'auteure pimentera cette vie afin qu'il y ait un lien avec le passé (je ne vous en dis pas plus au risque de spoiler le milieu et la fin du livre), que ce passé ressurgisse de manière inattendue chez les deux jeunes filles devenues adultes.

    Ce roman n'est donc ni un thriller policier bien que l'on cherche à savoir ce qui s'est réellement passé lors du kidnapping, ni un thriller psychologique bien que l'on suivie l'évolution de leur psychologie, leurs sentiments, leurs interrogations. C'est encore moins un roman d'actions puisque l'histoire est lente.... mais construite comme un page turn, les pages défilent devant les yeux du lecteur.

    Alors laissez-vous tente

    05/05/2017 à 21:41 2

  • Mémoire cachée

    Sebastian Fitzek

    7/10 Le début de ce livre nous fait penser à L’armée des douze singe de Terry Gilliams ou La Mémoire dans la peau, de Robert Ludlum : un homme se réveille et ne se souvient plus de rien, même pas de qui il est, Si l’introduction de ce livre n’est donc pas original, elle a le mérite de positionner à égal le lecteur et le héros, et par conséquent de rapidement nous plonger dans l’histoire. Histoire qui va filer à 100 à l’heure dans l’univers de l’espionnage, des consortiums industriels surpuissants et des idéologues extrémistes. Ce qui est dommage c’est que la 4ème de couverture dévoile énormément de la « mémoire cachée » et gâche un peu le plaisir de la découverte pas à pas (page après page) de la vérité.

    En d’un thriller d’esionnage, l’auteur aborde un sujet épineux : la folle consommation des pays riche par rapport aux ressources naturelles, les impacts sur l’environnement et le délaissement des pays pauvres. Comme Sebastian Fitzek le rappelle en épilogue, les arguments chocs et choquants ne sont fournis que dans le cadre du scénario du livre et n’ont pour but que de nous faire réfléchir sur notre attitude avec la Terre.

    Côté écriture, le style s’est nettement amélioré, beaucoup plus fluide, plus rythmé, mais le principal de l’auteur défaut que j’avais déjà noté dans Le voleur de regard est la répétition. A plusieurs reprises sont rabâchés les arguments sur le sujet environnemental, étant assez conséquentes donnent une sensation de redite.

    Enfin, pour la version audio, la lecture est bien sur impeccable et bien que le lecteur ne prenne pas d’intonation particulière pour chaque personnage, de par le récit, leur distinction se fait naturellement. Le seul désagrément de cette version audio est le fond sonore : c’est comme si le micro était positionner au fond d’une boîte, la voix a une certaine résonance désagréable au départ, l’effet s’estompe au fur et à mesure.

    24/04/2017 à 21:51 2

  • Fin de ronde

    Stephen King

    8/10 Avec la série des Mr Mercedes Stephen King délaisse la monde du fantastique et de l’horreur pour s’aventurer dans l’univers du roman policier. Les deux premiers tomes (Mr Mercedes et Carnets noirs) ont montré que contrairement à ce que l’on pense, le genre littéraire du roman policier et du thriller est un genre à part qui n’est pas donné à tout le monde.

    Stephen King se rattrape avec Ronde de minuit dans lequel on retrouve les points clés d’un bon roman policier (sans pour autant arriver au niveau du thriller. Côté personnages on a bien sur un policier mal en point, une assistante originale, voire légèrement déjantée, un tiers avec des talents particuliers et un méchant plutôt mentalement pervers.

    Du point de vue de la rédaction, on retrouve un Stephen King en grande forme : le style est impeccable de fluidité, où les détails sont réduits au minimum mais font à chaque fois mouche pour stimuler l’imaginaire du lecteur. L’alternance entre le point de vue de Bill Hodges et celui de Brady Hartsfield tient le lecteur en haleine.

    Mais la particularité de ce lire est que, si Stephen King s’aventure dans le roman policier, il revient à ses premières amours. En effet, les agissements de Brady Hartsfield font intervenir la télékinésie nous fait penser à son premier roman Carrie, quant au média à Cellular. Mais cette originalité, cette combinaison de genres, marche bien et plaira aux amateurs… un peu moins pour les puristes.

    Un bon roman qui clôt admirablement la série.

    22/04/2017 à 13:07 2

  • Une putain d'histoire

    Bernard Minier

    8/10 Au travers de ce roman, Bernard Minier veut entrer dans la cour des grands.En abandonnant son héros fétiche, Martin Servaz et en positionnant son histoire en Amérique et non pas en région toulousaine, l’autre montre qu’il peut imaginer une histoire en dehors de son domaine de prédilection.

    Non seulement,il tente l’exercice mais il réussit l’essai…et détrônerait même certains maîtres en la matière en amenant une histoire originale, tarabiscotée mais solide, pleine de rebondissements et d’actions qui tiendront en haleine le lecteur tout au long des 500 et quelques pages. L’originalité provient essentiellement des personnages qu’il met en scène : des adolescents, catégorie largement délaissée en dehors des romans adolescents ou pré-adultes. Dans l’aspect enquête cela ma fait penser (de loin) au Club des 5,dans une version modernisée, plus musclée et sous speed pour l’enchaînement effréné de leur investigation.

    L’écriture de Bernard Minier a muri, je la trouve plus fluide, plus rythmée où l’auteur pose de nombreux pièges qui ne pourront être tous évités même par les lecteurs aguerris de thrillers.

    Au final, en changeant de style, de personnages, de lieux, Bernard Minier s’est révélé en vrai maître de thriller. Il ne lui restera plus qu’à montrer qu’il sait transposer ses talents dans la série des Martin Servaz.

    20/04/2017 à 21:19 5

  • Un cri sous la glace

    Camilla Grebe

    3/10 N'y allons pas par quatre chemins, je ne comprends pas, mais vraiment pas du tout les compliments des revues de presse que l'on peut trouver à propos de ce livre.

    Avant tout, ce n'est ni un roman policier ni un thriller psychologique, mais un roman à l'eau de rose au point où l'on se demande si on n'est pas en train de lire un livre d'une autre collection . Quel que soit le sexe des personnages, leur principale préoccupation est leur vie sentimentale et affective, de savoir pourquoi l'autre les a quitté(e); ou bien de se larmoyer sur leur enfance misérable. Et au cas où le lecteur n'aurait pas compris, l'auteure répète plusieurs fois l'histoire de chacun.

    Pour ce qui est de l'intrigue, elle est tellement maigre et sans aucune surprise que je n'en parlerai même pas.... ou disons pas plus.

    Quant au rythme du livre, c'est plat, sans aucun relief sauf le final qui nous réveille de cette léthargie de lecture.

    Ce qui est dommage car le style d'écriture de Camilla Grebe est plutôt fluide et la description de la vie suédoise intéressante.

    12/04/2017 à 21:19 5

  • Nuit

    Bernard Minier

    6/10 Il y a des auteurs qui malmènent leur héros et qui les usent jusqu'à la corde. Tout comme Jo Nesbo avec Harry Hole, Bernard Minier n'épargne pas Martin Servza dans nuit. Il bât même un record de vitesse quant à le mettre quelques sur la touche dès le troisième tome.

    Un point positif au crédit de Bernard Minier est l'évolution de son personnage. Loin de le cantonner dans une routine et un fonctionnement prédéfini, dans Nuit, l'auteur fait évoluer la psychologie de son héros : plus sombre, plus solitaire au point de délaisser son équipe. Cependant, et cette fois-ci gros point négatif à l'auteur, dans ce roman, en rendant Martin Servaz plus solitaire, il ne compense pas le délaissement de son équipe. S'il l'affuble d'une collègue suédoise, celle-ci est totalement insipide par rapport aux membres de son équipes hauts en couleurs, et n'apporte que peu de chose à l'histoire.

    Pour ce qui est de l'histoire, il n'y a pas vraiment de surprise, elle est plutôt linéaire, et les effets de dernières pages sont assez convenus. Cette fois, l'auteur ne nous sommet pas une intrigue dont il faut trouver la solution, mais un thriller, un histoire noire, dont nous sommes pris à témoin.... sans doute un héritage de son précédent roman Une putain d'histoire.

    En dehors de cela, ce roman policier est agréable à lire, l'auteur installe une belle ambiance et varie le rythme de son roman au fil des pages. L'écriture est toujours aussi fluide et les références musicales ne se limitent plus à Mähler qui rencontre peu d'amateurs dans son lectorat.

    10/04/2017 à 21:25 5

  • Je suis Pilgrim

    Terry Hayes

    9/10 Lorsque l'on parle de roman d'espionnage, nous avons en tête Tom Clancy et son Jack Ryan ou un Jeff Abbott et son Sam Cappra, on s'attend surtout donc un héro affrontant énormément d'actions.

    Je suis Pilgrim de Terry Hayes se situe à un autre niveau : certes l'action est au programme, mais elle n'est pas la composante principale du livre. Elle en est un moyen ou une conséquence, mais pas l'essence. Terry Hayes donne la part belle à la mécanique de l'espionnage, explique les différentes rouages qui viennent s'imbriquer pour faire l'histoire.... sans que cela soit lassant, un véritable tour de force.

    Là où l'on voit que Terry Hayes est un scénariste averti (il a collaboré par exemple à la scénarisation des Mad Max) c'est dans le façonnage de l'intrigue : cette fiction embarque des éléments réels comme les attentats des tours jumelles de New York. Nous n'avons plus l'impression de lire une fiction, mais un livre documentaire, une enquête d'investigation.

    De plus, Terry Hayes n'oublie pas de forger ses personnages avec de solides bases, tant dans leur histoire personnelle, leur vécu, leur psychologie. Il distille tout au long de l'histoire des éléments sur ceux-ci qui expliquent leurs décisions ou leur motivation.

    Et pour parfaire le tout, le style (et donc la traduction de Sophie Bastide-Foltz) est excellent : plus soutenu que ce à quoi nous sommes habitués, le style est très fluide et fait passer ce pavé pour un roman traditionnel.

    Si vous n'avez pas lu de roman d'espionnage depuis longtemps, alors n'hésitez pas longtemps, jetez vous à cœur perdu dans Je suis Pilgrim.

    09/04/2017 à 21:31 10

  • La Tête légère

    Olga Slavnikova

    4/10 Autant le dire tout de suite, je n'ai pas réussi à terminer ce livre. Non pas qu'il ne soit pas bon, que l'histoire ne soit pas originale, mais de par le style d'écriture.

    Car, sans tirer de généralité, mais phénomène que j'ai souvent constaté chez les auteurs de l'ex-univers communiste (Russie, Chine, ...), les auteurs ont une tendance à profiter d'une fiction pour dénoncer toute la complexité organique du pays. J'ai retrouvé cette tendance dans Le problème à trois corps de Cixin Liu.

    Le problème supplémentaire avec Olga Slavnikova est qu'elle a une "fâcheuse" tendance à commencer une phrase sur un sujet, de virer vers un second en cours de route, pour finir, parfois vers un troisième, et revenir au premier la phrase suivante.

    Ces deux défauts ne me permirent pas de trouver mon rythme de lecture, plus habitué aux page-turn et thrillers efficaces. Finalement, le plus souvent au bout de 10 pages, je fermais le livre.

    Ce qui est bien dommage puisque l'histoire commençait bien, son idée était original et l'auteur mettait rapidement en œuvre les différents moyens de pression sur Maxime T. Ermakov en vue qu'il se suicide. On comprend bien le parallèle avec le pouvoir politique et le sacrifice de l'individu au profit de la communauté.

    En conclusion, je dirais que ce livre n'est pas mauvais mais qu'il ne me convenait pas. Il me fait penser à Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski, que j'ai lu il y a bon nombre d'années, tant dans l'histoire que dans la forme. Alors si vous êtes amateur de ce genre littéraire, foncez, je pense que vous passerez un bon moment de lecture.

    26/03/2017 à 21:39 1

  • L'Hypnotiseur

    Lars Kepler

    3/10 Si j’avais été immédiatement séduit pas la quatrième de couverture de L’hypnotiseur de Lars Kepler, ma déconvenue en a été d’autant plus rapide.

    En effet, ce livre se traine en longueur et grand bien aurait été fait aux lecteurs si une bonne centaine de pages avait été ôtée et ainsi supprimer les nombreuses répétitions, interrogations inutiles des personnages, flashback qui rompt la maigre lancée narrative de ce livre.

    Pour un roman psychologique, la création des personnages est plus que superficielle au point où le lecteur ne manquera pas d’être surpris devant si peu de sentiments et de réactions du héros principal et de sa femme face à la disparition de leur fils.

    Et je ne vous parle pas du suspense qui vole aussi haut que les pâquerettes, aucune surprise de dernière minute ne récompense le lecteur qui a eu le courage de lire l’intégralité de ce pavé.

    Enfin, je n’ai réellement lu ce livre, je l’ai écouté. Bien que la diction du lecteur soit parfaite, est-ce son intonation ou le rythme du livre, mais plusieurs j’ai du revenir en arrière ayant perdu le fil de l’histoire. J’irais même jusqu’à dire qu’il convient d’éviter d’écouter ce livre tout en conduisant, une quiétude, voire légère léthargie va vous gagner au fur et à mesure des pages.

    09/03/2017 à 21:19 4

  • Le Premier Miracle

    Gilles Legardinier

    6/10 La grande originalité de ce livre ne se tient pas dans son histoire mais dans le fait qu’il ne s’inscrit pas dans la lignée des précédentes publications de l’auteur feel-good le plus lu en France. Cette fois-ci Gilles Legardinier s’attaque au roman d’aventure et d’espionnage. Certes, on est loin de John Le Carré ou Tom Clancy, mais Gilles Legardinier amène une jolie histoire d’espionnage se rapprochant de Dan Brown : un historien doit enquêter sur une série de vols qui chamboulera sa vie. Les rebondissements sont tous les plus invraisemblables les uns que les autres, même si de nombreux éléments reposent sur des faits historiques, des lieux géographiques réels et des œuvres d’art existantes comme le Splendor Solis.

    Mais les qualités premières de Gille Legardinier sont toujours présentes : une écriture simple, efficace, fluide avec une pointe d’humour de-ci de-là. Ces qualités font que l’on se laisse gagner par l’histoire et que l’on passe un très bon moment.

    Comme j’ai « lu » ce livre par sa version audio, je dois féliciter David Manet qui a une voix très agréable, ni agressive, ni soporifique, qu’il sait moduler pour incarner les différents personnages. Sa diction est parfaite ne rend que plus appréciable l’écoute de ce livre.

    Enfin, dans la tradition de Stephen King pour présenter ses nouvelles, Gilles Legardinier offre aux lecteurs, en dernier chapitre, l’histoire de l’histoire : ce qui fut à l’origine de l’idée de cette histoire, les anecdotes ainsi que quelques suppléments que je ne vous dévoilerai pour ne pas « spoiler » le livre (et comme l’auteur le demande lui-même en introduction de ce dernier chapitre).

    28/02/2017 à 21:16 1

  • Dompteur d'anges

    Claire Favan

    10/10 Nous connaissions Claire Favan pour des premiers romans très réussis comme Le tueur intime ou Serre-moi fort qui lui a valu la reconnaissance des professionnelles, de salons et de voir son nom connu des amateurs du genre. Mais ici, cher lecteur, que vous alliez chez votre libraire ou sur les réseaux sociaux, vous risquez de voir un commentaire unanime sur ce livre : c’est le thriller de l’année.

    Je dirais même mieux, ce livre est une véritable bombe qui ravira les plus exigeants des amateurs de littérature policière.

    Ce livre est une bombe à fragmentation car ce n’est pas une histoire que nous conte Claire Favan, mais plusieurs qui à elles seules auraient suffit à faire un livre. L’auteur installe son auteur dans une histoire, mais juste au moment où celui-ci se demande comment elle va faire pour tenir son lecteur en haleine le restant des pages, paf, l’histoire prend une nouvelle tournure et repart de plus belle.

    Certains habitués à ce genre de livres à rebondissements pourraient s’attendre à des bifurcations un peu faciles ou à un manque de la structure psychologique des personnages. Dans le cas présent, ce n’est pas le cas, et c’est la raison pour laquelle ce livre sorti en février est certainement le thriller de l’année. Sans vous dévoiler le livre, de part son sujet, la construction de la psychologie des personnages est nécessaire. Elle est bien faite, sans tomber dans un excès de théorie freudienne ou jungienne.

    L’écriture de Claire Favan s’est également améliorée et gagne en qualité : encore plus fluide, mes yeux glissent sur les pages comme des patins sur la glace, les pages défilent. Avec une belle surprise on voit l’auteur employer l’humour, qui plus est à propos d’amis également écrivains (je vous laisse découvrir ces petites pépites).

    Donc une très belle réussite, qui malgré ses 432 pages, ne dure pas assez longtemps tant on est captivé par l’histoire.

    Je ne peux que vous le conseiller, de vous inciter à l’offrir à vos amis, même ceux férus de cette littérature car le seul risque que vous courriez dans ce cas, est que votre ami ne l’ait déjà.

    27/02/2017 à 19:13 5

  • Brutale

    Jacques-Olivier Bosco

    8/10 Quand on lit un livre de 400 pages en moins de 2 jours, je pense que l’on peut dire sans peine avoir été séduit par ce livre.

    Pour une fois les commentaires-critiques apposés en quatrième de couverture ne sont pas mensonges ou effets d’annonces commerciales.

    Car Brutale est bel(le) et bien un très bon thriller qui nous fait penser à des films comme Police Python 357 ou l’Inspecteur Harry : l’héroïne, garçon manqué, est de ces policiers prêts à franchir les limites de la légalité pour faire respecter la loi ou venger les siens.

    Si l’écriture n’est pas du niveau d’un Franck Thilliez pour d’un Maxime Chattam, un peu plus simple, plus directe, elle se prête parfaitement à ce roman dont l’histoire défile à 200km à l’heure. Tantôt une scène de crime, une attaque, une traque, une poursuite sur les chapeaux de roues, un combat…. le temps de réflexion pour l’héroïne est réduit tout comme les pauses pour le lecteur.

    Un livre à dévorer toutes affaires cessantes.

    Et comme j’aime bien relever les petites erreurs narratives, de mise en page, typographiques ou autres dans un livre, Brutale a un petite anomalie dans la couverture : l’héroïne apparaît sur celle-ci comme blonde, alors que dans le livre ses cheveux sont dits noire corbeau.

    13/02/2017 à 19:49 6

  • Le Cas Malaussène

    Daniel Pennac

    7/10 "Le cas Malaussène - Tome 1 : Ils m'ont menti" reprend et respecte la recette qui fit le succès littéraire de la Saga Malaussène :un beau bordel orchestré par une famille iconoclaste, un poil déjantée. Plusieurs histoires en parallèle, qui vont bien sûr converger les unes vers les autres, menées par des personnages tous les plus originaux les uns que les autres

    Je rassure les amateurs de la série, qui comme moi, ne l'auraient pas compulsé depuis plusieurs années, l'auteur ré-introduit chaque personnage par de subtiles et courts rappels. De plus, un répertoire des noms figure en fin de livre pour rafraîchir la mémoire de chacun à n'importe quel moment de l'histoire.

    Un regret cependant dans ses retrouvailles de la famille Malaussène : la sobre couverture des éditions Gallimard nous fait regretter les versions poches des précédents épisodes illustrées par Tradi. En espérant que cette lacune sera corrigée dans un an, lors de sa sortie en petit format.

    On n'attend plus que la suite, à paraître à la prochaine rentrée littéraire de janvier 2018

    26/01/2017 à 19:58 2

  • Nous allons mourir ce soir

    Gillian Flynn

    8/10 Gillian Flynn est une vraie maîtresse du suspense.

    En effet, ce roman n’est ni un policier ni un thriller mais bien un roman à suspense, où l’auteure joue avec le lecteur. Car le but de ce roman est de mettre le lecteur dans la position d’un enquêteur et que celui-ci doit différencier la vérité du mensonge. Cela peut nous sembler facile à la lecture de bon nombre de livres policiers, mais quand l’intrigue est alambiquée, que les possibilités sont multiples et que le temps de réflexion vous est compté, la chose devient ardue.

    Saurez-vous trouver la solution à l’énigme bien ficelée que nous soumet l’auteure ?

    Personnellement, je n’aurai pas cette présentation dans le cas qui nous est offert. Tout ce que nous pouvons dire c’est que Gillian Flynn met à la baguette ses romans et ses lecteurs par le bout du nez.

    S’il y a un aspect négatif à cette nouvelle est sa petitesse. Car avec ses 72 pages, en petit format avec une mise en page assez lâche, le roman se lit très rapidement (une grosse heure). Son rapport qualité prix est donc très faible. Il eu été intéressant que Gillian Flynn et son éditeur français Sonatine, offrent aux lecteurs un livre plus conséquent regroupant plusieurs nouvelles comme Le bazar des mauvais rêves de Stephen King

    15/01/2017 à 20:19 4

  • Le Dragon du Muveran

    Marc Voltenauer

    8/10 C’est avec plaisir que ce roman m’a accompagné pour les derniers jours de 2016 et pour le matin difficile du nouvel an de 2017.

    Ne vous attendez pas à ce qu’il vous réchauffe, ses meurtres légèrement gores comme ils se doivent, et la localisation de l’action dans les montagnes suisses, aussi charmantes soient-elles, vont vous glacer le sang.

    La style d’écriture et l’intrigue nous font penser à Camilla Läckberg. L’origine du mal est dévoilée au fur et à mesure du roman, en alternance avec l’enquête. Une enquête qui va lentement mais sûrement, qui propose au lecteur les mêmes éléments et indices qu’aux enquêteurs, qui peut ainsi mener sa propre enquête. L’auteur a donc eu l’intelligence d’être honnête avec son lecteur de ce point de vue.

    L’écriture est simple, fluide, élégante et agréable à lire. Elle rend hommage à la splendeur des paysages et à ce pic de la région : le Murevan. Sans tomber dans le guide touristique, l’auteur distille d’ici-de-là le conte d’anecdotes de la région, de descriptions de lieux ou de spécialités culinaires.

    S’il connaît déjà un certain succès au pays des helvètes, je suis certain qu’il va le devenir en France,du moins le mériterait-il amplement.

    02/01/2017 à 21:39 3