QuoiLire

345 votes

  • Extra pure

    Roberto Saviano

    7/10 Roberto Saviano reste fidèle à lui même : un auteur passionné, désireux de connaître le monde du crime, de faire partager cette connaissance et de dénoncer l'emprise des criminels (mafia, narcotrafiquants) sur le monde économique mais également sur le monde politique.

    Comme pour Gomorra Roberto Saviano nous offre un roman documentaire, abordant à chaque chapitre un domaine de ce monde. Cette fois-ci il se concentre sur l'univers de la cocaïne alternant la vue du consommateur, du dealer, l'histoire de la guerre de pouvoir des narcotrafiquants, l’enrôlement, ...

    Dernièrement j'avais lu Paz de Caryl Férey et j'ai depuis découvert que c'est suite à la lecture de Extra pure que Caryl Férey a décidé de passer à l'écriture de ce livre. Et en effet, Paz est la version romancée, légèrement aseptisée de la réalité brute, froide, hyper-violente de celle rapportée par Roberto Saviano. Aussi il est intéressant de lire les deux à la suite, Caryl Férey en introduction mais également pour s'adapter à ce monde cruel avec de monter d'un cran (et en altitude) avec Roberto Saviano .

    Mais Roberto Saviano reste fidèle  également à ses défauts. Ce livre est avant tout documentaire. Aucun fil rouge (déjà qu'il s'agit de lignes blanches) n'est offert au lecteur pour le tenir en haleine et découvrir tous les aspects de ce monde criminel. L'auteur sombre également dans l'énumération à l'excès comme en témoignent les premières pages listant toutes les personnes autour du lecteur susceptibles de consommer cette drogue.

    Un roman coup de claque qui mérite notre persistance à sa lecture.

    17/07/2020 à 20:36 2

  • Fantazmë

    Niko Tackian

    2/10 Alors que j'avais été plutôt séduit par Toxique pour un premier roman policier, je m'attendais à beaucoup (et plus) de Fantazmë. D'autant plus que ce roman avait reçu pas mal de papiers dans la presse à sa sortie.

    Par facilité dirons-nous, l'auteur recourt facilement à la violence tant du côté des "méchants" mais également chez les policiers. La part de la psychologie des personnages est beaucoup, beaucoup, trop importante. Il faut certes l'aborder dans ce genre de roman, mais ici, c'est son axe principal au risque de rencontrer de nombreuses redites.

    Concernant l'enquête, elle passe donc bien sûr au second plan. On a le droit bien sûr aux rivalités entre les différents organes de la police, mais c'est surtout la progression de l'investigation qui est décevante : décousue, progressant par à coups avec des éléments tombant par l'opération du saint esprit. Bref, les amateurs de romans policiers aimant faire travailler leurs petites cellules grises n'y trouveront pas leur bonheur.

    Ce défaut provient certainement des origines télévisuelles de Niko Tackian (il est le scénariste d'Alex Hugo avec Franck Thilliez); ce qui se retrouve dans l'écriture : efficace, très rythmée et agréable à lire. On a l'impression de voir un film policier en place des pages, peu nombreuses (300 en papier, moins de 200 en numérique) du roman.

    Donc à lire pour connaître la suite de Toxique au bord de la plage, en numérique car cela ne vaut pas plus.

    20/08/2018 à 18:26 2

  • Fermer les yeux

    Antoine Renand

    7/10 Si comme moi vous découvrez Antoine Renand par Fermer les yeux, sachez que vous allez être conquis par cet auteur, et que cela va vous donner envie de lire dans la foulée L’empathie. Heureusement pour nous les deux livres sont indépendants et aucun spoiler du premier n’est contenu dans ce second livre.

    Fermer les yeux est un roman policier bien agréable à libre, même s’il y a quelques fois des clichés un peu trop souvent véhiculés dans les romans comme le flic alcoolique ou indépendant et ingérable, le tueur qui …. non, je n’en dis pas plus pour ne pas divulgâcher l’histoire. Mais dans l’ensemble l’histoire se tient et tient le lecteur en halène. aussi bien avec ses personnages qui se dévoilent au fur et à mesure des pages, que de l’enquête à laquelle on participe volontiers.

    Bref, un auteur à suivre de près car il risque d’exploser dans les prochaines années tant il fait déjà parler de lui avec ses deux premiers livres.

    13/12/2021 à 21:27 2

  • Fin de ronde

    Stephen King

    8/10 Avec la série des Mr Mercedes Stephen King délaisse la monde du fantastique et de l’horreur pour s’aventurer dans l’univers du roman policier. Les deux premiers tomes (Mr Mercedes et Carnets noirs) ont montré que contrairement à ce que l’on pense, le genre littéraire du roman policier et du thriller est un genre à part qui n’est pas donné à tout le monde.

    Stephen King se rattrape avec Ronde de minuit dans lequel on retrouve les points clés d’un bon roman policier (sans pour autant arriver au niveau du thriller. Côté personnages on a bien sur un policier mal en point, une assistante originale, voire légèrement déjantée, un tiers avec des talents particuliers et un méchant plutôt mentalement pervers.

    Du point de vue de la rédaction, on retrouve un Stephen King en grande forme : le style est impeccable de fluidité, où les détails sont réduits au minimum mais font à chaque fois mouche pour stimuler l’imaginaire du lecteur. L’alternance entre le point de vue de Bill Hodges et celui de Brady Hartsfield tient le lecteur en haleine.

    Mais la particularité de ce lire est que, si Stephen King s’aventure dans le roman policier, il revient à ses premières amours. En effet, les agissements de Brady Hartsfield font intervenir la télékinésie nous fait penser à son premier roman Carrie, quant au média à Cellular. Mais cette originalité, cette combinaison de genres, marche bien et plaira aux amateurs… un peu moins pour les puristes.

    Un bon roman qui clôt admirablement la série.

    22/04/2017 à 13:07 2

  • Ghetto X

    Martin Michaud

    9/10 Voilà ce que cela fait de ne pas suivre une série en lisant les livres les uns après les autres dans leur ordre chronologique. Je m'étais arrêté au tome3, et j'ai entamé cette cinquième aventure de Victor Lessard en le retrouvant simple civil après avoir démissionné des crimes majeurs.
    Mais Martin Michaud n'est pas prêt de lâcher son personnage favori... et loin de là puisqu'il va lui sortir le grand jeu : confrontation avec son passé, meurtres, espionnage, groupuscule fanatique, attentat, cyberattaque, kidnapping, trahison.... Bref, l'artillerie lourde qui ne laisse guère le temps au lecteur de se reposer.
    Si les premières aventures pouvaient montrer quelques longueurs, dans ce cinquième volet, l'auteur québécois a corrigé ses défauts, ce qui permet au lecteur de profiter pleinement de ses qualités narratives et de ses talents de conteurs aux intrigues alambiquées et solides.
    Un vrai thriller addictif, sans doute le meilleur qui m'ait été donné de lire depuis le début de l'année.

    06/04/2021 à 19:54 2

  • Gomorra

    Roberto Saviano

    3/10 Un point indéniable qu'il faut concéder à ce livre est la richesse documentaire sur cette mafia napolitaine. C'est un véritable travail d'investigation que seuls quelques journalistes ont le courage de mener à bien. Alors qu'il aurait pu en faire un roman contant l'histoire de cette pègre pour en dénoncer l'emprise sur la vie économique et politique napolitaine, l'auteur dénonce non seulement le système mais également ses acteurs, en donnant leurs noms, leurs méthodes, les services corrompus...

    En ce n'est pas un roman mais un documentaire, une encyclopédie sur la camorra. Et s'en est le principal défaut, la lecture de ce livre est difficile, voire impossible dans un contexte de loisirs. Elle peut être lassante face la quantité des détails, comme les 4 pages sur les surnoms des principaux mafieux; ou bien déroutante puisque l'on saute d'un sujet à l'autre sans qu'aucun fil rouge guide le lecteur tout au long des 400 pages. C'est sans compter les nombreuses répétitions qui eurent raison de ma ténacité à aller au bout de ce livre.

    30/10/2018 à 18:33 2

  • Gwendy et la Boîte à boutons

    Richard Chizmar, Stephen King

    6/10 Ce roman court que l'on pourrait presque dénommer nouvelle est une petite fraîcheur, une bouffe d'oxygène qu'il faut prendre entre deux gros pavés.

    Point d'horreur, un peu de science-fiction, l'imaginaire de Stephen King est tout juste esquissé. Toute la beauté de ce livre est dans la psychologie des personnes. J'avais lourde, toute porte sur la question du pouvoir donné aux gens et la force qu'il faut avoir pour savoir qu'en faire. Publié en 2017, écrit au moment des élections américaines, on peut y voir un parabole avec la vie politique américaine.

    Je ne m'étendrais pas sur les qualités rédactionnelles toujours aussi parfaite, même si roman ait été écrit à quatre mains avec Richard Chizmar; les pages filent au point que le roman ne restera pas longtemps entre vos mains.

    Le gros point négatif de ce livre est son prix, presque deux fois plus cher qu'un autre roman du même auteur.

    01/10/2018 à 20:17 1

  • Haute voltige

    Ingrid Astier

    8/10 On pourrait dire que Haute voltige n’a rien de fondamentalement original : des vols, une guerre de gangs, des trahisons et des vengeances; mais c’est sans compter sur leur mise en scène des méfaits, les moyens utilisés, les spécialités des malfaiteurs : parkour, boxe et échecs.

    La grande force de ce roman est la manière avec laquelle l’auteure arrive à projeter son lecteur dans l’aventure : des mots simples, une description courte, juste et imagée, pour transmettre l’ambiance, l’atmosphère de la vie parisienne, de l’univers des brigades policières. L’auteure pousse le vice à recourir à des éléments réels : une grande précision dans les lieux géographiques mentionnés (je peux vous confirmer que le tunnel de Saint Cloud dont il est question en début de roman est exactement comme tel), l’amorce du roman rappelant un fait divers, et fin la participation (autorisée ?) d’un personnage réel (Enki Bilal) donnent une autre dimension; une certaine authenticité au récit.

    Si au début du roman je trouvais l’écriture hachée sur laquelle on bloque et nous empêche de progresser à un rythme régulier et agréable dans l’histoire, dès le premier tiers franchi, l’écriture s’affine, se fluidifie et on peut enfin plonger dans l’aventure. Elle devient même efficace. Si le roman ne s’inscrit pas vraiment dans les pages turn, l’auteure introduit régulièrement de nouveaux éléments pour relancer l’histoire. Son aventure mêle plusieurs domaines originaux (parkour, dessin artistique, chess-boxing) dévoilés tout au long des 600 pages que forment ce livre.

    Pour supporter l’histoire, l’auteure utilise de nombreux personnages tous plus travaillés, ciselés, les uns que les autres. Si le chef mafieux peut être un peu cliché, j’ai particulièrement apprécié les personnages des flics : des hommes investis, passionnés, entêtés, mais qui ont également une vie de famille (difficile) et des relations professionnelles complexes avec leur hiérarchie.

    Un livre très plaisant à lire, à la fois classique mais original, qui me donne envie de connaître un peu plus cette auteure.

    10/12/2017 à 20:45 2

  • Helena

    Jérémy Fel

    5/10 Suite à la lecture d'Helena de Jérémy Fel, mon ressenti est quelque peu mitigé.

    D'un côté je suis face à un livre qui dépeint de manière forte une société américaine comme le faisait à une certaine époque la série télévisée Desperate Hoursewives. D'un côté, une femme célibataire qui élève ses trois enfants conçus des pères différents; de l'autre une jeune fille douée pour le golf qui doit aller s'entraîner chez une tante. Et bien sûr les destins de ces deux familles vont se croiser, de manière horrifique.

    D'un autre côté, tout est caricatural dans cette histoire. Les personnages sont de pour clichés américains : la mère est obnubilée par la participation de sa famille au concours de mini-Miss, les pensées de la jeune fille sont plus adressées à son petit copain qui vient de la tromper qu'en sa préparation. Le meurtrier adore se badigeonner du sang de ses victimes ou de farfouiller dans les entrailles de celles-ci. Le flic est aveugle devant des preuves flagrantes d'un gros dysfonctionnement dans une maison.

    Cependant, la grosse force de ce livre est la psychologie des personnages. C'est d'ailleurs l'élément majeur du roman qui lui confère son caractère de roman psychologique. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il s'agirait d'un thriller psychologique car malheureusement la tension n'est tenue que sur quelques pages au sein de ce gros pavé.

    Ce qui est bien dommage car l'écriture de Jérémy Fel est un exemple de fluidité, de rythme. Le lecteur rentre immédiatement dans l'histoire, mais risque de décrocher s'il est coutumier des pages-turners ou thrillers avec plus de peps.

    Bref, un roman en demi-teinte qui ravira sans aucun doute les amateurs du genre.

    24/09/2018 à 20:29 2

  • Hiver rouge

    Dan Smith

    6/10 Voici un roman bien à part de tout ce que l’on peut trouver dans le roman du thriller. Un roman à l’opposée des page turners où le lecteur a du mal à décrocher pour se consacrer à ses activités quotidiennes.

    En effet Dan Smith propose dans hier rouge un roman au rythme lent qui peut rebuter certaines personnes à le lire ou à le terminer. Ce roman est à la fois une introspection du héros sur sa quête idéaliste et un regard sur la révolution russe. Il y a peu d’actions et le roman s’axe sur la tension induite par la poursuite du héros par l’armée et la recherche de la famille du héros. Personnellement, j’ai eu peur de me retrouver fasse à une copie du Désert des tartares où l’on attend longtemps pour rien.

    Mais l’auteur manie très bien la plume et réussit à garder son lectorat pour nous conter une formidable histoire.

    10/09/2023 à 10:39 2

  • Il ne faut pas parler dans l'ascenseur

    Martin Michaud

    8/10 La collègue, qui m’a fait découvrir cet auteur et qui m’a conseillé de prendre la série des Victor Lessard dans l’ordre chronologique, avait grande difficulté à m’en parler…. pour les mêmes raisons que je vais avoir pour vous en parler. Car comment vous faire partager le goût de le lire sans en divulguer le moindre indice de l’énigme sous-jacente.

    Disons que tout comme l’héroïne au début du livre, nous sommes un peu perdus : lisons-nous une description de rêves, de la réalité, de fantasmes, serions-nous dans un livre à la David Lynch, ou bien l’héroïne est-elle victime d’altération ou a subi une modification de la mémoire; serions-nous dans un récit de Chris Carter des X-Files. Bref nous sommes dans le flou….

    Et que vient faire ce tueur que recherche Victor Lessard ?

    Bien que Martin Michaud sache donner au compte-gouttes les indices, son histoire progresse de façon régulière avec de fréquents rebondissements. On apprend à connaître cet enquêteur et son équipe, les relations qui les unissent et leur passé.

    La lecture de Il ne faut pas parler dans l’ascenseur est très agréable, fluide, et parfois comique : point de traduction ou de francisation du livre, le lecteur aura la joie de découvrir certaines expressions québécoises pur-jus.

    Donc un roman très intéressant et un auteur dont nous prendrons plaisir à lire les autres tomes de la série des Victor Lessard.

    29/03/2016 à 20:36 2

  • L'Anneau de Moebius

    Franck Thilliez

    6/10 Plus qu'un roman policier, ce livre est avant tout un roman fantastique, de science-fiction où le principal suspect dans un enquête semble voir des éléments du futur dans ses rêves. Avec un jeune policier tout frais promu, ils vont chercher à identifier le véritable tueur en série dans le monde des freaks, ces gens "anormaux" atteints d'une anomalie génétique, une malformation ou d'un handicap physique.

    Franck Thilliez s'invite donc dans un genre auquel on ne l'associe pas forcément, la science-fiction, dans un roman qui rappelle fortement le roman Ubik de Philippe K. Dick (que je vous recommande au demeurant), mais qui est bien plus accessible et moins perturbant que ce dernier. Une incursion réussit sans être exceptionnelle comme nous a habitué Franck Thilliez qui excelle plus dans l'imagination d'une intrigue bien ficelée que dans la logique des mondes parallèles.

    Malheureusement, et c'est le gros défaut de ce roman, l'adoption de ce genre littéraire vient au détriment de la qualité du roman policier : certes l'enquête est bien menée, on s'amuse du bizutage de Victor Craise (j'adore son surnom), l'évolution dans le monde étrange des freaks est quelque peu déstabilisante mais je mets à carton rouge à Franck Thilliez qui ne donne aucun indice pour découvrir le meurtrier.

    Par contre l'auteur prend un malin plaisir à jouer avec son lecteur, et ne donne volontairement pas toutes les explications sur les flashes perçus par Stéphane. Sauriez-vous comprendre ce qui se cache derrière le série de chiffres ? Faites bien attention, à la fin d'un chapitre, l'auteur en donne la signification de manière détournée.

    Malgré tout cela, c'est un roman agréable à lire, que je conseillerai aux habitués de romans policiers qui veulent s'initier gentiment à la science-fiction sans être trop regardant sur la qualité de l'énigme.

    25/04/2018 à 19:27 2

  • L'enfant aux yeux d'émeraude

    Jacques Saussey

    9/10 Comment résumer l'efficacité de ce livre : 410 pages et à peine 2 jours pour le lire.

    Car ce roman est une véritable bombe : vous l'ouvrez, vous patientez 20 pages et l'histoire vous explose à la figure. Non seulement, cela démarre sur les chapeaux de roues, mais le rythme et la tension ne se relâchent pas. Les cadavres s’amoncellent tout le long du passage de David Courty. On sent bien que ce gars a pété un plomb, que quelque chose l'a fait sortir de ses gonds, mais on ne sait pas laquelle, ni comment ce carnage va s'arrêter.

    Si le sujet fait penser au film Chute livre avec Michael Douglas, c'est également une enquête policière, difficile, qui montre que tout n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît et démontre les limites des techniques policières dans ce genre d'affaire.

    L'auteur a tout mis dans ce livre pour qu'on le dévore (le livre, pas l'auteur, vous me suivez) : des personnages complexes, un rythme survitaminé, une intrigue labyrinthique, des rebondissements, des retournements de situation. Le plus surprenant est de lire dans les remerciements que l'auteur a eu un flash lui donnant la trame de ce roman au cours d'un déjeuner qu'il a du interrompre le temps de la consigner oralement dans son téléphone.

    Bref, arrêtez de lire ce billet et foncez lire ce livre.

    12/06/2019 à 20:40 2

  • L'enfant des cimetières

    Cédric Sire

    3/10 Autant le dire tout de suite, je n'ai pas accroché à ce premier roman commercial de Sire Cédric.

    Ni roman policier ni fantastique, ce roman est un thriller que l'on pourrait qualifier de gothique, où la noirceur des mondes prend place. Noirceur qui sera l'élément principal de l'histoire : d'où vient-elle, que veut-elle, pourquoi tue-t-elle ?

    Pour l'aspect fantastique, la narration pourrait faire penser à du Stephen King, mais il n'y a pas cette magie du maître qui nous transporte immédiatement dans ce monde imaginaire. Pour les habitués du genre, on reste dans un monde onirique à la limite du cliché, cherchant à tirer le dégoût du lecteur avec force détails peu ragoûtant, dégoulinant de sang, mais n'allant pas à un niveau supérieur, celui qui nous file la chaire de poule avec des éléments du réel mis dans un contexte extraordinaire (comme dans le Ca).

    Ce thriller mélangeant rêve et réalité évoque également l'univers lynchien. Mais ici une nouvelle fois, l'auteur reste au premier niveau là où David Lynch aurait déjà suggéré plus niveaux d'interprétation, aurait joué avec le lecteur pour le perdre en rêve, réalité, fantasmé, ressent.

    Cet assemblage un peu maladroit plaira certainement à des amateurs de romans policiers classiques en recherche d'originalité et de légers frissons; mais décevra tant les amateurs de romans policiers aux intrigues bien ficelées, l'enquête étant réduite à sa plus simple expression; ou les passionnés du fantastique en quête d'une dimension policière.

    20/04/2018 à 21:49 2

  • L'Equarrisseur

    Nadine Matheson

    6/10 Si le style est encore un peu hésitant ou soumis aux facilités du genre, ce premier roman de Nadine Matheson (qui inaugure une série) est très agréable à lire. Sa fluidité et son humour en font la grande force de ce roman, les personnages sont sympathiques, attachants et complémentaires, mais ils sont trop ancrés dans le cliché : la flic qui a vécu une expérience terrible lors de sa précédente enquête, le jeune intelligent mais qui cache un lourd secret.

    Cependant l'auteur se rattrape bien au niveau de l'histoire. Sans vouloir divulgâcher le roman, j'ai beaucoup aimé l'originalité de cette histoire de ce copycat et de ses relations avec son mentor, à l'encontre de ce que l'on trouve d'habitude. Rien que pour cela ce livre vaut le coup d'être lu. Il y a un peu de 10 petits nègres d'Agatha Christie ou d'Arsène Lupin luttant face à Moriarti  dans ce livre. Une version moderne de classiques des Reines du Crime un peu plus sanglante.

    Si L'équarrisseur n'est pas le roman qui ne tiendra pas éveiller toute la nuit les lecteurs les plus aguerris de thrillers, il sera quand même un bon partenaire de lecture.

    24/10/2021 à 20:31 2

  • L'Homme chauve-souris

    Jo Nesbo

    3/10 Fan des aventures de Harry Hole, l'ayant découvert dans Le bonhomme de neige, je voulais reprendre l'histoire à ses débuts mais grande fut ma déception car en place d'un thriller bien ficelé comme je suis habitué de Jo Nesbo, j'ai découvert un Lonely Planet sur l'Australie et la culture aborigène.

    28/09/2020 à 20:42 2

  • L'Horizon d'une nuit

    Camilla Grebe

    2/10 Voici le second roman de Camilla Grebe que je lis. Après Un cri sous la glace qui ne m'avait pas conquis, j'ai voulu laisser  une seconde chance à cette auteure dont on entend paradoxalement beaucoup parlé tant dans la presse que les réseaux sociaux.

    L'auteure surfe beaucoup sur la tendance des écrivains en manque d'inspiration et qui se basent sur les modes éditoriales du moment. Dans le cas présent, on tourne autour du harcèlement d'une adolescente ou des violences faites aux femmes.

    La seule originalité du roman est de faire successivement vivre le lecteur au travers des yeux de chaque protagoniste, et donc de découvrir la vérité de façon de plus en plus précise.

    Malheureusement pour moi qui ne suis pas adepte des romans psychologiques, celui-ci est particulièrement lent. Si je ne l'avais pas découvert en livre audio, je pense que j'aurais volontiers sauter quelques pages de ci de là.

    Bref, je ne risque pas de recroiser un roman de Camilla Grebe.

    23/08/2022 à 20:39 2

  • La Boîte à magie

    Henrik Fexeus, Camilla Läckberg

    2/10 J’avais abandonné un moment les romans de Camilla Läckberg car toujours construits sur la même trame (alternance de chapitres dans le passé pour expliquer l’origine du meurtre avec des chapitres dans le présent pour suivre l’enquête) et par le manque d’originalité dans la résolution de l’énigme.

    Voyant que son dernier roman était écrit à quatre mains, je me suis lancé dans la lecture de La boîte de magie en espérant y trouver du renouveau. Mais en fait je pense que Henrik Fexeus n’intervient que en tant que consultant de spécialité tant l’écriture et la structure du roman transpirent celles de l’auteure suédoise.

    Et deuxième déception, le rythme du roman : c’est d’une lenteur soporifique. Ne vous attendez pas à une enquête à forts rebondissements ou courses-poursuites, on est proche de L’inspecteur Derrick. Une grande part du roman se consacre aux relations et à la vie des personnages. A se demander si l’auteure n’aurait pas du faire une chronique plutôt qu’un roman « policier ».

    Bref, si vous n’êtes pas insomniaque, faire disparaître ce livre de votre vue.

    30/12/2022 à 13:20 1

  • La Chasse

    Bernard Minier

    5/10 Dans La chasse je n'ai pas retrouvé la magie littéraire de Bernard Minier comme il se fut le cas dans Soeurs ou les premiers épisodes de la série Servaz. Bien que l'histoire soit intéressante, elle n'est pas aussi captivante et originale que ses prédécesseuses.


    Déjà le concept de chasse à l'homme nous fut gratifié par Jean-Christophe Grangé dans La dernière chasse; et le livre sort quasiment en même temps que son homonyme de Gabriel Bergmoser.

    Enfin, par moment on se demande si l'auteur en manque d'inspiration, à force de vouloir rendre réaliste et véridique son récit, n'a pas seulement transposer (pour ne pas dire copier/coller) des faits divers (voir l'énumération des villes ou les tribunes des militaires).

    Les fidèles trouveront essentiellement leur plaisir dans l'évolution du personnage principal et de son équipe.

    11/05/2021 à 20:39 2

  • La Dame de Reykjavik

    Ragnar Jonasson

    5/10 La dame de Reykjavik de Rognar Jonasson est à l'image des romans policiers islandais : classique, lent et humain.

    Il s'inscrit dans la pure tradition des whodunit où l'enquête se déroule tranquillement. D'ailleurs le rythme est une composante marquante des romans islandais, à croire que toute la vie est comme paralysée par la neige, même en période estivale.

    La grande force de roman se situe plutôt dans le personnage principale, cette policière à la veille de la retraite, à qui l'on retire du jour au lendemain tous ses dossiers, et qui se jette corps et âme dans une dernière affaire, un cold case. Son regard sur sa carrière, l'évolution de son métier, les sacrifices consentis, mais également la peur de sa nouvelle vie.

    Ayant découvert ce livre dans sa version audio, si la lectrice a une diction parfaite, elle a trop tendance à jouer le texte au détriment de laisser une part d'imagination au lecteur.

    01/07/2019 à 20:58 2