LeJugeW

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  • Panique à Detroit

    Joël Jurion, Antoine Ozanam

    8/10 Un tome qui commence de manière tonitruante avec le cœur de la ville de Detroit balayé par une explosion gigantesque. Le reste du tome nous explique, au cours d'un long flash-back, les raisons de ce cataclysme. Beaucoup de rebondissements, de combats avant que l'appétit pour les dizhis de Neil ne bouleverse tout. Un tome survitaminé qui clôt magistralement le cycle 3 !

    16/01/2022 à 18:10

  • Le soleil se couche parfois à Montpellier

    Antoine Chainas

    7/10 48 « petits polars du monde » sont sortis à ce jour, j'en avais lu 47. C'est avec un petit pincement au cœur que j'ai ouvert ce « 48e » en espérant en mon for intérieur qu'il serait aussi plaisant que la plupart des autres titres de la série et qu'un jour, Le Monde relance une 5e saison (ben quoi, on peut rêver!).
    Après avoir été un peu perdu dans les premières pages, navigant au gré des époques (aujourd’hui, 1529, 1979, 1936...), j'ai enfin compris où l'auteur, à la plume agréable, voulait nous emmener. Je ne reprends pas l'histoire déjà décrite dans les commentaires précédents. J'ajoute simplement que les dessins d'Anthony Pastor (dont j'avais beaucoup apprécie Le Cri de la fiancé, un autre « petit polar du Monde ») se marient bien à l'histoire, une intrigue qui s'inscrit dans l'histoire de Montpellier avec son célèbre et controversé ex-maire feu Georges Frêche.
    En bref, une nouvelle plaisante à lire une fois son début décanté et que les dessins d'Anthony Pastor servent avec pertinence.
    Eh, Le Monde, à quand la 5e saison ?! ;-)

    15/01/2022 à 09:46 2

  • Riposte

    Joël Jurion, Antoine Ozanam

    7/10 Un tome dans la lignée du précédent, ça envoie du lourd dès le départ avec un combat opposant le dizhi buffle au dizhi cerf puis l'histoire devient plus calme mais l'intrigue continue de se corser, beaucoup de personnages, on voyage à Barcelone, Detroit... même si la série devient compliquée à suivre, le dessin est toujours aussi agréable et je reste curieux de savoir où toutes ces aventures vont mener Ange (qui en a fait du chemin depuis le tome 1 !)

    15/01/2022 à 09:45 1

  • Shanghaï Skipper

    Tito Topin

    8/10 Armand Lebras est à la tête d'une usine de mécanique de précision, depuis 17 ans. Patron qui exècre ses ouvriers et qui a en tête de se tirer avec la caisse, direction l'Amérique du Sud. Au diable sa femme qu'il n'aime plus, son fils qui n'est même pas de lui, sa secrétaire à qui il fait pourtant miroiter la belle vie. Au diable les dizaines de salariés de l'usine.
    Tout est prévu, du réservoir de sa voiture qu'il fait doubler pour y glisser des liasses de billets afin de passer la frontière suisse tranquille, jusqu'au gardien de nuit, un loser qui passe son temps à bichonner ses maquettes de bateau plutôt que de surveiller l'usine. Tant mieux, le grand départ se fera de nuit.
    Hélas pour le patron véreux, c'était sans compter les oreilles traînantes de sa secrétaire, sans compter un associé pas très franc du collier, sans compter une bande de pieds nickelés qui choisissent précisément cette nuit pour cambrioler l'usine et, enfin, c'était sans compter Skipper, peut-être pas si loser que cela.
    Du pur Tito Topin qui nous tisse une intrigue déjantée, courant sur moins de 24 heures (la quasi-intégralité de l'histoire se déroule pendant la fameuse nuit), des personnages bien barrés, des scènes entre humour noir et grand-guignol (la scène où Betty est collée au plafond par les cheveux et où débarque Pogna qui finira étouffé avec de la colle au fond de la gorge, en est un parfait exemple) et se termine par une morale, tout de même.
    Tito Topin est décidément un auteur que j'aime beaucoup. 7.5/10.

    13/01/2022 à 16:55 3

  • Toute seule dans la nuit

    Sandrine Beau

    6/10 Miette est une jeune fille de dix ans venue passer les vacances de la Toussaint chez son papy. Parti chercher de la chantilly, il n'est pas de retour lorsque Miette se réveille au milieu de la nuit entendant des bruits dans la maison. Un inconnu vient de s'introduire dans cette dernière et ne semble pas être habité par les meilleures intentions.
    Sandrine Beau alterne les chapitres du point de vue de Miette et de celui de Roberto, son grand-père. Le huis-clos est certes là pour apporter son lot de suspense mais permet aussi d'aborder le lien très fort qui unit Miette et son papy. Un texte plus touchant qu'angoissant à mes yeux. 6.5./10.

    12/01/2022 à 10:27 1

  • Le 7 février

    Alfred Mortier

    7/10 L'inspecteur Mic, le narrateur, raconte à son ami Mortier, l'affaire d'un crime aux apparences crapuleuses qui s'est déroulé, un 7 février, dans un hôtel du quartier de la plaine-Monceau, à Paris. La victime, Jean de Sailly, a été assassiné dans son lit, assommé par une statue de bronze. La veille la victime avait touché 120 000 francs de la vente d'une ferme en Normandie. L'argent a disparu... Très vite les soupçons se portent sur un émigré italien qui avait travaillé pour la victime et qui passe rapidement aux aveux. Affaire close ?
    Non, car à quelques encablures du procès, un coup de téléphone d'un médecin parti en Irak soigner des malades de la peste bubonique va tout relancer...
    J'ai bien aimé le retournement lié au coup de téléphone, qui permet de relancer complètement l'affaire malgré les aveux de l'assassin. Le récit est plaisant à suivre, l'intrigue bien troussée, c'est une nouvelle réussite pour Alfred Mortier. 7.5/10.

    11/01/2022 à 11:01

  • L'Île des âmes

    Piergiorgio Pulixi

    9/10 J'ai été enchanté par ce roman. Envoûté par la plume de Piergiorgio Pulixi, par cette intrigue mêlant présent et passé, un passé qui prend racine dans la culture nuragique.
    Loin des plages et de la carte postale, c'est la Sardaigne de l'intérieur que nous raconte Pulixi, une Sardaigne sauvage à l'image de la famille Ladu et son patriarche Bastianu qui porte sur ses solides épaules le poids des traditions qui apparaissent pourtant archaïques et cruelles. C'est aussi Cagliari où se démène une équipe d'enquêteurs, mise en place par Farci le chef de la section homicide pour contenter un vieil enquêteur atteint d'un cancer incurable, Morena Barrali. Ce dernier est hanté par le souvenir de deux cold case, deux femmes non identifiées retrouvées nues égorgées dans la montagne sarde, comme offertes à une divinité aux relents nuragiques. Pour bâtir cette équipe, Farci a fait appel à deux enquêtrices placardisées : la locale Mara Rais et la milanaise Eva Croce, d'origine irlandaise. Elles vont devoir surmonter leurs différences (et leurs préjugés) pour tenter de résoudre ces affaires non résolues que Barrali relit avec la disparition récente d'une jeune femme, Dolores.
    Des chapitres courts, un rythme haletant qui court sur plus de 500 pages, alternant l'enquête cagliaritaine et la vie des Ladu dans la montagne sarde. Des personnages charismatiques, attachants pour beaucoup, tous réussis et crédibles. L'auteur n'oublie pas de nous en apprendre plus sur le passé des uns et des autres (celui d'Eva Croce est particulièrement douloureux), sans jamais nous lasser. Il amène aussi une critique sous-jacente des élites politico-judiciaires sardes qui sont un peu égratignées dans ce roman. Enfin, j'ai trouvé que la conclusion du roman est à la hauteur du reste du récit et ne m'a finalement pas si étonné que cela (je n'irais pas jusqu'à dire que j'avais tout deviné avant) car elle est finalement assez cohérente et tous les morceaux du puzzle s'emboîtent sans incongruité.
    Piergiogio Pulixi signe là un roman très addictif mais pas en mode « page turner, aussitôt lu aussitôt oublié », non, il nous offre une œuvre enracinée dans le passé sarde qui résonne durablement dans la mémoire du lecteur, empreinte d'émotions diverses et qui appelle, je le souhaite, d'autres enquêtes de ce duo de femmes attachantes. 9,5/10.

    10/01/2022 à 18:50 14

  • Hyronimus

    Patrick Cothias, André Juillard

    9/10 Hyronimus est le diminutif de Hiéronimus, nom latin de Jérôme. Frère Jérôme. Un physique enrobé et une allure bonhomme qui cachent un fanatisme religieux terrible et un maniement du sabre redoutable, appris sur un archipel très lointain. Lorsqu'il soumet des prétendues sorcières à la question (alors même que le roi Henri IV avait demandé leur libération), on peut redouter le pire pour les "pêcheresses". Et lorsque Thibaud de Bruantfou fait appel à lui pour mettre la main sur l'Epervier, on se doute que l'homme au masque rouge va avoir fort à faire... Ajouté à cela les derniers jours d'Henri IV, une tension extraordinaire qui règne durant tout l'album (la vieille aveugle qui prophétise sans cesse n'y est pas pour rien...), des scènes dures (décapitations, ce que subit la jeune Ariane de Troïl...), un enchaînement des faits dantesques (ah, la page 47 ! cette simultanéité saisissante des destins ! un bijou !)...
    J'ai pris une grosse claque à la lecture de ce 4e tome, Cothias et Juillard ont mis la barre très haut, hâte d'ouvrir le 5e tome !

    09/01/2022 à 18:26 1

  • La Nuit de l'ogre

    Patrick Bauwen

    8/10 Dans la lignée du précédent titre du cycle de l'Evangile, Le Jour du chien, Patrick Bauwen signe là un thriller addictif, morbide et glauque par moments (les références à Thanatos Pictures restent durablement en mémoire). Indéniablement l'auteur sait y faire pour pousser le lecteur à tourner les pages et sa connaissance fine du monde des urgences lui permet d'adosser son histoire extravagante à une solide réalité. Son « héros » Chris Kovak est un peu too much par moments (rappelant ainsi les personnages de Grangé) mais Bauwen a su nous le rendre attachant, dès le premier titre de la série. Il clôt ce second tome de façon diabolique en révélant qui est l'Homme au chapeau melon (je n'avais pas du tout envisagé ce coupable).
    Au final un thriller réussi et qui donne envie de découvrir le dernier titre de la trilogie, L'Heure du diable.
    Livre écouté puis lu dans ses 150 dernières pages.

    09/01/2022 à 10:57 5

  • Les Assassins du cercle rouge

    Jean-Paul Nozière

    6/10 Une intrigue alléchante mais une petite déception, j'ai eu du mal à accrocher, il m'a fallu du temps pour m'attacher un minimum aux deux adolescents (qui auraient mérité une meilleure caractérisation à mon humble avis). J'ai trouvé aussi que le chef du réseau Ogonok, Charles Pallance, était trop caricatural. C'est lorsque les deux flics, Alix Mattéi et Louis Léonetti, entrent en scène que l'histoire m'a enfin ferrée. Je trouve aussi que le roman a un peu vieilli (sa première parution date de 1990), avec des retouches étranges (on parle en euros mais les faits se passent « 45 ans » après la Seconde Guerre mondiale).
    Bref, si je ne doute pas que ce titre a plu et plaira encore beaucoup aux jeunes lecteurs (dès 12-13 ans), je suis pour ma part resté un peu sur ma faim.

    08/01/2022 à 16:38 1

  • Le Cercle des mensonges

    Céline Denjean

    9/10 Deux enquêtes menées par deux équipes, l'une de police, l'autre de gendarmerie, dans la région toulousaine : y a t-il un lien entre l'apparent suicide d'un étudiant toulousain et le meurtre d'une femme dans la forêt, à vingt kilomètres de la ville rose ?

    Roman choral où nous suivons les deux enquêtes en parallèle, mais aussi la cavale d'Efia M'Bani, agente d'entretien qui était présente « au mauvais endroit, au mauvais moment », les chapitres à la première personne de Guillaume Coquery, un scientifique accro aux jeux et les « songes » d'un personnage qui semble piloter le tout... sans oublier les chapitres où Héloïse Bouquet enquête sur la terrible Anne Poey, aidée d'une journaliste retors, Amanda Kraft et d'un geek autiste asperger, surnommé Black Sheep. Tout cela pourrait donner le tournis mais Céline Denjean ne nous perd jamais et les intrigues, captivantes, retombent toutes habilement sur leurs pattes.

    L'auteure clôt ainsi l'affaire Poey, entamée dans le Cheptel (il est donc préférable comme l'a précisé Ironheart plus bas de lire le génial Le Cheptel avant Le Cercle des mensonges) et nous livre au final un thriller fascinant qui dévoilera une sordide affaire qui fait écho à la crise sanitaire que nous vivons. Dans sa note aux lecteurs, l'auteure précise avoir écrit son roman avant la pandémie de Covid-19 et qu' « aucun parallèle ne saurait être établi entre les ressorts de mon roman et la réalité actuelle de cette épidémie ». Il n'empêche que les conclusions que l'on tire du roman nous questionnent, sans pour autant tomber dans le complotisme bien sûr.

    Sans atteindre les sommets du coup de maître que fut Le Cheptel, Céline Denjean nous livre là un thriller de très grande qualité à l'intrigue tortueuse qui plaira indéniablement aux amateurs du genre et qui confirme, pour ma part, tout le bien que je pense de cette auteure.
    Le doute n'est plus permis, Céline Denjean fait bien partie des membres éminents du polar français actuel.

    07/01/2022 à 17:34 8

  • Le Collier perdu

    Maurice Level

    7/10 Casino de Deauville, dans l'entre-deux-guerres. La comtesse de Rops, très belle femme et joueuse impénitente, perd son somptueux collier à une table de jeu. Perdu ? Volé ? Quelques temps plus tard le collier est retrouvé, sur une plage à proximité par un « nouveau riche » aux façons quelque peu dérangeantes. Le collier retrouvé, la comtesse disparaît.
    Deux ans plus tard, le narrateur recroise la comtesse et sa demoiselle de compagnie au casino de San Sébastien. Mais la comtesse porte un autre nom, « Lady Crockwell »...
    Maurice Level livre là un texte court, simple, efficace et relativement prenant.

    06/01/2022 à 19:49 1

  • L'Arbre de mai

    Patrick Cothias, André Juillard

    8/10 Décidément une série très immersive, on y est dans ce début du XVIIe siècle, au côté d'Henri IV à qui il ne reste plus longtemps à vivre (l'intrigue se déroule au printemps 1610). C'est très intéressant car bien documenté, bien dessiné, bien écrit. Un plaisir que de lire cette série, vieille pourtant de 35 ans. Le tome se termine sur l'arbre de mai qui s'écroule, déraciné. La prophétie de la vieille aveugle semble en marche...

    05/01/2022 à 22:08 2

  • J'irai tuer pour vous

    Henri Loevenbruck

    9/10 De Lorient au Liban, en passant par la Bolivie, Henri Loevenbruck retrace le destin d'un agent « externe » de la DGSE, Marc Masson. C'est passionnant, instructif, le roman nous replonge dans l'histoire française du milieu des années 80 qui fait écho à l'époque que nous connaissons (attentats, terrorisme, prise d'otages...). Il détaille les missions, non au service d'une cause mais au service du peuple français (en tout cas pour le héros !). Les intrigues politiques sont largement détaillées (l'époque Mitterrand, Chirac, Pasqua... les élections législatives de 1986 etc...). On imagine au passage le travail colossal de documentation de l'auteur pour reconstituer avec tant de minutie cette époque et les arcanes des services secrets français.
    On retrouve par ailleurs l'idée des carnets, un peu à la manière de ce que faisait déjà l'auteur dans Les Cathédrales du vide ou encore Le Mystère Fulcanelli par exemple. Cela permet ici d'être au plus près des pensées du héros.
    Seul petit défaut à mes yeux, un texte un peu trop long.
    En tout cas un texte mémorable et qui renouvelle le genre « espionnage », raconté avec justesse (livre audio) par Benjamin Jungers.
    Une grande réussite, assurément.

    05/01/2022 à 12:47 12

  • Léviathan

    Christophe Bec, Paolo Mottura

    7/10 3e et dernier tome de la trilogie Carême. Aimé et Martinien prennent la direction de Nouvelle-York, Martinien voulant conquérir le nouveau monde. Mais entre les attentats anarchistes et la crise économique, c'est un flop. Il connaîtra alors une crise personnelle, entre divorce et quasi faillite avant qu'Aimé, une nouvelle fois, vienne à son secours. Les dessins sont magnifiques, certaines scènes marquantes (l'arrivée à Nouvelle-York m'a fait penser à la mégapole de Metropolis de Fritz Lang), c'est joliment conté même si on ne saisit pas forcément où l'auteur veut en venir, si ce n'est terminer cette ode à l'amitié (je m'attendais néanmoins à une fin plus grandiose). Au final une belle découverte que cette trilogie.

    04/01/2022 à 19:25 1

  • L'Enigme de midi

    René Pujol

    6/10 M. du Paty, propriétaire d'une banque, « financier mondain » est retrouvé assassiné dans son bureau. Pourtant, le gardien l'a vu sortir déjeuner sans l'avoir vu revenir sur son lieu de travail. En outre, aucun argent n'a été volé. Un apparent meurtre en chambre close... et M. Fringuet, chargé de l'enquête, ne semble pas à la hauteur. Et pourtant...
    Une énigme classique, rien de très emballant ni de déplaisant. Une « lecture » distrayante (livre audio), sans plus.

    04/01/2022 à 12:41 1

  • La Rousse

    Ed McBain

    8/10 Isola au mois de février. Un temps glacial, des records de températures négatives. Pourtant ça chauffe pour le commissariat du 87e district, entre chantage au meurtre de la part d'une ancienne connaissance, alias le Sourdingue, des clochards qui se font rôtir par des psychopathes et un gros coup qui semble se préparer chez les gangsters de la ville.
    C'est rythmé, agréable à suivre et l'auteur finit avec brio par réunir ces trois affaires pourtant très différentes initialement. Lu en une journée, mon premier contact avec le célèbre 87e district, clairement pas mon dernier !

    03/01/2022 à 17:07 4

  • L'Ombre des autres

    C. J. Tudor

    8/10 J'ai été immédiatement harponné par le roman de C.J. Tudor avec un premier chapitre qui envoie du lourd niveau suspense. On plonge rapidement dans le quotidien glauque et désespéré de Gabe qui, trois ans après les faits décrits dans ce chapitre 1, continue de croire que sa fille Izzy est bien vivante et qu'elle a été enlevée. Bon, un détail m'a très vite chiffonné (celui de l'absence de test ADN) mais passons.
    C.J. Tudor nous entraîne dans une histoire sombre où l'on ne cesse de se demander si Gabe déraille tout du long ou si ses espoirs sont fondés. L'intrigue déployée nous fait tourner les pages à cent à l'heure (roman dévoré en trois jours), presque trop vite et l'on ne prend pas forcément le temps d'apprécier sa lecture, avide de connaître le fin mot de l'histoire. La fin est un peu expédiée mais dans l'ensemble j'ai clairement apprécié ma lecture. Cela m'a fait penser à du Harlan Coben, en un peu plus trash (il n'y a quasiment jamais de morts chez Coben). La comparaison pourrait paraître flatteuse... mais j'ai oublié la plupart des intrigues écrites par l'Américain. Espérons qu'il me reste durablement quelque chose de celle écrite ici par C.J. Tudor...

    02/01/2022 à 16:11 6

  • Dans le creux de la main

    Denis Lacombe

    8/10 Sarlat, Dordogne. Timoléon Fornax est un SDF qui s'enfuit d'une garde à vue pour se rendre à un rendez-vous fixé par un inconnu. Sur place, personne au rendez-vous, si ce n'est un cadavre dont le clochard prend les chaussures, la veste et les billets du portefeuille du mort. Mal lui en a pris car il va être traqué par la gendarmerie. Il va trouver refuge dans une étrange demeure, nommée L'Arbrecourt. « C'est une véritable maison de fous, l'Arbrecourt » (p.73)...
    Un lauréat du prix du quai des Orfèvres que j'ai trouvé original, bien écrit, qui tourne un peu en ridicule les forces de police (surtout la gendarmerie avec la scène du fourgon), centré sur un vagabond, avec pas mal de rebondissements et une ambiance mystérieuse, presque mystique qui règne sur l'Arbrecourt. Une lecture très plaisante, un bon cru du prix du quai des Orfèvres.

    01/01/2022 à 19:18 5

  • Poison City volume 2

    Tetsuya Tsutsui

    8/10 J'ai un sentiment ambivalent concernant ce manga. D'un côté, j'ai été fortement intéressé par le propos, les réflexions de l'auteur (on a là un manga quasi autobiographique car ce que connaît son personnage, Mikio Hibino, Tetsuya Tsutsui l'a connu avec son manga Manhole) et plus généralement le travail de mangaka, le monde de l'édition au Japon etc... Mais paradoxalement j'ai trouvé que les arguments avancés par l'auteur n'étaient pas toujours pertinents. Il me semble évident que l'on ne peut mettre n'importe quel manga dans les mains de jeunes à très jeunes lecteurs (j'ai en tête par exemple "Starving Anonymous") et que, sans parler de censure, il est nécessaire de protéger les jeunes lecteurs d'images perturbantes (comme la signalétique jeunesse créée par le CSA dans l'audiovisuel). Or l'auteur ne semble pas prendre cela en considération (c'est en tout cas comme cela que je l'ai interprété). Bien sûr les arguments utilisés ici par la censure semblent parfois fallacieux et la mise au ban de certains mangakas est clairement dérangeante.
    Bref, si la démonstration n'est pas totalement convaincante à mes yeux, ce manga vaut clairement le détour car il questionne le lecteur sur sa position vis-à-vis de la censure.
    A noter que dans ce 2e tome qui clôt le diptyque, la partie dédiée au passage de Mikio Hibino devant la commission de censure, au suspense psychologique certain, est très réussie.

    29/12/2021 à 11:10 1