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L'Île des chasseurs d'oiseaux
10/10 Pour faire simple et direct : j’ai tout aimé dans ce livre.
Tout, la description de l’île de Lewis perdue au Nord de l’écosse, sa nature tumultueuse mais de toute beauté, les personnages à la psychologie développée et travaillée, une intrigue remarquablement bien construite.
Les passages relatant la chasse aux gugas, donnant le titre de l’ouvrage en français, sont assez édifiants et resteront dans ma mémoire au chapitre « batailles épiques».
Même si l’enquête policière n’est qu’un élément de l’histoire et ne constitue pas le fil directeur du récit, ne vous y trompez pas, le suspense vous tiendra en haleine quand même car on lâche difficilement sa lecture en cours.
Les amateurs de roman noir trouveront dans ce livre la quintessence du genre.
Lire la suite de cette série est pour moi une évidence.
19/09/2016 à 10:27 11
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Mr Mercedes
8/10 Je conseille cette lecture à ceux qui veulent découvrir Stephen King dans un autre style que le fantastique ou l’horreur/angoisse…
Ce roman policier est plutôt classique dans la forme et même dans l’intrigue puisqu’il s’agit tout simplement d’une traque entre un ancien flic retraité et un tueur dérangé.
Mais, qui dit « simple » ou « classique » ne veut pas dire sans intérêt, bien au contraire puisque j’ai passé un excellent moment de lecture. La galerie de personnages du roman est absolument formidable, l’enquête progresse à son rythme puis s’accélère sur la fin sans que le lecteur ne voit défiler les pages. Les traits d’humour (quelquefois plutôt noirs, il faut le souligner) dédramatisent l’ensemble en l’éclairant sous un jour plus… badin. Bref, Stephen King est avant tout un conteur génial !
12/09/2016 à 16:48 8
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La Vérité et autres mensonges
8/10 Un anti-héros menteur, usurpateur, profiteur pour lequel on éprouve pourtant quelque chose qui ressemble à de la sympathie, car même dénué de scrupules, Henry Haiden est aussi humain et quelquefois porte secours à son prochain de façon naturelle, se retrouve face à des situations rocambolesques.
Une méprise aux effets boule de neige remet son existence tranquille et aisée en jeu.
L’auteur a beau être allemand, il manie l’humour anglais non empreint d’un certain cynisme, avec art.
Ce récit aux multiples rebondissements et surprises est écrit avec une joyeuse légèreté de ton. Cette allégresse gagne le lecteur qui ne s’offusque plus d’apprécier une histoire complètement immorale.
07/09/2016 à 10:48 5
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Maman a tort
7/10 Comme de coutume, l’auteur part sur un sujet vraiment attrayant pour en faire un page-turner qui se lit vite dans un style qui se veut très (trop) détendu, sans la moindre prétention littéraire.
Pour une fois, je trouve la construction du roman moins linéaire et même si l’absence totale de digression est toujours la marque de fabrique de Michel Bussi, l’illusionniste du roman français, telle pourrait être la périphrase le qualifiant, tout à sa tâche de répandre quantité de poudre aux yeux, n’en réussit pas moins le portrait d’une flic attachante obsédée par « l’horloge qui tourne » qui l’éloigne sans cesse de son rêve de maternité.
Tout à fait subjectivement, le meilleur roman de Bussi que j’ai lu.
06/09/2016 à 12:03 5
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La Stratégie Hagen
Stephen Desberg, Bernard Vrancken
7/10 Un scénario intéressant, dommage que le suspens ne soit pas mieux distillé…
La meilleure idée de cette série est de mettre en scène un super agent du fisc qui ne défend pas la veuve et l’orphelin mais… les fonds de pension américains.
Hagen est un personnage malfaisant de l’opéra de Wagner « Le Crépuscule des dieux ».
05/09/2016 à 13:44 3
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Le rhume du pingouin
7/10 J’accroche bien au style de l’auteur que je découvre ici dans un court roman qu’on pourrait qualifier d’initiatique puisque le héros passe un cap important de sa vie.
Entre délire onirique et réalité dérangeante, le héros découvre peu à peu ce qui le bloque dans sa démarche de création… l’auteur utilise de façon intéressante et réussie la mise en abyme de l’écrivain dans son processus de création.
J’avoue néanmoins que la maîtrise du style et la construction de ce premier roman m’ont complètement bluffé et que je vais peut-être attraper, non pas le rhume du pingouin, mais le virus Mention !
30/08/2016 à 13:59 5
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Prisonniers du ciel
7/10 Je suis séduite par la musicalité, la sensibilité ou tout simplement par la beauté du style de James Lee Burke…
Son texte se lit à haute voix, c’est sans doute ainsi qu’on apprécie le mieux « la poésie » de sa prose.
On ressent à la fois la nostalgie, la désespérance, la quête de rédemption du héros en lutte perpétuelle contre ses démons incarnés par l’alcool .
Avec lui, on regrette la disparition de la culture et du monde « cajun » de la Louisiane tel qu’il l’a connu dans sa jeunesse. Même loin de cet univers, le talent de James Lee Burke nous imprègne totalement, on ferme les yeux et on se retrouve à La Nouvelle-Orléans ou à New Iberia, on y est vraiment…
Dommage que l’intrigue proprement dite, l’enquête policière, manque autant de souffle. Elle ne m’a pas passionnée malgré des personnages secondaires (Bubba et Claudette Rocque, Robin, Minos Dautriève,…) ne manquant pas d’intérêt.
19/08/2016 à 16:31 9
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De force
7/10 J’ai apprécié ce roman de Karine Giebel car comme toujours l’auteure sait parfaitement vous prendre aux tripes et distiller un suspens presque insoutenable qui vous fera passer une nuit blanche et de sa plume naissent de magnifiques personnages tout en complexité à la fois ignobles et beaux dans leurs faiblesses, leurs addictions, leurs erreurs…
Néanmoins, pour être honnête et un peu plus objective, ce livre n’est pas le meilleur de sa production.
En effet, le récit est quelquefois inutilement allongé et l’intrigue pèche un peu par son manque d’originalité… sans doute parce que l’auteure utilise des procédés et un fil narratif qu’on lui connait déjà… J’étais exactement dans le même état lorsque j’ai fermé « Le Purgatoire des innocents » qu’après « De force », ébranlée par une histoire forte, prenante, ressentant une sorte de compassion pour les héros auxquels on s’attache étonnamment car ils ne sont jamais exempts d’une certaine laideur morale ou ont commis des actes peu reluisants.
Charmée certes, mais avec ce sentiment persistant de « on m’a déjà fait le coup ! »
Bref, à l’auteure de se renouveler, de s’engager dans de nouvelles voies, de prendre des risques surtout... sinon, elle peut définitivement décevoir son lectorat le plus exigeant…
10/08/2016 à 10:44 5
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La Voie fiscale
Stephen Desberg, Bernard Vrancken
7/10 Cette série illustre les tribulations d’un super agent du fisc américain : l’IRS.
Le héros est tel James Bond, beau, agile dans le maniement des armes, navigant dans un milieu de gens aisé débusquant les contrevenants oubliant de déclarer une part de leur fortune auquel sont soumis sans exception l’ensemble des citoyens américains, même les tueurs sur gages.
Dans ce 1er épisode (puis le 2ème car les BD fonctionnent en diptyque), il est question des richesses détournées par les nazis au détriment des juifs pendant la 2nd guerre mondiale et du secret bancaire suisse.
Le dessin me semble classique complètement au service du scénario.
09/08/2016 à 12:14 4
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Les Innocents
7/10 Il est intéressant de remarquer que le titre en VO met en avant l’héroïne alors que la traduction française s’attarde sur les victimes.
J’ai été séduite par cette héroïne, véritable amazone urbaine, forte, sensible, à fleur de peau, toute en contradiction et terriblement attachante. A mon sens, cette «American woman » est le point fort de ce roman !
Quant au massacre des innocents et l’enquête proprement dite, on a en main un véritable page-turner… les ingrédients indispensables au bon thriller sont réunis : l’horrible psychopathe, l’urgence et la pression sur les enquêteurs, des victimes inspirant la compassion, les ralentisseurs (en l’occurrence les tracas juridiques et les journalistes)… pas de grande innovation à ce niveau.
« Les innocents » est donc un roman qui se lit vite, accompagné de l’indispensable frisson lié au thriller, pas forcément très original, quant à la conclusion, celle-ci me laisse dubitative et je rejoins les avis des autres lecteurs de ce site.
22/07/2016 à 10:19 4
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Un requiem allemand
8/10 Les avis des lecteurs du site sont un peu moins enthousiastes à la lecture de ce troisième opus, personnellement je ne ressens pas de baisse de qualité et je continu a apprécier pleinement cette trilogie berlinoise…
Est-ce parce que j’ai découvert toute la trilogie en version textes lus ?
Je voudrais quand même souligner l’excellente prestation de Julien Chatelet : Il est l’incarnation parfaite de Bernie Gunther (le récit étant à la première personne), sa voix et son intonation sont d’une extrême justesse et vous êtes comme projeté dans cette période trouble d’après-guerre où l’Europe et surtout l’Allemagne sont déchirés entre les grands blocs Ouest et Est, marquant les prémices de ce que sera la guerre froide.
La majeure partie de l’action se déroule à Vienne avec une intrigue un peu plus compliquée que dans les deux premiers livres. Ce Requiem allemand s’apparente quand même beaucoup, pour rester dans le thème musical, à une valse viennoise des espions, un pas en avant, un en arrière, oups, pardon je vous ai marché sur les pieds... ça tourbillonne dans tous les sens et la tête dans les vapes on se perd forcément un peu dans les pirouettes des services secrets américains, britanniques et russes, sans parler de ceux qui font le grand écart entre les blocs.
Bref… un excellent roman qui nécessite un lecteur circonspect.
20/07/2016 à 11:59 10
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Lagos Lady
8/10 Pour un premier roman, l’auteur maîtrise parfaitement la construction de son roman, une intrigue tortueuse et la mise en scène de personnages détonants… une amazone livrant une bataille acharnée « aux hommes qui n’aimaient pas les femmes » (pour reprendre la très opportune comparaison de Dodger) au sein d’une société africaine complètement corrompue ou le respect de la féminité n’est qu’une vague chimère, des criminels déjantés à la gâchette facile, des policiers répondant à la même description, et puis un citoyen de sa majesté tel un chien dans un jeu de quilles au milieu de cet imbroglio ne saisissant encore rien au fonctionnement de la société nigériane…
Pour moi, la grande réussite de l’auteur est de savoir détailler suffisamment la psychologie de ses personnages sans faire retomber la tension de son intrigue qui illustre une bonne maîtrise des codes du thriller. Les références à Tarantino ne sont pas exagérées.
En conclusion, ne laissez jamais un homme pour lequel vous avez la moindre attirance sentimentale partir en voyage d’affaire (ou autre) seul au Nigeria et si vous faites le choix (judicieux) de l’accompagner munissez-vous d’une tapette à mouches résistante !
Plus sérieusement, je vous encourage à découvrir ce roman « very hot », moderne, exotique, à l’humour subjacent mais bien présent, aux chapitres courts et rythmés… en un mot : de la dynamite !
12/07/2016 à 11:17 7
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Fantaisies meurtrières
9/10 Dans ce troisième volume, concluant la série « Green Manor », à mon sens, il n’y a pas de baisse de qualité…
Toujours un équilibre dans les différents scénarii entre la surprise du lecteur, la cruauté, le côté absurde quelquefois, et le raffinement des conclusions. Ces dernières sont peut-être un peu moins drôles mais toujours magistrales…
Cela va sans dire : « Le meurtre n’est rien sans un peu d’élégance. » !
Encore quelques remarques sur l’illustration de Denis Bodart pour vous faire partager, vous l’aurez compris, mon enthousiasme jubilatoire pour l’ensemble de la série, classiques, tout en rondeurs ses dessins respirent la bonne humeur.
11/07/2016 à 15:29 2
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De l'inconvénient d'être mort
9/10 Encore un excellent titre illustrant à la perfection le style de la BD.
Un ton « so british », des histoires avec leurs rebondissements qui ont su me surprendre à chaque fois, un humour grinçant avec une pointe de cynisme dont je suis complètement « toquée » à l'image du majordome narrateur.
11/07/2016 à 15:24 2
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Assassins et gentlemen
9/10 Le titre aurait pu être aussi : « Petits meurtres entre gentlemen » …
Cet album illustre la vie (et souvent la mort) d’un club très select de gentlemen anglais à l’ère victorienne où l’on vient tromper son ennui en écoutant les histoires étonnantes, déroutantes, morbides entre gens de bonne compagnie…
La BD se construit comme une suite de petites historiettes sans forcément de rapport entre elles mais toutes sont de véritables perles d’humour noir !
11/07/2016 à 15:23 5
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Les Temps sauvages
7/10 L’aventure et le dépaysement sont toujours au rendez-vous et globalement c’est un bon moment de lecture.
Evidemment, certaines scènes sont complètement exagérées et la vraisemblance est mise à mal mais qu’importe…
ce qui compte c’est le plaisir de lire une bonne histoire avec des personnages attachants.
Ce qui compte, c’est de s’amuser avec l’auteur lorsqu’il se lance dans des références absolument incongrues faisant appel à notre culture éclectique tout à fait à même de reconnaître les personnages du club Dorothée ou les dialogues inspiration « Audiard »…
Pour l’anecdote ou la cerise, il faut noter qu’on y apprend plein de mot à replacer de façon avantageuse au scrabble, pour caser un encombrant Z par exemple…
05/07/2016 à 12:02 6
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Une Vraie Famille
7/10 Un bon moment de lecture et pour moi la découverte d’un auteur intéressant qui manie avec art les poncifs du thriller.
On peut regretter le manque d’épaisseur psychologique des personnages, mais le développement des psychés aurait sans doute handicapé lourdement la dynamique du récit et le côté suspense qui nous fait tourner les pages avec avidité.
« Une vraie famille » est écrit dans un style simple et accessible sans pour autant donner au lecteur l’impression qu’il a piqué le roman sulfureux du petit dernier niveau CM2… bref, dans la famille Musso, un frère peut en cacher un autre, certes… néanmoins, en ce qui me concerne, ma préférence est nettement affirmée.
04/07/2016 à 11:07 8
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Mygale
7/10 Estomaquant ! Belle surprise que ce court roman à la construction impeccable.
Ce roman se lit d’une traite, c’est comme une tarte aux citrons prise au goûter, c’est carrément acide, ça pique pas mal, sa volupté gourmande est pleine d’une certaine sensualité indécente, mais au final laisse un goût d’excellence.
Je suis tout à fait en accord avec le commentaire ci-dessous d’Ironheart.
29/06/2016 à 10:10 12
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La pâle figure
9/10 Il y a bien un passage intéressant à découvrir pour les féministes dans l’âme, en introduction de chapitre, Bernie Gunther fait un parallèle tout à fait surprenant entre les tomates plus ou moins vertes et les femmes…
Si ma petite remarque a comme but d’éveiller votre curiosité, j’aimerais vraiment vous encourager à la lecture de ce deuxième opus, à mon sens, encore plus réussi que le premier.
On retrouve notre truculent héros face à un assassin de jeunes filles particulièrement retors dans le contexte de l’Allemagne nazie sur le point de basculer vers la guerre. L'auteur est incroyablement talentueux quand il s'agit de mêler le roman et l'histoire avec un grand H, cette entreprise n'étant envisageable que si le travail de documentation a été réalisé avec méthode...
C'est sans attendre et avec une réelle impatience que je commence le 3e volet : Un Requiem allemand.
28/06/2016 à 10:36 9
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La Cour silencieuse
7/10 L’enquêteur mis en scène cette fois-ci, Martin Bec, fumeur de pipe invétéré au caractère autoritaire, taciturne, opiniâtre n’est pas sans rappeler le célèbre commissaire Maigret et l’ambiance du Paris des années 1930 est superbement rendu par un graphisme qui se met parfaitement au service de l’intrigue.
Cette BD est réussie et on comprend que la série trouve son principal intérêt dans la mise en situation d’un enquêteur atypique bien ancrée dans une époque et un lieu précis.
Même en ne lisant pas dans l’ordre les opus de la série, celle-ci est plaisante à suivre et on apprécie les nombreux clins d’œil à l’attention des maîtres du roman à énigmes, c’est-à-dire Georges Simenon, Agatha Christie, Gaston Leroux, Conan Doyle…
23/06/2016 à 14:27 3