El Marco Modérateur

3231 votes

  • Le Corbeau

    Romain Slocombe

    7/10 Une intrigue prenante, avec une écriture enthousiasmante. C'est assez noir et bien mené.

    08/03/2015 à 18:19 1

  • Le Coup du lapin

    R. L. Stine

    7/10 Une histoire mêlant magie et illusionnisme, assez bien troussée et prenante jusqu’aux dernières pages. Une ambiance qui mêle habilement humour et suspense, jusqu’à un final inattendu, qui n’est pas trop de mon goût, mais que les jeunes lecteurs aspirant à des situations abracadabrantes sauront apprécier mieux que moi.

    11/01/2017 à 17:29 1

  • Le Couturier de la Mort

    Brigitte Aubert

    7/10 Dans une ville de la Côte d'Azur, un tueur en série poursuit inlassablement son œuvre immonde. Sa spécialité : il coud entre eux des morceaux de corps humains, d'où son surnom de « Couturier de la mort ». Ce qui semble lui plaire, ce sont les mélanges des genres, joignant hommes et femmes, frêles et obèses, et pourquoi pas humains et animaux. La police piétine, et il faudra attendre qu'un modeste flic, Marcel Blanc, s'approche de trop près du monstre pour avoir des chances de l'appréhender.

    Auteure reconnue de romans noirs et de thrillers, Brigitte Aubert signait en 2000 cet ouvrage détonnant. On y retrouve avec plaisir son humour corrosif, son goût pour les personnages loin d'être exemplaires, les situations cocasses et les dialogues jouissifs. En à peine plus de deux cents pages, Brigitte Aubert peint sans fard une intrigue prenante, sans le moindre mot de trop, allant à l'essentiel. Si l'ensemble est d'une redoutable efficacité, il n'en demeure pas moins que l'histoire, au-delà de la particularité du tueur en série dans la mise en scène des corps, est assez classique, et les protagonistes parfois trop rapidement brossés. Par ailleurs, la manière d'écrire pourra rebuter quelques lecteurs ; en effet, là où l'on pouvait s'attendre à du glauque, du terrifiant, Brigitte Aubert s'ingénie à chercher le trait humoristique, le réjouissant. Certaines scènes, qui auraient pu être de purs instants glacés, sombrent dans la gaudriole et le comique. Cette spécificité est certes pleinement assumée par l'écrivain, mais ce ton débonnaire pourra surprendre voire exaspérer.

    Le couturier de la mort porte donc parfaitement son titre. Brigitte Aubert rallie dans ce court roman gore et fantaisie, tragique et comique, comme on raccommode entre eux deux styles a priori bien distincts. Si le roman ne souffre pas de manière indubitable de ce mélange des genres, il n'empêche que certains y trouveront à redire, voyant dans cette cuisine liant le salé et le sucré une recette qui n'est pas pour eux.

    16/08/2010 à 11:32 1

  • Le Crépuscule des vieux

    Guillaume Darnaud

    7/10 Une jeune fille est découverte violée et tuée dans le cimetière de Sang-Dragon, un pas si paisible village que cela proche de La Rochelle. Apprenant les faits, Gabriel Lecouvreur se rend sur place et se frotte à une étrange congrégation de vieillards, réunis dans un bastion appelé la Forteresse, où se trament de sombres cérémonies.

    Soixante-sixième enquête du Poulpe signée par Guillaume Darnaud, cet opus est un véritable régal. L’ambiance devient rapidement trouble, chargée de terribles desseins, et cette atmosphère oppressante ne se relâche jamais. Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, est un personnage inénarrable, et l’auteur respecte parfaitement le cahier des charges qui lui était confié. À la fois rusé, instruit, prêt à donner du coup de tentacules face aux vilains, et tombant sous le charme d’une douce demoiselle, il sait, dans cet ouvrage, plaire aux afficionados de la saga créée par Jean-Bernard Pouy. Les ennemis sont ici d’anciens soldats allemands, dont le terrible passé n’est pas si loin, et ayant formé un cercle au centre duquel Gabriel va vite se trouver enfermé. Autre ingéniosité de Guillaume Darnaud : le personnage de Viktor, reprenant les répliques du film Blade Runner, lui-même adapté d’un roman de Philip K. Dick.

    Haletante, bien menée, mêlant à la fois des éléments très attendus et de petites trouvailles bien sympathiques, cette enquête est un petit délice, à savourer que l’on soit fan ou non de la série.

    14/04/2014 à 18:49 1

  • Le Cri

    Nicolas Beuglet

    7/10 Un thriller qui commence vite et fort, avec le mystère de ce patient 488 découvert mort au terme de ce qui ressemble à une autostrangulation. Je découvre l’œuvre de Nicolas Beuglet avec ce roman, et j’ai passé un agréable moment en sa compagnie. Un style fluide et une écriture qui ne s’embarrasse pas d’envolées lyriques ou de beaux mots (dommage, j’aime bien quand les auteurs nous prouvent que de belles tournures de phrases et un vocabulaire enrichi ne sont pas antinomiques à une lecture limpide), un scénario apte à tailler des croupières à ce que font les auteurs américains, et des ressorts presque cinématographiques. Dans le même temps, comme souvent avec ce type de littérature, j’ai eu du mal avec certains clichés et personnages (ces derniers étant souvent, à mon goût, d’une épaisseur psychologique proche de celle de l’hippocampe), sauf peut-être pour Mark Davisburry qui m’a étonnamment plu dans son rôle de méchant désarçonné par la révélation finale. Je ne compte pas les coups du sort, où notre duo tombe au bon endroit au bon moment sur la bonne personne et s’en tire de la presque meilleure des façons. Beaucoup de moments et de scènes invraisemblables, ou comment deux individus, presque lambdas, en viennent à enquêter sur un complot à l’échelon mondial, datant de la Guerre froide, impliquant notamment la CIA, et capable de bouleverser notre vision de l’univers, de la mort, de la religion, etc. Indéniablement, le style immédiat et sans fioriture de Nicolas Beuglet aide à faire défiler les quelque 550 pages de ce thriller ultra calibré, et je n’ai pas perdu mon temps ni regretté cette lecture prenante et efficace. Néanmoins, je persiste à penser que le talent de l’écrivain lui aurait permis de sortir de certains chemins déjà trop empruntés et balisés, renouveler cette sempiternelle valse des psychologies si banales des protagonistes, et nous éviter des instants tellement téléphonés qu’on a envie de décrocher avant leur arrivée. En revanche, comme je le disais précédemment, une mention particulière pour l’épilogue entre Davisburry et le confesseur, qui m’a très agréablement surpris et séduit, en finalement peu de pages, et qui apporte un éclairage intéressant et novateur à l’ensemble de l’ouvrage.

    14/06/2020 à 16:35 5

  • Le Crime de Bandol

    Robert Grimey, Jean Grimey

    7/10 Un inconnu découvert trois jours plus tôt, mort, avec 300000 francs sur lui, et voilà un policier qui se rue à la recherche de la vérité.
    Une nouvelle vite prenante (le rythme des premières pages est express, presque précipité), et la suite est également efficace, entre pistes diverses, suspects nombreux, fausse monnaie et l'ombre du "Mondain", un fameux criminel. Un récit efficace et distrayant même s'il est plus que probable que je ne garderai pas longtemps en tête le contenu exact de l'intrigue. Néanmoins, c'est bien mené et suffisamment habile pour faire passer un agréable moment.

    16/04/2023 à 17:35 2

  • Le Crystal des Elfes bleus

    Kyko Duarte, Jean-Luc Istin

    7/10 Lanawyn et Turin viennent d’arriver à Ennlya, un village portuaire pris dans la neige et les glaces, quand ils découvrent un véritable carnage. Tous les elfes ont été tués à l’arme blanche, et les soupçons se portent aussitôt sur les Yrlanais. Dès lors, la moindre étincelle pourrait mettre le feu aux poudres entre ces diverses tribus.
    Un étrange mélange d’aventures, de fantasy mais aussi de roman policier (pour l’intrigue, avec les déductions, notamment concernant la logique amenant nos deux « enquêteurs » à penser à un suicide collectif), avec une esthétique où l’on retrouve des éléments déjà vus (monstruosités sous-marines, peuple genre viking, personnages à la Avatar) mais interprétés avec beaucoup de talent. Ce type de récits n’est habituellement pas ma came, mais là, je me suis littéralement laissé happer.

    06/02/2023 à 19:03 2

  • Le Cycle de la terre 1

    Hub

    7/10 Décor montagneux pour ce troisième tome, à Bakuyaku, la ville des crêtes, également surnommée « la cité de la poudre noire ». Un homme meurt empoisonné dans les bras d’Okko, et après cette course-poursuite nocturne, on en arrive à l’hypothèse que les coupables sont des sorciers. Au programme : un beau pèlerinage en milieu alpin, de mystérieux moines copistes porteurs du sceau du corbeau, un refuge (celui des « quarante-sept geysers »), des espèces de rats géants dressés comme des chiens, un chevalier et son destrier tous les deux en os… Peut-être un peu moins dynamique que les précédents opus, mais ce nouveau cycle (celui de la terre, après celui de l’eau), est toujours fort du point de vue graphique, entraînant et distractif.

    03/11/2021 à 23:21

  • Le Cycle du vide 1

    Hub

    7/10 Premier des deux tomes du « cycle du vide » qui va achever cette série. Pourchassés, à cran, Okko et ses amis en viennent à tuer des innocents par inadvertance (comme ce vendeur de nouilles venu leur apporter en courant leur plat). Parce qu’il se sent vieux, Okko a envie de rengainer son sabre, ce qui nous donne l’occasion d’en savoir plus sur son passé au gré de cette analepse. On y comprend d’où il vient, à quel point il était ingérable et batailleur, et comment il a rencontré un gang de gamins. Pas nécessaire, à part pour les fans de la série, même si le final réserve une belle révélation quant à deux des personnages récurrents.

    28/01/2022 à 22:08 1

  • Le Début d'une nouvelle vie

    Sophie Rigal-Goulard

    7/10 Colombe Golovine a douze ans et ses parents ont acheté et remis en état un ancien hôtel sur les bords d’un lac. Avec ses quatre frères particulièrement typés, le travail à la pension et ses amitiés naissantes, d’autres événements surprenants surviennent. Quel est le rôle de ce faucon qu’elle surnomme rapidement Alphonse ? Quid de cette étrange cliente, madame Fribourg, qui ne sort jamais de sa chambre ? Et de son jeune frère qui prétend converser avec un ami imaginaire qui ne l’est peut-être pas tant que ça ?

    Sophie Rigal-Coulard est une auteure pour la jeunesse que l’on n’a plus besoin de présenter. Avec ce roman, elle inaugure probablement une série dont on a déjà hâte de lire les prochains opus. Colombe est une adolescente pleine de ressources, aimable et bondissante, que l’on aura certainement plaisir à retrouver par la suite. Entourée de jumeaux taillés comme des réfrigérateurs, un autre, Esteban, très jeune, qui ne pense qu’à manger, et Caspar qui ne vit presque que dans sa bulle d’imagination, elle va faire la connaissance de Meredith, espiègle en diable, et Paul qui ressemble à s’y méprendre à une fille. Le quotidien de l’hôtel est sympathique, mais ce sont davantage les énigmes qui retiennent l’attention, comme de délicieux instants de suspense enchâssés dans son existence enjouée et trépidante. Un faucon qui semble porteur de messages, une cliente qui paraît dissimuler sa véritable identité ainsi que son visage, le passé américain de l’hôtel avec ces mystérieux Henry et Louisa Shawn… La fin, assez ouverte, constitue une porte délibérément béante sur d’autres tomes que l’on espère aussi allègres et rafraîchissants.

    Voilà un roman pour la jeunesse où le polar côtoie une littérature bien plus blanche et malicieuse. Un très agréable moment de littérature qui conviendra au plus grand nombre de nos chères têtes blondes.

    02/03/2023 à 07:07 2

  • Le département du diable

    Michel Honaker

    7/10 Dave Ofrion est un jeune informaticien de génie qui a mis ses talents au service de Surveyor System, une société qui épie des personnalités. Au cours de l'une de ses opérations, Dave voit sa mission basculer : l'homme qu'il surveillait est assassiné, et les tueurs semblent être sur sa piste. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Dave n'a désormais plus le choix : il doit se retourner contre ses employeurs pour comprendre les raisons d'un tel drame.

    Auteur à succès de romans destinés à la jeunesse, Michel Honaker livre un thriller habile dans la collection Tribal de Flammarion. On y retrouve tous les éléments attendus : des personnages ambigus, un scénario qui tient la route, un style visuel et un ouvrage court pour plaire aux jeunes lecteurs. Les divers protagonistes sont bien campés, marqués par leurs zones d'ombre et leurs faiblesses, avec une mention particulière pour Dave, terrifié par le blanc de la neige depuis un drame passé et attaché à retrouver un père manquant. Ses connaissances en matière informatique lui seront d'une grande utilité, et on ne peut que louer l'imagination et l'efficacité de Michel Honaker. Certes, on pourra reprocher quelques ficelles un peu trop grosses par moments, mais certaines trouvailles ainsi qu'un rebondissement vers la fin du livre viennent rattraper ces petites lacunes.

    Au final, Le département du diable est un bon thriller pour adolescents, bien mené et à l'intrigue solide, mais qui pourra sembler parfois un peu « facile » pour les lecteurs adultes habitués à ce type de littérature.

    26/01/2011 à 12:44

  • Le Dernier pape

    Edouard Brasey

    7/10 Le pape est sur le point de mourir, et de sombres complots semblent agiter le Vatican. Stéphane, ancien soldat et membre d’un organisme étudiant les phénomènes ufologiques et spatiaux, apprend qu’un astéroïde s’approche dangereusement de la Terre. Et si toute cette histoire était déjà écrite ?

    Dans cet ouvrage écrit par Edouard Brasey, les aficionados de cabales trouveront leur compte. S’y mêlent des conjurations religieuses, des traductions d’événements anciens, des promesses de fin du monde, ainsi que de nombreuses considérations scientifiques. Comme le firent Dan Brown, Raymond Khoury et consorts, l’action bat son plein et les révélations éclosent au fil des chapitres, servies par une écriture nerveuse et expérimentée. Indéniablement, Edouard Brasey a consciencieusement préparé son livre et s’est documenté. Autre élément qui ravira les fans du genre : les passages obligés. Le héros est charismatique et prompt à distribuer les coups, les ennemis sont particulièrement retors, et de multiples secrets – ou prétendus tels – liés à la croyance chrétienne sont dévoilés. Et à ces ingrédients s’ajoutent les extravagances, des invraisemblances ainsi qu’un manichéisme tartiné à la truelle. Mais, paradoxalement, cela constitue probablement un point fort pour les amateurs de conspirations littéraires : Edouard Brasey enfile certains poncifs au gré de son intrigue comme les petites perles d’un chapelet, et les lecteurs auxquels il destine son récit auraient certainement été déçus de ne pas les trouver.

    Même s’il ne ralliera probablement pas les suffrages des allergiques aux complots ésotériques, Edouard Brasey a su bâtir une histoire vive et endiablée, à même de tailler des croupières à certains ouvrages anglo-saxons jouant sur la même partition.

    12/05/2013 à 19:59 1

  • Le Detection club

    Jean Harambat

    7/10 Alors que John Dickson Carr vient tout juste d’être élu membre du club, il rejoint donc des rangs qui comptent déjà Agatha Christie, G. K. Chesterton, Dorothy L. Sayers, A. E. W. Mason, Emma Orczy et Ronald Knox, d’autres écrivains prestigieux. Ils sont alors invités à la Villa Briarcliff, sur une île perdue des Cornouailles, par Roderick Ghyll. La présentation d’un automate soi-disant capable de résoudre des énigmes est aussitôt suivie de la défenestration de l’hôte des lieux. J’ai été au départ un peu décontenancé par le graphisme, assez étrange (simple voire simpliste à mon goût de non-dessinateur), mais je me suis laissé happer par le récit et les (un peu trop nombreuses à mon avis, pas assez resserrées sur l’intrigue principale) pages de cette BD. De la gouaille, de l’humour, et pas mal de références à des univers littéraires policiers viennent égayer cet opus, charmant et décontracté, même si je suis un peu doublement déçu par la résolution de l’énigme : elle n’est pas suffisamment valorisée par l’accumulation des brillants cerveaux présents dans cette bande dessinée, et elle n’est pas non plus si difficile à résoudre soi-même. Bref, ça reste charmant et prenant, mais ça manque à mon avis d’un chouïa d’originalité dans l’intrigue elle-même.

    29/04/2020 à 14:25 3

  • le Diable incarné

    Carter Brown

    7/10 Un roman sacrément foutraque, ou comment une équipe de télévision mandatée par un magnat de l’aluminium sur une île esseulée ainsi que quelques autres individus deviennent la proie d’assassinats et d’événements étranges. Une référence directe aux Dix petits nègres d’Agatha Christie, et une faconde amusante de Carter Brown, plaisamment paillarde, avec pas mal d’humour et d’ironie. Un Larry Baker désopilant en scénariste de feuilletons assez perspicace mais trouillard, juste prêt à jouer aux héros contre la promesse d’une étreinte avec la très charnelle Wanda. Des explications un peu embrouillées selon moi sur la fin, mais l’histoire tient la route et permet de passer un agréable moment de distraction au gré d’un parler typique de celui des écrivains américains des années 1960 et 1970, décomplexé, libertin et cocasse.

    04/08/2014 à 08:55

  • Le dragon rouge

    Caroline Terrée

    7/10 Kate et son équipe du CSU enquêtent après la mort d’un officier en pleine rue de Vancouver et la découverte d’autres cadavres, ce qui les mènent rapidement sur les traces d’une terrible triade. Comme ce que j’avais lu dans « Mort blanche », une écriture très sèche, sans le moindre mot en trop, ni description géographique ou des lieux, pour mieux se concentrer sur les peintures psychologiques, les ambiances et les tensions dramatiques. Caroline Terrée sait narrer une histoire, indéniablement. Ici, l’intrigue se révèle plus riche et retorse que ce qui apparaît de prime abord, avec pas mal d’ingrédients au-dessus desquels plane l’ombre de la pègre chinoise. Peut-être rien d’exceptionnel ou de mémorable, mais un roman à suspense intelligemment charpenté et mené.

    05/11/2017 à 17:53 3

  • Le Faiseur de monstres

    Guillem March, James Tynion IV

    7/10 Le côté superhéros me semble accentué par rapport au tome précédent, et même si je n’ai pas tous les codes et références Marvel / DC Comics, j’ai beaucoup apprécié cette nouvelle chevauchée. Jim Gordon et le Joker – sublime de cabotinage – continuent de composer les personnages centraux de cette série épique et ils en prennent au passage plein la gueule. Un graphisme échevelé tout du long et un final mémorable avec des piñatas au contenu surprenant.

    13/04/2024 à 18:15 1

  • Le Fantôme de Manhattan

    Frederick Forsyth

    7/10 En ce début du vingtième siècle à New York, Erik Muhlheim a bâti un véritable empire grâce à une série d’opérations financières juteuses. Il décide d’utiliser sa fortune pour construire un opéra fabuleux à rendre passable le Metropolitan. Les traits dissimulés derrière un masque, cet homme est quelqu’un que personne ne connaît vraiment : qui est-il en réalité ? Pourquoi dépenser tant d’argent pour cette entreprise ?

    Le Fantôme de Manhattan est en fait une suite imaginée par Frederic Forsyth au Fantôme de l’opéra de Gaston Leroux. Construit sur un intelligent canevas des confessions des divers protagonistes, ce roman assez court se lit d’une traite et exploite avec malice le classique de Gaston Leroux en le ressuscitant. Les personnages sont intéressants, l’intrigue très correcte, et le New York des années 1900 parfaitement rendu. En fait, c’est surtout la forme du récit – le croisement des points de vue – qui retient l’attention du lecteur, permettant une lecture dynamique et très originale, et sachant éviter les répétitions. Ce livre est avant tout à réserver aux fans de Gaston Leroux qui prendront bien du plaisir avec cette suite, brillante et atypique, et qui a su se donner une identité propre; les autres lecteurs y trouveront cependant moins d'intérêt.

    16/06/2008 à 20:47

  • Le Fauteuil hanté

    Gaston Leroux

    7/10 Un bon petit polar, qui a tout de même plus d’un siècle. Une histoire assez farfelue, menée avec beaucoup d’entrain par Gaston Leroux, avec des académiciens aux atermoiements risibles et prêts à croire en des phénomènes magiques (belle ombre maléfique que celle de Eliphas de Saint-Elme de Taillebourg de La Nox, mage autoproclamé), et un commerçant en antiquités, Gaspard Lalouette, prêt à remplir de son séant ce maudit quarantième fauteuil qui a porté malheur à ses précédents prétendants, alors qu’il ne sait même pas lire. De l’humour, de l’ironie, mais aussi, même si l’intrigue ne débroussaille pas bien loin, des pistes intéressantes, notamment dans la résolution de l’anathème, alors que ce roman date, comme je le disais, de 1909.

    29/08/2017 à 17:16 1

  • Le Feu du ciel

    Maza, Richard D. Nolane

    7/10 Après une nouvelle explosion en Antarctique à la base Argentina, les tractations politiques continuent, ce qui donne lieu aussitôt après à un autre combat entre avions. Pas le moindre temps mort dans ce tome, c’est indéniable, mais pas non plus le coup de fouet souhaité… jusqu’à ce qu’Hitler dévoile la puissance de son nouveau pouvoir au cours d’un discours public. J’espère que cet événement, dynamique, saura se montrer contagieux afin de stimuler les quatre derniers opus et achever cette série en beauté.

    13/01/2022 à 18:42 1

  • Le Fils Cardinaud

    Georges Simenon

    7/10 … ou comment Hubert Cardinaud, employé d’assurances à qui son patron a d’ores et déjà fait comprendre qu’il sera son successeur, se rend compte en rentrant de la messe que son épouse, Marthe, l’a quitté, emportant avec elle trois mille francs. Il apprendra assez rapidement qu’elle est partie avec Emile Chitard, dit « Mimile », dit « Le fils à Titine ». Dès lors, il ne va avoir qu’une obsession : la récupérer. J’ai retrouvé le style de l’immense auteur belge, avec la concision de son histoire, sa construction de prime abord très simple, et sa plume acide. Ici, ce qui m’a davantage marqué que la quête de Cardinaud, c’est tout ce qui est périphérique, satellitaire à cet homme abandonné par sa femme et la mère de leurs deux enfants. Il y a la description acerbe du milieu d’où provient Hubert, cette basse extraction de vendeurs de sardines et autres petits métiers (la rencontre avec Lucien, l’un de ses frères, est de ce point de vue admirable), la veulerie de la populace lorsque cette dernière apprend les infidélités de Marthe (la lettre anonyme, les regards lâchés en coin, les propos que Cardinaud devine sans mal), et cette forme de Chemin de Croix que va devoir emprunter Hubert pour remettre la main sur Marthe. Une écriture toujours aussi paradoxale, à la fois prenante et passionnante tout en étant sèche et minimaliste, sans la moindre réelle action ou péripétie, se cantonnant à quelques déambulations en Vendée et un minuscule flash-back à Port-Gentil pour évoquer le caractère déjà misérable (la tentative de vol de la montre) de Mimile. En revanche, j’ai trouvé quelques longueurs (pour un roman d’environ cent soixante dix pages, tout est relatif…) dans le dernier tiers de l’ouvrage, ce qui n’enlève rien aux mérites de ce livre fort bien écrit, d’une crédibilité sans faille, et à hauteur d’homme.

    24/02/2021 à 08:12 1