Le Fils Cardinaud

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  • 7/10 … ou comment Hubert Cardinaud, employé d’assurances à qui son patron a d’ores et déjà fait comprendre qu’il sera son successeur, se rend compte en rentrant de la messe que son épouse, Marthe, l’a quitté, emportant avec elle trois mille francs. Il apprendra assez rapidement qu’elle est partie avec Emile Chitard, dit « Mimile », dit « Le fils à Titine ». Dès lors, il ne va avoir qu’une obsession : la récupérer. J’ai retrouvé le style de l’immense auteur belge, avec la concision de son histoire, sa construction de prime abord très simple, et sa plume acide. Ici, ce qui m’a davantage marqué que la quête de Cardinaud, c’est tout ce qui est périphérique, satellitaire à cet homme abandonné par sa femme et la mère de leurs deux enfants. Il y a la description acerbe du milieu d’où provient Hubert, cette basse extraction de vendeurs de sardines et autres petits métiers (la rencontre avec Lucien, l’un de ses frères, est de ce point de vue admirable), la veulerie de la populace lorsque cette dernière apprend les infidélités de Marthe (la lettre anonyme, les regards lâchés en coin, les propos que Cardinaud devine sans mal), et cette forme de Chemin de Croix que va devoir emprunter Hubert pour remettre la main sur Marthe. Une écriture toujours aussi paradoxale, à la fois prenante et passionnante tout en étant sèche et minimaliste, sans la moindre réelle action ou péripétie, se cantonnant à quelques déambulations en Vendée et un minuscule flash-back à Port-Gentil pour évoquer le caractère déjà misérable (la tentative de vol de la montre) de Mimile. En revanche, j’ai trouvé quelques longueurs (pour un roman d’environ cent soixante dix pages, tout est relatif…) dans le dernier tiers de l’ouvrage, ce qui n’enlève rien aux mérites de ce livre fort bien écrit, d’une crédibilité sans faille, et à hauteur d’homme.

    24/02/2021 à 08:12 El Marco (3431 votes, 7.2/10 de moyenne) 1

  • 8/10 Hubert Cardinaud est issu d'un milieu modeste mais contrairement à ses frères et sœurs il a étudié et obtenu un poste dans une compagnie d'assurances, le patron lui faisant même comprendre qu'il sera son successeur. Il a épousé une femme, Marthe, dont il est tombé amoureux adolescent, qui lui a donné deux enfants, Jean 3 ans et Denise 8 mois. Sa vie est bien réglée, il est fier de sa réussite, à tel point que certains le trouvent un peu hautain voire méprisant.
    Un dimanche, en rentrant de la messe avec son fils, il découvre la maison vide. Sa femme est partie, sans même prendre des affaires et en laissant le repas de midi brûler dans le four. La petite a été laissée chez une voisine. Affolé, désorienté, Hubert s'agite pour la retrouver. Le scandale ne manque pas d'éclater, les regards sur l'homme sûr de lui changent. Le voilà obligé de s'adresser à sa famille, à ses vieilles connaissances. De retourner, au moins un temps, dans son milieu modeste.
    Assez vite il découvre que sa femme est partie avec un voyou du coin de retour du Gabon. Un être mauvais, fourbe mais son éternel amour de jeunesse...
    Malgré l'humiliation, le déshonneur, Hubert Cardinaud fait le choix de retrouver coûte que coûte l'épouse coupable d'adultère. Car il souhaite que le monde qu'il a patiemment bâti retrouve sa normalité.
    Un texte court, efficace, au style assez nerveux (peu de description), de la psychologie évidemment et de l'action. On navigue entre les Sables-d'Olonne où se déroule l'histoire mais aussi Port-Gentil au Gabon et on parcourt la Vendée en car. Une intrigue plaisante, qui a bien vieilli (comme très souvent chez l'auteur belge), j'ai aimé le personnage d'Hubert Cardinaud en père courage et j'ai trouvé sa quête, si elle étonne voir déroute, respectable.
    J'ai vu que le roman a été adapté au cinéma sous le titre Le Sang à la tête (1956) avec Jean Gabin dans la peau de Cardinaud, je n'aurais pas vu cet acteur pour jouer le rôle mais j'ai quand même envie de découvrir cette adaptation.

    17/07/2020 à 16:55 LeJugeW (1809 votes, 7.3/10 de moyenne) 2