clemence

339 votes

  • Avalanche hôtel

    Niko Tackian

    7/10 Comme dans les romans de l'auteur que j'ai déjà lus, l'afflux de références dans Avalanche Hôtel va sans dire. King, Grangé, Thilliez, notamment.
    Le décor, glacial, est rapidement planté, et j'ai eu froid pendant tout le livre (qui se lit bien vite), avec Joshua.
    L'intrigue est construite comme celle des Rivières Pourpres, aussi le final ne m'a pas attendrie plus que ça (j'avais deviné la clé depuis quelques chapitres), néanmoins je salue l'initiative de l'auteur qui surfe également sur le ruban de l'anneau de Moebius et autres Replay adorés. Le thème de la mémoire est bien traité, mais la fin est bâclée, c'est dommage.
    Tackian documente énormément ses romans pour leur donner une véracité scientifique, mais selon moi il manque encore le petit plus, la lueur, le feu d'artifices pour sortir du lot. Malgré cela, j'ai passé un bon moment, simple, de lecture hivernale au coin du feu.

    20/01/2019 à 21:40 11

  • Demain c'est loin

    Jacky Schwartzmann

    6/10 Moins drôle que Mauvais coûts, Demain c'est loin est tout de même une fable sympa qui gagne des points dans le dernier tiers du bouquin. Road trip improbable sans prétention, il n'en reste pas moins que les personnages sont attachants.

    12/01/2019 à 13:17 3

  • Mauvais coûts

    Jacky Schwartzmann

    8/10 C'est drôle, cynique, abject et cocasse, le protagoniste principal est un mec assez odieux qui rend l'histoire relativement légère . Toutefois l'auteur doit être un type lettré et intelligent car son phrasé et les réflexions de son héros sont loin d'être dénués de sens. Le propos est bien senti sous des tournures parfois cradingues (grammaticalement parlant).
    Une découverte somme toute très attachante (et très drôle), je vais poursuivre avec les autres romans Schwartzmann.

    07/01/2019 à 03:29 8

  • Né d'aucune femme

    Franck Bouysse

    10/10 J'ai eu la joie de lire ce roman de Franck Bouysse comme on découvre une fleur de printemps, aux parfums multiples et aux couleurs vives. A la fois surprise de découvrir cette nouvelle production mais tout de même dans l'attente de cette saison, la quatrième qui clôt un cycle. L'attente impatiente (fébrile !) a été récompensée. Né d'aucune femme est un joyau.
    J'ai profondément aimé ce conte, cette histoire dure aux contours acérés. Il s'en dégage une douceur palpable et une harmonie cachée, une histoire atemporelle et pourtant tellement contemporaine. Le récit se base sur la lecture des carnets de Rose qu'un prêtre récupère à la mort d'une pensionnaire d'un asile. Seul récipiendaire de ces cahiers, Gabriel reporte les écrits de Rose dans la majeure partie du livre. On dirait que c'est du Pagnol, dit comme ça, et finalement pourquoi pas, tant l'amour qui se cache dans ses différentes formes, sous ses multiples couches est la pièce maîtresse que Rose passera sa vie à effleurer, à caresser.
    Toutefois, la tension propre à l'intensité brutale de l'histoire classe ce roman parmi les très grands, de ceux qui allient puissance et émotions.
    Le titre et la magnifique couverture prennent corps dans les derniers chapitres. Comme pour les précédents romans de l'auteur, je suis abasourdie par la beauté de l'écriture conjuguée à l'histoire, détaillée, fouillée, précise, fabuleuse.
    Immense roman !

    06/01/2019 à 20:55 8

  • Juste après la vague

    Sandrine Collette

    7/10 Un roman électrique et tendu, oppressant dans les immensités offertes.
    Infinité des injustices créées par un climat déchaîné, démesure de l’océan désertique, éternel amour filial malgré des choix terribles, continuité d’une volonté de survie qui nous place face à des questionnements intimes.
    Je trouve que Sandrine Collette commet des romans à son image, elle réussit à intégrer beaucoup de douceur dans des situations inexorables. J’ai trouvé de la tendresse à tous les niveaux des relations décrites, sans mièvrerie cependant.
    J’ai aimé ce roman car il provoque d’intenses images et m’a interrogée sur des sujets actuels comme les flux migratoires, l’accueil des exilés, pourquoi pas un peu d'évolution climatique. Toutefois, si l’ensemble fonctionne à l'adrénaline (on n’était déjà pas dans la vraisemblance avec Les Larmes Noires sur la Terre, et ce n’est d'ailleurs pas mon attente) , le climax est atteint assez tôt dans le roman et la deuxième moitié du livre manque peut-être un peu de vivacité.

    05/01/2019 à 19:36 11

  • Le Diable en personne

    Peter Farris

    7/10 Un roman noir très bien écrit d’une facture rurale indéniable. Léonard et Maya donnent toute sa lumière à ce récit plutôt lent et poétique. J’ai eu l’impression que l’auteur peinait à trouver du ressort à son histoire pour y ajouter autant de petites bricoles... la tendre initiation de Maya la perdue chez Léonard le reclus suffit pourtant à la chaleur de ce livre.

    09/12/2018 à 15:05 9

  • Par accident

    Harlan Coben

    6/10 Le scénario est éculé, pourquoi diable poursuis-je encore l'illusion d'un Coben renouvelé? Par accident est long, tiré par les cheveux, le thème de la vengeance n'en peut plus d'être modelé sous toutes ses coutures, le grand méchant m'a semblé tellement évident à cerner, aussi ai-je tourné les pages un peu par curiosité, beaucoup par lassitude.
    Les ficelles sont les mêmes que dans de nombreux précédents romans, et la bonne copine lesbienne qui prend part active au dénouement par le secret qu'elle a caché pendant toute sa vie-parce-qu'elle-l'avait-promis-juré-craché , bon, ca va quoi, on l'a déjà lu tant de fois chez cet auteur. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

    Soyons clair, Harlan Cohen est loin d'être mauvais, mais il ronronne un peu dans sa zone de confort.

    29/11/2018 à 20:28 3

  • Toutes blessent, la dernière tue

    Karine Giebel

    8/10 Horriblissime, parce que tellement réel.
    Karine Giebel signe un de ses sinon son meilleur roman dans le fond et la thématique . La forme reste celle qui lui est propre, phrases courtes et percutantes, dialogues très vifs et nombreux, ce n’est pas le génie du style littéraire qu’on cherche en ouvrant un de ses bouquins.

    J’ai grandi depuis que j’ai lu Meurtres pour Redemption, et ce n’est pas un mal car l’histoire de Tama, proche de celle de Marianne, est vraiment difficile à lire. On parle là d’une fillette arrachée à sa famille à l’âge de 9 ans pour servir des foyers français, dormir dans des placards et être violee à l’occasion .. au cours des 750 pages, il y en a des chocs.
    J’ai lu l’histoire d’une traite car j’étais en apnée et nauséeuse, je voulais connaître la suite. On n’est pas dans le documentaire, ce n’est pas le propos de la romancière, mais je n’ai aucun doute sur la réalité de la situation. Je ferme le livre et je reste prostrée. Que faire ...
    Le sujet est alarmant et terriblement préoccupant car les servitudes de cette nature existent et existeront, sont et seront toujours cachées. “Toutes blessent , la dernière tue” n’est probablement pas un roman que je conseillerai à un public qui ne connaîtrait pas l’auteur.
    Violence sourde, rare, profonde. Du Giebel grand cru.

    22/11/2018 à 21:54 10

  • La Toile du Monde

    Antonin Varenne

    7/10 Pour ce troisième volet de la série (qui se lira sans problème indépendamment des deux premiers), Antonin Varenne délaisse les hommes de la famille pour parler de la vie d’Aileen, fille d’Arthur Bowman (3000 chevaux vapeur) et nièce de Pete Fergusson (Équateur). L’histoire tient place entre Paris et New York, début du vingtième siècle. L’émancipation féminine est le dénominateur commun des multiples fils que l’on suit dans ce roman . Paris et ses artistes sont admirablement contés : les descriptions de quelques tableaux présentés dans un pavillon de l’Exposition Universelle constituent à mes yeux l’un des chapitres- joyaux de cette Toile du Monde, à égalité avec les trois articles rédigés par Aileen-Alexandra, mettant en scène Paris comme une fille de joie tour à tour “illuminée”, “visitée “, et accueillant “le fruit de vos entrailles”-comprendre, le métro.

    Antonin Varenne quitte le romanesque et l’aventure pour avancer dans une écriture narrative, travaillée, douce et poétique.
    C’est beau, varié, détaillé et surprenant comme l’est la ville de Paris. L’objet et le but du roman restent toutefois un peu flous. Le voyage n’est pas dénué de charme, mais qu’en retiendra-t-on ?

    20/11/2018 à 21:19 7

  • Cabossé

    Benoît Philippon

    4/10 Version road movie d’un truand qui peut avoir un cœur et de sa belle, rencontrée sur internet. Je passe sur les invraisemblances de l’histoire et des nombreux morts qui jalonnent leur fuite sur le tempo du “tu me contraries, tu es mort”. Il y a du cul à toutes les sauces, on comprend bien le désir de vivre et la rage de profiter mais avec un peu moins , on saisissait le sens tout pareil.
    Il y a des clients pour l’écriture argot et la grammaire maltraitée (j’ai tenu 30 pages chez Nadine Monfils) je n’en fais pas partie. J’ai eu du mal à y voir clair et me suis d’ailleurs perdue assez vite dans le flux mental de Roy.
    Je laisse à d’autres amateurs le soin de suivre cet auteur.

    15/11/2018 à 23:14 7

  • La Vraie Vie

    Adeline Dieudonné

    8/10 Un premier roman de grande qualité qui n’a rien à envier aux plus grands. L’histoire est soufflante de réalité. On monte tranquillement vers un final attendu et surprenant à fois, j’ai été subjuguée par l’intelligence admirable des dernières pages !
    Adeline Dieudonné réussit a intégrer plusieurs intrigues dans ce livre, avec des personnages dorés à souhait. La place de la hyène empaillée, prépondérante , incarne la noirceur qui gagne peu à peu la famille et la vraie vie, racontée dans les yeux d’une ado belge, c’est à la fois mordant, cynique, drôle, noir, et rempli d’espoir. L’héroïne de ce roman est de la même trempe que Turtle (My absolute Darling) . Sacrées nanas, Girl Powa !

    12/11/2018 à 12:59 6

  • La Tristesse du Samouraï

    Víctor Del Árbol

    8/10 Différents fils se trament pour un roman tissé de riches intrigues, complots politiques et secrets plus ou moins gardés. Le rythme est sidérant de tension dans une grande partie du livre, le reste est fluide. L’histoire se joue dans plusieurs espaces temps, l’écriture est douce (la traduction admirable) et presque chorale. Dépaysement garanti !

    09/11/2018 à 21:13 7

  • Présumée disparue

    Susie Steiner

    5/10 Peu convaincue par la detective nymphomane et l’histoire très prévisible, sans grande qualité particulière. Il est évident que l’auteur a négligé de nombreuses pistes qui auraient enrichi l’atmosphère. Peu d’empathie entre les protagonistes, pourtant remplis de potentiel. Du coup, et bien, zéro empathie de ma part Et un roman dans lequel je n’ai pas hâte de retrouver les perso ne me donne qu’une seule envie, passer au suivant. En résumé, j’ai été déçue car il y avait beaucoup d’ingrédients intéressants !

    04/11/2018 à 08:17 5

  • L'Associé

    John Grisham

    7/10 Je n’avais , je crois, jamais lu de roman de cet auteur et le baptême fut plaisant. Les arcanes judiciaires américains ont failli avoir ma peau mais comme l’histoire est habilement manichéenne j‘ai pu me raccrocher aux branches. L’attrait de cette fable réside dans le mantra répété plusieurs fois au long de l’histoire : qui n’a jamais rêvé de disparaître et de refaire une vie ailleurs ? Bon, c’est sûr que si en plus la fugue se fait avec 90 millions bien placés dans des banques off shore, la réponse est un peu biaisée.
    L’intrigue est piquante, bien pensée et bien traduite.

    29/10/2018 à 15:30 4

  • La Fille de Brooklyn

    Guillaume Musso

    7/10 Convaincue par Athanagor et aussi un peu par mon amie qui m'avait prêté le roman, j'ai succombé à l'intrigue de la Fille de Brooklyn.
    Les chapitres s'enchaînent agréablement et facilement. Rien n'est trop creusé (personnages notamment) mais la lecture n'est jamais dénuée de plaisir toutefois.

    24/10/2018 à 11:25 2

  • Après la fin

    Barbara Abel

    7/10 Contrairement à d'autres j'ai lu ce roman 6 ans après le premier. J'ai adoré laisser du temps entre les deux tant le conflit de voisinage est décrit de manière simplement banale jusqu'au moment où tout bascule.
    Championne de la tragédie domestique et de l'horreur du quotidien, Barbara réussit encore à me faire passer des nuits blanches. Pourtant je sais bien qu'aucun des personnages ne s'en sort jamais vraiment indemne ... En tout cas si l'art du tome 2 n'est pas une évidence , l'auteur magnifie le suspense en accommodant Tiphaine, Sylvain et Milo de manière parfaite. Assaisonnés d'une nouvelle voisine, je me suis régalée le temps de ces 350 pages.

    22/10/2018 à 13:27 5

  • Sang d'encre au 36

    Hervé Jourdain

    8/10 A quelques jours de la parution de son nouveau roman, je me suis plongée dans le premier écrit de l'auteur.
    J'ai beaucoup aimé l'histoire qui est intelligente et littéraire, le dénouement surprenant et les personnages attachants, j'ai moins apprécié les deux trois commentaires un peu limites qui ne se justifient pas dans le cadre de l'histoire (quelques phrases malhabiles sur les homosexuels et quelques unes sur les femmes). Le milieu de la Crim' n'est pas tendre et certainement tendu, le contexte permet peut-être ce genre de libertés un peu déplacées selon moi.
    Le propos est bien écrit et j'ai aimé retrouver la plume d'Hervé Jourdain.

    18/10/2018 à 16:58 6

  • My Absolute Darling

    Gabriel Tallent

    8/10 J’aurai pu noter 8 , 9 ou 10 , en fait, tant ce roman ne m'a pas laissée indifférente. L'écriture, d'abord, est de celles, particulières, dont on ne sait que penser. Il ne s'agit pas là ni de traduction, ni d'interprétation, simplement on sent dans l'écriture la joie de la façon lente se poser les mots (8 ans d’écriture !), c'est parfois très imagé au point que c'est seulement au bout du paragraphe qu'on visualise l'ensemble et qu'enfin on donne corps au récit. Je n'ai jamais ressenti ça dans un autre roman.
    La poésie de certaines scènes est en parfaite opposition avec la violence -précise, de certaines autres.
    Turtle est une jeune fille différente élevée par son père Martin, totalement barge et fou, odieux, abusif , terrifiant, scandant des propos philosophiques pour donner corps à ses agissements scandaleux. Turtle va croiser quelques figures masculines aidantes , mais son salut, si on peut dire, ne viendra que d'elle même . Peut être également de quelque autre nana, mais l'ado de 14 ans possède des ressources en elle qu'elle ne soupçonne pas. La force de ce roman est mentale, certaines scènes sont presqu'insoutenables.
    My absolute darling est une tragédie.
    Turtle détient le potentiel des diamants ternis par leur environnement, sans conscience de sa puissance.
    Une sacrée découverte hardcore, pleine de tension, où l'espoir reste toutefois permis , discrètement, du bout des yeux, des lèvres , des doigts. Spectaculaire.

    15/10/2018 à 09:09 7

  • Je t'aime

    Barbara Abel

    7/10 Barbara maîtrise l'art du page-turner domestique et c'est au nom de cette diabolique mécanisme du suspense que j'avais prévu 24heures devant moi avant d'attaquer "je t'aime". Dont acte. J'ai lu ce roman en apnée et avec le sourire crispé... Barbara Abel excelle là où on l'attend.
    J'ai toutefois trouvé que l'intrigue manquait parfois de rythme.
    Malgré cela, tout fonctionne. Un bon cru !

    03/10/2018 à 16:04 6

  • Dans la forêt

    Jean Hegland

    9/10 Peu à peu, la forêt se referme sur le lecteur... jusqu’à un final lumineux et ébouriffant.
    Un livre à la beauté dense et sauvage, à l’ode de ces deux femmes qui se trouvent être des battantes qui s’ignorent, pétries et façonnées qu’elles sont par leurs rêves “d’avant “ . Car qui peut, dans un contexte de fin du monde, se targuer d’entretenir un rêve de danseuse ou de diplômée d’Harvard ? Seuls comptent les barils de nourriture, les réserves de bois pour le feu, les graines à germer dans le potager ... En commençant ce roman, j’ai pensé “est ce que vraiment il n’a pas déjà été écrit tout ce qu’il y avait à écrire sur un tel contexte ?” Et en fait non ... les héroïnes donnent à ce roman un farouche renouveau sur le thème de la survie, la vie est magnifiée, la sororité poussée à son point culminant.

    02/10/2018 à 10:23 8