clemence

339 votes

  • Le Cri

    Nicolas Beuglet

    5/10 Longuissime. Caricatural. Invraisemblable. Soporifique.
    J'ai calé 50 pages avant la fin, c'est dire comment l'histoire m'a embarquée. Un cri très dispensable qui me donne plutôt envie de pleurer. De plus ce n'est pas très bien écrit, longues phrases, clichés à la pelle, etc.

    23/11/2016 à 08:06 9

  • Le Diable en personne

    Peter Farris

    7/10 Un roman noir très bien écrit d’une facture rurale indéniable. Léonard et Maya donnent toute sa lumière à ce récit plutôt lent et poétique. J’ai eu l’impression que l’auteur peinait à trouver du ressort à son histoire pour y ajouter autant de petites bricoles... la tendre initiation de Maya la perdue chez Léonard le reclus suffit pourtant à la chaleur de ce livre.

    09/12/2018 à 15:05 9

  • Le Livre des Baltimore

    Joël Dicker

    9/10 Fresque familiale tendre toujours, drôle souvent, rude parfois. Excellentes retrouvailles avec Marcus, j'ai beaucoup aimé le syndrome "d'après une histoire vraie", on se demande ce qui relève de la fiction et de la réalité. J'ai eu l'impression d'évoluer dans la fratrie Goldman le temps du roman, bien agréable. Une lecture qui met du baume au cœur. Cherry on the cupcake, l'écriture de Dicker est excellente.

    28/03/2016 à 19:18 9

  • Le Manuscrit inachevé

    Franck Thilliez

    7/10 De perplexe pour Sharko je passe à désappointée pour ce roman.
    Le contexte est intéressant, le prologue et la fin sont originaux, pour le reste le côté poupées gigognes m’a laissée de marbre. J’ai parfois pensé à Harry Québert pour le côté roman dans le roman. Le duo V&V constitue la pépite du livre, le dénouement est grangé-iste et ta-dam, mais tout cela n’en fait pas un chef d’œuvre. Alors quoi, il faut violer, dépecer, mutiler pour faire un blockbuster en 2018 ?

    Allez, le manuscrit se lit drôlement bien tout de même, c’est vrai, mais on est loin des énigmes scientifiques auxquelles le génial conteur Thilliez nous avait habitués.

    21/05/2018 à 09:06 9

  • Le Sang des Belasko

    Chrystel Duchamp

    8/10 L'orchestration chorale de ce roman , quasi à huis clos, donne le ton à cette histoire classique qui traite de règlements de comptes familiaux dans une fratrie de cinq sur fond d'héritage. Le sujet est donc plutôt basiquement trivial, pourtant l'intrigue est super bien brossée et on a très envie de connaître le mot de la fin. J'ai beaucoup aimé ce court récit (230 p) à la senteur Agatha Christie !

    18/12/2021 à 20:45 9

  • Les Yeux d'Ava

    Wendall Utroi

    10/10 Ce roman est tout "simplement" bouleversant.
    Il recèle l'énergie du désespoir dans la longue descente aux abysses d'Ava , âme damnée qui perd, en un instant de tragédie, un de ses deux enfants et son mari.
    Comment trouver du sens à son existence alors qu'elle n'a de cesse de ruminer sa culpabilité ? Placée dans un centre de soins post trauma, Ava va peu à peu perdre pied, et nous, lecteur, assister à un fulgurant enchaînement de circonstances, hélas très réalistes, hélas très éprouvées ...
    Mais j'en ai déjà trop dit pour ce livre qui a nécessité pour moi, comme jamais auparavant, un besoin d'air en cours de lecture. Quelques heures de pause pour retourner au plus proche de la souffrance d'Ava et de sa force de vie.
    Le combat d'Ava est celui d'une mère à bout de souffle, éperdue d'un amour maternel et d'un amour d'un époux qui n'était peut-être pas le bon.
    Suffocante, je l'ai été. Bouleversée, retournée, violentée.
    J'ai pensé à cette figure extrême de mon panthéon littéraire perso, Marianne (l'héroïne de Meurtre pour rédemption) et je me suis laissée à croire qu'elles auraient eu tant de choses à se dire, ces deux femmes qui tiennent le monde dans leurs mains, monde qui se révèle un drôle de désenchantement, monde qui, loin d'être l'allié attendu, leur file entre les doigts.

    Toutefois, là où Karine Giebel faisait fi de toute capacité de rebond, Wendall Utroi réussit à hisser l'étoile de la résilience en la personne du fils survivant.

    Un livre d'envergure, émouvant, surprenant et détonnant.

    04/02/2021 à 20:33 9

  • Nous rêvions juste de liberté

    Henri Loevenbruck

    10/10 A la vie à la mort, l'amitié en bandoulière et la fureur de vivre libre. Le road-trip raconté comme on parle par ce petit jeunot qu'on aime dès le début est maillé de sensations qui déferlent au rythme du vent sur les joues, de l'air chaud sur les bras, de rencontres qui marquent, des petites histoires qui font les grandes rivières.
    Ce roman très visuel est profondément touchant. La fin m'a rétamée. J'ai adoré cette sortie de route très maitrisée de Loevenbruck qui se frotte avec ce roman à un genre nouveau. Réussite.

    16/07/2015 à 08:54 9

  • Raisons obscures

    Amélie Antoine

    9/10 Livre habile et détonnant.
    La construction est celle chère à l'auteur, deux facettes d'une même histoire.
    On parcourt la première partie à travers les yeux des quadra , les parents de 2 familles qui traversent des galères "habituelles" (voisinage, travail, désamour, illusions, crises familiales et professionnelles).
    La deuxième partie se passe au collège avec les filles des deux familles, et là, la tension monte d'un cran et c'est le cœur en étau que j'ai lu ces pages d'une violence désarmante.

    Les cloisons qui s'ignorent, bien montées entre les générations d'une même famille, sont le thème central de ce roman où tout s'enchaîne de manière inéluctable.

    13/12/2019 à 09:04 9

  • Rosy & John

    Pierre Lemaitre

    8/10 Un Lemaître se lit d'une traite, qu'il fasse 100 pages ou 400. Un petit plaisir à croquer en 2 heures pour cette traversée de 24 heures dans la vie de Camille, de John , de Rosie. Quel que soit le format, la maîtrise est parfaite, l'orchestre aligné, le final poétique.

    19/08/2015 à 07:53 9

  • Sauf

    Hervé Commère

    9/10 Le retour de mon chouchou comme si ce roman avait été écrit pour moi. Une succession de poupées russes , le drame familial fondateur qui va déployer ses tentacules, un quatuor de choc qui bouscule les codes tout en les parant de dorures, les absents qui brillent par leur présence. L’amour et l’argent , ces ressorts permanents, comme l’explique Gary, façonnent un roman à tiroir que j’ai dévoré de manière compulsive en 5 Heures.
    Les paysages sont superbes et le décor scandinave, berceau du dénouement , est tonitruant.
    Hervé, you rock !

    17/03/2018 à 10:07 9

  • Abîmes

    Sonja Delzongle

    9/10 Immersion garantie dans les montagnes pyrénéennes, pour un thriller efficace qui saute de surprises en rebondissements, de tourments en secrets, de révélations en drame(s).
    Andoni débarque en tant que gendarme dans le village où il a grandi. Non pas sans histoires, puisque ses parents y ont péri lorsqu'il avait 11 ans, le laissant avec une kyrielle de questions en plus de son sentiment d'abandon. Que s'est il réellement passé le jour du crash de l'avion de ses parents ? Et qui s'active, au village, à faire remonter des souvenirs bien enterrés ? Très vite, on se retrouve au coeur de la tourmente.
    J'ai beaucoup aimé le décor et les nombreuses descriptions très documentées sur les lieux , la montagne, la forêt, la constante question de la réintroduction du loup et ses conséquences. On navigue dans un périmètre restreint mais haut en couleurs, de la bergerie d'altitude au "Hameau", des montagnes qui résonnent des vivants et des absents au petit café du village, épicentre des conversations et haut-lieux des ragots.
    On lit le roman aux côtés d'Elda Flores , capitaine de la Rurale, la gendarmerie locale, qui se retrouve confrontée à des événements en pagaille. Tout semble converger vers cette funeste journée d'avalanche il y a 24 ans. Elda Flores a du cran, du chien, de l'allant : en choisissant de nous faire voyager dans le prisme de cette femme, l'auteure a réussi son coup : on pense à un Commandant Martin Servaz au féminin... peut etre en lien avec le lieu, l'intrigue, et l'intensité des émotions , surprenantes dans un thriller.
    on trouve dans "Abîmes" ce petit supplément d'âme des thrillers qui prêtent à penser que la réalité pourrait dépasser la fiction. Sonja Delzongle a produit une prodigieuse et givrante histoire, terriblement crédible et à la fois si virevoltante.
    Le voyage est ébouriffant. Prêt, feu, partez.

    11/03/2022 à 13:40 8

  • Bondrée

    Andrée A. Michaud

    4/10 Une histoire qui aurait aisément pu être écrite en nouvelle de 40 pages plutot qu'en roman.
    Contrairement à d'autres 310 pages qui passent trop vite chez certains auteurs, j'ai ressenti dans Bondrée un genre d'exaspération à chaque nouvelle phrase de 12 lignes, à chaque nouveau commencement de chapitre, c'est long, ça traine, ça rejoue 3 fois le même scénario et tout ça pour quoi ? Une fin qui tient en deux pages, qui ne promet pas la lune et qui tombe à plat. Parfaitement dispensable selon moi.

    16/01/2017 à 15:22 8

  • Buveurs de vent

    Franck Bouysse

    9/10 Ce roman m'a transportée dans un univers des sens, où la rivière constitue la ponctuation de chaque vie et le passage obligé, quasi christique ou baptismal de tout être vivant aux alentours du Gour Noir.

    Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si on parle de vie qui coule dans cet endroit, et les cordes jetées du pont comme autant de points de "suspensions" contribuent à immobiliser le temps. L'alpha et l'oméga de l'histoire passent par la fluidité de l'élement source.

    Les jeux de lumière sont fascinants qu'il s'agisse des descriptions de l'aube, des reflets dans l'onde, des ciels qu'on imagine ou de la clarté des chemins pour se rendre d'un lieu à un autre. Avec la statue de ce Général qui observe les allers et venues dans le village, même si l'essentiel se tient ailleurs.

    La valse douce de cette lumière m'a fait penser à la chaleur estivale de Glaise du même auteur, également à une jolie phrase image de Plateau, (je crois), qui m'avait marquée, quelque chose comme "une éclaircie sur une rivière qui divisait la vallée telle une fermeture éclair"

    "C'est un mystère nouveau, qu'une ombre ne soit pas la réplique exacte de ce qui la fabrique, qu'elle change tout le temps, qu'elle rende vivant ce qui ne l'est pas et un peu moins ce qui l'est déjà". Tout est là.

    Alors évidement, j'ai aimé ce personnage rebelle et mystérieux de Mabel / Jean , qui sait se détacher des siens alors même qu'elle est toute emprise d'eux, la folie de Martha (sa tristesse, surtout ...) m'a interpellée dans , finalement, la similitude avec tant de personnes rurales qui existent "pour de vrai", les frères Marc et Mathieu, épris des vérités cachées dans les langages de la nature et de la littérature , Luc l'enfant différent possède la saveur des rêves, Elie l'aïeul tutélaire ... Les personnages de Franck Bouysse ne laissent jamais indifférents, qu'ils soient reptiles ou terriens, Lynch, Renoir, Salles , Snake et Double, Gobbo qui saura révéler ses failles et sa superbe insulaire, Martin , etc. Même Joyce l'infâme, incarnation du Mal qu'on imagine sans peine en personnage de Barbe Bleue dans un autre conte, concentré de tyrannie et d’égoïsme, avec les suppôts à sang froid dont il s'entoure, donne à l'ensemble une obscurité apocalyptique. Paradoxalement, c'est de lui que l'apogée cathartique de la vallée jaillira, vaste purification par la voix des eaux (encore elles....).

    Il fallait bien ce quatuor sublime pour mettre un peu de distance avec Rose du majestueux "Né d'aucune femme".

    Buveurs de vent ne relate ni une ode à la féminité ni une incitation à la rebellion , les personnages féminins sont simplement ceux de la vraie vie, Julie Blanche, la femme de Joyce, Martha, Mabel, le souvenir flamboyant de Gobbo. Ces figures m'ont émue dans leur simplicité à vivre , à incarner, donner chair à qui elles sont.

    Ce roman qui place la nature au premier rang (le moment où un des personnages se repait d'un poisson venu se coller à lui est d'une étonnante sensualité) est une fois de plus une réussite et un plaisir qui se propage à diffusion lente.

    21/08/2020 à 13:48 8

  • Comme de longs échos

    Elena Piacentini

    9/10 J'ai aimé ce roman, sa poésie, sa musique et ses parfums. Elena Piacentini se renouvelle avec excellence. Mathilde Senechal est un personnage complexe à tiroir qu'il va me plaire de découvrir un peu plus dans le prochain opus. L'atmosphère de ces longs échos est addictive, tout comme les perso secondaires qui contribuent à faire le sel de ce roman. A découvrir sans tarder !

    26/08/2017 à 20:16 8

  • Dans la forêt

    Jean Hegland

    9/10 Peu à peu, la forêt se referme sur le lecteur... jusqu’à un final lumineux et ébouriffant.
    Un livre à la beauté dense et sauvage, à l’ode de ces deux femmes qui se trouvent être des battantes qui s’ignorent, pétries et façonnées qu’elles sont par leurs rêves “d’avant “ . Car qui peut, dans un contexte de fin du monde, se targuer d’entretenir un rêve de danseuse ou de diplômée d’Harvard ? Seuls comptent les barils de nourriture, les réserves de bois pour le feu, les graines à germer dans le potager ... En commençant ce roman, j’ai pensé “est ce que vraiment il n’a pas déjà été écrit tout ce qu’il y avait à écrire sur un tel contexte ?” Et en fait non ... les héroïnes donnent à ce roman un farouche renouveau sur le thème de la survie, la vie est magnifiée, la sororité poussée à son point culminant.

    02/10/2018 à 10:23 8

  • Dans son silence

    Alex Michaelides

    8/10 Un roman qui se lit d'une traite, on sent bien qu'il y a un petit truc à creuser dans l'intérêt de Théo le psy pour sa patiente Alicia et on n'en ressort pas déçu !
    On suit deux histoires parallèles , la découverte de l'adultère de la femme du psychothérapeute Théo, et ce même Théo qui prend en charge la patiente silencieuse, érigée en Alceste muette suite au supposé meurtre de son mari Gabriel.
    Une architecture originale et qui va droit au but. Très bon thriller .

    03/05/2020 à 12:47 8

  • Hostiles

    Franck Thilliez

    8/10 Flippante (mais convenue), cette nouvelle se laisse absorber, avec en arrière goût plein de pistes comme autant d'arômes laissés en suspension de potentielle matière à roman. En dégustant cette nouvelle à l'aveugle, je lui aurai décerné un cru Abel ou Giebel sans problème ... la fibre scientifique -marque de fabrique de Thilliez- n'est pas au rendez-vous : ce n'est toutefois pas un manque, mais ça sort du style habituel de l'écrivain. Une bonne gorgée tout de même !

    16/01/2017 à 15:36 8

  • La Vérité sur Dix petits nègres

    Pierre Bayard

    10/10 Ce roman (cette fiction ?) est GENIAL ! Je n'ai jamais lu de bouquin de Bayard avant, qui manifestement est coutumier du fait de revisiter les classiques.

    Il s'attaque à ce chef d'oeuvre absolu de ma bibliothèque et vient présenter en trois parties qui confinent à une thèse de doctorant un nouvel éclairage sur les faits de l'ile du Nègre.

    Spoiler:
    Ciel, moi qui trouvais la version du Juge Wargrave terriblement intelligente et maline, j'en ai pour ma gouverne et j'ai passé quelques heures passionnées à lire ce nouveau témoignage écrit par le meurtrier himself.

    Jubilatoire, précis, littéraire et intello, ces 170 pages ne sont pas exemptes d'une espiègle touche british. Je me suis régalée de cette vérité, aussi bien de la solution que des descriptions claires et factuelles qui y mènent.

    Nul besoin de relire les Dix petits Nègres avant de se plonger dans cet essai narratif plus que réussi. La réflexion plus générale , étayée par des concepts documentés, sur notre condition de lecteur procure un deuxième niveau de lecture particulièrement nourrissant, critique et agréable. Quel livre !

    25/02/2019 à 22:03 8

  • Le Mystère Sherlock

    J.M. Erre

    8/10 Allier humour et roman policier n'est pas chose aisée, mais c'est un défi relevé avec talent pour ce mystère Sherlock.
    Lecture jouissive et rigolote, j'ai souri tout du long, les prétendants à la chaire d'holmésologie sont parfaitement barrés sans verser dans le too much, rien de lourd, humour british maitrisé. Ce huis clos mixe (légère) intrigue, jalousie, galeries de personnages 3D, le tout dans une atmosphère omnisciente ou presque.
    Le dénouement est magique et tellement dans le thème.
    A lire pour la détente et la culture holmésienne !

    19/04/2018 à 09:51 8

  • Les Disparus du phare

    Peter May

    9/10 Thèse classique de l'amnésie bien pratique pour un roman policier. La facilité s'arrête là puisque le cœur du roman n'est pas dans la quête identitaire. Avec un sujet scientifique très bien maîtrisé , je découvre cet auteur et donc, à ce que je comprends, son lieu de prédilection. L'Ecosse sauvage est tout en beauté et les allers-retours réguliers vers l'île et son histoire forment un battement de métronome très percutant. Géniale rencontre avec Peter May grâce au prix Polars pourpres !

    19/12/2016 à 13:35 8