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Rien ne t'efface
7/10 Ouh la , il faut s'accrocher au début tant c'est perché ! Mais connaissant tous les romans ou presque de l'auteur, je suis habituée .. et donc Rien ne t'efface est devenu rien ne m'effraie ! Même pas peur de la tournure folle du bouquin et des twists endiablés qui s'enchaînent !
Une bonne fournée pour cet opus.08/04/2021 à 16:11 2
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La Pâqueline
9/10 Ce livre est un véritable objet de littérature. Richement documentée, l'histoire se passe au 18eme siècle et dépeint fort bien la société de l'époque. Les dialogues sont mâtinés du langage d'alors et la Paqueline est un personnage haut en couleur.
La structure narrative du livre nous promène entre la jeunesse de cette "mère monstrueuse" et son actualité, composée de la reprise de l'affaire de son fils Victor, embaumeur, incarcéré pour une atteinte aux mœurs, et la lente destruction de l'empire qu'il a mis des années à construire.
On découvre au fil des pages les raisons de la rancœur. Non dénué d'humour, ce roman n'est pas la suite de " l'embaumeur " , qui a été écrit en premier par l'auteure, mais un éclairage différent, prisme maternel, sur cette drôle de famille.
Je n'ai pas lu l'embaumeur mais me suis délectée de ce truculent opus si bien écrit.05/04/2021 à 20:23 2
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Les Yeux d'Ava
10/10 Ce roman est tout "simplement" bouleversant.
Il recèle l'énergie du désespoir dans la longue descente aux abysses d'Ava , âme damnée qui perd, en un instant de tragédie, un de ses deux enfants et son mari.
Comment trouver du sens à son existence alors qu'elle n'a de cesse de ruminer sa culpabilité ? Placée dans un centre de soins post trauma, Ava va peu à peu perdre pied, et nous, lecteur, assister à un fulgurant enchaînement de circonstances, hélas très réalistes, hélas très éprouvées ...
Mais j'en ai déjà trop dit pour ce livre qui a nécessité pour moi, comme jamais auparavant, un besoin d'air en cours de lecture. Quelques heures de pause pour retourner au plus proche de la souffrance d'Ava et de sa force de vie.
Le combat d'Ava est celui d'une mère à bout de souffle, éperdue d'un amour maternel et d'un amour d'un époux qui n'était peut-être pas le bon.
Suffocante, je l'ai été. Bouleversée, retournée, violentée.
J'ai pensé à cette figure extrême de mon panthéon littéraire perso, Marianne (l'héroïne de Meurtre pour rédemption) et je me suis laissée à croire qu'elles auraient eu tant de choses à se dire, ces deux femmes qui tiennent le monde dans leurs mains, monde qui se révèle un drôle de désenchantement, monde qui, loin d'être l'allié attendu, leur file entre les doigts.
Toutefois, là où Karine Giebel faisait fi de toute capacité de rebond, Wendall Utroi réussit à hisser l'étoile de la résilience en la personne du fils survivant.
Un livre d'envergure, émouvant, surprenant et détonnant.04/02/2021 à 20:33 9
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Le Poison du doute
9/10 Un roman dont l'histoire résonne avec l'actualité des Dupond de Ligonnes et autres disparus. Le ton est donné assez rapidement et l'écriture , très visuelle , rend le cauchemar du doute, de la calomnie " comme si c'était chez soi".
Une dénonciation transforme le bon père modèle, Philippe Novak, en potentiel fugitif familicide. Que connaît on vraiment de cet homme au passé trouble ?
Le récit s'articule autour des voix des trois femmes principales, Judith Balmain, l'enquêtrice pour qui Philippe est Antoine , le père disparu, Margaux Novak, la femme dudit accusé et Marianne (avant sa mort) la femme d'Antoine Durieux-Jelosse.
J'ai craint un moment que le roman n'apporterait pas la réponse ... Mais si si ! Le vérité de l'auteur vient se confronter à celle du lecteur.
Un livre à la tension psychologique rare !24/01/2021 à 08:10 3
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Impact
6/10 Très documenté, trop, je me sens , telle l'oie gavée , en overdose des stats écolo et autres prises de conscience plus ou moins révélées dans ce dernier écrit d'Olivier Norek.
Pas déplaisant à lire pour autant concernant le côté critique et fort circonstancié (la présence des références en fin d'ouvrage m'interroge : y a t il vraiment des gens qui doutent que l'humanité court à sa perte ?) en revanche l'histoire est loin d'être dingue ou spécialement attractive. Virgil Solal est platissime, peu charismatique , insuffisamment empathique et archi pas convaincant pour un leader d'opinion. Désabusé, ça oui.
Un livre sous forme de petit docu bien troussé, mais le procès final m'a presque endormie ...16/01/2021 à 21:36 6
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Lëd
10/10 Somptueuse onde poétique, ode minérale, tempétueuse grâce sibérienne, Lëd m'a subjuguée. Je suis restée quelques jours à Norilsk, prisonnière de cette intensité. Histoire viscérale, j'ai retrouvé au détour des pages et des personnages de Gleb et Dasha la virtuosité des mots de Marcus Malte. La galaxie des personnages se meut dans la grandeur russe, dans l'immensité violente de cet abrupt territoire.
Le rock'n roll Caryl Ferey signe là un excellent livre, sinon son meilleur roman.15/01/2021 à 14:00 10
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Mör
7/10 Des ingrédients similaires à ceux de Block 46, une double enquête en deux lieux géographiques distincts, des personnages à foison, le tout saupoudré de légendes et de l'ombre des Frères Grimm, j'ai bien aimé ce deuxième roman de l'auteure , où on ne s'ennuie pas une minute.
La fin est un peu incroyable, mais tout tendait vers, donc pourquoi pas ...25/11/2020 à 15:06 1
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Entre fauves
9/10 Un roman qui m'a immédiatement happée , avec la même construction chorale qui m'avait plue dans "seules les bêtes". Le rythme est intense et j'ai plusieurs fois pensé à l'écriture de (et thématiques chères à) Sandrine Collette.
Le parallele entre la chasse au fauve et la chasse à l'homme trouve son apogée dans LA scène du roman selon moi, où l'on se retrouve avec deux des protagonistes à chausser les peaux de phoque dans les splendeurs pyrénéennes... Colin Niel égratigne au passage pro et anti chasse dans ce livre qui, loin d'être manichéen, permet de questionner la place de l'homme dans nos écosystèmes. Un grand cru !21/11/2020 à 20:00 12
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Block 46
6/10 Un roman au sujet prometteur mais le titre me semble un peu surfait tant l'histoire ne concerne que de très loin ce fameux block 46.
Passée cette fourberie de l'auteure (on comprend à la fin pourquoi le sujet lui tient à cœur) , l'ecriture est plaisante et la profileuse Emily Roy fortement dépaysante. Les autres perso , bien établis , sont finalement plutôt plats mais servent bien une enquête classique qui fait le boulot du thriller. Serial killer, enfance alambiquée, etc, les ingrédients sont là et j'ai passé un bon moment. J'ai l'intention d'aller au bout de la trilogie, particulièrement pour la plume de l'auteure.04/11/2020 à 19:39 3
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Sous le parapluie d'Adélaïde
6/10 Un poil en dessous de l'opus précédent, le twist final est plus transparent, cela demeure un bon petit roman qui se lit vite... Probablement aussi vite oublié.
J'ai été gênee par le champ lexical plutôt orienté lors des descriptions de Michel ("race noire", Nègre, etc.)
Je trouve que l'idée d'une ville commune à plusieurs intrigues est astucieuse mais on cherche plusieurs détails (il y en a peu mais il y en a !) Qui auraient pu être mieux exploités à mon avis !20/10/2020 à 21:40 3
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Sans elle
5/10 J'avais commencé par le roman qui traite de la famille Simoens avec Jessica ("avec elle"). Ce livre m'avait touchée, ce n'est pas le cas de cette version sans la petite Jessica, Sans elle. L'auteure s'enlise dans des détails insignifiants et longuissimes, et si le dénouement apporte une touche d'originalité mais surtout, le soulagement d'avoir terminé...
17/10/2020 à 11:37 1
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Avec elle
8/10 C'est une lecture très angoissante, pleine de sentiments contradictoires que l'on éprouve pour Coline et Jessica. J'ai eu le ventre serré plusieurs fois dans la description de la relation entre frangines. Le processus d'écriture est très chouette entre les deux autrices. Je me lance dans "sans elle" sans savoir à quoi m'attendre, tant on peut imaginer des choses pour un incipit et final différents.
10/10/2020 à 12:01 4
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Fidèle au poste
7/10 Ah ! Un bon petit roman coup de poing comme je les aime , difficile d'en parler sans trahir l'intrigue ! La plume est acerbe et les trois protagonistes parfaitement campés dans leur rôle. J'ai bien aimé les différents rebondissements même s'ils s'avèrent prévisibles (pour certains). Une chouette lecture que ce deuxième que je lis de l'auteure.
29/09/2020 à 13:19 4
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Le Jour où
7/10 Un livre qui remue évidemment tant l'histoire de Rebecca est acide et cruelle. Sa rencontre avec Benjamin, un autre sujet bien cabossé, va , peut-être, émettre et remettre une lueur dans sa vie.
L'écriture d'Amelie Antoine est rapide, vive, mais aussi tendre lorsqu'elle évoque, sujet central du roman, l'amour maternel et la fantastique aventure de la maternité.
Je referme ce livre plutôt charmée, la plume est jolie mais l'histoire très prévisible. Quelque part, l'intrigue est secondaire, ce lumineux roman sur la résilience rappelle que l'espoir n'est pas un vain mot et que l'amour provoque le pire et le meilleur (aphorisme éculé mais qui colle bien avec le bouquin !) .
Je vais enchaîner sur un autre de cette talentueuse auteure.27/09/2020 à 20:22 4
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L'Enigme de la chambre 622
8/10 Un bon cru très fidèle aux écrits de l'auteur ! Il réussit la prouesse de garder son lecteur toujours sur le fil : où est on dans l'échelle du temps, qui sait quoi , ai- je manqué un détail ou est ce que je me fais balader par l'auteur ?
J'ai adoré cette ambiance helvétique et les rebondissements, c'est un livre qui prend son temps, les digressions de Fallois sont plutôt touchantes et bien amenées.
Lectrice, je me demande si le vrai Joël Dicker est celui qu'on aperçoit en filigrane ou si c'est un nouveau personnage .. et c'est donc réussi car l'intrigue est multiple !
Concernant l'énigme en tant que telle, j'ai été fascinée par les subterfuges que je n'avais pas devinés , le retournement du retournement.
Bref , même en étalant la lecture dans le temps, ce qui n'est pas mon habitude, je n'ai pas été perdue et je suis contente d'avoir écouté les conseils avisés de lecteurs ici présents plutôt que les autres sirènes mal-disantes!07/09/2020 à 10:53 7
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L'Heure du diable
9/10 Un excellent dernier tome qui nous balade et nous fait voyager, Chris Novak n'est que l'ombre de lui-même et pourtant ça bouge dans tous les sens grâce notamment à la terrible Audrey Valenti qui va se démener comme un beau diable... L'auteur livre là un récit très bien écrit (le plus abouti je trouve), et surtout ... on découvre ENFIN qui se cache derrière le Chien, cet énigmatique et central personnage qui nous tient en haleine depuis le début de la série.
Toutefois, grâce à des ressorts nouveaux et une intrigue tout à fait indépendante des deux premiers romans de la série Novak (particulièrement autour de la pratique du "Béhourd", ce sport de combat médiéval à la limite du jeu de rôle), on peut lire ce roman , j'imagine, comme un one shot (bien sûr le plaisir est décuplé et jubilatoire quand on clôture la série par l'Heure du Diable).
Bien joué M. Bauwen, j'ai dévoré cette série de "thriller - mais pas que "!01/09/2020 à 14:49 6
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Buveurs de vent
9/10 Ce roman m'a transportée dans un univers des sens, où la rivière constitue la ponctuation de chaque vie et le passage obligé, quasi christique ou baptismal de tout être vivant aux alentours du Gour Noir.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si on parle de vie qui coule dans cet endroit, et les cordes jetées du pont comme autant de points de "suspensions" contribuent à immobiliser le temps. L'alpha et l'oméga de l'histoire passent par la fluidité de l'élement source.
Les jeux de lumière sont fascinants qu'il s'agisse des descriptions de l'aube, des reflets dans l'onde, des ciels qu'on imagine ou de la clarté des chemins pour se rendre d'un lieu à un autre. Avec la statue de ce Général qui observe les allers et venues dans le village, même si l'essentiel se tient ailleurs.
La valse douce de cette lumière m'a fait penser à la chaleur estivale de Glaise du même auteur, également à une jolie phrase image de Plateau, (je crois), qui m'avait marquée, quelque chose comme "une éclaircie sur une rivière qui divisait la vallée telle une fermeture éclair"
"C'est un mystère nouveau, qu'une ombre ne soit pas la réplique exacte de ce qui la fabrique, qu'elle change tout le temps, qu'elle rende vivant ce qui ne l'est pas et un peu moins ce qui l'est déjà". Tout est là.
Alors évidement, j'ai aimé ce personnage rebelle et mystérieux de Mabel / Jean , qui sait se détacher des siens alors même qu'elle est toute emprise d'eux, la folie de Martha (sa tristesse, surtout ...) m'a interpellée dans , finalement, la similitude avec tant de personnes rurales qui existent "pour de vrai", les frères Marc et Mathieu, épris des vérités cachées dans les langages de la nature et de la littérature , Luc l'enfant différent possède la saveur des rêves, Elie l'aïeul tutélaire ... Les personnages de Franck Bouysse ne laissent jamais indifférents, qu'ils soient reptiles ou terriens, Lynch, Renoir, Salles , Snake et Double, Gobbo qui saura révéler ses failles et sa superbe insulaire, Martin , etc. Même Joyce l'infâme, incarnation du Mal qu'on imagine sans peine en personnage de Barbe Bleue dans un autre conte, concentré de tyrannie et d’égoïsme, avec les suppôts à sang froid dont il s'entoure, donne à l'ensemble une obscurité apocalyptique. Paradoxalement, c'est de lui que l'apogée cathartique de la vallée jaillira, vaste purification par la voix des eaux (encore elles....).
Il fallait bien ce quatuor sublime pour mettre un peu de distance avec Rose du majestueux "Né d'aucune femme".
Buveurs de vent ne relate ni une ode à la féminité ni une incitation à la rebellion , les personnages féminins sont simplement ceux de la vraie vie, Julie Blanche, la femme de Joyce, Martha, Mabel, le souvenir flamboyant de Gobbo. Ces figures m'ont émue dans leur simplicité à vivre , à incarner, donner chair à qui elles sont.
Ce roman qui place la nature au premier rang (le moment où un des personnages se repait d'un poisson venu se coller à lui est d'une étonnante sensualité) est une fois de plus une réussite et un plaisir qui se propage à diffusion lente.21/08/2020 à 13:48 8
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La Police des fleurs, des arbres et des forêts
8/10 La surprise a fonctionné chez moi dans ce roman à plusieurs étages !
Je suis tombée sur ce roman par hasard, je n'avais pas aimé le Fakir mais là, la promesse était différente : alors, ça se tente.
J'ai craint un peu la forme épistolaire et hachée le temps des premières 50 pages mais finalement le divertissement a primé et je salue la prouesse. Roman aussi rafraîchissant qu'une orangeade. A lire pour le plaisir de se faire avoir !22/07/2020 à 13:57 9
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La Nuit de l'ogre
8/10 A l'approche de la sortie du 3e tome, j'ai réalisé que j'étais passée à côté de ce deuxième tome enivrant ! Ouahou , la nuit de l'ogre nous entraîne dans un univers glauque et macabre , on sent que le doc Bauwen a bossé le sujet des Fraternités étudiantes et de ses travers déviants !
J'avais un souvenir haletant de la fin du jour du Chien dans le métro, je n'ai pas été déçue dans ma boulimie de cet opus , entre France et États Unis. L'atmosphère virevolte sans s'appesantir et les membres de l'équipe Évangile menée par Batista qui s'appuie sur le sombre Kovak sont tous parfaitement campés. Vivement l'heure du Diable !16/07/2020 à 09:07 4
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Écouter le noir
Ouvrage collectif
6/10 Plutôt déçue par la lecture de ces nouvelles dont le format ne réussit décidément pas à me convaincre.
L'idée de la collection autour des sens est en revanche plutôt originale mais si la première nouvelle place la barre haut dans l'échelle sensitive, les autres peinent à décoller dans l'émotion suscitée. Je suis passée complètement à côté de deux ou trois chapitres, j'ai bien aimé découvrir la plume de Cédric Sire que je n'avais jamais lu (pour une raison aussi sensitive et subjective que la suivante : je n'aime pas ses couvertures !) , Idem pour Laurent Scalese (pas pour les couvertures :) ). La nouvelle de Sonja Delzongle est puissante.
Bref un recueil inégal que je n'ai certainement pas su apprécier à sa juste valeur.13/07/2020 à 14:19 3