Blood & Sugar

5 votes

  • 7/10 Un bon roman, doté d'un thème fort qui est traité de facon irréprochable. Hormis les 200 premières pages moins entrainantes (le temps que l'auteure plante bien le décor), le roman est assez rythmé. Pour autant, je n'ai pas été complètement transporté et je n'ai pas été passionné par ma lecture malgré toutes les qualités du roman.

    12/09/2023 à 19:19 ericdesh (977 votes, 7.4/10 de moyenne) 8

  • 10/10 Que dire de ce roman ?
    Qu’il est juste formidablement bon. Que l’écriture est juste.
    Que les personnages même les plus odieux ne sont pas forcément complètement détestables, qu’ils sont tous dans leur dure et violente époque, dans leur grandeur ou misère, qu’ils sont mus par leur instinct de survie, que le « quoiqu’il en coûte » est leur credo pour remplir la colonne « profits » du livre de compte et que la colonne « pertes » reste la plus vierge possible.
    Que le héros en est un véritable ainsi que son défunt ami, qu’il est droit, honnête, pugnace, qu’il est sans failles devant la tâche surhumaine dont il a hérité.
    Que si Miss Sheperd-Robinson avait été Française, ce roman aurait certainement pu avoir comme décor le port français de Nantes, des navires négriers français et les Antilles françaises.
    Ce roman est aussi un terrible miroir, il nous met face à nos contradictions, nos arrangements avec la moral, nos compromissions… ! Et oui, sommes-nous si différents de ces hommes d’un autre siècle qui pour des plaisir sucrés, pour un café bien noir, un rhum ambré, un chocolat bien brun et de leurs prix négociés, très loin de la vieille Europe, au plus bas, étaient prêts à tout ?
    Que les drames et les horreurs qui défilent tout au long des pages pourraient très bien se jouer de nos jours, dans un autre roman.

    19/08/2023 à 19:51 Coco Lamartre (139 votes, 7.9/10 de moyenne) 9

  • 8/10 Lu il y a quasi un an. Le sujet, peu traité dans le monde du polar, à savoir l'esclavage (et plus précisément ici les débats liés à son abolition en ce XVIIIe siècle finissant), m'intéresse beaucoup. J'étais donc très curieux de savoir comment Laura Shepherd-Robinson allait s'en tirer.
    Force est de constater qu'elle a écrit un premier roman fort réussi. Elle immerge avec aisance son lecteur dans l'époque d'alors, elle conte une intrigue qui, s'en être alambiquée, est très travaillée. Elle croque des personnages marquants, à commencer par Tad Archer, son héros.
    Bref elle captive son lectorat et fait montre d'une belle maîtrise pour un premier roman.
    Indéniablement une auteure à suivre.

    08/07/2023 à 19:36 LeJugeW (1810 votes, 7.3/10 de moyenne) 11

  • 7/10 Une bonne histoire et une intrigue qui maintien le suspense jusqu'au bout. Une lecture rapide et agréable malgré des sujets durs tout comme le sont les personnages.

    20/07/2022 à 05:39 Grolandrouge (1580 votes, 6.6/10 de moyenne) 5

  • 9/10 Juin 1781. Sur les docks de Deptford, on retrouve le cadavre pendu de Tad Harcher, ardent défenseur de la cause abolitionniste. Son corps a été martyrisé et marqué au fer rouge, comme du bétail, comme un esclave. Sa sœur va alors trouver Harry Corsham, vétéran de la Guerre d’indépendance des Etats-Unis et versé en politique. Corsham va tenter de comprendre ce qui a mené Tad à sa perte, quitte à remonter vers d’atroces pans du passé.

    Ce premier ouvrage de Laura Shepherd-Robinson saisit dès les premiers instants. Sombre, âpre, tourmentée, son écriture fait amplement écho aux tragédies que l’écrivaine va brosser. Ayant réuni un abondant socle de documentation, l’auteure nous fait basculer sans le moindre mal dans cette Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, largement acquise à la cause de l’esclavagisme, même si des remous antagonistes à la traite négrière se font entendre. Dans le même temps, elle nous décrit avec brio la crasse, la corruption, les trafics, la prostitution et les vicissitudes de Deptford qui s’opposent avec d’autant plus d’éclat à Greenwich et à ses oligarques. L’intrigue est un pur bijou : si l’histoire autour de ce navire « L’Ange noir » et ses trois cents trois esclaves sacrifiés est fictive, elle s’inspire directement du massacre du Zong. C’est épouvanté, même si l’on connaissait déjà l’asservissement d’êtres humains et leur statut de simple marchandise, que l’on replonge dans cette époque dégagée de la plus élémentaire des empathies pour ces malheureux. Mais Laura Shepherd-Robinson va au-delà de cela, puisque son histoire réserve encore bien des rebondissements, et son récit va se montrer bien moins attendu que prévu, voire dédaléen, puisque chacun des personnages dépeints dans son roman possède sa part d’ombre et de potentiels motifs de s’en prendre à Tad, d’autant que d’autres homicides, particulièrement ignobles, vont jalonner l’investigation de Corsham. Les ignominies, lâchetés et autres vengeances afflueront, des sévices sexuels à la pédophilie en passant par l’homophobie. Corsham, en enquêteur improvisé, blessé à la jambe de la bataille de Saratoga, s’y révèlera fort pugnace, parfois accompagné du fantôme de Tad qui l’a aimé et continue de lui parler.

    Quoi de plus adéquat, pour parler du commerce du bois d’ébène – expression soi-disant bienséante pour désigner la traite négrière – qu’un roman noir ? Laura Shepherd-Robinson s’impose en un seul ouvrage par la férocité de sa plume et la complexité de son intrigue, servant avec brio son aspect policier comme le devoir de mémoire qui l’accompagne.

    13/04/2022 à 08:04 El Marco (3432 votes, 7.2/10 de moyenne) 8