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130 votes

  • Money Shot

    Christa Faust

    8/10 La (très bonne) couverture aguicheuse de l'édition de poche risque d'en attirer l'un ou l'autre (à moins que, si vous êtes un homme en couple, vous craigniez que votre partenaire tombe dessus ;-) Croyez-moi (ou pas), le côté sexy et coquin du livre s'arrête presque là...
    Christa Faust connaît le milieu du porno, elle a elle-même été stripteaseuse, actrice, réalisatrice (d'après Wikipédia, faute de mieux). C'est donc en toute connaissance de cause qu'elle dresse ici le portrait d'Angel Dare, ex-actrice, qui n'a pas vraiment lâché le milieu, étant elle-même à la tête d'un agence de sulfureux modèles.
    Derrière les scènes de baisouille, au-delà des frotti-frotta auxquels se livrent acteurs membrés et actrices aux fortes poitrines, à l'appétit sexuel apparemment insatiable, Christa Faust nous révèle un dessous des cartes de nature à dégoûter tout spectateur en rut. Quoique...
    C'est avec violence, détermination, sans manquer d'humour, que nous voici baladés du coffre d'une voiture à un réseau d'exploitation de jeunes personnes, du bureau de la très sélect agence "Daring Angels" jusqu'à une boîte de striptease puante...
    L'auteure sait y faire pour happer son lecteur, pour l'accrocher à la lecture, pour l'interpeller sur les pratiques d'un milieu qui, sous l'apparence de propreté dans ses avatars les plus célèbres, ne cache encore souvent qu'une triste réalité. Et pourtant, une femme comme Angel Dare semble bien ne pas totalement vouloir quitter ses oripeaux ni les habits de la séduction.
    Un très bon roman noir!

    25/06/2018 à 07:19 4

  • Plutôt crever

    Caryl Férey

    6/10 J'ai apprécié les déplacements constants de perspective, les rebondissements, dans le cadre d'une Bretagne qui n'est autre que la terre natale de l'auteur. Un petit roman qui se laisse lire essentiellement pour son côté entraînant, voire nerveux! [...]

    17/12/2016 à 10:36 2

  • Zulu

    Caryl Férey

    8/10 Je suis littéralement tombé sous le charme de Zulu! Noir et très dur par moments. Excellemment documenté sur la situation en Afrique du sud après l'apartheid: les clans opposés alors n'ont pas encore dit leur dernier mot... À découvrir!

    24/07/2015 à 11:28 4

  • Le Rituel de l'ombre

    Eric Giacometti, Jacques Ravenne

    7/10 Un bien bon polar, qui met en scène Antoine Marcas, commissaire de police et franc-maçon. Une intrigue très correctement filée qui nous permet d'en savoir un peu plus sur l'univers souvent présenté comme mystérieux de la Franc-Maçonnerie!
    Je n'aurais aucune crainte à le recommander aux lecteurs qui apprécient l'ésotérisme et l'histoire des sociétés secrètes.

    20/03/2017 à 15:56 4

  • Meurtres pour rédemption

    Karine Giebel

    4/10 Attention, cela risque de piquer aux yeux de certain(e)s par ici. Mais que puis-je sinon donner mon réel ressenti? Ne pas me frapper, de grâce!

    On est à mon humble avis loin, très loin même, de la "bombe" littéraire à laquelle on veut nous faire croire! J'ai lu la totalité du roman (parce que je ne veux pas donner un avis sans avoir tout lu jusqu'à la dernière virgule!). J'ai pourtant entamé la lecture de MPR avec conviction, en me préparant à passer d'excellents moments au vu des tas de critiques plus dithyrambiques les unes que les autres. J'ai rapidement déchanté, bien malheureusement... À contrecœur, d'une certaine manière, car je n'aime pas trop donner des avis qui frisent avec le négatif.

    On a d'abord droit à 500 pages répétitives à souhait, une description pas suffisamment fine ni documentée de l'univers carcéral, des clichés, beaucoup de clichés. Enfin, trop pour moi. On a droit à une histoire d'amour fleur bleue. À un peu de violence par-ci par-là (rien de barbare pour les friands de polars et thrillers, c'est même assez soft / l'érotisme est uniquement suggéré, par ailleurs, peu de mots "crus", des descriptions "en soie"). À une héroïne qui n'a pas grand-chose à offrir (enfin, façon de parler). À des sentiments éculés, sans originalité à mes yeux. La deuxième partie reprend le schéma de "dépendance" de la première, et, à quelques scènes près, l'intrigue est tout de même capillotractée!

    S'il faut qu'un roman se lise vite et soit "prenant" pour en faire un bon bouquin, alors je remets mon tablier. Non, ce n'est pas ce que j'attends d'un polar/thriller/roman noir aujourd'hui. Je risque de m'attirer une huée d'indignés, je maintiens que: oui, ce bouquin peut se lire à tout allure (bien qu'il ne soit pas suffisamment rempli par des scènes "cliffhanger". Oui, il plaira parce qu'il est facile. Mais pour le lecteur que je suis, roman "facile" n'est pas nécessairement synonyme de bon roman. Il faut du fond, il faut de la plume, il faut un chouia d'originalité. De fond, MPR en manque cruellement (on est dans un imaginaire pas très construit et stéréotypé). Quant à la plume, certes, l'auteure sait écrire, mais je serais curieux d'établir des statistiques des champs lexicaux utilisés. Cela ne brille pas d'une richesse particulière. Sans être "mal" écrit non plus. D'originalité, , bof, là c'est subjectif, mais la cavale de Thomas Bishop dans Au-delà du mal m'avait nettement plus convaincu. Et il y avait du fond (et c'était il y a plus de 30 ans!).


    Bref... ne passez pas nécessairement votre chemin, faites-vous une idée de ce qu'il vaut. Assurément, il risque de ne pas faire la joie des lecteurs qui apprécient, comme c'est mon cas, des intrigues documentées, fictives mais crédibles, rocambolesques mais fortes, des sentiments complexes et des descriptions puissantes. Il continuera de ravir cependant un large public. Heureusement qu'il existe des telles voies d'entrée dans l'univers de la lecture, bien évidemment!

    20/01/2017 à 09:09 10

  • Germania

    Harald Gilbers

    9/10 [...]
    Quasi tout est excellent dans ce magnifique opus d’Harald Gilbers, que je ne peux que recommander tant aux passionnés de la 2e Guerre Mondiale qu’à ceux qui voudraient en savoir un peu plus, tout en passant de bonne heures de plaisir à tâtonner avec Oppenheimer à la recherche du tueur de ces dames et de ses raisons d’agir… Un excellent roman policier !

    31/03/2016 à 08:08 8

  • Les Fils d'Odin

    Harald Gilbers

    7/10 Nous restons à Berlin pour ce deuxième volet des "aventures" d'Oppenheimer. Le fond historique est toujours aussi bon que dans Germania. Je ne dévoilerai pas ici les éléments de l'enquête. Je tiens toutefois à signaler que le titre m'a trompé un chouia (ce qui n'enlève rien aux qualités du livre): nous ne sommes pas dans du polar ésotérique (lisez les excellents Giacometti et Ravenne (ou le moins bon Dan Brown) pour cela). Les fausses pistes sont légions et c'est un régal. J'ai toutefois pris un peu moins de plaisir que pour Germania ce qui explique ma note juste en-dessous. Un bon polar, ça fait du bien! Ecriture classique, rien de très neuf, mais ça fonctionne bien!
    J'ai été très surpris par la note de edgardav: certes il y a des coquilles dans le livre, mais non, ce n'est pas un torchon mal traduit selon mon. C'est presque faire injure au traducteur et j'en suis assez perplexe...

    23/03/2018 à 09:04 4

  • Le Bal des ardentes

    Ghislain Gilberti

    6/10 Le Bal des ardentes nous livre un récit brut, direct, sans détours, visuel... l'action prédomine, et l'auteur déroule son histoire dans une chronologie simple. Les personnages sont dépouillés, ce n'est manifestement pas l'analyse externe ni introspective qui intéresse le narrateur. Pas - ou vraiment très peu - de flash back. L'histoire de l'équipe de Barthélemy est donc présentée "à fleur de peau", à l'état brut, de sorte que toutes les scènes seraient parfaitement adaptables en téléfilm voire en courte série... et pourtant, tout cela fonctionne! Le lecteur, emporté par le rythme, se délecte des péripéties auxquelles nos flics sont confrontés. Certes, ce n'est pas du "grand" polar, mais l'auteur maîtrise son sujet, en particulier celui des armes et de leur manipulation (l'auteur a servi comme tireur d'élite dans l'armée).
    Bien que j'aie trouvé ce roman parfois "inégal" (on passe parfois d'une scène à l'autre sans assez de détours et détails à mon goût), ce dernier "fonctionne" très correctement et ravira les amateurs d'action. N'y cherchez aucune morale, aucune éthique, aucune "leçon", aucune enquête complexe, peu de "rebondissements". Nous sommes dans le registre du pur plaisir du polar, de la pure "jouissance" des faits et de la poursuite d'un psychopathe fou, et c'est cela fait la force du Bal des ardentes!

    24/09/2017 à 06:57 5

  • Le Festin du serpent

    Ghislain Gilberti

    6/10 Un assez bon polar, sans plus. Côté face: des recettes utilisées des milliers de fois (sur le plan de la narration notamment --> 2 intrigues qui finissent par se rejoindre), des personnages que j'ai malheureusement trouvés sans vrai relief, pas vraiment de réflexion d'arrière-fond, des longueurs et répétitions qui n'apportent pas grand-chose à mes yeux. Un DOA est quelques crans au-dessus de mon point de vue. Côté pile: une manière réaliste de lire une certaine actualité, une dénonciation de la bêtise humaine qui respecte la religion.

    04/10/2016 à 10:08 3

  • La Ville des morts

    Sara Gran

    7/10 Bilan: un sympathique roman à énigme! La privée Claire DeWitt, la plus grande détective du monde, résout ses enquêtes grâce à l'art divinatoire et aux leçons de Jacques Silette dans "Détection". Un portrait sombre de La Nouvelle Orléans après le traumatisme qui a fait suite au passage de l'ouragan Katrina. C'est une enquête, pas un thriller, pas un "page turner"! Si vous ne recherchez que le frisson, passez votre chemin... Si vous êtes curieux, et que vous recherchez de nouveaux thèmes dans le genre, il pourrait bien vous amuser, comme ce fut mon cas! Une manière originale de faire progresser une enquête et de lire les indices... Un "petit" coup de cœur pour le côté original. Sorti en poche ("Points") il y a quelques semaines à peine.

    07/02/2016 à 20:17 4

  • La Ligne Noire

    Jean-Christophe Grangé

    7/10 Un de mes préférés parmi les romans de Grangé! Certes, j'ai rapidement compris les ficelles de l'intrigue, mais l'écriture et l'atmosphère sont étouffantes à souhait! Certains passages portent à la réflexion (c'est un trait qui, pour le lecteur que je suis, distingue les "bons" romans des "moyens" ou "mauvais"), ce qui n'est pas un luxe dans un thriller de cette catégorie :-)

    03/02/2016 à 11:01 2

  • Le Vol des Cigognes

    Jean-Christophe Grangé

    6/10 Lu il y a deux ans déjà. En retrouvant quelques notes que j'avais écrites alors, et en me souvenant assez clairement de l'intrigue, j'en garde le souvenir d'un assez bon roman, qui m'a tenu en haleine (bien que j'aie deviné, malgré tout, rapidement, les tenants et aboutissants de l'affaire / rien de particulièrement complexe). Un roman qui m'a toutefois donné envie de lire d'autres Grangé.

    28/01/2016 à 11:39 2

  • Les Rivières Pourpres

    Jean-Christophe Grangé

    5/10 Les Rivière pourpres... un roman souvent "porté aux nues"... considéré comme "le meilleur Grangé"... et pourtant, là, non, la sauce n'a pas vraiment pris... On est en présence d'un roman policier, oui. D'une enquête qui avance au gré des indices que l'auteur sème au fur et à mesure, oui. Pas d'une enquête qui patine, pas d'une réflexion sur le mal, sur la souffrance, sur les tribulations des policiers. Rien de très original, à mon sens, dans l'écriture. Ce n'est assurément pas un thriller - rien ne m'a surpris dans la lecture, aucun "frisson". Alors, oui, je suis parfaitement conscient que mon sentiment est une exception au milieu d'un concert de louanges. J'ai fortement hésité à le classer "assez bon". Je le classe en "moyen" car rien ne m'a vraiment captivé, les indices sont "faciles", l'intrigue est tirée par les cheveux, et il m'a semblé dans la moyenne de ce qui se fait aujourd'hui. Je le répète: une déception pour moi qui recherche une certaine originalité. Ce n'est pas mauvais, mais ça n'est pas un coup de cœur.

    02/02/2016 à 07:52 1

  • Block 46

    Johana Gustawsson

    5/10 Déçu. Comme régulièrement ces derniers temps avec des nouveautés appréciées. Déçu car on frise la caricature, je ne me suis pas "régalé", rien d'original. Déçu car d'aucuns en avaient vanté la brillante description de l'univers des camps, mais on n'a là droit qu'à une description instrumentalisée. Déçu car les personnages manquent de reliefs, sont trop stéréotypés à mon goût. Le dénouement est prévisible à souhait (en tout cas en ce qui me concerne). Alors certes le projet de l'auteure est essentiel (voir ses remerciements en fin de volume). Il ne faut pas oublier, il faut continuer de faire mémoire. La manière n'est ici pas à la hauteur de ce que j'attendais... vraiment navré de devoir le dire ainsi.
    En définitive, je l'ai trouvé moyen (voire "assez moyen").
    J'en serai toutefois pour le second volet (Mör) que j'ai acheté à sa sortie (avant d'avoir lu le premier). On verra s'il me convainc plus...

    19/04/2017 à 10:10 6

  • Fatherland

    Robert Harris

    9/10 Un excellent polar, on baigne dans l'histoire des années 39 à 64, dans une Allemagne qui aurait vaincu! Un u-chronie rondement menée, hautement recommandable!

    26/10/2016 à 07:26 7

  • Poulets grillés

    Sophie Hénaff

    8/10 Sophie Hénaff a réussi à mon sens le pari audacieux de mettre une nouvelle fois à l’avant-plan une brigade de flics pour le moins originaux, avec humour, tout en maitrisant à merveille l’art de la narration. Une lecture très rafraichissante, très agréable, et «vraiment» policière.

    19/04/2016 à 10:39 4

  • 220 volts

    Joseph Incardona

    7/10 En quelques 180 pages, Joseph Incardona signe un roman percutant, qui va droit au but, et sans raccourcis pourtant! J'adore ce genre de récits qui mettent en scène un écrivain au bord de la crise de nerfs, victime du syndrome de la page blanche. À cette difficulté majeure pour un homme ivre de son succès s'ajoute une relation de couple tumultueuse, où le sexe brut sert de voie d'issue aux époux. Mais le sexe ne suffit pas à reconstruire un amour. Et quand on est auteur de polars, il faut avoir la tête sur les épaules et parvenir à se distancer de ses sombres héros ou autres personnages sans scrupules.

    220 Volts est un petit roman... survolté! Rempli d'un certain humour noir (qui ne plait pas nécessairement à tous). Un vrai tour de force, qui nous fait voyager dans le côté obscur d'un écrivain en mal d'inspiration! À lire et à découvrir, en une petite soirée.

    23/01/2017 à 10:12 2

  • Derrière les panneaux il y a des hommes

    Joseph Incardona

    8/10 Il est assez difficile pour moi de "commenter" ma lecture sans spoiler... aussi, je me contenterai ici de souligner la qualité de la narration, le style de l'auteur qui m'a beaucoup plu, les "arrêts sur image" dont Incardona est capable! Il n'est pas fréquent (c'est subjectif!) de lire du polar/thriller "bien écrit". Ici, c'est le cas, l'écriture m'a semblé originale, agréable, un peu à l'écart des poncifs du genre. Le suspense est quasi "métaphysique", l'atmosphère est "noire", pas d'issue, pas de "héros", et pourtant, de nombreuses "leçons" à assimiler et à digérer! Pour l'anecdote, le Grand Prix de Littérature Policière 2015 rayon francophone me semble bien mérité (et je dois avouer que je comprends bien mieux ce choix du jury que le choix de l'an passé...). Bref, je n'hésite aucunement à recommander chaudement la découverte de cet excellent polar/thriller!

    06/01/2016 à 12:11 6

  • L'Homme du lac

    Arnaldur Indridason

    8/10 Un excellent Indridason, sur une toile de fond historique extrêmement captivante, simple - mais pas simpliste.

    03/11/2015 à 17:19 2

  • Le Duel

    Arnaldur Indridason

    8/10 J'ai avant tout voulu découvrir ce roman parce que je suis moi-même joueur d'échecs, et que le match Fischer-Spassky est un événement mythique dans l'histoire du jeu. Je voulais comprendre ce qu'un romancier pouvait faire de cette histoire. Et je n'ai pas été déçu. Bien sûr, les échecs ne sont pas au centre de l'intrigue, mais la documentation d'Indridason est assez complète, et l'intrigue n'est pas à mille lieus de l'ambiance plombée du "Match du siècle", qui se déroulait dans le contexte tendu de la Guerre Froide, entre le champion russe et le prodige américain. Je regrette les erreurs de traduction relatives au jeu d'échecs - le traducteur aurait pu se renseigner, et apprendre que "move" se traduit par "coup", "Queen" par "Dame", etc... - mais sur le fond de l'intrigue, on apprend beaucoup sur le passé de Briem, on ne se perd pas dans des détails hors-propos, on est "happé" par l'enquête. Du grand art.

    29/07/2015 à 08:41 5