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Le Noël d'Hercule Poirot
8/10 Des ingrédients classiques : un patriarche (Simon Laurence) honni mais dont le magot fait rêver une famille où tous semblent se détester, se jalouser puis un meurtre en chambre close (particulièrement sanglant, ce qui est assez rare chez A. Christie) et enfin un Hercule Poirot convié "à la fête", qui va questionner chacun des protagonistes puis faire travailler ses "petites cellules grises" avant de nous donner le nom du coupable.
Du classique donc mais ça fonctionne toujours aussi bien.
Surtout, la version audio que j'ai écoutée, adaptation "par" le studio 105 de la Maison de la Radio sur France Culture est une belle réussite : la victime est jouée par Jean-Marie Winling, une voix particulièrement reconnaissable et qui colle bien au personnage de Simon Laurence, des effets sonores bien sentis (le passage sur le meurtre est limite flippant !) et des acteurs qui jouent tous bien. Très plaisant.20/12/2018 à 22:52 4
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Que le diable soit avec nous
5/10 Tout d'abord merci aux éditions Denoël et à Polars Pourpres pour avoir organisé un passe-livre qui m'a permis de découvrir ce roman.
Je rejoins l'avis de Jackbauer, point de frissons non plus pour ma part, juste un sentiment de "tout ça pour ça" et c'est dommage car oui les ingrédients étaient les bons mais le suspense est poussif et les scènes redondantes. Idem quant aux questions restées sans réponses...
Restera juste l'image de ce pauvre Steve, inutilement malmené je trouve, sans que cela apporte grand chose à l'intrigue.
Une galerie de personnages têtes à claques, caricaturaux parfois, qu'on a envie de secouer pour leur faire ouvrir les yeux sur ce que subit ce pauvre Steve.
Bref, plutôt emballé par le début, mais une déception au final.20/12/2018 à 18:55 6
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Scène de crime
Ed Brubaker, Michael Lark, Sean Phillips
6/10 Deux enquêtes dans cette BD, l'une concernant une fille disparue à San Francisco, retrouvée finalement dans un motel après être passée par une secte... avant d'être froidement abattue. Le personnage principal Jack Herriman, détective privé, va tenter de comprendre cet assassinat.
La deuxième enquête, bien plus courte, se déroule à Chicago et ne fait que quelques planches. C'est cette fois sur les traces d'un fugitif que Jack Herriman va se lancer.
Si ce dernier est plutôt attachant, j'ai trouvé les intrigues plutôt classiques et je n'ai pas apprécié le trait des dessinateurs. Bref, une petite déception.09/12/2018 à 22:26 2
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Polar, le grand panorama de la littérature noire
Mikael Demets, Clémentine Thiebault
8/10 Voilà un ouvrage qui allie « beau livre » et « documentaire » à la fois.
Ce « grand panorama » brasse large, avec pas moins de 17 chapitres, des « racines du mal » au « polar en bande dessinée », en passant par l’histoire de certaines collections mythiques (Le Masque, La Série Noire, Rivages/Noir etc…), par des entrées thématiques (le fantastique, les faits divers, la justice, la prison, le polar historique, l’espionnage, la guerre, les femmes, le sexe, le racisme, le capitalisme, la ville/la nature…).
Chaque chapitre est construit de façon identique ou presque : un article introductif au thème, un focus, un portrait d’un auteur, une interview, un « cliché », le tout joliment illustré, texte aéré, belle présentation.
Bien sûr on trouvera toujours à redire sur l’absence de tel ou tel auteur mais comme indiqué dans le titre, il s’agit d’un panorama, non d’un dictionnaire exhaustif.
Bref, une lecture plaisante, de nombreuses références qui donnent envie de lire ou relire tel ou tel auteur, un bel ouvrage pour les amoureux du polar comme pour celles et ceux qui veulent découvrir le genre.08/12/2018 à 11:35 4
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Une brève histoire du roman noir
8/10 Histoire (forcément) subjective, résumée en 8 chapitres + une nouvelle, des origines (l’Oedipe de Sophocle) à l'installation durable du roman noir dans le paysage littéraire en passant par différentes catégories d'auteurs (les "aiguilleurs" comme Cain, les "forcenés" comme Simenon, les "pessimistes" comme Goodis, J. Thompson, Horace McCoy...), cette brève histoire, par son ton, par son (finalement) assez vaste panorama en si peu de pages (130) vaut le détour.
L'auteur a eu la bonne idée de glisser en fin d'ouvrage une bibliographie de tous les ouvrages abordés, permettant ainsi de prolonger notre lecture.
Bref, une lecture plaisante et qui donne envie de lire les romans et les auteurs évoqués par JB Pouy.06/12/2018 à 11:09 5
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Goodis, la vie en noir et blanc
8/10 En 1982, Philippe Garnier se lance, un peu à reculons, sur les traces de David Goodis, obscur auteur américain, semi-inconnu au pays de l’oncle Sam (nul n’est prophète…) mais plébiscité en France où il fut notamment publié dans la mythique Série Noire (époque Marcel Duhamel) et adapté au cinéma par de grands réalisateurs comme François Truffaud avec Tirez sur le pianiste (1960), avec Charles Aznavour dans le rôle principal.
Loin d’être une hagiographie (Garnier semblant avoir peu d’admiration pour Goodis, évoquant un « tâcheron » p. 218), Goodis, la vie en noir et blanc n’est pas non plus une biographie mais davantage une enquête.
Une enquête qui ne respecte pas la chronologie de la vie de Goodis mais se construit au gré des rencontres de Ph. Garnier lors de son voyage aux Etats-Unis sur les traces de Goodis.
Garnier n’hésite pas à donner régulièrement son avis sur l’œuvre de l’américain et ses (nombreuses) adaptations au cinéma, ce qui donne une certaine dynamique au récit.
Et ce qui ressort de cette enquête, c’est d’abord la grande difficulté à cerner David Goodis, à savoir qui il était. Loin de la « légende » qui a traversé l’Atlantique, D. Goodis semble, sous la plume (très appréciable au passage) de Garnier, très banal, effacé.
Mais surtout insaisissable.
Ainsi très peu de personnes se souviennent de lui à Hollywood (où il a pourtant travaillé de 1946 à 1948). Difficulté à le cerner non seulement parce que l’homme est finalement quelconque (même si son ami Paul Wendhos évoque un homme « excentrique et caméléon ») mais aussi parce que les témoins vivants de cette époque sont peu nombreux.
Par exemple, Ruth Wendhos (épouse du réalisateur Paul Wendhos) « connaissait Goodis mieux que personne » (p. 55). Hélas celle-ci est morte d’un cancer quelques années avant les recherches de Ph. Garnier.
On a le sentiment, au fil de la lecture, que Garnier (et je pense qu’il a eu ce sentiment également) arrivait toujours trop tard et que son enquête aurait été plus aboutie, fructueuse s’il l’avait réalisé 10 ans auparavant.
On apprend, tout de même, plusieurs choses intéressantes sur David Goodis.
Sur sa famille : Goodis est né dans une famille juive américaine à Philadelphie et il a un frère qui souffre de schizophrénie (élément qui prendra notamment de l’importance après la mort de ses parents).
Sur l’écriture : il a écrit beaucoup pour des pulp à ses débuts (surtout des histoires de pilotes de chasse) avant de connaître le succès très jeune grâce à ses premiers romans, puisque Goodis, à 30 ans à peine, voit ses romans adaptés à Hollywood.
On apprend aussi que dans une société américaine encore frappée en de nombreux endroits par la ségrégation raciale, Goodis affirme sa détestation du racisme et des racistes, mais cache paradoxalement sa fascination pour les « femmes noires bien en chair » qu’il fréquente tard la nuit dans certains quartiers chauds de « Philly ».
Cette valeur-là (l’antiracisme) est sincère mais on peut se demander, à certains moments, si Goodis n’est pas en fait un « imposteur » (p. 167), un homme sensible (les passages sur la mort de ses parents le confirment) qui se cache derrière un masque fade face au plus grand nombre mais qui peut se montrer, avec ses (rares) proches amis, volontiers mythomane, s’inventant mille vie, homme à l’imagination débordante et habitué des rodomontades.
Fade, effacé pour les uns, excentrique, mythomane, blagueur pour les autres… Oui, décidément, David Goodis est insaisissable.
Au-delà de ces (trop maigres) informations sur l’auteur, reste de l’enquête un tableau peu reluisant du cinéma hollywoodien des années 40 à 60.
En bref, Goodis, la vie en noir et blanc est une enquête (plus qu’une biographie) très plaisante à suivre sur David Goodis, auteur américain des années 1940 à 1960, publié à la Série Noire. En résulte un portrait un peu flou d’un auteur attaché à sa ville Philadelphie (loin des strass et paillettes de la côte ouest) dont on ne sait, finalement et malgré 250 pages d’enquête, que peu de choses nous amenant à ressentir, comme l’auteur, une frustration de ne pas en avoir appris autant qu’espéré.24/11/2018 à 14:35 5
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Un Traître à notre goût
3/10 Totalement d'accord avec l'avis de Gamille67. Ce roman fut d'un ennui... j'ajoute à la liste des défauts évoqués ci-dessous, celui, majeur, d'une construction alambiquée et malhabile.
La bonne interprétation de Didier Weill (j'ai beaucoup aimé son Dima) n'y changea rien, ce fut un soulagement de pouvoir passer à autre chose.
Le message de l'auteur est vraiment trop dilué dans des digressions et des détails sans fin, qui ralentissent le rythme tandis que la construction perd d'emblée le lecteur et il m'a fallu un bon tiers pour comprendre où Le Carré voulait en venir.
Bref, premier contact décevant avec l'auteur.23/11/2018 à 17:33 5
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Fête Fatale
7/10 Avant toute chose, ne lisez pas le résumé du livre, car il dévoile les trois quarts de l'intrigue !!! Quel dommage car, effectivement, trop peu de surprises dans ce roman, hélas éventées en quelques lignes sur la 4e de couv'...
Un résumé sans trop de spoiler aurait pu ressembler à cela : "Samantha Shaw s'est marié il y a quelques mois avec Marty, un homme d'affaires aux nombreuses qualités. Pour son 40e anniversaire, elle souhaite une fête grandiose, à la hauteur de l'amour qu'ils se portent l'un pour l'autre. Mais lorsqu'elle se penche sur le passé de son homme pour agrémenter l'anniversaire de souvenirs heureux, ce qu'elle découvre la plonge dans une incompréhension croissante. Marty est-il réellement l'homme qu'il prétend être ?". Bon, c'est court certes, ça casse pas trois pattes à un canard mais au moins on ne dévoile pas 150 pages sur 200 !
Malgré ce gros point noir, j'ai apprécié le récit de William Katz. Car il y a quand même du suspense, notamment au moment de la fameuse fête, et l'on partage la peine de cette pauvre Samantha. La construction est habile et il m'est arrivé de douter malgré tout à deux reprises... L'ultime pirouette de l'auteur est cependant prévisible, celui-ci ayant laissé un indice de taille au cœur du récit.
Bref, un texte plutôt agréable à lire qui n'a pas trop vieilli je trouve. Mais la réédition de 2012 aurait dû s'accompagner d'une 4e de couv' moins bavarde !!!04/11/2018 à 21:48 4
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Mississipi blues
9/10 Nous sommes en 1974 à Black Bayou, Mississippi. 2200 âmes. Particularité : être la seule ville entièrement noire des Etats-Unis et ce volontairement.
On se tient à l'écart des Blancs parce qu'ils sont synonymes de maux (en mots, cela donne : Ku Klux Klan, racisme, ségrégation).
La ville est tenue par Lionel Jackson, le maire, dont la famille a créé Black Blayou. La vie y est tranquille à l'écart des "dragons" (comprendre les Blancs).
Mais voilà, la violence se déchaîne sur la ville. Elle a pris les traits du "père Bonnet", l'équivalent du père Fouettard. Sauf qu'elle ne joue pas qu'avec la peur des enfants. Le père Bonnet (The Bonnet Man, titre original) est sanguinaire, cruel, il s'acharne à coups de haches. Les victimes ? Des personnes isolées, sans défense.
Et un seul témoin, un gamin traumatisé par l'assassinat sauvage de son oncle auquel il a assisté.
Alors Black Bayou accepte l'impensable : faire appel à un Blanc pour arrêter le massacre.
Et c'est ainsi que débarque Brendan Cassidy, flic à New York mais surtout ami du maire depuis un passage commun à l'armée.
Dire que j'ai aimé ce roman noir est un euphémisme. On emprunte les pas de Brendan Cassidy et on découvre, avec ses yeux, la vie à Black Bayou. L'homme n'est pas un ange, il a lui aussi ses préjugés racistes mais son amitié avec le maire lui permet d'aller jusqu'au bout de sa mission. Son arrivée ne coïncide pas avec la fin des meurtres et l'on s'interroge, au fil des pages, sur l'identité du père Bonnet ; on soupçonne un tel, puis un tel, sans jamais arriver à deviner avec certitude. La fin est d'ailleurs particulièrement prenante, mais je n'en dis pas plus. Toute cette galerie de personnage (Brendan, le maire, la famille du maire, les conseillers municipaux, les flics etc...) est très réussie, tout comme l'atmosphère qui se dégage de ce "bout du monde" pour reprendre une expression d'un des personnages.
Bref, un très bon et très beau roman que ce Mississipi Blues, que je garderai assurément en tête pendant longtemps.04/11/2018 à 16:12 5
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Le retour d’Ataï
8/10 Didier Daeninckx reprend le personnage de Gocéné, découvert dans Cannibale, pour, 70 ans plus tard, partir sur les traces d'un crâne kanak, celui du chef révolté Ataï, vendu aux enchères à Paris. Gocéné n'a pas remis les pieds en métropole depuis l'Exposition coloniale de 1931. Son voyage fait remonter ses souvenirs à la surface (je conseille de lire Cannibale avant Le Retour d'Ataï d'ailleurs) et l'on suit l'histoire de ce crâne dans les méandres de l'histoire coloniale française.
Encore une page peu glorieuse de notre histoire que l'auteur engagé à su sortir de l'ombre car si Le Retour d'Ataï est un roman, il s'appuie sur une histoire vraie.
C'est d'ailleurs l'abnégation de l'écrivain qui a permis, en 2011 (soit 9 ans après le roman et 23 ans après la promesse de la France de rendre le crâne à la Nouvelle-Calédonie), de remettre la main sur le fameux crâne, présent dans les réserves du Musée de l'homme. C'est chose faite en 2014 avec le retour officiel du crâne d'Ataï sur son île natale.31/10/2018 à 12:11 5
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Le Lys rouge
8/10 Une belle surprise ! Alors que je m'attendais à un truc guimauve parsemé de scènes érotiques, j'ai lu un très bon thriller, avec une intrigue habile, des rebondissements qui relancent sans cesse l'intérêt du lecteur et des personnages intéressants, bien que manichéens. Cela reste un "Harlequin", donc il y a bien les fameuses scènes mais elles ne sont pas trop nombreuses, elles arrivent après 200 pages et elles ne ralentissent pas trop le rythme du roman (20 pages environ sur plus de 500).
L'écriture n'est pas sensationnelle, ni la traduction (quelques tournures de phrases un peu étranges), mais l'histoire contée par Karen Rose est palpitante.
Ou comment Tess Ciccotelli, brillante psychiatre à Chicago, voit plusieurs de ses patients se suicider. Pire, tout semble la désigner comme étant responsable de ces morts. Au fur et à mesure qu'on avance, on mesure l'immense piège tendue à la jeune femme et les morts s'accumulent autour d'elle... La manipulation orchestrée dans l'ombre est machiavélique !
Bref, une bonne surprise pour mon premier Harlequin, à voir si je réitère l'expérience, peut-être avec un(e) autre auteur(e).30/10/2018 à 10:59 4
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La Blonde au coin de la rue
7/10 Philadelphie, 1936. Ralph, trente ans, vit chez ses parents. Sous le toit familial, on trouve aussi deux soeurs qui s'échinent au travail, comme le père.
Ralph, lui, est chômeur. Comme tant d'autres jeunes hommes dans la ville, dans le pays, dans le monde.
Alors il traîne, avec ses amis, Georges, Ken qui compose des mélodies et rêve de Floride où il espère percer dans la musique. Il y a aussi Dingo, dont on peut douter de la santé mentale... Et puis il y a Lenore, mariée à Clarence, le frère de Dingo. Une femme insatisfaite, dont la sœur malade sert de prétexte à une infidélité quasi maladive. Elle est "la blonde au coin de la rue".
Ralph, bel homme fan de boxe et qui manie les poings avec dextérité (la scène du métro ou celle de l'usine !), semble alors une proie de choix pour la femme fatale...
La Blonde au coin de la rue c'est effectivement "un constat désespéré sur la jeunesse de l'époque" comme écrit sur la 4e de couverture. Mais c'est aussi une ambiance, des scènes en apparence banale mais qui restent bizarrement en mémoire... Pas étonnant alors de voir Goodis autant adapté au cinéma, tant le style est cinématographique (l'auteur a d'ailleurs travaillé pour Hollywood, une expérience plus que mitigée).23/10/2018 à 19:54 5
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Le Crime de l'Orient-Express
7/10 Ce classique de la littérature policière est souvent considéré comme un des 3-4 meilleurs de l'illustre Anglaise. Ce n'est pas forcément mon avis, j'ai largement préféré Dix Petits Nègres, Le Vallon ou encore A.B.C. contre Poirot. J'ai trouvé que le texte n'avait pas très bien vieilli, et même s'il faut le remettre dans son contexte (années 1930), le racisme ordinaire des personnages (Poirot compris) et par là même de son auteure, agace.
Chaque personnage a un caractère hérité de son lieu géographique, pire de sa "race": l'Anglais est nécessairement flegmatique, l'Italien volubile, voleur et potentiel assassin au couteau (forcément...), les Américains sont excités etc, etc... Et comme ces pseudos caractéristiques interviennent dans l'enquête de Poirot ("ce meurtre ne peut être l’œuvre d'un Anglais mais plutôt d'un Latin, vu que la victime est morte de douze coups de couteau"...), ça en devient énervant. Du coup, même si le récit reste plaisant à suivre, ces références qui reviennent plus ou moins régulièrement font tiquer et lassent.
Et c'est au final davantage ce que je retiendrais de ce roman, ce qui est bien dommage car une fois de plus la construction de l'enquête, l'intrigue elle-même sont fort habiles. Si on arrive à faire fi de ces références gênantes (ce que je n'ai pas su faire), alors on a là, incontestablement, un bon whodunit.21/10/2018 à 12:29 4
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Le temps est assassin
7/10 Un peu moins "charmé" par cet opus de Michel Bussi, on navigue comme toujours entre présent et passé, on suspecte beaucoup de monde en sachant qu'un twist ending va nous avoir, forcément... La recette lasse un peu à mon goût, même si, il faut l'avouer, les révélations finales sont "scotchantes". La lecture (livre audio) de Julie Basecqz est réussie et colle bien au récit. Pas dans mon top 3 de l'auteur.
21/10/2018 à 12:17 5
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La Capture du tigre par les oreilles
7/10 Une contrainte littéraire dont on s'amuse à "vérifier" le résultat et une histoire certes pas inoubliable mais plutôt drôle, qui mélange conflit social et absurde (la fameuse scène de la capture). L'anecdote sur les enfants bagnards est intéressante.
Bref, un petit texte réussi et qui remplit à merveille sa raison d'être (je l'ai d'ailleurs lu dans un train).18/10/2018 à 16:57 3
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Retour à Malaveil
9/10 Très belle et triste histoire, à l'atmosphère tantôt chaleureuse tantôt oppressante dans ce beau coin du Gard.
L'histoire d'un innocent, Noël, injustement condamné et qui revient sur sa terre natale, terre du prétendu crime qu'il est sensé avoir commis. Les racines de l'accusation sont profondément plongées dans un passé sombre, comme les années de guerre...
La tension qui habite Noël est adoucie par l'apparent calme qu'il tend à voir aux autres, masque cachant de sombres desseins... Adoucie également par la bienveillance de Coco, le cafetier, personnage sympathique, empathique, comme un père que Pivolo n'est pas.
C'est bien écrit, admirablement bien construit et la fin est une belle claque.
Vraiment une très belle découverte que je conseille chaudement. Une histoire et un texte qui ont, en outre, bien vieillis.03/10/2018 à 14:46 3
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Demain j'arrête !
3/10 Commençons par le positif : Gilles Legardinier a construit habilement son récit, en plaçant différentes pièces de puzzle tout au long de son récit qui s'emboîtent parfaitement (quoique hâtivement dans le dernier chapitre) à la fin de celui-ci. Voilà.
Pour le reste, ce fut d'un ennui... J'ai failli prendre au mot l'auteur et son titre à plus d'une reprise. Mais je me suis accroché bien que consterné par tant de niaiseries. Pourquoi consterné ? Pour la simple (et bonne ?) raison que son héroïne est pathétique et si peu crédible. Comment peut-on, à presque trente ans, s'accrocher comme une ado attardée à un type dont seul le nom sur une boîte aux lettres nous intrigue ("Ricardo Patatras", tout un programme...). Sa quête n'est pas drôle, elle est ridicule. Tout comme certains passages du roman, exemple p. 69 "Je garde les photos de mes voyages au mur, mais je range mon nounours à l'abri des regards. Il s'appelle Toufoufou. Je lui fais un bisou, je lui demande pardon mais il va passer son samedi dans mon tiroir à sous-vêtements". Non, non cela ne sort pas de la bouche d'une ado mais bien de notre héroïne de 27 ans... Autre passage (p.17) : "Ma copine Sophie dit toujours qu'il n'y a que les mauvais garçons pour avoir de belles fesses, et Didier en avait de magnifiques". Voilà, voilà...
Je me plains mais en même temps, la quatrième de couv' aurait dû me mettre la puce à l'oreille puisque sur l'édition Pocket, il y ait écrit "Un succès surprise...", (tu m'étonnes !) une formule plus que maladroite mais qui après lecture se comprend mieux...
Bon, j'arrête là sinon je vais me faire traiter de vilain cynique (comme l'évoque l'auteur dans ses remerciements). Les histoires d'amour dans les romans ne me posent aucun souci, encore faut-il que j'y crois. Et là, je n'y ai pas cru une seule seconde.30/09/2018 à 21:54 6
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Mort d'une Héroïne Rouge
8/10 Premier contact avec cet auteur et belle découverte au final.
Qiu Xiaolong nous amène dans le Shanghai du début des années 90, dans une Chine en pleine mutation bien que toujours marquée par le poids écrasant du Parti, par une corruption omniprésente, et une pollution étouffante. Les passages sur le passé de la Chine sont passionnants (notamment ceux qui touchent la Révolution culturelle voulue par Mao et ses désastreuses conséquences).
Teinté d'humour et d'une bonne (et belle) dose de poésie, le texte de près de 500 pages (format poche) se lit avec plaisir, curiosité (tant pour connaître le dénouement de l'intrigue que pour en apprendre plus sur cette Chine-là) et parfois gourmandise (nombreuses références culinaires).
L'inspecteur principal Chen est un policier original, à la fois poète et flic bien en vu (soutenu par certains caciques du Parti). Cette double étiquette, ce mélange surprenant est un véritable atout (l'auteur est lui-même poète) et me donne envie de poursuivre l'aventure à ses côtés dans les autres titres de la série.26/09/2018 à 10:55 6
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L'enfant aux cailloux
9/10 Un bijou de suspense et un vrai fond qui amène le lecteur à réfléchir à un thème difficile mais excellemment traité ici.
Quand le fond et la forme se conjuguent aussi brillamment, je ne peux qu'applaudir. C'est très habilement construit, ça se lit comme un page-turner avec l'envie chevillée à l'esprit de savoir à tout prix (est-elle folle ou non ?).
Pas prêt d'oublier Elsa Préau, bravo Mme Loubière pour cet excellent roman, pétri d'humanité !26/09/2018 à 10:46 7
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Le Géant inachevé
6/10 Si j'ai apprécié le cheminement de l'enquête dont il est difficile d'imaginer l'issue au moment du meurtre de Laurence Cappel, cette même résolution est finalement assez classique du genre. Le décor du Nord, l'ambiance du carnaval d'Hazebrouck ne sont peut-être pas assez exploités à mon goût.
Rien de déplaisant dans ma lecture, mais je ne me suis guère passionné non plus. L'inspecteur Cadin, s'il est sympathique, manque de profondeur pour susciter davantage. Je ne suis pas sûr de garder longtemps en mémoire cette histoire.
Bref, un peu déçu de ce Daeninckx (une fois n'est pas coutume).26/09/2018 à 10:41 7