1855 votes
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Le Rituel
6/10 J'attendais beaucoup de ce thriller horrifique dont la 4e de couv' rappelait un peu "Le projet Blair Witch". Et les 250 premières pages sont très bonnes, plongé dans ce cauchemar au milieu de quatre "amis" dont les conditions de (sur)vie se dégradent au même rythme que leurs relations. C'est prenant et un brin flippant. Les interactions entre les personnages sont crédibles et pertinentes.
Et puis les 200 dernières pages... où l'on tombe dans un truc à la fois peu crédible, presque risible et nullement terrifiant, à base de mythologie nordique et de black metal (si, si !) et un schéma répétitif qui m'a furieusement donné envie de finir rapidement le livre. Seules les 40 dernières pages relèvent un peu cette deuxième partie ratée à mes yeux. Dommage, car la première partie était vraiment très réussie.
Au final un roman inégal, à la première partie réussie et à la deuxième ratée. Nul doute cependant que me resteront en tête des images fortes pendant longtemps.15/02/2020 à 11:58 3
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Indésirable
8/10 Une ambiance poisseuse dans ce roman où passé et présent s'entremêlent. On navigue entre l'année 1974 et aujourd'hui. Le quotidien des enfants délinquants du foyer de Krokur est dur, fait de travaux manuels pénibles, de sermons religieux, de privations et d'isolement, le couple gérant le foyer interceptant le courrier qui leur est destiné. De nos jours à Reykjavík, Odinn, seul avec sa fille depuis la mort accidentelle de sa femme, enquête sur ce foyer pour savoir si certains anciens pensionnaires ont droit à une compensation financière, comme pour ceux du foyer Breidavik (affaire réelle qui a éclaté en 2007 après la découverte de maltraitances et abus sexuels dans ce foyer entre 1953 et 1979; au passage les notes de bas de page de la traductrice sont toujours pertinentes et bienvenues).
On ressent le poids qui accable chacun des personnages, poids qui ne cesse de s'alourdir au fil des pages et qui contribue grandement à cette ambiance qui met parfois mal à l'aise. Certains phénomènes inexpliqués (que l'on retrouve dans d'autres romans de l'auteure) contribuent aussi à ce malaise ambiant.
Les révélations finales et le tout dernier paragraphe laissent le lecteur pantois. Yrsa Sigurdardottir est décidément une auteure islandaise de talent.12/02/2020 à 12:23 6
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Rêves de frontière
6/10 Un très court roman ou une novella qui m'a permis de découvrir ce personnage plutôt sympathique d'Hector Belascoaran Shayne, un privé borgne. Ici il quitte Mexico pour le nord et la frontière américaine. Un Mexique différent, où les trafics en tout genre (prostitution, drogue...) sont monnaie courante. Le format trop court ne permet pas de s'immerger vraiment dans ce Mexique-là et j'ai regretté qu'il n'y ait pas de notes de bas de page de la part du traducteur pour éclairer le lecteur sur des références propres à la culture mexicaine où à l'actualité de l'époque (le livre date de 1990). L'humour noir est dosé à bon escient et appréciable.
La fin est un peu too much et l'ex-amie star de cinéma trop insaisissable à mon goût. Mais ce ne fut pas une lecture déplaisante, je retenterais peut-être l'expérience avec cet auteur et un autre titre de la série.09/02/2020 à 19:18 2
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L'Echo des Morts
9/10 Un magnifique roman qui m'a envoûté, j'ai été très touché par la détresse de ce père de famille qui doit affronter une nouvelle vie seul, alors même que celle-ci a été construite à deux... Seul avec ces deux enfants, vis-à-vis desquels il doit tenir le coup, encore déchiré par le décès de sa femme dont il cache d'ailleurs la réalité à ses enfants... Touché mais aussi immergé comme rarement dans l'ambiance feutrée, aoutée de cette île d'Oland sous la neige. L'intrigue n'est pas en reste ; elle nous plonge dans le passé de l'île, et Gerlof Davidsson, sa mémoire, aide grandement les différents protagonistes à avancer, dans leur vie comme dans l'enquête. Un personnage très attachant, qu'il me plaira de retrouver comme la plume de l'auteur, dans le troisième roman de la série.
Un roman subtil, émouvant, envoûtant, un coup de coeur.26/01/2020 à 11:19 8
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À perdre haleine
3/10 J'ai ressenti de l'agacement lors de ma lecture et j'ai été pressé de la terminer pour pouvoir enfin passer à autre chose.
La raison principale est l'héroïne : égoïste, égocentrique, inconséquente, superficielle, xénophobe sur les bords (je cite : "les Américains tapageurs, les Scandinaves décontractés, les Français irascibles, les Slaves solennels" p. 177, bonjour l’essentialisation ! ou encore, plus loin, p. 179 "Ignorant la horde de jeunes Maghrébins qui tentent de me refourguer des portes-clés..." et que dire de sa description de Barbès p. 181...). Horripilante, exécrable, il m'a été impossible de m'attacher un tant soit peu à elle. Ajoutons qu'elle a des réactions incompréhensibles, du genre continuer à pratiquer son footing matinal dans le même parc, sous prétexte qu'elle se sent attirée par le lieu alors même que s'y produisent des viols à répétition... comme si elle ne pouvait aller courir ailleurs... Son attitude vis-à-vis de la gent masculine est par ailleurs ridicule (pour la faire simple, elle saute sur tout ce qui bouge).
Le schéma narratif est hyper répétitif, l'auteure décrit je ne sais combien de fois la même journée : madame fait son footing, va au taf la journée (taf qui consiste essentiellement à lire et à répondre à des mails et assister à des réunions... passionnant) et a même une "dog-sitter" (si, si !!) pour sortir sa chienne Wispa, et rentre le soir...
Et comme si tout cela ne suffisait pas, on a droit à une référence aux marques toutes les 5 pages (l'auteure a signé des contrats ou quoi ?!).
Bref, j'ai pris ce livre à la bibliothèque attiré par la 4e de couv' (qui, soit dit en passant, dévoile plus de la moitié du roman...) et bien je le regrette amèrement !24/01/2020 à 21:33 4
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Les Cicatrices de la nuit
5/10 Beaucoup d'ennui à la lecture de ce "Prix du Quai des Orfèvres". Des personnages peu consistants, une intrigue classique, prévisible, des dialogues plats, une écriture quelconque... Mais en revanche un titre parfaitement calibré pour le prix, avec pas moins de 38 notes de bas de page pour expliquer "l'argot policier" et autres acronymes propres à ce milieu, démontrant au jury que l'auteur sait de quoi il parle (normal, il est du métier).
Déçu par mon achat, appâté par une belle couv' (savent y faire les éditions Fayard, il faut le reconnaître). J'ai toujours du mal à comprendre que les lauréats du prix tirent souvent à plus de 100 000 exemplaires quand tant d'excellents auteurs peinent à vendre quelques milliers de leurs excellents romans...18/01/2020 à 11:26 8
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Maigret se fâche
8/10 Maigret, à la retraite depuis deux ans, paisiblement installé dans sa maison de Meung-sur-Loire en compagnie de Mme Maigret, va s'embarquer dans une enquête presque contre son gré, le conduisant à Orsenne dans une famille de la haute bourgeoisie. Une jeune fille vient d'y perdre la vie et sa grand-mère, Mme Amorelle, doute du caractère accidentel de sa mort, appelant manu militari Maigret à la rescousse pour faire toute la lumière sur ce drame.
Sur place, Maigret retrouve une tête qu'il connaît, celle d'Ernest Malik qu'il a côtoyé adolescent au lycée de Moulins et qui déjà lui faisait mauvaise impression. Le jeune homme de jadis appelé à l'époque "Le Percepteur" en référence au métier de son père était un ambitieux et semble des décennies plus tard avoir particulièrement bien réussi. Mais cette réussite ne cache-t-elle pas quelque chose ? Sa nièce est-elle bien morte de manière accidentelle ? Et pourquoi le cadet de Malik est-il enfermé dans sa chambre et souhaite en sortir à tout prix ?
Maigret se fâche parce qu'il sent qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Il se fâche quand on le décourage, vivement, d'abandonner l'enquête. Il se fâche, quand Mme Amorelle décide finalement, par une lettre, ne plus avoir besoin de ses services et lui demande de retourner à Meung-sur-Loire. Mais Maigret est têtu. Le retraité entêté fera même appel à ses anciens collègues du 36 pour piéger un des protagonistes de l'histoire...
Simenon, par l'entremise de cette intrigue, nous emmène une nouvelle fois dans les coulisses des familles bourgeoises aux secrets bien gardés et aux cadavres dans le placard bien planqués... L'argent, le pouvoir, la manipulation, la veulerie... des thèmes dont on ne se lasse pas de voir décortiqués, finement décrits par l'immense auteur belge.
Encore une réussite pour Simenon et son personnage favori qui ne peut s'empêcher de sortir de sa retraite pour mener à bien et jusqu'au bout son enquête... Encore un plaisir de lecture.
14/01/2020 à 19:09 3
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Le Collège fantôme
6/10 Un court roman (presque une novella) à destination des 9 ans et plus, ou comment un jeune garçon, Sébastien, se retrouve seul (ou presque) dans un drôle de pensionnat, ancienne forteresse dans la montagne, et découvre les drôles de manigances du directeur. Il fait la rencontre de gentils fantômes, anciens hôtes des lieux (qui ont servi de bagne pour enfants au XIXe s.), qui le convainquent d'empêcher le directeur d'arriver à ses fins.
Une lecture sympathique, qui plaire assurément aux jeunes lecteurs, moins aux grands car très courte et pas inoubliable.09/01/2020 à 22:24 2
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La Dernière Chasse
7/10 On retrouve dans cet opus, 21 ans après la parution des Rivières Pourpres, le commissaire Niémans. Cabossé, meurtri, il se remet doucement de ce qui lui est arrivé du côté de Guernon. Mis au placard puis formateur, il est finalement investi d'un nouveau rôle au sein d'un organisme nouvellement créé, "L'Office central", à l'effectif impressionnant de... deux policiers, lui et Ivana. Cette dernière, une vieille connaissance d'origine croate (son histoire personnelle est au passage invraisemblable, à la limite du grotesque), l'accompagne outre-Rhin, à Fribourg-en-Brisgau, tout près de la frontière française.
Une riche et puissante famille aristocrate du Bade-Wurtemberg vient d'être frappée par un crime atroce. Nous accompagnons alors le duo dans une intrigue mêlant pureté du sang, chasse (la pirsch ou chasse à l'approche), les nazis (Les Chasseurs Noirs de Dirlewanger) etc... Ca fait un peu déjà vu (cf Les Rivières Pourpres, mais sur un autre versant des obsessions nazies) mais cela reste accrocheur et l'on ne s'ennuie pas une minute durant les quelques 400 pages du thriller. En revanche, et comme toujours chez Grangé, si j'apprécie son imagination fertile et dantesque, j'ai tiqué sur trop d'invraisemblances, par moments c'est vraiment too much. Mais certains diront que cela fait partie du panel "grangesque"...
Bref, une lecture nerveuse, un thriller rythmé et survitaminé mais qui pêche parfois par trop d'invraisemblances à mon goût.08/01/2020 à 17:13 9
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Les Fils de la poussière
9/10 Pendant une bonne partie du récit, j'ai retrouvé avec grand plaisir un de mes auteurs préférés. L'enquête est assez lente, on circule de chapitre en chapitre entre l'enquête policière menée par Erlendur et Sigurdur Oli (je ne me souvenais pas que ces deux-là ne s'appréciaient pas du tout, en tout cas pas à ce point), la vie de Palmi, le frère de Daniel, interné psychiatrique qui se suicide au début du roman et de mystérieux dialogues de personnes dont on ne connaît pas encore l'identité et qui cherchent à faire taire tout personne un temps soit peu proche de l'affaire. On navigue aussi, comme de coutume avec l'auteur, entre passé et présent, entre cette fameuse année 1967 où une classe de cancres est devenue par miracle excellente et le présent dans lequel, en plus du suicide de Daniel, un ancien professeur est assassiné de façon atroce.
Petit à petit on prend la mesure de ce qui s'est joué en cette année 1967. Mais rien, absolument rien, ne laissait présager les 40 dernières pages époustouflantes. On bascule alors dans le pur thriller, on va de révélation en révélation (cela faisait longtemps que je n'avais pas été bluffé comme ça à la lecture d'un roman), le souffle coupé. Et c'est très surprenant de trouver cela chez Indridason, dont j'ai lu tous les autres Erlendur (à l'exception du tout dernier sorti). Et comme ericdesh, je ne comprends pas pourquoi ce roman n'est publié que maintenant, tant il est exceptionnel. Et puis, pour un premier roman, belle maîtrise !
Dire qu'il a 22 ans (publication originale en 1997) ! Les thèmes abordés en toute fin d'ouvrage sont d'actualité et l'étaient déjà en 1997. Et l'on repense à des réflexions disséminés çà et là dans le roman sur le destin... entraînant chez le lecteur des questionnements quasi philosophiques.
Bref, dire que j'ai adoré ce roman est un euphémisme. Dévoré en 3 jours, il fait partie de mes 2 ou 3 Indridason préférés. Un incontournable pour tous les fans de l'auteur et une découverte à faire pour tou.te.s les autres !04/01/2020 à 14:06 8
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Maigret s'amuse
8/10 Sur les conseils de son médecin, Maigret prend quelques semaines de vacances. La Vendée est un temps envisagée comme destination estivale mais le commissaire décide de rester à Paris et de visiter en compagnie de Mme Maigret différents lieux de la capitale désertée en ce mois d'août.
C'était sans compter une affaire qui va agiter la capitale, le meurtre de l'épouse d'un médecin bien connu du gratin parisien. En l'absence du commissaire, c'est l'inspecteur Janvier qui est aux commandes. Seulement l'homme à la pipe, s'il s'abstient de revenir au 36 appliquant ainsi scrupuleusement les conseils de son médecin, ne peut s'empêcher de suivre les avancées de l'affaire à distance, via la presse notamment. C'est donc dans la peau d'un lecteur lambda que Maigret va tenter de résoudre l'affaire. Maigret s'amuse car il comprend pas mal de choses et souhaite, discrètement, orienter Janvier sur certains pistes ; il écrit ainsi des mots anonymes à destination de son inspecteur.
Exercice de style fort réussi de la part de l'immense romancier belge dont on ne dira jamais assez le talent. Encore une fois, un roman jouissif écrit en à peine une semaine (!), où l'on s'amuse autant que Maigret, entre flâneries et articles de journaux. Qu'il est fort ce Simenon !01/01/2020 à 12:05 4
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Suzanne et les ringards
6/10 Charles-Emile Gadde alias "Dumbo" accompagne sur les routes et en concert un groupe punk qui monte, les "Bande à part". Chargé de maintenir l'ordre dans les concerts, de monter et démonter le matos, il est un "homme de l'ombre".
Mais à la suite d'une soirée qui a dégénéré, une jeune groupie, Suzanne, est retrouvée morte, salement amochée et violée, dans la chambre d'hôtel de Dumbo. Ce dernier, surnommé ainsi en raison d'une tache couleur de lie de vin lui recouvrant la moitié du visage, lui donnant un aspect monstrueux qui en rebute plus d'un, a un alibi en béton. De plus un coupable est vite trouvé, coupable qui finit par se suicider.
Mais Dumbo en est sûr, le coupable se trouve parmi les Bande à part.
Parallèlement à ce récit à la première personne, on suit une jeune actrice de cinéma qui, suite à la mort de son compagnon, a décidé de tout plaquer et de fuguer. La France est en émoi et tout le monde se demande où est passée la starlette.
Bien évidemment les routes des deux principaux protagonistes finiront par se croiser...
J'ai un avis mitigé : je trouve l'histoire originale, j'ai eu plaisir à suivre Dumbo dans la tournée des Bande à part à travers la France, mais j'ai eu du mal avec l'écriture de Pouy, qui use et abuse des jeux de mots rarement drôles, qui hachent inutilement le rythme à mon humble avis. J'ai compris à mi-chemin du roman qui était l'assassin et du coup le "twist final" n'en fut pas un.
Je pense cependant que je n'oublierai pas ce roman, tant le personnage de Dumbo est atypique.31/12/2019 à 11:58 3
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Vivant
7/10 Roman choral, on alterne selon le point de vue des protagonistes, à l'exception des deux lancés dans une course poursuite qui semble sans fin. Un groupe de jeunes adultes et adolescents décidés à prendre des vacances où alterneront révisions et activités sportives. Mais l'arrivée dans le groupe d'un nouveau, Elias, provoque des tensions, notamment du côté de Mattéo. Le premier est une crème, le second ombrageux, colérique, dirigiste et influencé par le racisme de son père...
Le roman, à destination des adolescents, est plutôt plaisant à lire sans pour autant que je sois convaincu par la conclusion...28/12/2019 à 11:27 2
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Les Refuges
6/10 Après un début auquel j'ai peu accroché (une bonne centaine de pages avant d'avoir un premier vrai rebondissement), je me suis laissé prendre au jeu. Mais après quelques semaines, qu'est-ce que j'en ai retenu ? Hélas pas grand chose. J'ai aimé l'univers étrange et un brin angoissant sur l'île, j'ai trouvé l'intrigue plutôt bien fichue, mais sans que cela me marque au-delà de quelques jours après sa lecture.
Au final, un roman dont j'attendais sûrement trop, pas désagréable à lire loin s'en faut, un "page-turner" que j'aurais aimé dévorer il y a quelques années mais qui n'est plus vraiment ma came aujourd'hui, sans pour autant que je ne comprenne pas que d'autres aient pu prendre grand plaisir à sa lecture. A chacun.e de se faire son propre avis.24/12/2019 à 09:40 12
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Sous l'oeil de l'écorcheur
5/10 Une intrigue ayant pour fond une colonie de vacances plus qu'étrange, R.L. Stine a déjà fait, avec notamment "La Colo de la peur". Alors quoi de neuf ? Pas grand chose, l'auteur met en œuvre son art éprouvé du suspense pour un final hélas moyen, avec une rivière à traverser pour s'en sortir...
Une surprise, pas de twist ultime comme dans la très grande majorité des romans de la collection Chair de Poule.
Un roman très quelconque, loin d'être indispensable pour qui apprécie la série.24/12/2019 à 09:31 3
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La Lionne Blanche
8/10 Henning Mankell est et restera mon auteur préféré. Il est celui qui, par sa sensibilité, son humanisme et son héros désenchanté, m'a fait connaître mes meilleures expériences en matière de polars. Il ne me restait qu'un seul roman de la série Kurt Wallander à lire, c'est désormais chose faite.
Et je n'ai pas été déçu. On retrouve les ingrédients cités précédemment avec la dénonciation de l'apartheid (les passages la décrivant et l'analyse qui en est faite sont remarquables), une intrigue sur fond d'espionnage et d'attentat terroriste en préparation et, au milieu, un homme seul ou presque, Kurt Wallander, mêlé à son insu à la grande histoire... On croise des personnages historiques comme Frederik de Klerk ou Nelson Mandela, on est dans un moment très critique (1993, dans l'histoire comme dans l'écriture du roman).
Wallander va être très éprouvé par les nombreux soubresauts d'une enquête qui débute lorsqu'une femme suédoise disparaît et que, quelques temps plus tard, on trouve un doigt noir sectionné près d'une maison de campagne qui vient d'exploser.
Cette lecture, au passage mon 1000e vote sur Polars Pourpres (la coïncidence est voulue), m'a donné envie de redécouvrir l'intégralité de la série Wallander.
Avec, d'avance, la joie mêlée de mélancolie à l'idée de me replonger dans les enquêtes du commissaire d'Ystad...22/12/2019 à 18:21 4
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Le Deuxième homme
8/10 Je rejoins complètement l'avis d'ericdesh, j'ai aussi été frustré de n'avoir "que" le récit de Stéphane et que le roman devienne un "page turner" sans que l'on s'attache assez à l'aspect psychologique. Cette frénésie de "tout savoir" m'a fait lire ce roman peut-être trop vite...
En revanche, je m'incline devant le talent d'Hervé Commère d'avoir tissé une intrigue aussi habile, c'est assez fascinant. A découvrir pour se faire sa propre idée.14/12/2019 à 11:09 9
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Chanson douce
9/10 Un livre glaçant conduit avec un style froid, une écriture simple, précise, qui fait mouche. Une brillante peinture d'une certaine bourgeoisie, tiraillée entre la volonté d'épanouissement personnel et l’assujettissement, en tout cas perçu comme tel par la mère, à ses enfants-rois. Et au milieu du chaos en marche dans cette famille au bord de l'implosion arrive une fée qui, d'un coup de baguette magique, rétablit l'ordre. Une fée qui devient omniprésente, irremplaçable mais aussi intrusive, de plus en plus intrusive. De la fée à la sorcière, il n'y a que quelques détails à franchir, que le lecteur va découvrir au fur et à mesure du roman.
Si Leïla Slimani nous donne, dès le premier chapitre, l'épilogue tragique (c'est le principal reproche que je lui ferai, il aurait peut-être été plus pertinent que l'on découvre l'horreur à la toute fin, comme une épée de Damoclès qui nous tombe dessus mais dont on imaginait aisément la présence page après page), on se prend au sombre jeu de découvrir l'imposture de la fée et l'hypocrisie du couple bourgeois.
Un roman captivant, remarquable, mémorable. Hâte de découvrir maintenant l'adaptation cinéma actuellement en salle avec Karine Viard et Leïla Bekhti !08/12/2019 à 15:53 7
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Au fond de l'eau
4/10 Jamais emballé par l'intrigue, perdu au milieu des nombreux personnages, probablement pas assez attentif lors de mon écoute, j'ai ressenti beaucoup d'ennui pendant la lecture de ce roman. Audiolib avait pourtant sorti l'artillerie lourde avec pas moins de 5 lecteurs différents ! Hélas, cela n'a pas suffit. Il y a quelques bonnes idées mais l'ensemble demeure quand même bien fade.
08/12/2019 à 15:41 5
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Block 46
5/10 Je rejoins les avis de thibe et ericdesh, ce roman fut pour moi une déception, j'en attendais peut-être trop. J'ai trouvé le lien entre passé et présent artificiel, je n'ai pas accroché ni aux personnages ni à l'histoire qui avait pourtant une base très intéressante avec le camp de Buchenwald... mais il est ici un prétexte à un thriller de qualité moyenne parce que lu à maintes reprises. Vraiment dommage...
07/12/2019 à 21:39 6