El Marco Modérateur

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  • Le Roi du K.O.

    Harry Crews

    7/10 Eugene Talmadge Biggs est un boxeur à part. Il a un physique très agréable et quelques victoires à son compteur, mais il a un curieux handicap : suite à un combat, il peut désormais se mettre K.O. tout seul en se cognant la pointe du menton. Alors que le monde de la boxe semble vouloir le quitter, Eugene va faire une série de rencontres qui vont bouleverser son existence…

    Harry Crews, dont on adore quelques-uns de ses ouvrages qui sont devenus des classiques, comme Le Chanteur de gospel, La Malédiction du gitan ou La Foire aux serpents, signait en 1988 cet ouvrage complètement foutraque. Les scènes qui ouvrent l’ouvrage donnent d’ailleurs la mesure de la folie douce qui va suivre, et les divers personnages qui vont apparaître ne viennent qu’avérer ce fait. Un pugiliste capable de se mettre K.O. tout seul, deux entraîneurs qui se présentent comme des hommes alors que l’un d’eux est une femme, un individu émacié que l’on tient en laisse avec la tête prise dans un collier de clous que l’on surnomme « L’Huître », un ancien boxeur devenu projectionniste de films interlopes dont des snuff movies, un jeune coq au parler cajun tellement haché qu’il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre ce qu’il baragouine, une jeune femme au physique intéressant qui veut faire une thèse sur Eugene, etc. Des êtres perdus, à la marge de la société et de la bien-pensance, et, comme toujours chez Harry Crews, éclatés soit par la Nature soit par la société. De belles tranches de rires au gré des pages incendiaires de cet opus, jamais aux dépens de ces protagonistes, mais plutôt au cours des scènes où ils apparaissent, en complet décalage avec certaines normes. Il y a également de nombreuses références au « noble art », que ce soit dans les techniques, les usages, les pratiques, mais aussi du point de vue historique. Le roman, quelque part entre le roman noir et la littérature blanche, se lit d’un bout à l’autre avec régal, même si parfois quelques temps morts viennent diluer la qualité de cet opus.

    Encore une réussite pour Harry Crews dont on ne cesse de (re)découvrir avec toujours autant d’appétit sa bibliographie, composée de livres extravagants et loufoques, et dont on ne saurait se lasser.

    02/08/2019 à 08:50 5

  • Dans la maison

    Philip Le Roy

    8/10 Une bergerie isolée dans le col de Vence. Huit lycéens décident d’y passer une soirée. Camille, Léa, Marie et Mathilde pour les filles, et Maxime, Quentin, Mehdi et Julien pour les garçons. Des adolescents fermement décidés à se faire peur, par tous les moyens, et à picoler pour que la fête soit plus folle. Et, effectivement, la soirée sera démente. Aux portes de la démence.

    De Philip Le Roy, on a déjà amplement salué ses romans pour les adultes (dont Pour adultes seulement, La dernière arme ou Le neuvième naufragé, et pour les jeunes, Blackzone, Red Code et White Shadow. Voilà qu’il revient chez l’éditeur Rageot pour ce nouvel opus, saturé d’angoisse et de rebondissements. Un ouvrage détonnant, débordant de références à des films d’horreur et autres slashers chers au cœur des jeunes lecteurs auxquels s’adresse en priorité ce roman. L’écriture claque, le style emporte, les dialogues fusent. C’est vif, ardent, dégainé avec la maîtrise que l’on ne pouvait qu’attendre d’un tel maître de la gâchette. Les personnages, bien décrits et justes, malgré quelques clichés toujours inhérents à ce genre littéraire, sentent le vécu, le réel, et le lectorat n’aura aucun mal à se prendre d’empathie pour certains, d’aversion pour d’autres, mais, quoi qu’il en soit, verra dans ces divers protagonistes des êtres d’encre faisant écho à eux-mêmes. Le décor est rapidement planté : le col de Vence, ses décors angoissants, ses forêts propres à susciter le trouble, et ces faits – que les esprits plus cartésiens ou moins fantaisistes qualifieront d’affabulations – relatifs à la présence d’OVNI. Chacun des membres de ce club des huit a déjà en tête, au tout début de ce qui doit être une fête, des subterfuges et des stratégies pour épater ses camarades, leur faire peur, et pouvoir ensuite se payer leurs têtes. Mais, comme on peut s’en douter, le plan alcool – frissons – rigolade va tourner à la nuit blanche. Blanche d’appréhension, de doute, de panique. A la manière d’un R. L. Stine sous amphétamines, Philip Le Roy multiplie les situations anxiogènes, les twists, les retours à la réalité, pour plonger de plus belle vers de nouveaux épisodes d’affolement. Apparitions paranormales, appels à des esprits facétieux, influences du folklore japonais, survenues de personnages inattendus, manifestations extraterrestres : un beau bouquet de fleurs du mal que l’on prend un plaisir presque coupable à effeuiller. Et puis, il y a la révélation finale, l’explication de ce chaos nocturne : forte, efficace et d’autant plus redoutable qu’elle place la globalité du récit sur les rails de la crédibilité.

    Quelque part entre Shining et Dix petits nègres, un thriller de haute volée pour les adolescents comme pour les adultes, qui démontre, s’il en était encore besoin, la maîtrise scénaristique et narrative de Philip Le Roy, capable de faire frissonner avec l’artifice et la maîtrise d’un romancier devenu réalisateur par la force des images qu’il impose dans son ouvrage. Nous avions déjà qualifié Blackzone de « blockbuster littéraire » ; ce livre mérite nettement la même formulation.

    02/08/2019 à 08:46 3

  • Détective Conan Tome 78

    Gosho Aoyama

    6/10 Une murder party dans un train, le « Bell Tree Express », et l’une de ses voitures, la numéro 7, aurait disparu, avec un cadavre à l’intérieur, puis une affaire de meurtre en chambre close. Une ambiance à la Agatha Christie, joliment appuyée, et les Hommes en noir qui réapparaissent. Mais un peu plus d’une centaine de pages alors que, à titre très personnel, j’apprécie davantage les histoires isolées plutôt que les connexions à cette histoire d’Hommes en noir, ça m’a paru un peu longuet, surtout vers la fin. Puis un autre meurtre en chambre close : une résolution sympathique, mais qui ne m’a pas touché ou fait vibrer plus que cela. Enfin, une troisième histoire, à peine ébauchée, où réapparaît Kaito Kid. Dans l’ensemble, un opus agréable, mais pas l’un des plus marquants de la série, loin de là, à mes yeux.

    01/08/2019 à 08:56

  • Waltz tome 5

    Kôtarô Isaka, Megumi Ôsuga

    7/10 Toujours beaucoup de réussite dans cette série, avec une esthétique léchée et un scénario prenant. On se rapproche de l’antre du « Chapelier » tandis qu’un piège bien costaud se met en place (avec fusils d’assaut lance-roquettes), et un assaut avec des abeilles. Une belle ribambelle de tarés, de psychopathes et de tueurs, tandis que l’on comprend davantage la genèse du « Chapelier ». De l’action à revendre dans cet avant-dernier tome d’une série pleine de bruit et de fureur.

    01/08/2019 à 08:55

  • My Home Hero tome 2

    Masashi Asaki, Naoki Yamakawa

    8/10 Un deuxième opus qui reprend ce qui fait à mes yeux la force de la série : graphismes simples mais élégants, personnages et intrigue vraisemblables, et cette curieuse délectation de voir un individu lambda basculer dans la violence et se laisser prendre dans le maelstrom des conséquences. Quelques scènes qui arrivent vite et sont flippantes, comme Tetsuo debout sur une longue planche au-dessus du vide, ses geôliers espérant qu’il craque, ou son intelligence lors de l’interrogatoire (musclé). Il en vient même à devenir une pièce maîtresse de l’organisation criminelle dont il a tué un membre. Décidément, le rythme ne faiblit pas, demeurant dans la noirceur, la vraisemblance, j’adore ça !

    01/08/2019 à 08:54 3

  • Perfect Crime tome 4

    Yuya Kanzaki, Arata Miyatsuki

    9/10 Le piège semble se refermer sur Usobuki dans ce quatrième épisode, mettant à mal la conscience du jeune inspecteur. Puis un jeune homme victime de racket et de violences, avec une habile variation de l’amour parental, et toujours l’un de ces rebondissements efficaces. Une jeune idole et ses amours embarrassantes, et Usobuki tombe sur un autre « insensible », à savoir quelqu’un n’étant pas sujet à ses suggestions mentales. Une rivalité amoureuse, avec une bimbo retravaillée par la chirurgie comme instigatrice, qui va se retourner de façon machiavélique contre elle. Et une histoire de famille bien retorse. Que du bonheur, encore une fois, avec ces récits sombres et aux twists prenants.

    01/08/2019 à 08:53

  • Prison School 002

    Akira Hiramoto

    6/10 Des dessins toujours aussi crus (sans jamais que ça ne soit démentiellement explicite ou vulgaire) et une forme de cruauté parfois dérangeante (dès la première scène, où une adolescente se venge de l’un des adolescents en lui demandant d’uriner devant lui). Le plan de l’évasion se concrétise pour nos cinq captifs. Le dessin demeure toujours aussi réussi, mais cette fixation de l’auteur/dessinateur sur le côté sexuel commence à me saouler : gros plans sur des fesses, gros plans sur des seins, gros plans sur des cuisses, gros plans sur des sexes féminins à peine voilés d’un court arpent de tissu… Pour le moment, malgré un ultime rebondissement quant à la tentative d’évasion, cette série me fait plutôt penser à un étalage de chairs destinés à exciter la fibre érotique du lecteur qu’à offrir une réelle intrigue.

    01/08/2019 à 08:53

  • Reversible Man tome 1

    Nakatani D.

    7/10 Un manga thriller qui amorce son action dès les premières pages, mais en réservant tout de même un peu de suspense autour de ce premier cadavre qui retourne les estomacs de tous les policiers, et qui a été « retourné » comme s’il s’agissait d’un simple vêtement. Un patchwork sacrément ébouriffant de violence, et de vengeance, où plane l’ombre d’une légende urbaine, celle de la femme aux 1000 orifices, mais plus réellement d’une jeune femme qui serait là pour venger sa petite sœur. Des scènes particulièrement marquantes, au fer rouge, comme l’état du cadavre de la jeune femme, victime des pires sévices, et des violences finales apocalyptiques, proche d’un immense foutoir gore, ce qui m’a en partie fait quitter le navire en raison de cette effusion un peu gratuite de baston et cette perte de « crédibilité ».

    01/08/2019 à 08:52 1

  • Le maître des couteaux

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Toujours beaucoup de réussite dans le graphisme, à la fois bon enfant et dynamique, et le côté gentiment puéril de Terry (notamment avec ses chambres mises en scène selon des thèmes et les histoires qu’il se raconte) me plaît, tandis que le passé de Dodji se révèle avec pas mal de tact et d’humanité, avec une touche d’humour bienvenue (la scène au cinéma, avec un film visiblement un peu olé-olé). Et pour une fois que nos gamins (plus exactement, Dodji) toment sur un adulte, il faut que ça soit un psychopathe amateur d’armes blanches (enfin, la fin de ce volume apporte pas mal de nuances à ce sujet). A défaut d’être ébahi ou surpris, je me laisse gentiment prendre au jeu de cette bande dessinée plaisante et enjouée.

    01/08/2019 à 08:51 2

  • Akumetsu tome 3

    Yoshiaki Tabata, Yûki Yogo

    6/10 Le troisième tome de cette série consacrée à ce vengeur masqué et furibond qui s’en prend aux grands malfrats du Japon. Toujours autant de combats et d’action, avec cette fois-ci l’utilisation des médias par Akumetsu pour servir sa croisade punitive contre le crime en col blanc, où il se déguise en pompier qui est en réalité bien plus un pyromane. Toujours aussi efficace et cathartique, même si la finesse n’est pas sa qualité première.

    01/08/2019 à 08:49

  • La disparition

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Un graphisme intéressant pour cette intrigue prenante, avec ces cinq gamins qui se découvrent (presque) seuls dans une ville privée de ses habitants. Des répliques sympas et des attitudes crédibles chez ces mômes, avec ce premier tome qui prend son temps pour poser son histoire et son esthétique. De l’humour (le 4X4 sortant du garage et customisé par nos aventuriers), du mystère (même si j’ai trouvé que la disparition de tous les êtres vivants est trop rapide et trop rapidement admise par les mômes), et de l’entrain qui me donnent envie de connaître la suite et de savoir comment va évoluer cette série.

    01/08/2019 à 08:47 2

  • La Maison de Soie

    Anthony Horowitz

    9/10 Cela faisait bien longtemps que ce roman m’attendait dans une pile, et je me suis résolu à en entreprendre la lecture, un peu à reculons. Je ne sais d’ailleurs pas trop pourquoi : la peur d’être déçu, que Sherlock Holmes et John Watson aient été ressuscités pour rien, alors que les morts sont souvent faits pour dormir. En fait, je me suis fié aux commentaires globalement élogieux sur le site, et je ne peux que remercier les lecteurs de m’avoir donné envie de me lancer, car je me suis régalé. Ou comment le fidèle ami de notre célébrissime limier, vingt-cinq ans plus tard, nous narre cette étrange – et terrible – intrigue qui débute par une histoire assez banale, où se mêlent un marchand d’art, un vol, des bandits irlandais appartenant à la bande des Casquettes plates, et une vengeance. Si Holmes n’y croit pas au début, l’affaire va vite prendre des proportions inattendues et gravissimes, au point que c’est tout l’équilibre du Royaume et de sa société qui pourraient fort en pâtir en cas de révélation. Anthony Horowitz s’est glissé dans la peau d’Arthur Conan Doyle avec un talent certain et consommé, rendant avec maestria l’ambiance de ce Londres de la fin 1890, avec ses quartiers d’opulence, ses lieux déshérités, ses enfants abandonnés à la misère, la pratique de l’opium et des paris, et les nombreux coupe-jarrets qui rôdent dans les ruelles de la capitale. D’ailleurs, l’énigme est très habilement construite, avec son lot de mystères, surprises et rebondissements, jusqu’à la découverte de cette impénétrable et écœurante Maison de la Soie. L’auteur a préservé avec tact, intelligence et fidélité les liens si particuliers entre nos deux protagonistes qui, comme le signale avec véracité la quatrième de couverture, « n’en sortiront pas indemnes ». Comme à son habitude, Sherlock Holmes sait se montrer particulièrement tenace et sagace (j’ai eu beau réfléchir tout au long du livre, je me suis bien fait avoir sur de nombreux points, comme dans une excellente représentation de prestidigitation, avec cette demande singulière du détective pour savoir si l’un des personnages savait ou non nager, le premier lieu où notre paire pense trouver cette Maison de Soie, et que sais-je encore…). C’est également un épisode où il va littéralement souffrir, d’ailleurs plus psychologiquement que physiquement, avec une perte douloureuse qui va le hanter jusqu’à l’épilogue, sans compter que son investigation et ce qu’il va discerner et mettre à jour a amplement de quoi remuer les tripes. Si je ne suis pas un aficionado des histoires de machinations et autres scandales, celle-ci, sans être totalement singulière, est parvenue à me secouer, peut-être parce que ce type d’ignominies ne peut lasser aucun être humain dignement constitué et équilibré. Un bien bel hommage à Arthur Conan Doyle, à son œuvre, à ses êtres d’encre, où se multiplient les clins d’œil, avec aussi une belle rencontre entre Watson et un être maléfique. Difficile d’en dire plus sans déflorer l’intrigue, mais sincèrement difficile d’en dire moins pour témoigner la richesse de cet ouvrage, la qualité de son écriture, et, pour tout dire, l’immense plaisir que j’ai eu à le lire.

    24/07/2019 à 08:39 5

  • A l'oreille d'Atlas

    Charlotte Bousquet

    7/10 … ou comment la jeune Pénélope en vient à devoir s’occuper d’un jeune barbe (un cheval d’origine d’Afrique du Nord), Atlas, alors que ce dernier semble être fougueux, rétif à tout contact humain, au point que Pénélope pense qu’il a été victime de maltraitance par le passé. Une écriture très belle, mettant en scène principalement des ados crédibles quoique parfois archétypes (Gillian, la noiseuse snob, et Néo, le rebelle qui cache en réalité un cœur en or ainsi qu’une ancienne tragédie), et beaucoup de maîtrise dans le récit de cette écrivaine, Charlotte Bousquet, dont j’apprécie beaucoup la plume et le style, ainsi que la richesse et la variété de ses ouvrages. C’est finalement une triple quête pour Pénélope : comprendre la fêlure d’Atlas (rien d’exceptionnel à ce niveau-là, le drame ancien ne rebat pas les cartes de la littérature mais a amplement le mérite d’être plausible), celle de Néo, et renouer des liens avec tous les êtres, humains comme animaux, qui l’entourent dans ce roman court mais très plaisant. Même si je n’éprouve que peu d’inclination pour les chevaux (alors que ce livre pour la jeunesse se destine en priorité aux amateurs de balades équestres), j’avoue avoir été conquis par la sobriété du récit et l’humanité déployée par l’auteure.

    24/07/2019 à 08:37 1

  • My Home Hero tome 1

    Masashi Asaki, Naoki Yamakawa

    8/10 … ou comment Tetsuo Tosu, 47 ans, commercial chez un fabricant de jouets, et écrivain amateur d’une cinquantaine de romans policiers, comprend que sa fille Reika a été victime de coups d’un yakuza, en vient à basculer dans la violence, presque par accident. Un manga encensé par Maxime Chattam, j’ai tenté l’aventure, et je ne l’ai pas regretté. Tout le sel vient à mes yeux de la crédibilité de l’intrigue, des scènes, de la psychologie, avec cet être lambda qui se transforme en tueur, mû par les circonstances, ciselées et mises en valeur par des traits clairs et un graphisme néanmoins léché. A cet égard, la scène de la destruction du cadavre dans la baignoire et des calculs faits pour se débarrasser des morceaux est caractéristique : plausible, simple et, du coup, sacrément pertinente et efficace. Un premier volume qui m’a beaucoup frappé, justement (ou paradoxalement), par son naturel.

    24/07/2019 à 08:36 4

  • Manhole tome 1

    Tetsuya Tsutsui

    9/10 Un homme nu déambule dans les rues d’une ville nippone avant de s’écrouler, non sans avoir projeté, voire vomi, quelque chose sur un passant. Il semble être sorti d’un égout. Lors de l’autopsie, on découvre des vers dans le corps de la victime : une possible filariose. Un manga délicieusement crade, des scènes fortes et anxiogènes (comme la découverte de l’antre sous la plaque d’égout ainsi que son hôte humain) tandis qu’un livre de photographies prises au Botswana, une amorce d’explication quant à cette contamination encore à ses prémices (cet homme borgne vantant la lobotomie et détestant l’espèce humaine) et une image finale, forte, viennent maintenir cet excellent suspense.

    24/07/2019 à 08:34 1

  • Moriarty tome 1

    Hikaru Miyoshi, Ryosuke Takeuchi

    7/10 Un graphisme splendide et très délicat, très typé manga, qui s’intéresse à la genèse de l’ennemi juré de Sherlock Holmes, à savoir William Moriarty. Dans cette société des années 1860, quatre catégories marquent la pyramide sociale, et la famille noble Moriarty a pris sous son aile deux orphelins, William et Louis. Albert, fils aîné de la dynastie, va montrer très tôt un puissant caractère, un comportement meurtrier, et avoir envie à la fois de renverser l’Empire britannique, changer cette société inégalitaire et se débarrasser de ses parents et des autres domestiques, entraînant dans son sillage ses deux frères. Treize ans plus tard, William est devenu professeur à l’université, mais également ce qu’il appelle un « consultant du crime » pour infliger des châtiments à ceux qui jouissent trop de leur position et de leur fortune pour s’en prendre aux plus faibles, dont le premier sera ce Baron Dublin. Un manga très agréable à lire, d’autant que le nombre de tomes déjà parus au Japon laisse sous-entendre qu’il y aura encore bien des mystères et des intrigues, et j’attends de pied ferme l’arrivée de Sherlock Holmes. Cependant, j’ai moins accroché à l’esthétique globale, certes magnifique, mais trop lisse, proprette, où les Moriarty se ressemblent tous un peu trop, sans compter la nette féminité de leurs traits, qui fait qu’il est très facile de les confondre.

    24/07/2019 à 08:33

  • Prison School 001

    Akira Hiramoto

    6/10 Dès les premières pages, le décor est fixé : un lycée peuplé quasiment que de filles (1016, pour être exact), et seulement cinq garçons. Les esprits masculins, saturés de testostérone, en viennent aussitôt à avoir des pensées gentiment crapuleuses (notamment le voyeurisme, avec la volonté d’observer les filles lors de leur bain collectif), mais leur subterfuge tourne court, et nos mateurs se font piéger et vont devoir subir la claustration ainsi que des travaux forcés. Pour le moment, le dessin est bien sympathique, appuyant sans excès sur le côté coquin du physique des adolescentes et assez cru dans les détails anatomiques des cinq guignols. Une évidente violence sexuelle sous-jacente, parfois avec ses contradictions et autres déviances, et quelques moments assez violents (notamment sadisme et masochisme) affleurent déjà, et s’esquissent également les rôles des unes et des autres au sein de cet établissement si particulier. Même si dix jours d’emprisonnement ont déjà passé au début du dernier chapitre de cet opus et qu’une tentative d’évasion pour des raisons amoureuses s’amorce, je ne vois pas, à ce moment, comment va pouvoir évoluer la série, mais je serai assurément au rendez-vous d’autres opus.

    24/07/2019 à 08:32

  • Suicide Island tome 1

    Kouji Mori

    7/10 … ou comment des suicidaires récidivistes sont envoyés et parqué sur une île déserte (pas tant que ça, finalement, puisqu’on y trouve des cerfs). Les thèmes classiques : la cohabitation, la survie, les efforts pour trouver de la nourriture, mais surtout pour renoncer aux appétits de mort des uns et des autres. Certains n’y parviennent pas, d’autres hésitent, d’où cette lueur d’espoir (notamment pour le personnage central, Sei) parmi des suicides, des atteintes corporelles au couteau, des tentatives de viol. Pour le moment, j’aime surtout pour les réflexions psychologiques quant à la vie, la mort, le libre-arbitre, la place dans la société, même si je trouve qu’il y a parfois quelques détours et autres bavardages.

    24/07/2019 à 08:30

  • Akumetsu tome 2

    Yoshiaki Tabata, Yûki Yogo

    7/10 La confrontation avec le gang de motards tient ses promesses, plus au niveau de l’action et de la violence qu’à celui de l’intrigue, toujours assez simpliste quoiqu’efficace. Le personnage de ce vengeur masqué, espèce de superhéros libertaire et sous anabolisants, gagne en puissance et en noirceur. Des dessins qui mettent parfaitement en valeur cette furie punitive, allant jusqu’à intervenir lors d’obsèques retransmises à la télévision.

    24/07/2019 à 08:29

  • Détective Conan Tome 77

    Gosho Aoyama

    8/10 La suite et fin de l’histoire racontant la séquestration de Takagi, d’autant que la présence d’une bombe vient encore complexifier la situation. La météorologie, la présence d’oiseaux et un habile jeu de miroirs vont être exploités par notre génial détective. Puis un homme tombé du haut d’un immeuble, et trois suspects ayant chacun un alibi solide, sauf pour le coupable qui verra le sien habilement démonté par Conan. Ensuite, une affaire non résolue sur laquelle son père a enquêté, avec un étrange message codé à côté de la victime, avec une conclusion inattendue, notamment en rapport avec l’explication du symbole. Un homme enterre un cadavre dans la forêt et, manque de bol, les amis de Conan sont témoins de l’acte. Pas mal de suspense avec notamment l’incendie de la cabane et l’irruption d’un inconnu muni d’une hache. Encore un très bon ouvrage de cette non moins très bonne saga.

    24/07/2019 à 08:27 1