El Marco Modérateur

3271 votes

  • Le château de tous les dangers

    Philippe Barbeau, Roger Judenne

    7/10 Une histoire réussie, à la fois fort sympathique et inquiétante, car les deux auteurs savent mettre des mots justes sur les dérives et dangers des sectes. Une fin certes attendue, mais c’est un ouvrage pour la jeunesse.

    26/07/2014 à 08:59 1

  • Le château des poisons

    Serge Brussolo

    8/10 Alors qu’il n’était que simple bûcheron, le jeune Jehan est élevé au rang de chevalier suite à son extraordinaire courage dans une bataille. Pour subvenir à ses besoins, il devient protecteur de voyageurs ; il se voit alors confier la tâche d’escorter le moine Dorius et de précieuses reliques jusqu’au château d’Ornan de Guy. Sur place, la situation va tourner au cauchemar : empoisonnements, murmures de complots, une prétendue bête féroce arpentant le village, procès en sorcellerie… Ce sera à Jehan de mener l’enquête s’il ne veut pas être lui-même conduit au bûcher.

    Après l’excellent L’armure de vengeance, Serge Brussolo s’aventure de nouveau sur les terres du polar médiéval. La langue est toujours aussi belle, mariant avec plaisir le vocabulaire de l’époque aux mots et tournures si caractéristiques de l’auteur. Les personnages, quoique très nombreux, sont tous bien dépeints, et l’intrigue est maîtrisée, multipliant avec réussite les fausses pistes et coups de théâtre. Si ce roman est peut-être un peu moins bon que L’armure de vengeance parce que moins haletant, il demeure cependant très prenant, prouvant une fois de plus les immenses talents de son auteur à décrire des atmosphères angoissantes.

    25/03/2008 à 22:24 1

  • Le Château du diable rouge

    Viviane Moore

    8/10 Après Le Seigneur sans visage et La Nuit du loup vert, Viviane Moore clôt sa série consacrée au Temps noir des fléaux. Le style de l’écrivaine est toujours aussi prenant puisqu’il sait employer les termes et tournure de phrases de l’époque avec un talent rare sans pour autant décontenancer ou perdre le lecteur. Entre le jeune Michel et son sire, les relations sont intéressantes, oscillant entre initiation chevaleresque et filiation symbolique. Ce roman, qui reprend parfois les codes du whodunit, multiplie les suspects potentiels, chacun ayant des raisons de semer mort et discorde : un seigneur si jeune et complexé, son cadet qui rêverait de prendre le pouvoir, un oncle trop enclin au maniement des armes pour être honnête, un bouffon particulièrement facétieux, etc. Viviane Moore nous promène au gré de cette intrigue efficace et engageante comme un guide nous accompagnerait sur un site prestigieux. Et la révélation finale, intelligente et pertinente, s’accorde parfaitement avec le titre donné à sa trilogie.

    Érudite et captivante, cette œuvre subjuguera les jeunes lecteurs à coup sûr. Un roman aussi habile qu’instructif.

    17/08/2015 à 09:11

  • Le châtiment des hommes-tonnerres

    Michel Honaker

    9/10 Le jeune Neil Galore est recruté par l'Agence Pinkerton, un cabinet réputé et officiant sur tout le territoire des États-Unis. Il s'agit d'une agence fédérale, comptant en son sein de fines gâchettes et des enquêteurs hors-pair. Avec trois autres individus de son âge, Neil se voit confier sa première mission : arrêter le Chapardeur, un voleur agissant dans les trains et ayant tué récemment trois policiers de l'agence. Mais l'affaire est bien plus complexe que prévue...

    Michel Honaker est l'un des auteurs de littérature policière les plus lus et respectés de France. Cet ouvrage inaugure une nouvelle série consacrée à l'Agence Pinkerton, et le moins que l'on puisse dire est que cette saga se présente de manière bien excitante. On retrouve la plume aguerrie de l'auteur, et cette capacité incroyable à générer des intrigues et des ambiances palpitantes. Les personnages sont savamment croqués et laissent dans l'ombre d'amples parts de leur être qui ne demandent qu'à être exploitées dans les prochains volumes. Neil entraperçoit les passés des gens grâce aux cartes, un autre peut enflammer les objets, Armando semble avoir des comptes à régler avec l'État américain... Voilà toute une galerie de protagonistes que l'on a déjà hâte de revoir par la suite. L'ambiance western est bien rendue par Michel Honaker, et très visuelle ; on sent que l'auteur est nourri de cette culture cinématographique où s'ébattent des pistoleros dans de vastes étendues sauvages. Par ailleurs, on sent que l'écrivain est un grand lecteur car son opus tend vers des références pour le moins flatteuses : Stephen King, Serge Brussolo, ou encore Alec Covin. L'intrigue bascule rapidement vers le fantastique, et le lecteur plonge avec délice dans un univers où s'affrontent des ogres inquiétants : mythologie amérindienne, fantômes chinois, cavaliers spectraux... Indéniablement, Michel Honaker, en peintre littéraire, a su capter, en un seul roman, l'attention d'un lecteur qui finira ce livre à la fois heureux du périple offert et impatient de chevaucher les suivants aux côtés de Neil Galore.

    Voilà une série destinée à la jeunesse qui s'annonce on ne peut mieux : suspense, personnages solides, ambiance unique, et tout au long de ce premier opus, toute une série de graines semées qui ne demandent qu'à germer dans les futurs ouvrages. Le Châtiment des hommes-tonnerres est assurément un roman très réussi, pour les jeunes comme pour les adultes, et qui s'offre le luxe de proposer une bien agréable distraction tout en revisitant certaines pages bien atroces de l'histoire du continent nord-américain. La suite est déjà sortie : il s’agit du Rituel de l’ogre rouge.

    05/10/2011 à 18:28 2

  • Le Chef de Nobunaga, vol.01

    Takuro Kajikawa, Nishimura Mitsuru

    8/10 Un homme au crâne bandé, Ken, cuisinier, se rend compte qu’il a été catapulté au XVIe siècle (une prise de conscience notamment après s’être jeté dans une rivière dont il ressort avec une anguille – une « ujimaru » entre les mains). Vraiment rien à rajouter à la très bonne critique de Polarbear : une très agréable immersion dans cette époque, avec force détails sur divers sujets (historiques, géographiques, gastronomiques, sociétales, médicinales (je ne connaissais pas les vertus apaisantes du bambou, par exemple), etc. L’une des immenses forces de ce manga, à mon avis, c’est également de subtilement rendre palpables les divers sens mobilisés en cuisine : les recettes de l’anguille, de la soupe de canard ou du canard rôti, de la boulette de riz frit avec de la face ainsi que toutes les autres sont alléchantes. Au-delà de cet aspect, les scènes de batailles sont très réussies, avec une violence bien mise en scène, montrant à notre héros ce qu’est « l’ère Sengoku ». Vraiment très surprenant, efficace et prenant.

    15/01/2023 à 18:44 2

  • Le Cheval de discorde

    Craig Johnson

    8/10 Encore une belle nouvelle mettant en scène Walt Longmire, ici pour une disparition de cheval, surnommé « Le Cheval de discorde » car il constitue le lieu ambigu entre deux êtres autrefois mariés et désormais séparés, vivant leur divorce avec fracas. Une langue belle, des personnages assez nombreux pour si peu de pages, mais composés avec une réelle profondeur au point que chacun d’entre eux est immédiatement palpable et humain. Les scènes de chevaux m’ont laissé assez froid (c’est typiquement un spectacle culturel américain), mais c’est toujours aussi bien écrit, te cela m’a permis de découvrir des compétitions traditionnelles que je ne connaissais pas. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le jeu entre Walt et sa fille, avec ce compte qui, à sa façon, maintient le suspense et s’achève dans les ultimes lignes. Au final, une intrigue fluette, mais c’est surtout l’occasion de retrouver des protagonistes très agréables et denses, au point que ce court instant de lecture me fait penser à une rencontre – brève mais jouissive – comme on retrouverait, au détour d’une rue, des amis que l’on n’avait pas vus depuis (trop) longtemps.

    20/01/2019 à 18:26 4

  • Le chien de Dieu

    Patrick Bard

    9/10 Alors que les armées de Bonaparte sont en train de piller le Vatican, une poignée d'individus à la fois prêtres et bibliothécaires forme un groupuscule afin de dérober au pillage des manuscrits de valeur. Antonin Fages est l'un de ces rebelles. Le plus grand des hasards fait qu'il entre en possession d'une confession intitulée "Siài lo Calamitat del bon Dieu" – "Je suis la calamité du bon Dieu", écrite par un dénommé Hughues François Du Villaret de Mazan. L'auteur y raconte ses liens avec l'affaire de la Bête du Gévaudan, ce monstre qui massacra entre cent et cent-cinquante personnes de 1764 à 1767. Ce récit captive d'autant plus Antonin Fages qu'il a été lui-même confronté à cet animal carnassier dans son jeune temps. Mais pourquoi tant de gens cherchent-ils à récupérer les aveux de Villaret ? Un secret serait-il tapi sous le récit historique ?

    Cinquième roman de Patrick Bard, Le chien de Dieu est un livre ensorcelant, et ce pour plusieurs raisons. L'auteur s'est servi d'une solide documentation pour étayer sa vision toute personnelle d'un fait historique avéré et reconstituer l'ambiance sombre et tourmentée d'avant la Révolution. Patrick Bard restitue avec fidélité le langage ainsi que les mentalités, peignant un tableau saisissant des lieux et de l'époque. Par ailleurs, la thèse avancée est intéressante et, quoique purement romanesque et empruntant certains postulats déjà adoptés par d'autres spécialistes de la Bête du Gévaudan, apparaît crédible. L'angoisse est extrêmement bien rendue et les personnages, nombreux, composent une galerie captivante. A la croisée des chemins entre œuvre documentaire, polar historique et thriller, le suspense est maintenu jusqu'au bout.

    Le chien de Dieu est donc un opus d'une rare intelligence, passionnant et passionné, instructif et instruit, qui, malgré quelques longueurs dues à l'effort de véracité de l'écrivain, ne pourra qu'emporter l'adhésion du lecteur. Le brillant auteur de La frontière et de L'attrapeur d'ombres est décidément un écrivain à suivre et qui sait parfaitement changer de registre.

    05/10/2009 à 18:35 1

  • Le Chien de Frankenstein

    R. L. Stine

    6/10 … ou comment Kat Parker, afin de réaliser un reportage à l’aide de son smartphone sur son oncle Victor Frankenstein, va découvrir que ce dernier mène de bien étranges (et inquiétantes) expériences avec des robots et des clones. Pour les connaisseurs de R. L. Stine, on est en terrain bien connu : du mystère, des rebondissements nombreux (même si beaucoup d’entre eux sont factices, juste là pour constituer des cliffhangers débouchant sur un artifice scénaristique), un style simple accessible au jeune lectorat auquel se destine l’ouvrage… Dès lors que l’on évoque Frankenstein, jouant sur le mythe de cette œuvre intemporelle et connue de presque tout le monde, on s’attend à un hommage, ou au moins à un clin d’œil très appuyé : c’est ici la seconde option qui a été choisie. Expérimentations, machines bizarroïdes, tentatives de dépasser la condition d’être humain, le pack est complet, ficelé, et l’écrin bourré à en casser les coutures. Quelques scènes sympathiques où l’on se demande qui est qui, avec cette coexistence d’androïdes, et des retournements de situation prenants, à défaut de ne pas être téléphonés et attendus. Une fois n’est pas coutume, l’épilogue (ou plus exactement, les derniers paragraphes voire les dernières lignes) ne débouche pas sur un ultime rebondissement, et ceci constitue, paradoxalement, une surprise, lorsque l’on est habitué un tant soit peu à l’œuvre de l’écrivain. En revanche, je suis très dubitatif quant au choix du titre, au final fort éloigné de la teneur du roman, même si effectivement ce brave toutou va jouer un rôle dans les péripéties de Kat et Robby. Pour conclure, rien de bien nouveau sous le soleil, ni en littérature de frissons pour les mômes ni dans la bibliographie de R. L. Stine, mais un moment de lecture sympathique, agréable, permettant de passer un moment de lecture gentillet, dans les eaux un peu tiédasses entre le mémorable et le parfaitement anodin.

    24/02/2019 à 17:50 3

  • Le chien de minuit

    Serge Brussolo

    8/10 Une intrigue et un roman originaux, une bien bonne histoire et un talent de conteur indéniable. "Le Chien de Minuit" pourra surprendre les habitués des livres de Serge Brussolo, mais finalement, on retiendra de ce livre qu'il s'agit d'un essai largement transformé. ;)

    26/12/2006 à 11:59 2

  • Le Chien des bas serviles

    Jean-Luc Poisson

    8/10 Un homme politique de la Mayenne assassiné dans son bureau. Une jeune femme handicapée poignardée, un bas de soie à la main. Une enquête typique pour Gabriel Lecouvreur, lui qui aime tant les faits divers. Sauf que le Poulpe est amnésique et incapable de la moindre investigation. Alors Cheryl, sa compagne, part sur place, sur les traces d’une secte et d’un monstre inquiétant.

    Soixante-dix-neuvième enquête du Poulpe signée par Jean-Luc Poisson, cet ouvrage se distingue immédiatement par son style narratif. La langue de l’auteur est épatante, regorgeant de jeux de mots subtils et aphorismes mémorables. Au gré des cent-vingt pages du récit, le lecteur ne s’ennuie jamais des mots de l’écrivain, d’autant que l’intrigue est riche et le cœur de l’histoire ne se révèle que tardivement. Cheryl, souvent reléguée au rang de faire-valoir de Gabriel, se montre aussi pugnace et habile que son complice, et c’est également avec plaisir que l’on voit le Poulpe sortir lentement de son amnésie grâce à l’aide de ses amis. La quête les mènera vers un étrange groupuscule qui aura su faire plier les édiles locaux grâce au chantage. Jouant sur le thème de la bête prodigieuse – d’où ce titre faisant référence au célèbre Chien des Baskerville de Arthur Conan Doyle, le livre met intelligemment en scène un puissant canidé capable d’émotions malgré son dressage… et également de s’adresser aux êtres humains !

    Jean-Luc Poisson signe un original et efficace épisode du Poulpe, où l’écriture croustillante et le scénario ingénieux s’allient avec bonheur.

    08/06/2014 à 08:28 1

  • Le Chien des Baskerville

    Arthur Conan Doyle

    9/10 Un remarquable instant de lecture : court, très distractif et prenant. Une ambiance lourde et funèbre, aussi inquiétante que la lande qui lui sert de décor. Une oeuvre que l'on ne présente plus : intemporelle et pourtant toujours aussi surprenante.

    19/09/2009 à 19:17 6

  • Le Chien jaune

    Georges Simenon

    8/10 A mes yeux comme à ceux des autres lecteurs de Polars Pourpres, un très bon roman de Georges Simenon, comme tant d’autres. D’entrée de jeu, j’ai été happé par le style si sec et, en même temps, si raffiné. Quelques mots habilement choisis, emboîtés dans une syntaxe simple mais prenante. Aucune emphase pathétique, aucune recherche du bon mot juste pour le mérite d’exister : une véritable poésie en prose. A cet égard, le premier chapitre décrivant Concarneau esseulée, est presque un modèle du genre, au même titre que la manière dont l’auteur décrit la manière, insidieuse, dont la peur gagne peu à peu la ville. Une intrigue très intéressante, riche, avec ce petit jeu de massacres, avec armes à feu et empoisonnement, parmi les figures locales, la présence angoissante de ce chien jaune, toujours là quand se produit un drame, et où l’on remonte, lentement mais sûrement, vers l’hypocentre d’une vengeance fort crédible. Toute la personnalité de Maigret transparait ici, à la fois intuitif, parfois bougon lorsque cela ne va comme il le souhaite, patient et, finalement, d’une immense humanité – avec une double preuve de cette philanthropie dans les ultimes pages. Un petit bijou d’intelligence et de justesse, avec une retenue qui ne bâillonne absolument pas une indéniable maestria des mots.

    15/10/2017 à 18:35 9

  • Le Chirurgien

    Tess Gerritsen

    9/10 A Boston, des femmes sont retrouvées après avoir été suppliciées et tuées, leur utérus prélevé. Ce modus operandi fait penser aux actes d’Andrew Capra, un tueur en série qui avait été abattu par sa dernière victime, Catherine Cordell. L’équipe de la brigade criminelle se rend compte que Cordell exerce désormais à Boston : y a-t-il un lien entre elle et ces nouveaux assassinats monstrueux ?

    Spécialiste des milieux médicaux, Tess Gerritsen signe avec Le Chirurgien un thriller remarquable. L’intrigue imaginée est diabolique et maîtrisée sans la moindre fausse note. Les personnages sont tous bien campés, depuis le docteur Cordell – à la fois victime et femme forte – jusqu’aux policiers, composant une galerie très intéressante. Les rebondissements sont toujours bien amenés, et le lecteur aura bien du mal à s’extraire du roman tant le suspense est savamment maintenu. Le tueur en série ici mis en scène marque les esprits en raison de sa perversité et de sa violence inouïes ; il est d’ailleurs à noter que Tess Gerritsen a écrit une suite à cet opus sanglant, L’apprenti.

    A l’évidence, Le Chirurgien constitue un thriller dont on parlera encore avec le plus grand des respects dans bien des années.

    27/05/2008 à 18:36

  • Le Choc de Carnac

    Sophie Marvaud

    8/10 4700 ans avant notre ère. Le Géant, un commerçant habitué aux grands périples est assassiné par des flèches. Autres éléments troublants : les objets qu’il possédait ont été dérobés, et son crâne, ouvert, laisse penser que l’on a mangé son cerveau. Dans le même temps, les Cultivateurs veulent étendre leur village, voire développer une colonie, sans pour autant entrer en guerre avec les Pêcheurs de la côte ou les Nomades de la Forêt-des-Buttes. Afin de comprendre ce qui s’est passé, trois femmes, émanant chacune de l’une de ces ethnies, vont mener l’enquête, avec à leur tête La Vivace, une Cultivatrice particulièrement sagace et courageuse.

    Sophie Marvaud s’est fait une spécialité d’emporter son lecteur dans des époques lointaines : l’Antiquité (Adieu Pompéi), la Première Guerre mondiale (Suzie la rebelle dans la Grande guerre), ou la Préhistoire (Meurtre chez les Magdaléniens), et c’est justement à cette époque – plus exactement le Néolithique – qu’elle nous invite pour ce Choc de Carnac. L’ouvrage, très réussi, mêle les éléments du classique whodunit à l’aventure, en passant par une description délicieuse et fort instructive de cette époque, assez peu exploitée dans la littérature policière. L’histoire est très intéressante, ménageant de nombreuses fausses pistes, et ça n’est que dans les ultimes pages que l’on obtiendra la résolution de l’énigme, crédible et marquante, qui se paie en outre le luxe d’être, au choix, intemporelle ou d’une incroyable modernité. Qui a bien pu s’en prendre à ce colosse qui revenait au village à intervalles réguliers, toujours prompt à narrer les expériences de ses voyages, et assez pacifique ? Secrets de famille, chamanisme, luttes pour le pouvoir, négociations politiques et trahisons, cannibalisme, de multiples ingrédients viennent alimenter un récit très bien bâti et intelligent, même si l’on peut, de temps en temps, regretter que la langue de Sophie Marvaud se montre un peu trop simple. Parallèlement, cette reproduction de la société préhistorique tient amplement la route, et la bibliographie présentée à la fin de l’ouvrage est consistante et n’a pu qu’aider l’écrivaine à construire un panorama historiquement valable. Quel régal que de se cultiver aux côtés de La Vivace, petit bout de femme sec et hardi !

    Un roman à la fois distractif, didactique et atypique, et qui ne cède à aucune mode littéraire. Une véritable gageure doublée d’une réussite indéniable.

    26/08/2021 à 08:14 6

  • Le cimetière des morts qui chantent

    Maxime Gillio

    8/10 Un très bon roman, à la fois drôle, prenant et bien mené. Un nouveau régal pour moi, je suis devenu fan de Maxime Gillio !

    16/12/2009 à 10:33

  • Le Cinquième est dément

    Jean-Marc Ligny

    6/10 Gabriel Lecouvreur vit un rêve : la restauration de son avion un Polikarpov, avance à grands pas quand son vieux copain Pedro lui offre une manivelle pour le train d’atterrissage. Mais Gabriel s’effondre du haut de ses illusions quand la manivelle lui est dérobée au sortir du bar. Après avoir poursuivi le voleur, il découvre une famille constituée de cinq individus étranges d’autant que les disparitions s’enchaînent du côté de leur caravane. S’il veut retrouver sa pièce d’aéronautique, le Poulpe comprend vite qu’il doit avant tout mettre un terme à ces kidnappings.

    Cent-quatre-vingt-neuvième enquête du Poulpe signée par Jean-Marc Ligny, cet ouvrage se concentre avant tout sur les personnages qu’il présente. Véritable famille Adams avec, entre autres, un sosie de Johnny Hallyday, un nain et une prostituée si charismatique, on comprend vite que l’intrigue ne constituera pas le point fort du livre. Les protagonistes sont sacrément croustillants, et l’on se régale de chacune des rencontres ou confrontations avec Gabriel, tant dans les dialogues que les situations. Néanmoins, l’enquête aurait mérité amplement d’être développée voire approfondie, et l’on ressort de cette lecture avec, certes, la satisfaction évidente d’avoir passé un agréable moment, mais on aurait apprécié un peu plus de nerf ou d’originalité dans les ressorts narratifs, d’autant que de nombreux passages, à défaut d’être téléphonés, n’en demeurent pas moins aisément prévisibles.

    Un Poulpe très honorable sortait donc en 2000, sans pour autant constituer un jalon de la série. Une lecture plaisante et divertissante, certes, mais qui ne marquera pas longtemps les esprits.

    12/02/2014 à 18:14 1

  • Le clan du requin

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Un troisième opus qui commence par l’assaut d’une meute de chiens et la rencontre avec d’autres enfants rescapés, unis dans le « clan du requin ». Des touches d’humour, certes, comme avec le coup des toilettes ou des mariages aléatoires, mais surtout des références explicites (cf. les lectures de Saul) quant au nazisme, à la dictature, et à la nécessité pour un groupe, surtout en pleine anomie, de trouver à tout prix un leader. Le caractère plutôt enfantin de ces trois premiers tomes m’a empêché de voir venir le final de celui-ci, assez dur, même si tout est dans l’implicite. Comme pour les deux précédents opus : je ne suis pas vraiment enflammé par cette série, mais c’est indéniable, je me laisse gentiment prendre au jeu.

    17/08/2019 à 08:49 3

  • Le Client

    John Grisham

    7/10 Un bon roman, intéressant et adapté de manière fidèle au cinéma.

    02/09/2009 à 18:54

  • Le Club des cinq en péril

    Enid Blyton

    6/10 … ou comment les quatre ados et leur fidèle chien Dagobert font la connaissance de Richard, un jeune qui se dit poursuivi par des brigands. Les Cinq ne le croient pas, mais quand Mick est kidnappé, pris par erreur pour Richard par ces malfaiteurs, nos héros doivent se rendre à l’évidence : il y a effectivement des hommes qui en veulent à Richard, et il faut passer à l’action. Un ton enjoué, un rythme prenant, de l’humour, et largement de quoi faire passer un bon moment de lecture aux chères têtes blondes, avec un huis clos dans une auberge, un passage secret, une évasion dans le coffre d’une voiture, des chiens hargneux, etc. Bref, un contrat promettant un bon moment de lecture amplement rempli pour le jeune lectorat auquel se destine cet opus, même s’il faut reconnaître qu’en soi, l’intrigue n’a vraiment rien d’extraordinaire ni son développement de mémorable. C’est juste distractif, et c’est déjà pas mal.

    20/02/2020 à 08:22 1

  • Le Club du feu d'enfer

    José Moselli

    7/10 Une histoire qui commence comme un simple fait divers : un jeune homme cherche à se noyer dans le port de San Francisco mais est sauvé in extremis. La raison ? Il est très lourdement endetté après avoir joué au « Club du feu d’enfer », où il a déjà dilapidé huit cents dix mille dollars, perdus face au colonel Grégorio Berludez y Campos. Mais il se pourrait bien que ce club cache d’autres secrets… et que John Strobbins ait décidé d’y fourrer son nez. Une histoire agréable, gentiment menée, avec son duel aux cartes entre ce Streefield et le colonel, certes, mais qui trouve à mes yeux bien davantage d’allant par la suite, avec ce mort découvert dans le coffre-fort, la disparition d’une somme colossale (pardon : « kolossale »), et l’espèce de chantage orchestré par la suite avec une jolie manipulation à la clef. José Moselli a astucieusement bâti son histoire, sans grand éclair d’originalité ni aspect mémorable, mais ça se laisse bien lire et ça permet de passer un bon moment. Autre point plus flagrant : le sentiment antiallemand, avec cette espèce de paranoïa face au « Boche » : à défaut d’être légitime, elle s’explique par le contexte histoire (nous sommes en décembre 1914).

    26/08/2021 à 23:36 2