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Dead Tube tome 8
Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi
5/10 Le combat contre les Kirenza commence tambour battant, et Mai Mashiro massacre littéralement ces tueuses professionnelles (encore une fois, était-il nécessaire qu’elle urine sur l’une d’entre elles ?). La lutte contre ces tueuses professionnelles est délassant à regarder, certes, mais là, je commence à en avoir un peu ma dose avec cette série. Trop de sexe gratuit, trop de violences gratuites, et cette accumulation de gratuités me coûte de plus en plus au point que je vais faire une pause avec Dead Tube, sans compter ces dernières pages, complètement barrées, avec l’arrivée d’un héros façon Power Rangers…
10/01/2022 à 20:42
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Dead Tube tome 7
Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi
6/10 Tomohiro s’interroge sur l’identité de ce cadavre et il pense qu’il s’agit de son propre père. Comble des horreurs : il pense à présent que c’est sa sœur, Kana, qui l’a assassiné, et qu’il l’a en partie mangé en curry puisque les morceaux de viande, anodins, étaient dans le réfrigérateur. Tomohiro apprend alors que Kana a été mêlée de près à des vidéos d’une immense sauvagerie dans sa précédente école, où pas loin des 500 élèves participaient à ces vidéos de quinze secondes, sous la férule du mystérieux professeur George L. L’ambiance anxiogène et la chasse à l’homme avec les « Kirenza », ces femmes Dead Tubers professionnelles, tiennent leurs promesses malgré, comme dans les opus précédents, des exagérations stériles dans la violence et le sexe. Néanmoins, le combat final qui s’amorce est plutôt intéressant, à suivre dans le tome suivant.
10/01/2022 à 20:41
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Dead Tube tome 6
Touta Kitakawa, Mikoto Yamaguchi
6/10 Ce qui promettait, à la fin du tome précédent, d’être un chouette rebondissement (deux Crazy Lascar qui s’affrontent) retombe aussitôt comme un soufflet : dommage… Mais les suivants ainsi que la référence au « décalogue de Knox » est intéressante. En revanche, j’ai trouvé la suite un peu trop molle, malgré le final qui pose une question quant à l’identité d’une personne tuée et liée à Tomohiro, mais est-ce la vérité ? Verdict probable dans le tome 7.
10/01/2022 à 20:40
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Les Sept Sources d'Akanobu
Jean-François Di Giorgio, Frédéric Genêt
7/10 Le combat au monastère de Kana n’est pas fini : Natsumi devient la cible prioritaire des attaquants et le mystère s’épaissit autour de ce « Treizième Prophète » et de ce trésor découvert seize ans plus tôt qui pourrait mettre à bas l’empereur Akuma. Un ton toujours aussi agréable et prenant, même si certaines formules sonnent comme des anachronismes (« Face de wok ! »), avec un final dans un caveau bien mystérieux et mortel.
10/01/2022 à 18:26 1
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Kriss de Valnor
Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme
7/10 Thorgal est laissé pour mort, et le reste de sa famille doit aller travailler pendant un an dans une mine d’argent pour avoir tenter de s’évader. Aaricia fait sur place la rencontre de Kriss de Valnor, l’ancienne tentatrice de Thorgal. Les ambiances souterraines et nocturnes sont bien restituées, et Aaricia va avoir une sacrée surprise en découvrant que son homme a eu un fils, Aniel, avec Kriss. Un épisode davantage centré sur les deux femmes de Thorgal, avec une évasion bien menée et pas mal d’action, avec un final qui marque peut-être un tournant dans la série avec la mort de l’un des protagonistes.
10/01/2022 à 18:25 2
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A la folie, pas du tout
8/10 Sonia Smalling tombe dans un guet-apens sur la route : un jeune couple simule un accident et lui tire froidement dessus deux coups de fusil. Helen Grace est la première à être sur les lieux et la victime meurt dans ses bras. Très peu de temps après, ce même duo d’assassins commet une prise d’otage dans une pharmacie. Qui sont ces deux écumeurs ? Quel est leur but ? Cette affaire, pleine de bruit et de fureur, ne durera qu’une journée.
Ce septième volet de la série consacrée à Helen Grace séduit dès les premières pages. On retrouve ce qui a fait le succès de M. J. Arlidge : des chapitres particulièrement courts (il y en a cent vingt-six), une histoire forte et un rythme si échevelé qu’il est impossible de lâcher le livre sans en avoir atteint la fin. D’ailleurs, ici, la cadence est encore plus musclée que dans les précédents opus : commençant à 7h05, le livre se clôt quatorze heures plus tard, rendant la lecture hautement addictive. Un page-turner dont la mécanique est implacable ! Dans le même temps, c’est un pur bonheur que de retrouver Helen Grace après A cache-cache, où notre héroïne se retrouvait en prison, victime d’un coup monté et accusée de meurtre. Encore profondément troublée par cette douloureuse expérience, doutant d’elle-même, Helen va encore une fois connaître une enquête mouvementée, jalonnée de sang, et qui verra l’un de ses équipiers mourir. C’est également l’occasion de retrouver son ennemie jurée, Emilia Garanita, journaliste ayant misé sa carrière sur la culpabilité d’Helen, désavouée professionnellement, reléguée au rang de gratte-papier, et prête à tout pour prendre sa revanche. L’histoire est prenante et, même si elle ne compte pas parmi les plus originales de la série, elle contient amplement de quoi contenter les fans de M. J. Arlidge comme les amateurs de romans dont on effeuille les pages à toute allure puisqu’elles s’imposent à nous par leur vitalité et leur efficacité.
Un thriller qui démontre, s’il en était encore besoin, à quel point l’œuvre de M. J. Arlidge compte parmi les plus passionnantes qui soient. Parallèlement, il réaffirme à quel point Alfred de Musset avait raison : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ». Toujours.10/01/2022 à 07:03 5
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Le Temps des corbeaux
Jean-Luc Istin, Jacques Lamontagne
9/10 Taran et Gwenc’hlan se perdent en conjectures pour comprendre les motivations de ces furieux cannibales, et c’est dans un souterrain qu’ils comprendront, en décryptant des oghams, qu’ils vont plonger vers le passé d’un clan, les « Forts ». Un final très fort, rendant une fois de plus hommage au fabuleux « Nom de la Rose » et apportant toutes les réponses attendues, avec cette vengeance courant sur un siècle où se mêlent vendetta familiale, religion(s), jeux de pouvoirs. Un excellent point final à une très bonne série.
09/01/2022 à 20:13 1
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L'Enigme de la rame 204
6/10 L’inspecteur Méral est dans l’un de ses jours de congé, et c’est somnolant qu’il finit par décrocher le téléphone : un collègue l’appelle parce que l’on a retrouvé Paul Rieux, son neveu, touché de deux balles dans la tête, et à présent dans le coma. Mais Méral se rend aussitôt compte que celui qui l’a contacté à l’instant n’est pas le policier qu’il a prétendu. C’est ensuite un homme porteur d’un calibre de policier que l’on découvre, également en vie. Et si Méral était tombé dans un piège ?
Un texte plaisant où j’ai bien aimé découvrir cet inspecteur Méral. Vieux garçon, plutôt taciturne quoique fort attaché aux membres de sa famille, fin stratège lorsqu’il s’agit d’imaginer une ruse pour piéger les criminels, roué dans l’art du déguisement, son rôle semble de prime abord atténué dans cette nouvelle puisqu’il ne commence à réellement intervenir qu’à la moitié du récit, permettant à Charles Marcellus de développer les autres protagonistes, comme les policiers, Gisèle (la compagne de Paul), ou encore les truands, dont Antonio. Même si l’intrigue, en soi, ne casse pas cinq pattes à un chihuahua, c’est, à mes yeux, davantage le portrait d’un Paris canaille, de la vieille époque, où se mêlent souteneurs, fournisseurs de chnouf et autres vilains garçons de l’époque dorée des films et romans noirs. Une lecture distractive et assez bien ficelée, même si je regrette que l’auteur n’ait pas plus complexifié son histoire ni proposé un épilogue moins attendu.09/01/2022 à 16:54 1
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ID : Invaded tome 1
8/10 Une entame complètement folle : un jeune homme amnésique au volant d’un voiture participe à une série d’accidents et de sauvetages automobiles, jusqu’à ce que la mémoire lui revienne en observant le corps d’une femme dans le coffre d’une voiture. Il se souvient de qui il est ainsi que de son métier : détective. Il enquête justement sur la disparition de la femme vue dans le coffre, Kareru. Il est Narihisago Sakaido, et grâce à une machine baptisée « le puits », il peut plonger dans la psyché de criminels pour en retrouver des bribes d’informations et ainsi établir la vérité tandis que ses partenaires, dans la « vie réelle », remontent la piste qu’il leur fournit. Un détonnant mélange de « Person Of Interest », « Inception » et ouvrages de Philip K. Dick, pour une intrigue originale et assez complexe, très efficace et jouant sur les notions de voyages temporels, de l’inconscience et des univers virtuel, même si quelques éléments sont assez capillotractés et peu crédibles. Mais je retiendrai avant tout l’audace du scénario et la réussite du graphisme.
08/01/2022 à 20:44 1
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Alice in Borderland tome 2
8/10 Retour de nos quatre héros projetés dans un Tokyo virtuel. Entre flashbacks de leur ancienne (et pourtant si proche) existence et séances de pêche, ils tentent de se réinventer, de vivre avec bonheur. Mais l’heure tourne et leur visa va bientôt expirer. Moralité : ils vont devoir participer à une nouvelle épreuve afin de prolonger ce document virtuel. Rendez-vous dans un immeuble où les onze joueurs vont devoir jouer à cache-cache et trouver l’unique chambre où ils seront à l’abri d’un terrible tueur qui se balade avec un MAC-10 et un masque en forme de tête de cheval. Un deuxième tome beaucoup plus oppressant que le précédent, avec ce taré qui mitraille à tour de bras, et dans lequel la psychologie n'est heureusement pas absente : ce n’est pas un énième jeu de massacre, et il rappelle l’univers des « Sky High Survival ». Un très bon moment de lecture, d’autant que deux nouveaux personnages, dont les noms de famille font respectivement référence au lapin et au chat du conte « Alice au pays des merveilles ».
08/01/2022 à 19:05 3
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Agent double
6/10 Ils sont cinq : Brooklyn, Paris, Sydney, Rio et Kat. Un quintet d’adolescents qui utilisent leurs talents complémentaires pour servir l’Angleterre au sein d’une cellule secrète du MI6, le service britannique de renseignement extérieur. Leur chef, baptisé « Mère » alors qu’il s’agit en réalité d’un homme, en vient à avoir des nouvelles de ses deux enfants, Anne et Robert, partis avec leur mère depuis passée dans l’organisation criminelle « Umbra ». Les City Spies apprennent dans le même temps qu’un de leurs agents, Rutledge, ornithologue expérimenté, est mort d’une crise cardiaque à San Francisco. Mais est-ce réellement un décès naturel ou un assassinat dissimulé ?
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Après City Spies tome 1, James Ponti nous livre le deuxième tome de ses espions en herbe. L’amorce de ce roman, avec une tentative de kidnapping sur un yacht, avec comme cible un lointain membre de la famille royale, met d’entrée de jeu dans le bain : pas mal d’action, des protagonistes hautement sympathiques, et une suite que l’on espère à la hauteur. L’auteur joue ensuite sur un canevas réussi où il est impossible de ne pas voir l’influence de Robert Muchamore, avec sa célébrissime série CHERUB, ou encore ses livres consacrés à la terrible famille Aramov. Les agents secrets adolescents, l’intrigue qui commence sur les chapeaux de roues, de l’humour et de l’action : à défaut d’être très original en soi, le concept est ici suffisamment bien maîtrisé pour captiver le lectorat, de préférence jeune. On suit alors nos héros de par le monde, de l’Angleterre à l’Australie en passant par la Californie, avec un séjour intéressant à Alcatraz. L’histoire préserve quelques rebondissements habiles et ne montre aucun temps mort, ce qui fait que l’on dévore ce roman plus qu’on ne le lit, avec également à la clef quelques références à des cas historiques de réels agents doubles. Cependant, comme indiqué plus haut, sans mépris aucun, James Ponti n’a pas le panache de Robert Muchamore. Il est toujours déplacé de vouloir comparer deux écrivains et leurs ouvrages respectifs, mais lorsque l’un d’entre eux s’inspire si directement d’un si prestigieux aîné, il faut proposer mieux, ou alors une variation sur la partition. Or, indéniablement, cet opus, efficace au demeurant, n’a pas la fougue ni la virtuosité de ceux de son prédécesseur.
Un ouvrage qui plaira sans mal aux jeunes et moins jeunes lecteurs, mais sur lequel plane l’ombre un peu trop envahissante de ceux de Robert Muchamore. Il n’en demeure pas moins énergique, au point de proposer un succédané attachant aux romans de la série CHERUB.07/01/2022 à 07:23 1
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Beastars tome 1
6/10 Un manga qui commence d’une manière saugrenue : un lama (version humanisée), Tem, est dévoré par un animal carnivore. Le cadavre découvert, le ton montre entre herbivores et carnivores. On suit alors Legoshi, un loup, dans le cadre d’une pièce de théâtre, qui pourrait bien recouvrer son instinct de prédateur. Une œuvre très curieuse, où certains dessins sont assez travaillés alors que nombres des autres sont plutôt simples, voire simplistes. L’intrigue, pour le moment, se focalise davantage sur le décor, les personnages, la mise en place de la pièce de théâtre ainsi que les réflexes, souvent éconduits, de Legoshi, ce qui fait que le côté purement policier passe amplement au second voire au troisième plan. Pas inintéressant du tout, un pitch intriguant, mais rien de vraiment bouleversant ni de sensationnel pour le moment malgré l’agréable symbolique globale de cet opus.
06/01/2022 à 18:33 1
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Quatre soeurs enquêtent
7/10 Les quatre sœurs Juin (Lou, Laure, Lisa et Luna) doivent accueillir chez elles le jeune (et bel) Artus, le fils d’une collègue de leur père. Et c’est à ce moment-là que des événements inattendus viennent secouer la quiétude de l’immeuble : des vols à l’arraché, des objets qui disparaissent des appartements, un inconnu qui déambule dans les parages, des box que l’on dépouille… Y aurait-il un cambrioleur dans le bâtiment ? Aidées d’Arthus, les sœurs L se mettent à enquêter.
Ce roman de Sophie Rigal-Goulard fait partie de la série « Quatre sœurs », mais il s’en illustre par son net aspect policier. On y (re)découvre les frangines Juin, dont on retient principalement les personnalités de Luna, gamine espiègle de six ans qui maltraite les mots et expressions françaises, ainsi que Laure, treize ans, la narratrice de cette enquête. Cette histoire commence avec un vol de sac à main dans la rue et va se poursuivre via de multiples péripéties, allant jusqu’à faire plonger nos jeunes héroïnes dans les souterrains de Paris. Les fausses pistes sont nombreuses : des inconnus qui rôdent, un éventuel monte-en-l’air dans l’immeuble, des surveillances nocturnes, une collectionneuse de peintures, des disparitions, et même un anonyme qui vole le portable de Laure pour s’y prendre en selfie et laisser à la propriétaire du téléphone un souvenir inquiétant. Si l’intrigue, au final, s’avère assez simple quoiqu’efficace, on retiendra davantage la qualité de la plume de Sophie Rigal-Goulard, entraînante et malicieuse, qui n’est guère avare en traits d’humour, personnages adolescents croqués avec une belle sympathie, et rebondissements habilement menés.
Un roman très agréable et pétillant, offrant un très bon moment d’une lecture distrayante et décontractée.05/01/2022 à 06:58 1
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Issak tome 2
7/10 On avait laissé Issak aux prises avec des chevaliers en armure sur lesquels il est parvenu à prendre le dessus, mais on le retrouve salement amoché, mais il trouve tout de même la force de s’opérer le bras gauche. La situation s’annonce néanmoins périlleuse pour les Hollandais, en très nette infériorité numérique par rapport aux Espagnols, raison pour laquelle les Protestants ont l’audace de prendre les devants et d’attaquer les Catholiques par surprise et de nuit. Issak s’illustre une nouvelle fois par son art du tir à longue distance, mais également par sa tactique et la compréhension de la psychologie ennemie. A l’instar du premier tome, un pur régal de divertissement d’autant que le final nous laisse Issak en bien mauvaise posture après l’apparition surprise de son ennemi juré, Renzo, même si le côté indestructible, clairvoyant au-delà de tout repère et, d’une certaine manière, trop lisse parce que parfait du héros a fini par me faire tiquer.
04/01/2022 à 19:34 2
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Champ de tir
9/10 « Je suis le taré qui a tué Sean » : c’est le tatouage sauvage que l’on retrouve dans le dos de Brian Gaffney lorsqu’il se présente au bureau de l’inspecteur Duckworth. Amnésique, encore dans le cirage, le jeune homme ne comprend pas ce qu’on lui a fait subir, ni même qui est ce prénommé Sean. Dans le même temps, le détective privé Cal Weaver doit assurer la protection de Jeremy Pilford, surnommé « Big Baby », autrefois soupçonné d’avoir écrasé une jeune femme avec une Porsche. Dans les deux cas, de sombres forces liées à l’autodéfense et une justice plus expéditive semblent être à l’œuvre, notamment via le site Internet « Just Deserve » où des anonymes prônent ce qui s’apparente à de la vengeance contre des individus ayant échappé à un système judiciaire jugé trop laxiste.
Après sa trilogie Promise Falls, Linwood Barclay continue d’explorer cette ville de l’Etat de Washington en mettant de nouveau en scène Barry Duckworth et Cal Weaver, sans qu’il soit pour autant nécessaire d’avoir lu ces précédents opus. On y retrouve le style de l’auteur, riche, fort, avec des dialogues qui pétillent, des descriptions assez sèches, une psychologie singulière et une intrigue aux engrenages parfaitement huilés. Ici, deux histoires viennent coexister, au gré de chapitres qui alternent entre elles. Duckworth compose un policier assez usé, blasé, luttant contre l’embonpoint, encore auréolé de ce qu’il a récemment accompli pour la ville, qui n’a rien perdu de sa sagacité ni de sa pugnacité. Parallèlement, Weaver est un détective privé très observateur, encore rongé par le décès de son fils et de son épouse, et qui va, au contact du jeune Jeremy, découvrir que sa fibre paternelle, voire paternaliste, n’est pas morte en même temps que les membres de sa famille. Le scénario est remarquable de maîtrise, d’ingéniosité, avec d’excellents enchaînements et des retournements de situations inattendus et parfaitement pensés. On retiendra notamment quelques scènes, majeures et marquantes, comme la première apparition de Craig Pierce, émasculé et au visage ravagé par un chien à qui il avait été donné en pâture (une référence probablement directe à Mason Verger, le personnage que l’on découvre dans Hannibal de Thomas Harris), ou encore le final, fort, sombre et percutant.
Un thriller prodigieux et mémorable, qui se paie également le luxe, en plus de proposer une intrigue crédible et puissante, de nous interroger sur le sens de la justice et la férocité au sein des familles.03/01/2022 à 07:05 3
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La Mort d'Auguste
9/10 … ou comment Auguste Mature, restaurateur et copropriétaire du « Chez l’Auvergnat » dans le quartier des Halles, est pris d’un malaise au terme duquel il décède. Le hic, c’est que sa mort va déboucher sur une âpre lutte entre ses trois fils pour l’héritage. On a Antoine, qui était resté à ses côtés pour s’occuper du restaurant, qui a épousé une ancienne prostituée, Fernande, qui n’a pas pu lui donner d’enfant à cause d’une maladie vénérienne mal soignée, et avec lequel le vieil homme cohabitait en parfaite communion, sans esclandre ni afflux de parole. Il y a également Ferdinand, magistrat, assez effacé et surtout orienté par son épouse, une rapace de premier ordre dans la mesure où le couple gagne chichement son existence et s’est surendetté pour acheter un appartement et qui a deux enfants. Enfin, le fin du fin, Bernard, un bibendum toujours à courir l’argent, constamment embarqué dans des coups financiers soi-disant juteux, mais toujours en quête de monnaie. Ce roman est typique de l’univers de Georges Simenon : une écriture sèche, une histoire simple et crédible, des personnages décrits en quelques traits rapides et habiles, et une noirceur… Ici, il ne faut guère attendre pour voir poindre l’appât du gain, alors que le corps de leur propre père est encore tiède : dès le deuxième chapitre, les premiers mots naissent pour demander des comptes – au sens propre comme au figuré – à Antoine, qui est finalement, avec sa femme, le seul personnage qu’épargne l’écrivain. Les autres sont avides, sans le moindre sentiment, d’un cynisme inouï, guignant un éventuel trésor pour subvenir à leur dispendieux train de vie. Tout, dans ce livre, est sombre, ignoble, malintentionné, et Georges Simenon se lâche comme rarement pour décrire ces petits comportements, ces bassesses, ces vilénies toujours « justifiées » par une enfance prétendument injuste, des comportements passés inadaptés, la présence des enfants, etc. En contrepoint de cette mélodie en mode mineur, la peinture agréable, teintée de nostalgie, de ce quartier des Halles, de la solidarité des Auvergnats, et de tous ces taiseux qui se serrent les coudes sans la moindre volubilité. Une merveille de plus de la part de cet immense auteur belge, et dont j’avais beaucoup apprécié l’adaptation télévisée, que je peux maintenant juger par rapport à l’œuvre originelle : très fidèle, mis à part le rôle du neveu d’Antoine, ici moins sympathique, et un final autour d’une tombe (mais peut-être est-ce une erreur de ma part). L’ouverture du coffre et la découverte de son contenu mettront un terme aux exigences pécuniaires des deux harpagons. Pour qui aime les histoires hautement plausibles, décrivant au vitriol les relations familiales, et sans jamais tomber dans les clichés ni les effets faciles, ce roman est une pure perle, d’une rare concision, à mes yeux l’un des meilleurs de l’auteur.
01/01/2022 à 08:30 4
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Le Barbare
Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme
7/10 Thorgal et les siens sont retenus prisonniers depuis un mois par un individu, Jaffar, qui a fait de notre héros son esclave, et une chasse à l’homme prouve aussitôt ses capacités au combat. Un opus peut-être un peu moins inspiré que le précédent, assez classique avec ses combats de gladiateurs et surtout les concours de tirs à l’arc, mais l’ensemble est énergique et bien mené, avec un final très ouvert quant au sort de Thorgal, aux portes de la mort. A suivre.
27/12/2021 à 17:38 2
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Des détails suivront
8/10 Vincent Lutz a tout pour être heureux : jeune, cardiologue réputé, vivant en couple avec une femme qui le comble, de l’argent, rien ne vient entacher son enchantement. Mais un jour, il reçoit un curieux message dans une enveloppe : « Bonjour Vincent, je viens te prévenir d’une horrible catastrophe. Des détails suivront ». D’abord circonspect, Vincent en vient à prendre peur quand ces courriers se multiplient, augurant du pire pour la suite, d’autant que l’expéditeur en vient à se manifester : les courriers suivants sont signés de sa propre main et semblent venir du futur.
Voilà un pitch assez déroutant et qui, dans le même temps, intrigue autant qu’il allèche. Et en un peu moins de deux cents pages, Michel Kopp nous convainc. Le style de l’auteur, assez sec, nous fait découvrir le bonheur vécu par Vincent ainsi que son entourage, principalement des camarades officiant dans la médecine, et à qui il va expliquer cette étrange histoire de missives. A la manière de Patrick S. Vast, l’auteur s’y connaît en rouages : il accumule les engrenages, les fait s’emboîter les uns aux autres avec la patience d’un horloger roué, et l’ensemble de la machinerie commence à s’animer. Pas le moindre temps mort, et le suspense s’accroît : à mesure que les divers protagonistes, parfois empêtrés dans des affaires intimes, certes périphériques à l’écart de l’intrigue principale mais qui donnent un peu de chair à ces protagonistes tout en creusant de potentielles pistes, nous sont présentés et s’ébattent, la tension devient de plus en plus forte. Et ces lettres ne cessent de devenir de plus en plus inquiétantes à mesure que les prophéties qui y sont écrites se réalisent. Un patient qui décède lors d’une opération, un accident de voiture : Vincent a-t-il réellement rédigé ces messages depuis le futur et découvert un moyen de les expédier dans le passé ? Non content de bâtir un récit appétissant, Michel Kopp retombe sur ses pattes dans l’explication finale, ou, plus exactement dans le dénouement en deux temps. Une résolution intéressante, frappée au coin du bon sens et amplement crédible, qui se double d’un épilogue inattendu et qui parachève l’ensemble de son histoire d’un rebondissement croustillant.
Un opus particulièrement réussi, fondé sur un synopsis séduisant, et dont la conclusion est tout aussi piquante.24/12/2021 à 08:15 5
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Le Coeur du prophète
Jean-François Di Giorgio, Frédéric Genêt
7/10 Dans un Japon médiéval, un effondrement de terrain révèle un trésor caché. Seize années plus tard, un samouraï, Takeo, et son serviteur, Shiro, souhaitent accoster sur une île énigmatique, celle dite « sans nom ». Dans le village sur la rive opposée, il y est bientôt question du « Cœur du prophète », un objet sacré qui déchaîne les passions. Une BD plutôt datée (ça remonte tout de même à 2005), contenant tous les ingrédients attendus dans ce type de littérature : des héros au grand cœur, des méchants mystérieux, un trésor singulier, etc. Des codes parfaitement assimilés et réexploités, sans originalité non plus, et qui s’achève sur l’attaque épique d’un monastère. Je vais poursuivre cette série fort distrayante.
23/12/2021 à 17:58 3
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Le Cycle de l'air 2
8/10 Okko est laissé pour mort, tué en duel par ce puissant samouraï, mais Magato, celui qui souhaitait tant croiser le fer avec lui et s’apprête à se faire seppuku l’entend pousser un râle. Le vent se déchaîne tandis que Noburo affronte le tombeur de son maître. Une BD forte et dantesque pour ce qui est de ce duel qui voit également le retour d’Okko, malgré sa main amputée. Fin du cycle du vent, direction celui du feu. Je continue cette très bonne série.
22/12/2021 à 17:16 2