3709 votes
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Denjin N tome 1
9/10 Nasu a tout du pauvre type : son métier à la supérette est purement alimentaire, son existence plate comme une plaque de marbre, on dit même de lui que « c’est pas vraiment une lumière, il n’a pas fini le lycée ». Son père a quitté le domicile familial en ne laissant que des dettes, sa mère a sombré dans l’alcoolisme, et sa maigre paye passe dans le remboursement des traites autant que des frais médicaux. Il ne trouve finalement son seul plaisir qu’auprès de Misaki Kanzaki, une jeune et belle chanteuse type K-pop, qu’il suit grâce à son masque de réalité virtuelle, et sur laquelle il a craqué le jour où elle lui a tendu un mouchoir alors qu’il venait de se faire molester par de petites brutes. Mais un jour banal, alors qu’il porte ce fameux masque, il parvient à avoir l’emprise sur le réseau électrique de toute la ville ainsi que sur les systèmes qui utilisent cette énergie, et il en « profite » pour assassiner son patron…
Un premier tome sacrément nerveux et intéressant, singulier dans le fond comme dans la forme – très beau graphisme, une esthétique forte et tendue, des visages très expressifs et une violence mémorable soulignée avec éclat –, ou comment un loser intégral devient un pur tueur en série psychopathe pour servir celle qu’il aime en secret. Un premier tome tonitruant et qui pose, en filigrane, de justes questionnements sur notre assujettissement à l’électricité et au tout-numérique. Evidemment, je vais poursuivre cette excellente série, une traque au « Denjin », ce que l’un des personnages traduit par « électrhumain ».08/07/2023 à 22:05 2
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Le Chanoine rouge
4/10 Crécy-les-Saules. M. Chabenas, maire de ce village, a demandé à son ami Alain Barrois de venir. La raison ? « Le Chanoine rouge ». On prétend que le chanoine Albert a été assassiné pendant la Révolution en 1793, et que son spectre continue de hanter les lieux. Michel Bascoul a disparu depuis deux jours, et les villageois pensent que c’est un coup de ce mystérieux fantôme. Il se murmure également qu’un trésor serait encore dans l’abbaye. Barrois se décide à enquêter lorsqu’il découvre avec l’édile le corps de Lisette Béranger, la fiancée du disparu.
Une nouvelle qui commence plutôt bien, avec la conjonction entre cet étrange – et saisissant – revenant, et un enquêteur intéressant. Barrois est un détective privé qui se laisse souvent submerger par ses réflexions au point de devenir étranger à son environnement extérieur immédiat, se montre tenace, soliloque pas mal. Quand apparaissent d’autres suspects, des amoureux éconduits de Lisette, en la personne de Jean Legros et Charles Marinet, et que le spectre apparaît face à notre limier, on se dit qu’on va se régaler… eh bien non. A part la personnalité du héros, tout est rapidement bâclé. La résolution se fait si vite qu’elle en devient incompréhensible, sans le moindre intérêt, et jamais l’auteur n’explique avec conviction et détails comment son héros y parvient. En outre, la concision du récit vient davantage saper ce (te absence de) raisonnement, au point que je me suis senti profondément floué, dépossédé de la déduction de Barrois que j’attendais. Et je me retrouve avec un texte plutôt sympa mais complètement gâché par un épilogue catapulté sans précaution, un dénouement sans finesse, et, quand j’y repense à tête reposée, une histoire sans grande originalité que ne vient même pas sauver une conclusion délicate, originale ou marquante. Pour résumer, une sacrée désillusion.08/07/2023 à 08:02 2
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60 minutes
8/10 « Il te reste une heure à vivre » : c’est ce que Justin Lanning s’entend dire au téléphone par un inconnu, et cette terrible menace s’accomplit. La commandant Helen Grace comprend vite que la victime n’est pas n’importe qui : il y a huit ans, elle et quatre de ses amis se sont retrouvés séquestrés par Daniel King, un psychopathe qui a tué l’un d’entre eux avant de disparaître. Le monstre serait-il de retour pour terminer son œuvre de destruction ?
Ce neuvième volet de la série consacrée à Helen Grace régalera certainement ses fans. On y retrouve avec un plaisir intact la plume et le style si caractéristiques de M. J. Arlidge : une écriture simple et efficace, des chapitres particulièrement courts – n’excédant que rarement les trois ou quatre pages, une histoire immédiatement addictive et une intrigue percutante. Ici, on est rapidement passionné par le sort de ces quatre rescapés qui, près d’une décennie plus tard, vont à nouveau tâcher de survivre à de sinistres ultimatums lâchés par un individu perspicace et très déterminé. Helen Grace s’illustre une fois de plus par sa finesse d’esprit, sa clairvoyance et sa pugnacité, tandis qu’on la trouve en couple avec le capitaine Joseph Hudson, Charlie enceinte jusqu’aux yeux et la journaliste retorse Emilia Garanita trouvant encore le moyen de faire des siennes. L’ouvrage réserve de bons moments de tension ainsi que des rebondissements habilement amenés. Résultat : les quelque cinq-cent-cinquante pages sont avalées plus qu’elles ne sont lues, à un rythme endiablé, sans jamais que le récit ne souffre du moindre temps mort.
Une mécanique implacable servant une histoire certes classique mais adroite et prenante : c’est presque la signature de M. J. Arlidge, un auteur décidément exceptionnel et au talent de conteur remarquable. Probablement l’une des meilleures séries policières actuelles !05/07/2023 à 07:01 7
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Des Zombies dans la prairie
8/10 Maximus est au bout de sa vie : lui qui est fan de metal et de hard rock, le voilà obligé de rejoindre la Savoie, plus précisément le village de ses ancêtres, pour un festival de punk, avec sa mère et ses trois petits frères. Mais sur place, les événements prennent une bien étrange tournure : ça commence avec une marmotte qui lui brandit un doigt d’honneur et la nouvelle de la disparition d’un couple de randonneurs. Mais voilà qu’apparaît la plus improbable et la plus terrible des menaces : une invasion de marmottes, rendues zombies par des puissances maléfiques et chtoniennes. Une chose est alors certaine : Maximus et sa famille sont les seuls à pouvoir sauver l’humanité toute entière.
Chrysostome Gourio nous livre ici un thriller pour adolescents particulièrement excentrique et débridé. D’ailleurs, le ton est rapidement donné : l’auteur va s’en donner à cœur joie, et plonger le lecteur dans de folles aventures. Les personnages principaux sont d’ailleurs hauts en couleur, du narrateur, Maximus, à sa mère professeure de philosophie dont certaines répliques semblent tirées du Crépuscule des guignols, en passant par les Twix, frères cadets et jumeaux qui adorent les expériences, même avec les crottes de nez et les flatulences, ou encore Achille dit « Le Nain », le plus petit de la fratrie, chouineur de première et adepte du saxophone. Une sacrée brochette de spécimens catapultés dans une histoire sacrément barrée, avec des marmottes meurtrières et possédées par des forces occultes, et contre lesquelles nos (anti)héros vont devoir se battre. Chrysostome Gourio maîtrise son art du récit, multiplie les références cinématographiques et musicales, et nous propose un véritable carnage de bestioles habituellement si attendrissantes : tous les moyens seront d’ailleurs bons pour les exterminer, des classiques pelles et armes de fortune, sans compter un produit qui sera abondamment exploité mais dont il serait malvenu de divulguer la nature. Ça va méchamment saigner dans les alpages, au gré d’un jouissif jeu de massacre, jusqu’à l’inévitable confrontation avec l’Archidiable en personne. La tournure de la confrontation s’avèrera d’ailleurs à l’image de l’ensemble du livre : absurde et osée. Pas le moindre temps mort, de l’énergie à revendre, un ton volontairement cracra, décalé et désopilant pour ce roman qui, à défaut de totalement révolutionner le genre, le réinterprète avec talent et jubilation. Tout au plus pourra-t-on reprocher – mais c’est là très subjectif – cette narration si particulière où chaque dialogue se voit préciser d’entrée de jeu quelle est la personne qui s’exprime, un procédé peu naturel et vite agaçant d’autant qu’il s’encombre de didascalies superflues.
Un livre hautement distractif et féroce, procurant sa ration de rires et de sensations fortes. Chrysostome Gourio a intelligemment remplacé les prédateurs habituels (requin, ours, loup, etc.) par des bestioles bien mignonnes transformées en machines à tuer. On en redemande !04/07/2023 à 06:53 3
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L'Attaque des titans tome 2
7/10 Des titans investissent la ville tandis que de sinistres comportements individualistes et financiers viennent démontrer que les pires personnages ne sont pas nécessairement les envahisseurs, et des créatures en viennent même à s’entretuer et à se dévorer les unes les autres. Comme l’a indiqué gamille67, les titans ont effectivement un point faible (chouette référence à Polyphème), et un personnage central fait sa réapparition à la toute fin de ce deuxième tome. Une série vraiment intéressante et cet opus me donne largement envie de la poursuivre.
02/07/2023 à 19:42 2
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Ma Vie de zombie
5/10 Léon Malmeau, gardien du cimetière Saint-Antoine, vit sa profession avec entrain et philosophie, poussant le vice jusqu’à habiter au cœur du cimetière. Mais lorsqu’il se fait mordre par un colonel revenu d’entre les morts, la donne change complètement…
Les éléments classiques du genre (transformation physique, goût aiguisé pour la viande rouge crue, etc.), très voire trop classiques, et, malgré une esthétique assez particulière, une simple interprétation de plus du mythe des zombies sans que cette lecture supplémentaire soit autre chose que surnuméraire voire superflue. Agréable, mais tout aussi agréablement vain et aussitôt oubliée.29/06/2023 à 18:42 2
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L'Île au trésor
Benjamin Bachelier, Aurélien D'Almeida
5/10 Inutile de revenir sur l’histoire de cette BD : tout le monde la connaît, même approximativement, et je crois me souvenir plutôt bien de l’ouvrage originel de Robert Louis Stevenson. Comme l’explique la quatrième de couverture, il s’agit d’une « fidèle adaptation » en un seul tome (ce qui est rare en la matière). C’est plutôt plaisant mais j’ai deux reproches : la concision de cette œuvre est telle qu’elle en devient précipitation, à mon goût, sans laisser le temps aux événements, au suspense ou aux peintures psychologiques le temps prendre de l’ampleur. Le second, très subjectif, mais tout de même : je n’ai pas du tout aimé le graphisme, trop brut, trop simpliste, parfois un peu grossier, ce qui m’a d’un bout à l’autre beaucoup contrarié. Dommage, donc.
29/06/2023 à 18:40 2
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Une Cathédrale à soi
8/10 Les familles Shondell et Balangie, toutes deux fort peu recommandables, voient un événement inattendu se produire : Johnny, rejeton de la première de ces deux dynasties, et Isolde, de la seconde, sont tombés amoureux. Malheureusement, la jeune femme est déjà promise à Mark, le sinistre oncle de Johnny, prédateur sexuel notoire. Dave Robicheaux et son comparse Clete Purcel vont s’immiscer dans cette sombre histoire tandis qu’apparaît un tueur aussi redoutable qu’énigmatique, qui prétend être « un révélateur » et avoir vécu plusieurs vies par le passé.
Ce vingt-troisième tome de la série consacrée à Dave Robicheaux séduit immédiatement. James Lee Burke épingle l’attention du lecteur dès les premiers mots, les premiers échanges, les premières descriptions. L’auteur, chevronné et hautement talentueux, use de sa plume si spécifique pour décrire des ambiances délétères, signer des dialogues au cordeau, peindre des personnages ambigus, voire offrir une véritable texture littéraire à cette Louisiane qu’il chérit tant. Le récit est émaillé de nombreuses références à l’histoire ou à la géographie de l’Etat, ainsi que de multiples citations – le titre de l’ouvrage étant lui-même inspiré par un poème. On se passionne rapidement pour ce roman particulièrement noir où, comme le veut la règle, l’intérêt repose moins sur l’intrigue que sur tous les éléments connexes. Les divers protagonistes sont à cet égard remarquables, de Mark Shondell, sordide nabab aux desseins libidineux à peine muselés, à Gideon Richetti, cet assassin semblant avoir voyagé dans le temps et au physique de reptile. Dave Robicheaux, qui en est à dix-neuf mois de sevrage alcoolique, devra déployer des trésors de pugnacité autant que de tact pour venir à bout de cette enquête abjecte, et son fidèle compère Clete ne sera pas en reste, frôlant la mort de peu suspendu à un palan au-dessus des flammes, jouant du fusil de précision pour effaroucher des adversaires, ou démontrant toute l’ampleur de la violence dont il peut être capable sur un yacht en feu. Et il y a ces sortilèges sortis de la forte imagination de James Lee Burke, où nos héros continueront de voir défiler d’inquiétants pans de leurs passés respectifs tout en étant harcelés par des visions tenaces de terrifiants galions aux allures de vaisseaux fantômes.
Une œuvre puissante et marquante, qui vaut tout autant pour les individus angoissants qui le peuplent que pour le style si brillant de l’auteur.29/06/2023 à 06:51 5
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Quel secret abrite le château de Fougeret ?
5/10 Pour Noël, la grand-mère d’Alix et de Gabriel, des jumeaux, leur offre un séjour au château de Fougeret. De prime abord, pas de quoi réjouir ces enfants. Sauf que cette résidence est supposée hantée. Avec leurs parents, les adolescents vont sur place et découvrent, aux côtés de Manel, une jeune fille aux allures gothiques, que la réputation des lieux n’est guère usurpée.
Après Qu'est-il arrivé au vol MH370 ?, voici le deuxième roman de la collection « Mystères inexpliqués » autant que le deuxième roman de Sarah Barthère. On y retrouve avec plaisir la langue de l’écrivaine, riche et agréable, et une belle tenue dans la maîtrise de son récit. Alix et Gabriel composent deux protagonistes fort sympathiques et dont on suit avec plaisir les pérégrinations au sein de ce château où planent d’étranges présences. Séances de ouija, rires inexpliqués, tâches d’eau incompréhensibles, clichés ressurgissant du passé : autant de pistes aptes à procurer de belles sensations fortes à nos héros autant qu’au lectorat. Malheureusement, ici, l’ouvrage est très loin de la réussite du précédent. L’histoire ne s’amorce que vers la moitié du livre, et la suite accumule de nombreux clichés en matière de hantises et autres phénomènes paranormaux. Il y a bien quelques timides montées en adrénaline mais ces dernières demeurent trop peu nombreuses, timides et déjà lues ou vues des centaines de fois. Le rythme demeure particulièrement lent et, malgré une lecture globale plutôt plaisante, rien ne permet à ce livre de se distinguer de la quantité faramineuse d’autres ouvrages exploitant le thème des spectres. Il est même très probable que peu de souvenirs resteront durablement gravés en nous ou dans l’esprit des jeunes lecteurs une fois la dernière page achevée. Certes, l’idée d’exploiter un tel décor, existant réellement, est intéressante et porteuse d’une histoire palpitante, mais il faut bien reconnaître que cet opus se distingue davantage par son côté lénitif et si attendu que l’on frôle la caricature – molle, de surcroît.
Sarah Barthère nous avait régalés avec son œuvre antérieure, alors oublions celle-ci au plus vite tant elle nous a déçus.27/06/2023 à 07:09 2
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La Cité hantée
Lincoln Child, Douglas Preston
8/10 L’inspecteur Pendergast, sa pupille Constance et l’agent Coldmoon se sont à peine remis des événements de la Rivière maudite que l’avion dans lequel ils ont embarqué change de cap, direction la Géorgie, plus précisément la ville de Savannah. Deux cadavres y ont été trouvés, vidés de leur sang, et il n’en faut pas moins pour que la rumeur d’un terrible vampire s’y propage. Mais cette histoire pourrait être liée à celle, beaucoup plus ancienne, d’un étrange détournement d’avion jamais résolu.
Voici la vingtième enquête de la série consacrée à Aloysius Pendergast, et l’on y retrouve avec une jubilation non dissimulée cet inspecteur du FBI si détonnant, aussi brillant qu’énigmatique, accompagné de l’équivoque Constance et du policier Coldmoon aux origines lakotas. Savannah offre un cadre exceptionnel pour cette intrigue qui ne l’est pas moins, palpitante et immédiatement addictive, avec un bel écheveau de pistes et de personnages étranges. Jugez plutôt : une créature pompant l’hémoglobine de ses victimes, une vieille femme vivant recluse au dernier étage d’un hôtel, un documentariste spécialisé dans les phénomènes paranormaux et un journaliste entièrement dédié à la démolition des sornettes à ce sujet, un sénateur particulièrement déplaisant, d’incroyables opérations fructueuses en bourse, etc. Indéniablement, Douglas Preston et Lincoln Child ont savamment réfléchi à cette histoire robuste et prenante, où les chapitres s’enchaînent à merveille sans qu’il ne soit possible de les lâcher. Et quelle merveilleuse idée ils ont eue que d’exploiter l’affaire criminelle D. B. Cooper, non résolue à ce jour. Les deux auteurs excellent à imprimer un rythme trépidant à ce récit qui se conclut sur une nette note fantastique, achevant de faire de ce livre l’un des plus dynamiques de la série.
Remercions chaleureusement Douglas Preston et Lincoln Child pour ce roman si efficace, d’autant qu’il se termine en portant un éclairage très particulier sur le personnage de Constance, laquelle est déjà en train de mener une quête très personnelle que l’on se plaira à lire dans Le Cabinet du Dr Leng, à paraître le 19 octobre chez L'Archipel.26/06/2023 à 07:08 4
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Soir de rage
7/10 Lu à sa sortie, j'avais perdu de vue que ce livre pouvait figurer dans la base, merci le Juge ;)
J'en garde l'agréable souvenir d'un bon roman à destination des ados, avec une plume intéressante et pleine de tact, où la fougue du jeune héros, dérapant vers des envies incendiées, va venir se confronter à la réalité de ses sentiments à l'égard de son père à l'occasion d'un spectacle de magie. Oui, vraiment, un chouette souvenir de lecture qui touchera autant qu'il fera réfléchir le lectorat auquel il s'adresse.25/06/2023 à 17:59 2
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L'Epaule du maître
Jean-François Di Giorgio, Cristina Mormile
8/10 Takeo intervient pour sauver des voyageurs de quatre gredins, et même à un contre quatre, notre héros l’emporte facilement. Mais quand l’une des personnes sauvées (Yugoro) invite Takeo dans son village, comme on pouvait s’en douter, ça n’est pas pour passer un moment de décontraction. Un énigmatique tueur masqué, un marais empoisonné, un campement d’Aïnous qui sont vus comme d’évidents coupables… Pas mal d’action et de suspense avec cette BD, inachevée, qui se poursuit dans le tome suivant.
25/06/2023 à 08:27 1
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Monkey Peak tome 4
Akihiro Kumeta, Koji Shinasaka
6/10 La créature est réapparue, cette fois-ci sur une corniche, bloquant le passage à quelques-uns des survivants. Pas mal de planches de pur suspense dès cette entame, entre combat contre le monstre et tentative de survie sur cette falaise escarpée : on est encore une fois dans quelque chose d’attendu et d’assez classique, mais l’ensemble passe bien. Pendant ce temps-là, la tension augmente encore d’un cran dans le refuge, alors que deux prédateurs viennent d’entrer dans le chalet. Pas le moindre temps mort dans ce quatrième opus où les singes meurtriers font de sacrés dégâts dans les rangs des montagnards.
22/06/2023 à 18:45 2
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L'Alpha
6/10 Notre quatuor de survivants est salement fatigué (« Ça fait six jours qu’on mange quasiment rien et on est tous à cran ») et ils ont affaire à une bande de monstres dans un ancien tunnel. Une BD qui joue plutôt habilement la partition classique des zombies, du monde postapocalyptique et des ados en mode survie mais sans pour autant offrir quoi que ce soit de très original (cf. la réplique presque parodique de l’un des protagonistes : « Tss ! La Fuite par les égouts… Cimer le cliché, hein ! »), sinon une esthétique réussie et son lot recommandable d’action. Un épilogue marquant avec la mort (soyons francs : le terme de « déchirure » serait plus approprié) d’un personnage important. Globalement, plutôt pas mal mais sans ces aspérités majeures que j’apprécie et qui me permettent de me souvenir plus longtemps d’une œuvre grâce à ces spécificités, ces originalités.
19/06/2023 à 19:10 2
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Vinland Saga tome 7
7/10 L’alliance récemment conclue semble stable, et c’est désormais de conserve que les principaux protagonistes de la série œuvrent afin de conquérir le territoire, tandis que le prince Canute à leur tête rêve d’une terre utopique, pleine de paix et de piété. Mais l’entrevue avec le Roi des Danois dans une église prétendument vide et qui devait tourner au guet-apens, se commue en une habile joute verbale où s’exhibe une belle lutte de pouvoir. Thorfinn veut enfin affronter Askeladd, mais Bjorn s’immisce avant lui pour se confronter au terrible combattant. Askeladd en profite pour raconter un pan important de son enfance, à savoir comment il a tué son propre père. Dans la droite ligne des précédents opus, avec un peu moins de violences et de bastons. Un final à plusieurs tiroirs, avec un piège, des retrouvailles, un sosie, bref, pas de quoi s’ennuyer.
18/06/2023 à 19:36 3
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Paris, mon amour
6/10 Eté 1944. Même si les combats demeurent violents, la victoire semble se dessiner dans ce dernier tome de la saga. Un commando français essuie de lourdes pertes lors d’une intervention, et le sergent-chef Ferdinand Meunier est le seul rescapé. On lui confie alors une mission : « neutraliser une bombe de la désintégration », comprenez une arme nucléaire, avec d’autres soldats. Mais il y découvrira d’abord l’horreur des camps de concentration. Un scénario assez foutraque, qui mêle plusieurs histoires et ne s’est pas montré crédible à mes yeux (notamment l’assaut du camp), mais qui se rattrape amplement par la suite, avec un événement historique (ça reste une uchronie, bien évidemment) inattendu ainsi que la logique de Ferdinand Meunier à propos du sacrifice, qui pose de légitimes questions et s’avère d’une rare humanité. Cependant, le fait que cette BD boucle la série me laisse un peu sur ma faim, parce que je m’attendais à quelque chose de plus marquant à ce niveau-là.
18/06/2023 à 19:35 1
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... et tu pris le nom de Caïn
6/10 Sam Lawry a échappé à l’incendie mais sa femme et le fils qu’elle a eue avec le frère de Sam ont été assassinés. Je trouve que la série s’est un peu perdue en quittant le Vietnam et en rejoignant les rives de chez l’Oncle Sam avec cette histoire de complot politique, avec un peu trop de bavardages et d’élément déjà lus ou vus ailleurs. Néanmoins, cette série continue à se laisser lire, et j’ai bien apprécié ce clin d’œil appuyé au film « Taxi Driver ».
18/06/2023 à 17:52 1
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Quand sonne la tempête 1
9/10 Shohei Sakai est traqué ses poursuivants peuvent géolocaliser son portable. Et pour cause : il a été greffé dans le bas de son ventre. Flashback : deux semaines auparavant, il a mis les doigts dans un engrenage criminel en acceptant de faire disparaître le cadavre d’une jeune femme pour le compte du redoutable Kimtak. Sauf que le père de la victime, médecin, finit par retrouver le portable lâché par maladresse par Shohei lorsqu’il a fait basculer le corps de sa fille par-dessus la rambarde. Pour se venger, il va lui greffer le téléphone dans le bide et le soumettre à un chantage terrible : l’obliger à tuer quelqu’un pour qu’il soit condamné à mort. Un pitch original et alléchant, servi par un graphisme simple, épuré, mais très réussi. Beaucoup de suspense, aucun temps mort, et un scénario très intéressant qui aurait pu donner lieu à un film de haute volée, sans oublier une psychologie joliment étudiée. Déjà hâte de me lancer dans le tome suivant !
18/06/2023 à 17:50 1
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L'Attaque des titans tome 1
7/10 Je n’étais pas trop chaud pour me lancer dans cette série, mais sur les conseils de gamille67, j’ai tenté le coup. J’ai apprécié l’ambiance, avec le jeune Eren et ses semblables protégés des monstres par les murs de cinquante mètres de haut qui ceignent leur cité, « comme des oiseaux en cage ». Une intéressante et originale variation sur le thème des monstres et autres zombies. Un premier opus entraînant et dynamique : je vais sûrement continuer cette série.
15/06/2023 à 18:42 3
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Monkey Peak tome 3
Akihiro Kumeta, Koji Shinasaka
6/10 La créature simiesque réapparaît devant le refuge qui abrite les survivants, et ces derniers ont méchamment les foies, déterminés à lutter autant qu’à châtier les hypothétiques complices du monstre. Un chouette combat entre la bête et Sacchi. Un épisode très correct où la paranoïa, la lutte pour la survie et le suspense figurent à parts égales. On reste certes dans le basique du genre – avec quelques éléments attendus voire téléphonés – mais l’ensemble se lit plutôt agréablement, avec une nouvelle apparition du prédateur en fin d’ouvrage.
14/06/2023 à 18:51 2