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8/10 C'était bien parti pour un 9, tant j'étais happé par la lente dégringolade du soldat Braqui, finement esquissée par la très bonne plume d'Esthelle Tharreau, mais j'ai trouvé la vindicte de la population française autour de la déroute de ses soldats très exagérée.
Un petit bémol dans les allers et retours dans le temps, dont la chronologie est parfois déroutante, pas de date en tête de chapitre, on se perd un peu.
Je trouve également la fin un peu expédiée et pas dans l'esprit.
Reste même un thriller psychologique passionnant.21/12/2023 à 22:46 charlice (380 votes, 7.7/10 de moyenne) 5
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8/10 Je remercie la maison d'éditions Taurnada, de m'avoir fait découvrir cet excellent auteur, dont c'est le premier que je lis mais pas le dernier :
Titre : Il était une fois la guerre
AUTEUR : Estelle Tharreau
J'ai adoré ce thriller psychologique, écrit d'une plume vivante, sans temps mort et quelle vérité!
Vous connaissez, vous une guerre propre sans armes, avec beaucoup de bla bla, moi non!
C'est ce qu'a pensé Sébastien Braqui, soldat, parti en mission en Afrique, au Shonga, au tout début de sa carrière, mais rien ne l'avait préparé à la réalité! La foule acclame ses militaires partis défendre l'Afrique!
Claire, sa femme, enceinte, le regarde partir, fière!
Une mission, deux, trois, Sébastien, voit l'horreur, l'abandon de son pays!
Il revient désabusé, abandonné par ses pairs, meurtri, rejeté par cette même foule, qui l'avait acclamé! Même dans la nouvelle armée il ne se reconnait pas!
Ami d'un reporter de guerre qui a vu l'horreur comme lui, et le seul à le comprendre!
Je me suis attachée à ce soldat, perdu, ne récoltant qu'insultes lui qui avait tant donné, bien sur je comprends aussi le comportement de sa femme et de sa fille, mais des ses supérieurs non!
Comment peut on juger de ce que nous ne connaissons pas, trop facile!
Quel talent à cet auteur de nous faire vibrer d'émotions, et de sentiments à fleur de peau, qui m'ont mis les larmes aux yeux!
Je vous le conseille!05/11/2023 à 11:39 mama8 (3 votes, 8.3/10 de moyenne)
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8/10 C’est très noir : c’est un roman social et politique, engagé que je trouve bien construit, travaillé jusqu'au bout de l'intrigue. Je n'avais pas apprécié son précédent "La peine du bourreau", il y avait pour moi quelque chose d'artificiel dans le style. Ici, l'histoire de ce soldat prend aux tripes !
04/11/2023 à 14:14 bibliosgdc (13 votes, 8.2/10 de moyenne) 2
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9/10 Le Shonga, un Etat de l’Afrique moulu par la guerre civile. Sébastien Braqui va y servir quatre fois dans le domaine de la logistique en conduisant des véhicules. Un militaire qui sera aux premiers rangs de la violence et de la folie, des maux qui vont le déliter graduellement jusqu’à lui faire perdre pied. Une déchéance qui va également toucher sa femme et sa fille et dont nul ne sortira indemne.
Estelle Tharreau, l’auteure à qui l’on doit notamment De la terre à la bouche, Mon Ombre assassine et La Peine du bourreau nous offre ici un livre inclassable. Il a la densité d’un roman noir, le côté haletant du thriller, et aussi l’aspect émotionnel de la littérature blanche. On y suit le parcours de Sébastien Braqui, jeune militaire, dont le mental va lentement s’éroder sous les coups de boutoir du conflit auquel il va participer. Sur place, il va tout connaître : la brutalité de la belligérance, les enfants-soldats – dont ce Momar Dembé dont l’existence va le hanter –, la souffrance des populations touchées. Parallèlement, il va éprouver au plus profond de ses chairs et de son âme la couardise des élites politiques, leur invraisemblable inconstance, l’infidélité des masses qui vont soutenir leurs troupes puis les vouer aux gémonies au gré des événements, et la dislocation de sa famille. Sa femme, Claire, et sa gamine, Virginie, ne connaîtront que rarement ce spectre qu’est devenu leur époux et papa souvent absent, appelé sur le champ de bataille, meurtri par le syndrome de stress post-traumatique, sombrant dans l’alcool et la drogue, purgé par sa hiérarchie qui préfère progressivement des guerriers plus aseptisés. Le Mal qui est né sur ces terres de latérite s’y est développé avant de devenir une tumeur insatiable et invincible, aura même des répercussions létales et monstrueuses sur le territoire français, une atrocité que l’on découvre, éberlué, dans le dernier chapitre. Estelle Tharreau nous propose un roman singulier, mémorable et d’une rare intensité psychologique, bien loin des poncifs du genre, proposant un bel hommage aux vétérans – quels que soient les affrontements auxquels ils ont participé – tout en apportant un éclairage lucide et d’une sidérante justesse quant aux conséquences de la cruauté, créature tyrannique se nourrissant de ses propres ravages.
On savait déjà qu’Estelle Tharreau était talentueuse, son dernier vient confirmer notre sentiment. Mieux : il la classe parmi les écrivains dont il faut nécessairement guetter la sortie des prochaines œuvres littéraires comme une vigie surveille l’arrivée des renforts.11/05/2023 à 07:04 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 5
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7/10 En bref, un récit de guerre(s) qui prend aux tripes. Estelle Tharreau nous présente un héros brisé par ses missions militaires, abandonné par l'Etat, désavoué par son peuple... Le triste revers de la médaille.
Depuis "La peine du bourreau" en 2020, Estelle Tharreau semble avoir pris un tournant dans ses romans : de thrillers de fiction purs et durs, ses récits deviennent des romans noirs, avec pour thème des sujets forts et percutants.
Ici, elle nous parle de la guerre, celle que l'on ne voit pas, celle que l'on n'imagine même pas en étant un simple citoyen français : les sacrifices, les blessures physiques et psychologiques des soldats qui partent en mission sur d'autres continents, souvent pour des enjeux politiques ou économiques qui les dépassent totalement.
Je ne suis pas forcément fan des récits de guerre d'habitude, car toutes les parties tactiques et politiques. Mais l'auteure nous parle du côté humain de la guerre, de ce qu'il se passe pour ces hommes qui choisissent de défendre les intérêts de leur pays. On retrouve de nombreuses fois la dichotomie entre le départ glorieux des troupes vers les missions et le retour avec ces reproches, cette violence et ces clichés balancés à la figure des soldats, mais aussi des familles.
J'ai été extrêmement touchée par la vie du soldat Braqui, malgré quelques passages où la chronologie est un peu floue, mêlant les différents départs en mission, les retours et les moments de vie en famille. Cependant, la dérive, lente et insidieuse, est bel et bien là, accentuée par l'abandon total de l'État et de la hiérarchie militaire pour la réinsertion des anciens soldats dans une vie qui leur semble vide et futile après tant d'horreurs endurées.
Ce thème avait déjà été abordé dans ma lecture du roman de Jean-Christophe Rufin, "Le collier rouge" : un siècle a passé et rien n'a malheureusement changé.
Un seul petit bémol me laisse un goût d'inachevé... Le final est un peu trop rapide pour moi, pour qu'on puisse prendre toute la dimension de l'impact psychologique sur le héros.03/12/2022 à 09:33 Riz-Deux-ZzZ (498 votes, 6.9/10 de moyenne)