El Marco Modérateur

3708 votes

  • Calvin Wax

    Fred Duval, Corentin Rouge

    8/10 Le portrait d’un sombre personnage néonazi selon qui « le Président Sheridan est devenu une menace pour notre civilisation ». Un opus davantage tourné vers les tensions, les jeux de pouvoir, le chantage et la politique que vers l’action pure, tout ça autour du supposé suicide de Julia Brooks. Une belle réussite.

    03/08/2025 à 07:54 1

  • Gannibal tome 12

    Masaaki Ninomiya

    9/10 La fête de l’offrande est imminente, au même titre que ne l’est l’assaut des forces d’auto-défense. Un récit toujours aussi sombre et torturé, saturé de ténèbres, génial dans l’histoire comme dans le graphisme. Cet avant-dernier tome est de toute beauté – une beauté enténébrée, évidemment.

    02/08/2025 à 08:07 2

  • Spirit of Bourbon

    Luc Brahy, Thierry Cailleteau

    5/10 Un bootlegger, Doyle Doohan, est assassiné par des hommes de main dans la Virginie de 1922. Sa fille Julie, est doctorante à l’université et si elle est dévastée par l’annonce de la mort de son père, elle compte bien reprendre les affaires laissées vacantes et se venger.
    Un premier tome qui mise tout sur l’action, au détriment d’un scénario guère original et de personnages assez stéréotypés, avec même des moments déjà lus ou vus bien souvent (l’attaque massive du troupeau dans la ville, par exemple). C’est dynamique et plutôt distrayant à défaut d’être mémorable ou franchement intéressant.

    01/08/2025 à 07:44 1

  • Kill or be killed – Tome 1

    Ed Brubaker, Sean Phillips

    8/10 Las de sa vie, se sentant trompé par la seule femme qu’il aime, le jeune Dylan se suicide en sautant du haut d’un immeuble… et survit. Mais un démon se rappelle vite à son bon souvenir et lui ordonne de tuer une personne mauvaise par mois (« On va appeler ça ton loyer »). Agresseurs dans le métro, pédophiles, proxénètes, mafieux : l’hécatombe va commencer.
    Graphiquement, c’est magnifique. Scénaristiquement, c’est classique mais très bien pensé, habile et huilé. Un véritable régal pour les yeux sans pour autant tomber dans les clichés du genre puisque la psychologie est finement épluchée.

    31/07/2025 à 07:48 2

  • Regarder le noir

    Ouvrage collectif

    8/10 Un ouvrage de nouvelles que j’ai beaucoup aimé. De base, j’aime ce format : la concision, l’obligation pour les auteurs d’aller à l’essentiel, la quête de ma chute, et je dois dire que le sujet me plaisait également. Et je dois dire que globalement, je m’en suis pris plein les yeux. Certains écrivains m’ont littéralement aveuglé : celui d’Olivier Norek, le premier, qui met dans l’ambiance et m’a bien eu sur le final. Julie Ewa qui nous fait voyager dans le monde des enfants rendus esclaves et dont les turpitudes ne sont jamais finies, même lorsqu’on le pense. Barbara Abel et Karine Giebel, avec leur récit commun très sombre et d’où surgissent à la fois une puissante désespérance et une poignante émotion. Claire Favan, avec ce texte si différent des autres, post-apocalyptique, marin et d’une certaine manière lié à l’eugénisme, très bien trouvé et mené, proche selon moi de l’univers de celui de Serge Brussolo. René Manzor m’a bien surpris également avec son ambiance anxiogène et très cinématographique, d’autant que je me suis laissé prendre par l’épilogue, inattendu. En revanche – et c’est le lot de tout spicilège, d’autres étaient certes bons mais moins marquants à mes yeux. Celui de R. J. Ellory est bon, certes, mais peut-être un eu trop lointain du sujet de ce recueil malgré son titre (« Private Eye »). « The OX » de Fred Mars est très agréable à suivre mais, malgré sa thématique olé-olé et son sujet atypique, le côté « Usual Suspects » était un peu trop facile à deviner avec une chute du coup un poil téléphonée. « Tout contre moi » est davantage de la littérature blanche que noire malgré sa noirceur, mais les accords grammaticaux, lorsque l’on est attentif et qu’on les remarque, tuent un peu le final, ce qui est dommage. « Anaïs » de Fabrice Papillon ne m’a pas trop convaincu non plus, trop classique selon moi, idem pour « La Tache » de Gaëlle Perrin-Guillet. Enfin, « Transparente » d’Amélie Antoine a littéralement pompé l’idée de « La Moustache » d’Emmanuel Carrère, et la phrase du SDF est beaucoup trop attendu. Alors arithmétiquement parlant, ça serait du 7/10 en moyenne, je pense, mais j’ai tellement apprécié le concept et la diversité des variations que je pense au final pour 8/10.

    29/07/2025 à 07:03 3

  • Le Diadème de la Princesse de Lamballe

    Takashi Morita

    7/10 En cette France du début du XXe siècle, les journaux bruissent d’une nouvelle retentissante : Arsène Lupin a encore sévi en s’introduisant dans la demeure du directeur de la banque Daley. Une réinterprétation de l’œuvre de l’immense Maurice Leblanc, agréable et aussitôt prenante, même si ce manga est un peu longuet parfois (quelques dizaines de planches en moins, ça n’aurait rien eu pour me déplaire), et un écueil très subjectif que je retrouve assez souvent dans les adaptations en manga : des visages trop semblables au point d’en être parfois interchangeables, ce qui rend certains passages visuellement confus, d’autant qu’il y a quelques détails anachroniques ou liés à la volonté du mangaka de coller à des codes purement japonais, comme cette pratique du jiujitsu (en France dans les années 1900 ? Mouais…). Mais cet opus demeure plaisant.

    26/07/2025 à 08:08 1

  • Impact

    Olivier Norek

    9/10 Virgil Solal, ancien soldat, a un compte à régler avec les pollueurs à qui il attribue la mort de son bébé, mort dès ses premières respirations à cause de l’air vicié. Il enlève et séquestre le P-DG de Total et se fait un devoir de rallier à lui la population et les médias en rendant publique cette croisade. Face à lui, un policier, Nathan, et une psychocriminologue, Diane. Le compte à rebours est lancé.
    Un thriller d’une excellente tenue, à la fois court, dense, d’une rare force de percussion et impossible à lâcher. J’ai beaucoup apprécié la prose d’Olivier Norek, puissante, hachée, parfois fulgurante, parfois chargée d’émotion. Des chapitres concis, un rythme haletant, des pauses orchestrées de temps en temps pour alerter sur le sort du monde, et une mécanique narrative impeccable. Un ouvrage très dans l’air du temps – ce qui n’est pas nécessairement pour moi un défaut, seulement qu’il correspond à une légitime interrogation sociétale et contemporaine, très marquante, dont je conserverai longtemps le souvenir, notamment en raison de l’intelligence de l’histoire, de moments mémorables – les individus aux masques de pandas, les scènes presque finales du procès, l’empathie des deux enquêteurs pour ce « criminel », etc. Deux bémols cependant : si la documentation est plus que solide, la surabondance de données et de faits nuit parfois à la fluidité du récit. D’autre part, le final ne correspond pas à l’idée que je pouvais m’en faire : trop heureux, trop bienveillant, trop saturé d’espérance. Je me doute qu’Olivier Norek est un optimiste qui y manifeste son espoir d’un monde meilleur, mais ce qui suit cette ellipse d’une vingtaine d’années m’a semblé trop florissant et béat pour être définitivement crédible et en adéquation avec la noirceur des propos antérieurs. Cependant, voilà un ouvrage percutant et ajusté pour distraire et surtout, alerter les consciences qui ne seraient pas encore averties par ce sujet brûlant.

    25/07/2025 à 07:41 3

  • Sans issue

    Rylie Dark

    6/10 Carly See, agente du FBI, est confrontée à une étrange affaire : un tueur en série qui laisse ses victimes – des jeunes femmes – avec des sonnets de Shakespeare dans la main. Sauf que Carly, en plus de ses capacités purement professionnelles bien aiguisées, a un talent très particulier : depuis la disparition de sa sœur Megan, elle est capable de communiquer avec les esprits des défunts. La médium et enquêtrice saura-t-elle mettre hors d’état de nuire ce prédateur si particulier ?
    Un nouvel ouvrage de Rylie Dark au compteur de mes lectures, et c’est plutôt bon. Une histoire simple et attendue mais prenante et globalement réussie, une protagoniste correspondant aux canons des Blake Pierce, Ava Strong et auteurs consorts, un rythme solide et une structure agréable. Ici, Carly compose un personnage parfois caricatural, au même titre que d’autres (le député paranoïaque qui est le père de la première victime, l’enquêtrice meurtrie par la disparition de sa sœur cadette et soumise à de terribles visions, le tueur en série persuadé d’avoir un lien fort avec William Shakespeare, etc.), mais l’ensemble est rondement mené et offre quelques heures d’une lecture distractive. Effectivement, il y a mieux ailleurs, mais certains passages (comme l’expérience de privation sensorielle) nourrissent plaisamment l’ensemble. Bref, pas de la grande littérature ni une lecture mémorable, mais un récit suffisamment efficace.

    21/07/2025 à 08:01

  • Reckless tome 1

    Ed Brubaker, Sean Philipps

    8/10 Ethan Reckless est un type qu’on engage pour « résoudre un problème », et il en a justement un puisqu’un type armé d’une machette le menace. Et tout a commencé quand une vieille connaissance, Rainy Livingston, souhaite récupérer deux cent mille dollars, sa part d’un braquage de banque. Les événements prennent une tournure effrayante quand Rainy périt dans l’explosion de son véhicule.
    Un récit assez classique mais sacrément efficace, d’autant que la traque du dénommé Wilder et de ses sbires tient en haleine. Une narration impeccable, avec une immersion immédiate grâce à ce récit à la première personne : j’ai déjà hâte de savoir ce que les tomes suivants nous réservent.

    18/07/2025 à 07:58 2

  • A couteaux tirés

    Joëlle Jones, Jamie S. Rich

    8/10 Madame Josie Schuller officie comme représentante en produits de beauté, mais en réalité, elle est tueuse à gage : sa dernière cliente, madame Romanov, est également sa dernière victime, aussitôt suivi par un contrat sur la tête d’un adepte du club « Kitty Cat ». Mais quand on lui demande de tuer un gosse – un contrat qu’elle ne parvient d’ailleurs pas à honorer, ça coïncide avec le fait que son employeur a envie de se débarrasser d’elle. La prédatrice devient alors une proie.
    Un thème pas particulièrement original, mais le rythme est très bon, l’esthétique également (impossible de ne pas reconnaître des clins d’œil au style de Roy Lichtenstein), et le jeu final de massacre est jubilatoire. Un bien bon moment de divertissement et un déglinguage en règle d’un certain « American way of life ».

    14/07/2025 à 08:05 2

  • Erin

    Paul Drouin, Lylian

    7/10 Au Groenland, une frêle expédition retrouve une créature colossale. Au même moment, au nord de l’Ecosse, la jeune Erin fait pour la énième fois le même cauchemar d’accident automobile qui a coûté la vie à ses parents. Alors qu’elle s’engage seule dans la forêt pour rejoindre sa cabane, elle tombe sur trois enquiquineurs auxquels elle n’échappe que grâce à l’intervention de lianes. Erreur : ces lianes appartiennent en fait à un monstre gigantesque.
    Un premier tome très coloré et plein de candeur destiné à la jeunesse, comparable à un conte. C’est plutôt agréable, plein de bons sentiments et ça me change de mes lectures actuelles. Le réveil du monstre au Groenland clôt cette BD.

    11/07/2025 à 07:54 1

  • Carbone modifié

    Richard Morgan

    7/10 Un thriller de science-fiction conséquent (570 pages dans mon édition de poche) de cet auteur – Richard Morgan – dont je ne connaissais pas la plume ni l’univers. Dans ce roman, Takeshi Kovacs est assassiné par une meute de tueurs avant qu’on ne lui confie une âpre tâche : comprendre pourquoi Laurens Bancroft a été abattu. Dans cette société d’anticipation, les êtres humains peuvent bénéficier d’une sorte de pile qui enregistre leur vie et leurs souvenirs et, s’ils meurent, il n’y a plus qu’à réinjecter le contenu de cette sauvegarde dans leur nouvelle enveloppe corporelle. Mais pourquoi a-t-on voulu faire disparaître Bancroft ? La réponse se trouve peut-être loin au-dessus de leurs têtes.
    Un ouvrage sacrément costaud parce qu’il met aussitôt dans le bain de cette société réinventée par l’auteur, avec de nombreux termes et principes expliqués au fur et à mesure mais qu’il faut intégrer au plus vite pour suivre le fil de l’intrigue. Une intrigue d’ailleurs très dense, charpentée et consistante qui, malgré le grand nombre de pages, ne souffre vraiment pas de longueurs ni de temps morts. C’est solide, prenant, jouant à la fois sur des codes et ressorts classiques de la littérature noire (cf. les pratiques dans le vaisseau, les pressions politiques, le rôle de Kovacs proche de celui des bons vieux détectives privés, etc.) tout en insérant cela à un cadre futuriste et à des épisodes de fusillades dantesques (le prologue, la castagne avec Kadmin ou la baston presque finale dans le vaisseau sont à cet égard édifiant). Bref, un thriller sous haute tension, pourvu d’une histoire forte, dynamique et mémorable, mais qui pêche parfois par des moments de grande complexité liée à l’inventivité abondante de l’auteur.

    10/07/2025 à 07:51

  • NeuN tome 6.5

    Tsutomu Takahashi

    9/10 Des images apocalyptiques et envoûtantes pour l’entame, entre massacre aux armes automatique et pluie oppressante. Un graphisme magnifique et un scénario redoutable pour ces quatre chapitres venant conclure cette partie de la série. Les images du congrès final, étourdissantes de réalisme, font méchamment froid dans le dos. Minuscule bémol : visiblement, la suite n’est pas (plus ?) à l’ordre du jour alors que la scène finale me laisse en pleine apnée.

    10/07/2025 à 07:50 1

  • Koursk

    Antonello Becciu, Dobbs

    7/10 Puisque la bataille de Stalingrad a été un échec, les nazis cherchent à se venger des soviétiques à Koursk. Une évocation historique réussie, soulignée par de beaux graphismes, et quelques passages surprenants aptes à marquer les esprits (comme ce char prétendument maudit, ou les témoignages de ce photographe qui est aux avant-postes des combats).

    08/07/2025 à 07:56 1

  • Martha Shoebridge

    Frank Giroud, Colin Wilson - 2

    8/10 Martha Shoebridge, alors médecin, rencontre William Sheridan quand il n’est encore que député, et une passion mutuelle les dévore graduellement. Ça commence vraiment comme une love story et même si ça peut surprendre par rapport à sa série originelle, ce tome est vraiment intéressant et intelligent, mettant en avant le mental de Matha qui va connaître bien des émotions, de l’amour à la déception en passant par l’alcoolisme, la surcharge pondérale et la déchéance professionnelle. Malin, aussi, le rebondissement quant au malaise de la femme de Sheridan. Bref, c’est étonnant et très soigné, et c’est très bien ainsi.

    08/07/2025 à 07:47 2

  • Le Survivant

    Gerardo Balsa, Mark Jennison

    6/10 Quelque part dans l’Atlantique : le sous-marin panse ses plaies. Le dessin reste toujours assez agréable et je trouve que le récit gagne en densité, même si je reste pour le moment plutôt dubitatif : je trouve que l’ensemble aurait pu être abrégé pour gagner en concision et donc en percussion. Encore 12 tomes : j’espère que le scénariste – Mark Jennison – a des idées intéressantes pour la suite. Le final sous les bombardements rallume un peu mon intérêt.

    05/07/2025 à 08:02 1

  • Les Saintes reliques

    Steve Berry

    2/10 Cotton Malone, reconverti en libraire spécialisé dans les ouvrages de luxe, se trouve à Bruges lorsque trois hommes armés s’emparent d’une relique, des gouttes du sang du Christ. Recouvrant rapidement ses réflexes, il se lance à la poursuite des voleurs mais fait chou blanc. Néanmoins, il met ainsi le doigt dans un engrenage puisqu’on lui demande de se lancer dans une quête où il est autant question des « Arma Christi » (les instruments de la Passion) que de la Pologne et de l’équilibre géopolitique du monde entier.
    De Steve Berry, j’avais déjà lu autrefois « Le Troisième secret » que j’avais bien apprécié, alors longtemps après, je me suis procuré un autre ouvrage de l’auteur, et… quelle déception. D’abord, le titre français est hautement trompeur (l’original étant « Le Protocole de Varsovie », nettement plus fidèle au contenu). Parce que (ça n’est rien divulguer, cet élément apparaît dès une centaine de pages), en réalité, ces reliques ne sont qu’un prétexte à peine exploité, et l’idée est la suivante : des hommes détiennent des documents soi-disant compromettants sur le passé du Président polonais, alors ils vont faire une vente aux enchères de ces documents en demandant aux nations intéressées de réunir ces précieuses reliques. Vous suivez ? Moi pas. Là, déjà, je commençais à caler tellement c’était tiré par les cheveux. Mais on continue. En réalité, il est question d’une méga batterie de missiles que le Président est à même d’installer sur le territoire de son pays mais la géopolitique étant ce qu’elle est, de nombreux pays sont prêts à faire pression sur cet homme et ainsi faire rentrer le territoire polonais dans leur camp. Bon, autant l’avouer, j’ai décroché à mesure que les pages défilaient. Cotton Malone est polyglotte, dispose d’une mémoire absolue, est capable de tomber dans de l’eau glacée et d’en ressortir, frétillant comme pas permis et de lâcher des punchlines, en plus de conduire aussi bien un bateau qu’une voiture : une sorte de medley de James Bond, d’Indiana Jones et de Robert Langdon, mais sans âme, sans brio, sans véritable panache, comme on mixe divers ingrédients pour n’obtenir qu’un brouet. L’auteur a réuni une très solide documentation qu’il explicite en fin d’ouvrage mais certains passages sont longuets à en tomber en léthargie, barbants, inutiles et mal insérés. Le personnage de Warner Fox, parodie de Donald Trump (qui est lui-même une parodie), est vaguement amusant voire inquiétant, mais l’ensemble de ce thriller est une accumulation de clichés, de scènes grotesques et de longueurs monumentales. Des tueurs qui vont se casser la tête à placer ces fameux documents au « niveau X » d’une ancienne mine de sel, un Président polonais qui prend les armes lui-même pour empêcher le pire, une vente aux enchères menée par des baltringues qui se font dézinguer comme des ballons à la foire, une Sainte Lance que Cotton Malone dérobe comme un mouflet chipant un Carambar, etc. A mes yeux, ce qui se fait de pire dans le domaine : du grand n’importe quoi certes assis sur un solide socle documentaire, mais mené à l’aveuglette, parfois d’un rare effet soporifique, et auquel je n’ai jamais cru.

    03/07/2025 à 20:12 3

  • Cross of the cross tome 1

    Shiryu Nakatake

    7/10 Shun est la victime régulière de cinq petites frappes, et le harcèlement dérape jusqu’à l’assassinat de son chat et le meurtre de ses parents dans un accident de voiture ainsi que les profondes brûlures de son petit frère. Au contact de son papi, ancien soldat aguerri, Shun va concevoir une implacable vengeance qui va commencer à entrer en application quatre années plus tard.
    Un pitch simple mais efficace, un graphisme élégant et pertinent, et de belles contradictions qui viennent enflammer notre héros devenu un professionnel de la riposte et du combat. Rien d’exceptionnel mais c’est très agréable et plutôt efficace à défaut d’être mémorable ou ultra original.

    02/07/2025 à 18:40 1

  • Un Monde oublié première partie

    Eric Corbeyran, Gabor

    6/10 Deux hommes sont tombés sur une mystérieuse lettre laissée par un inconnu. Cet homme, c’est Bowen Tyler dont le bateau sur lequel il était embarqué a été torpillé par un U-Boot. Après une série de péripéties, lui et quelques personnes débarquent sur une île qui semble inhabitée mais qui est en réalité peuplée d’animaux et d’êtres préhistoriques.
    Un récit sympathique, avec pas mal de scènes d’action, qui porte encore en lui l’empreinte de l’histoire originelle agréablement surannée voire naïve d’Edgar Rice Burroughs. Pas nécessaire ni franchement mémorable, mais ça passe plutôt bien. Je suis curieux de savoir ce qui va se passer dans le second tome, avec ces deux hommes qui veulent aller porter secours à nos naufragés.

    02/07/2025 à 18:38 1

  • Le Jour de ma mort

    Jacques Expert

    3/10 Charlotte Charron, bientôt vingt-neuf ans, vit à Paris. Elle aime Jérôme Verdier. Son chat Grichka est un amour de félidé. Un bonheur sans tache ? Pas du tout. Nous sommes le 28 octobre et, trois ans plus tôt, un voyant marocain lui a prédit sa mort aujourd’hui. Que va-t-il se passer ? La prophétie va-t-elle se concrétiser ? Même en déployant tous les efforts de protection du monde, Charlotte va-t-elle être à même d’échapper à son destin ? Surtout que, depuis quelque temps, un tueur en série rôde dans Paris, ne s’en prenant qu’aux belles blondes ayant un chat.
    J'ai beau être bon public, je n’ai pas aimé. Le pitch est pourtant fort intéressant, alléchant même, laissant augurer un récit haletant, cadencé, avec un twist final inattendu, apte à rebattre les cartes. Malheureusement, je suis resté complètement hermétique à ce roman. Le style est très plat, enfilant les gentils clichés comme des perles à un collier : la gentille héroïne, son amoureux très amoureux, ses copines très copines… Je sais, c’est être de mauvaise foi que de dire ça, mais sincèrement, leur profondeur psychologique ne dépasse guère selon moi celle d’une flaque d’eau. Les dialogues sont éprouvants tant ils sont téléphonés, mal calibrés, envoyés sans conviction. En outre, le suspense ne m’a jamais happé : une sorte de long huis clos, insipide, où l’on a envie de secouer cette brave – mais fort couillonne – Charlotte pour lui décoller la pulpe tant elle aligne les maladresses (les clefs oubliées sur la serrure intérieure de l’appartement, le couteau qui lui échappe des mains, le portable qu’elle égare, la cheville qu’elle se foule…). C’est bien simple : plus d’une fois, j’ai pensé au film « La Cité de la peur », me retenant de pouffer tant tout ceci était exagéré, mal joué, stérile. En y repensant, ça m’a également remémoré « Peur sur la ville », son début du moins, mais ici étiré à n’en plus finir. Le tueur psychopathe ? Ah, il y avait largement moyen d’en faire une véritable terreur, celui-là. Bah non. Il a beau être un beau mastard, il fait presque pitié tant sa psyché est caricaturale, exsangue de la moindre originalité, presque parodique (franchement, quand j’ai lu son histoire avec les chats, je le confesse, j’ai rigolé). Et je ne parle même pas de ses grotesques tentatives d’humour, sa maman-méchante-qui-va-faire-de-lui-un-détraqué, ou encore sa chère mamie qui aligne les soi-disant mantras qui ne sont en réalité que des banalités. Les moments de tension dans l’immeuble m’ont autant effrayé que des pets de teckel : au début, on se laisse prendre, on se dit « Pourquoi pas ? », mais leur côté surnuméraire, enquillant à chaque fois sur des moments d’une éclatante platitude, m’ont rapidement lassé. Je suis méchant, là ? Attendez, je n’ai encore rien dit du final. Parce qu’avec si peu de personnages et une thématique comme celle-ci, on devine un peu comment ça va se terminer. Peut-on échapper à son destin ? Les Anciens ont beaucoup écrit sur le sujet, avec brio. Il fallait une idée lumineuse pour tirer son épingle du jeu, mais Jacques Expert ne l’a pas trouvée. Aucun rebondissement bien senti pour nous éviter ça, et surtout, pour renverser la table et m’obliger à reconnaître que finalement, malgré cette purge, la conclusion vaut le détour. Je veux bien que l’on déterre un sujet éternel, mais la moindre des choses, c’est d’être correct avec le cadavre, ou de faire au mieux pour le présenter décemment. Là, à mes yeux, c’est raté. Alors, c’est vrai, ce qui apparaît au début du chapitre 57 est sympa, mais c’est bien la seule circonstance atténuante que je trouve à cet épilogue.
    Je suis en général assez indulgent, mais pour le coup, c’est selon moi un ratage.

    30/06/2025 à 18:37 4