El Marco Modérateur

3249 votes

  • Le Chanoine rouge

    Luc Valmont

    4/10 Crécy-les-Saules. M. Chabenas, maire de ce village, a demandé à son ami Alain Barrois de venir. La raison ? « Le Chanoine rouge ». On prétend que le chanoine Albert a été assassiné pendant la Révolution en 1793, et que son spectre continue de hanter les lieux. Michel Bascoul a disparu depuis deux jours, et les villageois pensent que c’est un coup de ce mystérieux fantôme. Il se murmure également qu’un trésor serait encore dans l’abbaye. Barrois se décide à enquêter lorsqu’il découvre avec l’édile le corps de Lisette Béranger, la fiancée du disparu.
    Une nouvelle qui commence plutôt bien, avec la conjonction entre cet étrange – et saisissant – revenant, et un enquêteur intéressant. Barrois est un détective privé qui se laisse souvent submerger par ses réflexions au point de devenir étranger à son environnement extérieur immédiat, se montre tenace, soliloque pas mal. Quand apparaissent d’autres suspects, des amoureux éconduits de Lisette, en la personne de Jean Legros et Charles Marinet, et que le spectre apparaît face à notre limier, on se dit qu’on va se régaler… eh bien non. A part la personnalité du héros, tout est rapidement bâclé. La résolution se fait si vite qu’elle en devient incompréhensible, sans le moindre intérêt, et jamais l’auteur n’explique avec conviction et détails comment son héros y parvient. En outre, la concision du récit vient davantage saper ce (te absence de) raisonnement, au point que je me suis senti profondément floué, dépossédé de la déduction de Barrois que j’attendais. Et je me retrouve avec un texte plutôt sympa mais complètement gâché par un épilogue catapulté sans précaution, un dénouement sans finesse, et, quand j’y repense à tête reposée, une histoire sans grande originalité que ne vient même pas sauver une conclusion délicate, originale ou marquante. Pour résumer, une sacrée désillusion.

    08/07/2023 à 08:02 2

  • Le Duc de l'Omelette

    Edgar Allan Poe

    4/10 Parce qu’il vient de mourir après avoir mangé une olive, le Duc de l’Omelette se retrouve en enfer, mais sur place, tout le révulse : le comportement du Diable, le vacarme des personnes torturées et damnées, etc. Il décide alors de jouer son salut avec le Diable lui-même, non pas à l’épée, mais… aux cartes. Une nouvelle bigrement courte (sur mon portable, ça fait à peine huit pages), et sacrément difficile d’accès. Le vocabulaire, le ton sarcastique et satirique (ce duc doit être, aux yeux d’Edgar Allan Poe, le prototype des nobles bien français, imbus d’eux-mêmes et finalement si ridicules…), et cette ambiance volontairement grotesque ont desservi à mes yeux le sujet, au point d’en faire, au mieux, une gentille pochade, une aimable diatribe, et au pire, un texte assez stérile et facilement oubliable.

    17/08/2020 à 18:01

  • Le Rasoir d'Ockham

    Henri Loevenbruck

    4/10 Un tueur en série assassine Paul Cazo en lui ouvrant le crâne et liquéfiant son cerveau à l’aide de produits chimiques. Peu de temps auparavant, Paul Cazo avait appelé à l’aide le fils d’un de ses amis, Ari Mackenzie, analyste des Renseignements Généraux. Pour Ari, cette histoire tourne à la quête personnelle. Il va alors traquer ce tueur et être mis sur la piste d’un mystérieux carnet, celui de Villard de Honnecourt, dont les pages semblent recéler un secret pour lequel on tue.

    Henri Loevenbruck s’intéresse ici au thriller ésotérique qui a connu un immense succès littéraire avec notamment des romans comme Da Vinci Code ou Le Troisième secret. L’auteur a une plume intéressante, appuyant son récit sur une documentation solide et décrivant des scènes à fort potentiel visuel. Cependant, si le talent narratif de Henri Loevenbruck n’est pas à remettre en cause, il en est tout autrement de l’intrigue elle-même. Il manque en effet cette tension et cette originalité qui aurait pu faire de cette énième variation sur le thème du roman religieux un véritable succès. Beaucoup de passages sentent le « déjà lu ». Par ailleurs, les personnages peinent un peu à convaincre ; malgré un rebondissement final – qui n’a en soi rien de palpitant, le lecteur ne trouvera probablement pas en eux des héros dont il souhaitera suivre d’autres aventures.

    Au final, Le Rasoir d’Ockham est un thriller manquant cruellement d’âme, la faute à une intrigue n’ayant pas réussi à marquer durablement les esprits. Il contentera peut-être les amateurs mais pas ceux qui s’attendaient à un renouveau du genre.

    05/07/2008 à 20:28 2

  • Le serpent du camp Ython

    R. L. Stine

    4/10 Une histoire qui ne me marquera guère. On retrouve les ressorts habituels des histoires de l’écrivain, mais là, je les trouve un peu usés voire rouillés. A mon sens, à réserver aux fans de l’auteur.

    08/03/2015 à 18:29

  • Le Truck infernal

    Alain Henriet, Daniel Pecqueur

    4/10 Dernier tome de la série. Mille concurrents au départ de la course, il n’y en a plus que deux cents. Je retrouve ici les mêmes défauts, presque récurrents, des précédents tomes : un net manque de dynamisme (les scènes d’exfiltration du début sont plus que mollassonnes, la suite avec la fusillade sur l’autoroute l’est également), un scénario façon patchwork sans grand intérêt, des moments déjà vus ou lus ailleurs des centaines de fois, et un final particulièrement décevant, sans âme ni bouquet final. C’est d’ailleurs peut-être, à mes yeux, le plus mauvais des six tomes.

    07/09/2022 à 18:46 1

  • Légitime défonce

    Paul Milan

    4/10 Michel Barne, petit cambrioleur sans envergure, pénètre dans la demeure genevoise d’un riche propriétaire. Mais ce dernier, membre d’une milice d’autodéfense, tente de l’assassiner sans que le vol nécessite de telles représailles. Michel parvient à tuer l’homme et devient alors le gibier d’une vaste chasse lancée par les amis de la victime. Quand Gabriel Lecouvreur apprend ce déferlement de violences, il décide de se rendre sur place.

    Cent-quatrième enquête du Poulpe signée par Paul Milan, cet ouvrage déçoit assez vite. Si le ton est agréable et bien dans l’esprit de la série, il manque de panache pour convaincre pleinement. Les passages où Michel Barne s’exprime détonnent par le ton employé (écriture hachée, langage coloré) mais les autres scènes sont sans grand éclat. Les rencontres entre le voleur en fuite et les miliciens sont sans envergure et répétitives, certaines ruses utilisées par le Poulpe sont tout bonnement invraisemblables et téléphonées, et les mercenaires sont tellement caricaturaux et insipides qu’ils en deviennent interchangeables. De plus, alors que l’idée de dénoncer les dérives de l’autodéfense peut amplement se justifier, Paul Milan ne fait que survoler les motivations et psychologies des traqueurs, ce qui fait qu’à aucun moment, le lecteur ne se sent réellement impliqué du point de vue émotionnel dans cette histoire. Alors, certes, Gabriel est souvent écœuré par ces pratiques, mais même le dégoût d’un personnage hautement sympathique ne peut générer automatiquement une répugnance similaire chez le lectorat.

    Pas assez développé ou creusé, cet opus moyen n’en reste qu’au stade des bonnes intentions. Il manque surtout cruellement de corps, d’âme et d’esprit, ce qui est d’autant plus frustrant que le protagoniste confié à Paul Milan n’en manque pas. Pour résumer, ce roman met en situation sans jamais vraiment mettre en scène.

    02/10/2013 à 20:25 2

  • Les Révoltés de Néosalem

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    4/10 Leïla est prisonnière avec quelques autres enfants et sont forcés de participer à des jeux du cirque particulièrement dangereux, mortels même, tandis que Saul ne parvient ni à user de ses pouvoirs ni à transformer Leïla en tueuse. Ses camarades essaient de trouver un plan pour la faire évader. Bon, niveau originalité des jeux (clochettes/mitrailleuses puis course à rollers en portant un bébé [sic]), on a déjà vu plus original ou moins ridicule, une évasion vraiment pas crédible et WTF (avec du ski nautique à patins à roulettes sur bitume…), et même des emprunts visuels à « Mad Max ». Pas mal d’action, donc, mais rien de transcendant. Un tome bien dynamique, certes, mais pas extraordinaire non plus, loin de là, oscillant entre déjà-vu et déjà-lu. Le passage final avec l’extrait d’un poème d’Aimé Césaire apporte un peu de profondeur mais ça reste globalement bien médiocre selon moi.

    14/06/2022 à 18:44 2

  • Les Secrets de la forêt

    Gilbert Bordes

    4/10 Si ce roman déçoit par son manque de suspense, il est également assez morne quand il s’attarde sur les relations humaines et les paysages psychologiques. L’ouvrage se lit certes avec rapidité et aisance, mais sans jamais passionner ni surprendre.

    26/01/2014 à 12:16

  • Lisier dans les yeux

    Franck Resplandy

    4/10 Un ouvrage à mon goût trop simpliste. Trop rapidement, les grandes lignes de l’intrigue apparaissent, quasiment dès le premier chapitre, et pas vraiment de surprise, d’audace ni de lignes de force par la suite. C’est vraiment balisé, archi lu, et sans saveur particulière. Le seul élément qui sauve cet opus est l’humour, parfois croustillant, notamment quand Gabriel quitte la Goulue, entraîneuse obèse, à moitié nu et tombe sur Bernard Hinault. Mais, mis à part ces trop rares étincelles d’originalité, ça reste bien plat.

    28/06/2015 à 17:20 2

  • L’Affaire de la maison bleue

    Maurice Renard

    4/10 Transi de froid, esseulé, égaré, le narrateur rejoint après une séance de chasse « La Maison Bleue », une auberge, et le lendemain, on annonce avoir découvert le cadavre de l’un de ses pensionnaires. La simple observation des vêtements de la victime suffira au commissaire Jérôme pour déterminer l’identité des coupables.
    Une nouvelle sympathique, qui repose uniquement sur les talents d’observation et de déduction de l’enquêteur, mais l’ensemble est vraiment trop court, sans que le suspense ait eu le temps d’être tissé, et la résolution en devient presque téléphonée, l’examen réalisé par le policier n’étant pas non d’une extraordinaire originalité. En somme : bof.

    08/05/2023 à 18:10 3

  • Noires sont les Violettes

    James Patterson

    4/10 Une écriture assez plate, des personnages peu consistants, une intrigue classique mais survolée, des rebondissements prévisibles et trop peu nombreux. Selon moi, à réserver aux fans d'Alex Cross.

    09/12/2006 à 10:57

  • Opération Cleverland

    Butch Guice, Jade Lagardère

    4/10 Poursuite sur le même ton que le précédent tome, avec immersion dans le milieu du mannequinat et traque de Kavotz. Amber se rend compte qu’Amanda n’est pas morte.
    Romance, exploits en tous genres pour notre héroïne, scénario vraiment téléphoné, baston extravagante car trop hollywoodienne en haut d’un building : même si l’épilogue permet de connaître les origines réelles d’Amber, tout ça est vraiment réchauffé et assez anodin.

    14/04/2024 à 16:36 1

  • Prison School 004

    Akira Hiramoto

    4/10 On retrouve nos cinq prisonniers, et aussitôt le mélange de scato / érotisme / domination dans cette geôle. Même si le graphisme reste réussi, j’ai eu du mal à accrocher à l’ambiance générale, ainsi qu’à l’intrigue qui m’a semblé croupir plus qu’autre chose (malgré le geste de Chiyo par exemple). L’une des scènes finales, où un épieu finit d’ailleurs dans le fondement de l’un des garçons, a achevé mes rares résolutions à propos de cette série.

    02/05/2020 à 08:31

  • Reversible Man tome 3

    Nakatani D.

    4/10 … où l’on retrouve la malheureuse Marie Kajii, emmaillottée façon momie après avoir subi les plus atroces outrages, dont sexuels, de la part de ses bourreaux. Si le dessin est globalement réussi, l’excès de violence et de voyeurisme (notamment lors des scènes de viol collectif, ces femmes aux membres inférieurs et supérieurs tranchés pour devenir des « sex-toys vivants », ou encore la râpe d’ébéniste passé dans l’urètre de ce type) m’a rapidement donné la nausée. Habituellement, la violence, qu’elle soit explicite ou suggérée, m’est tolérable, mais ici, la mesure est telle qu’elle dépasse mon niveau de résistance, sans compter le fait qu’elle est gratuite et sans le moindre intérêt, desservant même le propos.

    24/09/2023 à 19:55 2

  • Roadmaster

    Stephen King

    4/10 Un des rares romans de Stephen King que j'ai eu du mal à finir : beucoup trop long selon moi, et les frissons ne m'ont pas gagné...

    10/05/2009 à 20:13

  • Roman de gare

    Pierre Pelot

    4/10 Une nouvelle que j’ai trouvée décevante. L’écriture, détonante et échevelée, se laisse suivre avec plaisir ; de même, le personnage central a titillé ma curiosité par ses émotions, ses bavardages et ses curieuses motivations quant à sa présence dans la gare. Mais le problème est justement là : quand s’achève le récit, les zones d’ombre persistent. Qui est cet homme ? Que veut-il réellement ? Et surtout, où voulait en venir Pierre Pelot ? J’ai beau apprécier la prose de cet auteur, cet écrit demeure pour moi une sorte de mystère littéraire car, même en y réfléchissant a posteriori, je n’ai pas saisi le but de ce brouillard littéraire.

    26/03/2014 à 18:00 3

  • Satan dans le désert

    Boston Teran

    4/10 Franchement rien d'emballant. Une intrigue bien faible et déjà-vue que l'auteur tente de sauver avec des scènes difficilement soutenables. Mais la forme ne sauve pas le fond.

    28/06/2005 à 22:56

  • Scumbag Loser tome 1

    Mikoto Yamaguchi

    4/10 Masahiko n’a rien pour lui, le pauvre : il est harcelé dans son lycée parce qu’il est gros, moche, à lunettes, et à forte odeur corporelle. Il aurait encore pu être épargné en raison de la pression également mise sur Yamada, un autre bouc émissaire, jusqu’à ce que ce dernier montre une photo de sa nouvelle petite copine, très mignonne. Objectif de Masahiko, du coup : trouver à son tour une petite amie. Le hasard, c’est le retour de la belle adolescente Haruka Mizusawa dont il prétend vite être le compagnon. Double hic : les deux ne pouvaient pas se sentir lorsqu’ils étaient gosses, et surtout, l’adolescente est censée être morte.
    Une idée de base intéressante mais la suite m’a gêné : un sacré brin malsain voire voyeuriste, entre harcèlement, manipulation, fortes connotations sexuelles, complaisance dans les brimades subies par le protagoniste, etc. Le manga aurait pu être une dénonciation du harcèlement, au contraire creuser le sillon de la noirceur, pour n’être au final ni l’un ni l’autre. Et je ne parle même pas du côté fantastique qui vient comme un cheveu sur la soupe. Pour moi, un coche raté.

    08/08/2023 à 08:38 1

  • Sous l'oeil de l'écorcheur

    R. L. Stine

    4/10 Autant j’ai trouvé le début de l’histoire intéressante et aguicheuse, avec cette débauche d’étranges gentillesses faites à Dustin, la substitution d’identité entre Dustin et Ari, ces mystérieux enfants visiblement insensibles à la douleur, l’histoire du croquemitaine, etc., autant je trouve la fin complètement manquée, avec force ingrédients fantastiques, spectres courroucés, esprits vengeurs et tout le toutim. A mes humbles yeux, une profusion d’effets qui, à la manière d’un mets saupoudré de trop d’épices, en vient à devenir trop disparate, ayant perdu sa saveur initiale et, pour tout dire, raté.

    09/05/2017 à 19:34 2

  • Thuy Diêm

    Denys, Daniel Pecqueur

    4/10 Séances de torture et fusillades à gogo pour commencer ce troisième et ultime tome de la série. On reprendra encore une bonne rasade de clichés du genre (le type suspendu au patin de l’hélicoptère, l’intervention des tarés du KKK qui arrivent comme des cheveux gras sur une soupe fadasse, le chef des hackers suffisamment con pour avoir oublié son ordinateur portable sur un yacht, etc.). Seule la référence directe à Phan Thị Kim Phúc, la pauvre gamine brûlée au napalm lors de la Guerre du Vietnam, a un peu relevé le niveau de mon attention, d’autant que même le final est téléphoné, mièvre et sans la moindre saveur. Une conclusion un peu bâclée pour une série guère passionnante.

    18/12/2023 à 17:38 3