El Marco Modérateur

3709 votes

  • Le Jour du soleil noir

    Jean Van Hamme, William Vance

    6/10 Le premier tome des aventures de XIII, où s’amorce une série qui a connu un très grand succès. Si l’intrigue semble de nos jours classique et le dessin très vieilli (datant de 1984), l’ensemble se laisse facilement lire.

    15/01/2014 à 13:41

  • Echec et rap

    Jean-Paul Nozière

    7/10 Un bon roman policier pour les jeunes, à la structure savamment élaborée. Deux histoires parallèles qui, comme le veut la géométrie, ne devaient jamais se rejoindre. Si j’ai été moins touché par l’histoire d’amour entre les deux gendarmes – trop prévisible, trop quelconque, j’ai été agréablement pris par les engrenages du scénario, et ce jusqu’au final.

    15/01/2014 à 13:40

  • La revanche de l'ombre rouge

    Jean Molla

    9/10 Un téléphone portable qui semble porter malheur à ses possesseurs. Un dessinateur au talent effroyable. Un centre aéré d'où les enfants ne reviennent pas toujours. Une armoire dénichée chez un brocanteur qu'il aurait mieux valu ne jamais acheter. Au total, huit nouvelles inquiétantes.

    Dans la collection « Nouvelles » chez Thierry Magnier, nombre d'auteurs déjà reconnus ont signé des ouvrages très prenants : Brigitte Aubert avec Scènes de crime et Totale angoisse, Louis Sanders et Périgord noir, Armand Cabasson avec Noir américain, etc. Ici, Jean Molla signe un recueil de nouvelles davantage tournées vers le fantastique. On retrouve des ambiances étranges, des personnages louches, des phénomènes inexpliqués, des macrocosmes irréels auxquels on ne peut accéder que par le truchement d'un objet ou d'un cérémonial. Jean Molla est un très bon écrivain, usant d'une plume à la fois riche, inventive et élégante, tout en restant nettement à la portée d'un lectorat qui se veut jeune. Les huit nouvelles sont toutes très agréables à lire, à la limite du cauchemardesque, et sans la moindre touche d'espoir ou d'onirisme. Comme les contes de fées peuplés de dragons et autres monstres, ces histoires permettent de se confronter à des situations troublantes, des angoisses primitives, des atmosphères méphitiques.

    Le pari de la frayeur inspirée par des univers parallèles a été parfaitement tenu par Jean Molla : c'est à la fois très sombre et parfaitement maîtrisé. Une salve d'histoires courtes que les jeunes se plairont à dévorer sous la couette, toutes lumières éteintes.

    15/01/2014 à 13:39

  • Le Totem du peuple sans ombre

    Michel Honaker

    8/10 Tout juste remis du Complot de la dernière aube, Neil Galore doit désormais enquêter sur des disparitions de colons, non loin d’une tribu d’Indiens Salishs. Si les premiers éléments laissent penser que ces derniers sont les coupables, il se murmure que le responsable pourrait être le Naitaka, un être monstrueux lié aux rites amérindiens.

    Quatrième opus de la série consacrée à l’Agence Pinkerton , cet ouvrage maintient le cap des précédents opus. Les divers personnages ne cessent d’être approfondis, et leurs liens se tissent avec habileté. En expert de la littérature jeunesse, Michel Honaker sait retenir l’attention de ses lecteurs, grâce à un style habile et prenant, au gré d’une intrigue parfaitement maîtrisée. Les rebondissements affluent, et les scènes où s’illustre le Naitaka sont de véritables bijoux d’écriture, où la tension côtoie le fantastique. Si certains adultes reprocheront peut-être quelques clichés, notamment dans les cérémonies Salishs, les plus jeunes se laisseront prendre avec allégresse par cette histoire efficace.

    Des horlogers assassinés, voilà quel sera le point de départ de la prochaine histoire. Nul doute que nombreux seront présents à ce rendez-vous offert par Michel Honaker.

    15/01/2014 à 13:39 1

  • Via Crucis

    René Charlet, Geneviève Reumaux

    8/10 Suite à une répétition annulée, Georges-Albert rentre plus tôt chez lui. Il y découvre sa femme en compagnie d’un autre homme. Surpris par l’arme que tient ce dernier, Georges-Albert utilise la serpe qu’il a trouvée dans l’escalier et tue l’amant. Le crime passionnel par excellence. La messe est dite. Du moins en apparence. Car le fait que l’amant ait empoigné un fusil n’est pas prouvé, de même que la présence fortuite de la serpe près de la chambre.

    Écrit par Geneviève Reumaux et René Charlet, ce livre qui oscille entre roman noir et à suspense séduit rapidement par sa forme. Les faits sont énoncés clairement, sans la moindre équivoque, au travers des points de vue des deux protagonistes que sont Georges-Albert et Mathilde, son épouse. Tout y est, au moins au départ, sec, laconique, au point que l’on se demande où veulent en venir les deux écrivains puisque l’affaire semble si limpide. Mais, avec un sens intelligent de l’intrigue, tant policière qu’amoureuse, Geneviève Reumaux et René Charlet sèment au long du récit des petits cailloux comme autant de pierres d’achoppement, et l’on comprend vite que l’histoire sera bien plus complexe. Un peu à la manière d’un Georges Simenon, les mœurs, attitudes et errements des personnages sont rendus de manière lapidaire, presque naturaliste, et c’est un ensemble de petits drames, rancœurs et amours déçues qui sont à l’origine du drame. C’est également au crédit du duo d’auteurs qu’il faut porter ce découpage du livre en autant de stations du Christ lors de son chemin de croix, avec Georges-Albert dans son rôle bien métaphorique d’être crucifié par la justice.

    Une œuvre écrite avec beaucoup de délicatesse et d’érudition, axée avant tout sur le processus judiciaire clouant au pilori un individu ainsi que sur la genèse d’une tragédie. Une sensibilité des mots et une attention particulière portée à la vraisemblance de l’histoire achèvent de faire de ce Via Crucis un ouvrage qui plaira certainement aux amateurs de récits crédibles et humains.

    15/01/2014 à 13:38

  • Je suis une légende

    Richard Matheson

    8/10 J'en garde le souvenir d'une lecture passionnante et intelligente, parsemée de réflexions sur l'individu. Comme le dit Horatio, le texte n'est pas à confondre avec sa plus récente adaptation cinématographique. Cela n'a rien d'un thriller survitaminé ponctué de scènes d'action. C'est avant tout le récit d'un homme lambda et esseulé essayant de survivre dans un univers hostile.

    12/01/2014 à 12:05 3

  • L'antizyklon des atroces

    Georges-Jean Arnaud

    7/10 Je garde un bon souvenir de cette enquête du Poulpe, lue il y a longtemps. Un côté espionnage pas déplaisant pour une intrigue assez différente des précédentes.

    15/12/2013 à 17:22 1

  • Anvers et Damnation

    Maxime Gillio

    8/10 Hubert Molas, homme politique français et grand argentier international, est assassiné dans sa chambre d’hôtel par la prostituée avec laquelle il venait d’avoir des relations tarifées. Le drame embarrasse les autorités belges. On confie le soin de la thanatopraxie à Luc Mandoline, dit l’Embaumeur. Aidé d’un fidèle comparse, ce dernier va vite se rendre compte que la mort du politicien cache un complot bien sombre.

    L’avantage des préfaces quand elles sont habilement écrites, c’est qu’elles mettent immédiatement au parfum. Celle de Paul Colize est à ce titre parfaite : le récit mêlera le sang, le sexe et l’humour. Le moins que l’on puisse dire, c’est que, dans le genre, Maxime Gillio y va carrément. Et c’est sacrément jouissif ! Il ne faut que peu de pages pour être plongé dans son univers. Celles et ceux qui ont lu Les disparus de l’A16 ou La Fracture de Coxyde sauront de quoi l’on parle : l’auteur est un sale gosse qui prend immensément de plaisir avec un sens bourrin de la drôlerie, tant dans les répliques que les situations, en digne héritier spirituel de Frédéric Dard. Dans tous les chapitres, à chaque page, c’est burlesque, cocasse, jamais fin et toujours réjouissant. En auteur décomplexé de la plume, Maxime Gillio ne s’embarrasse d’aucun scrupule, pour notre plus grand plaisir, et nous emporte jusqu’au final sans jamais marquer de temps mort. Mais le cantonner à un simple rôle de provocateur serait particulièrement malvenu, car il sait également soigner le récit, avec de nombreuses scènes très visuelles, des personnages marquants ainsi qu’une intrigue sombre et solide.

    Maxime Gillio, quand il écrit, c’est l’archétype même du gamin mal éduqué, sans retenue ni indécision quant à ses propres bouffonneries, et qui va même jusqu’à assumer les plus infâmes de ses farces. C’est ce qui le rend si attachant, d’autant qu’il allie à ses pitreries une histoire solidement bâtie. Et nous, lecteurs même pas honteux de tant de débordements, on en redemande !

    08/12/2013 à 08:49

  • Sniper bleu

    José Noce

    8/10 Erri est un sniper freelance qui peut s’enorgueillir de n’avoir jamais tué que des êtres nocifs. Mais une belle rencontre imprévue pourrait bien changer son destin…

    Quinze pages, pas une de plus. Au même titre que Lucille de Franck Membribe, Boarding de Jean-Marc Demetez, Super haine de Jeanne Desaubry ou encore Gun de Max Obione, ce récit ultracourt est paru dans la collection « Petit noir » de chez Krakoen. Indéniablement, José Noce maîtrise son sujet. La nouvelle est très équilibrée, parfaitement construite et menée avec intelligence. Même si les mots manquent en raison de la concision du texte, l’auteur les manie avec tellement d’efficacité que leur carence n’érafle en rien leur précision. À la manière d’un sniper avec ses cartouches, José Noce emploie ses mots avec justesse et précision. Si l’histoire semble de prime abord classique (le tueur à gages, sa solitude, l’amour qui lui tombe dessus alors qu’il honorait un contrat), la suite des événements contredit ce pressentiment. La langue demeure belle voire poétique, et l’on se laisse prendre sans mal au jeu de ce livre.

    On lit cet ouvrage avec une vélocité proche de celle d’une balle. Un très bon moment de lecture, à la fois subtil et pétulant, pour une belle fiction d’amour, de mort et d’humour.

    08/12/2013 à 08:48

  • Tu ne verras plus

    Pascal Dessaint

    8/10 Un taxidermiste est retrouvé assassiné dans son atelier. Détail choquant : ses yeux ont été remplacés par des billes de verre. Le capitaine de police Félix Dutrey se met à enquêter. Les pistes sont nombreuses, et il faudra, à lui et son équipe, bien du flegme pour venir à bout de cette investigation.

    Pascal Dessaint signait en 2008 ce roman d’une très grande classe. Le lecteur est immédiatement happé par le style de l’auteur, si personnel, où se mêlent avec une sensibilité éclatante un réel talent de narrateur et une maîtrise totale de l’intrigue. Félix Dutrey, en policier broyé par la vie et proche du suicide, ainsi que chacun de ses collègues, constituent des individus si humains, si touchants, qu’ils crèvent littéralement le papier où se couchent leurs existences. Oscillant entre l’humour parfois grivois de certaines répliques ou situations et une profonde noirceur où se noient nombre de protagonistes, cet ouvrage éclatant aurait pu sombrer dans le guignolesque, voire le bancal. Il n’en est rien. Pascal Dessaint restitue avec panache les attitudes, sentiments et psychologies de ses êtres d’encre. Les suspects et motivations du meurtrier se multiplient au gré des pages, entre rivalités amoureuses, trafics d’animaux et défense acharnée de l’écologie, mais on finirait presque par s’en désintéresser, même si l’axe policier de ce roman est à la fois subtil et efficace. Ce qui séduit, à la manière d’un chanteur qui nous roucoulerait à l’oreille des paroles d’une rare fadaise, c’est la voix si particulière de l’écrivain : dense, gracieuse, tantôt débonnaire, tantôt acide.

    Pascal Dessaint n’en finit pas de nous séduire. Une plume immédiatement reconnaissable, une narration atypique, et des personnages qui continuent de vivre et d’évoluer dans l’esprit du lecteur bien après que la dernière page du livre est tournée.

    08/12/2013 à 08:48

  • Marée Noire

    Attica Locke

    9/10 Été 1981. Jay Porter, noir, avocat et ancien militant des droits civiques, fait un tour de bateau avec sa femme. Ils entendent des cris de femme puis des détonations. Jay se porte au secours de l’inconnue, sans savoir qu’il va mettre son bras tout entier dans un imbroglio qui pourrait bien le tuer.

    Attica Locke explique, dans la postface, comment lui est venue l’idée de cet ouvrage. L’écrivaine est en fait née peu de temps avant le récit fictif de ce Marée noire, et du fait de sa situation familiale, a bien des raisons de connaître ce contexte historique. De ce fait, tous les éléments décrits sonnent avec une justesse phénoménale : la grève des dockers, les divers courants syndicaux, les atermoiements de la maire, les droits civiques imparfaits des Noirs, la mutation du Texas et sa mainmise par de grandes familles en raison de son sous-sol pétrolifère, les balbutiements de l’écologie, etc. L’intrigue policière de ce roman passionné et à la structure dédaléenne renverra, à un moment ou un autre, à tous ces éléments, mettant à nu les appétits des individus ou groupes de pression, dévoilant les personnalités cachées sous les lambris de la respectabilité quand la concupiscence l’emporte. C’est aussi un magnifique portrait, à la fois enthousiaste et désabusé quant aux illusions d’une certaine jeunesse un temps militante et revendicative, puis ayant renoncé à ses propres combats pour la justice sociale dès lors que le profit, qu’il soit financier ou politique, peut modifier la propre condition individuelle.

    Alternant avec un immense talent de conteur le fil rouge qu’est l’intrigue policière avec le portrait circonstancié et virulent du Texas ainsi que de sa principale ville, Houston, qui peinent tous deux à trouver leur maturité sociétale et leur probité, Attica Locke signe un livre d’une absolue efficacité, tout en nuances, où la verve de sa plume met paradoxalement autant en lumière les errances d’un État qui lui est cher qu’une forme de foi aveugle en la droiture de certains êtres humains. Un roman offert comme une magnifique leçon, sans que jamais celle-ci ne se fasse pesante ou conformiste.

    08/12/2013 à 08:47 2

  • La bonne a tout fait

    Franz Bartelt

    7/10 Depuis un an, Gabriel reçoit des lettres émanant d’un certain Versus Bellum, un vieil anarchiste vivant dans le village de Painrupt, dans les Ardennes. Ce dernier le presse de venir enquêter sur la mort de la femme d’un propriétaire forestier. Sur place, Gabriel doit prendre l’identité d’un riche homme d’affaires italien et forcer le ploutocrate à se confier à lui. Y a-t-il un rapport avec la disparition de trois femmes ainsi que des animaux ? Et si la bonne du magnat en savait un peu plus qu’elle ne veut bien le dire ?

    Deux-cent-quatre-vingt-deuxième enquête du Poulpe signée par Franz Bartelt, ce livre se distingue rapidement par son ton. Celles et ceux qui ont lu, entre autres, Le Jardin du bossu, sauront de quoi il est question. Entre aphorismes, formule colorées et autres saillies à la Michel Audiard, l’auteur excelle dans ces propos tantôt drôles tantôt profonds, où la langue française est secouée et molestée. Il en ressort de délicieuses rencontres, comme ce Versus Bellum, obstiné dans sa lutte contre les « gros » qui ne peuvent être, par essence, que coupables. On retient également de bien belles descriptions des Ardennes où les forêts et les virages sont rois.
    L’intrigue est intéressante et conforme aux attentes des fans de la série, elle saura donc sans mal les régaler. On se laisse prendre, une fois de plus, et en même temps que le Poulpe, à l’inclination qu’il va nourrir pour cette domestique bien moins nonchalante qu’il n’y paraît. De même, si l’histoire du crime de la femme du propriétaire est classique, celle concernant les disparitions sont bien plus originales et prenantes, au point que leur résolution dans les ultimes pages offre un second souffle surprenant et inattendu au récit.

    Jouant sur la partition désormais connue des autres aventures du Poulpe, ce roman est un petit régal, tant par son fond que par sa forme. Le seul véritable reproche que l’on puisse lui faire, c’est le choix du titre : le jeu de mots est sympathique, mais, choix étonnant, il est beaucoup trop informatif et annihile donc une partie du suspense.

    08/12/2013 à 08:46 1

  • Opération renard noir

    Valéry Le Bonnec

    7/10 Un homme vient demander l’aide de Guillaume Delange. Il faudrait qu’il enquête sur la disparition de son grand-père, il y a de cela soixante-dix ans. Mais à peine Guillaume a-t-il accepté l’enquête que le client est kidnappé. La clef de l’énigme se trouve à Lyon, où un complot se trame.

    Vingtième ouvrage de la série consacrée à Guillaume Delange, cet Opération Renard noir a été confié à Valéry Le Bonnec. En quatre-vingt-dix pages, l’auteur permet de passer un bien bon moment, avec cette histoire intéressante et adroitement construite. Accompagné de son chien Whysk, Guillaume Delange synthétise tous les éléments qui peuvent plaire aux jeunes à qui s’adresse ce roman : rusé et tenace, il saura rallier la sympathie des lecteurs. Autre point original de la série : le détective est aidé par une calculatrice baptisée « le pont des anges », qui lui permet de faire appel à une entité capable de pénétrer l’esprit d’un individu ou d’un animal. Même si l’idée peut sembler saugrenue, elle est habilement exploitée dans l’ouvrage. Il faut également porter au crédit de Valéry Le Bonnec une réelle intelligence des mots et du scénario, ainsi que le refus de clichés pourtant si facilement envisageables.

    Une écriture prenante pour une histoire qui l’est également: autant d’atouts pour ce livre ainsi qu’une série qui méritent amplement d’être découverts.

    11/11/2013 à 08:38

  • Satanique ta mère !

    Gérard Lecas

    8/10 Répondant parfaitement au cahier des charges et doté d’une réelle personnalité, ce Poulpe constitue une très bonne cuvée. Acide autant qu’original, nerveux et agréable à lire, voilà un opus signé Gérard Lecas on ne peut plus réussi.

    11/11/2013 à 08:33 1

  • Peur express

    Jo Witek

    7/10 Si l’on recherche un opus prompt à dresser la chair de poule pour des lecteurs adolescents, le compte y est, indéniablement. En revanche, l’étiquette de thriller lui sied moins bien, à cause de cette fin un peu trop ouverte et non tranchée. Néanmoins, le talent de Jo Witek est indiscutable et l’on se laisse facilement transporter aux côtés des passagers de ce train, au gré d’un wagon littéraire qui jamais ne déraille.

    11/11/2013 à 08:29

  • Le passager de l'orage

    Claire Gratias

    6/10 Le passager de l'orage pourrait, même abusivement, se résumer sous la forme d'une attente, voire d'une patience : il faut attendre sa toute fin pour comprendre où voulait en venir Claire Gratias. Si la chute est brillante, il est cependant à craindre que certains lecteurs, principalement des jeunes, trouveront le flot un peu léthargique. Un peu plus de nervosité ou de noirceur aurait peut-être été préférable, ce qui n'empêchera pas de reconnaître à cet ouvrage de nombreuses qualités.

    11/11/2013 à 08:28 1

  • Ô dingos, ô chateaux !

    Jacques Tardi

    9/10 Michel Hartog a la charge de son neveu, Peter, suite au décès des parents du garçonnet. Il choisit Julie comme nurse, une jeune femme sortie d’un hôpital psychiatrique. Mais un tueur à gages, Thompson, a été engagé pour kidnapper Peter…

    Adaptation en bande dessinée du roman de 1972 signé Jean-Patrick Manchette, avec Jacques Tardi à l’illustration, cet ouvrage séduit immédiatement. On retrouve le style si reconnaissable du dessinateur, tout de noir et de blanc, aux graphismes faussement simples, et dont l’esthétique sert à merveille le texte originel. D’autre part, l’œuvre originale est amplement préservée, voire magnifiée, et les aficionados de Jean-Patrick Manchette ne verront nullement dans cette bande dessinée un prétexte voire un outrage.
    Les personnages sont nombreux et remarquables. Julie, ancienne patiente et toujours soumise à de puissantes pulsions animales. Peter, adorable petite peste dont certaines réflexions et attitudes ne pourront que faire rire au milieu de tant de noirceur. Thompson, assassin victime d’ignobles crampes d’estomac et qui en viendra à consommer de la viande crue. Sans compter les sbires du tueur, aussi retors qu’instables. Et tous ces individus en viendront à faire couler le sang au terme de ce périple qui tient autant de la bestialité que de l’absurde.

    Les talents de Jean-Patrick Manchette et de Jacques Tardi se marient avec bonheur dans cette symphonie, cocasse et meurtrière, que l’on n’est pas près d’oublier.

    11/11/2013 à 08:28 1

  • Douze minutes avant minuit

    Christopher Edge

    8/10 Londres, 1899. Les patients d’un hôpital psychiatrique sont tous victimes d’un même mal : peu de temps avant minuit, chacun d’entre eux se met à écrire des messages incompréhensibles, sur les murs, des papiers, voire sur leur propre peau. Pour démêler ce cas incroyable, on fait appel au célèbre Montgomery Flinch, auteur d’histoires terrifiantes. Petit problème : Montgomery Flinch n’existe pas. Il s’agit en fait d’une fillette de treize ans, Penelope Tredwell, qui écrit dans l’ombre les fictions de cet écrivain fantoche. Penelope va accepter de relever le défi, en conservant son anonymat, sans savoir qu’elle va ainsi s’approcher d’un ennemi mortel et bien réel.

    Avec cet ouvrage diablement inventif, Christopher Edge fait une entrée remarquée et remarquable dans la littérature jeunesse. Son protagoniste Penelope Tredwell possède tous les attraits pour devenir une héroïne pour laquelle on nourrit immédiatement de la sympathie. Intelligente, courageuse, perspicace, sachant faire fi du danger, et douée d’un sacré tempérament, on a déjà hâte de la suivre dans d’autres aventures. Le scénario est également très réussi, avec une situation initiale autant appétissante que savoureuse : des êtres humains à la fin du dix-neuvième siècle en proie à des hallucinations aberrantes, comme des humains foulant le sol lunaire. Et même si l’énigme est un peu vite éventée par Christopher Edge au cours de son récit, elle n’en reste pas moins brillante et largement à même de satisfaire les lecteurs en herbe. La suite de l’histoire, sorte de seconde étape de la machination, est également bien pensée, et on est littéralement porté jusqu’à la fin du récit avec cette intrigue et ce style si prenants qui ne sont pas sans rappeler l’univers de Serge Brussolo.

    Ingénieux et efficace, voilà un premier opus indéniablement réussi, pour les jeunes lecteurs comme les plus aguerris.

    11/11/2013 à 08:25

  • Le Pacte des assassins

    Anne Martinetti

    6/10 Voilà un roman taillé pour le jeune lectorat, à la fois efficace et prenant, mais qui emballera probablement moins les plus âgés. Mais, après tout, lorsque l’on achète un ouvrage de ce genre, c’est en connaissance de cause.

    11/11/2013 à 08:22

  • L'Encre et le sang

    Laurent Scalese, Franck Thilliez

    6/10 Une histoire intéressante, nettement héritée des écrits de Stephen King et consorts. Je me suis laissé prendre sans pour autant adhérer totalement, en raison justement de cette impression tenace de « déjà lu ». Dans le genre, avec peut-être le fantastique en moins, je conseille vivement ce livre qui m’avait tant marqué qu’est « Le Nuisible » de Serge Brussolo.

    09/11/2013 à 09:08