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Heather Mallender a disparu
8/10 Robert Goddard délaisse le XIXème siècle et la noblesse britannique qu'il chérit tant pour une époque plus contemporaine : les années 70. Et adapte, par là même, son écriture : moins élégante, plus familière qu'à l'accoutumée, elle est plus conforme aux personnages qu'il met en scène dans ce roman.
La première partie est poussive et un peu ennuyeuse. On y est habitué avec cet auteur. On sait qu'il aime tout poser, planifier, structurer avec moult détails avant de nous emporter dans une suite de mystères et dans un tourbillon de révélations qui ne s'arrêtent presque jamais. Les rebondissements chez Robert Goddard, c'est comme le Paic citron : "quand il n'y en a plus, y'en a encore". Méfiez-vous, jusqu'au bout, Robert manipule et même quand on croit que c'est la fin, il en rajoute une couche. Mais il le fait toujours avec délicatesse, sans ce côté 'too much" rencontré dans nombre de thrillers actuels.
Dans "Heather Mallender a disparu", on retrouve les marqueurs caractéristiques de l'auteur : pas de policier ou d'enquêteur professionnel, peu de violence mais un mystère et un personnage, souvent un homme entre deux âges et un peu paumé, qui se retrouve à mener une investigation, à décortiquer le passé pour faire éclater ou plusieurs vérités dérangeantes. Ici, c'est Harry Barnett qui s'y colle. Son amie Heather a disparu brutalement, lors d'un séjour en Grèce. Meurtre, accident, disparition volontaire ? Il va tenter de remonter sa piste grâce aux dernières photos qu'elle a prises : 24 clichés qui vont le faire voyager de la Grèce au fin fond de l'Angleterre, en passant par l'incontournable collège d'Oxford. Et bien sûr, en démêlant le fil de son enquête sur une "simple" disparition, il va mettre à jour bien plus d'énigmes et de secrets qu'il ne l'imaginait au départ.
Chez Robert Goddard, les personnages ne sont jamais ce qu'ils prétendent être. Il y a des femmes fatales et des ingénues, des politiciens véreux...ou pas, des maîtres chanteurs ou des vieilles dames au grand coeur, des golden boys méprisables et des ratés adorables. Et il fait aussi la part belle aux sentiments humains : amitiés solides, loyauté ou trahison, vengeances et jalousies et bien sûr, des histoires d'amours passionnelles...16/02/2020 à 14:36 4
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L'Héritage Davenall
8/10 Fin XIXème siècle, à Londres.
James, jeune et riche héritier de la noble famille Davenall, se suicide, par noyade, peu avant son mariage avec la belle Constance. Mais son corps ne sera jamais retrouvé...
Onze ans après le drame, un inconnu du nom de James Norton, surgit de nulle part et prétend être James Davenall. Son "retour" va chambouler la vie du clan Davenall et de Constance, désormais mariée à William Trenchard. La bataille promet d'être rude entre ceux qui croient dur comme fer que James est un imposteur et ceux qui sont convaincus de son identité. Plusieurs personnages vont mener leur propre enquête pour tenter de connaître la vérité. Pas d'ordinateur, de médecine légale ou de test ADN à cette époque. Tout repose sur l'analyse du passé et le témoignage des protagonistes de cette histoire. Et c'est ainsi, à coup de procès, de trahisons, de mensonges et de révélations de secrets que le lecteur va changer plusieurs fois d'avis : "C'est sûr, cest lui"..."Ah, ben non, c'est pas lui". "Si, maintenant, pas de doute, c'est lui". Cet effet girouette va durer tout au long de ce roman passionnant mais dense et complexe.
Car oui, un Robert Goddard, ça se mérite.
Ses ouvrages débutent toujours par une mise en place laborieuse durant laquelle il détaille ses lieux, ses personnages et le contexte historique et social de son intrigue. Il faut s'accrocher, surtout ne pas abandonner ! C'est le prix à payer pour savourer ensuite une lecture addictive, à l'espace-temps totalement immersif, au scénario machiavélique et riche, aux rebondissements incessants. Et puis, bien sûr, il y a toujours chez Goddard cette plume élégante et cette finesse psychologique qui contribuent à faire de ses histoires de vraies réussites.16/02/2020 à 14:03 5
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Ravage
8/10 Au milieu du 20 ème siècle, les auteurs français de science-fiction étaient rarissimes et René Barjavel avec ses ouvrage d'anticipation faisait office d'ovni littéraire.
Roman précurseur dans le domaine du post-apocalyptique, Ravage a plutôt très bien vieilli et les thèmes et interrogations qu'il aborde se retrouvent dans de nombreuses autres oeuvres plus récentes, preuve de la pertinence de Barjavel.
Après avoir présenté ses deux personnages principaux, François, le jeune étudiant chimiste et son amie d'enfance, Blanche, la belle starlette à l'avenir tout tracé et planté le décor de son monde futuriste désormais pas si éloigné de nous (l'histoire se déroule en 2052), René fait basculer son récit dans le drame et l'angoisse. Paris est victime d'une panne d'électricité générale et comme tout dépend de cette sacro-sainte énergie, même l'agriculture et la fabrication d'ersatz de nourriture, c'est vite la panique. La société s'effondre et la survie s'organise...
Roman futuriste mais aussi écologiste et philosophique, Ravage se lit avec un vif plaisir même si certains détails peuvent prêter à sourire, pour nous, lecteurs qui découvrons cette oeuvre 80 ans après sa sortie. J'ai trouvé la fin formidable !
09/02/2020 à 19:05 3
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De bonnes raisons de mourir
8/10 Un roman dépaysant (mais déprimant !) qui se déroule dans une zone géographique rarement choisie par les auteurs de polars. On apprend une foultitude de choses sur les relations compliquées entre la Russie et l'Ukraine ainsi que sur la vie, infiniment triste, même trois décennies après, des Ukrainiens après la catastrophe de Tchernobyl.
"De bonnes raisons de mourir" est un livre complet et équilibré qui mêle habilement la petite histoire à la grande. Dans les villes abandonnées suite à l'explosion de la centrale, deux flics courageux et attachants, un Russe et un Ukrainien, mènent séparément leur enquête sur un tueur en série adepte de taxidermie.
Si la traque est passionnante, le contexte l'est tout autant et file quand même une grosse baffe. Un roman efficace et pédagogique, qu'il faut absolument lire pour ne pas oublier la tragédie qui s'est déroulée il y a trente ans et dont les séquelles perdureront des siècles et des siècles.
La fin est soignée et pince un petit peu le coeur quand même...24/01/2020 à 19:36 17
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Les Jumeaux de Piolenc
8/10 Toujours les mêmes qualités et les mêmes défauts chez Sandrine Destombes : elle sait créer un suspense de folie et une mortelle envie de savoir qui rendraient agressif le plus doux des lecteurs si on lui enlevait son livre avant la fin. Elle sait créer des scénarios tordus et alambiqués qui perturbent, questionnent mais chatouillent, malgré tout, les limites de la crédibilité.
Mais, elle ne détaille jamais ses enquêteurs qui sont, une fois encore, des coquilles vides. Les deux gendarmes sont à peine ébauchés et leur vie privée n'est pas évoquée. Elle axe toute sa psychologie sur les victimes et les coupables et laisse totalement en plan ceux qui, pourtant, sont les piliers de son roman. C'est sacrément frustrant ! J'aurais adoré m'attacher à Fabreguas et Wimez mais ce ne fut pas le cas. Dommage.
A noter que "Les jumeaux de Piolenc" n'est pas du tout sanglant comme les autres titres de l'auteure.24/01/2020 à 18:49 8
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La nuit n'est jamais complète
8/10 "La nuit n'est jamais complète", mystérieux titre provenant du très joli poème éponyme de Paul Eluard qu'on a la chance de découvrir à la fin du roman.
J'ai pris un énorme plaisir à lire cet ouvrage de Niko Takian. On retrouve les univers chers à l'auteur : une lieu abandonné et flippant au sein d'une immensité désolée d'une rudesse climatique extrême. Dans Avalanche Hôtel, Niko mettait en scène un hôtel délaissé dans une atmosphère glaciale. Ici, c'est une mine désaffectée en plein désert qui sert d'écrin cauchemardesque à la poignée de personnages qui tente de survivre vaille que vaille malgré le sort qui s'acharne. Une ambiance déprimante et immersive et des descriptions soignées et efficaces.
Un survival très réussi avec un duo père-fille des plus touchants ainsi qu' une fin remarquable et émouvante.
Outre l'oeuvre de Paul Eluard, ce roman donnera sûrement envie à plusieurs d'entre vous d'en apprendre plus sur Elisabeth Kubler-Ross, psychiatre apparemment épatante.24/01/2020 à 18:39 9
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Fenêtre sur crime
8/10 Probablement le meilleur roman de Linwood Barclay. Son personnage principal, Thomas, est absolument génial ! Schizophrène, agoraphobe et atteint d'autres troubles psychologiques non étiquetés, il passe ses journées devant son ordinateur à observer les rues et bâtiments du monde entier grâce à un logiciel nommé "Whirl360". En fait, il ne se contente pas de les scruter, il les...apprend par coeur au cas où des terroristes détruiraient toutes les cartes géographiques existantes ! Un truc de fou j'vous dis !
Un beau jour, il est témoin de ce qu'il pense être un meurtre. Avec l'aide de son frère Ray, il va mener l'enquête. Ce duo improbable est vraiment attachant et le scénario initial se prête à de croustillantes péripéties. Une excellente lecture, vivante et pleine de surprises.03/01/2020 à 20:06 4
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Une fois dans ma vie
7/10 Le début du roman est un peu long et la chantilly met du temps à monter. Mais une fois pris au jeu de cette "troupe" de théâtre peuplée de personnages déjantés (et parfois caricaturaux), la crème fouettée devient succulente ! Certaines scènes sont littéralement hilarantes et d'autres, plus touchantes. J'ai beaucoup apprécié les passages au confessionnal...
Gilles Legardinier applique toujours ses délicieuses recettes qui font du bien par où elles passent et même si on sait pertinemment que toutes ses storylines auront des fins heureuses, on suit avec un immense plaisir et un grand sourire aux lèvres ses héros du quotidien, ceux qu'on aimerait tant croiser en vrai...
Il m'a juste manqué les remerciements de fin d'ouvrage qui sont, chez Gilles, de vraies belles bouffées de bonheur et d'optimisme.03/01/2020 à 19:51 1
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Un autre jour
8/10 A chaque critique d'un livre de Valentin Musso, j'ai l'impression de me répéter et de manquer d'originalité. Mais pourtant je suis encore obligée de dire la même chose : Valentin, c'est toujours différent et toujours troooop bien !
"Un autre jour" n'a strictement rien en commun avec ses autres romans que ce soit dans le style, dans le thème ou dans la forme. Ce n'est pas un drame intimiste comme "Dernier été pour Lisa", ce n'est pas non plus un thriller historique comme "Les murmures de l'ogre". Non, là, Valentin nous propose un court mais redoutable page turner, le plus agressif et "rentre-dedans" de toute sa bibliographie. Il nous avait déjà démontré qu'il maîtrisait les codes du suspense et l'art du twist-ending de folie dans "Sans faille" et dans "Une vraie famille", mais dans son dernier ouvrage, il s'est surpassé.
Les détracteurs de ce type de thriller trouveront "Un autre jour" un peu too much. Pour ma part, je salue l'audace et surtout la capacité que l'auteur a eu à me captiver, me faisant me poser mille questions tout au long de ma lecture, qui fut express et intense !03/01/2020 à 19:39 6
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Perdition
7/10 L'écriture d'Alexis Arend c'est une tablette chocolat qu'on a envie de croquer encore et encore et qui fond dans la bouche avec plaisir et sans effort .
Et puis ses personnages sont toujours si attachants ! Peut-être trop finalement. Certains déploreront le côté manichéen de leur caractère, l'aspect Bisounours, et en seront agacés mais personnellement, j'aime cette bienveillance et ce "peace and love" qui met du baume au coeur.
Denton Foley est génial et sa gouaille, contagieuse, nous tire quelque sourires. Mais du coup, on comprend très vite à qui on a à faire...
Perdition est un roman choral où l'on suit une poignée d'hommes, de femmes et d'enfants à un tournant de leur triste destin. Ils vont bien sûr se retrouver, on s'en doute, pour le pire ou peut-être le meilleur. Perdition ou Rédemption, vous le saurez à la fin !
Fin qui m'a laissé un gros sentiment de frustration. J'ai eu l'impression qu'il manquait une justification et une conclusion à l'histoire de chacun et je me suis dit : "Euh, c'est fini, là ? Tout ça pour ça ?". Peut-être une suite prévue, j'aimerais bien !14/12/2019 à 18:31 4
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Complot
8/10 J'avais été impressionnée par le premier roman de l'auteur, le Cri. Et là, je le suis encore plus. L'intrigue est ébouriffante et le suspense, mortel. Une fois encore avec Nicolas Beuglet, les références scientifiques, religieuses et historiques sont nombreuses et passionnantes. Et puis son couple de héros fonctionne plutôt bien. J'apprécie Sarah et son "mauvais caractère" qui tranche avec les héroïnes plus policées que l'on rencontre habituellement.
Mais en tant que femme, j'ai surtout été subjuguée par l'aspect farouchement féministe de ce thriller qui va très très loin dans ce domaine. Le rôle des femmes dans la société, dans l'histoire et même dans la genèse de l'humanité est décortiqué, analysé et valorisé de manière élogieuse.
J'ai trouvé la fin du roman éblouissante et j'étais littéralement suspendue à l'argumentaire de Nicolas Beuglet qui m'a paru novateur et sacrément osé !
14/12/2019 à 18:15 8
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Tout ce qu'on ne s'est jamais dit
6/10 Infiniment délicat et sensible, écrit avec pudeur et finesse, ce roman n'est absolument pas un polar. C'est un drame familial dans lequel la mort d'une jeune fille de 16 ans sert de prétexte à analyser les liens entre les membres d'une même famille, les espoirs déçus, les renoncements, les jalousies et les préférences entre enfants.
L'auteure traite énormément de sujets dans son oeuvre qui se déroule des années 50 aux années 70, avec entre autres : la place des femmes dans la société, leur rôle de mère et d'épouse, l'homosexualité, le racisme et la discrimination, les choix de vie à l'adolescence ou à l'âge adulte.
C'est un beau livre, intimiste et touchant, qui fera profondément réfléchir les parents sur leurs relations à leurs enfants. Mais certains le trouveront peut-être lent et sans surprise.14/12/2019 à 17:59 4
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Le Couple d'à côté
7/10 Une disparition de bébé prétexte à un domestic thriller assez classique : personne n'est tout blanc ou tout noir, chacun a ses secrets et les non-dits sont légion, forcément. Tous les protagonistes de cette histoire ont des choses à cacher et leurs motivations, rarement louables, mettent le waï de manière plus ou moins volontaire dans la vie de ceux qui les entourent.
Malgré ces caractéristiques récurrentes voulues par le genre, les rebondissement incessants relancent en permanence l'intérêt du lecteur qui se demande bien comment certains personnages vont se sortir de la mouise et comment tout cela va pouvoir se terminer.
Facile à lire, court, intense et assez jouissif finalement en tant que spectateur !11/12/2019 à 20:03 4
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Tout ce qui est sur Terre doit périr
6/10 Ce roman est à mille lieux de tous les autres titres de l'auteur. On peine à imaginer que c'est bien Michel Bussi qui a écrit cet ouvrage tant sa patte est indécelable.
La Dernière Licorne est un bon thriller d'aventures qui donne envie de se jeter sur toute la documentation disponible concernant l'Arche de Noé. Le récit est riche de multiples références et on peut saluer le travail de recherche de l'auteur. Mais inutile de taper le fameux "théorème de Cortès" dans Google : il n'existe pas ! (à mon grand désespoir car je trouvais l'idée géniale).
On reprochera cependant des personnages complètement, stéréotypés, un manque d'originalité et de finesse et des scènes complètement inutiles allongeant un récit déjà bien dodu.
Cet opus ésotérique de Michel nous emporte dans un tourbillon d'actions et de révélations. Agréable et divertissant, sans plus.11/12/2019 à 19:46 2
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Réveille-toi !
7/10 Quelle merveilleuse idée que ce logiciel Nostradamus tout de même ! Mais quel dommage qu'elle tombe du ciel, frisant la science-fiction et nous laissant, par la même occasion sur notre faim. Sa genèse et son mode de fonctionnement sont passés à la trappe : couic !
A part ça, comme à l'accoutumée chez FX Dillard, les personnages sont chouettes et Paul, le jeune tétraplégique surdoué est un vrai chouchou ! Par contre, ils ont tous eu une enfance pourrie de chez pourrie, peuplée de pervers gratinés, à croire qu'il y en a à chaque coin de rue et qu'en plus, ils se reproduisent entre eux.
L'intrigue est attractive même si les scènes de meurtres sont longues comme un jour sans pain et sanglantes à souhait. L'auteur a tendance à se complaire dans la violence gratuite et ça me chagrine un peu.
Un thriller efficace donc, qui ravira les fans du genre et hérissera le poil de quelques lecteurs qui le trouveront sans doute trop formaté...11/12/2019 à 19:34 3
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Pour un instant d'éternité
8/10 Amoureux des chasses aux trésors, de magie et surtout de passages secrets, ce livre est fait pour vous !
Gilles Legardinier délaisse son humour habituel pour prendre, cette fois-ci, sa plume la plus sérieuse et la plus élégante. Laissez-vous charmer par ce voyage temporel dans le Montmartre du XIXème siècle et dans le Paris de l'exposition universelle de 1889. Laissez-vous séduire par Vincent, génial concepteur de portes dérobées, et par sa fine troupe bigarrée et attachante.
Une délicieuse aventure à l'ancienne (l'auteur avoue s'être inspiré des écrits de romanciers comme Alexandre Dumas ou d'Eugène Sue) au travers des mystères de Paris. Entre les Templiers, l'illusionniste Jean-Eugène Robert-Houdin ou l'alchimiste Nicolas Flamel, vous serez transporté dans un étrange ailleurs.
Un très agréable moment de lecture. Je regrette simplement que l'histoire d'amour soit un peu terne (pourtant Gilles est habituellement le champion des love stories) mais surtout que la storyline du "monstre", si passionnante et que j'attendais avec impatience soit totalement avortée. Une suite s'annonce peut-être ?
Enfin, ne pas manquer les éléments historiques en fin de récit et le témoignage de Gilles, toujours aussi génial.
18/11/2019 à 19:32 6
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Les Refuges
9/10 De la bombe ! The thriller de l'année 2019 ! De ceux qui rendent les nuits blanches, qui font sonner le réveil une heure plus tôt pour poursuivre cette satanée lecture qui hante les soirées.
J'ai adoré de la première à la dernière ligne ! La construction de ce roman est au top : il est composé de quatre récits successifs, quatre histoires différentes, toutes aussi addictives et surprenantes les unes que les autres et qui se complètent pour former au final un grand puzzle où toutes les pièces s'emboîtent à la perfection en piégeant le lecteur.
La première partie, sur l'île, est mystérieuse à souhait, la seconde, dure et émouvante, la troisième, perturbante. Enfin, la toute dernière, est totalement inattendue. Et puis il y a un beau travail sur les atmosphères (celle de l'île, de la cave, du bunker) et sur la psychologie des personnages.
Les éléments du récit sur lesquels Jérôme Loubry insiste (les chats, le chocolat chaud, les pendules...) ne sont pas du tout de l'ordre du détail et la manière dont l'auteur les replace plusieurs fois par la suite en modifiant leur "rôle" est juste géniale. Très très judicieux et jouissif !
Il est difficile de parler de ce genre de roman sans trop en dévoiler alors le mieux, c'est que vous le lisiez !06/11/2019 à 16:37 13
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Le Gang des rêves
9/10 Un très joli titre pour une sublime histoire d'amour contrarié qui vous fera voyager des bas fonds de Harlem au soleil lumineux d'Hollywood.
Dans le gang des rêves, les personnages sont merveilleux et adorables (enfin, sauf Bill ! Mais il faut bien un gros méchant qu'on prend plaisir à détester). Et qu'ils soient le fils d'une immigrée italienne, une pauvre petite fille riche ou une prostituée au grand coeur, ils vous toucheront tous au plus profond de votre être. L'écriture de Luca di Fulvio est d'une simplicité déconcertante et pourtant elle est percutante, poétique et sensuelle.
Son roman coloré et vivant, qui se déroule sur une vingtaine d'années, est riche de thèmes variés et tout comme ses héros, vous accompagnerez l'explosion, au cœur des années 20, de la photographie, de la radio et du cinéma.
Une oeuvre délicieuse, pleine de charme et d'optimisme, une sorte de conte charnel et foisonnant, une ode au rêve américain qui, malgré les épreuves et les coups durs, nous laisse le sourire aux lèvres.31/10/2019 à 14:27 9
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Le Supplément d'âme
7/10 Un très joli roman de Matthieu Biasotto et, une fois de plus, totalement différent de ses autres livres.
L'auteur se renouvelle sans cesse mais il y a la constance du talent. J'aime beaucoup son écriture très fluide, vivante, réaliste.
C'est vrai que le thème et la conclusion du "supplément d'âme" ne sont pas novateurs, il n'y pas réellement de surprise dans cette histoire un peu déjà vue, déjà lue par ailleurs. Pourtant, il se dégage un vrai charme, quelque chose de particulier qui fait qu'on dévore ce récit plein d'humour et d'émotion en quelques heures.
Matthieu est un conteur hors pair. On le lit comme si il chuchotait une histoire à notre oreille. Ses mots coulent et nous bercent. C'est hyper agréable comme sensation de lecture !22/10/2019 à 16:40 5
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Comme toi
8/10 J'avais adoré le premier roman de l'auteure : "On se reverra" et c'est avec envie que je me suis attaquée au second : "Comme toi".
Une fois de plus, on est immédiatement happé par cette histoire peuplée de personnages attachants, des messieurs et mesdames tout le monde dont la vie bascule subitement dans le drame. Lisa Jewell est très douée pour créer une proximité, une complicité avec son lecteur qui lui est totalement dévoué et se sent totalement concerné par ce qui se déroule dans le récit.
L'empathie est d'ailleurs violente et j'ai été salement secouée par cet épouvantable scénario de disparition. Si le postulat de départ n'est guère original, la suite prend une affreuse tournure à laquelle on ne s'attendait pas. Les pages se tournent à toute allure et l'émotion, bien présente, nous submerge à la fin, quand le piège diabolique est enfin révélé. Un thriller psychologique triste et dur qui malmène ses personnages et me rappelle les romans de la magistrale Barbara Abel.22/10/2019 à 16:25 5