Dodger

516 votes

  • Rivière tremblante

    Andrée A. Michaud

    9/10 Un roman noir magistral, somptueux opéra de colère, d'émotions et de douleur, profondément juste et poignant. Porté, soulevé, sublimé par le style incroyablement inventif d'Andrée A. Michaud. L'intrigue ? Elle existe mais on s'en fout un peu. Tout tient dans les personnages, leur cœur, ce qui vibre au plus profond d'eux. La tragédie qui les anime et, paradoxalement, les fait vivre. Tout tient, aussi, dans l'écriture extraordinaire de la romancière, dans sa clairvoyance et son humanité.
    Je n'avais pas été secoué comme cela par un roman noir depuis "Seul le silence" de R.J. Ellory. Sublime !

    26/11/2018 à 23:34 6

  • Ragdoll

    Daniel Cole

    8/10 Je ne lis plus beaucoup de thrillers dans les règles de l'art. J'en ai trop lu pour ne pas être dérangé par les grosses ficelles trop souvent employées par des auteurs en panne d'innovation, ni par les excès de violence (trop souvent gratuite) gorgeant de sang des pages vite tournées, et aussi vite oubliées.
    Alors, pourquoi "Ragdoll" a-t-il fait la différence ? Les ingrédients sont pourtant là : ambiance crépusculaire, tueur en série totalement dingue, meurtres sordides, rebondissements hallucinants... mais j'ai trouvé que Daniel Cole tenait le tout avec une maîtrise impressionnante, et que ses personnages - taillés à l'anglaise, en profondeur et en contournant les stéréotypes avec intelligence - contribuaient largement à la puissance et à l'intérêt du roman.
    Une excellente surprise pour moi, donc, en attendant une éventuelle confirmation avec "L'Appât", suite annoncée de ces débuts réussis.

    26/11/2018 à 10:24 9

  • La Petite Gauloise

    Jérôme Leroy

    9/10 En plus de désigner le personnage le plus énigmatique de ce roman, "La Petite Gauloise" porte bien son titre à double fond, puisque Leroy y jette un regard sans concession sur la France d'aujourd'hui - petite, mesquine, bas du front, égoïste. Oui, le tableau est effroyable. Mais Jérôme Leroy a le talent et le bon goût d'épargner le lecteur en relevant le tout d'un humour piquant, d'une ironie réjouissante qui mord, égratigne, mais arrache des sourires salutaires là où il ne devrait y avoir que dégoût et grincements de dents. Un tour de force que la brièveté du texte rend encore plus percutant. Remarquable !

    26/11/2018 à 10:16 7

  • La Nuit de l'ogre

    Patrick Bauwen

    8/10 Le thriller, Bauwen sait faire, et bien faire. Chapitres courts, style énergique, rebondissements et cliffhangers bien placés, sens du rythme, ruptures d’intrigue : tout y est pour les amateurs du genre. Avec en plus quelques pincées d’humour bienvenues, petit détail qui, à mon sens, fait se démarquer le garçon de ses pairs.
    Dans La Nuit de l’Ogre, Patrick Bauwen ajoute en outre un nouvel ingrédient, à savoir un hommage à la littérature populaire, aux feuilletons à suspense tels que Les Mystères de Paris d’Eugène Sue ou les aventures de Fantômas de Souvestre & Allain. Sans rien vous dévoiler de l’intrigue, la figure de l’Ogre, avec son chapeau melon et sa redingote tout droit sortis de l’imagerie du XIXème siècle, hante littéralement les pages du roman, y laissant traîner une ombre dont on redoute (à raison) chaque apparition.
    Décidément addictif !!!

    26/11/2018 à 10:09 8

  • Sur un mauvais adieu

    Michael Connelly

    5/10 Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de Michael Connelly, le pitch de ce roman m'a donné envie d'y retourner. J'aurais peut-être mieux fait de m'abstenir... Oh, Connelly fait le job, certes. Mais sans forcer, sans passion, en appliquant des recettes éprouvées (pour ne pas dire éculées). Et je n'arrive pas à savoir si c'est mal écrit ou mal traduit, en tout cas le style n'a rien fait pour me captiver. Aussitôt lu, aussitôt oublié.

    26/11/2018 à 10:03 4

  • Tout autre nom

    Craig Johnson

    8/10 Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas offert le plaisir d’une enquête de Walt Longmire, voilà chose faite ! Et, sans surprise (mais tant mieux), le plaisir fut à nouveau au rendez-vous. Mine de rien, Craig Johnson parvient à chaque fois à se renouveler, tout en utilisant plus ou moins les mêmes ingrédients de base. Ce qui change cette fois, c’est le rythme, beaucoup plus enlevé que la plupart du temps, et une sorte de nervosité d’ensemble qui mène le roman à bon train. Hélas dans l'air du temps, le sujet - les violences faites aux femmes - percute à la perfection et contribue à fait sortir Longmire de sa zone de confort, autant que de ses gonds.
    Les acolytes habituels sont au rendez-vous, bien entendu, avec encore une fois une mention spéciale à l'explosive Vic Moretti, dont l'apparition plus tardive que d'habitude fait décoller le roman en y ajoutant son cocktail inimitable d’humour destructeur, de charme incendiaire et d’énergie renversante.
    Bref, qu'on suive la série de près ou qu'on y pioche un livre de temps en temps, la saga Longmire se retrouve toujours avec plaisir, et ça fait un bien fou !

    26/11/2018 à 09:59 5

  • Avant la chute

    Noah Hawley

    7/10 Scénariste, Hawley approche la construction de ce roman d’une manière qui évoque le temps laissé dans une série à la fabrication des personnages, à leur compréhension en profondeur, privilégiant cet aspect de la réflexion romanesque à un rythme trépidant et à un suspense de tous les instants.
    Assez éloigné finalement du genre policier, "Avant la chute" est un roman savamment psychologique qui nécessite un peu de patience. xMais si vous appréciez les puzzles littéraires qui mettent en avant la difficile compréhension de l’humain, et proposent mine de rien de nombreux sujets de réflexion bien de notre temps – les dérives sensationnalistes des médias, l’attrait irrésistible de certains pour les théories du complot, les mécanismes de la rumeur et du doute, la lutte quasi impossible pour son droit à la vie privée, ou les conséquences inenvisageables de certains choix sentimentaux -, alors vous serez largement servis avec ce livre copieux et intelligent.

    26/11/2018 à 09:53 4

  • Salut à toi ô mon frère

    Marin Ledun

    8/10 Retour à Tournon en Ardèche, huit ans après "La Guerre des vanités"... mais quel retour ! Diamétralement opposé, tant l'humeur de ce nouveau roman est à l'humour et à l'amour, oui oui ! Hommage assumé à la famille déglinguée des Malaussène créée par Daniel Pennac ("Au bonheur des ogres" et ses suites), "Ô toi ô mon frère" est une pépite de rigolade foutraque, où l'intrigue importe moins (même si elle fonctionne) que la manière dont les personnages la font voler en éclat.
    Mais modèle ne rime pas forcément avec copie sans imagination ; Marin a son ton bien à lui, ses propres références culturelles, plus rock et contemporaines, qu’il déroule façon tapis rouge (musique, cinéma, littérature, il y en a pour tous les goûts !), et une manière tout à fait personnelle de mener son intrigue en lui lâchant la bride, en lui faisant prendre des virages aussi serrés qu’inattendus (dont l’un où Rose, hospitalisée, découvre avec euphorie les joies de la morphine…), et en la pimentant d’une histoire d’amour délicieuse, piquante et irrévérencieuse.
    Pour autant, on est bien chez Marin Ledun, et la comédie laisse volontiers de la place au regard engagé de son auteur, à un discours social toujours aussi percutant et salutaire.
    Bref, c'est inattendu, c'est très bon, c'est à lire !

    26/11/2018 à 09:50 6

  • Hével

    Patrick Pécherot

    8/10 Pécherot, c'est un style - imagé, gouailleur, plein d'une verve qui évoque Audiard et Léo Malet. Mais c'est aussi un art du suspense à hauteur d'homme, qui tire d'une poignée d'éléments - le Jura en hiver, un vieux camion déglingué, des hommes sombres et leurs secrets - la puissance exemplaire de la tragédie.
    Définitivement, un grand !

    26/11/2018 à 08:18 6

  • Le Fleuve des brumes

    Valerio Varesi

    8/10 Héritier déclaré de Simenon, Valerio Varesi a tiré de son mentor un sens indéniable des atmosphères ouatés, des personnages solides, et une manière singulière d'enquêter pour son enquêteur, digne disciple de Maigret dont il épouse la capacité à écouter et faire parler témoins et suspects pour en tirer, tranquillement, lentement, la vérité. Dans les brumes échappées du Pô en crue, le commissaire Soneri traque les récits cachés qui remontent à un passé pas si lointain qu'on pourrait le croire, et débusque les vilains secrets tapis dans l'ombre des heures sombres de l'Histoire italienne. L'écriture est magnifique, poétique, et fait glisser l'intrigue comme coule le Pô, inexorablement... A découvrir !

    25/11/2018 à 21:14 7

  • Les Ombres de Montelupo

    Valerio Varesi

    8/10 Après les bords du Pô et après la ville (en l'occurrence Parme), Varesi nous entraîne dans un nouveau décor : la montagne. Parti se reposer et cueillir des champignons, l'emblématique commissaire Soneri se retrouve embarqué contre son gré dans une enquête étrange, où sa capacité à écouter les gens et à laisser les bribes de vérité s'associer librement dans son esprit rêveur lui sera particulièrement utile. Comme d'habitude, Varesi soigne les décors, les paysages, la peinture des caractères locaux, et son écriture délicieuse, poétique, imagée, est un régal renouvelé. L'un des grands romanciers italiens du moment, sans aucun doute !

    25/11/2018 à 20:01 7

  • L'Eté circulaire

    Marion Brunet

    8/10 Des mots qui cognent, la tension qui monte inexorablement, tandis que l'été échauffe les esprits et embrase la mèche des frustrations et des colères ancestrales.
    Du noir de chez noir, au plus près de personnages ordinaires, rendus malheureux parce qu'ils figurent parmi les innombrables laissés-pour-compte de la société contemporaine, alors même qu'ils ne figurent pas parmi les plus pauvres ou délaissés. Ces gens, c'est une bonne partie du cœur de la France, celle qui en a ras-le-bol de trimer pour peu et qui a l'impression (plutôt justifiée) de ne jamais être entendue. Celle qui se rabat faute de mieux sur des dérivatifs faciles (les "étrangers" le plus souvent) pour décharger leurs haines et leur mal-être.
    Marion Brunet les saisit avec finesse, sans juger. Nous contraignant à réfléchir, à essayer de comprendre.
    Un roman brut, rugueux, rageur. Nécessaire, malheureusement.
    Impressionnant.

    25/11/2018 à 19:56 8

  • Kisanga

    Emmanuel Grand

    8/10 Troisième roman, troisième genre abordé par Emmanuel Grand. Le romancier français se risque cette fois dans un territoire littéraire que craignent plutôt ses confrères tricolores, le thriller géopolitico-financier. L’ambition est belle, le résultat à la hauteur, confirmant l’ampleur prise par cet auteur atypique dans le paysage national du polar. Avec toujours autant de rigueur, Grand maîtrise une intrigue très élaborée, comportant un certain nombre de sous-intrigues que l’évolution du récit lie jusqu’à les rendre inextricables, tout en affichant un casting touffu de personnages dont aucun n’est sacrifié ni sous-évalué.
    Par son style efficace et solide, sans esbroufe, et le sérieux avec lequel il construit son roman, Emmanuel Grand impose un peu plus une œuvre intelligente, ouverte sur le monde et l’humain, dont l’ambition et la complexité ont toute leur place dans le polar français – qui n’en aura jamais assez besoin.

    25/11/2018 à 19:50 8

  • Sans lendemain

    Jake Hinkson

    8/10 Après un Homme posthume plutôt oubliable, Jake Hinkson est de retour en grande forme, largement au niveau de L’Enfer de Church Street si ce n’est plus. Plus ambitieux, plus complexe en tout cas, c’est certain.
    Sans lendemain est de prime abord un pur roman noir à l’américaine, impression confortée par le choix de l’époque de l’intrigue (la fin des années 40) et par le recours à des codes classiques du genre : femme fatale, personnages étranges, références cinématographiques, paysages inquiétants… Comme dans son premier roman, Hinkson confirme sa maîtrise totale de ce registre particulier, auquel il apporte pourtant une patte personnelle et une touche de modernité bienvenue, en faisant de trois femmes les véritables héroïnes de son livre - et quelles héroïnes !
    Dynamisé par sa brièveté, sa trajectoire inexorable et son style sans fioriture (magnifiquement restitué par la traduction de Sophie Aslanides), Sans lendemain permet à Jake Hinkson de retrouver l’énergie, la drôlerie et le sens du drame qui faisaient de L’Enfer de Church Street un coup d’essai très prometteur, tout en assumant jusqu'au bout la noirceur et le désespoir de destinées condamnées d'avance. Un roman noir exemplaire.

    25/11/2018 à 19:47 7

  • Les Chemins de la haine

    Eva Dolan

    7/10 Menée de manière très habile, l’intrigue, sur fond d'immigration clandestine, lève le voile sur d’infinies formes de la misère humaine, au rythme lancinant d’investigations menées dans la douleur, avec ce souci du réalisme et cette intégrité narrative qui font souvent la force des romanciers britanniques. Le style d’Eva Dolan en lui-même est avant tout efficace, au service d’un récit dont le dénouement, peut-être un peu prévisible, n’est néanmoins pas le point culminant.
    Pour le dire autrement, ici, ce sont les chemins (de la haine) qui importent, pas la destination. Celle-ci, sans surprise, sombrera rapidement dans l’oubli et le déni. Histoire de rappeler que l’humain, dans notre monde, a de moins en moins d’importance. Un message rude mais nécessaire.

    25/11/2018 à 19:44 5

  • Jake

    Bryan Reardon

    9/10 Attention, comme mes camarades ayant précédemment voté, énorme coup de cœur !
    Tenant l’ensemble du roman sur un fil fragile, Bryan Reardon creuse le sillon du doute et de la culpabilité d’une manière intime, profonde, avec d’autant plus d’empathie et d’humanité que nous suivons l’histoire du point de vue de Simon, père de Jake et narrateur du drame. Les hésitations, les coups de colère, les atermoiements de Simon sont les nôtres, jusqu’à ce que la vérité soit enfin dévoilée, après plus de 300 pages d’horrible incertitude.
    Alors l’émotion explose enfin, et c’est le regard très flou que j’ai lu les vingt ou trente dernières pages de Jake, profondément bouleversé par la sincérité des sentiments qui irradie de ce final d’une force incroyable.
    Dans la lignée d’un Thomas H. Cook (on pense bien sûr aux Feuilles mortes, dont le sujet est très proche), Bryan Reardon nous offre avec Jake un roman noir extraordinairement juste, sensible et touchant, un condensé d’humanité qui laisse les larmes aux yeux et le cœur un peu plus ouvert. Une sacrée découverte.

    25/11/2018 à 19:39 8

  • Coupez !

    Cameron McCabe

    8/10 Voilà typiquement le genre de bizarrerie exceptionnelle que Sonatine nous a habitués à sortir - même si c'est moins souvent le cas ces dernières années... A première vue, voilà un roman noir tout ce qu'il y a de plus classique pour l'époque (1937), surtout que le cadre des studios de cinéma se prête particulièrement bien à ce genre d'ambiance. Oui mais voilà, très vite, le récit devient étrange, certains personnages se comportent de manière inattendue (en particulier le policier qui mène l'enquête), l'auteur est lui-même acteur de l'intrigue... puis tout bascule brutalement lorsque le roman change de narrateur. La deuxième partie du livre, virtuose mais perturbante, devient alors un décryptage stupéfiant de tout ce qui a été dit et écrit auparavant. Impossible d'en dire plus. Mais ce roman, le premier de l'auteur, et son seul polar, intriguera à coup sûr les lecteurs blasés qui pensent avoir tout lu dans le genre policier. Croyez-moi : ce livre est unique !

    25/11/2018 à 19:34 6

  • Ma ZAD

    Jean-Bernard Pouy

    8/10 Quel bonheur de retrouver Jean-Bernard Pouy dans une telle forme ! Le style virevolte, crochète volontiers par quelques blagues tellement pourries qu’elles font immanquablement rire, pique les autorités sans donner de signe de lassitude… quoique, si, les héros sont fatigués. Ça épuise, de conspuer les abuseurs de pouvoir et autres profiteurs des guéguerres économiques. On sent bien, à la mélancolie qui sourd parfois des réflexions de Camille, que l’engagement citoyen se teinte de désenchantement. Le moyen de faire autrement, vu le monde dans lequel on vit ?
    Quoi qu’il en soit, on se marre beaucoup en lisant Ma ZAD, on ne s’ennuie pas une seconde, on accompagne une brochette réjouissante de personnages pétillants, et on se prend à croire, l’espace de quelques pages, qu’on peut parfois renverser les empêcheurs de rêver en rond.

    25/11/2018 à 19:18 6

  • L'Homme craie

    C. J. Tudor

    9/10 L'une des plus belles révélations de 2018 pour moi, sans hésitation. D'autant plus que je ne m'y attendais pas, le pitch laissant attendre du déjà-lu, notamment chez Stephen King que la romancière cite en modèle. Et c'est vrai qu'on sent nettement cette influence au début du livre, dans la composition des personnages, dans la mise en place de l'intrigue, dans l'atmosphère singulière de la petite ville où se déroule l'histoire - on est obligé de penser à "Ça". Pour autant, on découvre rapidement que C.J. Tudor tient la comparaison ; et qu'elle a l'intelligence de s'éloigner de ses inspirations pour tracer sa propre voie, avec une superbe maîtrise, des personnages joliment caractérisés, et des rebondissements pas trop nombreux mais toujours bien placés, jusqu'aux révélations finales à la hauteur du reste.
    Une auteure que je suivrai sans hésitation !

    25/11/2018 à 19:14 13

  • Sauf

    Hervé Commère

    7/10 Pour ce roman, Hervé Commère a privilégié de prime abord l'efficacité, le rythme, le suspense d'une intrigue qui démarre pied au plancher et embarque avec une grande facilité. On suit avec une certaine émotion les découvertes du héros sur son passé, on apprécie l'humanité des personnages... mais un peu moins que d'habitude chez cet auteur dont la grande force et la marque de fabrique sont justement son empathie exceptionnelle. Si tout est carré, bien ficelé dans la première partie, les choses tiennent un peu moins bien debout dans la deuxième, où certains événements s'avèrent tirés par les cheveux. Néanmoins j'ai à nouveau apprécié cette lecture et le style fluide d'Hervé Commère.

    25/11/2018 à 18:45 6