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8/10 Je viens de lire ce court roman (140 pages) pour la 2e fois (j'avais oublié de le noter en 2019). Je l'ai trouvé aussi bien qu'alors. Jérôme Leroy a une plume particulière mais vraiment efficace. Il va à l'essentiel. Les phrases sont courtes et fusent. Tout au plus pourra-t-on être gêné par l'emploi surabondant des noms des personnages au lieu des pronoms personnels en début de phrases. Au-delà du style, l'auteur a un humour grinçant et se joue du lecteur par une narration omnisciente utilisée parfois avec malice. L'intrigue, sur fond de terrorisme islamiste et de bêtise crasse, n'épargne personne. Malgré cela, il ne me semble pas que l'auteur soit misanthrope et on prend un plaisir quasi sadique à voir morfler ses personnages.
29/12/2022 à 09:31 Hoel (1164 votes, 7.6/10 de moyenne) 6
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9/10 En plus de désigner le personnage le plus énigmatique de ce roman, "La Petite Gauloise" porte bien son titre à double fond, puisque Leroy y jette un regard sans concession sur la France d'aujourd'hui - petite, mesquine, bas du front, égoïste. Oui, le tableau est effroyable. Mais Jérôme Leroy a le talent et le bon goût d'épargner le lecteur en relevant le tout d'un humour piquant, d'une ironie réjouissante qui mord, égratigne, mais arrache des sourires salutaires là où il ne devrait y avoir que dégoût et grincements de dents. Un tour de force que la brièveté du texte rend encore plus percutant. Remarquable !
26/11/2018 à 10:16 Dodger (471 votes, 7.7/10 de moyenne) 6
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7/10 Ce court roman (ou cette longue nouvelle) ressemble un peu à un conte, une fable. Mais une fable sombre, plus que sombre, nihiliste, fataliste.
Les "+" :
- Le format : 140 pages. C'est parfait. Plus long, cela aurait pu lasser (c'est quand même très désespérant)
- Le style. Un modèle d'efficacité pour brosser des portraits et des situations. Une écriture à l'os, percutante, qui va à l'essentiel. Du haut niveau.
- L'humour. Acide, mordant. Aussi jubilatoire qu'inconfortable.
Les "-" :
- Les 20 dernières pages. Dans l'Algeco, ça flirte avec l'exagération (deux jeunes qui pensent à violer deux filles alors que des terroristes sont dans l'école, mouais).
- Par moment, cette absence d'émotion rend le récit et les protagonistes comme désincarnés. Mais d'un autre côté, ça sert aussi le propos, cette froideur mécanique, ce vide émotionnel.
- La répétition des noms peut s'avérer gênante par moment.
Conclusion :
Le parti pris de l'auteur est assez radical. On aurait aimé plus de nuances. Mais, la plume est acérée, l'humour noir, le sujet glaçant et d'une résonance terriblement d'actualité.
29/06/2018 à 23:59 schamak (112 votes, 6.2/10 de moyenne) 5
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7/10 La petite Gauloise est un récit de ce qui est désormais devenu un triste fait divers de terrorisme ordinaire. Toutefois, l’auteur (que je découvre), se laisse aller à un style enlevé, déroutant , percutant, parfois cynique. Jérôme Leroy produit un format court de qualité, qui va droit au but, aussi bien dans l’écriture que dans ce qu’il permet comme recul à son lecteur sur notre société et ses grands écarts. Je choisis aussi d’y voir une prise de position sur l’enseignement en banlieue, mission capitale. On peut se demander qui du Combattant kamikaze ou du prof frustré mène la plus grande guerre. Chacun ses idéaux. Le bien et le mal n’ont plus de camp pré-établis, le manichéisme primaire et confortable vole en éclat.
25/03/2018 à 07:44 clemence (339 votes, 7.7/10 de moyenne) 5
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8/10 Les canons de « ma » littérature noire s’inscrivent dans un cadre flottant. Mais si un ouvrage contient, outre sa noirceur variable, un décalage burlesque, une critique sociale et/ou politique et donc, surtout, une plume maitrisée sans esbroufe, sans forfanterie, il entre dans un cercle semi fermé. Jérôme Leroy en fait partie. Et par ce titre, qui ne vante pas l’aliénation aux tiges goudronnées, il porte de nouveau son discours clair militant, qui fuit l’obscurantisme guidé par le népotisme, l’hypnose de masse.
05/03/2018 à 11:02 chouchou (603 votes, 7.6/10 de moyenne) 6