athanagor Modérateur

289 votes

  • Un Millionnaire à Lisbonne

    José Rodrigues dos Santos

    9/10 La puissance d'un récit aussi fort que la vie de cet homme méconnu en France qui a pourtant révolutionné de nombreux secteurs dont celui principalement du pétrole.
    On reprend directement là où le tome 1 s'était arrêté. Mais tout bascule des la première page avec la mort de Kaloust Sarkisian. Mais ce n'est pas pour autant la fin du récit puisqu'on découvre la suite de son journal, lu pour nous par son fils.

    On commence cette 2nde et dernière partie de son journal par le récit du génocide arménien par les Turcs et de l'interieur. Et quelle horreur ! Je peux dire que j'en ai lu des thrillers (que ce livre n'est absolument pas, il faut le rappeler : c'est une biographie romancée) mais là, j'avais du mal à lire certains passages extrêmement crus et immersifs. On imagine ainsi parfaitement grâce à la plume de JR Dos Santos la douleur de ce peuple qui a subit ces traitements ignobles.

    La suite est nettement moins inhumaine et rend un bel hommage à cet homme d'affaires visionnaire que j'ai découvert ici. Son amour pour l'art et la négociation sont parfaitement retranscrits. C'était un plaisir de naviguer entre chacune de ses passions, par lesquelles il est arrivé àchaque fois par hasard ou opportunisme mais quasi-systématiquement avec succès.

    Une biographie longue, mais rythmée, splendide, passionnante et remarquablement écrite (c'était ma principale critique des premiers titres de cet auteur que je lirai quoiqu'il publie !) qui dépayse, décoiffe et subjugue sur celui que le Times avait nommé "l'homme le plus mystérieux de l'époque".
    Je n'ai plus de mots, si ce n'est : foncez, car cette vie vaut le coup d'être découverte avec en prime apprendre des tas de choses sur les plans économiques, sociaux et artistiques de notre Histoire pas si lointaine.

    01/11/2021 à 11:04 4

  • Yeruldelgger

    Ian Manook

    9/10 Très très bon moment passé aux côtés de Yeruldelgger en Mongolie, pays rarement exploré et peu connu, du moins dans mes lectures persos.
    Une histoire efficace, un peu violente parfois, mais bien construite. C'est du classique, mais l'univers et le style de l'auteur compensent tout le reste ! Des dialogues percutants qui donnent beaucoup de rythme.
    Très heureux de voir que le succès de cet opus a amené l'auteur à en écrire rapidement un autre ! Avec ses tourments et sa violence, on sent un potentiel pour une longue saga qui va nous régaler.

    28/08/2015 à 22:00 4

  • Âmes animales

    José Rodrigues dos Santos

    5/10 Tour de force : ce livre s'étale sur 500 pages mais l'histoire est ultra courte ! A mon avis, pas plus de 3h entre le meurtre et sa résolution (hors flash-back évidemment). Ça pourrait être hyper dynamique. Bé non. Il ne se passe quasi aucune action. Juste du partage de connaissances entre les personnages.
    JR Dos Santos, mon auteur portugais préféré, avait une fois de plus trouvé un super terreau pour faire vivre une belle aventure à Tomàs Norhona : les animaux sont nettement plus proches de l'homme dans leurs comportements qu'on ne le croit depuis toujours. Culture, compétences, intelligences, régionalisme, art, émotion,... Tout y passe !

    L'histoire se résume sur un timbre poste : un meurtre d'un soigneur d'animaux. Tout accuse la femme de Norhona. Elle s'enfuit face à la police. Son mari va tenter de prouver son innocence en... s'enfuyant aussi, histoire de montrer qu'il a 2 jambes en plus d'un cerveau. Sûrement.

    Notre héros, pour rappel, a sauvé le monde 3 fois minimum et personne autour de chez lui ne le connait !? Donc pas de bénéfice du doute face à cette éminence qui a pourtant ses entrées au CERN, dans les appartements du pape au Vatican (in Vaticanum) et chez la plupart des puissants de ce monde (in Furie divine), voire des extraterrestres (in Signe de vie). Mais face à la police portugaise, Tomàs n'est plus personne ! Bref...

    Ce livre n'est au final qu'une suite d'infos sur les animaux et par ricochet de l'environnement. Alors oui, on en apprend énormément (et même énormément ! Et j'ajouterai aussi énormément) comme toujours avec JR Dos Santos. Ici, le fond porte sur les animaux et le biais que les hommes ont créé dans l'analyse de ces êtres, quelles que soient leurs races. Mais la pauvreté de l'intrigue l'emporte sur les cours magistraaux des sachants qui vont parler des pages et des pages durant.
    Les sachants sont prétentieux et les apprenants sont parfois limite benêts ! Un duo pas des plus agréables pour s'identifier à l'un ou l'autre.

    Un point positif : j'ai découvert la potentielle existence d'un nouvelle organisation secrète très ancienne : la rose-croix à laquelle ont appartenus certains hommes très connus qui ont laissé leur trace dans l'Histoire pour de toutes autres raisons que la cause animale ; mais comme cette partie était plutôt sympa, je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de le découvrir.

    Pour revenir à mon plaisir de lecteur, cette fois-ci, alors que je n'y connais rien en "animaux", je n'ai pas adhéré à cette vision des choses. Certes, les animaux ont des émotions et autres attibus qu'on croyait propres aux humains, - ça n'est parfois même plus à démontrer - mais malgré l'effort de l'auteur pour convaincre des bien-fondés de cette théorie défendue (ou pas) du livre, je n'ai pas été touché.
    Sur le presque-même sujet des sentiments, de la connaissance et du langage homme/animal, Les fourmis de Werber (qui s'attardait alors sur un seul animal) m'a beaucoup plus embarqué même si moins "scientifique".

    Sur la cause animale et la maltraitance dont on voit parfois des images choquantes, on y a aussi droit pendant plusieurs chapitres assez répugnants car... très bien documentés. Celui qui ne flanchera pas un minimum sur sa prochaine tranche de jambon n'a pas de cœur. Pour ma part, je continuerai quand même à me nourrir de jambon et de poulets donc si j'étais la cible, c'est raté. Je pense qu'il convaincra tout juste les convaincus, même s'il est vrai que le sort que les hommes réservent aux animaux est souvent cruel et... inhumain.
    « Autrefois, les gens savaient qu'ils mangeaient des animaux puisqu'ils les voyaient se faire égorger devant eux. Ils voyaient, ils comprenaient et ils respectaient ce que cela voulait dire. »

    Donc pour cette histoire avec un fond et une forme pas assez convaincants pour moi, je la place sur l'échelon d'un honorable 5/10 dans mon échelle de goût et j'attends sagement son prochain titre avec impatience.
    Et j'ajouterais juste que je suis certain que la moyenne d'appréciation de ce livre sera au-dessus de mon propre échelon car il touchera sûrement pas mal de monde. Mais pas moi. Pas cette fois-ci en tous cas.

    06/06/2022 à 09:59 3

  • Angor

    Franck Thilliez

    9/10 Après un "Puzzle" dont je suis sorti, pour la toute première fois déçu, j'attendais de voir ce que Franck Thilliez allait pouvoir me (re)procurer comme plaisir de peur ! J'ai été récompensé d'avoir attendu !! Histoire extrêmement bien ficelée, adjonction d'un nouveau personnage particulièrement attachant (comme souvent avec Thilliez), histoires parallèle bien léchée, voyage utile pour la montée en puissance du suspense, et surtout l'histoire entre Sharko et Hennebelle qui devient juste géniale. Elle prend de l'ampleur tout en permettant à tout un chacun de lire chaque tome indépendamment les uns des autres (ce que je ne conseille pas, néanmoins).
    Bref, j'ai pris un certain plaisir à lire ces horreurs et j'ai hâte de lire la suite. Car je ne vois pas comment on peut laisser une équipe comme celle-là s'arrêter en si bon chemin !!
    A quand une transposition en série TV d'une telle bible de personnages ! Studio Canal devrait vraiment y penser avant de se faire piquer l'idée par plus gros !
    Le sujet, toujours scientifique et dont on sent qu'il a été travaillé, est intriguant. Les greffes ont déjà été traitées dans d'autres histoires, évidemment, mais sous l'angle de Thilliez, ça prend une autre dimension.
    Alors je peux conclure en disant : [Encore] !

    25/12/2014 à 10:58 3

  • Baad

    Cédric Bannel

    9/10 Je n'arrive pas à dire si c'est de retrouver le Qomaandaan Kandar ou l'Afghanistan tel que le décrit Cédric Bannel qui m'a donné le plus de plaisir dans ce livre.
    Au final, c'est sûrement les 2. Ces 2 qui sont des personnages à part entière et servent parfaitement l'histoire.
    Concernant l'intrigue justement, elle est excellente avec comme trame de fond, la drogue et la pédophilie, fléaux parmi les 2 les pires qui puissent être associés.
    On jongle toujours entre jeux de pouvoir et de destruction dans cette région du monde fascinante et terrifiante par la banalité d'une vie rythmée par les conflits. Dans cet opus, plus encore que dans les autres des 3 tomes existants à ce jour, les alliances sont tordues car tout le monde peut s'associer avec n'importe qui, à n'importe quel moment.
    Vraiment, pour ceux qui veulent un livre dépaysant, qui fait peur, et mal (certaines scènes sont atroces : vous vous souviendrez des pieds rouge, de l'hélicoptère sous la grêle et j'en passe encore des pires !), je pense que ce titre jouera pleinement son rôle.
    En tous cas, cette série est vraiment excellente ! Je serai du voyage s'il y en a d'autres. Bravo et merci Monsieur Bannel !

    22/03/2020 à 23:32 3

  • Bons baisers de Paris

    Ian Fleming

    5/10 Il fallait bien que ça arrive. Mais je n'ai pas mis toutes les chances de mon côté car ce titre cache 5 nouvelles de James Bond et je n'aime pas spécialement les nouvelles de héros récurrents.
    Et ça n'a pas loupé une fois encore pour celles-ci.

    La 1ere nouvelle, James Bond est en France, en vacances. Il découvre un peu par hasard des espions cachés dans un bosquet et s'en débarrasse. Voilà. C'est tout. Un début haletant. Une fin totalement plate. Et lorsqu'on lit une nouvelle (entre 50 et 100 pages chacune pour ce recueil), la fin est super proche du début donc si l'une des 2 parties est en-dessous de l'intensité de l'autre, cela rend tout de suite l'ensemble plutôt mou.

    La 2e nouvelle, retour en Jamaïque suite à une négociation immobilière qui a mal tourné. Mais James Bond n'ira pas là-bas et ira accomplir sa mission en Amérique du Nord. Cette nouvelle est moins décevante que la première et c'est là où je me rends compte que Ian Fleming veut tout simplement nous faire comprendre qu'un espion ne fait pas que sauver le monde à la dernière seconde mais enchaîne aussi parfois des petites missions simples et efficaces. Je m'en rends compte ne veut pas dire pour autant que j'apprécie le genre !

    La 3e nouvelle est la plus courte : et tant mieux ! Bond déclare d'entrée de jeu, au détour d'une conversation anodine, que s'il avait le choix, il se verrait bien épouser une hôtesse de l'air. Son interlocuteur va alors rebondir sur cette assertion et lui raconter l'histoire d'amour entre un homme d'affaires et une hôtesse de l'air. Sans autre intérêt que leur statut respectif. Rien ! Nada ! Ca aurait été une histoire de Schtroumpfs ou de l'accro du shopping en lieu et place de Bond, l'histoire n'aurait pas été racontée autrement ! Qu'est-ce que ça fichait là ?! On veut du Q ! Et du M, bien sûr.

    La 4 e est la plus longue, avec une centaine de pages. Et c'est tant mieux car c'est la meilleure ! Bond a le temps de se faire expliquer, de se faire avoir, de comprendre, de s'allier, de se retourner et de trouver... une fille ! Pas de gadgets mais une négociation intéressante qui amène à une embuscade digne des films qu'on connait. S'il ne fallait en lire qu'une, ce serait donc celle-ci. En plus, ça vous fera gagner du temps pour lire un autre titre de Ian "James Bond" Fleming !

    Et enfin, la 5e et dernière nouvelle. Enfin ! Une partie de pêche avec un désagréable bonhomme, qui ne respecte ni les femmes, ni les hommes, ni même les animaux. Et Bond va juste avoir l'occasion de nous montrer, en plus de ses fantastiques dons pour la plongée, que son matricule double 0 lui sert aussi à titre personnel.

    Bref, pas terrible du tout. Un maigre 5/10 dans mon échelle de goût. Vivement le retour d'une vraie histoire d'espionnage d'un gars normal qui veut juste sauver l'humanité ou un autre truc simple comme ça, quoi.

    26/12/2020 à 11:53 3

  • Bons baisers de Russie

    Ian Fleming

    9/10 Après un pré-generique qui dure pas loin d'1/3 du livre et bourré de descriptions immersives dans les services secrets russes, l'action démarre enfin. Mais attention, ça ne veut pas dire qu'on a perdu son temps : commencer par poser le socle de cette histoire était plus que nécessaire et très bien pensé : les Russes sont la risée des services secrets mondiaux et décident de marquer le coup avec un attentat mais qui ne pourra pas être dévoilé aux yeux du monde. Un attentat qui prouvera, uniquement dans le milieu des agents, qu'ils sont bien informés et qu'il faut donc les craindre. Pour cela, ils projettent de tuer James Bond, l'agent secret qui leur a déjà causé pas mal d'ennuis et fait capoter plusieurs missions. Leur arme pour y arriver : une femme.
    C'est parfait, on est bon avec ça : toutes les bases d'un bon James Bond sont là. Une histoire nettement plus simple que le film éponyme (et c'est le cas dans chaque livre d'ailleurs) mais c'est ce qui me plaît à chaque fois. Je suis hyper réceptif à ces petits plaisirs de l'été. Moins de 300 pages bien dépaysantes qui filent à la vitesse de l'Orient Express et où James Bond est non plus le traqueur mais le traqué.
    Je ne dévoile rien de la fin pour laisser la surprise de la mort ou non de 007, mais vivement sa prochaine mission (ah zut, donc ça tendrait à prouver qu'il n'est pas mort vu que ce n'est que le tome 5 de ses nombreuses aventures. Bon, bein tant pis, laissons planer le doute sur les compétences du commandeur Bond avec l'espionne car si ça se trouve il ne va pas tomber sous son charme. Ni utiliser de gadgets. Ni voyager. Avec ça, je ménage un peu le suspense).
    Ok, vous l'aurez compris, un bon James Bond est un James Bond qui tirent toutes les ficelles classiques ultra-connues des livres d'espionnnages car la question n'est finalement pas du tout de savoir s'il va s'en sortir mais plutôt comment.
    A suivre, donc, après cet excellent opus qui donne envie de lire la suite très très rapidement !

    08/08/2019 à 19:04 3

  • Ça peut pas rater !

    Gilles Legardinier

    9/10 Mervillique ! C'est pareil que globicher quelqu'un mais pour un livre. Voilà. Désolé...
    Bon, sinon, j'ai adoré !!! Enfin un Legardinier tel qu'on me l'a vendu : drôle et tendre à la fois. Ça, pour être drôle, je n'ai pas été déçu. Limite à vouloir apprendre des phrases par cœur pour les ressortir à bon escient. Et tendre parce qu'il sait y faire ! J'avais lu Complètement cramé et j'avais trouvé que c'était réussi sur cet unique plan de la tendresse.
    L'histoire de cette femme qui cherche l'homme de sa vie fait réfléchir. C'est de la feel-good littérature, mais quand on s'y attend, on ne peut qu'être heureux car on en a la juste dose.
    La montée en puissance et confiance de son héroïne est très bonne. L'histoire d'amour, l'histoire professionnelle, l'histoire sociale se mélangent idéalement. Trop convenu, trop attendue ? On s'en fiche !! Perso, j'ai pris beaucoup de plaisir durant les 5h de ma lecture.
    Et enfin, j'ai touché du doigt ce que disent les fans de l'auteur. Et je comprends maintenant pourquoi ils sont si nombreux.

    16/07/2017 à 21:42 3

  • Ce qui ne me tue pas

    David Lagercrantz

    7/10 N'étant pas un intégriste des "non-suites-parce-que-le-créateur-est-mort" (d'ailleurs, au passage : vive Tintin !), je me suis lancé dans ce tome 4 des aventures de Blomkvist et Salander.
    Non sans une certaine crainte quand même, car j'ai littéralement dévoré les 3 tomes originels.
    Au final, je n'ai pas été déçu de retrouver les personnages qui ont été très bien traités et respectés. L'histoire est un peu plus "techno" que les autres et ce n'est pas pour me déplaire : sécurité informatique, ordinateur quantique et autres secrets d'État sont omniprésents mais juste ce qu'il faut. D'ailleurs, peut-être même un peu trop "juste" : on n'apprend pas grand chose par rapport à d'autres titres qui traitent du même sujet, mais si, encore une fois, ce qui m'importait, avant un très probable tome 5, c'était de retrouver ce duo suédois improbable !
    Un reproche sur la forme : les chapitres sont super longs et le rythme en pâti souvent sur les centaines de pages durant lesquelles le rythme est pourtant soutenu.
    La fin est un peu rapide mais laisse surtout présager de l'émergence d'un nouveau fil à tirer dans l'existence tourmentée de Lisbeth Salander. Et ça, c'est aussi une bonne nouvelle !

    22/11/2015 à 11:56 3

  • Crimes à vendre

    Stanislas-André Steeman

    7/10 Courte histoire de 160 pages où la déduction est de mise ici mais propre plutôt à l'enquêteur récurrent de l'auteur qu'à la police qui ne démérite pourtant pas, comme le laisse supposer la conclusion maligne des toutes dernières pages.
    Les courriers qui annoncent les meurtres s'enchaînent et les prédisent correctement. Tous les présumés meurtriers sont suspectables pour de "bonnes raisons". Mais alors comment l'auteur des courriers peut-il connaître les jours des meurtres si finalement ce ne sont pas les présumés coupables qui agissent malgré leurs mobiles ?
    On assiste grâce à ce questionnement à de belles joutes et fulgurances entre chaque protagoniste. Et parfois, au détour d'une phrase, c'est même plutôt drôle, ce qui ne gâche rien à l'ensemble bien construit et rythmé.
    En résumé, c'était une histoire très plaisante, comme tous les anciens Masques que j'ai lus jusqu'ici. Je suis en tous cas ravi de finir mon été sur cette belle note d'une enquête au dénouement original.

    24/08/2019 à 18:45 3

  • Figurec

    Fabrice Caro

    9/10 3 heures de lecture au rythme soutenu entrecoupé de rires et de réflexions. Je ne vais rien dévoiler de l'histoire car je veux que celui qui va la découvrir soit aussi surpris que moi de comprendre ce que signifie cet énigmatique "Figurec" servant de titre à ce livre qui restera gravé en moi pendant longtemps de par sa fraîcheur.
    Un livre très très drôle, aux situations plus que cocasses et ancrées dans un réel qui échappe tant aux personnages qu'au lecteur que je suis.
    Une sorte de Black Mirror sans interférence technologique, reflet de nos vies axées quasi-exclusivement sur le paraître.

    Punaise, je pense que je n'aurais pas pu mieux faire pour ne pas donner envie de lire un livre aussi brillant de drôlerie !
    J'adore les BD de Fabcaro (l'auteur donc) et j'avais naturellement envie de tester l'un de ses romans. Pas déçu du tout, je vais vite enchaîner avec son autre titre car, c'est bon, j'ai constaté qu'il était un auteur d'exception dans son approche de la société et me correspondait totalement avec son recul parfait sur notre monde imparfait, plein de petits travers, sources de potentielles réflexions bien senties.

    Un très bon 9/10 qui viendra sûrement étonner ceux qui m'auront lu jusque-là alors même que les mots qui précèdent cette note dans l'échelle de mes goûts semblait annoncer un échelon plus sévère. Et non ! Méfiez des gens comme moi, qui passent dans votre vie, insignifiants mais potentiellement influents à l'échelle de tout bon monsieur-tout-le-monde qui se respecte.

    06/12/2020 à 13:03 3

  • J'ai encore menti

    Gilles Legardinier

    8/10 J'ai de nouveau pris du plaisir à lire un "livre de filles" !
    Legardinier a un talent indéniable pour raconter des histoires qui, à la base, ont tout pour me repousser ou tout du moins ne pas m'attirer.
    Je sais que tout va bien se terminer mais je me laisse happer, sans résistance. Il écrit admirablement bien en se mettant dans la peau d'une fille. C'est magique ! À un moment, j'ai même cru les comprendre (c'était furtif et j'ai déjà oublié, mais ça m'a fait tout drôle)
    Quant à cette histoire, initiée sur l'amnésie de l'héroïne, on remonte naturellement ses souvenirs avec elle, en même temps qu'elle, pour voir comment elle devient enfin elle-même et on la suit avec plaisir, avec humour, avec soins et rebondissements. Car oui, Gilles Legardinier sait parfaitement relancer ses propres histoires. A chaque fois il a LE truc qui fait redonner du souffle à son édifice. C'est systématique : quand je me dis "zut, ça va tourner en rond" il trouve comment me raccrocher.
    Certaines scènes sont des véritables sketchs vraiment bons (au boulot, avec la voyante, avec le chat, à l'hôpital quand elle se prend pour une princesse, dans la vie où elle réapprend même l'absurde et surtout la 1ere scène avec son accident de poney...) !
    Ses recherches de l'amour, de sa mère, de l'équilibre pro/perso, de son passé sont très bien équilibrés. Bref, j'ai passé un super bon moment. Ses livres font du bien ; il me faut bien l'avouer.
    Bref, il est devenu pour moi une respiration idéale entre 2 polars.
    Allez, maintenant, je file ouvrir un truc bien gore, testostéroné à bloc, histoire de faire comprendre que la _feel good_ c'est pas pour moi !
    (Et heu sinon, il sort quand le prochain Legardinier ? C'est pas pour moi, c'est pour une copine)

    31/03/2019 à 09:26 3

  • Je ne suis pas un serial killer

    Dan Wells

    8/10 En manque d'un héros détestablement appréciable comme Dexter, j'ai trouvé ma dose ! Ravi !
    John Wayne Cleaver, ado de 15 ans intarissable sur les tueurs en série va pouvoir en suivre un de près, dans sa propre petite ville américaine.
    L'idée est parfaite ! Les infos sur les tueurs en séries sont passionnantes et bien distillées. Les personnages, la ville, le pays plantent le décor à merveille. Et l'écriture efficace aide à se plonger rapidement dans le bain malgré des chapitres assez longs pour ce livre au final plutôt court.
    Et lorsque tout bascule vers du fantastique, je me suis dit que ce n'était pas possible et ai espéré un retour à la "réalité" jusqu'à la fin. Sans succès. Et moi qui n'aime pas cette "facilité" d'écriture pour un thriller, j'ai quand même beaucoup apprécié ce 1er opus d'une trilogie dont je vais m'empresser de lire la suite !

    23/07/2017 à 14:34 3

  • L'Homme de Constantinople

    José Rodrigues dos Santos

    9/10 JR Dos Santos a coutume de rappeler que la fiction est plus puissante que le journalisme pour dire la vérité. Et bien il le prouve sur cette première partie d'une biographie d'un homme qui a bouleversé le marché du pétrole dès la fin du XIXe Siècle et dont le parcours pourrait certainement être passionnant sans même en rajouter.
    J'ai pris énormément de plaisir à découvrir ce personnage dont je n'avais jamais entendu parler.
    L'histoire de l'histoire : Kaloust Sarkisian a écrit ses mémoires et son fils, au moment où son père va mourir, les découvre avec nous. De sa jeunesse à ses premières affaires, de sa découverte de l'art aux jeux politiques en Arménie, en Angleterre, en Europe et dans le monde, tout enchaîne et le lien que nous tisse JR Dos Santos est tendu juste comme il faut pour avoir un vrai roman accrocheur.
    Un roman historique donc, au cœur de l'Histoire et des marchés, qui se concluera en 2020 car la vie de cet homme secret est tellement riche qu'il fallait bien plus d'un seul tome pour nous le faire découvrir.
    Un excellent 9/10 dans mon échelle de goût, et bien éloigné de mon échelle habituelle de polars sanguinolents.

    19/07/2019 à 17:03 3

  • L'inspectrice Harris est une connasse

    Aloysius Wilde

    9/10 Les vacances arrivent ? Vous n'aurez plus Netlfix pendant vos séances de plage, de bronzage, de post-siestes ?
    J'ai la solution : agrémentez votre programme de ce court livre et votre bonheur sera complet !
    Des personnages tous plus dingues les uns que les autres.
    Des situations dignes des meilleures sitcoms.
    Des situations éclairs avec une intrigue très classique mais là n'est pas l'intérêt de ce titre (titre d'ailleurs qui ne trompe aucunement sur la marchandise).
    Des dialogues imbriqués jouissifs.
    Des punchlines hilarantes.
    Ça fait longtemps que je n'avais pas autant ri en lisant un livre.
    Tous ces héros de la police (tant américaine qu'indienne) forment une galerie digne des premiers Police Academy (même si j'ai conscience que ce rapprochement ne sera pas très vendeur pour certains, faites- vous votre avis en commençant à feuilleter ce titre car il vaut vraiment le coup, dès le début) et mériteraient totalement une série comico-policière sur Netflix !
    4h qui se picorent au chaud, au frais, à l'apéro, où et quand vous voulez mais qui constituent assurément le titre de l'été !
    Un grand bravo à cet auteur franco-américain qui écrit au moins aussi bien que son mentor Harlan Coben, tant sur la forme humoristique que sur le fond réaliste, et auquel j'attribue un formidable 9/10 dans mon échelle de goûts.

    12/07/2021 à 10:44 3

  • La Révolution des fourmis

    Bernard Werber

    7/10 Très agréable de retrouver nos amies les fourmis. Ici, seuls les humains ne sont pas les mêmes que lors des 2 premiers livres. Et le rythme des chapitres s'alterne toujours malignement entre fourmi/humain/encyclopédie. C'est son charme et sa faiblesse à la fois car j'ai pris plus de plaisir cette fois-ci à suivre 103e et ses disciples plutôt que les humains. Contrairement aux 2 premiers titres qui s'appuyaient sur cette force incroyable de l'alternance avec des histoires aussi haletantes l'une que l'autre.
    Sur cette histoire, j'ai finalement plutôt bien apprécié le procès final et le commissaire un peu troublé qui va être le grain de sable humain de toutes les aventures croisées mais la révolution humaine était trop trop lente à mon goût. Dommage car l'équilibre de tous les romans de Werber est bien réglé. Je fais donc de ce titre l'exception qui confirme la règle.
    De ce fait, je me suis ennuyé pendant 75% de ce 3e opus. Il était peut-être de trop pour moi. Seul le dernier quart a relevé l'ensemble car complétant très bien le tableau et créant des liens que je n'avais pas envie de voir avant leur révélation.
    Quoiqu'il en soit, après 3 pavés sur les fourmis, jamais plus de ma vie je ne regarderai ce petit peuple par la taille comme insignifiant !
    À présent, je vais scruter une tâche jaune sur chaque fourmi que je croiserai et je chuchotetai "103e ?" pour savoir si c'est bien "elle/lui" ! Car à cause de Werber, j'ai envie de croire à ce conte moderne.

    04/08/2018 à 21:56 3

  • La Vie secrète des écrivains

    Guillaume Musso

    9/10 Vous avez aimé son précédent et avez apprécié les mystères et secrets de familles de l'année dernière ? Jetez-vous dessus !
    Vous n'avez pas lu beaucoup de polars ces derniers temps et voulez vous rattraper avec des références à tous les coins de pages ? Jetez-vous dessus !
    Vous voulez ne lire qu'un livre cet été, sans prise de tête, avec suspens, sang et morts violentes, le triptyque d'un bon thriller ? Jetez-vous dessus !
    Je trouve les critiques sur le trop faible nombre de pages assez dures car au final, c'est l'histoire qui compte et il n'y a rien à jeter ici. Le mystère se dévoile à sa juste vitesse, et je n'ai réellement pas été déçu du final.
    D'ailleurs, il y a plusieurs "final" : 4 pour être précis et je ne dis pas lesquels pour ne rien dévoiler. Les 4 sont en plus très bons dans leur genre.
    Allez, je n'en cite qu'un : celui de Musso. Car il est dans un sens amusant et une sorte de mise en abyme. Et il donne une dimension inattendue à son livre.
    Quant aux autres fins, elles pourraient à chaque fois faire croire à la vraie boucle de l'histoire.
    En résumé, je crois que je suis devenu un quasi-inconditionnel de Musso-En-Été ! En 4h, il nous embarque ici dans un quasi huis-clos qui va s'élargir d'un coup pour ce fameux grand final à plusieurs bandes.
    Allez, j'hésiterai moins longtemps à me plonger dans son prochain. Il faut juste que je m'en souvienne car le début de sa carrière ne m'avait pas du tout embarqué et l'image que j'ai de lui - mélange mièvre de fantastique et roman à l'eau de rose un peu cul-cul - est tenace.

    18/08/2019 à 19:16 3

  • La Vieille qui voulait tuer le bon Dieu

    Nadine Monfils

    8/10 J'avais promis de passer mes vacances avec Nadine Monfils et retrouver Mémé Cornemuse.
    Je l'avais même promis à Nadine Monfils lors des Quais du polar​ 2014. Imaginez la (bière) pression que je m'étais mise !
    Me voici donc lancé dans la suite des Vacances d'un serial Killer : la vieille qui voulait tuer le bon Dieu.
    Toujours aussi drôle et déjanté, l'histoire tient bien la route pour une fiction (en est-on si sûr ?) belge.
    Moins de 2 jours pour le terminer : il se lit donc très vite et les courts chapitres s'enchainent à une allure folle !
    Cette série est drôle et ultra rapide. Les événements s'enchainent parfaitement et on retrouve avec plaisir mémé Cornemuse qu'on n'aimerait avoir ni comme grand-mère, voisine ou copine ! Sauf si on est fourbe, malhonnête et aimant vivre dangereusement !
    Ces 270 pages de loufoquerie policière fleurtent avec un style engendré par Frédéric Dard et ses flics "gouailleux" et argotiques ! Ici, c'est du pur belgicain et on ne s'en lasse pas si tant est qu'on aime Poolvoerde, Dikeneke, les snuls et autres merveilles venues du plat pays !
    Vous risquez de devenir accros à cette (anti)héroïne.
    Vous aurez été prévenus !

    09/08/2014 à 12:28 3

  • Le Discours

    Fabrice Caro

    8/10 Encore un très bon Fabcaro. L'histoire est simple : Adrien, lors d'un énième repas de famille se voit confier la rédaction d'un discours pour le mariage de sa soeur.
    Écrit sous la forme d'un one-man show interne, tout se dévore avec délectation.
    One-man show, car il n'y a qu'une personne en scène.
    Interne, car tout est décrit depuis sa tête, selon son propre point de vue : les échanges, les répliques, ce qu'il dit et ce qu'il aimerait balancer.
    Ce qui fait le charme de cette "aventure" vient aussi du fait que son esprit qui devrait être entièrement tourné vers l'écriture de son discours est finalement totalement dévoué à sa chérie qui vient de lui dire qu'elle voulait faire une pause. D'un côté le discours doit avancer vite, de l'autre il veut faire avancer une histoire au point mort. 2 temps, 2 mouvements.
    Bref, une tranche de vie à lire, qui oscille entre le drôle et le très drôle !

    3h de plaisir, avec des chapitres plutôt courts, emballent ce roman à la trame simple et réaliste à laquelle tout un chacun peut aussi y retrouver des personnages de son quotidien.

    Un 8/10 dans mon échelle de goût.
    Et sinon, juste en passant, ce Fabcaro fait mouche à chaque fois ; je ne vais plus le lâcher !

    07/03/2021 à 16:30 3

  • Les Diamants sont éternels

    Ian Fleming

    7/10 Parce qu'il faut bien assouvir sa passion avec des nouveautés mais ne jamais oublier de se faire des classiques, je me suis mis à lire mon 4e James Bond.
    Et bien c'était encore un bon James Bond, où l'action nous mène surtout d'un jeu à un autre. Le célèbre espion faillible (il se trompe beaucoup plus que dans les films) tente d'intégrer un dangereux réseau de traficants de diamants et pour se faire, il passe d'un jeu de carte à la roulette en s'arrêtant aux jeux de courses de chevaux. Sexe, argent et jeux, le tryptique classique, indémodable et plaisant de ce récit où les gadgets ne sont pas de mise.
    L'ambiance des courses de chevaux (truquées qui plus est) prouve que Flemings savait partir d'un détail pour en faire une bonne histoire d'espionnage.
    A lire pour ceux qui aiment James Bond (j'ai aimé ce titre !) mais ce n'est pas par celui-ci qu'il faut commencer la série.

    10/09/2018 à 21:26 3