Le Discours

2 votes

  • 8/10 Encore un très bon Fabcaro. L'histoire est simple : Adrien, lors d'un énième repas de famille se voit confier la rédaction d'un discours pour le mariage de sa soeur.
    Écrit sous la forme d'un one-man show interne, tout se dévore avec délectation.
    One-man show, car il n'y a qu'une personne en scène.
    Interne, car tout est décrit depuis sa tête, selon son propre point de vue : les échanges, les répliques, ce qu'il dit et ce qu'il aimerait balancer.
    Ce qui fait le charme de cette "aventure" vient aussi du fait que son esprit qui devrait être entièrement tourné vers l'écriture de son discours est finalement totalement dévoué à sa chérie qui vient de lui dire qu'elle voulait faire une pause. D'un côté le discours doit avancer vite, de l'autre il veut faire avancer une histoire au point mort. 2 temps, 2 mouvements.
    Bref, une tranche de vie à lire, qui oscille entre le drôle et le très drôle !

    3h de plaisir, avec des chapitres plutôt courts, emballent ce roman à la trame simple et réaliste à laquelle tout un chacun peut aussi y retrouver des personnages de son quotidien.

    Un 8/10 dans mon échelle de goût.
    Et sinon, juste en passant, ce Fabcaro fait mouche à chaque fois ; je ne vais plus le lâcher !

    07/03/2021 à 16:30 athanagor (287 votes, 7.8/10 de moyenne) 3

  • 9/10 En ouvrant Le Discours, je dois confesser que j’avais peur d’être déçu. Peur que ça n’ait rien à voir avec tout ce que j’aime beaucoup chez Fabcaro, à commencer par son humour fait de situations de la vie de tous les jours revues d’un point de vue décalé, avec un espèce de redoutable « nonsense », genre qui est en général plutôt l’apanage des Brittaniques mais qu’il manie à la perfection. Grâce à ce procédé, Fabrice Caro, sans avoir l’air d’y toucher, nous fait prendre du recul et conscience de l’absurdité de nombre de nos agissements, en particulier dans notre vie sociale.

    Non seulement je n’ai absolument pas été déçu mais j’ai fait durer le plaisir – le roman fait tout juste deux cents pages – en lisant quelques courts chapitres tous les soirs. Rien de tel pour décompresser. Si certains thèmes ont déjà été abordés par ailleurs, en particulier dans les bandes dessinées où il se met lui-même en scène, on ne se lasse pas de (re)vivre ce pensum qu’est le repas de famille revu par l’auteur. Des sujets aussi rebattus que la vie de couple prennent ici une dimension aussi comique qu’émouvante que j’affectionne beaucoup. Peut-être parce que je me retrouve assez dans ces personnages – assurément proches de l’auteur également – de losers sympas en grande partie inadaptés à la sauvagerie du monde d’aujourd’hui et à la difficultés des codes – parfois absurdes si l’on y réfléchit – régissant notre quotidien et en particulier nos interactions sociales.

    Le Discours, s’il est difficile à résumer tant l’auteur (à travers les réflexions intimes d’Adrien) part dans tous les sens, est un régal de lecture qu’il n’est pas difficile de conseiller.
    Commencez par ce roman ou par ses bandes dessinées, peu importe, mais si j’ai un tant soi peu éveillé votre curiosité, sautez le pas, lisez cet auteur !

    09/12/2018 à 22:40 Hoel (1141 votes, 7.6/10 de moyenne) 4