QuoiLire

345 votes

  • Selfies

    Jussi Adler-Olsen

    6/10 Pour les habitués de mon blog, vous noterez que je n'ai pas classé Selfies dans la catégorie des thrillers mais dans celle des romans policiers. En effet, même si les victimes de ce roman ne vivent pas de bons moments, le niveau de noirceur dans les romans actuels font que ce livre est gentillet. Cependant j'avoue avoir bien aimé l'imbrication des différentes affaires qui donne un peu de piment à ces affaires relativement simples qui ont un peu de mal à démarrer.

    Les fidèles lecteurs de Jussi Adler-Olsen vont avoir la joie de retrouver l'équipe du département des cold cases de Copenhague, le département V : la rudesse de Carl Morck, la folie de Rose ou d'une de ses autres personnalités, le mystérieux Assad et le timide et amoureux transi Gordon. C'est d'ailleurs le grand intérêt qu'auront les lecteurs dans ce septième tome qu'est de suivre les aventures de cette troupe, et de connaître un peu plus de leur passé et de leurs mésaventures. Les lecteurs seront ravis car la moitié du livre porte sur ce point.On aimerait cependant que les révélations sur Assad soient plus nombreuses pour enfin découvrir l'identité de celui-ci.

    Si l'écriture est toujours aussi impeccable et fluide, la limite dans ce livre à une lecture rapide et agréable est la multiplicité des personnages qui nécessite une petite gymnastique cérébrale pour se souvenir de tous les protagonistes et de les resituer au fur et à mesure de l'histoire.

    Je conseillerais donc ce livre aux fidèles lecteurs des aventures du département V.

    10/07/2017 à 21:34 2

  • Sept mensonges

    Elizabeth Kay

    2/10 J'avais tellement entendu parler de ce premier roman d'Elisabeth Kay  que je m'attendais certainement à mieux. Déjà que je ne suis pas friand des thrillers psychologiques mais celui-ci est d'une platitude, d'une longueur et d'une conformité affligeante.

    Vous voulez vibrer, vous voulez être happé par une histoire : passez votre chemin.

    La seule originalité de ce livre tient dans sa mise en forme d'onglet, à la façon d'un répertoire, pour chaque mensonge

    01/05/2021 à 20:56 2

  • Serre-moi fort

    Claire Favan

    9/10 Je ne me lancerais pas dans le résumé du livre car ce serait vous dévoiler les multiples rebondissements que Claire Favan a mis dans ce livre.

    Alors que le livre commence tranquillement, semble-t-il dans un thriller de disparition, la première claque arrive au premier tiers du livre. Comme ses personnages dans l’histoire qu’elle nous conte, Claire Favan se joue de son lecteur, elle le mène par le bout du nez. Elle le laisse s’installer confortablement dans l’histoire, lui fait croire que bien que soutenue, l’histoire est toute tracée. Mais ce n’est pas le cas, la route prend un méchant virage à 90 degrés. Le lecteur doit alors faire face à une nouvelle histoire.

    Chapeau Madame.

    Souvent ce genre de revirement n’arrive qu’en fin de livre en guise de conclusion, d’effet final. Ici, l’auteure montre toutes ses qualités de conteuses en le faisant plusieurs fois, à des degrés divers. Le lecteur est surpris, malmené… mais il aime cela.

    Son style est impeccable avec un parfait dosage entre histoire, présentation des personnages, de leur psychologie, du monde dans lequel ils évoluent.

    Un seul défaut, c’est trop court pour nous :: 384 sur un été à plus de 5000 pages lues, tout juste une histoire de transition entre deux pavés.

    19/09/2016 à 21:45 2

  • Seul à savoir

    Patrick Bauwen

    5/10 Si Le jour du chien de Patrick Bauwen se passe en France, il faut savoir que ce n'est pas à l'habitude de l'auteur. Comme dans Seul à savoir, l'histoire se déroule aux Etats-Unis, un univers que l'auteur aime et connaît bien. Attention, ici, l'auteur envoie du lourd avec les principaux clichés de la société américaine : police, FBI, armée, spring break et coûts exorbitants des soins. Ce cliché va jusqu'au début de l'histoire qui semble inspiré des films d'horreur américains dans laquelle la fille va désespéramment dans la forêt sombre alors qu'on l'a averti que si elle y allait, elle y serait trucidée. Ici, c'est sur l'usage de l'Internet : la fille se laisse convenir par un inconnu rencontré sur Facebook d'ouvrir une PJ qu'il lui envoie par mail. Même ma mère ne fait pas cela (enfin si mais quand c'est une copine qui lui expédie ces sottises par mail).

    Ce qui est plus drôle ce sont les explications de certaines technologies aujourd'hui communément utilisées de nos jours : explications sur ce que sont les réseaux sociaux, un iPad et des GPS intégrés. De même, il est drôle de voir l'auteur employé une solution technique qui n'est même pas encore au point sur les dernières versions des smartphones (lecture de l'empreinte sur l'écran). Comme quoi il est difficile de faire un roman technologique et de le pérenniser dans le temps.

    Si l'on omet ces facilités et ces quelques détails, le lecteur y trouvera une histoire très rythmée, une intrigue haletante qui va se transformer en une course poursuite infernale. Mais, l'auteur sait laisser son lecteur respirer périodiquement avec de fréquents flashbacks expliquant les relations entre l'héroïne et le Dr Nathan Chess qu'elle recherche. Il dévoile ainsi au compte gouttes la psychologie et le passé de ses personnages. Dans les deux cas, l'auteur mettra des pièges, de faux indices, des rebondissements.

    Au final, Seul à savoir est un bon roman avec lequel on passe un excellent moment même s'il manque un peu d'originalité.

    23/01/2018 à 20:30 3

  • Sharko

    Franck Thilliez

    9/10 Je me rappelle de la note de l’auteur sur Facebook demandant à ses fans ce qui pourrait arriver de pire à Sharko et Hennebelle. J’avais alors presque deviner le ptich de ce roman en répondant que Sharko et Hennebelle devaient enquêter pour se disculper d’un meurtre qui leur avait été injustement mais diaboliquement attribué.Ici, Sharko et Hennebelle vont devoir enquêter sur leur crime et tout faire pour ne pas être découverts.

    Une nouvelle fois Franck Thilliez n’épargnent pas ses héros, ne leur laissent pas le temps de souffler entre deux romans, et encore moins au sein d’une nouvelle aventure. Mais ce qui me surprend toujours et me plaît le plus chez Franck Thilliez est la perpétuelle recherche d’univers dans lesquels plongés ses héros, tout en restant scientifiquement exact. Comme vous pourrez le lire en épilogue, les éléments médicaux et anthropologiques mentionnés dans le livre sont véridiques.

    Autant vous dire que l’histoire est fouillée, torturée, pleine de rebondissements, aux multiples ramifications qui tiendront en haleine le lecteur avec une écriture toujours aussi efficace, fluide et captivante. Sans faire de mauvais jeu de mots, sachez qu’il y a quelques passages crus mais on est loin d’un roman gore.

    Mais, je tire un carton jaune à Franck Thilliez. En grands amateurs de romans policiers, les fans de Franck Thilliez auront remarqué un certain relâchement de l’auteur sur l’aspect enquête. En effet, le bornage du téléphone est totalement oubliée alors que c’est la base même d’une enquête, et on a failli passer à côté de l’analyse d’empreinte sur un élément touché par « le grand méchant ».

    En dehors de ces deux petites défauts, Sharko est un très bon cru, un roman policier presque parfait et qui nous fait dire qu’il faut attendre encore un an avant de connaître la suite des aventures de Lucie et Sharko…… ça va être dur.

    21/05/2017 à 22:03 6

  • Shining Nouvelle Traduction

    Stephen King

    9/10 J’étais persuadé d’avoir tout lu de Stephen King, dont ce Shining, un des romans les plus connus de Stephen King, roman qui permit à l’auteur d’assoir son titre de maître de l’horreur. Aussi ai-je voulu profiter de cette nouvelle traduction pour redécouvrir ce chef d’œuvre. Mais au final, soit je ne l’avais jamais parcouru, soit l’adaptation cinématographique de Stanley Kubrick a complètement occulté l’histoire originale. C’est donc comme si j’avais eu la chance d’avoir un des meilleurs romans de Stephen King pour la première fois, autant dire le plaisir que j’ai éprouvé à la lecture de cette histoire d’un homme qui sombre petit à petit dans la folie.

    En plus d’une belle traduction, j’ai particulièrement apprécié la couverture de cette édition collector dont le graphisme fait un petit clin d’œil à la moquette de l’hôtel présente dans le film.

    05/02/2024 à 19:05 4

  • Si la bête s'éveille

    Frédéric Lepage

    2/10 Mon avis va être rapide : ce roman manque cruellement de rythme.

    Alors qu'il fait 560 pages, arrivé à plus de 100 pages, presque rien ne s'est passé. Ca traine en longueur, pas le moindre petit élément qui nous garde l'intérêt du lecteur.

    Après plusieurs endormissements, j'ai refermé définitivement ce livre.

    24/10/2022 à 21:09 1

  • Si tous les dieux nous abandonnent

    Patrick Delperdange

    5/10 Dans ce roman court, on suit un épisode de la vie de 3 personnes pour qui la vie n'est qu'une succession de malheurs, mauvais choix et violence. On pourrait dire de ces gens qu'ils attirent la poisse ou qu'ils la cherche.

    On est donc bien en présence d'un roman noir, au fin fond d'une campagne où ils ne se passent "normalement" rien, où les gens vivent entre eux, s'espionnent et nourrissent des remords ou de la haine les uns envers les autres, souvent pour des raisons qu'ils ignorent. L'ambiance est lourde, sombre pesante, et bien que l'action se déroule à la campagne, l'enfermement et l'oppression dominent.

    Si l'histoire reste assez basique et classique d'une série noire, le charme de ce livre provient essentiellement du phrasé de l'auteur qui emploie des styles et des phrasés propres à chaque personnage et à leur caractère.

    Un roman noir, sans grande surprise, mais plaisant.

    05/04/2020 à 21:46 1

  • Sigló

    Ragnar Jonasson

    3/10 Un peu comme La dame de Reykjavik du même auteur, ce roman policier est calme, lent, accès sur l'humain; l'enquête à l'image du jour sur l'Islande : la nuit la moitié du temps, le grand jour dans les derniers chapitres.

    27/10/2020 à 21:08 1

  • Signe de vie

    José Rodrigues dos Santos

    5/10 J.R. dos Santos ne déroge pas à ses principes : fournir annuellement un gros pavé (presque 700 pages pour Signe de vie) mêlant aventure et intellect.

    Cette fois-ci on abandonne les religions et la théologie (quoi que comme dit l’adage : chassez le naturel, il revient au galop) pour une approche beaucoup plus scientifique : l’origine de la vie. Aussi les deux premiers tiers du roman prend la forme d’échanges entre scientifiques et, ou, personnes cultivées sur les possibles origines de la vie et les théories permettant d’expliquer les signes de vie extra-terrestres. Si cette partie est très intéressante et que la vulgarisation des théories et concepts scientifiques parfaitement réalisée, il n’en est pas moins lassant que cela s’étire sur les 400 premières pages du roman. Par conséquent, il faudra attendre le dernier tiers du roman pour avoir un peu d’actions en propulsant le roman dans l’espace, ce qui paradoxalement donne une grande bouffée d’air au lecteur.

    L’écriture, et donc la traduction, est toujours aussi impeccable et d’une grande fluidité; ce qui n’est pas chose aisée pour l’exposition des théories scientifiques. Aussi ne faut-il pas se laisser impressionner par l’épaisseur du livre, les pages défileront; quitte à ce que le lecteur lassé par la partie théorique la saute, quitte à y revenir un peu plus tard. Le scenario est habillement construit même si celui-ci est un peu trop linéaire à mon goût, sans grande surprise, même dans le final.

    Le lecteur habitué aux romans de J.R. dos Santos retrouvera avec grande joie le héros favori de l’auteur, Tomás Noronha, de le voir plonger dans cette aventure et de suivre sa vie. On est cependant toujours un peu surpris de voir l’homme de connaissances en histoire et en cryptanalyse, être également à l’aise et aux faits des théories d’astronomie et de physique.

    Le principal intérêt que j’ai vu à lire ce roman est la partie sur la préparation des hommes de l’espace. Bien que celle-ci soit partielle dans le contexte du livre, c’est avec plaisir que nous découvrons les protocoles, entraînements et autres modalités auxquels doivent se soumettre ces aventuriers de l’espace avant d’intégrer une mission. L’auteur dévoile avec grand humour certains aspects « techniques » sur les commodités sur lesquelles nous nous sommes toujours interrogé.

    Enfin, nous ne pouvons que faire un rapprochement au dernier Dan Brown, Origine, qui traite sensiblement du même sujet : l’origine de la vie. Contrairement à ce dernier, Signe de vie est bien meilleur à de nombreux points de vue : la présentation des concepts scientifiques est bien plus accessibles et facilement illustrées pour leur compréhension, sans que l’on est l’impression lire une encyclopédie. L’aspect science-fiction est réduite à l’essentielle donnant à la fois plus de réalisme à l’histoire et facilitant le lecteur à se projeter dans celle-ci.

    En conclusion, si ce n’est pas le thriller de l’été par son manque de suspense et de son poids difficile à trimballer sur les plages, Signe de vie est intéressant par l’aspect scientifique sur les origines de la vie qu’il nous présente.

    09/05/2018 à 09:32 3

  • Sleeping Beauties

    Owen King, Stephen King

    3/10 Il y a des bons Stephen King, et il y a les autres. Je classerais Sleeping Beauties dans cette seconde catégorie.

    Un simple indicateur pour cela : 3 semaines le lire. Autant dire que pour un aficionado du maître de l’horreur, c’est long, très long. A titre de comparaison, juste après, j’ai lu Coupable de Jacques-Olivier Bosco (400 pages) en moins de 48 heures. Je vous laisse comparer les ratios et en tirer.

    Alors pourquoi autant de temps ?

    Il faut bien le reconnaître le lire est imposant en soit avec ses 832 pages densément remplies avec une petite police sans usage du double interlignage comme on peut le voir chez certaines auteurs pour faire du volume avec une histoire épaisse comme une feuille à cigarette (e;g. Amélie Nothomb). Mais ce n’est pas la seule explication à ce marathon de lecture.

    Stephen King nous a habitué à de grandes sagas avec moultes personnages (Le fléau, Le dôme), mais dans le cas de Sleeping Beauties on a du mal à sympathiser avec les personnages, de se projeter dans l’histoire, leurs affaires, leurs problèmes; ils ne sont pas assez approfondis voire caricaturaux. De ce fait le roman a du mal à décoller et on s’oriente en première partie sur une vitesse de croisière plan-plan. Même quand les femmes s’endorment et se couvrent d’un cocon, la magie n’opère pas. Confronté à cet événement défiant toute logique scientifique, le monde devrait être complètement chamboulé, devenir fou (comme dans Cellular), ici à part quelques mouvements éparses, le monde semble l’accepter de fait. Il faudra attendre les deux tiers du livre pour que les personnages décident de passer à l’action et par la même à donner un second souffle au roman.

    Certains verront dans ce livre un élément rare à Stephen King, un roman engagé où l’auteur prenne la défense du droit des femmes, affirme clairement son opposition à Donald Trump, le consumérisme exacerbé et l’individualisme de la société généralisée.

    Enfin, pour un quatre mains, il n’est pas évident de voir les parties écrites par Stephen et celles par Owen. Il semblerait qu’il se soit échangé les parties du roman, repris et complété chacun les parties de l’autre. Il y a bien quelques passages où ne retrouvant pas le style imagé de Stephen King, on devine qu’elle a été écrite par son fils.

    S’il y a bien un point positif à ce roman est sa couverture que je trouve particulièrement réussie.

    05/04/2018 à 19:49 3

  • Soeurs

    Bernard Minier

    9/10 S'il est des auteurs qui s'essoufflent au fur et à mesure de leur publication ou qui sombrent dans la facilité en copiant-collant leurs histoires, Bernard Minier progresse, s'améliore, et s'approche invariablement de la perfection.

    Car Soeurs n'est pas un très bon roman policier, c'est un excellent thriller.

    Tout y est pour faire le succès de ce roman et satisfaire tant les amateurs du genre que les fidèles lecteurs de Bernard Minier. Pour ces derniers, il y aura la découverte des débuts dans la police de Martin Servaz qui va être rapidement confronté à la dure réalité des meurtres, la diabolicité des meurtriers et des pratiques douteuses des enquêteurs. Pour tous, une intrigue bien ficelée mais difficile à résoudre bien que tous les indices soient fournis au lecteur, parsemés au milieu des 480 pages du roman.

    Mais la lecture de ce roman ne se limite pas uniquement à l'intrigue policière.

    L'auteur en profite pour montrer l'évolution du métier enquêteur car si nous sommes familiers, ou du moins habitués, aux usages des caméras de surveillance, du traçage des appels téléphoniques sur réseau mobile, mais surtout aux analyses ADN, il n'y pas si longtemps les enquêteurs ne pouvaient compter que la filature, les auditions musclées et les indics.

    Et puis, il y a enfin le rapport du lecteur à l'auteur. Sur ce point on pense forcément à la folie du fan dans le Misery de Stephen King. Bernard Minier a eu la bonne idée de ne pas en faire une pâle copie, ici il pousse la "dépendance" un cran au dessus (je ne peux en dire plus sans dévoiler le roman).

    Le seul petit point négatif qui empêche Bernard Minier de nous fournir un roman parfait est l'utilisation, quoiqu'en moindre nombre par rapport à ses précédents romans, à des phrases à rallonge, de celles qui n'en finissent pas et dont on ne se rappelle plus du début de la phrase une fois arrivé à la fin (un peu comme celle que je viens de vous écrire). Si cette verbosité peut se prêter aux réflexions des personnages, elle est pour le moins gênante aux situations pressantes, quand l'action s'accélère, et où le lecteur ne peut suivre le rythme du fait de la complexité de la phrase. Heureusement, cela n'arrive plus qu'à quelques rares occurrences, et du coup les pages défilent et comme le dit si bien Olivier Bureau du Parisien : "Pour éviter d’être frustré, prenez une RTT ! La grosse difficulté avec « Sœurs », de Bernard Minier, c’est de devoir le lâcher".

    Enfin, un gros carton rouge à XO Editions qui n'a pas fait son travail de relecture sérieusement : mot manquant, fautes d'orthographes, lettres oubliées dans un mot; cela est tout simplement inadmissible alors que l'usage d'un correcteur orthographique de base aurait détecté tous ces problèmes.

    Avec Soeurs, Bernard Minier rentre dans les très grands maîtres du roman policier et devrait être anobli pour cela et obtenir le titre de Sir.

    15/04/2018 à 20:52 5

  • Soleil de nuit

    Jo Nesbo

    5/10 Comme si l’auteur voulait marquer fermement son éloignement avec son personnage mythique, Harry Hole, Joe Nesbo positionne son récit en plein Nord, au-delà du cercle arctique, là où la vie se fait rare mais où le soleil est permanent en été. La vie est autrement rythmée, beaucoup plus calmement, marquée par la nature. Et le roman suit ce rythme.Cela nous permet de découvrir les habitants de ces régions, leurs coutumes, l’empreinte de la religion et des différentes confréries.

    Aussi cher lecteur, si vous êtes habitués aux romans vifs et relevés de Jo Nesob dans les bas fonds d’Oslo, vous serez dépaysés ou déçus. En effet, le Soleil de nuit n’est pas un Jo Nesbo comme les autres. Beaucoup plus calme, beaucoup plus tourné vers les relations humaines, l’auteur prend le temps de développer la psychologie des personnages et les relations affectives de ses personnages. Par moment, le récit prend des allures de roman Harlequin.

    Au final, Jo Nesbo nous livre un roman noir à l’eau de rose. Original de la part de Jo Nesbo, mais avouons-le, on préfère tout de même les Harry Hole

    07/06/2016 à 21:45 2

  • Solitudes

    Niko Tackian

    6/10 Depuis deux romans, Niko Tackian s'aventure en montagne. Après Avalanche Hôtel, l'auteur nous amène au plus près de la montagne, va nous la faire découvrir dans ce roman à suspense en projet ses personnages dans le Massif du Vercors et les entraînant même dans une tempête de neige. Un milieu inhospitalier qui paradoxalement va accueillir les protagonistes de l'histoire et révéler au grand jour la vérité.

    On comprend rapidement que la solution à l'énigme se trouve dans l'histoire parallèle et que le personnage amnésique n'est pas "tout blanc comme neige".

    Comme l'écriture est plaisante et fluide, nous poursuivons facilement cette lecture qui tourne au ralenti, et arrivons au final qui malheureusement ne recèle guère de surprise.

    Un agréable moment de lecture d'un roman au suspense psychologique, même si pour un thriller psychologique dans la neige je vous conseillerais plutôt Six fourmis blanches de Sandrine Collette.

    04/01/2022 à 08:19 2

  • Spinoza encule Hegel

    Jean-Bernard Pouy

    5/10 Jean-Bernard Pouy est un auteur de roman noir, policier, à part. Son style est inimitable, ses histoires sont à la fois noires, populaires avec un brin d'humour. Ce n'est pas sans raison qu'il créa la regrettée maison d'édition Baleine et un héros que j'affectionne particulièrement, Gabriel Lecouvreur alias Le Poulpe.

    Spinoza encule Hegel est son premier roman qu'il présente comme une oeuvre courte visant à expliquer les manifestations de Mai 68 (son côté arnar ressort un peu) sans sombrer dans la dissertation d'histoire.

    Le moins que l'on puisse dire c'est que sur ce dernier point, c'est très réussi. Par contre de là à comprendre qu'il s'agit de cette période de l'histoire, il est préférable d'être au courant et de bien maîtriser cet épisode.

    J'avoue que la plume de l'auteur est dans le présent roman un peu trop brut, titi parisien,  à mon goût et ne facilite pas la projection du lecteur dans l'histoire.

    Un roman historique à plus d'un titre.

    30/05/2023 à 21:08 2

  • Stigmate

    Jérôme Camut, Nathalie Hug

    6/10 Ce second tome est beaucoup plus axé sur la psychologie de Kurtz, cette machine de méchanceté et du taylorisme du crime. Les auteurs nous dévoilent la méthodologie et la montée en puissante de Kurtz, machiavélique, intelligent et insaisissable. On est donc loin du rythme et de l'intensité du premier tome, sans pour autant avoir un livre plan plan.

    Autre grosse différence avec le premier tome est le retournement des rôles, le chasseur devient chassé. Mais comme dit le dicton, on n'apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces, et ce vieux renard à plus d'un tour dans son sac pour retourner la situation.

    Sans doute pas le meilleur livre de la tétralogie (même si je n'ai pas encore lu les deux derniers tomes), mais il constitue la pierre angulaire du récit et est le tome autour duquel l'histoire va prendre un nouveau virage.

    12/12/2018 à 19:47 2

  • Succion

    Yrsa Sigurdardóttir

    8/10 J’adore les vacances parce qu'elles vous réservent de jolies surprises. Vous pensiez avoir pris votre liseuse et vous arrivez sans rien à lire vous obligeant à chercher un libraire, ce qui peut se transformer en véritable quête. Heureusement il y a encore quelques librairies indépendantes où l'on trouve des conseils et des des livres de qualité.

    Succion de Yrsa Sigurdardottir s'est donc invité chez moi pendant les vacances pour partager quelques jours de repos. Quelques jours car les 400 (ou 500 pour la version poche) pages sont denses.

    Le style de l'auteure m'a quelque peu fait penser à Stephen King où pendant la première centaine de pages, l'auteur installe les personnages, le cadre de l'intrigue, l'atmosphère de la ville et de l'Islande et bien entendu le meurtre. Malgré une relative lenteur dans le récit, l'auteure captive son lecteur, le met face aux éléments avec une description factuelle, transparente, sans interprétation qui pourrait troubler son jugement et son analyse du crime.

    J'ai particulièrement apprécié la description du mode de vie, des coutumes ainsi que les réflexions et les analyses de l'auteur sur son pays et ses compatriotes islandais. Cela donne une saveur toute particulière, un peu spécial, aux enquêtes policières auxquelles nous sommes habitués, saveur que l'on ne retrouve pas forcément chez d'autres romanciers islandais.

    Il n'y qu'une seule chose peut vous inciter à ne pas l'acheter : Succion n'est pas la première aventure de l’Inspecteur Huldar, aussi si vous ne voulez pas être divulgâché, attendez de lire ce livre qui rappelle les issues du précédent tome ADN.

    17/08/2021 à 20:47 4

  • Sur le toit de l'enfer

    Ilaria Tuti

    8/10 Voilà une auteure de thrillers qu'il va falloir suivre. Non seulement parce qu'elle nous livre ici un très bon roman, prenant et bien construit, mais surtout parce que c'est le premier d'une série qui s'annonce très addictive.

    L'héroïne, une policière au bout du rouleau, malade, dans un pays qui n'est pas le sien et qui ne l'a jamais acceptée; pays glauque, rude, rustre qui cache de nombreux secrets longtemps tus par la population. Une policière humaine, intelligente, qui connaît ses failles, ses faiblesses, qui va former un jeune policier à la tristesse réalité du travail.

    L'écriture est d'une incroyable fluidité et efficacité, surprenante de maîtrise pour un premier roman qui valût à Ilaria Tuti nombreuses comparaison à son compatriote du genre Donato Carrisi.

    23/09/2021 à 21:03 5

  • Surface

    Olivier Norek

    7/10 C'est le second roman d'Olivier Norek qui s'éloigne de sa zone de confort des enquêtes dans le 9 3. Après Entre deux mondes et sa jungle calaisienne, cette fois-ci ils nous convient à suivre une enquête en pleine campagne aveyronnaise. "Ah ouiah quand même", comme dirait un personnage du roman.

    En fait ce n'est pas vraiment une enquête que l'on suit, mais l'histoire d'une policière défigurée au cours d'une intervention, et qui, pour ne pas démoraliser ses équipes avec son handicap, est envoyée dans la zone la plus tranquille de France. Si on se doute bien que la zone ne sera plus aussi tranquille qu'elle le fût, c'est avant tout une remise en question du personnage principal. Il est question de trouver de nouveaux point s de repère tant dans l'acceptation de soi, de sa séduction, de sa relation aux autres; mais également au niveau professionnel au recours à des techniques plus "classiques", plus humaines, loin des services ultra-technologique des grandes villes.

    Ne vous fiez pas aux apparences, si ce roman n'est pas aussi incisif et survolté que les précédents, il sert comme à chaque fois à l'auteur à dénoncer des injustices, des dysfonctionnements dans l'administration policière. Il donne bien sûr de plus en plus d'amplitude à ses personnages, les rendant donc de plus en plus complexes, difficiles à saisir, et donc de plus en plus de possibilités quand à leur avenir dans l'histoire.

    Si vous avez une envie de vous mettre au vert, mais avec un peu de noir, laissez-vous tenter par ce whodunnit.

    26/05/2019 à 21:05 5

  • Surtensions

    Olivier Norek

    9/10 A la lecture de ce livre, on reconnaît tout de suite la signature d’Olivier Norek.

    En effet, le monde n’est pas un monde de bisounours, les fics sont confrontés à la lie de la société, voient la pire des choses, côtoient les salauds du monde pour nous protéger au détriment de leur vie de famille voire de leur santé mentale. Ancien flic, Olivier Norek est bien là pour nous faire toucher du doigt, sans rentrer dans les détails les plus sordides, la vie de ces gardiens de la paix, et nous fait comprendre que cette vie tient presque du sacerdoce.

    Sous prétexte d’une enquête policière, d’un bon thriller dont on a du mal à refermer les pages tant on désire connaître la suite, les livres d’Olivier Norek sont avant tout un témoignage sur la police. Le réalisme est donc une caractéristique forte et comme le disait l’auteur lors d’une interview « Il arrive qu’une enquête ne progresse pas pendant plusieurs jours, et je veux montrer cela dans mes livres. Les indices ne tombent pas du ciel les uns après les autres ».

    Je n’aurais que quelques regrets : que le livre ne soit pas plus long pour en profiter plus longtemps, mais surtout la mise en page du livre. A son ouverture, j’avais l’impression de tenir un livre de ma fille : grosse police, grand interligne, et j’avoue avoir eu besoin d ‘un peu de temps pour « régler mes yeux » et y trouver mon un rythme de lecture. Par contre, mention spéciale pour la couverture qui me rappelle un peu celle du film Mission Impossible.

    13/04/2016 à 21:32 7