Sleeping Beauties

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  • 3/10 Il y a des bons Stephen King, et il y a les autres. Je classerais Sleeping Beauties dans cette seconde catégorie.

    Un simple indicateur pour cela : 3 semaines le lire. Autant dire que pour un aficionado du maître de l’horreur, c’est long, très long. A titre de comparaison, juste après, j’ai lu Coupable de Jacques-Olivier Bosco (400 pages) en moins de 48 heures. Je vous laisse comparer les ratios et en tirer.

    Alors pourquoi autant de temps ?

    Il faut bien le reconnaître le lire est imposant en soit avec ses 832 pages densément remplies avec une petite police sans usage du double interlignage comme on peut le voir chez certaines auteurs pour faire du volume avec une histoire épaisse comme une feuille à cigarette (e;g. Amélie Nothomb). Mais ce n’est pas la seule explication à ce marathon de lecture.

    Stephen King nous a habitué à de grandes sagas avec moultes personnages (Le fléau, Le dôme), mais dans le cas de Sleeping Beauties on a du mal à sympathiser avec les personnages, de se projeter dans l’histoire, leurs affaires, leurs problèmes; ils ne sont pas assez approfondis voire caricaturaux. De ce fait le roman a du mal à décoller et on s’oriente en première partie sur une vitesse de croisière plan-plan. Même quand les femmes s’endorment et se couvrent d’un cocon, la magie n’opère pas. Confronté à cet événement défiant toute logique scientifique, le monde devrait être complètement chamboulé, devenir fou (comme dans Cellular), ici à part quelques mouvements éparses, le monde semble l’accepter de fait. Il faudra attendre les deux tiers du livre pour que les personnages décident de passer à l’action et par la même à donner un second souffle au roman.

    Certains verront dans ce livre un élément rare à Stephen King, un roman engagé où l’auteur prenne la défense du droit des femmes, affirme clairement son opposition à Donald Trump, le consumérisme exacerbé et l’individualisme de la société généralisée.

    Enfin, pour un quatre mains, il n’est pas évident de voir les parties écrites par Stephen et celles par Owen. Il semblerait qu’il se soit échangé les parties du roman, repris et complété chacun les parties de l’autre. Il y a bien quelques passages où ne retrouvant pas le style imagé de Stephen King, on devine qu’elle a été écrite par son fils.

    S’il y a bien un point positif à ce roman est sa couverture que je trouve particulièrement réussie.

    05/04/2018 à 19:49 QuoiLire (342 votes, 6.6/10 de moyenne) 3