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Les Engloutis
8/10 Les Engloutis est le 7e roman de Denis Lépée. Il voit le retour de Tommaso Mac Donnell, personnage que l'auteur avait introduit une première fois en 2007 dans son livre l'Ordre du Monde.
J'aime ces livres que l'on ouvre une fois par jour, pour retrouver un personnage laissé la veille. Une lecture qui devient un rituel, une impression d'amicales retrouvailles et cet attachement qui contribue à créer des liens très forts avec les protagonistes.
Et cela, Denis Lépée y parvient parfaitement dans les Engloutis.
Ramener ce héros est un challenge et Denis Lépée ne fait pas dans la facilité puisqu'il choisit de nous raconter ce retour de Tommaso en le faisant à la première personne. C'est à dire que l'histoire va vous être racontée du point de vue du héros. Et question "immersion", c'est parfait.
J'ai apprécié cette délicatesse, cette humanité et cette fragilité dans l'écriture du romancier et dans sa façon de donner corps à Tommaso et à ses autres personnages.
Si la résolution de l'histoire passe finalement au second plan, c'est pour encore mieux mettre le lecteur face à des personnages hantés, dont l'évolution au fil des pages devient finalement l'intrigue à suivre.
Au plaisir de revoir Tommaso dans d'autres aventures !20/03/2018 à 11:34 4
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Gasoil
8/10 Victor, le pompiste de cette courte nouvelle, aurait tout aussi bien pu être barman. Marin Ledun évoque dans Gasoil des éléments que l'on retrouve souvent dans sa bibliographie, comme les brulures de la culpabilité ou la résilience. L'occasion de faire le plein de noir.
25/01/2018 à 13:47 6
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Le Dernier homme
9/10 Une nouvelle de 26 pages véritable abécédaire du talent de romancière d'Elena Piacentini, que l'on dévore de A à Z, de la première à la 26e page.
25/01/2018 à 13:33 2
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Fantazmë
8/10 Le nouveau roman de Niko Tackian est d'une redoutable efficacité. Sans "gras" ni ventre mou, il démontre à nouveau son talent pour produire un récit qui va droit à l'essentiel. La caractérisation des personnages n'est pas en reste et il est toujours plaisant de les voir "grandir" et surtout, de constater que leur présence est essentiel au bon équilibre du roman. Chattam peut se faire du soucis, son Fantazmë à un nom : Niko Tackian !
21/01/2018 à 19:49 4
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Artémis
9/10 Artémis est le second roman d'Andy Weir, après l'étonnant Seul sur Mars.
Il met en scène Jazz, qui vit dans la cité lunaire Artémis depuis l’âge de six ans, plongée au cœur d'une intrigue/complot difficile à lâcher avant son dénouement.
Si vous avez aimé la série TV The Expanse (je n'ai pas eu l'occasion de lire les romans de James S. A. Corey, alias Daniel Abraham et Ty Frank), vous allez vous régaler. Pas un hasard d'ailleurs de lier ces deux histoires là puisque Andy Weir donne le nom de Rossinante à l'outil permettant à Jazz de transporter les colis qu'elle livre sur Artémis (dans The Expanse, le vaisseau de l'équipage se nomme le Rocinante. Rocinante/Rossinante qui est le nom du cheval de Don Quichotte dans le roman de Cervantes).
Comme dans le premier Alien, dans Blade Runner ou dans la série The Expanse, le lecteur/spectateur est inviter à découvrir un monde à la technologie avancée via le point de vue d'un individu qui cherche à sortir de sa condition sociale. On aborde donc cet univers en suivant la routine du héros, ou dans le cas qui nous intéresse, l’héroïne, et c'est certainement cette approche qui fait le charme de la caractérisation du personnage. En nous baignant dans cette routine, Andy Weir lui donne corps et elle devient rapidement concrète.
Comme dans Seul sur mars, l'auteur amène à nouveau la dose de sciences qu'il vulgarise à merveille, tout en utilisant cette fameuse routine évoquée plus haut. Jazz est un personnage très attachant, j'espère que nous aurons l'occasion de la revoir.
Artémis est mon premier coup de cœur de cette année 2018, je ne peux que vivement vous inviter/inciter à faire le voyage vers la Lune. Un aller simple qui vous coutera la modique somme de 21€50 et qui sera disponible à partir du 17 janvier, aux éditions Bragelonne. Il est traduit par Nedad Savic. Bon voyage !17/01/2018 à 10:29 3
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La mort noire
8/10 Une fois commencée, impossible de lâcher la lecture de cette première enquête de Shelton et Felter. Une histoire dans la parfaite tradition du whodunit, où l'intrigue vous invite à trouver qui est l'auteur du crime. Efficace, à suivre.
17/12/2017 à 19:06 5
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Les grandes fêtes
8/10 La petite sucrerie de cette fin d'année, en attendant le prochain roman. Toujours un plaisir de retrouver Walt Longmire. Lire Craig Johnson, c'est comme retrouver un(e) pote et se poser à ses côtés pour reprendre la conversation telle qu'on l'avait laissé lors de la dernière rencontre. Du plaisir quoi !
10/12/2017 à 19:25 6
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Islanova
9/10 Ilsanova est la nouvelle pierre à l'édifice CamHug. Un cadeau pour les nouveaux lecteurs qui découvrent pour la première fois un roman hors norme de cette entité à quatre mains. Et pour les lecteurs de la première heure, c'est une manière de fêter des noces. Les liens avec leurs personnages sont plus forts années après années, la passion est intact, leurs dévotions pour leurs lecteurs est toujours présente et le champs des possibles est sans limites. J'ai rarement vu des auteurs parvenir à lier leurs bibliographies, chaque nouveau roman renforçant l'autre, chaque ancien roman faisant office de fondations. Les CamHug sont des architectes dévoués à une seule cause : divertir lectrices et lecteurs. Avec Islanova, le contrat est une nouvelle fois parfaitement rempli.
10/12/2017 à 16:44 7
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Seul sur Mars
8/10 En revisitant le thème du naufragé et en plaçant cette fois l'intrigue sur Mars, Andy Weir propose un redoutable suspense immersif. C'est ludique, inventif, scientifique et c'est quasiment impossible à lâcher.
28/11/2017 à 11:39 5
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La soif de sang
Mike Henderson, Joshua Williamson
8/10 Le nombre de victimes monte en flèche et les masques tombent. Entre cauchemars et réalité, le lecteur poursuit sa descente en enfer en compagnie d'un casting au bord de la rupture. Une lecture addictive, foncez, les quatre premiers tomes sont disponibles !
10/11/2017 à 19:00 3
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L'odeur du sang
Mike Henderson, Joshua Williamson
8/10 Toujours aussi délirant et imprévisible. Ce troisième tome offre son lot de surprises...
10/11/2017 à 18:57 3
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Mindhunter
John E. Douglas, Mark Olshaker
9/10 Fascinante plongée dans le monde du profilage. Parfaitement complémentaire avec la première saison de la série TV Mindhunter dont ce livre est l'adaptation. John E. Douglas partage son savoir et c'est juste passionnant. Pas étonnant qu'il ait influencé Thomas Harris pour Dragon Rouge et le Silence des Agneaux.
05/11/2017 à 10:59 8
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Ils ont voulu nous civiliser
8/10 On pourrait considérer ce nouveau roman de Marin Ledun comme la seconde partie d'un diptyque commencé avec En douce. Outre le fait que les deux livres se passent dans la même ville imaginaire de Begaarts, Marin Ledun aborde à nouveau la colère et la vengeance, et les tempêtes réelles ou figuratives qui chamboulent les vies. Ça commence comme un classique de Westlake (un couillon se met dans la panade après s'être fait entuber de quelques biftons) pour ensuite placer cet handicapé social sur la route d'un Julius Winsome, hanté par les horreurs de la guerre d'Algérie.
Marin Ledun offre à son lecteur deux personnages principaux et l'invite à suivre autant de séries d'empreintes sanglantes.
En tournant la dernière page me vient l'étrange idée que j'ai eu entre les mains un livre évoquant (à sa drôle de manière, je le reconnais), une histoire de paternité. Dingue non ?31/10/2017 à 20:11 9
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Dead Inside
8/10 Très intéressante cette enquête en milieu carcéral. J'aime beaucoup le coup de crayon de Toni Fejzula dont les personnages me font parfois penser à ceux de Kelley Jones. John Arcudi donne les commandes de cette enquête à un personnage féminin qui déboite bien ! Une petite pépite à lire.
Bravo aux éditions Delcourt pour cette très belle édition.27/10/2017 à 14:35 1
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Une vie exemplaire
6/10 Je ne sais pas sur quel pied danser après avoir tourné la dernière page de ce roman de Jacob M. Appel.
D'un côté, je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir eu en mains l'histoire promise par le résumé de l'éditeur.
De l'autre, c'est justement le côté simple et atypique de cette version du classique "rentrons dans le quotidien d'un sociopathe" qui donne son cachet au roman.
Pas de grosses surprises dans cette Vie exemplaire si ce n'est une dernière phrase qui va nous laisser un peu perplexe...
Jacob M. Appel parvient à jouer sur l'ironie de la situation de cet éminent cardiologue pour faire ressortir les éléments humoristiques et corrosifs de l'histoire, sans avoir à trop grossir les traits de ses personnages. Et s'il grossit parfois le trait, il le fait sans jamais trop en abuser.
Ce qui donne un petit côté théâtral à cette histoire de psycho déguisé en médecin, ou peut-être que c'est un médecin déguisé en psycho...
À noter la couverture transparente qui protège le livre et met parfaitement bien en image ce masque de santé mentale dont se fardent ces psychopathes.19/10/2017 à 15:50 4
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Les Chiens de Détroit
8/10 Jérôme Loubry, le plus américain des auteurs français, Les Chiens de Detroit, le plus français des romans américains ! Rarement un auteur étranger (ici le français Jérôme Loubry) se sera aussi bien approprié une ville, un décor et une noirceur. Autant d'ingrédients qui font l'essence des romans noirs américains tels qu'on les connait.
Un autre auteur qui me vient à l'esprit et qui a aussi cette faculté de raconter avec talent des histoires se déroulant ailleurs que sur ses terres natales, c'est l'anglais RJ Ellory (comme Ian Manook ou Olivier Truc du côté des français).
Et ce n'est certainement pas un hasard si un autre un point commun avec RJ Ellory apparait rapidement en tournant les pages du livre : Seul le silence.
Outre le fait que ces trois mots apparaissent à deux reprises dans Les Chiens de Detroit, Jérome Loubry y évoque lui aussi ces ombres de l'enfance sanglées aux silhouettes de leurs avatars adultes. Comme autant de fantômes qui hantent chacun de leurs pas. L'auteur parvient à transmettre ce trouble au lecteur, de la première page et bien longtemps après avoir tourné la dernière.
Désespérés et mélancoliques, les personnages de Jérôme Loubry sont certes condamnés à vivre un enfer mais aussi déterminés à briser la malédiction qui a jeté le trouble sur leurs destinés.
Un premier roman dont je conseille vivement la lecture et un auteur évidemment à suivre !10/10/2017 à 20:50 11
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Mentor
7/10 Dès les premières pages de Mentor, Lee Matthew Goldberg parvient à installer une ambiance assez glaçante... Sa lecture devient particulièrement stressante pour le lecteur. Selon moi, il fait plus écho au premier roman de Jesse Kellerman, Jusqu'à la folie, qu'à American Psycho ou Le Silence des agneaux, comme le suggère l'éditeur : comme dans le roman de Kellerman, le héros se retrouve plonger dans une spirale infernale et assister à sa brutale déchéance crée le trouble chez le lecteur. Mentor fait partie de ces romans dérangeant qui ne laissera aucun lecteur indifférent. À tenter !
07/10/2017 à 14:17 4
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Le Club des Pendus
6/10 Une déception en ce qui me concerne, ce Club des pendus souffre des mêmes bémols que l'on devinait déjà dans le précédent opus, Les Anges sans visage : c'est encéphalogramme plat sur toute la ligne, pas d'empathie pour les personnages et intrigue assez banal. Je me prends en pleine visage ce "syndrome James Patterson" que j'avais détecté dans le précédent avec ces personnages programmés pour faire et réagir toujours de la même manière, un peu comme des robots, avec un côté synthétique et propre qui au final, nous plonge dans un profond ennui. Ça manque de vie et d'âme. Dommage.
03/10/2017 à 17:48 3
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Les Larmes noires sur la Terre
7/10 Il est évident qu'avec ces Larmes noires sur la terre, Sandrine Collette s'affranchit distinctement du cadre du roman noir. Une métamorphose déjà latente dans ses précédents romans, faisant de ce dernier une véritable ouverture de chrysalide : Sandrine Collette y déploie ses ailes pour nous offrir une épopée humaniste très forte.
En tournant les pages de son livre, j'ai rapidement eu en tête ce groupe de femmes, The Vuvalini ou The Many Mothers, croisées dans le film Mad Max: Fury Road de George Miller : en situant son histoire dans le futur et en "anticipant" un peu plus sur la condition de la femme dans notre société, Sandrine Collette expose des destins d'un groupe de femmes dans un monde qui les a mis au ban de la société. Des femmes qui n'ont pas dit leur dernier mot et qui comptent bien s'en sortir.
À la fois différent et dans le parfait prolongement de ses autres livres, Sandrine Collette vise juste avec ce cinquième roman : en plein cœur.02/10/2017 à 15:54 12
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Annihilation
6/10 Je suis partagé en ce qui concerne ce roman de Jeff Vandermeer, Annihilation, premier tome de la Trilogie du Rempart Sud, publié en 2016 par les éditions Au Diable Vauvert. Autant c'est bourré de bonnes idées mais le style de l'auteur ne fait vraiment pas honneur à son histoire.
Typiquement le genre de lecture qui va vous faire réfléchir entre deux chapitres mais dont le style va parfois vous plonger dans un brouillard complet.
C'est un concept très intéressant qui aurait certainement mérité d'être mieux développé par l'auteur : l'auteur peine à mettre en valeur le décor de son livre. Son univers fourmille de bonnes idées mais Jeff Vandermeer trime quand il s'agit de plonger son lecteur dans cette fameuse Zone X.
Étant donné que l'histoire nous est racontée par une personne qui rapporte et collecte les faits qu'elle a vécue, c'est à se demander si l'auteur n'a pas pousser trop loin le fait de vouloir donner la parole à un personnage dont l’éloquence littéraire n'est pas le point fort.
Malgré tout, et c'est paradoxal, je le reconnais, j'en conseille vivement la lecture. Il y a un truc à part dans cette histoire, une chose vivante et angoissante qui erre dans les recoins, et qui n'est pas sans rappeler les histoires cauchemardesques de Lovecraft.
À noter que le livre va faire l'objet d'une adaptation au cinéma et que visuellement, ça peut donner un spectacle fabuleux. À condition que les scénaristes ne soient pas parfois aussi cryptiques et digressifs que Jeff Vandermeer.
Merci Au Diable Vauvert pour ce superbe objet, avec le joli vernis sélectif de la couv, et félicitations au traducteur Gilles Goullet qui a du bien batailler pour tenter de rendre un semblant de clarté à ce texte pas très glamour au premier abord.
Vivement la suite, je reste curieux de voir où l'auteur veut nous emmener...02/10/2017 à 13:29 3